Une annonce importante arrive... Après sept ans de bons et loyaux services, Born ferme ses portes. Merci à tous ceux qui ont participé, d'une manière ou d'une autre, de près ou de loin, à son aventure. |
| | The Road - Solveig & Philippe | |
| Auteur | Message |
| Sujet: The Road - Solveig & Philippe Sam 5 Jan - 0:29 | |
| Le périphérique était bondé, noir de voitures et de monde. Je me méfiais. Bien sûr que je savais maintenant à quoi était dû cette incroyable cohue. Même maintenant, à la lumière de la lune, on apercevait clairement les silhouettes de milliers de personnes se détacher dans l'obscurité. De la grande ville ne restait aucune trace dans la nuit. Pas de lumières sur les immeubles par delà les routes, pas non plus de réverbères ou de quoi que ce soit d'autre qui aurait pu marquer un quelconque retour à la civilisation. Nous étions toujours seuls pour le moment. Seuls depuis quelques jours en tous cas. Ca ne m'avait pas fait plaisir d'éclater ce gamin infecté. Ca m'avait profondément répugné, mais je ne pouvais pas le laisser nous attendrir pour ensuite nous dévorer, n'est ce pas ? Ca avait beaucoup choqué les gens que nous avions rencontré, et j'avais décidé de continuer seul avec Solveig. Je ne lui avais pas vraiment demandé son avis, mais je sentais pourtant qu'elle était d'accord avec la décision que j'avais pu prendre. Cela ne m'intéressait guère ; je savais mieux qu'elle comment survivre. Ce n'était pas méchant ni insultant pour elle. Je l'avais laissée enfermée dans une vie qui ne lui plaisait pas et où elle n'avait pas pu apprendre grand chose d'intéressant pour passer indemne ce genre de catastrophe improbable et profondément dramatique. Moi, j'avais fait pas mal de stages de survie, même si en opération j'avais toujours été appuyé par la logistique sans faille de notre armée moderne. Sans un bruit, je me retournais vers ma femme qui attendait dans le couvert du sous bois, quelques mètres derrière moi. Je n'avais toujours pas compris comment ces infectés nous détectaient, s'ils se basaient sur la vue, sur l'odorat, sur l'ouïe... Ou un espèce de sixième sens infernal qui les amenait à détecter, à ressentir, la présence de nourriture à portée. Je ne voulais pas prendre de risque, alors pour reconnaître le terrain je m'exposais toujours en premier. Faisant signe à Solveig de s'approcher, je vis sa silhouette avancer prudemment dans ma direction, pour s'accroupir à côté de moi, à côté de l'orée du bois, et lui montrais ce que la lune nous révélait. Je pointais une direction du doigt.
| On y est. Atlanta. Et tous ces putains de Zack entre la ville et nous. C'est pas encore ici qu'on trouvera une force armée et organisée pour nous tirer de là. |
Mon boulot, c'était la reconnaissance. Voir le terrain, l'apprivoiser, trouver des voies d'entrée et de sortie, être discret et reconnaître les forces ennemies. Je me servais tout autant de mon entraînement en la matière que de mon expérience militaire. Celle ci semblait chaque jour plus complète au contact des marcheurs, comme si naturellement je devenais chaque jour un peu meilleur pour leur survivre. Je savais au fond de moi, que c'était surtout la peur qui motivait cet élan incroyable. Je pointais du doigt la route, à quelques centaines de mètres plus bas dans la vallée.
| Trop nombreux pour passer par là cette nuit. J'en vois au moins six cents. Et y'en a probablement bien plus dans tous les coins que la lune n'éclaire pas. |
Je me retournais vers ma femme. J'étais peut être calé dans mon domaine ; la reconnaissance et la guerre. Zack n'était jamais qu'un ennemi plus terrible et répugnant que tout ce que j'avais connu jusque là, mais pas invincible. Je savais que quelque part, à probablement des centaines d'endroits, l'humanité survivait et se battait. Et comme toute épidémie, le nombre d'infectés chutera progressivement jusqu'à s'arrêter ; le moment rêvé pour lancer l'offensive une fois armés, organisés, et regroupés. Mais voilà, mes compétences s'arrêtaient là. En voyant ma femme, je me rendais compte de tout ce que je devrais être d'autre mais que je n'étais pas pour autant. Je lui offrais l'un des rares gestes que je me permettais à son encontre, en lui frottant la poussière de la route de sa joue. Je ne savais pas ce qu'elle pensait, à part à notre fils. Je ne savais rien d'elle, au final. Pas même si elle m'aimait encore vraiment. Pas si elle s'imaginait encore avec moi. Je ne savais rien. Mais je la protégerais quand même, parce que moi je savais où j'en étais ; j'étais perdu. Ma peau contre la sienne provoqua un intense chamboulement dans ma tête. De l'amour, du désir, de la tendresse, mais toujours cette colère profonde, cette haine latente, et cette répugnance que j'avais de toucher ce qui avait été donné à un autre. Je soupirais doucement. Je ne devais pas décider de tout, tout seul. La responsabilité était trop grande, et cela ne me faisait ressentir qu'un peu plus de solitude tant nous nous étions éloignés.
| Tu en penses quoi ? On doit continuer à avancer de nuit, ou on tente le coup de dormir là? Ou alors... Si on est près des routes, il doit y avoir des maisons. On peut essayer de s'en trouver une pour cette nuit, si tu préfères. C'est pas sans risque, mais on pourra mieux dormir. |
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| Sujet: Re: The Road - Solveig & Philippe Sam 12 Jan - 0:02 | |
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| Sujet: Re: The Road - Solveig & Philippe Sam 12 Jan - 0:38 | |
| A peine avais je terminé de parler que j'anticipais déjà ce que mon épouse pourrait me répondre. Je ne savais pas pourquoi je le sentais aussi mal, mais c'était un fait ; ce pressentiment terrible me serrait le cœur par avance. Pourtant, j'avais mis la forme et le fond dans mes paroles, non ? Comment voulions nous que ça aille entre nous si nous ne faisions pas d'efforts ? J'étais justement en train d'en faire et elle ne voyait rien. Quand je pensais à toutes ces semaines avant notre départ en « seconde lune de miel », ce long laps de temps passé à réfléchir, à faire des compromis et à essayer de comprendre l'autre... En vain. Il semblait que ni moi ni Solveig n'étions capable d'avoir une discussion calme et sensée. C'était quelque chose que je regrettais, mais de toute évidence je n'y pouvais pas grand chose alors que mes efforts semblaient tous voués à l'échec. J'en avais assez de me sentir ainsi, l'air gauche et malhabile, comme si je ne savais pas y faire avec les femmes. Ce qui était sans doute vrai. Solveig avait été l'unique amour de ma vie, et je ne savais toujours pas si je devais continuer de mettre cette affirmation au passé ou si je pouvais aller de l'avant et la remettre au présent. Pour faire bref, je détestais la situation actuelle. Loin de mon fils, loin de mes proches. Aucun objectif précis, une survie de chaque instant, et l'horreur perpétuelle de notre nouvelle existence. Je n'avais apprécié aucune des choses qui nous étaient arrivées depuis des lustres. Il semblait avant tout que Dieu ou ce qui présidait au destin, nous pissait à la raie. Et encore, je pesais mes mots. Je ne pus cacher un soupir alors que ma femme me répondit après un court instant de réflexion ou d'hésitation, je n'en savais trop rien. Quoiqu'il en soit, ce qu'elle me dit eut le don de me mettre en rogne dès les premiers mots qu'elle prononçait. Je me sentais blessé et en colère, blessé parce qu'elle pensait vraiment que je la considérais come un fardeau, et en colère parce qu'elle renonçait un peu trop rapidement à ce que nous avions péniblement rebâtit jusqu'ici ; une sorte de confiance mutuelle. Pas de vraie loyauté, mais ce n'était pas rien pour autant. Je serrais les dents pour m'empêcher de laisser s'échapper la pression un peu trop fort.
| Si tu n'avais pas été là, je ne serais pas arrivé jusqu'ici. Tu peux le comprendre ça, ou tu continues de faire comme si je te haïssais profondément ? T'es pas un boulet. T'es courageuse et tu as vu et fait les mêmes crasses que moi pour qu'on s'en tire. Arrêtes un peu de croire que je te considère comme la dernière des incapables. Si ça se trouve, c'est moi et toute ma prudence qui nous a pris autant de temps. Alors commences pas Solveig. Pas maintenant, et pas ici. |
Oui, je l'appelais par son prénom. Parce qu'elle même ne s'adressais jamais autrement à moi que par le « tu » qui ne voulait plus rien dire dans notre relation. Elle ne se mouillait pas, moi non plus. Je n'allais pas l'appeler « chérie » ou un truc du genre alors qu'elle n'en avait visiblement pas la moindre envie. Peut être aurait elle été mieux avec son sale con en France plutôt qu'à retenter sa chance ici avec moi. Cette seule pensée me crispa en peu plus, et mes mains serrèrent plus fort la poignée de mon arme. Ce qu'elle dit ensuite me hérissa encore un peu plus. Alors quoi ? On en était arrivé jusque là pour rien ? Je ne voulais pas le croire, et je savais que j'essuierais cette tempête comme toutes les autres. Ce que je savais aussi, c'était qu'elle aussi avait toujours tenu parole envers notre gosse. Et que si elle s'était parjurée à l'Eglise concernant sa fidélité envers nous, jamais elle ne manquerait à ses devoirs envers ce qu'elle avait de plus précieux en ce monde. Au moins quelque chose pour lequel nous étions d'accord...
