I'm OK, just go away
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I'm OK, just go away

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MessageSujet: I'm OK, just go away I'm OK, just go away  Icon_minitimeSam 26 Avr - 3:10

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Petite silhouette qui paraîtrait presque frêle qui se faufile hors du complexe de la zone 51. Portant un sweat à capuche, tête baissée et regard rivé au sol, l'ado que l'on imagine au coeur gelé s'aventure à l'écart du troupeau humain bien trop bruissant sous les plafonds des bâtiments. Les gens parlent trop, tout le temps, de tout et de rien...quand ils ne sanglotent pas sur tout ce qu'ils ont perdu. Ce nouveau refuge qui offre sédentarité et sécurité n'est qu'un miroir aux alouettes, un joli mirage, une belle illusion. Des scientifiques prétendent bosser d'arrache pied sur ce qui pourrait bien détruire la civilisation humaine. Des civils mettent à disposition leurs connaissances pour le bien de tous. D'autres font des rondes régulières pour garantir l'absence de morts-vivants au sein de l'enceinte. Mais au-delà des grillages sans cesse surveillées, la mort rôde toujours. Ils sont toujours en état de siège. C'est toujours la grande guerre, ce qu'elle considère comme la dernière guerre de l'humanité. Ils sont juste tous en train de rêver les yeux grands ouverts.
Parvenue jusqu'aux portes qui mènent à la zone de sécurité où des véhicules de toutes sortes s'alignent dans un ordre plus ou moins régulier, Alix jette un oeil par-dessus son épaule. Elle est persuadée que ce genre de camp de réfugiés gigantesque n'est pas une bonne chose. Les gens se ramollissent, se mettent à espérer, s'encroûtent dans une routine. On devrait apprendre aux plus jeunes à utiliser un flingue. On devrait leur enseigner des méthodes de survie. Arrêter de les élever dans l'optique que les choses redeviendront normales. Si les zombies réussissent à percer leurs défenses, des réflexes émoussés ne seront d'aucune utilité.

Enfonçant les mains dans la poche ventrale de son sweat, Alix s'avance dans la poussière et se dirige vers le corral où se trouvent les animaux. La luminosité décline rapidement, la chaleur du jour s'évanouit laissant le froid glacial des nuits du Nevada accompagner le crépuscule et la nuit. Dans la semi-obscurité qui sera bientôt pénombre, l'adolescente croise de moins en moins de silhouettes. Rodée à se déplacer discrètement, elle glisse en silence, se fondant dans les ombres que les véhicules lui offrent jusqu'à atteindre son but. Ce n'est pas l'amour des animaux qui l'amène aux abords des enclos. Alix ne s'émeuvra jamais du sort du bétail né pour mourir et nourrir...comme nous pour les zombies pense-t-elle avec acidité. Non. C'est le silence et l'absence de voix humaine qui l'attirent ici. Le babil incessant de l'humanité se tarit en ces lieux. Il n'y a que la respiration profonde des animaux ou la rumination soporifique de ces derniers. Rejetant sa capuche, elle lève le nez au ciel constellé d'étoiles. Loin des villes, depuis que l'air est devenu vierge de tout hydrocarbure, le firmament s'est dégagé. Et ici, au beau milieu du Nevada, on pourrait bien s'égarer dans ces nuées scintillantes. Ce genre de ciel nocturne avait toujours été indissociable des virées avec son père. Ils se prenaient le temps d'un week-end ou de quelques jours pour les derniers humains sur terre. Le but du jeu était de survivre sans l'appui d'aucune technologie. Alix n'avait jamais trouvé ça stupide, bien que c'est ce à quoi on s'attendrait de la part d'une adolescente. Intéressant. Stimulant. Petite boule d'énergie dense que son père parvenait toujours à canaliser et à happer. Un sourire bien rare aux lèvres, elle ferme les yeux laissant un vent froid s'engouffrer dans ses cheveux blonds. Il y a deux ans, elle se serait assise face à son père. Une timbale de métal remplie de thé entre les mains et elle aurait écouté les histoires effrayantes qu'il lui contait par-dessus les flammes d'un feu de camp. Elle aurait feint l'effroi avant de prendre la suite du récit et de le faire plonger dans une horreur bien moins proprette que celle de son père. Il l'aurait fixé, silencieux, avant de faussement la menacer d'interdiction à toute connexion à Internet pour les trois prochains mois. Maintenant, la nuit n'est plus synonyme de cette ambiance détendue, douce-amère.

Un soupir file entre ses lèvres entrouvertes, formant un nuage éthéré rapidement dissipé par le vent. Alix! lui murmure la brise froide avant de répéter son prénom d'un ton un peu plus interrogatif. La blondinette coule furtivement une oeillade en direction des bâtiments pour reconnaître une silhouette surmontée d'une casquette trop familière. Levant un instant les yeux au ciel, elle rabat rapidement sa capuche sur sa tête laissant couler les émotions discrètes qui viennent de remonter à la surface de son visage. Alix retrouve son air impénétrable, son armure de glace que rien ne semble percer. Il ne faudra pas longtemps à Naël pour la débusquer. Les enclos...elle commence à devenir prévisible et à ses yeux, c'est pas une bonne chose. Qu'on sache où la trouver quand on veut la trouver n'est décidément pas une bonne chose. Les yeux verdâtres se posent sur les placides animaux. Pendant un instant, elle a envie de sauter par-dessus les barrières et d'aller se planquer derrière une vache, un ballot de fourrage, une auge. N'importe quoi pourvu qu'elle ne se retrouve pas seule avec "lui". Quand ils étaient sur la route, elle pouvait toujours ignorer Naël en détournant son attention sur Skylar ou Isaac. Là, ce n'est pas possible. Et merde... soupire-t-elle d'une façon à peine audible. N'attendant pas qu'il arrive à sa hauteur, et sans bouger un muscle, elle hausse la voix. C'est bon. Chuis là... dit-elle d'un ton traînant et blasé.
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Nael S. Warrens

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MessageSujet: Re: I'm OK, just go away I'm OK, just go away  Icon_minitimeMar 29 Avr - 18:53



i'm ok, just go away
On passe notre vie entière à s’inquiéter de l’avenir, à faire des projets pour l’avenir, à essayer de prédire l’avenir... Mais une chose est sûre : quand finalement, il se dévoile... l’avenir, n’est jamais comme on l’avait imaginé.
L'endroit est étouffant. Trop de gens, trop de pleurs, trop de sentiments dans chaque pièce. Et tout le monde sait (enfin, toutes les personnes auxquelles j'ai déjà adressées la paroles plus ou moins longuement) que c'est pas mon genre. C'est même tout le contraire. Face à trop d'effusion d'amour, de réconfort ou même de chagrin, je préfère prendre la fuite. Ce n'est pas nouveau, et ça ne date définitivement pas de la fin du monde. Avant, déjà, j'étais terrifié par tout ça. Oui, terrifié. Les rôdeurs ne me font pas peur, j'aime même les attaquer avec mon nunchaku, mais ça ... Oh bordel oui. Foutrement et définitivement oui. Je préfère rester dans mon coin, faire des blagues à droite et à gauche sans me soucier du public. Que l'on accepte ou pas mon humour, je m'en contre-fous. Au contraire, je continuerai, du moment que cela m'évite de devoir me lier avec qui que ce soit. Je me suis déjà un peu trop lié à mon goût avec Isaac, Alix, ou même Skylar à mon goût. Je vais en rester là avant de me brûler les ailes. Même si, bon, je reste Naël quoi qu'il arrive. Je vais pas me mettre à les serrer dans mes bras du jour au lendemain. Au contraire, même. Déjà à l'époque, quand je passais la nuit chez une fille, je préférais partir à l'aube, quand elle dormait encore. Cela m'évitait bien des problèmes de "J'te laisse mon numéro, juste au cas où", ou encore des "Je t'aime" - oui, oui, histoire vraie -. Lâche ? Oh oui, lâche. Mais intelligent, aussi. Au moins, je pouvais continuer ma route sans me soucier de qui que ce soit. Libre, sans attache, je ne demandais pas mieux.

Et il a fallu que les rôdeurs reviennent à la vie pour que je me mette à éprouver des sentiments. En particulier pour cette foutue gamine. Alix. Où est-elle, d'ailleurs ? J'ai beau essayer de jouer les durs, et faire comme si son sort ne m'intéressait pas, je sais très bien que je veux la protéger coûte que coûte. Et je continuerai à le faire, quoi qu'on en dise, et quoi qu'elle en dise. Parce qu'elle est pas trop pour, en fait. C'est à peine si elle m'a adressé la parole depuis que je l'ai récupéré dans cette maison, juste après avoir tué son zombie de père. Je m'en veux un peu, parce qu'elle a eu l'air complètement terrifiée sur le coup. Mais je ne l'admettrai jamais, tout comme je ne m'excuserai jamais. Faut pas trop m'en demander non plus ! Parce qu'elle est ingrate, en plus de ça. Toujours à fuir, à se tenir aussi loin que possible de moi, et à m'ignorer superbement. Bordel, que ça me met hors de moi ! Heureusement que je suis un pro du self-control, et que je l'aime bien cette gamine, sinon j'aurais déjà pu filer illio, quitter la zone, quitter tout ça sans demander mon reste. Histoire de retrouver ma vie d'avant, et tout mon égo. Voilà qu'au lieu de ça, je suis sans arrêt en train de lui courir après, en train de la chercher quand elle se cache. Mais je commence à la connaître. Et je sais que quand je ne la trouve ni dans le dortoir, ni dans les cuisines, elle traîne vers les enclos. Je l'ai déjà retrouvé une fois là-bas et c'est, de toute façon, le seul endroit où elle peut espérer être seule, loin de tout et de tous.

