Les nuits d'été étaient très désagréables, entre la chaleur qui m'empêchait de dormir et les rôdeurs. Il était de plus en plus dur de trouver le sommeil, mais ce soir, c'était une nuit bien différente. La nuit était fraîche mais très agréable, je savais qu'en restant au Camp, les chances de croiser un rôdeur étaient si minces que pour une fois, je pouvais dormir sur mes deux oreilles. Pourtant impossible de fermer l’œil cette nuit, j'étais arrivé quelques jours plus tôt et, je n'avais aucune confiance aux autres.


Je ne les connaissais pas, je ne voulais pas les connaître. J'avais maintenant beaucoup trop de mal à accorder ma confiance à quelqu'un, de nos jours les trahisons se faisaient en un coup de main. Il suffisait d'avoir un besoin vital pour tuer son ami et, ainsi profiter de ses biens. Je n'étais pas ce genre de personne ; bien au contraire, je me débrouillais avec les moyens que j'avais. Mais ma plus grande peur restait toujours de me faire de nouvelle connaissance et de perdre à nouveau une personne qui compte à mes yeux, c'est pour cela que je gardais une barrière entre les autres et moi.


Je devais essayer de me changer les idées, la nuit était agréable et je n'avais pratiquement pas mis le pied dehors de la journée. J'aimais sortir la nuit, moment parfait de la journée pour être tranquille sans croiser toute une population qui vous dévisage car vous êtes nouvelles. Marcher marcher et encore marcher était le seul moyen pour moi d'évacuer le stress qui me rongeait de l'intérieur, enfin, c'était ou la marche ou l'exécution de rôdeur. Ce que j'évitais ses jours-ci... Disons que mes petites exterminations à l'hôpital étaient assez mal vues ses derniers temps, je prenais un malin plaisir à tuer chaque cobaye. Mon job était d'analyser leurs comportements non de les exterminer.


Et ce soir, j'espérais tellement croiser un rôdeur, ce qui me semble être totalement impossible. Réussir à passer derrière ses blocs était impossible. J'avais déjà joué les petits psychologues fragiles pour réussir à entrer dans ce camp, après tout le nom de ce village n'est qu'Angel. Ils ne laissaient entrées que les personnes qui étaient jugées comme saine, si je l'étais ? Pas du tout, mais par contre, j'étais devenue une excellente comédienne. Et, je savais bien jouer de mes charmes lorsque c'était nécessaire.


Les bras croisés sous ma poitrine, j'observais mes jambes. Dire que je portais une robe, j'en avais presque perdu l'habitude. Ici tout était presque possible, avoir une vie « normale » N'étais pas un rêve. Un craquement me fit sortir de mes pensées, accélérant la cadence pour rentrer chez moi le plus rapidement possible. J'essaie de ne pas penser au pire et me dire qu'il y a un rôdeur juste là pas loin de moi, mais lorsque je redresse la tête, je percute une personne. L’entraînant dans ma chute, je ne mets pas longtemps avant de comprendre qu'il s'agit d'un homme « Vous pourriez faire attention... » Le ton utilisé était à la fois sec, mais pourtant doux. J'avais une réputation à essayer de tenir à l'intérieur de ce camp

Moi qui pensais pouvoir faire une promenade en toute tranquillité, sans avoir peur de croiser un inconnu. Une personne qui essayerait d'en savoir d’avantage sur moi. Je n'avais tout simplement pas besoin d'un nouvel interrogatoire venant de la part de voisin curieux, j'avais déjà réussi à me faire une place dans ce petit paradis ce qui était déjà plus que ce que je n'espérais. Je ne savais pas comment faisaient ses petites femmes d'intérieur tellement parfaites, pour faire comme si tout était normal en dehors de ses clôtures. C'était comme si toute cette histoire d'apocalypse n'avait jamais existé. J'arrive à admirer leurs côtés théâtraux presque parfaits, ou bien, c'est qu'elle n'était que des idiots ?


Je ne préférais pas vraiment savoir ce qu'il leur passait par la tête, je comptais plutôt m'occuper de ce qu'il venait de m'arriver. Je venais de percuter de pleins fouets un homme, la peur qui venait de me prendre était indescriptible. Je ne sais pas pourquoi, mais je pensais à tout sauf un soldait. En réalité, je pensais plutôt à un rôdeur. Je sais que c'était simplement impossible qu'un rôdeur arrive à pénétrer dans ce camp. Mais malheureusement, il fallait s'attendre à tout lorsqu'on cohabitait dans un camp avec de parfait inconnu, peut être qu'un idiot ou une idiote. Qui ne cherche rien d'autre appart se venger, laisse entrer un rôdeur pour semer le chaos à l'intérieur du camps. Je sais que mes idées sont parfois tordues, mais, j'avais tellement observé des idées tordues dans la tête de mes patients que je n'étais plus vraiment surprise. Mais la voix de ce rôdeur qui n'était qu'un simple humain, soulagement pour moi me sort de mes pensées.



Doc ?? Comment ça doc ? Il me connaissait. Je me redresse, le laisser, respirer déjà et essayer de voir qui est mon interlocuteur. Mais dans le noir, c'est juste un peu compliquer, je me redresse sur mes deux jambes et commence à nettoyer les restes de poussières sur ma robe. Mais lorsque je redresse une nouvelle fois la tête, j'écarquille les yeux « Soldat Caulfild ? » Alors là pour être surprise. J'étais vraiment surprise, je n'avais pas revu Matt depuis maintenant un petit moment. En fait, j'essayais de faire la jeune femme surprise, bonne même si je l'étais réellement. « Alors ça, c'est une surprise. Je ne vous ai pas fait mal ? » Question complètement inutile, vu la carrure de ce dernier et la mienne ? Je ne risquais pas de lui faire bien grand mal, mais j'espérais lui avoir fait mal. Cela serait une bonne excuse pour moi de le soigner et de laisser traîner mes mains sur son corps… Enfin, je ne voulais pas vraiment le draguer, ou bien peut-être que si.


Je n'étais juste pas insensible au charme de ce soldat, j'étais même complètement sous son charme, et cela, depuis le premier entretien que j'avais eu avec lui. J'avais été complètement perturbé par son caractère, cette façon qu'il avait d'être si froid et distant et pourtant... Cette chaleur qui s'émanait de son corps... Un doux sourire se dessine sur mon visage « Enfin un visage familier, vous êtes ici depuis longtemps ? »


Mon regard se perd autour de nous, je cherchais à savoir si Matt était seul. Ce qui m'aurait en réalité arrangé, j'étais plutôt direct, mais j'avais eu certain entretiens avec lui. Et, je savais que je ne devais pas lui dire ce que je pensais maintenant, ce qui serait une terrible erreur de le faire fuir. Je penche la tête sur le côté et croise les bras sous ma poitrine « Tu es seul ? »