ne énorme explosion et puis plus rien. Voilà plus ou moins ce que j’avais compris de ce qu’il s’était passé quelques jours plus tôt alors que j’étais encore avec Tybalt, enfin à ses côtés. En quelques secondes nous avions été séparés alors que je pensais que cela n’était pas du tout possible et pourtant cela avait été très vite. Un homme qui m’avait poussé en courant paniqué et je m’étais retrouvée à terre dans une foule compacte qui m’écrasait à moitié et quand j’avais réussi à me relever, cette même foule m’avait entraînée dans la mauvaise direction : Loin de Tybalt. Et depuis je tournais en rond depuis des jours et des jours en espérant qu’il ne soit pas parti trop loin. Je n’envisageais pas une seule seconde qu’un rôdeur ait pu l’avoir ou quoique ce soit, c’était bien trop impossible. Enfin, il n’était pas immortel mais je savais qu’il avait survécu, autrement je n’aurais pas eut la force de continuer à le chercher comme je le faisais actuellement. Je savais que si il était mort, je l’aurais ressenti, je savais aussi que mon corps aurait cédé depuis bien longtemps.

Durant le chaos qui avait été provoqué par l’invasion de la zone 51 j’avais bien été amochée : j’avais des bleus au niveau des côtes, sans doute dû aux coups que j’avais reçu quand j’étais tombée à terre et aux gens qui m’avaient plus ou moins piétiné sans même me voir. Et dire que l’espace d’un instant j’avais réellement cru que nous avions trouvé un endroit tranquille ou nous pourrions survivre ensemble d’une manière plus ou moins normale ! A peine arrivés que déjà tout nos espoirs nous avaient été volés et avec ça, la présence de mon homme aussi. Je ne supportais plus de ne plus l’avoir près de moi, si auparavant j’avais toujours très bien survécut seule, sans sa présence je me sentais d’une fragilité pathétique ! Tout ce temps passé ensemble avait fais de lui mon pilier, ma boussole et ma protection. Sans lui je me semblais terriblement seule et faible, et plus que tout encore il me manquait atrocement. Avec toute cette merde je n’avais plus une seule vivre sur moi, quant aux armes je n’avais trouvé qu’un couteau, bref autant dire que je n’avais pratiquement plus rien sur moi. Mon estomac criait famine et mon coeur lui hurlait le prénom de Tybalt et des deux, je ne savais pas lequel me faisait le plus de mal. A bout de souffle et de courage, je m’arrêtais et laissais mon dos se caler contre l’un des immenses arbres de la forêt. J’avais l’impression de tourner en rond et plus le temps passait, plus j’avais la terreur de trouver Tybalt transformé en rôdeur. Si c’était le cas sans doute le laisserais-je me mordre, de toute manière la vie sans lui ne valait vraiment pas la peine d’être vécue. Les yeux fermés, je combattais de toutes mes forces cette boule à la gorge qui se faisait plus oppressante, me mordant la lèvre inférieure pour retenir les larmes qui menaçaient de couler. Sans Tybalt j’étais désespérée, faible et seule. J’avais besoin de lui. Ce fut à cet instant que j’entendis au loin mon prénom. Je rouvrais les yeux, pensant d’abord que c’était le désespoir qui me faisait halluciner mais quand je l’entendis à nouveau je me redressais aussitôt et utilisais les dernières forces qu’il me restait pour courir le plus vite possible dans la direction de la voix. Cette voix que je pouvais reconnaître entre mille. « TYBALT ! » Hurlais je sans même m’inquiéter des rôdeurs, je voulais juste qu’il m’entende. Courant comme une dératée, je parvins enfin à l’apercevoir. De ce que je voyais il était à genou, apparemment tout aussi abattu et affaiblis que je pouvais l’être. Arrivée à sa hauteur je me laissais tomber par terre face à lui pour me jeter dans ses bras, quitte à l’étouffer ! « Tu es là ! Tu es là… » répétais je en boucle en le serrant encore plus fort.

haque pas fait, chaque mouvement, tout cela n’était uniquement possible que grâce à l’idée que Tybalt n’était pas mort. Je ne pouvais pas imaginer une seule seconde que cette émeute ai pu emporter définitivement l’homme que j’aimais loin de moi ! La mort ne pouvait pas avoir gagné cette fois-ci, ce serait beaucoup trop injuste ! A peine avions nous commencé à penser que nous étions en sécurité que de nouveau le destin nous était tombé dessus et maintenant il faudrait que j’accepte l’idée qu’il pouvait être mort ? Non, hors de question, je le refusais catégoriquement et continuais d’avancer sans relâche, si je respirais encore c’était bien parce que je savais que quelque part, Tybalt respirait encore lui aussi. Logiquement, il ne pouvait pas être bien loin dans le sens où il était impossible qu’il soit parti loin de la zone sans me chercher. Tout comme moi il avait du se dire qu’il valait mieux rester aux alentours sans trop s’en approcher et se chercher mutuellement, mais voilà le problème était que cela faisait plusieurs jours que je cherchais en vain. Je n’avais sur moi que très peu de choses, même pas de quoi manger en fait, je savais même plus à quand remontait la dernière fois où j’avais grignoté quelque chose. Ma tête tournait et pourtant je continuais encore et toujours, sans doute que si ce n’était pas pour Tybalt, j’aurais sans doute fini par tomber dans les pommes d’épuisement et du manque de nourriture.