| On n'a pas traversé l'enfer pour que je t'abandonne maintenant. C'est non, Solveig. Que tu le veuilles ou non tu me supporteras jusqu'à ce qu'on retrouve Jean. |
Elle reprit, disant maintenant qu'elle allait se trouver un coin où dormir. C'était trop.
| Putain mais arrêtes! |
Un poil trop fort. Je regardais par dessus mon épaule. Zack sur la route en contrebas n'avait rien entendu. Paisible, ne se doutant de rien, ce monstrueux avatar de nos peurs les plus secrètes attendait patiemment qu'on lui livre son repas. Fatigué, las et tendu comme un bœuf, je posais mon pouce et mon index sur mes yeux, respirant doucement et me calmant en l'espace de quelques battements de cœur. Solveig et moi étions fatigués, on en avait marre. Et pour être honnête, être l'un avec l'autre en plein apocalypse nous pesait bien plus que je ne l'aurais cru de prime abord. J'essayais de la comprendre, de compatir. D'arrondir les angles. Parce que malgré tout ce que je ressentais, cela m'importait que les choses se passent bien.
| Ecoutes... On est fatigués tous les deux. Il n'est pas question que je te laisse là. Tu es ma femme. Et malgré tout ce qui s'est passé entre toi et moi, ça a encore du sens pour moi comme pour Jean. Pour toi aussi, je l'espère malgré tout. On va se serrer les coudes et on va s'en sortir. |
J'essayais d'y croire dur comme fer, même si c'était de plus en plus difficile. M'approchant d'elle en position accroupie, je pris son visage entre mes mains pour fixer son regard du mien.
| Solveig... On va le retrouver. Ensemble. Je te le promets à toi. Peu importe ce qu'il s'est passé. On doit pas oublier, mais on doit vivre avec. Sinon on survivra jamais. Tu comprends ? Ici, on est chez Zack. On doit se plier à certaines règles pour survivre. On doit être unis si on veut s'en tirer. Ecoutes... Tu sais bien que je sais pas si de mon côté je pourrais faire abastraction de tout ce qu'il s'est passé. Mais je tiens à toi, et je tiens à notre fils. On doit se focaliser là dessus. Tu es d'accord? |
Je l'attirais contre mon épaule, les yeux me piquant de fatigue et de tension accumulés.
| Tout ira bien, je te le promets. |
Pieux mensonge.
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| Sujet: Re: The Road - Solveig & Philippe Sam 12 Jan - 2:32 | |
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| Sujet: Re: The Road - Solveig & Philippe Sam 12 Jan - 23:17 | |
| Bien entendu que je me doutais de la réponse de ma femme. Je la connaissais. SI nous étions devenus des étrangers par rapport à énormément de choses, nous avions tout de même partagé pas mal d'années, de secret, de bonheur. Il nous était arrivé les plus grandes merveilles et les plus infâmes horreurs. Je savais ce qu'elle avait dans la tête, je le sentais un peu comme un sixième sens. Pourtant, cela ne me permettait pas pour autant de la comprendre. C'était assez paradoxal bien sûr, mais c'était comme si je devinais ce qu'elle avait en tête sans pour autant savoir l'interpréter. C'était excessivement frustrant. Et c'était pour cela comme pour d'autres choses que je nous considérais presque comme des étrangers l'un pour l'autre. Il existait tant de barrières entre nous... J'aurais préféré pouvoir lui faire porter le chapeau pour tout ce qui nous était arrivé, mais même moi je n'aurais pas la mauvaise foi de le prétendre. Je savais que le premier fossé qui s'était creusé entre nous l'avait été pendant toutes mes expéditions à l'étranger, lorsque je faisais partie d'une expédition militaire dont les finalités m'échappaient toujours. Je m'étais longtemps sentit perdu et désorienté suite à ces excursions. On disait que l'armée était révélatrice de sensations fortes. Personne n'avait vraiment idée. Tuez votre premier civil par accident au milieu d'une fusillade et vous verrez ce que vous en penserez. Et ensuite... L'escalade. J'avais appris à vivre avec ce que j'avais vu et ce que j'avais fait, pire encore, ce que j'avais laissé faire. Ces interrogatoires très musclés de prisonniers avant qu'on ne les livre à la prison centrale de Kaboul, par exemple... Doué d'un sens pratique plus fort que tout, j'avais appris aussi à voir dans les horreurs que j'avais fait le développement de capacités propres. Le genre de capacités qui m'avaient maintenu en vie avec ma femme. Et c'était ce tout qui nous aidait à survivre alors que ça nous avait presque coûté notre mariage. Sans compter tout le reste... Ensuite, le fait qu'elle aie couché avec un autre n'avait rien arrangé. Je ne la sentais plus mienne, c'état bête à dire mais quand je me la représentais elle était salie, touchée par un autre, comme si l'amour que je ressentais pour elle avait été tourné entre les bras d'un autre. Comme si elle n'était plus exclusivement à moi, pire encore, qu'elle portait la marque de ce connard. C'était pour toutes ces raisons que notre couple battait de l'aile, et ce, à tel point que ça mettait en danger notre survie.
Bien sûr, Solveig prenait tout pour elle, comme si tout ce qui arrivait au monde était entièrement sa faute. Lâche ? Elle était tout sauf lâche. Elle n'avait pas fait que de bons choix, ça au moins c'était certain et ce n'était pas à moi qu'il fallait demander l'avis, mais elle ne manquait pas de courage. Elle s'était tenue devant moi en m'avouant son infidélité, alors que je tenais un couteau à la main, et qu'au fond de moi j'étais bien décidé à m'en servir pour la faire souffrir autant que ses révélations m'atteignaient. Je me sentais coupable maintenant qu'elle me disait qu'elle était bien consciente que je la haïssais. Ca me touchait aussi beaucoup qu'elle me dise qu'elle ne se supportait pas elle même. Comme je l'avais dit, nous avions chacun nos tours, et ce n'était pas à elle de tout endosser. Je ne savais quoi répondre sur le coup, ce qui était notre problème en tant que couple ; nous ne savions pas vraiment comment nous dire les choses. Je la sentais perdre patience, il était temps pour moi de réagir. Je dis alors la seule chose qui me venait à l'esprit, tout en ayant conscience qu'elle était loin d'être intelligente.
| Penses à moi à la grande époque, quand tu ne pouvais pas t'empêcher de penser à moi à toute heure du jour et de la nuit. Que ressentirais tu si tu apprenais que j'ai pris une fille à la maison, là où tu vis, alors que tu étais en train de vivre une merde incroyable ? Je ne te jette pas la pierre. Je n'ai pas été celui que tu méritais. Je mérite justement, ce qui nous arrive. Mais ne me demande pas de faire abstraction de ce qu'il s'est passé. |
J'espérais au fond de moi que peu importe ce qu'elle ressente pour moi à cet instant précis, qu'elle soit touchée par l'image de moi et d'une autre, enlacés. Je voulais qu'au fond de moi, elle regrette ce qu'elle a fait, qu'elle me désire comme avant, qu'elle compatisse à ce que je ressentais. Ce qu'elle même vivait, je le vivais au quotidien. Me sentais je courageux d'avoir ordonné un tir d'artillerie au 155 sur une localité où on ne faisait que suspecter la présence d'insurgés ? Non. Et je m'étais senti bien pire quand ma section fut envoyée inspecter les décombres. Des morceaux et des corps partout. Des armes nulle part. J'avais été sûr de voir un type armé, et ça avait suffit pour ordonner ce véritable déchaînement de fer et de feu. Je comprenais Solveig bien plus qu'elle ne le pensait. C'était pourquoi malgré toute la colère qu'elle m'inspirait, je ne pouvais pas m'empêcher de ne pas lui en vouloir, de compatir à ce qu'elle pensait. Je la voyais détourner les yeux, s'efforçant de se calmer. Je sentais bien qu'elle ne croyait pas un traître mot à ce que je pouvais lui dire. Là encore, le fameux fossé. J'étais plus que jamais incapable de la calmer, et cette seule constatation me fit mal. Qu'y pouvais je ? Pas grand chose malheureusement. Je devais poursuivre mes efforts. Mais c'était difficile de le faire ici et maintenant. Il faisait nuit, je n'avais pas chaud, j'avais faim et soif, et je sentais mes yeux tout boursouflés de fatigue me piquer atrocement. Elle eut un hoquet de sanglot alors que je l'attirais contre moi, et elle me repoussa tout aussi vite. Nouvelle meurtrissure contre laquelle je ne pouvais rien. Elle tremblait et je sentais qu'elle pleurait, même si je ne le voyais pas à cause de l'obscurité qui régnait en maître tout autour de nous.