J'y débarque donc en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, bien décidé à la ramener par les cheveux, ou à lui parler de manière parfaitement normale, bien sûr. Elle me fait tout le temps le coup et je fonce tout le temps dans le "piège". Elle le fait exprès, j'en suis sûr. Je la cherche partout, y met toute mon énergie, et finit par la débusquer. Parce que, évidemment, elle s'est annoncée. Je n'ai eu à crier son nom que trois fois dans les enclos. Un miracle ! Habituellement, elle me laisse m'égosiller de longues minutes durant. « C'est bon. Chuis là...» Lance-t-elle, de sa voix la plus enthousiaste. Pas du tout déconcerté, je marche dans la direction de sa voix et me plante très vite devant elle. Et ben, elle a l'air toujours aussi heureuse de me voir ! « Content de te voir aussi ! » Je dis, un large sourire aux lèvres. Oh non, elle ne me déstabilisera pas. Ne me mettra pas en colère non plus. Et si elle n'y est pas arrivée jusque-là, c'est qu'elle n'y arrivera sans doute jamais. « Que'est-ce que tu fais là ? Les vaches sont tes nouvelles amies ? » Je dis, blagueur comme à mon habitude. Et non, on ne me changera pas. Pour son plus grand malheur, j'en suis sûr !
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MessageSujet: Re: I'm OK, just go away I'm OK, just go away  Icon_minitimeMer 30 Avr - 17:29



Petite statue au visage figé et à l'expression trop austère pour une gamine de son âge, Alix garde résolument les yeux tournés vers l'intérieur de l'enclos. Pourtant, elle ne peut s'empêcher de couler une discrète oeillade sur le côté lorsque Naël arrive près d'elle. Il y a des gens qui donnent envie de croire en la sincérité de leur sourire et Warrens en fait partie. Oh, elle le déteste, se laisse bouffer par la rancune et aveugler par sa colère, mais si les circonstances de leur rencontre avaient été toutes autres, il y a fort à parier que le brun aurait occupé une place particulière à ses yeux. Lorsque Naël vous dit que tout ira bien et qu'il vous sourit, on y croit. Dur comme fer. Elle aura beau toujours le repousser, le haïr, il y aura toujours cette gamine de seize ans au fond d'elle qui ne se lassera pas du sourire de son parricide.
A la première phrase de Naël, Alix hausse nonchalamment les épaules. Etre contente, voilà une expression qu'elle n'a pas personnellement éprouvé depuis un bail. L'adolescente enjouée, la petite boule d'énergie dense si difficile à canaliser a bien changé. Elle est sans cesse si sombre. Tellement sombre qu'elle en devient inquiétante aux yeux des plus jeunes enfants qui traînent dans les bâtiments de la zone 51 et qui l'évitent. Alix traîne une réputation d'insensible qui ne s'émeut plus des décès qui peuvent frapper la communauté. La mort fait maintenant partie intégrante de leurs existences, elle n'est plus cachée aux yeux de tous, elle n'est plus propre et aseptisée comme lorsqu'il y avait encore une civilisation. Plus de salon mortuaire où s'épancher sur un cadavre fardé semblant juste endormi. Maintenant, on pleure sur des carcasses déchiquetées, éventrées, mutilées...quand on a pas abandonné son mort derrière soi. Et quand on a la "chance" de mourir presque naturellement, les rescapés sont obligés de ravager le crâne du défunt. Pour son plus grand malheur, Alix a compris cette nouvelle donne et elle en mesure tous les effets et conséquences.

Naël tente une boutade, une phrase légère qui attend une réplique toute aussi légère que la sienne. Ou un sourire. Même un reniflement vaguement amusé devrait pouvoir le contenter. Mais non. Lentement, Alix tourne la tête dans la direction de l'adulte, la moitié de son visage encore enfantin masqué par sa capuche. Avançant la lèvre inférieure en une moue blasée et un peu pédante, elle soupire avant de tourner le dos à l'enclos et de se hisser sur la barrière. Baissant la tête sur ses genoux où elle croise les mains, elle répond simplement d'une voix froide et monocorde.
C'est calme, ici. Personne ne vient voir son futur steak ou son pichet de lait quand la nuit est tombée. Et puis, on ne s'attache pas aux bovins ou aux animaux destinés à la consommation. Ils vivent et meurent, comme les humains, mais sans avoir conscience de la faucheuse qui leur colle aux pattes. Le bétail ne pense pas aux hordes débraillées et grognantes qui cernent la plus petite communauté de survivants et lorsque la panique les frappe, il est déjà trop tard pour eux. Pas de stress, pas de longues réflexions solitaires et amères en période de paix ou de répit, le bétail se contente de ruminer, de brouter, ne cédant à la panique que lorsque leur instinct animal leur souffle qu'il est maintenant temps de s'activer et de courir pour sauver leur peau. La placidité et l'innocence des bêtes sont apaisantes.

Levant le nez au ciel, elle plisse les paupières avant de pointer les étoiles de l'index. Une étoile filante... lâche-t-elle avec un imperceptible sourire qui relève à peine les commissures de ses lèvres avant de disparaître aussi vite qu'il n'est apparu. Fais un voeu, Naël, mais ne souhaite rien de stupide qui ne pourra jamais se réaliser. Rien de stupide...les premiers jours après que les choses aient définitivement échappées à toute tentative de contrôle, elle a souhaité des choses stupides, les yeux encore remplis d'un espoir bientôt irrémédiablement mort. Que les autorités reprennent les choses en main. Que les zombies disparaissent. Qu'il n'arrive rien de fâcheux à ses proches. Qu'elle et son père trouvent des vivres. Que son père soit moins fatigué. Qu'il ne soit pas mort. Qu'il quitte la maison et oublie qu'elle est enfermée derrière une porte close. Qu'elle meure...
Monde de merde. Elle n'a plus rien à souhaiter, le ciel n'a jamais exaucé un seul de ses voeux. Les étoiles filantes se contentent de traverser le firmament éveillant à peine un souvenir, une réaction puérile qui n'a plus aucun poids maintenant et qui ne l'émerveille plus.
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Nael S. Warrens

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MessageSujet: Re: I'm OK, just go away I'm OK, just go away  Icon_minitimeSam 3 Mai - 11:58



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On passe notre vie entière à s’inquiéter de l’avenir, à faire des projets pour l’avenir, à essayer de prédire l’avenir... Mais une chose est sûre : quand finalement, il se dévoile... l’avenir, n’est jamais comme on l’avait imaginé.
Brusque. Pas franchement réfléchi et censé. C'est du Naël tout craché. J'ai toujours été comme ça et nul doute que je le serais toujours. Je ne suis pas le type le plus doué qui soit pour montrer mes émotions ... Et même pour en éprouver aucune, en réalité. Je sais à peine dialoguer de manière normale et réfléchie avec des personnes sensibles et pas du tout aptes à comprendre mon humour brut de décoffrage. Mais c'est ainsi, je ne peux pas me changer, et je ne le veux pas. Quoi qu'on en dise, c'est un atout majeur dans ce nouveau monde. Je n'ai pas perdu du proche puisque je n'en avais pas à la base. Je suis le premier à faire des blagues sur la mort, souvent douteuses et jamais appréciées, mais qui me permettent de me dérider. Au moins, je ne me contente pas de vivre dans le passé comme le font la plupart des survivants. Bien sûr, sur certains points, le monde d'avant me manque, mais je me suis adaptée à celui-là. Je m'éclater à tuer des rôdeurs, je suis à peu près stable au niveau de mon lieu de vie et je n'ai toujours aucun mort sur lequel pleurer. Bon, la seule vraie différence, c'est qu'il y a maintenant des personnes qui comptent pour moi. Je n'irais pas jusqu'à dire que je les apprécie -même si, dans le fond, je sais que c'est exactement ça- mais j'aime passer du temps avec eux. Et s'il le faut, je leur viendrai en aide dehors.

Alix est, sans aucun doute possible, celle qui a le plus réussi à me toucher. C'est peut-être la manie qu'elle a de toujours vouloir me tenir tête, ou bien ses émotions toujours palpables qui se lisent sur son visage. Ou bien, ça peut-être le fait que j'ai transpercé le cerveau de son père avec mon couteau alors qu'elle était de l'autre côté de la pièce. Va savoir. Mais en tous les cas, j'ai toujours besoin de savoir où elle est, et de m'assurer qu'elle est en sécurité. Heureusement, je sais maintenant exactement à qui j'ai affaire. Ce n'est qu'une gamine qui a dû grandir trop vite, par obligation. Et heureusement aussi, elle est très souvent cachée au même endroit. En même temps, elle n'a pas tant de choix que ça. Je me retiens de soupirer de soulagement quand je me retrouve enfin face à elle, et me contente plutôt de faire ce que je fais le mieux : une blague particulièrement douteuse. Elle en a l'habitude, à présent. Et comme toujours, elle fait en sorte que ça tombe à plat. Non pas que ça ma dérange, rares sont les personnes à pouvoir comprendre mon humour, mais j'espérais la voir enfin se dérider. C'est peine perdue. Elle m'a bien fait comprendre depuis le début qu'elle n'avait pas l'intention de m'accorder un seul sourire. Ce qui ne m'empêchera pas de continuer à essayer. Inlassablement. « Et bien si, moi je viens traîner par là ! » Je dis, large sourire aux lèvres.

