Ça fait maintenant près de deux mois que je voyage avec Samuel, Meredith et Naoko. Et contrairement à ce qu’on aurait pu croire après notre rencontre nous avons réussis à nous entendre. Il faut dire que vu les circonstances il vaut mieux éviter de se disputer ou de voyager avec des gens en qui on n’a pas confiance. Mais les deux mois qu’on a passés ensemble ont été plus que suffisant pour qu’on trouve notre équilibre. Les choses n’ont pas été faciles au début vu que je venais de planter une flèche dans l’épaule de Samuel mais comme il ne m’en a pas tenue rigueur Naoko et Meredith m’ont pardonnée. On est dans le Nevade depuis quelques temps déjà. Pour moi qui n’avais pratiquement jamais quitté Detroit me dire que je suis au Nevade me fait bizarre. Mais être aussi loin de ma ville natale m’arrange vu ce qui s’est passé avant mon départ définitif. Et puis on est là pour retrouver le frère de Samuel. Qui aurait pu nous réserver un meilleur accueil soit dit en passant.

On avait à peine fait deux pas dans la zone où il est censé se trouver avec les autres membres de son groupe que des hommes armés nous sont tombés dessus. J’ai réagi presque immédiatement et j’ai encoché une flèche pendant que Meredith les tenaient en joue avec sa carabine, mais Naoko a comme toujours été la plus rapide et la lame de son katana était déjà contre la jugulaire de l’homme le plus proche. Samuel a écarté les mains et leur a expliqué que nous cherchions Lukas Manchester. Sa réaction calme nous a très certainement sauvés la vie. Ils étaient bien plus nombreux que nous et sans lui les choses auraient vite dégénérées. Ni eux ni nous n’avons baissé nos armes pendant que l’un d’entre eux posé des questions sur Lukas pour savoir ce qu’on lui voulait à Samuel. Ce n’est qu’après que Samuel ait expliqué que Lukas était son frère adoptif et qu’il voulait le retrouver qu’ils ont baissé leurs armes. Ils ont accepté de nous laisser entrer dans leur campement à condition de leur laisser nos armes et après un bref coup d’œil à Samuel j’ai déposé mon arc et mon carquois dans les mains de l’homme qui me faisaient face avant de devoir lui donner aussi mon arbalète et mes couteaux. C’est la première fois depuis six mois que je me retrouve sans armes et je déteste ça. A voir l’expression de Meredith celle-ci n’est pas très contente non plus d’avoir dû donner sa carabine et je ne peux que la comprendre. Je jette un bref coup d’œil à Naoko qui se rapproche de Samuel et son visage est aussi impassible que d’habitude. Mais elle a très certainement des armes cachées sur elle et de toute façon elle est largement capable de tuer un homme à main nue. J’ai glissé ma main dans celle de Samuel et j’ai enroulé mes doigts aux siens. Il a mis son bras autour des épaules de Meredith et l’a attiré contre lui. Certains des hommes qui nous menaçaient sont restés vers nous mais la plupart se sont éloignés et certains en ont profité pour poser nos armes plus loin. Bien trop loin pour qu’on puisse s’en saisir au besoin. Alors on reste là, désarmés, sous bonne garde à attendre que le frère de Samuel vienne.

On a bien attendu une demi-heure et pendant ce temps en dehors de Meredith qui râlait doucement nous n’avons pas échangé un seul mot. Naoko a regardé partout autour d’elle et elle a très certainement envisagé toutes les manières possibles et inimaginables pour nous sortir de là si le besoin s’en faisait sentir. Je ne suis pas aussi bonne tacticienne qu’elle loin de là aussi je me suis contentée d’observer ce qui se passait sans lâcher la main de Samuel. Il a attiré Meredith contre lui et elle a finit pas s’apaiser un peu suffisamment en tout cas pour ne plus râler. Meredith a un caractère explosif et je crois que Samuel est le seul capable de la calmer. Leurs caractères sont complètement opposés mais ils sont les meilleurs amis possibles. Puis on entend un bruit de pas et les hommes armés face à nous s’écartent pour laisser un jeune homme brun. Au le sourire de joie qui se dessine sur ses lèvres quand il voit Samuel et au sourire soulagé de Samuel j’en déduis que c’est son frère. Je souris à mon tour heureuse pour Samuel.