Alors, elle explosa. Elle se relevait et se mit à crier. Apeuré, je regardais autour de nous, mais ses paroles me ramenèrent bien vite à ce qu'elle me disait. Bien sûr que si je comprenais, justement, le sentiment de culpabilité qui la tenaillait aussi férocement ! Bien entendu, elle était plus que torturée par la situation de notre fils, par ce que notre garçon était forcé d'endurer à cause du choix qu'elle pensait avoir fait seule d'être venue jusqu'ici. En sus, elle s'en voulait d'avoir failli à ses vœux de fidélité. Ce que je pouvais comprendre, mais quand je voyais à quel point cela lui faisait mal, comment pouvais je continuer à me morfondre dans ma propre souffrance ? Je baissais les yeux quand elle me dit que je me forçais. Oui, je me forçais. Pas dans le sens où elle l'entendait, mais je me forçais. Je me forçais à vivre, pour elle, pour Jean. C'était grâce à elle si je n'avais pas retourné mon arme de service contre moi quand les choses allaient vraiment mal. La voir dans une telle détresse me fendit à nouveau le cœur, ce cœur si douloureux que j'avais l'impression de traîner depuis des mois. Elle me cracha les derniers mots, et je me rendais compte des ravages de l'incompréhension qu'il pouvait y avoir entre nous. Cela nous détruisait à petit feu. Je me jetais à nouveau contre elle, ne pouvant retenir moi même des larmes issues de mois de malheurs, de solitude, de fatigue et d'horreur permanentes. Je pleurais en silence, sans hoqueter, mais serrant ma femme contre moi avec toute la force dont j'étais capable. Je restais ainsi, un moment, la serrant tout contre moi, le visage enfoncé dans le creux de son cou, contre ses cheveux. Je me laissais aller, pleurant tout ce que j'avais à pleurer, avant de lui souffler à l'oreille.
| Je t'aime toujours. Je t'aimerais toujours. Jamais je ne t'abandonnerais. Je suis venu ici avec toi pour qu'on essaie de se comprendre, de s'accepter comme nous sommes devenus. Je t'aime Solveig, je t'aime tellement. Que tu m'aies préféré un autre homme m'a presque tué une fois, mais que tu penses que je ne t'aime plus me tue encore et encore. Je ne sais pas si je pourrais un jour te pardonner. Pourtant, tu es la seule en qui j'ai confiance. Malgré tout ce qu'il s'est passé, je te confierais ma vie, tu comprends ? Je t'aime, Solveig. Laisses nous le temps. Parles moi, ne gardes plus rien pour toi. On doit essayer, d'accord ? |
Je ne me rappelais pas de la dernière fois où j'avais laissé transparaître autant d'émotions dans ma voix. Ou plutôt si, quand j'avais tué ces hommes qui avaient essayé de la violer sur la route. Et avant ça, quand elle m'avait annoncé son infidélité. Trois fois en quelques mois, plus peut être que durant tout le reste de mon existence. Un craquement me fit quitter ma femme, je ne lui dis rien elle aussi devait avoir entendu. Je la regardais à nouveau, laissant un instant transparaître la peur dans mon regard. J'étais aussi terrifié qu'elle, et moi aussi j'avais besoin de réconfort. Une ombre se détacha plus loin dans les arbres. Je sortais le couteau que j'avais volontairement sali pour en atténuer les reflets. Plusieurs autres ombres derrière la première. On avait été trouvé. Derrière nous, des marcheurs dans les bois qui nous traquaient. Et devant, un nombre encore plus conséquent. Zack avait faim. Je me redressais, prêt à me jeter sur nos poursuivants. J'eus un moment d'hésitation, et tendais la main vers la femme, la relevant et l'attirant contre moi. Je l'attirais comme la chose la plus précieuse que j'avais... Et même si elle ne devait plus jamais être à moi, je ne pouvais m'empêcher de l'aimer toujours. Je l'embrassais pour taire ses questions, avant de lui murmurer à nouveau quelques mots. La perspective du danger et d'une mort atroce avait chassé les tremblements de ma voix.
| Ecoutes moi bien. Tu vas devoir jouer l'éclaireur. Tu n'es pas manchotte au couteau ou au flingue, mais je serais plus discret pour me battre. Toi, tu dois nous tirer de là. Tu vas avancer et longer l'orée du bois. Trouves un abri. Trouves le pour nous deux. Je te rejoins quand ces quelques gêneurs seront distancés. |
Je lui faisais confiance. Peut être ne recoucherons nous jamais ensemble, peut être qu'elle ne me dira plus jamais qu'elle m'aime. Peut être sommes nous appelés à finir tués loin de chez nous par d'abominables monstres. Mais ça ne changeait rien au fait que l'on ne pouvait survivre qu'à deux ou pas du tout. La quittant en me déplaçant rapidement dans le sous bois, je la laissais. Elle savait se défendre. Zack toquait déjà à la porte. Le premier me prit par surprise depuis derrière un arbre. Il sauta contre moi, me faisant tomber. Je me redressais plus vite que lui, et lui saisissant ses cheveux poisseux, lui explosais le crâne contre une racine en un horrible bruit de craquements humides. Un second se présentait déjà, et je lui plantais le couteau sous le menton jusqu'au cerveau. Le couteau resta bloqué, et son corps m'entraîna contre lui. Un troisième arrivait avec un quatrième, et j'étais bloqué.
| Non ! Pas ça ! | dis je d'un ton implorant
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| Sujet: Re: The Road - Solveig & Philippe Dim 13 Jan - 1:04 | |
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| Sujet: Re: The Road - Solveig & Philippe Dim 13 Jan - 1:51 | |
| | Non! |
J'avais reconnu la silhouette de Solveig apparaître entre les arbres, et je savais ce que ça signifiait ; elle était revenue pour moi. Je me maudissais intérieurement. Ca n'avait pas été sensé se passer comme ça. Nous aurions dû faire comme je l'avais dit ; elle, elle aurait pu se trouver un abris où j'aurais pu la rejoindre une fois que j'aurais terminé de foutre en l'air nos poursuivants. Mais j'avais foiré, perdu ma prise sur mon arme, et je m'étais retrouvé sous le corps puant d'un contaminé que je venais de buter. Cela n'éveillait plus chez moi qu'un vague sentiment de culpabilité, nettement moins fort que ce que je pouvais ressentir en voyant la silhouette de ma femme, cette personne gentille, aimable et douce, se changer en furieuse vengeresse avide de sang et de carnage. Cela me brisait un cœur déjà bien meurtri, de voir cet ange que j'aimais tant, en train de dévaster l'adversaire et de saccager sa propre âme par les immondices que mon incompétence la forçait à commettre. Elle en tua un premier, mais un second faillit l'avoir. Le visage tordu par l'effort et grognant comme un bœuf, je soulevais le corps qui m'était tombé dessus et le fit basculer sur le côté. J'avais l'impression que mes muscles allaient exploser, mais je fis en sorte de me relever malgré tout. J'aperçus du coin de l'oeil Solveig dégainer le neuf millimètres que je lui avais donné, après avoir trouvé l'arme sur un policier infecté à Norfolk. Un mec du FBI. C'était incroyable comme l'univers des séries que l'on connaissait bien en France avait eu tendance à se changer en véritable cauchemar. Je fis basculer le fusil d'assaut que je portais en bandoulière dans mon dos, et arrosais les deux autres zombis qui arrivaient. J'avais réussit jusque là à économiser mes munitions et à me ravitailler à intervalles réguliers dans des armureries et dans les sacoches de soldats massacrés. Heureusement pour moi, la NRA avait veillé au grain pour que le calibre 5.56 ne soit pas trop difficile à trouver dans ce foutu pays... L'arme, bloquée contre mon épaule, tressauta une demie douzaine de fois avant que je ne mette à terre les deux agresseurs dans des gerbes de chairs putréfiées et de sang coagulé. Manque de pot pour moi, un dernier marcheur vint me rentrer dedans en m'agrippant le poignet. Je chutais à nouveau, et tirais mon flingue pour me dégager. Une première balle lui frôla la tempe alors qu'il écartait ma main pour me croquer, mais je parvins d'un crochet du gauche à le faire reculer légèrement, pour finalement lui exploser le crâne d'un nouveau coup de feu. Solveig arriva juste à ce moment là, et m'aida à pousser le corps qui me recouvrait. Je la remerciais, haletant.
| Bordel de merde, c'était moins une... |
Des moments d'affrontements épiques, j'en avais connu plus qu'à mon tour, mais celui ci était pas mal dans son genre, et terrifiant puisque se passant à la lumière de la lune qui ne faisait que percer timidement les frondaisons. M'entraînant à sa suite, Solveig se mit à courir en me tenant très fermement la main. Je ne la freinais pas, tout juste avais je le temps de faire attention où nous mettions les pieds. Plus de Zack en vue, mais je savais que ces connards assoiffés de sang ne manqueraient pas de rappliquer dans la direction des coups de feu. Et quand je pensais à la horde sur la route, loin derrière nous, maintenant... Je flippais. Si je n'étais pas aussi concentré pour m'en sortir avec Solveig, je me serais volontiers pissé dessus. Terrifié et horrifié, dans un noir d'encre et me griffant aux branches et aux racines, j'eus plus d'une fois l'impression d'être agrippé dans le noir., mais ce n'était que le fruit de mon imagination. Courant à en perdre haleine, Nous débouchâmes finalement de l'orée du bois dans ce qui semblait être une rue de banlieue plutôt chic. Des maisons aux silhouettes impressionnantes se détachaient de l'obscurité, et l'endroit semblait relativement peu dangereux. Une poignée de marcheurs devant quelques portes, qui ne nous avaient pas vus ni entendus. Reportant le regard sur Solveig, je la vis tachée d'humeurs brunes, tremblantes et visiblement terrifiée et apeurée. Elle me demanda la marche à suivre. Je soupirais, jetant un coup d'oeil derrière moi. Aucun signe de Zack, mais ça ne continuerait pas. Je reportais mon attention vers ma femme, lui murmurant quelques mots.
