Voyager seul n'avait vraiment pas que des avantages. Je dirais même qu'il y en avait fort peu en réalité. Il fallait toujours que je fasse hyper attention aux endroits où je m'installais pour dormir. Parce qu'il n'y avait personne pour faire le guet autour de moi, pendant que je m'accordais quelques heures de sommeil. Du coup, si un rôdeur approchait, je ne pouvais l'entendre. Et je risquais ainsi à tout moment la morsure. Mais je préférais quand même voyager seul. Ainsi, je ne laissais ma vie entre les mains de personne d'autre que moi même. Et ce n'était pas plus mal. Il était difficile, pour ne pas dire impossible, d'accorder sa confiance à qui que ce soit désormais. Les vivants étaient aussi dangereux que les zombies. Si ce n'est plus encore ! Ils avaient au moins l'avantage d'avoir un cerveau en très bon état de fonctionner. Du coup, ils étaient nettement plus malin. Le truc, c'était de l'être davantage qu'eux, pour être bien certain de pouvoir leur faire face. Jusqu'à présent, ça ne fonctionnait pas trop mal pour moi. Soit, j'avais la sensation que j'allais sombrer dans la folie si je ne trouvais pas rapidement quelqu'un avec qui poursuivre ma route. Parce que la solitude pouvait rendre fou, j'en étais intimement convaincu. Mais vu le peu de confiance que j'avais encore en l'espèce humaine, ça risquait d'être vraiment compliqué pour moi quand même. Du coup, je me contentais d'aller de ci et de là, sans trop m'attarder ni me prendre la tête à trop réfléchir.

Simplement, il y avait certains jours comme celui là où je ne pouvais m'empêcher de songer que la solitude allait finir par me rendre fou. Et certainement très dangereux par la même occasion. La folie pouvait devenir dangereuse. Un survivant qui n'était plus habitué à en croiser d'autre, finissait certainement par devenir un danger sur pattes.  A voyager toujours de droite à gauche, j'avais la sensation d'avoir déjà vu tout le pays. Et pourtant, c'était large comme pays ! Enfin ce n'était sans doute qu'une impression. Mais tous les paysages se ressemblaient désormais. Le décors était le même dans toutes les villes que je traversais. C'était la mort qui régnait désormais. Je ne croisais que rarement des survivants. Et à tous les coups, j'avais le réflexe de me planquer. Et plus ils étaient nombreux, plus craintif j'étais. Peut-être que je me trompais. Et peut-être pas ! Je ne voulais pas prendre le risque en tout cas. Ce jour là, en arrivant devant ce qui avait jadis été un parc d'attraction, j'hésitai un peu à entrer. J'ignorais quel jour il avait été envahit. Si c'était un jour de week-end, il y avait de gros risques pour qu'il soit aujourd'hui très infesté de rôdeurs. Et y pénétrer serait alors tout sauf une bonne idée. Raison pour laquelle je choisis plutôt de tourner autour en gardant un minimum de distance, pour voir si j'apercevais ou non une horde. Qu'elle soit immobile ou en mouvement, elle représenterait alors un très grand danger.