Même si elle sait bien que ce n'est pas par pur plaisir de tenir compagnie aux vaches. Je préférerais être en train de bouffer, pas d'observer ce qui sera dans mon assiette d'ici quelques temps. M'enfin ... En même temps qu'elle, ou presque, je lève les yeux au ciel, suivant ses indications. Comme elle me l'a dit, une étoile filante passe au-dessus de nous, à des milliers de kilomètre de là. Ayant vécu toute ma vie dans ma voiture, j'ai eu l'occasion maintes et maintes fois de voir ce genre d'événement, mais pour autant, je n'ai jamais fait de voeux. Cette fois ne fait pas exception, je me contente de l'observer, jusqu'à ce qu'elle disparaisse, et puis je m'installe à côté d'Alix qui semble totalement prise par le truc. Je m'asseois à côté d'elle et tourne la tête dans sa direction. « Tu penses vraiment que ce que l'on peut demander va se réaliser ? » Je lui demande, sérieux pour la première fois depuis longtemps. Quand il s'agit d'Alix, j'arrive assez souvent à être sérieux, à ne pas faire de blague sur des sujets qui pourraient la déstabiliser ou même la blesser. Je sais qu'elle ne l'apprécierait pas et je n'ai pas besoin qu'elle se mette à totalement m'ignorer. C'est déjà assez difficile de réussir à lui tirer quelques mots, je n'ai pas besoin d'en rajouter ...
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MessageSujet: Re: I'm OK, just go away I'm OK, just go away  Icon_minitimeLun 5 Mai - 16:08



Avec Alix, il faut toujours s'attendre à un retournement de situation aussi soudain que corrosif. Depuis que la jeune fille a mesuré la triste réalité de sa solitude et de son déracinement familial, elle peut passer d'une attitude posée presque placide à la colère la plus noire où elle crache son venin avec une hargne toute adolescente. Elle est encore incapable de se fixer sur une ligne de conduite et de s'y tenir. De la blondinette enjouée, il ne reste que des cendres froides. Pourtant, l'atmosphère de cette nuit semble prendre un tournant particulier. Jamais Al n'a daigné partager un tel instant avec Naël, elle a toujours préféré la fuite, le mépris, le silence. A bien y réfléchir, les occasions où l'adulte a pu lui arracher autant de mots se comptent sur les doigts d'une main. Est-ce à cause de la nuit? Est-ce du au ruminement régulier du bétail dans son dos? Le fait est là. Lorsque Naël se hisse à son tour sur la barrière délimitant l'enclos des bêtes, Alix ne s'esquive pas, ne s'écarte pas d'une bonne trentaine de centimètres de l'autre. La bulle invisible et pourtant terriblement solide dont elle s'entoure ne paraît pas être active. Cette proximité aurait du provoquer un frisson de rage transformant l'adolescente blonde en petite furie. Jamais elle n'a laissé Naël rester aussi proche d'elle...sauf une unique fois. Après qu'il eut tué son père et qu'il ai tenté de la contenir lorsqu'elle a vu le cadavre défiguré.

Côte-à-côte, et pour la première fois sans s'écharper, ils semblent s'éloigner lentement des conflits qui n'ont jamais cessé de les déchirer lorsqu'ils se retrouvent seuls. Le calme apparent d'Alix semble être propice à un échange relativement serein et l'adolescente se sent presque d'humeur à ne pas rejeter sèchement son sauveur. La voix bien moins enjouée que d'ordinaire et avec un ton empreint d'un sérieux qui ne lui est pas coutumier, Naël interroge la jeune fille. Est-ce que les voeux se réalisent? Un sourire amer étire les lèvres d'Al. Non. lâche-t-elle de manière abrupte. Un simple mot monosyllabique, soufflé du bout des lèvres avec un froncement de nez presque dédaigneux mais une lassitude d'adulte perceptible dans ce filet de voix à peine audible. Alix laisse filer quelques secondes avant de poursuivre. Je ne crois plus dans les faveurs du ciel. Il est complètement sourd et surtout très vide. Mais... Elle laisse sa phrase en suspens avant d'hausser les épaules. Mais parfois, se mentir et croire en quelque chose d'irrationnel, ça fait du bien. Non? Parfaitement agnostique malgré son statut de texane, Alix s'est déjà surprise en train de regarder avec une pointe d'envie les survivants réunis dans la chapelle de fortune montée au sein des bâtiments de la zone 51. Bien qu'elle rejette en bloc l'idée d'un gugusse barbu qui regarderait l'humanité depuis les nuages, une partie d'elle a été touchée par la ferveur de ces croyants rassemblés dans une ronde silencieuse. Leurs visages aux yeux fermés semblaient tellement plein d'une sérénité qu'elle ne trouverait plus jamais. Croire en une force supérieure...elle a toujours trouvé cela profondément stupide, persuadée qu'elle est d'être la seule à tenir les rênes de sa vie. Pourtant, dans les conditions particulières qui sont devenues leur quotidien, avoir la certitude qu'une entité peut nous protéger et écoute nos demandes, nos prières doit être fichtrement réconfortant (ou parfaitement suicidaire). Une manière de combler la solitude, le manque, d'apaiser la peine et de traverser le deuil.

Tournant la tête dans la direction de Naël, les yeux verdâtres d'Alix croisent les iris sombres de l'adulte. Un court silence s'installe tandis qu'elle ne se détourne pas pour une fois du visage de son sauveur. Ses sourcils se froncent. Elle se mord la langue avant de reprendre la parole. Autant profiter de cette situation...réussir à rester calme et à tenir éloignée sa colère envers lui pour poser cette question à laquelle elle n'a pas de réponse faute d'en avoir demandé une. Pourquoi t'es toujours gentil avec moi alors que je t'envoie systématiquement bouler?
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Nael S. Warrens

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MessageSujet: Re: I'm OK, just go away I'm OK, just go away  Icon_minitimeSam 17 Mai - 13:55



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On passe notre vie entière à s’inquiéter de l’avenir, à faire des projets pour l’avenir, à essayer de prédire l’avenir... Mais une chose est sûre : quand finalement, il se dévoile... l’avenir, n’est jamais comme on l’avait imaginé.
L'apocalypse a eu cet effet surprenant sur beaucoup de personnes. Si je n'ai que très moyennement changé, beaucoup sont devenus totalement opposés à ce qu'ils ont un jour été. Du moins, si j'en crois les récits de chacun. Parce que je n'ai pas été là pour assister à ce changement radical. Mais en même temps, cela semble aller de soit. Les survivants ont tous perdu un ou deux proches, ce qui a forcément causé des chamboulements dans leur manière de penser et d'agir. Moi, je n'ai perdu personne. Tout simplement parce que je n'avais déjà plus personne. Du coup, hormis le fait que j'ai longtemps été seul sur les routes, avec pour seule compagnie mes vieux cds que je faisais tourner en boucle, je ne peux pas avoir tant changé. J'ai dû, certes, m'adapter à bien des changements mais en soit, je suis resté tel qu'auparavant. Je suis peut-être juste un peu plus sensible à ce qui m'entoure. Et notamment par rapport à Alix, qui m'en fait voir de toutes les couleurs. Peut-être l'ai-je réellement mérité, après tout. J'ai tout de même tué son père -qui n'était plus vraiment son père mais bref- sous ses yeux. Elle n'est qu'une enfant, et je lui ai ôté l'être qui comptait le plus à ses yeux. J'ai appris à la connaître, malgré le fait qu'elle préfère m'ignorer la plupart du temps. Mais s'il y a bien une chose que je ne sais pas à son sujet, c'est ce qu'elle pense de moi.

J'ai toutes les raisons de penser qu'elle me déteste du plus profond de son petit coeur, mais je n'en suis pas totalement certain non plus. Et cette nouvelle rencontre me fait douter un peu plus encore. Jamais elle n'a pris autant de temps pour discuter avec moi, tout en restant sympathique. C'est un miracle. Miracle que je ne veux pas gâcher avec mes conneries habituelles. C'est pourquoi, je fais attention à ce que je dis. La dernière chose que je veux, c'est la froisser et la faire s'éloigner de moi définitivement. J'ai une dette envers elle, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour éviter de la faire reculer un peu plus encore. « Je suis totalement d'accord avec toi, il faut garder espoir pour ne pas totalement perdre la tête. » Je dis, peut-être un peu trop sérieux pour que cela fasse naturel. Je m'en rends rapidement compte, et décide d'inverser la balance. Je ne vais pas changer maintenant, juste pour plaire un minimum à Alix. « J'ai longtemps cru aux licornes, c'est te dire ! » Je plaisante, aussi con qu'à l'accoutumée. C'est comme ça qu'elle me connaît de toute façon, et je n'ai pas l'intention de devenir quelqu'un d'autre. Pas dans l'immédiat, en tout cas.

Alix tourne la tête dans ma direction, et je fais en sorte de ne pas détourner la mienne. Pour une fois qu'elle ne fuit pas le plus possible mon contact, je ne peux pas me permettre d'en être à l'origine. Ce doit être le plus fort contact, le plus long aussi, que l'on ait eu jusque-là. Il faut dire qu'elle fait toujours en sorte de me fuir, comme si elle avait peur de moi. Ou juste pas envie de retrouver yeux dans les yeux avec le type qui a tué -pour la seconde fois, faut pas l'oublier- son propre père. J'écarquille quelque peu les yeux quand sa voix, tranchante, vient briser le silence. C'est bien la première fois qu'elle me pose une question aussi claire, et nette. Habituellement, elle fait en sorte de ne pas me parler du tout, en fait. Si ce n'est pour m'envoyer bouler, comme elle le dit si bien. Je me reprends assez vite, n'aimant pas du tout être déstabilisé de la sorte. Surtout par une gamine, non mais oh ! Et je me racle légèrement la gorge, comme pour me donner une constance. C'est totalement ça, en réalité. « Parce que j'suis un mec gentil ... » Je dis, aussi "drôle" que d'habitude. Je détourne le regard, puis le plante de nouveau dans le sien. Pour une fois qu'elle ne se détourne pas, je peux être sérieux. Je lui dois bien ça, après tout. « ... Ou parce que j'ai une dette envers toi, va savoir. » Je rajoute rapidement, sérieux et quelque peu perdu. Oui, ce doit juste être parce que "j'ai une dette envers elle". Je suis pas le genre de type qui se laisse marcher sur les pieds par une gamine. N'est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: I'm OK, just go away I'm OK, just go away  Icon_minitimeJeu 22 Mai - 11:23



