LET'S HAVE SOME FUN #featRyan

LET'S HAVE SOME FUN

A Ellia, les activités s'avèrent plus nombreuses qu'à l'extérieur. En temps de survie, ce n'est pas ce qui prime, et Naël le comprend, s'y plie même à défaut de l'accepter pleinement. Depuis qu'il est arrivé à Ellia, et qu'il a été libéré de la cage dans laquelle on l'avait d'abord placé, puis considéré comme "passable", il ne pense plus qu'à une chose : retrouver un semblant de normalité. Finalement, il aime bien les idées de Vance. Il ne cautionne peut-être pas, dans le fond, toutes ses méthodes, mais il approuve l'idée générale de ce village. A savoir, reconstruire une société plus ou moins "normale" pour permettre à ceux qui ont survécu jusque-là de vivre de nouveau dans une quiétude toute relative et, finalement, propre à chacun. Il l'approuve parce qu'il a très envie d'être de nouveau en confiance, d'avoir un chez lui. Faut dire qu'il n'a plus eu cette opportunité depuis sa pré-adolescence... Et vivre comme avant, dans sa voiture et sur les routes, n'est juste plus envisageable. A la fois pour les rôdeurs qui traînent et menaceraient sa sécurité à tout instant, mais aussi pour les survivants qui se font si rares qu'il pourrait bien ne plus jamais croiser âme qui vive. Autant dire que, pour un bavard sociable comme lui, c'est juste impensable. Alors, à Ellia, il se sent finalement comme un poisson dans l'eau. Qui l'eût cru ? Pas lui, en tout cas ! En plus de cela, on l'a nommé serveur au café-restaurant et il ADORE ce job. C'est un peu comme s'il apprenait lui-même à se connaître, en fait. Il se découvre de nouvelles passions, à défaut de pouvoir jouer de la guitare comme autrefois - même s'il ne s'en prive pas dès que l'opportunité d'emprunter celle de la réserve d'Ellia se présente -. Et sa passion actuelle, c'est de servir les personnes qui viennent manger ou boire un café - voire un thé pour certains hein - sur son lieu de travail. Avouez que ça présente bien, dis comme ça ! Lui qui n'en a pas l'habitude - d'avoir un métier stable, de se créer un petit "réseau"- ne peut qu'en profiter pleinement et savourer tout cela comme jamais. Mais, parce que oui il y a forcément un mais, il finit quand même souvent par tourner en rond. Tel un lion en cage, le Naël frivole et désireux de vivre tout un tas d'aventures et de s'éclater en quasi permanence ne tient pas en place. En cette fin d'après-midi, il se promène dans la ville telle une âme en peine. Les mains dans les poches, il shoote dans plusieurs cailloux. Vu de l'extérieur, on dirait sans doute un gamin... Et il ne serait pas faux de prétendre que c'en est un : c'est le cas. Naël n'a pas grandi comme la plupart des personnes alors, forcément, il se "rattrape" maintenant. En boudant parce qu'on l'empêche d'être aussi libre qu'il le voudrait. En pestant parce qu'il n'y a pas suffisamment d'activités mises en place ici, à Ellia. Soudain, ses yeux s'illuminent. Il vient de les poser sur une jeune femme non loin de là. Elle a l'air d'encore plus se faire chier que lui... Autant dire qu'elle atteint donc un niveau indécent de ce côté-là. Sitôt aperçue, sa décision est prise : Naël s'approche d'elle à grandes enjambées, libérant se mains et les laissant sortir à l'air libre. Finalement, il se poste devant elle. Commençant par quelques mouvements de tête, le jeune homme finit par se laisser emporter par la musique qu'il se crée dans sa tête, et fait une véritable chorégraphie là, devant elle. Sans musique. Le pire, c’est sans doute qu’il a tout du gars dégingandé qui essaye de bouger son corps, ses bras et ses jambes sans trop savoir quoi en faire. Naël, trente-six ans révolus et quinze d'âge mental. Le seul, l'unique.

You kill or you die or you die and you kill. † the walking dead.

Ryan

Let’s have some fun

Encore une journée à Ellia et encore une fin d’après-midi qui pointe le bout de son nez alors que Ryan n’a toujours pas la moindre idée de comment se tirer en douce d’ici avec Leïla. Non parce que concrètement, utiliser le tracteur sur lequel elle a bossé aujourd’hui au garage pour défoncer une palissade et se faire la belle, ce n’est pas vraiment ce qu’on peut qualifier de discret pas vrai ? A force de trainer dans le camp à la recherche d’une inspiration soudaine, la texane finie par arriver près de la ferme et s’arrêter non sans un long et profond soupir. Une ferme ! Il fallait qu’elle en arrive à déambuler jusqu’à cette putain de ferme qui a le principal défaut de ne pas être celle de ses parents, dans laquelle elle a grandi et surtout qui s’est transformé en Fort Ewans comme ils l’ont surnommé depuis le début de la zombie-calypse… Bordel, ce qu’elle ne donnerait pas pour y retourner sérieusement !