Parce qu’il ne fallait pas croire que je parvenais à dormir, sans l’homme que j’aimais à mes côtés impossible de fermer l’oeil. Sa présence rassurante me manquait et à cause de ça, impossible de fermer l’oeil plus de deux heures. Debout, dos contre l’arbre je laissais pour la première fois mes nerfs craquer. Le manque que je ressentais était bien trop fort pour être contenu, et le désespoir de ne toujours pas l’avoir retrouvé commençait à me submerger malgré tous mes efforts pour ne pas craquer. Relâcher la pression pour mieux repartir, c’était ça mon objectif car je ne comptais pas abandonner ! Et ce fut au moment où j’allais vraiment craquer qu’une voix lointaine me fit soudain redresser la tête et partir dans une course effrénée. C’était véritablement l’amour que j’avais pour lui qui me permettait de courir aussi vite et même de courir tout court ! Sans ça je ne serais même pas capable de faire un geste. Quelques minutes de course et enfin, la libération : son visage, enfin devant moi. Me laissant tomber à terre je me jetais dans ses bras pour le serrer fort contre moi. A l’intérieur, mon coeur battait la chamade mais cette fois-ci c’était de joie ! « C’est moi, tu rêves pas ! On s’est retrouvé, on se quitte plus ! » M’exclamais je en resserrant davantage mes bras autour de lui. Une douleur au niveau des côtes et pourtant, je n’en avais rien à faire ! Côte cassée ? J’en savais foutrement rien mais bon sang, c’était même pas ça qui allait m’empêcher de le garder près de moi. « Cette foule de merde m’a fait tomber par terre… Quand je me suis relevée ces fils de pute m’ont entraîné loin de toi… » murmurais je en enfouissant ma tête dans son cou. De nouveau, je pouvais vivre.

ui j’avais de la force, et oui j’avais surmonté énormément d’épreuves mais j’étais certaine que si je ne retrouvais pas Tybalt, je ne serais plus jamais capable d’avancer. Il était mon énergie, mon moteur et sans lui je ne me voyais vraiment pas continuer de tenter de survivre. Sa vie était étroitement liée à la mienne et c’était sans doute parce que j’étais certaine qu’il était encore vivant que je l’étais moi-même. Pourtant j’avais beau être force je commençais à sentir le désespoir venir petit à petit transpercer ma peau et s’insinuer en moi tel un poison qui me détruisait de l’intérieur. Tous ces doutes dans ma tête étaient une torture terrible  : était-il réellement en vie ? Si oui, pourquoi ne l’avais je pas retrouvé ? Et si je ne le retrouvais jamais ? Autant de questions qui commençaient sincèrement à me faire craquer. Si bien que lors que je me retrouvais enfin dans ses bras après avoir entendu ses cris, j’eus réellement l’impression de revivre, enfin. J’avais presque du mal à croire que je n’étais pas en train de rêver tant le soulagement de l’avoir retrouvé était grand !

Et pourtant il était bien là, dans mes bras alors que je le serrais de toutes mes forces comme si j’avais peur qu’il ne m’échappe de nouveau. Bon sang, j’avais l’impression de respirer à nouveau après de longues minutes en apnée ! C’était bête mais tout à coup, je me sentais de nouveau prête à déplacer des montagnes ! Bon peut-être pas tout de suite parce que le plus important là pour le moment à mes yeux, c’était de le garder près de moi, coûte que coûte ! Un rôdeur pourrait bien arriver que j’hésiterais même à lâcher Tybalt ! « J’ai tellement eut peur de ne pas te retrouver ! » Des larmes de joie se mêlaient à mes mots, je n’étais pas capable de faire la forte et de me retenir tant le soulagement était grand. Après une si grande peur, je pouvais bien laisser la pression redescendre de cette manière ! Nous n’avions plus rien, plus rien du tout, pas même un toit sur la tête ni même une vague idée de ce que nous devions faire désormais, mais le plus important c’était que nous étions ensemble malgré tout. La zone détruite, je n’avais pour ma part plus aucun espoir de trouver un havre de paix ou nous pourrions tenter de vivre normalement. « Oui » Je ne pouvais qu’être d’accord avec lui de toute manière ! Rien d’autre ne m’importait que d’être avec lui, même si nous étions dans une situation des plus périlleuses, non loin de nous traînaient encore de nombreux rôdeurs qui avaient attaqué la zone 51. « Il faut qu’on file d’ici vite… La zone 51 ne peut plus nous aider… »