Mais les licornes existent, Naël. répond-elle avec une voix grave et sérieuse à la remarque légère de l'adulte avant de se fendre d'un léger sourire. Le premier qu'elle adresse à ce dernier sans qu'il ne soit accompagné d'ironie, saupoudré de sarcasme ou teint d'une colère à peine contenue. Cette accalmie dans l'humeur d'Alix reste toutefois bien brève lorsque Naël reprend la parole, lui donnant cette réponse qu'elle n'a jamais attendue et n'a jamais réclamée. Pourquoi se comporte-t-il de manière gentille, presque adorable avec elle, alors qu'elle s'est érigée en reine des pestes vis-à-vis de lui. Faut-il être bon et patient pour ne pas la gifler ou se laisser entraîner par son comportement lunatique au possible et si prompt à changer en une poignée de secondes. Jamais Naël n'a mis le pied sur cette pente glissante de répliquer aux propos acides de l'adolescente d'autres propos tout aussi acides. Jamais il ne s'est emporté, ne l'a secoué pour la façon dont elle se comporte avec lui. Pourtant, il ne peut s'agir que de gentillesse et de tolérance. Même l'être le plus doux doit avoir une limite et Alix fonce tête baissée vers celle de Naël sans en trouver la frontière. La voix calme et posée de Warrens trouve des intonations suffisamment sérieuses pour être inhabituelle, captant l'attention de la jeune fille. Et il lâche le mot. Une dette.

Une dette envers moi? répète-t-elle en fronçant les sourcils et en penchant légèrement la tête sur le côté. La discrète lueur amusée qui était apparue sur ses traits à l'évocation de licornes disparaît, fondant comme neige au soleil et c'est le masque de glace qui reprend ses droits. Un pas en avant mais trois pas en arrière, Alix serre les lèvres avant de se détourner sèchement de Naël et de fixer un point imaginaire et invisible droit devant elle. Une dette? Ou de la culpabilité plutôt? Un soupir vibrant s'échappe de la capuche où Alix a trouvé refuge. Parce que tu es coupable, Naël. Et rien ne pourra effacer ce que tu as fait. Rien. Butée et entêtée à l'extrême, Alix retrouve cette zone de confort générée par sa colère. A bien y réfléchir en cet instant, ce qu'elle reproche à son sauveur c'est bien cette absence de discernement dont il a fait preuve quand il l'a trouvé. S'il pensait jusqu'alors buter simplement et joyeusement du zombie, il s'est fracassé contre ce fait que beaucoup de survivants-exterminateurs de cadavres ambulants ont oublié. Avant d'être des cadavéreux, les morts étaient des humains et ils avaient une histoire, des proches, ils étaient aimés et appréciés avant de rejoindre une horde grommellante. Au lieu d'être redevable, tu ferais mieux d'être responsable. Je me fous que t'aies l'impression d'avoir une dette. Assumes moi. lâche-t-elle d'une voix rendue rauque par cette rage qui ne la quitte que rarement. Tu peux pas me laisser croupir ici avec les impotents sous prétexte que dehors, c'est dangereux. T'as pas idée à quel point je sais que les survivants sont autant mauvais si ce n'est plus que les morts. Durant les mois de survie avec son père, ils avaient tenté de recueillir d'autres survivants. Malheureusement, les premiers ne furent pas des "gens biens". Après cette misérable tentative de fonder un semblant de groupe, les Grahams avaient opté pour le silence radio et l'invisibilité aux yeux des humains qui traversaient leur quartier. Ils se contentaient de les observer de loin sans jamais se manifester. La voix d'Alix monte d'un octave tandis qu'elle approche lentement son visage de celui de Naël. Les mots jaillissent, secs et martelés comme des coups de poing car on touche là ce qui a si profondément bouleversé l'adolescente. Engueules moi quand je me conduis comme une peste, secoues moi quand je boude comme une gamine, baffes moi quand je dépasse les bornes. En tuant mon père et en m'empêchant de boucler mon deuil, t'as pris sa place en quelque sorte. Assumes moi. J'ai pas besoin d'un pote mais d'un exemple, d'un mentor. Alix n'a plus de repères, c'est avec hargne qu'elle essaie de retrouver inconsciemment chez Naël cette figure d'adulte qu'avait endossé son père. Elle a désespérément besoin d'être recadrée, que quelqu'un la canalyse et la fasse sortir de ce costume d'orpheline écorchée vive et solitaire. Elle aura beau vouloir avancer, essayer d'évoluer tant que la place d'exemple à suivre sera vacante, le cadavre de son père entravera chacun de ses pas.

Croisant les bras sur sa poitrine, Alix s'écarte de Naël et baisse la tête en lâchant un reniflement méprisant. S'arrachant à ce qui était un début de dialogue, elle se coupe de nouveau de la proximité installée en disparaissant sous la capuche de son sweat. J'en ai trop dit. J'espère que t'es content? crache-t-elle avec colère sans relever le nez. Mais le mal est fait, la mention à mots couverts de la place qu'avait son paternel et de ce qu'elle attend réellement de Naël suffisent à créer un besoin de parler qu'elle n'a eu de cesse de repousser avec résolution. S'ouvrir et parler, c'est donner des armes à l'autre pour se faire déchiqueter ou manipuler. Jusqu'à maintenant, elle était très bien dans son rôle de gamine sans passé...
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Nael S. Warrens

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MessageSujet: Re: I'm OK, just go away I'm OK, just go away  Icon_minitimeJeu 29 Mai - 18:32



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On passe notre vie entière à s’inquiéter de l’avenir, à faire des projets pour l’avenir, à essayer de prédire l’avenir... Mais une chose est sûre : quand finalement, il se dévoile... l’avenir, n’est jamais comme on l’avait imaginé.
C'est une grande première pour moi. Non seulement je me suis attachée -sans vouloir véritablement l'admettre- à Alix, mais en plus j'ai envie d'exploser de joie parce qu'elle m'a sourit. Ce n'est, bien sûr, pas la première fois qu'elle le fait. Mais c'est bel et bien nouveau chez elle qu'il soit aussi sincère, et teinté de quelque chose que je ne comprends pas tout à fait. En théorie, je ne suis pas fait pour ça. Les relations humaines, les sentiments, tout ça c'est vraiment pas pour moi. Enfin, ça ne l'était pas. Parce que si je n'ai pas fait énormément de progrès, je peux aussi parfaitement concevoir que j'ai perdu le contrôle de la situation. Alix a réussi à entrer dans ma vie telle une rafale de vent. En réalité, elle ne le désire même pas, mais ça a été tellement soudain que nous n'avons pas pu, l'un comme l'autre, freiner cette situation et l'arrêter. Je me rends vite compte que je n'aurais pas dû parler de dette. Ressasser le passé n'est jamais bon, et j'en ai une nouvelle preuve. Fini les discussions à propos d'étoiles filantes et de licorne ... Place à la seule Alix que je connaisse réellement : la jeune fille froide, et toujours énervée contre ma petite personne. Nous n'avons jamais abordé ce sujet, ce qui a fait que nous nous sommes rencontrées, et voilà que je mets les pieds dans le plat. Pour son déplaisir, apparemment. Il faudra vraiment, un jour, que je me décide à tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler. Là, je suis dans la merde. Jusqu'au cou, et au-delà. Alix paraît si furieuse qu'elle ne me laissera pas prendre la fuite aussi facilement. Pas cette fois.

Non sans difficultés, je tâche de rester neutre, impassible. Je ne suis pas du genre à montrer mes émotions, pas même du genre à ressentir quoi que ce soit en fait, alors ce n'est pas si compliqué que ça. Il est juste difficile de ne pas me mettre à sourire, à cacher mon malaise derrière une blague définitivement mal placée. C'est tout ce que je sais faire, à dire vrai. Si bien que je me mets à taper discrètement du pied par terre, bras croisés sur mon torse. C'est tout ce que j'ai trouvé pour replacer un masque d'impassibilité sur mon visage. Enfin non, mais j'ai pas franchement envie de la mettre un peu plus en rogne encore. J'ai réussi à obtenir un sourire sincère de sa part, et j'ai tout foutu en l'air. Autant ne pas aggraver la situation et l'écouter parler en silence. Moi, silencieux ... Qui l'eut cru ? Enfin, Alix parle suffisamment pour deux. Elle est même en train de se défouler, et de lâcher tout ce qu'elle garde en elle depuis le début. Je ne suis pas un fin connaisseur en psychologie, mais c'est peut-être mieux comme ça. Cela fera un poids en moins sur ses frêles épaules d'ancienne adolescente, grandie trop vite. Quand Alix s'arrête enfin de parler, je prends une grande bouffée d'air frais, me rendant tout juste compte que j'avais, jusque-là, retenue ma respiration. Comment réagir face à elle ? Je n'en ai sincèrement pas la moindre idée. Je ne sais pas quoi faire pour qu'elle se calme, et je n'ai pas la moindre foutue idée de comment me faire pardonner. C'est peut-être même impossible, qui sait ? Mais mon foutu égo m'empêche de juste tourner les talons et de cesser tout contact avec elle. Comme si j'en étais capable.