Epuisée par toute cette situation, Ryan finit par s’asseoir dans un coin, observant les dernières personnes qui étaient encore en train de bosser dans les environs mais sans les voir. Vous savez, ce moment où on pense que vous regardez – voire même que vous fixez – quelque chose ou quelqu’un alors qu’en fait, votre regard est juste complètement vide et votre esprit totalement ailleurs ? Bah là, c’était pareil pour Ryan. Elle qui est la plus patiente de son couple, et de loin, était en train de commencer à perdre patience dans ce camp dans lequel elle se sent piéger. Oui bien sûr, elle pouvait parfaitement comprendre que certaines personnes appréciaient cet endroit. Mais honnêtement, si on lui demandait de choisir entre le ranch Ewans et ici, elle choisirait le ranch sans la moindre hésitation. Au moins, elle avait décidé d’y être là-bas, contrairement à ici… Mais bon, ruminer tout ça n’allait pas l’aider à trouver un plan pour s’enfuir avec sa femme.

Après un nouveau soupir, elle finit par détourner le regard des derniers travailleurs. Son regard se posa alors sur un jeune homme qui était en train de s’approcher à grands pas d’elle. Ok, qu’est-ce qu’il voulait celui-là au juste ? Oui, Ryan est particulièrement sociale d’habitude. Mais là, elle n’avait pas vraiment envie qu’on vienne l’emmerder pour que dalle. Elle se préparait mentalement à envoyer bouler ce pauvre garçon qui venait de se planter devant elle quand… Bah quand il la prit littéralement de cours. Elle qui s’attendait à l’entendre blablater sur elle ne sait quel sujet, voilà qu’il se mettait simplement à bouger la tête en suivant un rythme imaginaire. D’abord surprise, un léger sourire amusé finit par faire son apparition quand l’inconnu se mit à danser devant elle, à la manière d’un pantin complètement désarticulé et ne sachant pas quoi faire de son corps. Mais si, vous savez, comme les gens qui ont grandit d’un seul coup et super vite et qui se cognent partout ou ont l’air de ne pas maitriser complètement leur corps. Au final, et au fil de la danse improvisée, le simple sourire amusé se transforma en éclat de rire de la part de Ryan qui ne s’était vraiment pas attendue à ça.

- Ok, j’ai deux questions, finit-elle par demander à l’inconnu une fois qu’il eut terminé sa petite danse. Un, qu’est-ce que t’as pris ? Et deux, est-ce qu’il t’en reste ?

LET'S HAVE SOME FUN

Le sourire, sur le visage de la jeune femme, Naël l'a bien vu. Il ne l'aurait raté pour rien au monde, que voulez-vous ! Il ne s'arrête pas pour autant de danser. Il compte bien aller au bout de son idée. Et ouais, même sans musique la durée de ce truc lui semble tout à fait prête dans sa tête. Il sait quand et comment ça va s'arrêter. Sur une espèce de petit tour sur lui-même qui s'achève par une semi-révérence. Lorsqu'il se redresse, essoufflé, il peut de nouveau constater le sourire sur le visage de cette femme. Et lui aussi sourit d'ailleurs mais c'est gravé sur sa tête alors cela n'a rien d'étonnant. Ce qui l'est plus, c'est cette danse improvisée pour la jeune femme. Sûr qu'elle ne s'y attendait pas, et son rire le prouve bien ! Naël décide de lui répondre tout en simplicité. Pas de jeu de mots foireux pour une fois, juste la réalité brute. « Je n'ai rien pris... Et non, je n'ai plus rien. » Sourire charmeur en insistant bien volontairement sur le plus. Parce qu'il avait... Il y a longtemps. Dans une autre vie. Bien avant l'épidémie et même encore bien avant ça. Mais bref, sa danse - pas si petite - l'a bien épuisé, alors Naël décide de s'asseoir à ses côtés. Tant pis si elle n'avait pas envie d'avoir de visite, l'idée d'avoir réussi à la faire sourire, et même rire, lui fait dire qu'il peut bien se permettre de rester un peu. Il est relou le Naël, mais en général on apprécie sa compagnie. Notamment parce qu'il est drôle, voire même très drôle et ce n'est pas que lui qui le dit !

Quelques secondes s'écoulent sans que Naël n'ajoute quoi que ce soit. Là, tout de suite, il a besoin de reprendre son souffle. C'est qu'il s'encroûte bien comme il faut depuis qu'il est à Ellia. Alors le moindre petit exercice le met à bout. D'ailleurs, il finit par littéralement se laisser tomber en arrière, les bras bien étendus au-dessus de sa tête et le souffle encore un peu erratique. « Je voyais que t'avais l'air déprimé alors je me suis dit que j'allais faire ma B.A. du jour... C'est désormais chose faite ! » Parce qu'elle aura beau essayer de prétendre le contraire si ça lui chante : Naël a bien vu qu'elle était de meilleure humeur, maintenant qu'il est là. Maintenant que, selon le point de vue du commun des mortels, il s'est bien ridiculisé. Pour lui, ce n'était qu'une petite aventure de plus, une à ajouter à sa liste déjà très longue. Ce n'est rien. Rien de grave en tout cas. Il ne va pas en mourir, et n'en gardera que le positif. « J'espère quand même que tu te joindras à moi la prochaine fois, hein ? A deux, c'est encore plus rigolo. » Ouais, il parle comme un gosse. Et alors ? C'EST un gosse, le Naël. Il n'était déjà pas bien mature avant que l'épidémie ne chamboule les vies de chacun et de chacune... Et, comble de la bizarrerie, cela n'a fait que s'empirer avec l'apocalypse. Et non, faut pas chercher à comprendre. Naël lui-même a abandonné depuis longtemps. Quoi qu'il ne se pose pas du tout la question en réalité.

