SE RETROUVER EN CAGE

alicia & sara

Ça faisait déjà quelques semaines que j’avais rejoint la zone 51. Ça allait à l’encontre de la plupart de mes principes, si ce n’est pas pour dire, à l’encontre de tous mes principes, mais ça avait eu le mérite de me permettre de me détendre un peu, de reprendre des forces. Dehors et toute seule, c’était plutôt dure, à moins de trouver une bonne planque mais elles se faisaient plutôt rares et lorsqu’on en trouvait une, on ne pouvait pas y rester très longtemps. J’avais passé des jours et des jours à marcher, à chercher des vivres, de l’eau, des munitions et à trucider du zombie, toujours sur mes gardes. Avant d’arriver ici, je ne m’étais pas rendue compte à quel point je m’étais épuisée. Je n’étais pas une machine non plus, même si j’étais fait forte, l’éducation de mon père l’obligeant. Dans le fond, je n’étais qu’une humaine comme les autres et ce petit temps de repos me fit grand bien, malgré le fait que je ne pouvais pas non plus complètement me débarrasser de mon armure, ici. Nous n’étions plus en sécurité nulle part, de nos jours.

J’avais dormis plus ou moins bien hier soir et j’avais pris un petit déjeuner seule au réfectoire, plutôt tôt puisque je n’aimais pas lorsqu’il y avait trop de gens et que j’avais l’habitude, depuis des années, même avant l’apocalypse, de me réveiller à l’aube comme les militaires. Dès que j’avais eu fini, je suis sortie prendre l’air, surtout puisque les gens commençaient doucement à se réveiller et que le camp grouillait de plus en plus et lorsque cela arrivait, je sortais toujours. Voilà pourquoi je me proposais tout le temps aux tours de garde, ça me permettait d’avoir une excuse pour sortir sans paraître trop suspecte, puis il fallait bien que je participe un tant soit peu. Même si ce n’était pas obligatoire -malgré que cela m’étonnerais quand même- je ne m’aurais pas vu rester assise à rien faire.

Assise aux limites de la zone, je regardais l’horizon, alors qu’une autre personne me rejoint. Je lui jette un regard, méfiante, puis je la reconnais. Alors j’hausse les épaules et je me tourne à nouveau vers l’avant, sans pour autant ne pas rester sur mes gardes. « Alors pourquoi tu restes ? » Oui, j’étais plutôt directe, seulement je n’aimais pas lorsque les gens se plaignaient. J’avais, bien malgré-moi, retenue beaucoup du caractère dur de mon père.