« Content ? Pourquoi je le serais ? » Je demande, clairement incrédule. Je suis tout aussi perdu qu'elle, apparemment. Peut-être même plus. Parce qu'elle, elle semble savoir exactement ce qu'elle attend de moi, alors que de ma tête ... C'est un foutu bordel. Je ne sais pas ce que je dois dire, ou même faire. Je ne sais pas si elle veut que je parte, ou si elle s'attend à ce que je reste et que je tente la réconforter. Tout ça, c'est nouveau pour moi, et elle semble ne pas en avoir conscience. Ou ne pas vouloir le voir, je n'en sais foutrement rien. Je soupire, passe une main sur mon front moite, et laisse mon bras retomber sur ma cuisse. « Quoi que tu en penses, je sais à quel point c'est dangereux ici. Mais je ne suis pas suffisamment irresponsable pour t'emmener avec moi dehors. Tu pourrais te faire tuer à tout moment sans que je puisse y faire quoi que ce soit. » Je réplique, bien décidé à lui faire comprendre mon point de vue. Elle n'est peut-être pas un poids, mais c'est tout comme. Je me sens déjà responsable de la mort de son père, je ne veux pas, en plus de ça, avoir sa mort sur la conscience. Et puis, franchement, elle n'a que seize ans. Elle ne devrait pas avoir à se soucier de tout ça. Les rôdeurs, c'est mon affaire et celle d'autres adultes, pas la sienne. Elle n'est plus une gamine depuis longtemps, mais reste fragile et vulnérable. « J'suis pas le genre de type qui va te réconforter et te laisser pleurer sur mon épaule, et tu le sais très bien. Je ne suis toujours pas sûr de ce que tu attends de moi et c'est peut-être mieux comme ça. Ne te fais pas d'illusion, je ne pourrais jamais remplacer ton père, je n'en ai pas l'étoffe. » Je poursuis sur ma lancée, pas tout à fait certain de ce que je dis. En fait, si, c'est totalement ce que je pense. Mais je ne suis pas certain que ce soit ce qu'elle ait envie d'entendre. La vérité, et l'honnêteté, voilà tout ce que je suis en mesure de lui offrir.
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MessageSujet: Re: I'm OK, just go away I'm OK, just go away  Icon_minitimeVen 30 Mai - 16:12



Sèche, rude, sans concessions, maintenant, Alix ne communique plus réellement. Elle a retrouvé ce venin corrosif qui a coutume de suinter à chacune de ses paroles. Elle estime avoir trop parlé, révélé trop de choses même à demi-mot. Ce passé qui est inconnu pour l'intégralité de la communauté qui vivote dans la Zone 51 devait le rester. C'était son sanctuaire. L'une des rares choses sur lesquelles l'adolescente avait un contrôle total. Laisser filtrer des confidences ou pas, donner des indices pour que quelqu'un ai le cran de comprendre ses silences et ses révélations tacites ou pas. Et ça lui a pété entre les mains en même temps qu'une énième colère aussi glaciale qu'acide. Le fragile pont jeté par l'humour s'effondre aussi vite qu'il n'est apparu. Un pas en avant puis trois pas en arrière. On retrouve cette situation où toute communication est impossible et où la compréhension mutuelle relève du miracle divin fantasmé plus que de la réalité. L'adulte et l'adolescente se retrouvent en équilibre instable, incapables de trouver une ligne de conduite ou d'opter pour une réaction adéquate. Alors, on reste sur ses positions par crainte d'empirer et d'alourdir l'atmosphère délétère qui vient de s'installer.
Toutefois, Naël s'efforce de lui répondre, d'exposer son avis en ignorant à bon escient le mutisme factice que la jeune fille adopte de nouveau. Il admet que la Zone 51 n'est peut-être pas le lieu le plus sécuritaire du monde mais il l'est bien plus que le monde s'étendant au-delà des bâtiments et par delà les murs d'enceinte. Dehors, elle pourrait se faire coincer par des zombies, mordre ou tout bêtement déchiqueter et il n'a pas envie d'avoir à vivre cela sans pouvoir rien y faire. Les sourcils de l'adolescente se froncent de plus belle et c'est un ricanement bref et sarcastique qui y répond.
Voilà des mois qu'elle arpente le monde avec la Mort comme compagne. Si cette dernière doit frapper, ce ne sont pas des murs qui vont l'arrêter. Si l'homme peut se préserver des zombies, il ne peut se préserver de la faucheuse. Les cadavéreux peuvent percer les défenses. Un patrouilleur peut très bien taire une morsure en revenant de mission. Un rescapé peut soudain péter les plombs ou décider d'abandonner cette vie mais sans se faire sauter le crâne. Ou quelqu'un peut mourir tout simplement d'une crise cardiaque ou de mort naturelle dans le plus grand secret. Ce ne sont pas les moyens de crever qui manquent mais au moins, en dehors de la Zone 51, on sait qui est son ennemi.

Personne ne remplacera mon père. Et certainement pas toi. crache-t-elle avec mépris et rage avant de lever un regard habité par la fureur sur Naël. Il y a des sujets extrêmement délicats à aborder et des mentions qu'Alix n'a nulle envie d'entendre de la bouche de Warrens. Et comme toujours lorsqu'elle crache son venin, la blondinette prend la pleine mesure de ses paroles et du ton qu'elle emploie. Impulsive mais jamais dénuée de discernement, elle blesse et elle écorche en toute connaissance de cause.
Les yeux verts se plantent dans ceux de l'adulte, sans ciller, sans l'ombre d'un remords ou d'un regret. Les secondes s'échappent mornes, silencieuses, tendues presque funèbres et puis, l'adolescente soupire d'un air blasé en secouant lentement la tête. Warrens a au moins eu le cran d'être honnête envers elle. Ne devrait-elle faire de même? Certainement pas lui ronronne cette colère qui lui colle à la peau. Pourquoi pas, réclame doucement la gamine meurtrie qui n'a de cesse de repousser toute aide en espérant à chaque fois que l'on revienne vers elle. Alix prend une profonde inspiration qu'elle expire tout aussi gravement comme pour expulser toute fureur.

C'est une voix monocorde, dépouillée de toute émotion, mauvaise comme bonne, qui reprend la parole. J'ai la haine contre toi, Naël, et tout ce que je vois quand je te regarde c'est le gars qui a jubilé en explosant la tête de mon père. De leur groupe, la seule personne qui ne la considère pas comme une pauvre petite orpheline indigente, c'est Skylar. Peut-être parce qu'elle est une femme? Peut-être parce qu'elle sait qu'une apparence fragile ne signifie pas l'être? Peut-être parce qu'elle a compris que tant que des zombies rôdent en grand nombre à la surface de la terre il vaut mieux que tout le monde, quelque soit son âge ou son sexe, sache se défendre? Skylar n'est pas associée dans l'esprit d'Alix à un sauvetage in extremis, elle n'a pas le sentiment d'être une orpheline avec elle, c'est une alliée. Non, mieux. Une partenaire. Tant que tu me laisseras croupir ici, me confortant dans le rôle de la gamine orpheline, de la victime...je n'irais jamais bien. Et forcément, ça n'ira jamais bien entre eux. Alix doit exister en dehors de ce duo qu'elle constituait avec son père et qui maintenant n'a plus de raison d'être. Emmènes-moi dehors. Rien que nous deux. Le rôle de la petite protégée, c'est pas pour moi. Décroisant les bras, elle dégage une main des manches trop longues de son sweat qu'elle tend devant Naël. Ca lui coûte, ce geste. Mais ils n'arriveront à rien s'ils continuent sur cette lancée et il faut bien que quelqu'un ose faire le premier pas. Baissant une seconde les yeux pour indiquer sa paume, elle reprend. 24 heures d'insécurité complète pour qu'on prenne un nouveau départ et qu'on change notre façon de voir l'autre. Je ferais pas deux fois cette proposition. Tu l'acceptes maintenant ou jamais. Alix Grahams ou l'art de mettre au pied du mur un adulte du haut de ses 16 ans.
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Nael S. Warrens

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MessageSujet: Re: I'm OK, just go away I'm OK, just go away  Icon_minitimeSam 31 Mai - 13:35



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On passe notre vie entière à s’inquiéter de l’avenir, à faire des projets pour l’avenir, à essayer de prédire l’avenir... Mais une chose est sûre : quand finalement, il se dévoile... l’avenir, n’est jamais comme on l’avait imaginé.
Je soupire face aux paroles d'Alix. Je ne la comprends plus. L'ai-je seulement fait un jour ? Non, je ne pense pas. Je ne suis déjà pas bien doué quand il s'agit des relations humaines en général, alors avec des adolescents, c'est pire encore. Et puis, c'est une fille. Autant dire qu'elle accumule pas mal de points qui la distance de moi. Au vu de la haine qu'elle me porte, je ne doute pas que ça la soulage. Elle ne me ressemble absolument pas, sur le plan émotionnel, et c'est peut-être mieux comme ça. Même si, franchement, elle me fatigue. En réalité, c'est tout ça qui me fatigue. Cette situation, cette manière qu'elle a de me faire sans arrêt comprendre qu'elle me déteste, et me détestera sans doute toujours. J'ai longuement réfléchi à tout ça, à cette relation, et à ce qu'elle a pu ressentir quand j'ai tué son zombie de père. C'était un rôdeur, putain. Un foutu rôdeur qui, si je ne l'avais pas tué, aurait sans doute bouffé celle qui avait un jour été sa fille. Ne se rend-t-elle pas compte de ça ? Elle dit qu'elle aurait aimé le tuer elle-même, pour pouvoir faire son deuil mais, sans vouloir nier ses capacités, je doute qu'elle l'aurait vraiment fait. Elle n'a que seize ans. A seize ans, il est difficile, voire même impossible, d'enfoncer un putain de couteau dans le crâne de son père.