You kill or you die or you die and you kill. † the walking dead.

Ryan

Let’s have some fun

Franchement, Ryan ne s’était absolument pas attendu à ce genre de spectacle quand elle s’était isolée pour réfléchir un peu. Mais bon, elle ne s’en plaignait pas, au contraire. C’était le genre de chose qui la faisait rire et elle était bien contente de voir que quelqu’un avait réussi à garder assez de légèreté avec tout ce qui arrivait depuis 6 ans pour pouvoir faire ce genre de chose totalement à l’improviste. Et devant une parfaite inconnue qui plus est !

Le jeune homme finit par s’installer et elle se contenta de sourire d’un air entendu quand il insista bien sur le plus dans sa phrase. Elle avait très bien compris ce qu’il voulait dire et ne voyait pas trop l’intérêt d’insister sur cette histoire. C’était déjà bien qu’il arrive à en parler comme ça, à une inconnue, et qu’il ait réussi à s’en sortir, donc pas besoin de faire tout un flan là-dessus, pas vrai ? Mais voilà qu’il lui disait déjà qu’il l’avait trouvé déprimée, seule dans son coin, pour justifier sa petite danse improvisée.

- Déprimée ? Carrément ? J’étais juste perdue dans mes pensées en fait, sourit Ryan avec encore un léger rire amusé dans la voix. Mais c’est pas grave. On valide quand même la B.A. Mais c’est bien parce qu’elle était fun, attention hein ?

Plaisanta encore une fois la texane. Mais bon, elle notait quand même dans un coin de sa tête qu’apparemment, elle avait l’air déprimée quand elle se mettait à réfléchir à leur situation à Leïla et elle. Même si c’est vrai qu’en y pensant, il y avait de quoi déprimé un peu en réfléchissant à ça. Mais c’était un autre débat ! La voix du jeune homme la tirait déjà de ses pensées pour lui demander si elle se joindrait à lui pour sa prochaine danse.

- Mais avec joie. Par contre, je sais pas si j’ai encore autant le rythme dans la peau que toi. Ça fait un moment que j’ai pas fait la fiesta. Je veux dire, même avant que le début de tout ça.

Continua-t-elle, toujours avec le sourire. C’est vrai qu’elle avait été quand même bien fêtarde durant ses études. Même un peu après en fait. Mais elle avait fini par se calmer un peu quand les choses étaient enfin devenues sérieuses et officielles entre Leïla et elle. L’iranienne n’était pas trop trop fiesta donc la texane avait dû s’adapter et faire quelques compromis. Mais bon, elle ne le regrettait pas vraiment quand elle voyait ce que ça lui avait permis d’avoir en contrepartie.

- Et ça te prend souvent de faire ce genre de chose là ? Ou c’est un privilège que je viens d’avoir ?

Pas qu’elle s’en plaignait encore une fois. Mais là, il fallait dire que c’était sa curiosité qui avait pris le dessus. Parce que clairement, les personnes comme ce jeune homme, qui gardait encore suffisamment d’humour et d’autodérision pour faire ce genre de chose étaient de plus en plus rare. Et ça faisait du bien de croiser quelqu’un comme ça.

- Au fait, moi c’est Ryan.

Se présenta-t-elle en tendant la main au jeune homme quand elle se rendit compte que depuis tout ce temps, elle ne l’avait toujours pas fait.

LET'S HAVE SOME FUN

Oui, oui, oui, déprimée. Exactement. Naël persiste et signe. Elle ne pourra pas lui faire croire le contraire, peu importe à quel point elle essaye. Elle dit qu'elle était perdue dans ses pensées, tout simplement. Naël hoche la tête lentement, les yeux légèrement fermés comme pour sous-entendre ouais c'est ça, je vois clair dans ton jeu. Dans le fond, qu'elle ait été déprimée ou non avant qu'il débarque... Peu importe. L'important, c'est que Naël est plus ou moins parvenue à son objectif. Même elle vient de le confirmer. Enfin, plus ou moins. Surtout, le jeune homme voit bien qu'elle a moins de difficultés à sourire, et c'est déjà un point pour lui. « Tant que le résultat est là, je me fiche bien du reste ! » D'avoir raison, tout ça. Etait-elle juste perdue dans ses pensées ou réellement déprimée ? Aucune importance. Ni maintenant, ni jamais ; cela ne changera rien à sa B.A., que Naël va mettre dans un coin de sa tête... Ou peut-être bien oublier d'ici quelques jours, en réalité. C'est presque monnaie courante avec lui. Et il ose espérer que la prochaine fois où ce genre de petite scène se produira, la jeune femme se joindra à lui. Bon, pour ça, faudrait quand même qu'ils aient de la musique. Que Naël se la passe en boucle dans sa tête et parvienne à danser dessus, c'est une chose... Mais il ne peut pas encore user de la télépathie pour lui faire entendre la même chose. Enfin, la réponse qu'on lui offre n'est déjà pas très encourageante pour une prochaine réunion de ce genre. « T'inquiète, c'est comme le vélo : ça ne s'oublie pas. La danse, on a ça dans le sang ! », s'exclame-t-il avec enthousiasme. Il est sûr et certain que ce sera bien plus réussi qu'elle ne semble se l'imaginer.