’était un véritable soulagement que d’avoir retrouvé Tybalt, il n’était pas seulement on binôme dans cette aventure il était… Tout. Mon envie d’avancer, l’amour de ma vie, la seule personne qui me donnait réellement une raison de ne pas me tirer une balle dans la tête pour ne plus devoir supporter ce monde pourri.  A la mort de ma soeur, j’étais persuadée que plus personne ne pourrait me sembler important au point que ma vie dépendait de celle de l’autre et pourtant avec Tybalt, je réalisais désormais que c’était tout à fait possible. Preuve en était, si je ne l’avais pas retrouvé, sans doute aurais je fini par me laisser crever quelque part. « Je ne veux plus jamais que ça arrive ! » j’étais presque en colère en prononçant cette phrase, en colère d’avoir été séparée plusieurs jours de Tybalt alors que c’était tout simplement insoutenable. Je poussais alors un long soupir en tentant de ne plus imaginer ce genre de scènes horribles. Le pire dans tout ça c’était que si je n’avais pas retrouvé mon homme  je n’aurais même pas pu me tirer une balle dans la tête pour vite en finir parce que mon arme principale avait été perdue durant ma chute. Entre toutes les jambes tentant de partir en courant, je l’avais vite perdue de vue. Ne me restait plus que mon couteau comme arme de défense, et même si c’était déjà bien, ce n’était pas forcément la solution à tout.


Une chose sûre en tout cas, je n’aurais pas perdu ma dignité au point de me laisser bouffer par un rôdeur et me transformer, ça non ! J’aurais mille fois préféré me laisser mourir de faim et avoir une fin plus digne ! Bon là, il fallait l’avouer j’en étais pas loin étant donné que mon estomac criait famine et j’avais l’impression qu’il avait rétréci de moitié. Et je mourrais aussi de soif ! Malheureusement je n’avais ni eau ni nourriture sur moi et il semblait en être de même pour Tybalt. « On va pas se retrouver pour finir par crever de faim comme deux cons ensemble ! » Grognais je alors qu’il me soulevait pour que l’on reprenne notre route. Oui mais vers où? Pour quoi au juste ? Nous avions perdu notre but quand la zone 51 avait implosé. Ma main dans celle de Tybalt, je l’attirais à moi pour l’embrasser avec fougue, parce que merde, ça m’avait manqué ! Il m’avait manqué ! Et que je ne pouvais jamais rester bien longtemps loin de lui. Reculant légèrement ma tête à la fin du baiser, j’affichais un petit sourire en coin. « Okay, ça va pas te nourrir, mais je sais que t’aime bien ! » Soufflais je en lui faisant un petit clin d’oeil. Oui on crevait de faim, mais on était ensemble et je préférais nettement ça à un dîner copieux.

ous avions tout perdu : que ce soit tout espoir d’une vie plus ou moins normale ou tout simplement le toit qui couvrait nos têtes. Pourtant il y avait bien une chose que même l’apocalypse ne parvenait pas à nous retirer, c’était nous, tout simplement. Malgré le fait que l’on s’était perdus pendant plusieurs jours, que la faim et le désespoir avaient commencé à nous tirailler sérieusement, nous étions quand même parvenus à nous retrouver et c’était bien là la meilleure nouvelle que j’avais eut depuis le début de toute cette merde. C’était bien la seule chose qui me donnait désormais envie de continuer à tenter de survivre dans ce monde pourri. Sans Tybalt, il était certain que jamais je n’aurais eut le courage de tout recommencé après l’explosion de la zone 51 mais avec lui à mes côtés tout était différent : j’avais une raison de vivre, enfin de survivre. Je hochais donc lentement la tête de haut en bas en l’entendant me dire que rien ne pourrait plus jamais nous séparer. Oui c’était certain, plus jamais je ne laisserais une telle chose se produire, plus jamais ! C’était bien trop horrible pour que je puisse laisser une telle chose recommencer. « Je t’aime… » Murmurais je doucement, presque comme si je venais de lui confier un secret. C’était peut-être bête de balancer ça comme ça, mais en cet instant cela me semblait presque primordial parce qu’au final, je n’avais même pas eut le temps de le lui rappeler quand nous avions été séparés.


