Il m'énerve et ça ce n'est pas nouveau, par contre j'ai pas envie d'abdiquer tout de suite et puis je veux lui donner une bonne leçon. Qu'est ce qu'il croit ? Qu'il n'y a que lui qui est capable de retourner les têtes ? Et bien non ! Moi aussi je sais être une séductrice quand il le faut et puis je sais très bien que je lui fais de l'effet. Je le sais, parce que je suis sure que déjà dans l'état dans lequel il est il n'a pas couché avec une autre. De toute façon, il est bien trop pénible et je suis la seule cinglée à pouvoir le supporter. Non en fait, on se supporte mutuellement. Je joue avec lui et j'adore voir ses réactions même si au final je suis déçue de voir le self control dont il fait part. Franchement, il n'aurait pas pu faire un petit truc qui me conforterait dans l'idée que je lui fais de l'effet ? Ça y est, il m'a agacé pour de bon et toucher à ma fierté n'est pas chose à faire. En plus ça l'amuse et il se rend compte que je suis frustrée. Avant je parvenais à bien cacher mes émotions alors que maintenant je suis comme un livre ouvert, du moins avec lui. Je n'arrive pas à rester impassible, mon visage et mon regard parle pour moi. Oui je suis frustrée. Frustrée parce que ça fait longtemps. Frustrée parce que c'est tout simplement lui. Au final, mon jeu n'est pas si drôle que ça en fait, par contre la suite est bien plus amusante, enfin surtout pour moi.

J'enfonce mon aiguille après lui avoir dit que je ne voulais plus qu'il parte. En fait j'ai été vache sur ce coup là parce que je lui ai pas laissé le temps de comprendre ce que j'étais en train de lui dire. De toute façon, il n'a jamais été à l'aise avec ce genre de propos, et puis moi non plus. C'est dit, je sais aussi qu'il l'a entendu, point barre. Quand je retire le liquide je fronce les sourcils, il y en a plus que ce que je pensais et j'espère vraiment que ça ne va pas s'infecter tout ça sinon... Non faut pas que je pense au pire, j'ai pris mes précautions, et je suis sure que ce n'est pas infecté. Si demain je peux fouiller dans la réserve de médicaments je lui trouverais un antibiotique. Parano quand il s'agit de Yaël ? Totalement ! Je fais plus que de la déformation professionnelle et tôt ou tard je pourrais me faire remonter les bretelles par mon chef. Déjà si quelqu'un dit que je suis parti avec du matériel, tu peux être sûr que demain je vais être appelé au bureau. On va dire que oui... pour le moment Je souris en coin en rangeant tout mon matériel dans un tiroir, à l'abris. En fait c'est autant à l'abris des regards que de Yaël, on est pas à l'abris qu'il refasse une crise de somnambulisme et je veille tous les soirs à ranger les objets dangereux sous clés. C'est devenu une sorte de petit rituel en fait. Par contre, ce à quoi je m'attendais moyennement ce soit qu'il veuille se venger à son tour. Au final je me fais pas trop prier pour m'allonger à ses côtés et là encore on prend un peu notre temps. Ici on est vraiment dans notre bulle. Je me laisse totalement faire, ses lèvres sur les miennes, ses mains sur son corps, en fait je me rend compte que j'en ai besoin. Chaque caresses réveille mes sens et quand il s'arrête net en se retournant et en disant qu'il doit dormir j'ai qu'une envie c'est de le retourner et de lui sauter dessus... sauf que ma raison l'emporte sur mon désir et que je sais qu'il doit se reposer. Moi aussi d'ailleurs, je suis crevée. Je secoue la tête en soupirant avant de me redresser et de m’asseoir un instant au bord du lit. Est ce que j'ai dit mon dernier mot ? Pas vraiment non... Je me déshabille quais totalement, gardant sur moi que mon soutif et ma culotte avant de me mettre dans le lit avec lui, contre lui. Ma poitrine et mon ventre se pressent contre son dos alors que mon bras viens machinalement l'entourer. J'ai besoin de ce contact avec lui, et c'est de plus en plus vrai, je fais ça de façon naturelle, sans vraiment m'en rendre compte, tout comme je dépose un baiser dans son cou.Bonne nuit J'aurais envie de résister, de le faire craquer, sauf que final je suis bien plus fatiguée que je l'aurais imaginé et je m'endors quasi instantanément. Ce qui me réveille ? Je suis assise dans le lit en train d'hurler et en larmes. De quoi j'ai rêvé ou plutôt cauchemardé ? Yaël ! Il était une fois de plus parti en expédition et on me le ramène mort, une balle logée dans la tête, les yeux encore ouvert. Je suis tremblante, ma respiration est saccadée et je suis en train de le chercher à tâtons dans le lit. J'ai besoin de le sentir, de le sentir vivant.

© charney