Et oui, il se projette déjà au point de, sans problème, les imaginer tous deux se trémousser au son d'une musique aussi vieille que l'apocalypse - si ce n'est plus -. De toute évidence, la jeune femme n'a pas encore compris à quel genre de phénomène elle avait à faire. Et, sans pouvoir s'en empêche, Naël lâche un petit rire. Pour mieux lui répondre ensuite : « Ben non... C'est récurrent chez moi. Désolée, ce moment n'était pas unique en son genre. Quoi que je ne danse quand même pas pour tout le monde. » Parfois, il fait d'autres pirouettes en tout genre. Cela lui vient comme ça, c'est selon son mood du moment sans doute. Bref, la jeune femme se présente comme étant Ryan, et Naël, tout sourire - comme toujours -, prend sa main dans la sienne. « Et moi c'est Naël. Naël Warrens. » Il ne serre pas bien fort sa main, et surtout pas longtemps parce que les survivants n'aiment plus vraiment ce genre de contact. Comme plus personne ne se présente par son nom complet en fait. Naël le fait malgré tout parce qu'il agit à l'instinct et il se trouve qu'à cet instant précis, il avait très envie de prononcer son nom de famille. « Et du coup, toi, ça t'arrive souvent de t'isoler de cette façon pour te perdre dans tes pensées ? » Petit haussement de sourcils pour bien lui faire comprendre qu'il ne croit toujours pas à son histoire. Elle était déprimée, au moins un peu.

You kill or you die or you die and you kill. † the walking dead.

Ryan

Let’s have some fun

En voyant la mimique que lui adressait le jeune homme, Ryan comprit très vite qu’elle n’arriverait pas à le convaincre qu’elle n’était pas en train de déprimer quand il était arrivé. Un peu plus et il allait presque la faire douter elle-même. Elle avait vraiment une tête de déprimer quand elle se mettait à réfléchir à la situation actuelle ? Mais il avait raison sur le fait qu’au final, seul le résultat comptait, et cela étira un peu plus le sourire de la texane. En continuant la discussion, ils en arrivèrent rapidement à l’idée que Ryan pourrait accompagner le jeune homme dans sa prochaine danse. Pourquoi pas après tout ? Mais Ryan le prévint tout de suite qu’elle était sans doute rouillée, n’ayant pas fait la fête depuis un moment maintenant. La comparaison au vélo fit pourtant rire Ryan, encore une fois.

- Et bah j’espère bien ! Comme ça on pourra faire un duo d’enfer toi et moi.

Finit-elle par lui répondre, acceptant ainsi la proposition du jeune homme. Après tout, si cela pouvait lui donner un prétexte pour oublier quelques instants la situation dans laquelle était le monde maintenant, elle prenait ! Et puis, avouons-le, elle avait toujours aimé danser. Bon, le problème serait qu’il faudrait quand même qu’ils fassent sans musique, ce qui risquait d’être un peu plus compliqué pour se synchroniser à deux plutôt que chacun de son côté. Roooh, ils trouveraient bien un moyen après tout. Et puis si jamais Ryan réussissait à réparer le vieux poste de radio qu’elle avait vu dans le garage, peut-être qu’elle arriverait à dégoter quelques CDs.

Apparemment non, le jeune homme ne venait pas de lui faire un privilège en dansant devant elle. Même s’il avoua presque tout de suite après que cela ne lui arrivait quand même pas si souvent que ça. Toujours amusée par la situation, la texane ne put s’empêcher de mettre une main sur sa poitrine en prenant un air de "olala, trop d’honneurs !" avant de se remettre à rire. A croire que ce jeune homme avait un don pour rendre le sourire aux personnes autour de lui. Et c’est vrai que maintenant qu’elle y pensait, Ryan ne s’en plaignait pas et trouvait ça plutôt agréable même. Peut-être qu’elle était vraiment en train de déprimer quand il était arrivé en fait…

Pour passer à autre chose, elle décida de se présenter, omettant sans même s’en rendre compte de donner son nom de famille. En fait, elle réalisa ça quand le dénommé Naël lui donna le sien. C’est vrai qu’elle avait perdu l’habitude de donner son nom de famille au cours des 6 dernières années. Déjà parce qu’elle avait passé la plupart de ce temps avec sa famille, donc qu’ils le connaissaient tous très bien pour en partager la moitié. En ensuite parce que par la suite, ce n’était pas comme si quelqu’un avait eu l’air de vraiment se soucier de connaitre son nom de famille. Est-ce que ça ferait bizarre du coup si elle donnait son nom de famille à Naël maintenant ? Genre "oups, j’ai oublié de te donner cette info" ? Elle n’eut pas vraiment le temps de savoir quoi faire que le jeune homme enchaîna presque aussitôt pour lui demander si elle s’isoler souvent pour penser, en reprenant ce ton de "je te crois pas du tout !". Ryan eut un léger rire avant de répondre.