C’était à croire que la simple présence de Tybalt pouvait recharger mes batteries. Même si je mourrais de faim et de soif, maintenant qu’il était là j’avais tout de même la force de me lever pour le suivre et repartir vers un chemin non défini pour le moment. Que pouvions-nous faire d’autre de toute manière ? Nous étions de nouveau sans but précis. « Espérons que ce ne soit pas ton imagination. Les rôdeurs sont attirés par tout le boucan qui a été fait à la zone 51, on peut en profiter pour aller voir si il y a une rivière et ensuite filer rapidement d’ici » Même si le bruit avait attirés les rôdeurs, nous ne savions pas si ils allaient rester là bas très longtemps et vu le nombre de zombies qui avaient accourus dans la zone lors de l’explosion, je ne préférais pas me retrouver nez à nez avec une horde affamée. Mais avant tout, un peu de douceur et pour une fois, cela venait de moi. Oui mais merde, j’avais failli le perdre et étais persuadée ne plus jamais pouvoir l’embrasser alors là en cet instant, je ne me gênais pas pour lui voler un baiser tendre. Un sourire taquin s’afficha sur mes lèvres à ses mots, même si je savais que je ne pouvais le nourrir qu’avec un baiser. « C’est déjà ça que tu as pour tenir le coup. » Répondis je légèrement amusée avant de lui faire un clin d’oeil et que nous ne reprenions la route. « Il ne me reste qu’un couteau… » Soupirais je avec agacement, je me sentais si démunie sans mon arme à feu que s’en était vraiment frustrant !

e savais que je pouvais me considérer actuellement comme la nana la plus chanceuse du monde. D’accord, vu le peu de femmes qu’il devait rester dans ce monde cela pouvait sembler bête, il n’empêche que je savais que j’avais eut une chance folle de pouvoir retrouver l’homme de ma vie sain et sauf alors que notre zone sécurisée avait été attaquée et que nous avions tourné en rond pendant des jours sans réussir à se trouver. Combien de fois avait-on failli mourir et ne jamais se retrouver au cours de ces quelques jours ? Des tonnes, mais par chance je savais que Tybalt était bien assez fort pour survivre à tout ça. S’il avait réussi à survivre jusqu’à maintenant, ce n’était pas une invasion de zombies qui allait le tuer. Je disais ça maintenant mais il était vrai que pendant quelques temps, j’avais commencé à envisager le pire, jusqu’au moment où enfin j’avais réussi à le retrouver. Et là, toute la joie avait pris le pas sur le reste. Des rôdeurs pouvaient bien arriver que limite je serais heureuse de les voir eux aussi. Bref, j’étais limite au bord de l’euphorie et même si je n’étais pas la femme la plus expressive du monde, Tybalt savait parfaitement qu’en le retrouvant lui, j’avais également retrouver mon envie de vivre, tout simplement.

Et même si cela pouvait sembler inutile de nous le dire tant nous nous le montrions chaque jour, j’éprouvais le besoin de lui rappeler que je l’aimais. Dire que j’étais folle de lui et que sans lui je n’avais plus aucune raison de vivre était sans doute plus exact, mais je n’étais pas du genre à partir dans de longs discours. Je l’aimais autant qu’il m’aimait, et le plus important était qu’il le savait. Que sans lui, je n’aurais plus la force d’avancer dans ce monde de merde sauf si j’avais la moindre chance de le retrouver vivant. Là pour le coup je serais prête à faire des centaines de kilomètres pour le retrouver. Maintenant que nous étions de nouveau ensemble, il nous fallait un nouveau but. Se retrouver avait été le moteur qui nous avait permis d’avancer mais nous avions besoin d’un plan, de quelque chose de solide, on pouvait juste pas se dire qu’on allait continuer de marcher à l’aveuglette comme ça, sans savoir quoi faire. La zone ? c’était fini, et je n’étais pas vraiment au courant d’une seconde zone de secours ou d’une connerie dans le genre. Sans compter que le coup d’avoir l’espoir d’être en sécurité, on ne risquait pas de me le faire deux fois de suite. « Oui… Et il faut qu’on profite de ça. » C’était terrible certes, des gens étaient en train de se faire dévorer mais nous, nous étions bien vivants et il fallait en profiter. C’était l’occasion où jamais de filer en douce sans se faire voir et en évitant de rudes combats alors que nos corps n’étaient pratiquement plus en état de tenir debout. En plus j’étais désarmée, enfin jusqu’à maintenant parce que Ty’ venait de me filer une arme, me faisant remarquer qu’il n’avait plus sa batte. Je grimaçais à cette phrase, je savais qu’il aimait beaucoup cette arme.  « On t’en trouvera une autre, promis. » Soufflais je en serrant un peu plus sa main et en lui faisant un petit sourire avant de brusquement me stopper net et le regarder. Il manquait autre chose aussi ! « Mon amour… Ta guitare ! Où elle est ? » C’était sans doute con oui, mais je savais à quel point il pouvait y tenir.