Alix me fixe, et pas une seule fois je ne détourne le regard. Ce n'est pas mon genre. Tout comme je ne vais pas lui dire que non, je ne veux définitivement pas prendre la place de son père. Bordel, j'suis à peine capable de me tenir en vie. Comment pourrais-je assumer une telle responsabilité ? Et bien, c'est simple : je ne le peux pas. Je fais, certes, attention à elle depuis que je l'ai trouvé. Mais ça s'arrête. Je ne veux, ni ne peux, être son père. C'est même hors de question. Je m'empêche difficilement de lui dire tout ça, et décide plutôt de garder mes mots pour moi. Inutile de l'énerver plus qu'elle ne l'est déjà. Habituellement, elle n'a aucune réaction en ma présence, reste stoïque et silencieuse. Là, elle se déchaîne. Dois-je me sentir heureux d'avoir réussi à déclencher quelque chose en elle ? J'e doute fortement. Moi, jubiler en tuant son père ? A bien y réfléchir, oui, peut-être. Je suis content quand je tue un rôdeur. Et je l'étais plus encore à ce moment-là, parce que je venais d'aider une gamine de seize ans. Mais je suppose que ça ne compte pas. Tout ce qui compte, c'est que je l'ai empêché de faire son deuil, hein ? Je ne bouge toujours pas d'un millimètre. Je ne suis pas douée en sentiments, mais je sais aussi une chose : la laisser se défouler ne peut qu'être bénéfique.

Elle doit attendre ça depuis le début. A présent, elle en a l'occasion. C'est le moment ou jamais. Elle peut enfin me dire tout ce qu'elle a sur le coeur, et tout me cracher en pleine gueule. Je suis le type parfait pour encaisser tout ça sans broncher. Quand elle s'arrête enfin, je soupire discrètement de soulagement. C'est pas qu'elle me blesse - quoi que, peut-être un peu - mais je suis mal à l'aise avec tout ça. Et on est dans une foutue ferme, ça arrange pas notre situation carrément étrange. Je suis son regard, et tombe sur sa main, qu'elle me tend. C'est bien la première fois qu'elle essaye de créer un contact entre nous. D'habitude, c'est tout l'inverse : elle le fuit, tout comme elle me fuit, moi. Je hausse un sourcil, et relève la tête pour planter mon regard dans le sien. Elle est sérieuse, là ? Je suis peut-être qu'un gamin complètement immature. Un pauvre type à peine capable de discerner la tristesse, l'horreur, et tout le reste. Mais je n'en reste pas moins un adulte de trente et un an. J'ai vécu dans ma voiture pendant des années. J'ai été abandonné par mes parents. J'ai vendu de la drogue pour m'acheter de quoi manger. Et une gamine de seize ans me pose un ultimatum ?

Je finis par me mettre à ricaner, mauvais. Ce n'est, sans aucun doute, pas la chose à faire. Peut-être qu'elle me détestera plus encore, qu'elle refusera même totalement de m'adresser la parole. Mais c'est tout ce que j'ai en stock, tout ce que je suis capable de lui offrir. Mon égo m'empêche de fermer ma gueule et de serrer sa main pour sceller ce putain de pacte. « Quoi que tu penses être capable de faire, Alix, tu n'as que seize ans. Tu crois que je peux me permettre de t'emmener dehors et de t'avoir dans mes pattes ? » Je demande, amer, et bien conscient que je suis en train de ruiner nos derniers espoirs. Mais il est hors de question que je la laisse se balader dehors avec tous les rôdeurs qui traînent. Je donne peut-être l'impression de ne jamais prendre tout ça au sérieux mais je sais aussi tous les risques encourus, une fois à l'extérieur. Je ne peux pas laisser Alix risquer sa vie juste parce qu'elle ne veut pas accepter ses seize ans. Juste parce qu'elle veut me mettre au pied du mur, et essayer de me convaincre que c'est la seule chose à faire pour qu'elle cesse de me détester. Du chantage, voilà ce que c'est. « Il y a beaucoup de choses que tu peux faire à l'intérieur, sans avoir besoin de te sentir comme une gamine couvée. Ce n'est pas à toi de décider si tu peux risquer ta vie ou non. Tu n'es même pas capable de voir les choses de manière lucide. » Je continue sur ma lancée, avant de me lever lentement. Je ne doute pas que là, maintenant, tout de suite, elle a envie de me sauter dessus pour me frapper. Mais je ne veux pas retourner en arrière. Ce que je dis, je le pense. Et je suis désolé d'avoir à en arriver là, mais elle ne m'en laisse pas le choix. Elle a seize ans et je sais que je ne suis pas le seul à la préférer à l'intérieur. « Maintenant c'est à toi de décider. Tu as le choix. Tu peux rester là à attendre que le temps passe et que la douleur s'amenuise. Ou tu peux aider à ta façon, avec tes moyens. » Je m'éloigne de quelques pas, et lui tourne le dos, prêt à partir. Au point où j'en suis, de toute façon ...
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MessageSujet: Re: I'm OK, just go away I'm OK, just go away  Icon_minitimeDim 1 Juin - 17:03



Un rire. Elle s'était attendu à tout sauf à un ricanement pour toute réponse. Les mots claquent à ses oreilles aussi durement que des gifles. L'avoir dans les pattes? Alix se mord la langue pour ne pas exploser aussitôt. Elle parierait le peu qu'elle possède sur le fait que l'arme de son père qu'elle a conservé est certainement la plus nickel de tous les civils de la base et qu'elle tire bien mieux que la plupart des adultes. Mais cela, tant qu'elle n'a pas eu l'occasion de le montrer, personne ne prendra le risque de lui donner sa chance. A moins qu'elle ne décide elle-même de la prendre. Lentement, elle baisse le bras, ses doigts se referment en un poing serré jusqu'à ce qu'elle sente ses ongles mordre la chair de sa paume. Ses jointures pâlissent jusqu'à devenir blanches et les iris verts qui imprimaient une expression neutre sur son visage se parent à nouveau de colère. Être dans les pattes d'un autre, un boulet, une cinquantaine de kilos de chair vive inutile que l'on doit sans cesse surveiller. Par l'Enfer, est-ce donc de cette façon que Naël la perçoit? Un tremblement de rage prend naissance entre ses omoplates, dévale le long de sa colonne vertébrale. Alix sent ses muscles se crisper, sa respiration s'accélérer et son visage se figer comme si un souffle glacial venait de givrer son visage en une fraction de seconde. Et Naël continue de parler face au volcan miniature sur le plomb d'entrer en éruption.
Une petite partie d'Alix admet en cet instant avoir eu tort de se replier sur elle-même, de ne pas avoir parlé plus tôt de ce qu'était sa vie avant le Z Day car la blondinette n'a pas grand chose à voir avec l'image d'Epinal que l'on se fait de l'adolescente. Elle n'a jamais avoué n'avoir été élevé que par son père, un flic texan un peu survivaliste, qui a éduqué sa fille unique comme on éduque un garçon. S'occuper des malades, gérer les stocks de nourriture ou amuser les gosses, ce n'est pas pour elle. On l'a préparée sous le couvert de jeux de rôles à ce nouveau monde détruit et les connaissances qu'elle en a vont bien au-delà de ce qu'on peut voir dans un "Je suis une Légende" ou un "Mad Max". Les lèvres serrées réduites à une simple ligne, Alix encaisse la suite, à savoir que sa vie ne lui appartient même pas. On s'essuie délicatement le fondement avec son opinion en ne lui demandant qu'une seule chose. Se soumettre. Obéir. Aller là où on lui dit d'aller.
C'est toi qui n'est pas lucide. lâche-t-elle en appuyant sèchement sur chaque syllabe et en attendant aucune réponse. Le monde a changé. Les règles ont changé. Les gouvernements, l'autorité, les lois se sont effondrées. Les hommes sont capables de s'entretuer pour une conserve de pêches. La disparition de garde-fous a entraîné celle de la crainte de la répression. L'humanité fait face à une crise sans précédent et continuer à vivre en s'accrochant aux dogmes d'antan est voué à l'échec. On s'adapte et on domine ou on meurt.

Lentement, Naël quitte son perchoir entamant la dernière ligne droite de son speech moralisateur qui ne fait qu'attiser de plus belle la colère de l'adolescente. C'est un faux choix qu'il lui pose sous le nez, un choix qui ne lui convient définitivement pas. Alix courbe la nuque jusqu'à ce que sa capuche masque à sa vue l'adulte et qu'elle n'en voit plus que le bout de ses chaussures. Crissement de la terre poussiéreuse sous les semelles lorsqu'il commence à reculer et à s'éloigner tandis qu'elle desserre les poings, arrachant ses paumes à ses ongles. Si son père était encore là, les choses seraient bien différentes. Il lui aurait trouvé une place à ses côtés, il aurait gardé à l'esprit que sa fille doit être capable de se débrouiller seule si les circonstances l'exigeaient ou s'il disparaissait. Il ne l'aurait pas laissé sous la surveillance d'inconnus. Il ne s'en serait pas débarrassé.