- Vaste question en fait Naël. Mais c’est vrai que j’ai l’habitude de m’isoler par moment depuis que je suis gamine. Pour réfléchir ou juste chercher un peu de calme… Ça doit venir du fait que j’ai 4 frères et sœurs.

Finit par répondre Ryan avec un léger sourire. Merde, c’est maintenant qu’elle parle d’eux qu’elle se rend compte que sa famille lui manque vraiment. Ok, elle est avec Leïla et pas entièrement seule ici mais quand même… Après près de 5 ans et demi à vivre de nouveau tous ensemble dans le ranch familial pour survivre, cela fait bizarre de ne plus les voir tous les jours.

- Oh merde, mec ! T’as peut-être raison ! J’étais peut-être en train de déprimer un peu en fait.

Balança soudainement Ryan, mais en riant légèrement, à l’adresse de Naël en même temps qu’elle réalisait ça.

LET'S HAVE SOME FUN

Paraît que Naël est un peu timbré, quand il s'y met. Lui, il ne voit pas les choses ainsi. Il se dit plutôt que tous les autres dépriment et que lui... Et bien, que lui est joyeux. Voilà tout. Il n'y a rien de mal à ça, hein ? Tout comme il n'y a rien de mal à être un peu plus sombre parfois peut-être... Mais Naël ne mange pas de ce pain-là, contrairement à la jeune femme visiblement. Heureusement qu'il est parvenu à la dérider au moins un peu. Et non ça n'aurait pas été embarrassant qu'elle ne sourit pas, ne rit pas, ne fasse rien d'autre, alors que lui dansait jusqu'à l'épuisement pour ses beaux yeux. Il a hâte, en revanche, que cette situation se reproduise et que cette fois, elle se joigne à lui pour une danse enflammée. Ce serait quand même nettement plus amusant pour lui ! « Ouaiiiis », clame-t-il haut et fort en poussant le vice jusqu'à lever les bras en l'air, ceux-ci carrément agités par quelques soubresauts. Du Naël tout craché une fois de plus. Mais on ne change pas une équipe qui gagne. Il n'offre quand même pas ce privilège à tout le monde, et encore moins à tout bout de champ. Cela ne revêt pas non plus un caractère exceptionnel pour lui, et il n'hésite pas à le faire savoir à Ryan, qui vient de se présenter par ailleurs. Naël en fait de même, avant d'enchaîner aussi vite. En vérité, il s'agit plus d'un retour en arrière puisqu'il évoque de nouveau ce qu'elle faisait lorsqu'il est arrivé. C'est-à-dire se perdre dans ses pensées comme elle le dit si bien. Evidemment, il arbore au passage un petit air pour lui faire comprendre qu'il n'est toujours pas dupé. Qu'elle le veuille ou non, elle affichait un air déprimé. Il n'est pas passé à côté, et il a beau être un peu con-con sur les bords, il n'en reste pas moins que c'est le genre de chose qu'il repère.

La jeune femme lui répond, et Naël hoche la tête lentement. A vrai dire, il arbore un air on ne peut plus sérieux - et qui a toujours l'air suspect chez lui parce que c'est on ne peut plus inhabituel - et joint ses mains au niveau de son ventre. Tout le sérieux du monde, une fois de plus, collé au visage. Vu de l'extérieur, la situation pourrait tout à fait ressembler à un rendez-vous chez la psychiatre d'Ellia. A la différence près que Naël est loin, très loin, d'être un psychiatre... Et que Ryan sous-entendait, jusque-là, ne pas en avoir besoin. A présent, elle vient de l'admettre : elle déprimait peut-être bien. L'expression du visage de Naël se transforme... Lentement mais sûrement. Au sérieux le plus insensé, se substitue bientôt un air tout bonnement béat. Oui, béat. C'est le terme le plus adéquat. Il est furieusement fier de lui, fier d'avoir deviné ce qui se tramait sous cette petite caboche qu'il ne connaissait pas il y a encore quelques minutes. « AH VOILA ! On tient le bon bout ! », qu'il s'exclame avec une fureur plutôt positive. Et oui, c'est étrange dis comme ça... Mais il n'y a pas de meilleurs termes pour exprimer sa façon soudaine de se comporter. « C'est souvent comme ça quand on se pose un peu trop, et qu'on laisse l'ennui nous gagner. Il y a peu de choses à faire ici, il est vrai - quoi que plus qu'ailleurs sans doute -... C'est pour ça qu'il ne faut pas hésiter à danser, et à ne surtout pas laisser chuter sa tension ! » Oui, Naël est fou. Mais au moins, lui ne déprime pas. Jamais. Parce qu'il ne laissera jamais ce genre de choses se produire. Il a trop besoin de sourire, de rire et de s'amuser pour ça. Et peut-être qu'il peut apprendre quelques astuces à Ryan pour qu'elle en fasse de même... Si ça l'intéresse, bien sûr.

You kill or you die or you die and you kill. † the walking dead.

