Il faisait beau, il faisait chaud. Rien de bien original pour la Californie. Je ne pensais pas dire ça un jour, mais les températures changeantes de Boston me manquait. Au moins, il y avait de la fraîcheur, parfois trop. Ici, c'était plutôt rare. Je n'étais pas très loin de mon campement, je ramassais quelques plantes que j'avais vu auparavant en passant dans le coin afin de parfaire mon stock de nourriture. Je tombais sur quelque chose qui ne ressemblait pas à un arbre, encore moins à une plante. Il y avait un encore chaud, constatais-je après vérification, et le campement était toujours là. Était-ce abandonné ? Ou bien c'était temporaire ? De ce que je voyais, c'était le campement d'une seule personne. Parfois, je m'impressionnais moi-même. À force de vivre dans la nature, j'avais appris, aidée, par moi-même. Plutôt surprenant de ma part, moi qui avait toujours été une fille de ville. Avant, pour moi, c'était
capital d'avoir une belle manucure, d'avoir une belle coiffure, d'avoir des vêtements pas trop abîmés. Aujourd'hui, je ne voulais même pas remarquer l'état de mes ongles, mes pointes étaient dans un état horrible et mes vêtements n'avaient pas vu de laveuse depuis fort longtemps. Jamais depuis le début en réalité, quand ils étaient irrécupérables même après quelques lavages dans l'eau fait avec de l'huile de coude, je les jetais. Tant pis. Je retournais m'en chercher, quand c'était possible, dans des boutiques de grandes marques. Autant profiter pleinement de ce monde où payer de manière monétaire n'était plus obligatoire. Rêvez pas, je voudrais retrouver l'argent n'importe quand et mes vêtements pas toujours de grandes marques si tout redevenait comme avant. Pif paf pouf, un mauvais rêve. J'étais dans mon lit, dans mon appartement, et j'allais prendre une douche chaude et profiter de toutes les commodités du vingt-et-unième siècle. À la place, c'était presque un retour au Médiéval. Quoique, du peu que je connaissais de cette époque, ils semblaient être plus avancés que nous niveau débrouillardise. On en avait perdu à force d'utiliser des raccourcis claviers, de cliquer et d'utiliser le tactile. Cela avait dû être un retour aux sources plutôt rapide pour plusieurs. Moi la première.
Je me penchais, prenant un récipient de bois très bien taillé. Il semblait être plutôt récent, encore peu utilisé. Les morceaux de bois juste en-dessous m'aidaient à en conclure ceci, tout comme le fait qu'il soit encore
rugueux, pas fini d'être poli. À moins que ce soit sa finition, ce n'était pas moi qui l'avait fait. Je ne pus poursuivre mon exploration plus longtemps, des feuilles et des branches qui craquaient se firent entendre. Trop rapide pour que ce soit un rôdeur me semblait-il. Le propriétaire du campement ? Je me redressais rapidement, je sortis tout ma machette, la prudence était toujours requise. Je savais aussi très bien que parfois, souvent, les humains étaient plus sauvages que les rôdeurs. Un jeune homme apparut, et il n'avait pas l'air mort.
— Salut. fis-je, lui souriant, accompagné d'un signe de main ; pas celle qui tenait la machette mais l'autre. Je savais, toute une entrée en matière. J'agissais, telle une amie, ou je ne savais qui d'autre. Une rencontre faite la veille, autour d'une
quenelle. En gros, je ne comptais pas l'attaquer, mais je pouvais me défendre, ma machette l'indiquait. Qu'il fasse ce qu'il voulait ensuite, j'agirais en conséquence. J'étais même prête à affronter une
engueulade si me disait que je devrais me mêler de mes affaires. Oui, j'en avais vu de toutes les sortes.