| On doit être dans la banlieue, un tric pour les bourges. Ils ont dû mourir rapidement ; pas de voitures de flics, ni de pompiers, ni d'ambulance. Ils ont dû s'enfuir pour la plupart, et ceux qui sont restés n'ont pas pu se défendre. Regarde les maisons, elles ont l'air intactes. On a du pot, elles ont l'air modernes. On va passer par les jardins ; je vais ouvrir la route et tu me suivras. Du diable si on ne saura pas entrer dans une bicoque... On pourra s'y arrêter un jour ou deux, il doit fatalement y avoir encore à manger là dedans... |
Je commençais par fixer en baïonnette au bout de mon fusil une lampe de poche, elle aussi récupérée mais sur un tankiste, au sud de Washington en pleine Grande Panique. Je fis signe à Solveig de me suivre et elle savait quoi faire ; elle m'agrippa par le dos de ma veste et ne me lâcha pas. On évita les deux marcheurs que nous croisâmes, et nous n'eûmes qu'à tenter trois portes de derrière pour trouver une maison. Fenêtres barricadées et portes clouées, sauf celle de derrière. Fouiller la maison nous prit dix bonnes minutes. Bloquer la porte de derrière une fois convaincus qu'il n'y aurait pas d'invité surprise fut un jeu d'enfant. Essayant les interrupteurs, je soufflais devant leur inutilité. Heureusement, Solveig trouva un bon stock de bougies en fouillant le salon. Moi, je trouvais un impressionnant stock de boîtes de conserves. A la lumière de mon briquet, j'éclairais notre butin satisfaisant, jetant un coup d'oeil fatigué mais avec un sourire en coin à Solveig.
| Je crois qu'on l'a trouvé, notre quatre étoiles... Mets... Euh... Tu peux mettre en place quelques bougies dans la chambre du haut ? On va manger là bas, les volets empêcheront la lumière de sortir plus efficacement que ceux d'en bas. Moi, je m'occupe de la bouffe. |
Aussitôt dit, aussitôt fait. J'avais failli lui redire ce qu'elle devait faire, mais je modifiais la forme pour être plus poli. Je bloquais l'escalier derrière nous avec une barricade improvisée avec la table du salon et plusieurs chaises entremêlées. Si quelqu'un essayait de monter, ça lui prendra du temps et ça fera beaucoup de bruit. De toute manière, je ne dormais jamais que d'un œil depuis le début de toute cette histoire... Une fois arrivé dans la chambre avec Solveig, nos visages éclairés par les bougies, je tirais un vieux réchaut à gaz de mon sac à dos et le posais par terre. Je nous sortais deux écuelles de bois et un couteau chacun. Ouvrant la boîte, je commençais à faire chauffer son contenu en silence. Maintenant que nous avions pour un temps écarté la peur de la mort, la gêne reprenait ses droits. Mais j'étais déterminé à ne pas laisser s'échapper ce que j'avais cru déceler dans la forêt. Une douce odeur de cassoulet commença à se répandre dans la pièce impeccablement rangée.
| Tu sais... Tout à l'heure, tu t'es battue comme je l'avais jamais vu encore. Je suis désolé que t'aies eu à faire ça, mais tu as vu comment on s'est débarassés d'eux ? Ils étaient vachement plus nombreux, et on n'a utilisé que cinq balles de pistolet et six de fusil au total. Ca aurait pu être pire. Mais maintenant, tu dois me dire... Pourquoi t'es revenue? C'était dangereux, et je t'avais dit de pas le faire. |
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| Sujet: Re: The Road - Solveig & Philippe Mar 15 Jan - 23:38 | |
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| Sujet: Re: The Road - Solveig & Philippe Mer 16 Jan - 0:08 | |
| Je me doutais encore une fois que j'en avais trop dit et que j'aurais mieux fait de garder mes questions pour moi. Mais j'en étais parfaitement incapable, je ne savais pas comment faire, tout simplement. Avec tous ces mois, ces années, passées en compagnie d'amis et de frères... Dans les coins les plus reculés de cette planète, sans que personne de mon entourage familial ne sache exactement où j'étais, ni ce que je faisais. Ca avait été dur, et ça m'avait fait perdre mes repères. J'avais fait en sorte, comme tous les mecs de mon unité, de ne pas péter les plombs une fois que je rentrais chez moi. Alors que ce retour nous était presque insupportable. On avait tellement intériorisé la peur de la mort et le frisson du danger, la cruauté du combat, que rentrer nous marquait à chaque fois d'un profond sentiment d'inutilité. C'était comme si on ne pouvait rien faire pour s'acclimater à nouveau à notre environnement. Comme si quoi que nous fassions, nous étions destinés à perdre ce nouveau combat pour nos vies. Et c'était tout ça qui avait chamboulé mon existence et bousculé mes repères. Je ne savais plus comment me comporter avec les femmes, et encore moins avec la mienne. J'avais oublié des choses fondamentales que je ne savais pus retrouver. C'était désespérant le plus souvent. Zack m'avait au moins fournit la parfaite excuse pour laisser libre cours à ma sauvagerie tout en masquant mon manque flagrant de savoir vivre. Ce n'était pas péjoratif, mais réapprendre à vivre en société était moins compliqué quand celle ci n'existait tout simplement plus. Je savais pourtant qu'il restait de l'espoir. Je savais que comme toute épidémie mortelle, l'humanité finirait par se relever, qu'il restait partout des foyers de population saine... On en avait croisé plusieurs, mais rester ici pour tout reconstruire et survivre à ce merdier parmi des étrangers ne faisait pas partie de nos objectifs majeurs, c'était un fait. Je remuais mes pensées en même temps que je remuais le contenu de la boite de cassoulet premier choix. Ses effluves de viande reconstituée, de haricots fermes et trempés de sauce, me mettaient l'eau à la bouche. J'attendais patiemment que Solveig revienne...
Je ne fus pas déçu du résultat quand elle revint. La voir plus propre alors qu'elle s'était nettoyée sommairement la rendait plus vivante, plus joyeuse, même sans qu'elle l'affiche. Sa chemise ample laissait pourtant deviner sa féminité et ses formes, et j'étais ravi de la transformation. Je savais que c'était en se raccrochant aux petites choses qu'on évitait de perdre pied. Qu'elle se sente bien dans son corps et ses vêtements l'aiderait à ne pas péter un boulon, et la voir et la désirer m'aider aussi à rester dans mes baskets. Bien sûr, cela me rappelait que d'autres l'avaient désiré et qu'elle leur avait rendu bien plus qu'elle n'aurait dû, mais la moindre parcelle de choses positives que je pouvais glâner étaient les bienvenues. J'eus le plaisir de voir Solveig rougir à mes premières paroles, même si je sentais la colère sous jacente qu'elle développait dans la suite de mes propos. Premier signe précurseur d'une nouvelle dispute, elle se releva et se mit à marcher, en me lâchant tout ce qu'elle avait sur le cœur. Je savais que quelque part elle avait raison, mais mes décisions n'étaient elles pas justifiées ? Je devais lâcher du lest, tout en gardant un maximum à l'esprit les choses importantes. Elle voulait qu'on fonctionne de manière plus libérale... J'essayais d'accrocher son regard.
| J'entends bien ce que tu me dis, et j'en suis désolé. Je fais du mieux que je peux ; j'essaies de nous sortir du là du mieux que je peux. J'essaierais de garder ça à l'esprit et de plus te consulter dorénavant. Mais n'oublies pas une chose. En matière de merdes internationales, je suis le plus compétent. Survivre nécessite qu'on oublie un peu la démocratie. Je sais que je ne dois pas décider pour tout. Je te demanderais quand ce sera possible. Le reste du temps, tu devras me faire confiance. Tout comme je te fais confiance pour gérer ce que je ne sais pas faire. En particulier, comment m'occuper de toi. Je ne sais pas bien m'y prendre, tu dois m'aider pour ça. D'accord? |
J'étais sincère, mais je sentais aussi la fatigue faire un peu monter mon niveau d'anxiété ; je redoutais la prochaine tempête et je n'étais pas d'humeur, je me sentais m'énerver mais fis tout pour ne pas éclater. Je n'étais plus en Afghanistan, et je n'avais pas un caporal devant moi mais mon épouse. Je devais me calmer. J'y arrivais, petit à petit, prenant sur moi pour ne pas laisser éclater une colère que je savais injustifiée. Vive moi! Ensuite, elle semblait se sentir blessée, m'expliquant pourquoi elle était revenue. Je pris contre moi l'une de ses dernières remarques. Elle ne m'abandonnerait pas comme moi j'avais pu le faire, c'était bien ça qu'elle avait voulu dire. Sans un mot, je l'invitais à s'asseoir et nous servit une écuelle chacun de l'espèce de ragoût de cassoulet qui se réchauffait. J'en laissais au chaud si on avait encore faim. Reportant mon regard sur elle, je devais convenir qu'elle n'avait pas tout à fait tord, et c'était tout aussi blessant.
| Je ne t'ai pas abandonnée, Solveig. Jamais. Je comprends mes tords et je les assume. Mais comme je le fais ici, c'était pour vous protéger, toi et Jean. Il y a dans ce monde des tas de dangers, et j'ai naïvement cru qu'en allant me battre à l'autre bout de la Terre, je vous mettrais à l'abri. J'en suis bien désolé, c'était illusoire de penser qu'on pouvait être à l'abri. |
je déposais mon écuelle, et m'approchais d'elle. M'accroupissant derrière elle, je posais mes mains de part et d'autre de son cou, pour venir lui chuchoter à l'oreille.