Ryan

Let’s have some fun

Un nouveau rire s’échappa de la bouche de Ryan quand elle vit le jeune homme à côté d’elle se mettre à lever et agités les bras en l’air tout en criant victoire lorsqu’elle accepta de l’accompagner pour la prochaine danse de remontage de moral. Clairement, il faudrait qu’elle pense à présenter cet homme au prochain qui la traitera de folle, car il était visiblement un niveau au-dessus d’elle. Si ce n’est plus. Mais bon, il fallait bien avouer que la folie douce avait malgré tout pas mal d’avantage. Les deux finirent par se présenter et après un peu de bavardages, Naël ne tarda pas à revenir sur le fait que Ryan déprimait. Même si elle continua de le nier au départ, elle finit par admettre qu’elle était peut-être un peu en train de le faire sans s’en rendre compte. Et bien sûr, le jeune homme ne tarda pas à exprimer une nouvelle fois sa joie, tirant de nouveau un sourire amusé à Ryan. Décidément, il semblait être une vraie pile électrique remplie d’ondes positives. Mais bon, cela ne pouvait pas faire de mal au final. Aussi bien à Ryan qu’au camp en général.

- Et quoi ? Tu propose qu’on monte un club de danse à Ellia pour combattre la déprime ambiante ?

Plaisanta Ryan dans un rire une fois que Naël eut fini d’expliquer sa théorie sur le fait qu’on commençait à déprimer dès qu’on arrêtait de bouger. Commençant à se sentir un peu plus à l’aise avec Naël, la texane finit par pousser un soupir avant de s’allonger à son tour à côté du jeune homme. Un peu plus et on aurait presque pu se croire chez la psy.

- J’suis pas sûre que ce soit suffisant malgré tout nos efforts. Ok, ça peut faire oublier l’espace d’un instant tous ses problèmes mais je crois bien que le malaise est plus profond…. Si on regarde bien, j’suis clairement pas la seule dans le coin à déprimer. Et je suis loin d’être la pire en plus. J’ai juste une petite baisse de moral par rapport à certains !

Pendant un instant, elle pensa même à Leïla, qui entrait clairement dans cette catégorie de gens qui avaient perdu leur flamme, leur motivation en arrivant ici. Bon, pour certains, cela devait dater de bien avant leur arrivée mais Ryan n’avait aucune preuve de ça.

- Ou alors, faudrait rendre le club obligatoire au moins une heure par jour.

Enchaîna-t-elle presque aussitôt. C’est vrai qu’il n’y avait pas grand-chose à faire ici. On se laissait vite gagner par l’ennuie puis rattraper par ses pensées. Qui rappelaient d’ailleurs assez souvent ce qu’était devenu le monde en dehors des murs du camp d’Ellia… Et pourtant, Ryan était prête à presque tout pour passer de nouveau derrière ces murs et retourner auprès de sa famille. Un nouveau soupir de la part de la texane et elle décida de changer complètement de sujet avec Naël, n’ayant pas vraiment envie de tourner en rond sur sa possible déprime.

- Tu sais ce qui est très con là ? C’est qu’il fait pas nuit. J’suis sûre que là, de nuit, tu dois voir super bien les étoiles.

Un petit truc tout con mais qui faisait très bien son effet malgré tout la plupart du temps. Et puis, ça restait une activité comme une autre pour ne pas se mettre à déprimer, non ?

LET'S HAVE SOME FUN

Son laïus concernant la déprime qui arrive dès lors que l'on se pose un peu trop (et ne se laisse pas aller à quelques pas de danse pendant trop longtemps), Naël ne l'a pas travaillé au préalable. C'est quelque chose qu'il a dans la tête depuis un bon bout de temps, et qui est tout à fait naturel en fait. C'est du Naël tout craché. « Hum... Ce n'est pas une mauvaise idée », répond-il sobrement à sa proposition. Qui n'en était peut-être pas vraiment une à vrai dire... Mais que Naël prend en tant que tel. Parce que lui est tout à fait sérieux d'un seul coup. C'est sûr que cela ne s'est pas bien terminé (du tout) lorsqu'ils ont fait une tentative dans ce sens à la zone 51. Mais pourquoi rester sur un échec ? C'est justement l'occasion ou jamais ! C'est sur un regard filou (et sous-entendant quelque peu qu'il reviendra vers elle sur le sujet), que Naël cède et accepte qu'ils passent à autre chose. En terme de sujet de discussion bien sûr. Surtout qu'il est bien installé là, et que la jeune femme a visiblement décidé de le rejoindre. A son tour, elle s'allonge. Non loin de lui mais Naël n'y prête pas grande attention. Pas qu'elle ne l'intéresse pas ou quoi, juste qu'il se concentre sur ce qu'elle dit tout en regardant le ciel. Les nuages passent au-dessus de sa tête et il a toujours trouvé fascinant d'y chercher des formes. Sans pour autant le dire à voix haute, il est déjà suffisamment passé pour un fou aujourd'hui. Quoi qu'il s'en fout en fait, il est qui il est que ça plaise ou non. Le reste lui passe au-dessus.