ans ce monde pourri, je pouvais considérer le fait d’avoir retrouvé Tybalt comme un véritable miracle de la vie. Je me foutais bien que toutes les autres personnes présentes dans la zone aient été dévorées du moment que lui s’en était sorti totalement indemne. A vrai dire, j’en étais au point où si un jour il fallait jeter quelqu’un dans la gueule des zombies pour sauver la peau de l’homme que j’aimais, je le ferais sans aucun doute. C’était sans doute un comportement jugé horrible ou inhumain, mais vu la force des sentiments que j’éprouvais pour lui j’étais sincèrement capable de tout pour lui. Maintenant que j’avais vraiment failli le perdre une fois, je me rendais compte à quel point sa présence était essentielle pour moi. Il était devenu en peu de temps, la personne la plus importante pour moi. Evidemment, durant l’apocalypse il était beaucoup plus difficile d’avoir une vie de couple normale que si nous avions toujours nos anciennes vies, mais on faisait avec. En même temps si tout cela n’était pas arrivé, nous ne nous serions jamais rencontrés ! Bon, certes nous nous étions retrouvés mais maintenant le plus difficile était de parvenir à survivre tous les deux dans un environnement des plus hostiles.

Parce que bon, si on regardait la scène d’une manière objective, nous étions dans une sacrée merde ! Tybalt était même obligée me prêter une arme parce que j’avais perdue toutes celles que je possédais, nous étions en plein milieux de la forêt, sans aucune force ni vivres pour survivre. Autant dire que le plus urgent était de trouver un endroit pour se reposer et de quoi se nourrir car sinon même ensemble, je ne nous donnais pas beaucoup de chances de survie. «Mais oui, une toute nouvelle que tu pourras vite baptiser sur des rôdeurs. » Répondis je en lui faisant un petit clin d’oeil. Avant de brusquement me rendre compte qu’il manquait clairement quelque chose ici, sans pouvoir de suite mettre un mot sur cet objet manquant. Avant que finalement, je ne parvienne enfin à voir ce que c’était : la guitare de Tybalt, son Graal à lui en quelques sortes. J’avais déjà une petite idée de comment il avait pu la perdre malheureusement, et à sa réponse ma pensée fut confirmée. Foutus rôdeurs, foutue zone 51 envahie. Si pendant un long moment pour moi cela n’avait été qu’une sorte de grigri qu’il se trimballait partout, depuis peu de temps j’avais compris ce qu’elle représentait véritablement pour lui. Le seul lien qu’il possédait et qui le reliait à des heureux évènements, à sa passion pour la musique même s’il ne pratiquait plus du tout. Je poussais un soupir à sa phrase, répondant brièvement à son petit baiser avant de le regarder et de coller mon front contre le sien. « On la récupèrera… Quand la zone sera un peu moins envahie… On pourra y retourner et te la récupérer » murmurais je alors en glissant ma main sur son visage. Après tout, s’il y avait bien un endroit remplis de vivres et d’armes, c’était bien là bas… 

ous n’étions plus qu’un seul et même être partageant le même coeur et le même cerveau, si l’un des deux morceaux était séparé alors plus rien ne pouvait aller correctement. Voilà en gros ce qu’il s’était passé quand nous avions été séparés l’espace de quelques jours. tout à coup, c’était comme si je n’avais plus su comment faire pour survivre dans ce monde hostile. Je n’étais pourtant pas le genre de filles ayant besoin de quelqu’un pour se protéger mais là c’était comme si je ne savais plus quoi faire. D’habite, dans le moindre moment de doute je savais que si je me retournais Tybalt était là avec la solution pour m’aider, et durant ces quelques jours j’avais beau me retourner, il n’était jamais à mes côtés. C’était ça le pire en fait, toutes ces petites habitudes qui me semblaient parties en fumée en même temps que la zone 51. Heureusement pour nous ce temps était révolu depuis une bonne demi-heure désormais ! nous nous étions retrouvés et ne faisions plus qu’un de nouveau. C’était tellement bon de se sentir revivre soudainement ! De savoir que la personne qui pouvait faire votre bonheur était à vos côtés excepte fois-ci pour de bon ! Parce que là une chose était sûre : il pouvait bien il y avoir des rôdeurs, un éboulement suivi d’un tremblement de terre et d’une tornade, rien ne me ferait partir sans Tyblat ! Quitte à décapiter une foule de survivants qui me gênerait ! Plus rien n’éloignerait de moi mon oxygène.