| Merci d'être revenue tout à l'heure. Sans toi, j'étais mort. Et tu n'étais pas obligée, quoi que t'en penses. |
Mes mains s'activèrent doucement. J'avais l'impression que je pouvais la casser en deux si j'y allais trop fort. Cela faisait si longtemps que je ne l'avais pas touchée comme ça... Je la massais, avec force pour bien dénouer ses épaules, mais non sans tendresse. Reproduisant toujours le même schéma, je massais ma femme. Un geste qui pouvait apparaître comme totalement déplacé ici et maintenant, mais j'en avais besoin, j'avais besoin de laisser s'exprimer ma gratitude, et je ne savais pas le faire avec des mots de toute évidence. Je vins déposer un baiser sur sa clavicule.
| On pourrait rester ici un jour ou deux, pour se reposer et reprendre des forces, si tu veux. On sait pas ce qui nous attend à Atlanta. Tu en penses quoi ? |
Dernière édition par Philippe Raulne le Mer 16 Jan - 17:25, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: The Road - Solveig & Philippe Mer 16 Jan - 2:17 | |
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| Sujet: Re: The Road - Solveig & Philippe Mer 16 Jan - 17:23 | |
| J'essayais d'écouter les revendications de mon épouse aussi calmement que possible, et jusque là j'y parvenais plutôt bien. En effet, j'avais réussit à dominer ma colère, à la rendre sourde à toutes ces choses qui se bousculaient dans ma tête, de sorte à mieux réussir à l'écouter et à assimiler les choses qu'elle avait à me dire. Ce que je voulais préciser bien sûr, c'était que ce qu'elle pouvait dire continuer bien entendu de m'affecter. On ne pouvait pas dire qu'elle me laissait de marbre ; ça n'avait jamais été le cas. Que notre relation soit douce et calme ou tempête extrême, elle n'avait jamais été indifférente, impassible, neutre. Nous avions tous deux nos passions et nos attentes, nos besoins et nos modes de compréhension. D'un caractère emporté, nous nous étions bien trouvés à ce niveau là. Nos caractères étaient ce qui nous rapprochait le plus, mais aussi ce qui nous poussait parfois à nous rejeter aussi violemment que nous le faisions parfois. C'était un peu notre bonheur et notre malédiction entremêlés. Nous n'avions jamais été mesurés et tempérés dans notre façon de vivre. Je l'écoutais donc, en me forçant à plus d'écoute et de tempérance, à plus de modération et de patience. Cela n'avait absolument rien d'aisé, il fallait bien le reconnaître. Surtout que la façon qu'avait Solveig d'amener les choses qui devaient être dites... Elle n'avait jamais été très douée en diplomatie. Et moi non plus, s'il fallait que j'en croie cette impression tenace. Il y avait toujours cette barrière entre nous, mais j'étais décidé malgré la fatigue et le désespoir de nous laisser une chose de parler, de partager des choses, et d'aller de l'avant. Si nous ne sauvions pas ce qu'il y avait entre nous, cela ne voulait pas dire que nous étions condamnés pour autant, n'est ce pas ? Il fallait que l'on garde espoir, au moins pour nos vies... Et bien sûr, je ne pouvais pas m'empêcher d'en nourrir à d'autres niveaux, mais ça il faudrait probablement me torturer à mort pour que j'ose l'avoue à Solveig. Elle touchait un point sensible quant à la confiance que je lui accordais. En fait, les choses n'étaient pas si compliquées que cela. Je devais lui dire tout ce que j'avais sur le cœur à ce sujet, qu'elle me comprenne et qu'elle l'accepte. Je ne voulais pas la blesser pour autant, alors je pries un maximum de gants avant de lui parler, la laissant d'abord terminer sur ce qu'elle avait à me dire. J'encaissais ce qu'elle me disait, car j'avais conscience du problème que nous avions tous deux à communiquer ou à entrer en osmose à propos de notre survie.
| Tu sais... J'ai confiance en toi. Il y a encore des choses sur lesquelles tu n'es pas prête à agir... Regardes, la semaine passée. J'ai dû buter ce gosse infecté. Ca vous a tous choqué, pourtant j'ai fait ce qui était nécessaire. Mais je sais que tu as raison, et si je le montre peut être pas assez, j'ai confiance en tes capacités. Je fais confiance à ton jugement. Pour le reste... Laissons faire le temps, d'accord ? Apprenons à faire les choses en douceur, sans se brusquer. |
Je ne pouvais pas être plus clair à mon sens, j'étais bien conscient que ce n'était peut etre pas la réponse qu'elle attendait, peut être pas, j'en sais vraiment rien. Cependant c'était la seule que j'avais à lui offrir, une réponse franche et honnête. Je la détestais toujours pour ce qu'elle avait fait, je la considérais toujours aussi salie par son contact avec un autre. Mais j'apprenais petit à petit à l'accepter. Elle n'avait pas été la seule femme que j'eus connu dans ma vie non plus, après tout, même si les autres remontaient à avant elle.. Je baissais les yeux un moment, et même si elle ne pouvait pas me voir du fait que je me trouvais derrière elle à la masser, je savais qu'elle sentirait peut être ce léger relâchement dans mes gestes, alors que je réfléchissais, et que je me retrouvais une fois de plus hanté par tout ce que nous avions pu vivre ensemble. Immédiatement pourtant, je la sentis se détendre à mon contact, et je sentais sous mes mains les pulsations de ce cœur qui battait la chamade. Aimait elle ce léger contact, ou au contraire cela lui faisait il peur ? Je n'en savais rien, j'avais peur de le découvrir et je ne me sentais pas prêt à le faire. Alors que je retrouvais doucement le plaisir de toucher ma femme, de la soulager de toute la tension qui l'habitait dans l'espoir que je savais vain de lui faire oublier toutes les épreuves que nous avions vécues, elle lâcha une phrase qui me stoppa net. Je me figeais, le cœur froid et gourd, sans bouger ni parler. Que devais je lui répondre ? Que oui, ce qu'elle avait fait me blessait toujours autant, et que rien ne serait plus jamais comme avant entre nous ? Que j'en avais marre qu'elle doute de moi et de ce que je proposais ? J'y réfléchissais, me forçant finalement à fermer mes yeux et à l'embrasser doucement dans le cou. Ce contact m'électrisa autant qu'il me poussa à m'éloigner légèrement d'elle. J'étais trop près, et j'avais peur que cela ne nous amène qu'à nous meurtrir tous deux un peu plus.
| Ce que je sais, c'est que j'étoufferais ici sans toi. |
Posant mes mains de part et d'autre de sa taille je vins enfouir mon visage contre son cou, humant son odeur. Nous avions tous deux beaucoup crapahuté ; elle sentait la mort, la sueur, et la poussière. Pourtant, par dessus, je sentais un effluve plus fort encore, celui de sa propre odeur. Je restais sans bouger un moment.
| Je suis fatigué, je suis à bout. Tu l'es aussi. Essaies de ne pas penser à tout ce qu'il y a dehors pour le moment, et pas non plus à tout ce que toi et moi nous avons pu nous faire. Restons ici un moment. Il faut qu'on mange, qu'on se repose. Et il faut que tu te détendes quand je viens sans rien te demander en retour, pour te délasser un peu. D'accord ? Laisses toi aller. Tant qu'on n'entend pas la barricade des escaliers s'écrouler, on peut vivre sans se soucier de ce qu'il y a ici à part nous. Ca te vas? |
Venant maintenant lui murmurer à l'oreille, je l'embrassais à nouveau.
| Laisses toi faire... |
Je déboutonnais le haut de sa chemise, ce qui me donna l'amplitude nécessaire pour tirer le tissu en arrière de ses épaules, que je vins masser plus franchement, calant l'arrière de sa tête contre ma propre clavicule.
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| Sujet: Re: The Road - Solveig & Philippe Ven 18 Jan - 0:20 | |
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| Sujet: Re: The Road - Solveig & Philippe Ven 18 Jan - 1:19 | |
| Alors qu'après tout ce temps, je décidais de succomber un peu à ce besoin si pressant de proximité avec Solveig, je la sentis brusquement se tendre sous moi. Me stoppant dans mes mouvements, je restais immobile. Elle se releva d'un bond et s'en alla plus loin, le plus loin possible de moi. Je la regardais, la bouche grande ouverte, n'en croyant pas mes yeux. Je ne pouvais pas croire que ça arrivait maintenant. Je la voyais profondément bouleversée, et instantanément, je sentais un raz de marée émotionnel me bouleverser complètement. Solveig plaqua ses mains contre sa bouche comme pour s'empêcher de s'effondrer en pleurs. Je comprenais sa réaction, et cette vision que j'avais de ce qu'elle ressentait ajouta encore un peu plus au chaos sentimental que je me mis à ressentir presque immédiatement. Elle me dit qu'elle ne pouvait pas, et s'en alla comme une furie. D'apparence terrifiée et choquée, elle s'en alla à toute allure jusque la salle de bain de la maison et j'entendis la porte se refermer derrière elle. Je restais là, dans la tiédeur de ce début de nuit d'été américain. A genoux, par terre. Tout seul. Je me laissais tomber sur le côté, le flanc contre le montant du lit. Je regardais par la fenêtre, même si elle était fermée et les volets rabaissés. J'y voyais mon reflet grâce à la lumière du réchaud. Je me mis à frissonner, et je refermais le col de ma veste. Bien sûr... Solveig avait failli être violée un mois et demi plus tôt. Par des gens en qui nous aurions pu avoir confiance en d'autres circonstances. Elle s'était débattue et avait salement morflée. J'étais arrivé juste à temps, comme la cavalerie des vieux westerns. C'était de circonstance. Solveig ne supportait plus la présence des hommes à proximité d'elle. Elle ne supportait plus d'être touchée. Elle avait peur. Je me dégoûtais. Comment avais je pu penser à nous faire du bien à tous deux ? Plus jamais je ne pourrais la toucher comme avant. Ca aussi, ça nous avait été enlevé. Ca, comme tout le reste. Même en déployant des trésors de bonne volonté, il semblait que tout était finalement hors de portée du main. Même en ouvrant les bras au bonheur et à la réconciliation, toute tentative semblait malgré tout destinée à l'échec. Je n'en pouvais plus.