Un voile trouble passe sur le champ de vision d'Alix. La fureur et la peine se mêlent, l'étranglent, l'aveuglent. Un feu ronfle au creux de sa poitrine alors que Naël lui tourne le dos et commence à s'éloigner. Oh non, tu t'en tireras pas comme ça. Elle lui laisse encore quelques enjambées, contenant vaille que vaille cette vague sauvage prête à l'emporter, avant de descendre à bas de la clôture, de se mettre à courir avalant en quelques secondes la poignée de mètres qui les séparent. Elle distingue à peine le geste de Naël quand elle percute sèchement du coude le dos de l'adulte. Entraînée vers l'avant par sa course, elle lève une main pour amortir sa chute, refermant les doigts sur une poignée de terre poussiéreuse avant de se relever et de la jeter au visage de Naël. Tu peux pas me larguer comme ça et te contenter de me dire ce que je dois faire. Aider avec mes moyens...mais as-tu seulement idée de ce qu'ils sont? gronde-t-elle. Des deux mains, elle le pousse en arrière plus pour l'éloigner d'elle que pour le faire tomber. Est-ce-qu'une seule fois j'ai été dans tes pattes quand on était encore sur la route?! Est-ce-que j'ai fait une seule fois une connerie qui aurait pu nous coûter la vie?! Est-ce-qu'une gamine normale aurait posé un collet au cas où son zombie de père réussissait à entrer dans sa chambre?! poursuit-elle en ponctuant chaque question par un coup de poing. J'ai pas été élevé comme une petite chose fragile. crache-t-elle en reculant d'un pas et hors d'haleine. Si la colère crispe ses traits, c'est tout autre chose qui trouble son regard. Beaucoup des personnes partant en patrouille espèrent bien trouver un rôdeur sur qui passer ses nerfs, sa frustration, son désespoir. Naël en fait partie, Alix le sait, elle l'a longuement observé à la dérobée. Elle aussi a quelque chose à exorciser. D'un revers vif du bras, elle passe une manche de son sweat sur ses yeux, se balançant d'un pied sur l'autre comme un boxeur attendant la prochaine attaque. Envie violente de prendre ses jambes à son cou, de courir droit devant elle jusqu'à se trouver face aux grillages d'enceinte du camp. Envie de lever le nez au ciel et de vider l'air de ses poumons dans un long hurlement. Envie de cogner dans quelque chose - n'importe quoi - en lâchant un chapelet de jurons typiquement texan. Mais ses pieds restent enracinés au sol et la seule présence de cette boule douloureuse dans sa gorge l'empêche d'émettre quoi que ce soit d'autre qu'un sanglot. Hors de question. Hors de question de montrer ses fêlures alors Alix tourne le dos à son tour, retrouvant une immobilité de statue. Tête basse et bras croisés sur sa poitrine, elle murmure d'une voix bien moins assurée que d'habitude et trop brisée à son goût. Je vais bien. Je chiale pas. Pars... ment-elle.
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Nael S. Warrens

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MessageSujet: Re: I'm OK, just go away I'm OK, just go away  Icon_minitimeMar 10 Juin - 2:06



i'm ok, just go away
On passe notre vie entière à s’inquiéter de l’avenir, à faire des projets pour l’avenir, à essayer de prédire l’avenir... Mais une chose est sûre : quand finalement, il se dévoile... l’avenir, n’est jamais comme on l’avait imaginé.
Je ne sais plus comment agir avec Alix. Tout comme je suis incapable de trouver quoi lui dire au bon moment. Je ne suis pas comme ça. Je ne l'ai jamais été. Je ne suis pas le genre de type qui va offrir son aide et son soutien psychologique au premier venu. Ni même aux personnes auxquels je tiens, en fait. Mais à qui ai-je un jour tenu, hein ? Putain, je sais à peine comment prendre soin de moi-même et éviter de m'attirer des ennuis. C'est pire encore depuis que je suis dans la zone. La vie en communauté, c'est pas mon truc. Au début, peu après l'épidémie, j'étais content de ma vie en solitaire. Et puis, j'ai rencontré Skylar, et ça a totalement changé les choses. J'aime la solitude, et je la chérirai sans doute toujours autant. Mais ça ne m'empêche pas d'être un minimum humain. Je ne suis pas comme ces foutues créatures, dehors, qui ne se préoccupent que de bouffer. J'ai aussi besoin de gens avec qui parler, et échanger un minimum. Je ne raconte pas spécialement ma vie, je ne me lamente pas sur la "fin du monde", mais j'ai besoin un minimum de la présence d'autrui. Comme tout le monde, je suppose. Cette vie semble avoir été faite pour moi, mais avec tous les problèmes que m'apporte Alix, je ne suis plus sûr de rien. Elle n'est pas foncièrement méchante, juste très rancunière. J'arrive maintenant à comprendre pourquoi elle m'en veut, même si ça me paraît toujours aussi illogique. Je lui ai sauvé la vie, et tout ce qu'elle voit, c'est que j'ai tué son mutant de père. Je ne comprends pas.

J'essaye de la soutenir et d'être gentil avec elle. Vraiment. Mais l'entendre me lancer un ultimatum comme si je n'étais qu'un foutu gamin -ce qui n'est pas encore totalement vrai- m'agace au plus haut point. Je tâche de ne pas m'énerver. Elle n'a que seize ans, et me déteste déjà suffisamment comme cela pour que je gâche encore plus tout ça. Je ne veux pas qu'elle me haïsse, mais elle dépasse les limites. Je perds ma patience, et l'accuse de beaucoup trop de choses. Je sais qu'elle aussi ne va pas tarder à s'énerver, si ce n'est déjà fait mais ... Au point où j'en suis, je peux me permettre de lui dire ce que je pense. Quoi qu'elle pense, j'ai trente et un an, et je suis suffisamment mature pour ne pas vouloir risquer sa vie en l'emmenant dehors. En silence, je l'écoute se défouler. Elle me lâche tout ce qu'elle a sur le coeur, et c'est peut-être mieux comme ça. Il fallait que ça sorte à un moment ou un autre, n'est-ce pas ? Je la laisse même me frapper sans rien dire. Avec une autre personne, j'aurais sans doute totalement péter un câble. Mais c'est Alix. Elle a besoin de se défouler, et si me frapper lui est utile, et bien tant mieux. J'attends une bonne minute avant de la rejoindre, une fois qu'elle s'est éloignée. Je respire un bon coup, me calme, ravale les paroles trop irréfléchies qui me traversent l'esprit. Je ne peux pas lui dire tout ça sans penser aux conséquences. Comme je l'ai déjà dit, elle me déteste suffisamment, sans que j'ai besoin d'en rajouter de manière inutile.

Elle me tourne le dos, mais je suis assez proche d'elle pour entendre les sanglots qui transforment sa voix en quelque chose ... d'humain. Je lève une main hésitante, et la laisse suspendue au-dessus de son épaule un instant, en pleine réflexion. Et puis, je change d'avis, et laisse mon bras tomber le long de mon corps. Ce n'est vraiment pas le moment pour faire le moindre geste dans sa direction. Elle risquerait de se remettre à me frapper, pour me faire vraiment mal cette fois-ci. Je fourre ma main dans ma poche, histoire d'éviter de vraiment la toucher la prochaine fois. « Poser un collet ne suffit pas. Pas toujours. » Je commence à dire, d'une voix étonnamment posée et calme. Je soupire, et avance un peu pour me mettre à ses côtés, sans pour autant la regarder. Je préfère fixer ce qui se passe devant moi. Tout mais pas Alix. Je ne veux pas la voir pleurer, parce que c'est de ma faute. A croire que ça va devenir une habitude, avec le temps. « Là, dehors, tu n'as pas le moindre répit. Et je ne veux pas avoir à te surveiller, au cas où il t'arriverait quelque chose. Est-ce que tu te rends seulement compte qu'un rôdeur peut facilement faire deux têtes de plus que toi ? Comment tu atteindrais son cerveau ? En sautillant ? ça ne suffit pas. » Je dis, essayant tant bien que mal de lui faire entendre raison. Je veux qu'elle comprenne mon choix, qu'elle se rende compte que ce n'est pas que je ne veux pas l'avoir avec moi. Au contraire, je préfère pouvoir la surveiller. Mais dehors, c'est vraiment trop dangereux. Je ne peux pas prendre un tel risque.

Je me retiens difficilement de lui dire que, tout ce que je ne veux pas c'est la perdre. Elle n'a pas besoin que je lui dise un truc comme ça. Déjà, parce que ça sonne franchement bizarre à mes oreilles, mais aussi parce qu'elle risque de se braquer comme elle le fait à peu près à chaque fois avec moi. « Si tu veux que je t'emmène dehors un jour, il faudra d'abord que tu me montres que tu sais tirer avec une arme. Je ne te laisserai tuer aucun rôdeur avec un couteau, et tu ne l'utiliseras qu'en cas d'absolu nécessité. Comme ça, ça te va ? » Je sais que je n'ai aucune autorité sur elle, et que je n'ai absolument aucun ordre à lui donner. Mais tout ce que je veux, c'est prendre soin d'elle, et lui éviter de se faire bouffer par un de ces foutus rôdeurs. Je ne peux pas la laisser sortir alors qu'elle n'a que seize ans. Elle est très douée dans pas mal de domaines, et notamment pour manier des couteaux, et pour faire des noeuds. Mais tuer des rôdeurs n'est pas aussi simple que ce que l'on peut imaginer. Elle doit faire quoi, un mètre soixante ? ça ne me paraît franchement pas suffisant. Et puis, de toute façon, elle est trop jeune. A seize ans, je ne peux pas la laisser tuer des zombies comme si c'était une chose tout à fait naturelle. Parce que ça ne l'est pas.
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MessageSujet: Re: I'm OK, just go away I'm OK, just go away  Icon_minitimeJeu 12 Juin - 9:24



Comme après chacune de ses colères éruptives, Alix se sent vide. Vide et stupide, mais elle se garde bien d'en faire mention à qui que ce soit. Depuis qu'ils ont foutu les pieds dans la Zone 51, ces manifestations d'humeur volcanique sont légion et l'adolescente a coutume de laisser s'abattre sa foudre sur n'importe qui, pour n'importe quelle raison. Du moins quand elle n'affiche pas une indifférence complète à l'égard du sort réservé à ceux qui croisent sa route. D'autres gamins de son âge ont bien tenté de l'approcher, ils ont vite renoncé à faire de cette furie aussi glaciale que bouillonnante une amie. Ils l'évitent purement et simplement. Ca convient fort bien à Alix. Elle ne s'imagine pas feindre à continuer de vivre une existence normale alors que plus rien ne l'est.