Désormais, il nous fallait avancer encore et toujours, oui mais à deux cela me semblait tout à coup beaucoup plus facile. J’avais l’impression d’être plus légère que tout à l’heure, comme si un nouveau souffle de vie s’était immiscé en moi et me donnait la force d’avancer. Et ce souffle de vie, c’était bien sûr Tybalt. Je plaisantais alors en lui assurant que nous allions baptiser la nouvelle batte que nous trouverions pour lui, une manière de faire payer aux rôdeurs l’affront de lui avoir fait perdre son arme ! « Et faut dire que je commence à te connaître hein ! » Plaisantais je en sachant parfaitement que dès que nous aurions trouvé l’arme, il s’empresserait de trouver dans la minute un rôdeur pour se faire la main avec. Et moi je serais sans doute pas loin, avec un sourire amusé sur les lèvres devant la scène. Mais Tybalt avait également perdu autre chose, une chose qui avait énormément de valeur à ses yeux. Sa guitare. Ses souvenirs. C’était un peu comme si moi j’avais perdu la photo de ma petite soeur, par chance elle était toujours dans ma poche de veste, bien au chaud et je ne risquais pas de la perdre facilement. Je lui promettais alors qu’on irait la chercher une fois les choses calmées. Au bout d’un moment, ces fichus rôdeurs finiraient bien par dégager la zone et on pourrait aller la chercher ! Ca et peut-être même certaines vivres qui devaient être encore intactes. Front contre front, je poussais un petit sourire à ses mots. J’étais frustrée de sa réponse car au fond, je savais que je ne pourrais pas lui ramener de suite son objet fétiche. « Ce serait pourtant une bonne occasion de tester la future batte qu’on va te trouver, et de se venger de ceux qui ont tenté de nous séparer. » Tentais je avec un petit sourire en coin juste avant de lui donner une tape à la tête à ses derniers mots et de reculer d’un pas. « T’es un idiot. » Soufflais je en lui faisant une grimace, tout ceci dit bien sûr sur un ton taquin car je n’étais pas vraiment en colère. Comment pouvais-je l’être alors que je venais de le retrouver ? C’était l’un des plus beaux jours de ma vie.

l ne restait plus que Tybalt et moi désormais. Pendant un certain temps nous avions voyagé avec un groupe que nous avions du quitter -un peu- par ma faute. Dans la zone 51 je savais que Tybalt s’était vite fait apprécié - en même temps comment ne pas l’aimer ?- mais une nouvelle fois nous avions du partir. Cette fois-ci contre notre gré, car malgré le peu de temps que nous avions pu passer là bas, la zone 51 avait été un vrai refuse dans ce monde de folie. Mais nous étions de nouveau tous les deux, à croire que jamais nous ne pourrions trouver un endroit calme où nous poser définitivement auprès d’autres survivants. Au fond, ce n’était pas quelque chose que je regrettais vraiment, dans le sens où du moment que j’étais avec Tybalt, je me foutais d’être en permanence en danger. Bien sûr, l’idéal à mes yeux serait de trouver un endroit où nous pourrions être en sécurité tous les deux, mais le problème restait le même : que pouvions nous faire dans un monde détruit comme le notre ? Mise à part se cacher tout le temps, je ne voyais pas vraiment. Je me mis alors à sourire à sa phrase et au surnom qu’il me donna. Depuis peu de temps je me surprenais à apprécier de plus en plus cette manière de m’appeler, à croire qu’il commençait vraiment à me rendre romantique cet idiot. A son baiser sur mes lèvres je poussais un petit soupir de bien être, pendant ces jours d’enfer c’était bien ses baisers et sa présence qui m’avaient le plus manqué.

« Si totalement. Parce que sans ta guitare tu ne pourras jamais me chanter une chanson. » Je l’avais toujours embêté avec ça, depuis le jour où il m’avait appris que l’une des chansons que j’écoutais en boucle sur mon ipod n’était autre que la sienne. Un choc pour moi qui hurlais toujours détester ses musiques. Maintenant, c’était limite si je n’espérais pas qu’un jour il me la chante à l’oreille avant de dormir. Enfin, sans sa guitare ce serait sans doute beaucoup moins bien, alors il fallait la retrouver ! Pour cette raison et aussi parce que je savais que c’était très important pour lui et que ça le blessait quand même pas mal de l’avoir perdue. Bon, on ne pouvait pas y aller de suite, mais on pouvait très bien attendre quelques temps avant de le faire, et même s’il fallait patienter pendant des mois nous pouvions le faire ! C’était pas comme si on avait un truc important à faire d’ici là, mis à part survivre. Il avait beau être attristé par la perte de sa guitare, cela ne l’empêchait pas de me taquiner à tout va. En même temps, c’était vrai qu’à une certaine époque je me serais moquée de lui ouvertement en le voyant s’apitoyer sur ce genre de chose. Maintenant c’était différent, s’il était triste alors moi aussi. « Folle c’est le terme. Faut être une folle pour t’aimer, amour. » Rétorquais je en me montrant ouvertement moqueuse. Je profitais du baiser pour aller lui pincer malicieusement le ventre juste avant qu’il ne récupère ma main pour nous remettre en route. De l’eau, de la nourriture, ce serait vraiment génial de réussir à trouver tout ça. On se remettait alors en marche, espérant trouver ce fameux cours d’eau. Je mourrais de soif à tel point que c’était limite si je n’entendais pas au loin le bruit du déchainement de l’eau. A moins que cela ne soit pas une hallucination ?  