Je me relevais, et frappais violemment contre une pendule accrochée au mur. Celle ci tomba dans un grand fracas. Frappé d'horreur, j'eus peur que mon grabuge n'attire les marcheurs. Ouvrant la fenêtre et entrouvant les volets après avoir diminué au minimum la flamme du réchaud, je regardais vers l'extérieur. Pas de panique. Les geeks étaient trois et ne faisaient pas attention à nous. Refermant doucement cet accès sur l'extérieur, je décidais de prendre les choses en main. J'étais un homme, j'étais un soldat. J'étais passé par l'horreur et le feu pour en arriver jusqu'ici. Et je ne comptais pas abandonner. Jamais je ne me rendrais. Ni à l'ennemi, ni à ma propre femme. Je toquais avant d'entrer dans la salle de bain. La voyant assise par terre, je me mis à genoux devant elle, prenant ses mains délicatement dans les miennes, accrochant son regard plein de larmes. Le mien n'exprimait rien, il était d'un noir d'encre. Je refoulais la déception et le désespoir d'avoir encore été repoussé. Je faisais mon devoir, et je le faisais parce que je voulais le faire.
| Ils ont eu ce qu'ils méritaient, et bien plus encore. |
Je soutenais froidement et impassiblement son regard, comme il y avait des mois de ça quand je lui racontais les conflits auxquels j'avais participé.
| Celui qui a eu la plus jeune d'entre vous... Il l'avait tabassée et cognée presque jusqu'à ce qu'elle en crève, avant de la prendre. Elle était plus capable de se défendre. On l'a eu lentement. Andy, le grand balaise marié à Hannah, l'autre femme, l'a cogné. Encore et encore. Il lui a brisé la mâchoire, le nez, il l'a réduit en bouillie. Il a arrêté quand le type a arrêté de trembler et de convulser. |
Je déglutissais, lui laissant voir la part d'abîmes qui m'habitait, et vers laquelle je manquais sans cesse de tomber.
| Andy m'a demandé de l'aide pour celui qui avait violé sa femme. On a plus pris notre temps. Sa femme avait dit à Andy que l'homme l'avait léchée. Alors, je lui ai coupé la langue. Elle lui avait dit qu'il l'avait d'abord forcée avec ses doigts. On les lui a coupés un par un, et on lui en a fait un collier. Elle lui avait dit qu'il l'avait reluquée longtemps avant de commencer. On a essayé de lui arracher les yeux, mais sans lumière c'était trop dur. On les lui a arrachés. Pendant tout ce temps là, le dernier, celui qui avait essayé de s'en prendre à toi, pleurais et geignais en entendant les hurlements de son copain. Andy l'a étranglé lentement, et plusieurs fois jusqu'à presque le tuer. Finalement, il l'a étouffé en lui fourrant tous les morceaux qu'on lui avait enlevé dans la bouche, et en la lui fermant ensuite. Moi, je le tenais, et l'empêchais de respirer par le nez. |
J'inspirais profondément, alors que je me mis à trembler au souvenir de la colère immonde que j'avais ressentie ce soir là, de la rage et de la haine si pures que j'en avais fait les pires horreurs de mon existence.
| Le dernier était pour moi. Andy a regardé tout le long et m'a assisté. Je lui ai fait avouer tout ce qu'il avait essayé de te faire, et tout ce qu'il avait pensé te faire subir. Lui, j'ai pris mon temps. Je lui ai fait tout ce que j'avais appris à faire en Afghanistan, dans l'ordre. Les lacérations sur le torse, sur les bras. Je lui ai lentement épluché le dos. Je lui ai arraché les ongles avec la pince d'Andy, puis les dents. Ce connard a essayé de me mordre à la troisième. On l'a attaché, et je lui ai coupé les paupières pour qu'il regarde jusqu'au bout. Quand j'en avais terminé avec lui deux heures plus tard, j'avais réussit à lui arracher ses si profonds regrets... Je l'ai attaché à l'arrière du bus, inconscient, quand nous sommes partis. Je l'ai laissé aux monstres. |
Je lâchais les mains de Solveig, la fixant toujours du regard.
| Tu as peur de moi, tu as peur de mon contact. Je ne t'en veux pas. Ce que ces connards t'ont pris, ce dont ils nous ont privé... Toi, Hannah, et la petite, vous vous en souviendrez toute votre vie. J'ai fait ce qui était nécessaire, avec Andy. Et plus encore. Je ne laisserais plus personne te faire le moindre mal. A commencer par moi. Si tu ne veux plus qu'on fasse l'amour, je respecterais ça. Si tu ne veux plus que je te touche ou que je te masse, je ne le ferais pas. |
Je la pris dans mes bras.
| Je suis tellement désolé... |
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| Sujet: Re: The Road - Solveig & Philippe Ven 18 Jan - 2:27 | |
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| Sujet: Re: The Road - Solveig & Philippe Ven 18 Jan - 15:34 | |
| Quel genre d'homme étais je devenu avec le temps ? Ma femme me regardait comme si ce que j'avais fait était normal, comme si ce que ces hommes avaient fait avait nécessité autant de violence et de cruauté de ma part. Elle était la victime, je n'avais pas à la juger. Je ne m'en voulais pas pour autant de ce que je leur avais fait subir. J'en venais simplement à me demander à quel moment j'avais perdu cette humanité qui semblait tant me faire défaut aujourd'hui. Désormais, il semblait que je sois capable de tuer sans scrupule, et pire encore, de provoquer l'indicible sans que cela ne m'empêche de dormir. J'imagine que c'était nécessaire lorsqu'on voulait survivre à ce genre d'épisode dramatique, quand on voulait sauvegarder sa propre raison. Je n'avais pas le droit de me laisser abattre ou de rester en arrière, la survie de ma femme ne tenait en grande partie qu'à moi seul. Je ne pouvais pas me permettre de ne pas être purement concentré sur elle, ou sur moi. Je devais penser à nous avant tout le reste. Et si cela impliquait de massacrer des types qui s'en prenaient à nous, je signais tout de suite. Alors que le monde partait en lambeaux, il fallait faire un choix. J'avais fait le mien, qui signifiait que je serais prêt à tout pour nous protéger. Torturer à mort des gens qui avaient voulu nous faire du mal entrait dans le cadre de cette décision. Laisser libre cours à la vengeance était parfois important pour ne pas perdre pied. Je n'avais pas fait ce qui avait été purement et objectivement nécessaire. J'avais fait ce que j'étais sensé faire, et ce pourquoi j'étais fait. Mais ce qui me faisait parfois douter, c'était ce regard attentif que me portait Solveig. Comme si ce que je faisais était normal, rationnel, alors que ça ne l'était pas. Je n'avais jamais imaginé dans ce cauchemar, que même en préservant un maximum ma femme des atrocités de notre nouvelle existence, elle perdrait tout de même très rapidement toute innocence à propos de la mort d'autrui. Je la laissais venir contre moi pleurer contre mon épaule quelques minutes encore, alors que j'étais présent pour elle, présent pour la consoler. Je la laissais reprendre son souffle, alors que j'étais de mon côté assaillit des visions et des sensations nées de ce fameux soir, quand j'avais laissé place à l'horreur dans mon cœur. Solveig parvint à se calmer d'elle même et sécha ses larmes d'un revers de la main. Ma femme posa son front contre le mien, synonyme d'une certaine proximité que nous retrouvions, et m'embrassa doucement. Je ne la repoussais pas, et je partageais ce fugace baiser avec elle.
