Je suis né à Seattle, je suis le fils de Derek Grey et Nora Grey. J'ai eu la chance d'avoir un frère jumeau nommé Lysandre. J'aurais bien raconté la vie à Seattle mais je n'en ai aucun souvenirs, mes parents ont déménagé à San Francisco lorsque j'avais trois ans. Ils voulaient une maison plus grande, afin que moi et mon frère puissions avoir chacun notre propre chambre. Pourtant, il n'y avait pas d'urgence puisque nous avons toujours refusés d'être séparés avant nos quinze ans !

Enfin bref, j'ai donc grandi à San Francisco, dans un quartier résidentiel. Vous regardez tous des séries non ? Vous voyez le genre de quartier qu'on y voit ? Des maisons plus ou moins grandes, plus ou moins bien décorées ? Le genre de quartier où l'on peut voir les enfants jouer dans la rue sans craintes, où les voisins promènent leurs chiens ou encore lavent leurs nouvelles voitures avec fierté, le genre d'endroit où tout le monde connaît tout le monde ? C'est exactement dans ce genre de quartier où j'ai grandi. Dans notre maison qui avait un immense jardin où j'aimais y passer des après-midi entières à jouer avec Lysandre et les chiens. Et ça des chiens nous en avions beaucoup, chose normale puisque mon père était éleveur.

J'étais un enfant assez hyperactif, j'étais toujours plein d'énergie, impossible à fatiguer et au grand désespoir de mes parents ma batterie semblait se recharger tous les soirs lorsque je dormais ! Lysandre et moi avons enchaîné les activités extra scolaire. J'ai pris des cours de tir à l'arc, j'ai fait du Tennis et de la natation, j'ai également fait du dessin. Et tout ça c'était sans compté sur les cours de Violon que je suivais depuis mes six ans et les ordinateurs que je m'amusais à démonter et remonter quand j'avais treize ans. J'aimais aussi rendre service aux voisins de toute les façons possible. J'ai arrêté la plupart de ces activités au fur et à mesure que je grandissais, ne gardant au final que les cours de violon et j'avais commencé à faire du jogging tous les dimanches matin à partir de mes douze ans.

Niveau scolarité je n'avais pas de quoi me plaindre, j'avais beaucoup d'amis. J'avais des matières que j'adorais et d'autres un peu moins. Heureusement pour moi j'avais la chance d'avoir un frère jumeau qui me complétais, il avait des difficultés dans les domaines où j'excellais et vice versa. Autant dire que c'était très utile lors des examens, surtout que les professeurs ne savaient absolument pas faire la différence ! Ni les autres élèves d'ailleurs et à juste titre, mon frère et moi étions très fusionnel, toujours coiffés pareils, habillés pareils. Comme si nous étions une seule et même personne divisée dans deux corps différents.

Une vie tout à fait banale. Jusqu'à mes dix-neuf ans, cette année là ma mère est morte dans un accident. Elle a été percutée par un moto et l'ambulance est arrivée trop tard. Ce fut une période vraiment difficile. Je ne pouvais cependant pas me permettre de craquer, car mon père et mon frère étaient déjà au trente-sixième dessous et il fallait bien quelqu'un garde la tête froide. Apparemment ça devait être moi. La journée je devais faire comme si de rien été, continuer mes études -alors que Lys' avait abandonné et passé ses journées collées à un écran-, m'occuper des chiens avec mon père. Pour tenir le coup il était devenu obsédé par son travail et il buvait pour réussir à dormir la nuit. La nuit, pendant des mois il m'arrivait de faire des nuits blanches, la nuit c'était le seul moment où je pouvais lâcher prise.

Et au fil du temps la vie a repris son cours normal. J'avais réussi à convaincre mon frère de reprendre ses études. Pour ma part j'avais décider de participé à l'élevage jusqu'à pouvoir en gérer un moi-même. Mon père bien sûr me payais comme un employer normal, ce qui m'a permis au final de louer une maison dans le même quartier. Lysandre avait lui aussi trouver un travail et il avait décider d'emménager avec moi. J'avais alors vingt-trois ans et j'ai commencer mon propre élevage dans ma propre maison.

Tout semblait paisible et pourtant aux informations on commençait à y voir des choses vraiment étranges, des hommes recevoir plusieurs balles dans la poitrine et se relever comme si de rien était. C'était tellement grotesque qu'au début nous n'y avons pas cru. Difficile de ne pas croire que ces images n'étaient pas fausses, montées de toute pièce pour nous faire peur. Et puis le monde ne tournait déjà pas très rond, alors ce n'était pas si alarmant.

Du moins ça ne l'était pas jusqu'au jour où tout à basculer. En quelques heures, notre quartier qui était si paisible est vite devenu un endroit digne d'un film d'horreur. C'était la panique dehors et malgré le fait que nous étions assez éloignés du centre-ville, les invincibles étaient arrivés jusque chez nous. J'ai pu voir certains de nos voisins se faire mordre par ces choses, mourir, puis revenir à la vie avant de s'en prendre -à leurs tours- aux vivants. Mon père est venu chez nous complètement paniquer, mais le pire c'est qu'il a été mordu. La fièvre est très vite apparue et quelques heures après, il commençait déjà à perdre la tête. C'est Lysandre qui a été obligé de l'abattre après deux jours, lorsque mon père est mort puis revenu à la vie pour ensuite se jeter sur moi.

L'armée est arrivée peu après, ils ont sécurisé le quartier. Ils essayaient de nous rassurer en disant que tout ça n'était que temporaire, que la situation reviendrai bientôt à la normale. J'y croyais, je croyais vraiment que tout finirais par s'arranger mais ce n'était pas le cas de Lys. Il n'avait aucune confiance en l'armée et voulait qu'on prenne la fuite, j'ai accepté de peur qu'il parte seul. Après ça nous avons passé des mois à vagabonder ensemble de ville en ville, de maison en maison. Nous avons croisé d'autres survivants parfois et nous avons appris que désormais les vivants étaient autant synonyme de danger que les morts-ambulants. En effet nous avions trouvé un groupe de survivants et nous les avions rejoint. Tout allait plus ou moins bien jusqu'au jour où nous avons été attaqués par un autre groupe. J'avoue que je ne sais pas comment nous avons fait pour nous en sortir en un seul morceau...

Il y a deux mois, notre campement a été attaqué durant la nuit par des rôdeurs, dans la panique mon frère et moi avons été séparés. Je suis revenu deux jours plus tard sur le campement et j'y ai retrouvé sa sacoche -dont il ne se sépare jamais même pour dormir-, couverte de sang. Pour moi il n'y avait aucun doute, Lysandre n'avait pas survécu et il était soit mort, soit il avait rejoint le camp des rôdeurs. Je me retrouvais désormais seul. Heureusement pour moi c'est deux semaines plus tard que je trouvais un nouveau compagnon de route, un chien type border collie qui errait tout seul. C'était agréable d'avoir trouvé quelqu'un même si ce n'était pas un autre survivant. Je continue donc ma route en compagnie de Speedy -c'est ainsi que je l'ai surnommé- et qui sait.. Je trouverais peut-être un groupe de survivants pacifistes un jour ?