e n’avais plus que Tybalt au monde et c’était sans doute pour cela que comparativement à lui, j’aurais plus de facilité à oublier la zone 51 et tout ce qu’elle avait pu nous apporter. Pour lui c’était différent, il avait retrouvé un membre de sa famille et avait vu l’espoir de mener une vie tranquille se concrétiser alors que pour ma part, j’étais toujours restée sur mes gardes. J’étais bien sûr pas très ravie d’être la rabat-joie qui avait souvent raison, mais pour le coup j’avais bien fait de ne pas trop m’attacher à la zone. Même si moi aussi parfois, je m’étais surprise à rêver de pouvoir y rester longtemps en sécurité avec Tybalt… Mais nous étions de nouveau entourés d’arbres, affamés et à court d’eau. Je ne savais pas trop combien de temps nous pourrions tenir mais bon, c’était mieux que rien, je l’avais lui et cela m’aidait à survivre ! Dans la bataille, il était celui de nous deux qui avait le plus perdu. Déjà son frère, qu’il avait réussi à retrouver puis par la suite sa guitare, qui était une chose très importante à ses yeux. Et si elle l’était pour lui, elle l’était donc aussi pour moi. Bien plus que ce qu’il pouvait bien penser ! « Si ! Une fois et tu t’es énervé. » Lui rappelais je en fronçant les sourcils.

C’était la fois où il me soutenait que la chanson que j’écoutais en boucle sur mon ipod était l’une des siennes et que j’avais exige une preuve, chiante comme je pouvais être. Vu le ton que prenait la discussion nous avions vite changé de sujet et je n’avais plus jamais redemandé quoique ce soit. Mais le temps était passé, et maintenant avec ce qu’il venait de m’avouer, quelque chose me disait que je pourrais bien vite revenir à la charge. « Une chanson sur moi ? » demandais je alors en le fixant avec tendresse. Oui, à cause de lui j’étais devenue romantique, un truc de malade ! Je me surprenais à le couvrir du regard parfois et à nous imaginer vivre ensemble pendant longtemps, toujours l’un dans les bras de l’autre. Des trucs que jamais je n’aurais pensé imaginer avec un homme, ce n’était vraiment pas mon genre ! Finalement nous reprîmes notre marche en direction d’eau. N’importe quoi mais de l’eau, je mourrais de soif. Et j’avais bien besoin d’un bain, j’étais remplie de sang de rôdeurs et c’était dégueulasse. « Mais oui, j’t’aime aussi va. » Lâchais je d’un ton nonchalant alors qu’il me disait que j’étais cruelle. Je savais qu’il blaguait, bien évidemment, même si parfois je savais l’être vraiment. Quand il s’agissait de marcher dans les bois je le laissais prendre les commandes, c’était lui le GPS humain, moi je n’étais pas très douée là dessus. Ainsi je riais même en le sentant attraper mon bras et me tirer dans une autre direction. Sans lui j’étais capable de tourner en rond. Il ne fallut pas longtemps pour que nous nous retrouvions devant un petit cours d’eau puis finalement une réelle rivière. Les yeux grands ouverts, je me retournais vers Ty’, un peu sourire amusé aux lèvres. « On se prend un bain ? » 

Il était vrai que pendant un long moment je m’étais moqué de Tybalt et de son passé de chanteur, mais c’était uniquement parce qu’à l’époque, je détestais tout simplement tout ce qu’il avait pu chanté ! Enfin, jusqu’à ce que je ne découvre un ipod avec une chanson dont j’étais réellement devenue fan et que j’avais écouté en boucle, jusqu’à apprendre que c’était en fait l’une des siennes. Evidemment, sur le coup j’avais été très étonnée que l’un de ses chansons puisse me plaire et je l’avais un petit peu taquiné en lui disant que je voulais qu’il me la chante pour me prouver qu’elle était bien de lui. Evidement il avait refusé, piqué au vif par mon manque de confiance et j’avais du me contenter de la réécouter quelques fois en admettant finalement que c’était bien sa voix à lui que j’entendais. C’était même peut-être parce que c’était lui qui la chantait que j’aimais cette chanson, si un autre que lui la chantait, alors peut-être que je l’aurais détestée, qui sait. En tout cas, il était toujours un peu vexé par mon manque de confiance, je le connaissais bien assez pour le voir. Je ne pu que sourire à ses mots, levant les yeux au ciel. « Et je veux toujours t’entendre me la chanter. C’est ma préféré ! » Répondis je alors en haussant les épaules.