Les secondes s'échappent dans le silence avant que le bruit des pas de Naël se rapprochent. Tiens donc, il n'a pas décidé de partir. En est-elle rassurée? Un chuintement de tissu lui indique qu'il lève le bras dans sa direction et alors que son corps se raidit dans un réflexe de bête blessée qui refuse qu'on la touche, une voix geignarde de petite fille résonne dans sa tête et appelle de tout son coeur un contact. Contact qui ne viendra pas. Le bras redescend et Naël enfonce la main dans sa poche. Encore un pas et il est posté à côté d'elle. Ils doivent avoir l'air fin à rester prostrés de la sorte, chacun de l'autre côté d'une barrière invisible mais bien solide qui les empêche d'esquisser le moindre geste dans la direction de l'autre. Finalement, c'est Naël qui brise le silence qui commence à devenir franchement gênant. Soulagement d'Alix qui relâche lentement un soupir qui aurait bien pu ouvrir les vannes lacrymales si elle avait du le retenir ne serait-ce qu'une seconde plus. D'une voix calme et posée malgré le fait qu'il vienne de se prendre un mini ouragan alixien, Naël décrète qu'un collet ne suffira pas toujours à se préserver des morts. L'adolescente hausse les épaules retrouvant nonchalance et indolence agaçante. Elle semble avoir repris les rênes de sa colère qu'elle écarte au loin. Mouais... marmonne-t-elle à voix basse. Mais y a-t-il un seul moyen de survie qui se suffise à lui-même? Jamais l'existence humaine ne s'est révélée si fragile et jamais le sentiment de sécurité n'a été aussi éphémère.

Guère convaincue par la première remarque de l'adulte et toujours aussi froide, Alix continue d'écouter, les mâchoires crispées. Oh, elle le sait bien que dehors, il faut sans cesse être sur ses gardes et profiter du moindre répit qui se propose à vous. Elle sait que rien n'est jamais acquis et qu'un lieu sécurisé ne l'est jamais bien longtemps. Elle sait se montrer docile et obéissante lorsque les circonstances l'exigent même si elle est ingérable dans la Zone. Naël n'a pas tort en avançant que la plus grande partie des zombies est formée par des adultes face à qui elle est contrainte de lever les yeux. Pas pratique de bousiller une cervelle dans ces circonstances, surtout si ces dernières exigent une discrétion qui interdit de jouer les desperados avec une arme à feu. Merde. Il a raison sur ce point et elle n'a pas grand chose à ajouter. A par une fanfaronnade puérile qui parlerait de petit escabeau ou de pulvériser des rotules.

Naël marque une courte pause et Alix ne s'y engouffre pas pour cracher un énième flot de reproches. Bras toujours croisés et tête basse, elle garde le silence serrant à peine les poings alors que Warrens reprend la parole. L'interdiction se fait possibilité. Aux mots "emmener dehors", le regard verdâtre quitte la contemplation muette de la poussière du sol et elle relève la tête sans toutefois croiser les iris de Naël. Si elle fait ses preuves avec une arme - ce qui est couru d'avance pese-t-elle avec son arrogance texane - elle aura droit à sa sortie au feu. Tu pouvais pas commencer par ça, crétin? lâche-t-elle d'un ton bien moins acerbe que précédemment accompagnant son propos par un coup de poing léger dans le bras de Naël. La glace se craquelle et derrière les bords acérés de givre fêlé, on entraperçoit l'ombre de ce qu'Alix pourrait être si elle ne se drapait pas dans une humeur sombre et chaotique. Une môme un peu rêche, élevée en garçon manqué mais qui pourrait être adorable. T'as intérêt à tenir parole, Naël. Sinon, je te tonds la crinière durant la nuit. Tu sauras alors à quel point je sais être discrète quand il le faut et comme je suis adroite avec un couteau de chasse. termine-t-elle en levant enfin les yeux sur le visage de l'adulte. Il a refusé sa main tendue et ils ont bien frôlé le cataclysme à cause de cela mais Alix sait pertinemment qu'elle ne pourra pas éternellement haïr Naël Warrens. Il est gauche et maladroit avec elle mais maintenant, il est tout ce qui lui reste. Il est le seul adulte avec qui elle se donne la peine de communiquer même s'il y a souvent des cris et des insultes dans leurs échanges. Si Luke avait jugé Yoda sur sa taille, l'histoire aurait pris une drôle de tournure. reprend-elle avec un demi sourire à peine esquissé. Si je te dis que tu peux me faire confiance, c'est que tu le peux. Je risquerais pas ma peau, la tienne ou celle d'un groupe en mentant sur ce que je suis capable de faire.

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Nael S. Warrens

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MessageSujet: Re: I'm OK, just go away I'm OK, just go away  Icon_minitimeLun 16 Juin - 20:17



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On passe notre vie entière à s’inquiéter de l’avenir, à faire des projets pour l’avenir, à essayer de prédire l’avenir... Mais une chose est sûre : quand finalement, il se dévoile... l’avenir, n’est jamais comme on l’avait imaginé.
Au final, nous avons beaucoup de points en commun, Alix et moi. Nous n'agissons ni ne pensons, certes, de la même manière. Pour autant, nous sommes tous les deux encore un peu enfantins. Ce n'est pas la même chose, bien sûr. Elle n'a que seize ans, et j'approche dangereusement de mes trente-deux ans, mais ça ne change rien. Nous sommes tous les deux à peine capables de nous regarder dans les yeux, de nous parler comme deux adultes, et d'évoquer les sujets sensibles. Je les évite comme la peste, en réalité. Parce que je ne sais jamais comment agir. Et je ne veux pas la brusquer, ce qui est loin d'être facile. J'arrive à mettre de côté tout ce qu'elle vient de me dire. Je ne dois pas penser à tout ça. Je ne dois même pas en tenir compte, en fait. Je sais qu'elle parle sur le coup de la colère, et je sais aussi que je ne suis pas facile à vivre. Je peux donc comprendre l'origine de sa rage. Ce n'est pourtant pas dans mes habitudes. Généralement, je ne me préoccupe pas de ce que les autres pensent -que cela me concerne ou pas-. Avec Alix, tout est différent. ça l'a toujours été. Et il n'y a rien que je puisse faire pour changer ce fait. C'est comme ça, et puis c'est tout. Je sais néanmoins que je n'ai aucun pouvoir sur elle. Aucune autorité. Qui suis-je pour l'empêcher de sortir ? Qui suis-je pour la traiter comme une gamine pas capable de s'en sortir seule ? Je sais qu'elle l'est. Mais, même si je ne l'avouerai jamais, j'ai peur. Peur de la voir se faire attraper par un zombie, parce qu'elle aura voulu poser un collet.

Ce genre de piège ne suffit pas. Jamais. Si on veut pouvoir s'en sortir dehors, il faut être capable de se défendre. Avec des armes de poing, des couteaux, des matraques, ou même, pourquoi pas, des battes de baseball. Du haut de son mètre soixante, je doute qu'Alix puisse atteindre le cerveau d'un rôdeur avec un petit couteau. Ou même un grand, en fait. Elle est trop petite. Trop jeune. Trop frêle. Trop ... Elle. Je la vois encore comme une gamine, et c'est ce qu'elle est, n'est-ce pas ? A seize ans, elle ne peut pas avoir la maturité d'un adulte. Maturité que je n'ai pas moi-même, avec mes trente et un an pourtant bien révolus. Je ne sais pas quoi penser. Parce que je la sais capable de s'en sortir, notamment parce qu'elle est petite et en pleine forme. Mais je ne veux pas prendre des risques inconsidérées. Je ne peux pas la mettre en danger, même si c'est elle qui me le demande directement. Néanmoins, j'accepte un compromis. Si elle veut sortir, et bien soit. Mais il faut qu'elle fasse ses preuves avec des armes à feu. Je ne veux pas la laisser avec un seul couteau. Une arme à feu fera l'affaire, et je ne lui laisserai même pas la nécessité de l'utiliser. Ce n'est qu'en dernier recours qu'on se sert d'un pistolet, et j'aurais tuer tous les rôdeurs avec mon nunchaku - ou un couteau, par mesure de sécurité si Alix est là - avant qu'elle ait eu le temps de sortir son arme. Et puis, je ne l’emmènerais pas là où je sais que les risques sont grands. Je veux bien céder un peu, mais il ne faut pas trop m'en demander non plus.

Au final, je suis ravi d'avoir accepté. Pas l'intégralité de sa requête, mais un fragment qui semble lui suffit ... Pour l'instant. Je souris face à sa réaction, heureux de la voir se détendre un peu. Si j'avais su qu'il ne fallait que ça pour la faire sortir de sa torpeur et de sa noirceur ... Je l'aurais sans doute fait plus tôt. Mais il est impossible de retourner en arrière, et je compte bien profiter de la brèche que je viens d'apercevoir. Elle me donne l'occasion dont je rêvais. Elle s'ouvre un peu à moi, et c'est tout ce que je demande, aussi étonnant que cela puisse paraître. Je fais mine de hausser les épaules, un petit sourire malicieux coincé au bord de mes lèvres. « Tu sais bien que j'aime me faire désirer. » Mine de rien, l'air presque impassible. Alors qu'au fond, c'est la fête. Je suis heureux comme jamais. Parce qu'elle me donne une possibilité jusque-là restée cachée. « Je tiens toujours mes promesses. » Et ça aussi, c'en est une autre. Parce que je dis la vérité, je n'aime pas briser ma parole. Enfin, je n'ai jamais vraiment pris la peine d'en faire des tas. Mais avec Alix, je sais que je serais incapable de mentir, et de faire quelque chose qui pourrait la blesser. J'ai déjà fait assez de mal comme ça. « On commence même demain si tu veux. » Qu'est-ce que je ne ferais pas pour la faire définitivement sortir de son humeur maussade, hein ? C'est terrifiant, et exaltant à la fois. La peur de l'inconnu, vous connaissez ? « Comme ça, je pourrais voir à quel point tu as exagéré tes talents. » Je déconne, parce que ça devient beaucoup trop sérieux pour moi. Naël ne serait pas Naël sans sa petite boutade lancée à la dérobée au milieu d'une conversation supposée être solennelle.
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