Alors, elle me répéta ce qu'elle avait déjà dit à demi mots à plusieurs reprises. Elle voulait que je ne me sente pas forcé d'être près d'elle ; elle ne voulait pas que je me sente bloqué par une retenue qui m'empêcherait de la rejoindre. Elle voulait que tout ce qu'il se passe entre nous soit sincère et ne soit aucunement entravé par quoi que ce soit. En bref, Solveig voulait que ce qu'il se passe entre nous à l'avenir soir librement consenti et que cela ne nous fasse pas nous sentir coupable par la suite. Je ne pouvais qu'être d'accord avec cette proposition. Je souris alors qu'elle se perdait elle même dans ses propres mots. Je pris sa tête entre mes mains et la forçais à venir lire dans mon regard.
| Je ne me sens pas obligé, pour rien de tout ça. Tu es ma femme. Je t'aime toujours et je te désire encore, peu importe ce qu'il s'est passé. Je ne peux pas garantir que j'accepte tout de suite ce qui a pu se passer, que je puisse l'oublier. J'essaie juste de faire avec, et de me consoler de la chance que je t'ai toujours toi. En vérité, je n'étais pas convaincu de cette chance avant que tout ne vire au cauchemar. Maintenant, je sais avec certitude que je n'ai confiance qu'en toi. Peut être que les choses ne seront plus comme avant entre toi et moi. Mais je ne me sens prisonnier de rien quand mes mains détendent tes épaules. Et je ne me sens pas non plus empli de dégoût quand je fais ça. |
Je l'embrassais, doucement d'abord, plus profondément ensuite. Je maîtrisais la fièvre passionnelle que je nourrissais pour ma femme, empêchant ce baiser d'aller trop loin, mais mes mains vinrent se positionner de part et d'autres de son flanc. J'arrêtais au bout de quelques longs instants que je savourais.
| On n'est pas tirés d'affaire à tous points de vue. On est ici, on a du mal à avancer de concert, et on est cernés par des monstres. On n'a presque plus de vivres, et les munitions vont en se raréfiant. Mais quand je suis là avec toi, même si ce n'est que pour cinq minutes, je suis bien. |
L'étreignant de nouveau pour l'attirer vers moi, je réfléchissais. Déjà parce qu'il fallait qu'on fasse le point sur notre situation, mais aussi parce que cela m'empechait de réfléchir au corps de ma femme, que j'avais plus approché en quelques instants qu'en deux mois de temps.
| Tu sais... Je me demande si on devrait pas vraiment essayer de retrouver d'autres survivants à Atlanta. Après tout, ceux qui ont survécu jusque maintenant sont capables de continuer, et on survivra peut être suffisamment longtemps pour pousser un peu plus tard plus au sud. |
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| Sujet: Re: The Road - Solveig & Philippe Dim 20 Jan - 0:07 | |
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| Sujet: Re: The Road - Solveig & Philippe Dim 20 Jan - 22:08 | |
| J'avais raison. Je ne pouvais pas dire le contraire ; je sentais dans mes tripes que j'étais sur la bonne voie avec mon épouse, et que j'avais bien fait de faire cette démarche compréhensive, avenante, pleine d'ouverture en tous cas. Ce qui me semblait le plus logique, c'était que j'aurais dû faire ça depuis bien longtemps, que je devais faire cet effort en amont. C'était quelque chose d'assez viscéral ; je le sentais dans mes tripes. Comme si j'avais fait quelque chose de particulièrement bien, et que j'attendais sans le savoir depuis bien longtemps. Le plus étonnant, c'était que j'avais cru déceler quelque chose dans le regard de Solveig, et que j'avais aussi senti son corps s'emballer à mon contact. J'avais senti quelque chose, mais quoi ? Elle m'avait repoussé quelques minutes plus tôt seulement. Solveig n'avait pas voulu que je continue de poser mes mains sur elle, que je la déshabille même sans avoir le sexe à l'esprit. Pourtant, quand je l'avais embrassée et que j'avais posé mes mains sur elle, c'était comme si cela avait déclenché quelque chose... Je me retrouvais finalement assez perturbé au milieu de toutes ces considérations, ne sachant pas trop à quoi m'en tenir... Parce que si je voulais être purement honnête, il fallait bien avouer que l'on avait déclenché bien plus qu'une réaction chez elle durant ce baissr échangé. Ca avait aussi éveillé des choses chez moi. J'aimais ma femme et je la désirais, mais pas au point de ce que nous connaissions à nos tous débuts... En tous cas, pas jusqu'à maintenant. Peut être parce que ni elle ni moi n'étions contraints. J'étais las et fatigué, mais je n'aspirais qu'à trouver un peu de réconfort dans ses bras, et pas la dispute et la colère. J'avais envie de Solveig maintenant, mais j'avais choisit de changer de sujet. Après tout, elle m'avait dit qu'elle ne se sentait pas prête à ce genre de choses, et je ne voulais en aucun cas la brusquer. Même si j'en avais très envie... Et cette idée germait en moi presque comme un cancer et gangrénait chacune de mes pensées. Nous n'avions plus eu de vrai moment à nous. Je ne parlais pas forcément de sexe ou de pulsions charnelles, mais simplement de moment d'intimités qui nous permettaient de nous retrouver. Je désirais cette proximité autant que je la désirais elle. La peur de la mort, l'angoisse que je ressentais, la fatigue et tout le reste, me donnaient encore plus envie de céder à cette pulsion, pour oublier un peu l'univers dans lequel nous vivions même si cela ne devait durer qu'un court instant.
J'avais plongé Solveig dans l'embarras. Bien sûr que rejoindre un groupe serait délicat pour elle, après ce qui nous était arrivé dans le dernier auquel nous avions fait partie. Je savais bien que pour elle, de son point de vue, cette décision ne pouvait qu'impliquer de nouveaux dangers, et de multiples problèmes à venir. Sans parler du traumatisme toujours bien présent... Le contact de ma femme m'électrisa à nouveau, alors qu'elle passait ses mains dans mon dos et qu'elle posait sa tête contre mon épaule. Je la sentais quelque peu apaisée, comme si ma présence la rassurait et lui permettait de réfléchir de façon claire et posée. De façon très pragmatique, ma femme me rappela les évènements de la dernière fois, mais semblait assez bien discerner les avantages. Quand elle me chercha du regard, j'accrochais le sien, comprenant qu'elle voulait me dire quelque chose d'important. Le fait qu'elle me rassure aussi vis à vis des autres hommes compta pour beaucoup dans le léger sourire plein de franchise et d'amour que je lui faisais. A ce stade, je ne savais toujours pas si je pourrais la pardonner un jour, si je pourrais aller de l'avant avec elle. Pour l'instant nous étions en vie, et c'était tout ce qui m'importait.
| Oui je pense pareil. De toute manière, je t'ai fait une promesse que je compte tenir. Si tu es menacée, j'agirais en conséquence. Même si cela doit nous utiliser nos précieuses munitions. Je t'en fais le serment, Solveig. Je ne te demanderais pas de faire le linge ou ce genre de conneries. Sauf la bouffe, quand tu le voudras bien. Ce que je fais est infect. Pour le reste... Je ne peux pas te mentir. C'était allé très loin, et ça m'a beaucoup affecté. Je ne contre pas tes raisons, il faudra simplement que tu comprennes si je garde parfois mes distances avec eux, moi aussi. Et autre chose. Je te crois, quand tu me dis que ce n'était qu'une erreur. Maintenant, j'attends de voir avec le temps comment tu comptes la réparer, cette erreur... | dis je en souriant pour la taquiner
Au fond de moi, j'étais toujours profondément blessé de son geste. Rien que d'en parler, je me sentais encore plus las et fatigué. Désespéré aussi, et ça me piquait les yeux tous ces sentiments si intenses mais si douloureux. La belle m'embrassa et je répondais doucement à son doux baiser. Quand elle interrompit le contact, c'était pour me rappeler la date. Je réfléchissais un instant, alors qu'elle commençait à s'éloigner. Je la rattrapais par la taille, l'attirant contre moi. Nous étions collés de manière très serrée, très intime. Et pas sans connotation intime... Je l'embrassais dans le cou, avant de reprendre.
| On peut le faire ici alors. Je pourrais sortir chercher à manger, et toi tu garderais notre fort alamo en sécurité. Je pourrais essayer de te cuisiner quelque chose, et de nous dégotter une bouteille. |
L'avoir ainsi près de moi, collée contre moi... Je baissais la tête et fermais les yeux un instant, incapable de me concentrer. Je l'embrassais à nouveau sur l'épaule.
| Excuses moi, je sais que c'est pas le moment, que c'est pas le moment mais... J'ai très envie de toi. Depuis qu'on s'embrasse. J'avais oublié à quel point ça pouvait me manquer. Mais maintenant qu'on peut se poser deux trois nuits, j'ai envie de profiter de toi. On n'a eu que de trop rares moments pour nous. Je sais que t'es pas prête. Mais quand t'en auras envie aussi... J'aimerais beaucoup qu'on refasse l'amour. |
La formulation était maladroite, presque naïve et imbécile. Mais il fallait dire que nous avions promis d'être honnetes l'un envers l'autre. Et après tout, nous venions de traverser six mois d'enfer sur terre, sans parler d'un divorce à l'état préliminaire avant ça. Je ne pouvais pas juste lui sauter dessus.