« Vance ne pourrait pas imposer ça je pense... » Ce serait trop en plus de tout le reste. Il a amené tout le monde (ou presque) de force ici... Alors imagine s'il force chacun des habitants à danser au moins une heure par jour... Enfin, s'il essayait. Parce que c'est sûr que cela ne fonctionnerait pas. Quand il voit les coincés du cul qui se baladent dans cette ville... Naël se dit qu'il est normal qu'il se sente en décalage complet avec les autres. Il l'est. Ils ne volent pas au même niveau, ça c'est sûr et certain. « En tout cas, c'est sûr que tout le monde, ou presque, a le moral à zéro. Mais cette ville c'est quand même justement l'occasion de redevenir un peu plus ceux qu'on était avant... Quelle vie mène-t-on, à tirer la tronche tout le temps ou bien trop souvent ? » C'est qu'il est presque philosophe, le Naël ce soir ! Allez comprendre comment et pourquoi. Il n'est pourtant pas censé être le genre de personne à comprendre les autres, à tenter de les cerner et à essayer de remonter le moral des troupes. Loin de là. Mais que voulez-vous, il a changé en positif lui ! Il en faut bien certains. « Oh bah je sais où je retournerai dans quelques heures... » Tournant la tête vers elle, les sourcils froncés, Naël ajoute bientôt : « C'est quand même agréable, de pouvoir penser à regarder les étoiles, tu ne trouves pas ? » Le positif, voilà ce que Naël veut voir à Ellia avant toute chose. Bien qu'il ait, comme tout le monde, ses doutes et ses réserves. Logique.

You kill or you die or you die and you kill. † the walking dead.

Ryan

Let’s have some fun

Et voilà que Naël et Ryan commençaient à parler d’un projet de club pour faire danser les gens du camp au moins une heure par jour, histoire de combattre la dépression. Bon, d’accord, au départ c’était surtout une idée sarcastique pour la texane. Mais Naël avait l’air de le prendre au sérieux et quelque chose chez le jeune homme empêchait la brune de briser ses espoirs. Pourtant, quand le jeune homme évoqua le fait qu’Ellia était l’occasion de redevenir comme avant, la texane ne put se retenir.

- Pff, tu parles. Pour certains, c’est tout simplement impossible de redevenir comme avant.

Commença-t-elle d’un ton qui semblait à la fois blasé et à la fois désolé. Parce qu’elle-même était partagé entre ces deux sentiments, ne sachant plus vraiment quoi espérer du monde actuel. Mais à cet instant, ce fut comme si la texane venait d’ouvrir une vanne et elle ne put s’empêcher de continuer sur sa lancée.

- Sans même parler de tout ce qui est traumatisme, perte de quelqu’un ou autre, juste au niveau du quotidien. Regarde, rien qu’au niveau du boulot, tu sais dans quoi je bossais ? Dans le programme spatial de la NASA. J’fabriquais des robots pour explorer des planètes ou pour aider la vie dans les stations spatiales. Tu crois vraiment que j’pourrais refaire ça ici ? La seule chose qu’on m’autorise à bricoler aujourd’hui, c’est des bagnoles. Qui vont vite avoir un problème de carburant en plus. Et quand je leur propose de regarder pour transformer les moteurs en moteur à huile végétale, Monsieur Rabat-Joie, premier du nom, me dit non.

C’était facile de sentir la frustration dans sa voix. Elle avait toujours adoré son boulot. A une époque, elle avait même presque vécu que pour lui, avant de retrouver Leïla en tout cas. Ryan était quelqu’un qui aimait avoir un projet sur le feu, un problème qui semble impossible à résoudre comme mission sur laquelle travaillé. Ce boulot avait juste été un rêve éveillé pour elle. Bien sûr, aujourd’hui encore elle pouvait bricoler deux-trois trucs à droite à gauche. Mais comme elle venait de le dire, elle se retrouvait très vite limiter dans ces projets et bricolages, ce qui la frustrait au plus haut point. Ce genre de chose, c’était un peu sa façon à elle de s’exprimer après tout, de laisser libre court à ses pensées. Et on l’empêchait de le faire comme elle le voulait.

- Et sans parler du boulot, comment tu veux qu’on ait l’impression de vivre comme avant quand le grand chef fait tout pour séparer les familles ? J’suis mariée depuis 8 ans mais j’me retrouve à faire caravane à part avec ma femme alors qu’on est ensemble depuis 14 ans. Vive la normalité ! Et comment ça se passe pour ceux qui ont des gosses en plus ? Ils les séparent aussi de leurs parents ?

Oui, elle continuait à tout sortir, comme si maintenant que la vanne était ouverte, il était impossible de la refermer sans que tout ne soit dehors. Mais c’était quand même à ce moment précis qu’elle était réellement contente de ne pas avoir pu aboutir au projet d’avoir des enfants avec Leïla. Bon sang, qu’aurait été leur vie à ces gamins si elles les avaient vraiment eu ?. Au mieux, ils seraient encore au ranch de la famille Ewans, avec leurs grands-parents, oncles et tantes, à devoir apprendre à vivre sans savoir où étaient passées leurs mères, disparues du jour au lendemain après 6 ans de survie dans le ranch. Et au pire, oh oui, ils auraient été au camp avec elles. Mais séparés de leurs mères. Comme si une invasion zombie n’aurait pas suffit à les traumatiser à vie ! Comment pouvait-on imaginer élevé des gamins équilibrés dans ces conditions ?

