Après sept ans de bons et loyaux services, Born ferme ses portes. Merci à tous ceux qui ont participé, d'une manière ou d'une autre, de près ou de loin, à son aventure.
Les faibles ont des doutes avant de prendre une décision. Les forts, eux, les ont après.
La zone est un endroit sécurité, soit. Leandro est l'un de ses "fondateurs", soit. Mais cela ne veut pas pour autant dire qu'il est d'accord avec tout ce qu'il s'y passe, et avec toutes les décisions qui y sont prises. Bien au contraire, même. Si ça ne tenait qu'à lui, les règles seraient bien plus strictes. Et les directives intransigeantes. Ils font trop dans les bons sentiments, laissent trop de places aux doutes, aux initiatives et à tout ce qui peut mettre en danger le bon fonctionnement de l'endroit. Selon lui, toujours. C'est sans doute pour cela qu'il passe plus de temps dehors que dedans. Enfin, ce serait un peu exagéré que de mettre toutes les raisons de ce côté-là. Il a aussi, et surtout, besoin de se défouler. Très souvent. Trop souvent. Il en effraie plus d'un dans la zone, et ce n'est pas pour rien. Il est instable, imprévisible et parfois à la limite du violent. Pas avec grand monde, cela dit. Puisqu'il passe le plus clair de son temps à l'écart de tout et de tous. Probablement pour éviter que les choses ne dérapent. En tous les cas, aujourd'hui encore, il préfère s'éloigner de tout ça. En trente minutes à peine, tout est bouclé. Il est douché, et prêt à se casser de là. Dix minutes supplémentaires sont nécessaires pour qu'il arrive dans l'une des maisons fréquemment utilisées par les membres de la zone. Elle est plutôt à l'écart de celle-ci, à quelques kilomètres tout au plus. Elle sert, en quelque chose, de refuge à ceux qui sont dans la mouise, mais aussi de réserve. Celle de la zone n'est pas assez grande, et parfois il faut savoir laisser quelques trucs en arrière.
C'est justement pour ça qu'il est là aujourd'hui : il doit vérifier que tout est en ordre. Et il doit aussi voir s'il y a des choses intéressantes à ramener dans la zone. Pourtant, il suffit qu'il se poste devant la porte d'entrée pour remarquer que quelque chose cloche. Ce n'est pas habituel, que la fenêtre sur le côté de la maison soit ouverte. C'est donc avec une prudence inouïe que Leandro ouvre la porte, et se glisse dans la toute première pièce de la maison. Si quelqu'un est là - ce qui est probablement le cas -, il le verra rapidement. Aussi silencieusement que possible, et son petit flingue pointé devant lui, il passe dans la pièce suivante. Là où la fenêtre est ouverte, et là où sont cachées toutes leurs réserves. Bon, il n'y a plus grand chose en théorie, mais toujours quelques trucs intéressants. Et c'est déjà trop. Là, se trouve un type, justement en train de fouiller parmi les affaires. Leandro a été assez silencieux pour ne pas se faire remarquer, et tant mieux. Il ne sait pas encore face à qui il se retrouve. Mais, quoi qu'il arrive, Leandro ne laissera pas ça se passer. « J'te déconseille fortement de bouger. » Dit-il de sa voix forte, et imposante. Il a toujours été strict naturellement, sa carrure et son caractère font qu'il est difficile de lui refuser quoi que ce soit. Ou de vouloir le contredire. Là, en l'occurrence, il ne sait pas à quoi s'attendre. Qui est ce type ? Fait-il parti de la zone ? Ou est-il extérieur à tout ça. Leandro le découvrira bien assez tôt. « Lève tes mains et retourne-toi. Lentement. » Froid, implacable. Leandro n'est même pas certain d'avoir envie de lui laisser une chance de s'expliquer. Quoi que ... ça pourrait être amusant !