Même si je disais que sa chanson était ma préféré, je n’avais pas encore entendue celle qu’il avait écrite sur moi. Peut-être que ce serait celle-ci qui prendrait la place de numéro un dans mon coeur si je l’entendais au moins une fois. Je me demandais bien ce qu’il avait pu écrire d’ailleurs, j’étais vraiment curieuse. « Je veux la connaître ! » Exigeais alors en prenant une petite moue d’enfant, pour le faire craquer. Bon, même s’il ne voulait pas me la chanter il pourrait au moins me dire les paroles comme s’il lisait un texte, en espérant qu’il les connaissait de tête ou qu’il n’avait pas perdu le papier où il avait écrit les paroles. J’étais vraiment curieuse et c’était bien la première fois que son art pouvait m’intéresser. Finalement, la tête plein de questions je continuais de le suivre jusqu’à ce qu’enfin on trouve une petite rivière. Elle s’était faite désirée celle-là ! C’était à cet instant que je me rendais compte à quel point je pouvais avoir soif, c’était terrible comme sensation ! « Oh oui, je meurs de soif ! » Lui avouais je alors tandis qu’il me tendait la gourde que je vidais presque entièrement tellement j’étais déshydratée. J’avais réellement l’impression de revivre dès les premières gorgées d’eau. Je lui rendais alors la gourde avant de commencer à me déshabiller, restant simplement en sous vêtements avant d’aller me mettre dans l’eau. Bon sang, un bon bain n’allait pas faire de mal quand même ! Une fois dans l’eau je frissonnais un petit instant, elle n’était pas très chaude, mais ça allait quand même, il suffisait de bouger un peu pour se réchauffer. Me retournant vers Tybalt, je lui faisais signe de me rejoindre. « Allez viens ! J’ai un peu froid faudrait que tu viennes me réchauffer ! » Lui lançais je en lui faisant un petit clin d’oeil. 

e sortais avec un gamin qui me tirait la langue ! C’était ça, Tybalt était parfois un vrai gamin contrairement à moi ! bon parfois je pouvais l’être je le reconnaissais, mais uniquement avec lui, jamais je ne faisais l’idiote devant les autres car eux ne me connaissaient pas autant que lui. Je levais les yeux au ciel à sa réaction puérile mais je savais quand même que sur le coup, quand je n’avais pas cru que la chanson pouvait être de lui, il avait été vexé. En même temps, j’avais toujours détesté tout ce qu’il avait fais, alors comment me douter que cette chanson qui me plaisait énormément était de lui hein ? C’était quand même un comble ! Enfin, maintenant il savait que je pouvais être totalement fan de ses chansons, enfin d’une en particuliers et peut-être même de deux, parce que j’étais certaine que j’allais aimer celle qu’il avait écrite pour moi ! « Pff mais je suis sûre qu’elle est géniale ! Déjà elle parle de moi, alors elle ne peut être que super ! » Déclarais-je en prenant un faux air triomphant avant de lui faire un clin d’oeil. Blague mise à part, j’étais certaine de l’aimer, je savais qu’il ne devait pas avoir fait une chanson trop gnangnan qui me taperait sur le système.

Après ce qui me sembla être des heures, je pu enfin voir de l’eau. Bon sang, j’avais l’impression que cela faisait des années que je n’avais pas bu d’eau ! Et en voyant la rivière devant mes yeux, la soif se réveilla brusquement, me brûlant presque la gorge tant elle était violente. Je vidais une gourde entière avant de la rendre à Tybalt, enfin calmée. Autour de nous c’était le calme plat, une vraie chance alors on pouvait bien en profiter pour se prendre un petit bain, cela ne nous ferait vraiment pas de mal ! Non pas qu’on puait ou autre comme des rôdeurs, mais j’étais persuadée que les trois quart du sang que j’avais sur mes bras et mes habits n’étaient pas à moi mais à des gens blessés lors de l’attaque de la zone. Je n’étais vraiment pas contre l’idée de m’en débarrasser, cela me rappelait beaucoup trop que j’avais failli perdre Tybalt pour de bon. Je sautais dans l’eau en sous-vêtements, bientôt rejointe par celui qui était maintenant, la personne la plus importante à mes yeux. Une fois contre moi, je me collais tout contre lui pour me réchauffer mais surtout, surtout pour pouvoir le toucher, le sentir, être certaine qu’il était bien là en face de moi. A ses mots je poussais un petit soupir, j’étais si soulagée de l’avoir là, entre mes bras. Il était là, pas loin à des kilomètres mais bien là, tout contre moi. « Moi aussi Ty’… J’ai eut très peur de te perdre je te jure, je n’avais même plus envie de rien. Mais on est là tous les deux, et on ne se lâche plus ! » Assurais je avant de répondre à son baiser en me blottissant un peu plus contre lui, me bras passant autour de sa taille.