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| Sujet: Re: The Road - Solveig & Philippe Mer 23 Jan - 0:07 | |
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| Sujet: Re: The Road - Solveig & Philippe Mer 23 Jan - 14:33 | |
| Je ne pris pas ombrage de comment pu réagir Solveig à mes paroles. Il me semblait clair qu'elle était tout ce qu'il y avait de plus sincère et ça me faisait du bien de la voir rire. Et puis bon, on ne pouvait décemment pas être la personne la plus douée en plus de choses qu'il n'en était prévues à l'origine. Moi, je n'étais jamais bon que dans des choses qui incluaient la souffrance et la mort. C'était triste comme constatation, ce n'était pas la chose la plus joyeuse qu'il m'ait été donné de faire. Mais si je devais être honnête avec ma femme, je me devais aussi de l'être avec moi même. Je n'avais pas le droit de jeter la pierre à Solveig. Je l'enviais beaucoup. Elle était douée dans de nombreux domaines qui n'impliquaient pas la mort ou la souffrance des autres, et même si elle pouvait voir ça à l'occasion comme un défaut, ce n'était absolument pas le cas au final. C'était sa première qualité même. Il convenait bien d'indiquer que je l'enviais beaucoup là dessus. Parfois, j'aimerais moi aussi etre capable de faire d'autres choses... Mais je n'y arrivais pas. Il avait fallu que je le déduise un bon moment avant ; je n'avais aucun talent pour la paix. C'était bête et stupide comme constatation, mais qu'y pouvais je ? L'avantage, c'était que c'était mes talents qui nous avaient en partie permis de survivre jusqu'ici. Savoir reconnaître un terrain, évaluer les menaces, les voies d'accès ou de fuite, la temporalité des nombreux trajets effectués... le tout était plutôt important, sans parler du reste. Adresse au tir, endurance, préparation des avancées... Tout était si important. Mais je ne négligeais pas pour autant les compétences de mon épouse. Savoir bien faire cuire la viande, arranger des plats qui permettaient de tenir la route avec presque trois fois rien, sans parler de l'attention qu'elle portait à notre hygiène de survie... C'était aussi primordial que tout ce que je pouvais nous apporter en règle générale. Je ne savais pas à quoi pensa Solveig juste après, mais rien de plaisant de toute évidence, puisque son sourire se ternit bien vite. Ma petite plaisanterie semblait bien avoir fait long feu. Mon sourire s'écorna à son tour, alors que je me rendais compte que je pouvais toujours aussi facilement blesser mon épouse. J'écoutais alors ce qu'elle avait à me dire, alors que presque immédiatement, je la sentis se tendre.
Cela me tendit à mon tour et me crispa ; j'avais bien peur de comprendre déjà où elle voulait en venir. Envie de moi, de l'amour pour moi. Mais. Parce qu'il y aurait toujours un mais entre nous. Cela me mit en rogne. Pas contre Solveig, mais contre nous même. Nous étions le couple le plus emblématique de tous les rendez vous manqués possible dans une histoire sentimentale. Toujours ce putain de mais qui foutait tout par terre. Comprendre ma femme n'y changeait rien, je ne lui en voulais pas, mais je ne pouvais pas non plus accepter que mon premier pas soit ainsi repoussé, ou ne tarde pas à l'être en tous cas. Je l'écoutais. Je soupirais doucement, le visage marqué d'un sourire triste.
| Ces connards nous ont vraiment tout pris. Je m'en veux vraiment de ne pas être arrivé plus tôt. Je m'en veux aussi de ne pas savoir suffisamment te rassurer. Je ne t'en veux pas. Je sais ce que tu as subit, je ne l'ai jamais fait ou subit mais partout où j'ai dû me rendre quand j'étais en service actif, j'ai pu voir chez plein de femmes, voire d'enfants, ce que ça cause chez les victimes. Je n'insisterais pas. Je ne veux pas te forcer la main, que tu te sentes obligée, et que cela ne nous ferme définitivement l'un à l'autre. J'attendrais. On verra bien de toute manière de quoi demain sera fait, inutile de faire des plans sur la comète. |
Je la quittais pour l'attirer dans la chambre par la main. Lachant sa main, je pris son écuelle et la vidais sur le petit plat sur le réchaud, le rallumant.
| Il faut qu'on mange un peu, sinon on va continuer de s'affaiblir. Et c'est pas parce qu'on ne fera rien ensemble que ma proposition d'anniversaire tombe à l'eau. Si on perd tout ce qui nous définit, on va vite devenir fous. Manges un peu, Solveig. Ensuite on pourra aller se coucher et profiter d'un vrai lit, ça nous changera de nos nuits précédentes dans ces bagnoles abandonnées. |
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| Sujet: Re: The Road - Solveig & Philippe Dim 3 Fév - 1:36 | |
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| Sujet: Re: The Road - Solveig & Philippe Dim 3 Fév - 20:43 | |
| Je savais bien que les choses étaient compliquées et dures à vivre pour tous les deux. Il n'y avait en aucune façon le moyen d'échapper aux démons qui nous pourchassaient depuis longtemps maintenant ; nous n'étions jamais très éloignés de notre point de rupture, et nous devions également faire très attention au moindre geste et à la plus petite parole. Il me semblait que j'avais réussit à gagner un peu en confiance vis à vis de ma relation avec Solveig. Certes, ce soir encore nous avions plusieurs fois frôlé la catastrophe. Plusieurs fois, nous en avions été réduits à nous disputer, à être à deux doigts de craquer. Mais j'avais enfin réussit à me montrer plus fort que d'ordinaire, et j'avais aussi réussit à prendre sur moi pour éviter que cette succession de petites crises ne dégénère tout à fait. J'avais vu mes avances repoussées ; je ressentais le besoin pressant, la pulsion irrésistible, de faire l'amour à ma femme. J'avais envie d'elle, et ce désir traduisait toute la tension que je ressentais, toute l'horreur que nous avions vécue, et le paradis que je n'avais su atteindre pour m'éloigner de l'horrible réalité quotidienne. Tant pis. L'important, c'était que malgré tout nous avions pu sauvegarder cette nouvelle cohésion dans notre couple, cet élan salvateur qui nous avait rapprochés ce soir. Au diable le désir charnel ; cela faisait bien longtemps de toute manière que je n'avais plus l'habitude de la proximité du corps d'une femme, et pas plus de celui de la mienne. Je gardais le silence et le regard perdu dans les petites flammes du réchaud alors que Solveig mangeait difficilement le contenu de son écuelle. Au moins reprenait elle des forces... J'écoutais ses paroles. Entendre ma femme dire qu'elle prenait le premier tour de garde était très étrange. Cette femme assez menue, très belle et toujours assez soignée malgré les circonstances, qui savait pertinemment ce qui l'attendait ; devoir veiller, la peur au ventre, et peut être tuer des horreurs qui en auraient après nous. Ca avait un côté déroutant, terrifiant, mais aussi terriblement sensuel. J'aimais cette « nouvelle » femme, plus fragile et plus forte, cette guerrière et cette survivante de première. J'hochais la tête à ses paroles, formulant silencieusement mon acquiescement, savourant son baiser et prenant sa main pour me relever.
Je la laissais seule un instant pour changer les draps du lit, tandis que j'allais dans la salle de bain. Tournant le robinet, je constatais qu'il n'y avait plus d'eau. Ce n'était pas une surprise ; il n'y avait plus d'électricité, donc les pompes ne devaient plus fonctionner non plus. Logique. Et personne dans cette maison n'avait pu laisser couler l'eau dans la baignoire au début de la crise, pour en conserver un maximum. Débouchant une bouteille d'eau que nous avions trouvée, j'économisais son contenu, me lavant intégralement au gant de toilettes. Dans la faible lumière de la pièce, je constatais le tribut de notre périple sur mon corps. J'étais contusionné et griffé à un grand nombre d'endroits, sale à d'autres. Je me lavais, passant le gant humide sur chaque parcelle de ma peau. Cela me prit un petit moment, et lorsque j'eus terminé, je me rhabillais avec les nouveaux vêtements. Avoir un caleçon propre faisait du bien, sans parler de chaussettes sèches. Le pantalon que j'enfilais était en tissu épais, pratique pour marcher, et j'enfilais un T-shirt et un pull noir par dessus. J'allais me coucher, mais tout habillé. Je n'avais juste pas gardé mes effets « militaires » de prise ; la veste camouflée et les cartouchières prises sur un mort. Quand je revenais, Solveig me sourit et je répondais à son chaste baiser et à son étreinte.
| Je compte sur toi pour m'en faire un résumé. Merci, beauté, je vais essayer de dormir un peu, et après ce sera ton tour. |
L'embrassant une dernière fois, j'allais me mettre sous la couette dans le lit. Je n'étais pas en sécurité, désarmé et pas totalement habillé, et mettant en jeu la sécurité de ma propre femme. Pourtant, la fatigue eut vite raison de moi... Et ne me réveillais quelques heures plus tard, peu avant l'aube qu'on voyait déjà pointer à l'horizon. Grommelant dans ma barbe et me maudissant moi même, je me redressais immédiatement, plus serein, détendu et dispo que jamais en au moins deux mois. Je me levais et allais voir Solveig. Poussant doucement la porte de la chambre pour ne pas l'effrayer, je vins vers elle et la prit dans mes bras, la massant délicatement pour ne pas réveiller chez elle ses peurs de contacts physiques, pour finir par l'embrasser sur le cuir chevelu
| Je suis tombé comme une masse, t'aurais dû me réveiller ! Tu dois être morte de fatigue. Tu vas aller te coucher, et tout de suite. Je vais prendre le relais, et si les choses sont suffisamment calmes dans la rue, je pourrais partir en reconnaissance à ton réveil. Viens par là toi, je vais pas te laisser le choix. |
Je l'attirais contre moi, pour la prendre par surprise et la porter dans mes bras. Enfouissant ma tête dans le creux de son cou, je la chatouillais doucement avec ma barbe, la couvrant de baisers avant de la déposer dans le lit. Là, je restais immobile un instant, la belle toujours dans mes bras mais allongée.
| Je t'aime, chérie. |
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| Sujet: Re: The Road - Solveig & Philippe Mer 8 Mai - 17:34 | |
| Sujets inactifs, déplacés dans la corbeille. Vous pouvez toujours me contacter, je supprimerais mon message et replacerais le sujet où il étais. |
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| Sujet: Re: The Road - Solveig & Philippe | |
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| | | | The Road - Solveig & Philippe | |
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