- Et tu rajoute à ça les sorties qu’on pouvait faire. J’ai même pas le droit de bricoler une foutue radio ! Comment tu veux qu’on puisse espérer avoir un jour un cinéma, une bibliothèque, une boite de nuit ou un truc du genre ?

Même les distractions semblaient aussi interdites ici. Pas étonnant qu’il fallait qu’un inconnu vienne danser devant vous pour que vous riez enfin ! Il n’y avait aucune autre possibilité d’oublier où ils étaient et surtout pourquoi ils étaient là ! C’était du grand n’importe quoi !

- Logique qu’on tire tous la tronche ! On ressemble plus à un troupeau de moutons parqué sous les ordres d’un homme qu’on connait à peine qu’à la soi-disante ville utopique de survivants qu’ils veulent nous vendre à notre arrivée. Si c’était vraiment utopique, tu crois qu’ils auraient besoin de kidnapper les gens pour les faire venir ? Ou même de les empêcher de sortir d’ici pour aller chercher d’autres survivants qu’on pourrait connaître nous aussi ?

Acheva-t-elle enfin, ayant fini par déballer tout son sac, tout ce qu’elle pensait de cet endroit à ce pauvre Naël, qui avait juste chercher à lui changer un peu les idées. Enfin, presque tout en fait vu qu’elle se retint de justesse de ne pas comparer Ellia à un camp de concentration nazi… Ah oui, quand elle se lâche Ryan, elle ne fait pas semblant ! D’ailleurs, elle poussa un long soupir à la fin de sa tirade, comme si elle sentait un poids énorme se retirer de ses épaules. A croire que vider son sac comme ça lui avait fait du bien… Même si ça ne changeait pas grand-chose à la dépression omniprésente dans le camp. Mais bon, cela donnait peut-être à réfléchir à la raison de cette dépression ambiante.

Comme pour chercher à changer de sujet, elle en vint à parler des étoiles. Et Naël ne tarda pas à rebondir dessus. Si elle ne put s’empêcher de sourire quelques instants quand il avoua qu’il savait où revenir d’ici quelques heures, quand la nuit serait tombée, elle finit pourtant par le perdre assez rapidement. Le jeune homme venait tout juste d’évoquer le fait que c’était agréable de pouvoir penser à les regarder.

- Ouais…. Ça change un peu… Encore un truc qu’on pourrait faire si on était pas autant fliqué d’ailleurs…. Il se passe quoi d’ailleurs quand ils choppent quelqu’un qui respecte pas le couvre-feu ?

Finit par demander Ryan, se tournant elle aussi vers Naël, après s’être de nouveau laissé emporter par son discours rebelle enflammé. Peut-être qu’en fait, c’était ça le gros problème ici. Personne ne se sentait vraiment à son aise à cause de toutes les règles qui leur étaient imposés, tout comme leur séjour ici pour la plupart. Et du coup, tout le monde déprimait de ne pas pouvoir faire ce qu’ils voulaient.

LET'S HAVE SOME FUN

Si la jeune femme a l'air légèrement (OK, beaucoup) plus défaitiste et pessimiste que lui, Naël ne perd pas espoir pour autant. Cette idée de boîte pour danser (et se détendre) le botte bien et il finira peut-être réellement par plancher dessus. Quant à Ryan... Et bien, il n'est pas sûr de pouvoir réellement la détromper sur ce point qu'elle vient tout juste d'évoquer. « C'est pas faux... » Comment pourrait-il prétendre le contraire ? Lui-même pourrait difficilement redevenir ce qu'il était autrefois. C'est dingue qu'il ait fait plus ou moins le chemin inverse de la plupart des autres survivants : c'était avant, qu'il était nettement plus solitaire. Les choses se sont gâtées, et Naël est plus qu'avant une bête de société. Allez comprendre ! Lui-même ne cherche plus, alors laissons tomber. En revanche, il essaye de toutes ses forces d'écouter ce que Ryan a à dire. Habituellement, il n'est pas quelqu'un d'empathique qui va permettre aux autres de vider leur sac. Pas avec lui. Il n'est pas assez bon récepteur de ce genre d'informations. Là, pourtant, il la laisse faire. Et parvient même à prêter de l'attention à tout ce qu'elle lui dit. Comme s'il savait que c'était important, et qu'il y avait des choses intéressantes à tirer de tout cela. C'est le cas, comme il s'en rend vite compte. Naël parvient même à ponctuer le discours de Ryan de quelques hochements de tête pleins d'intérêt et de compréhension. C'est dire à quel point, pour une fois, ses efforts sont réels et loin d'être vains ! Mais il est content, pour une fois, que quelqu'un se sente assez en confiance pour se confier à lui.

Et puis, c'est quand même vachement intéressant ce qu'elle lui raconte. Notamment sur sa vie d'avant et sur ce qu'elle ne peut effectivement plus faire redevenir comme avant. Sur la fin, Naël commence tout de même à se demander si elle va s'arrêter de parler un jour. Parce que, pour l'instant... Elle en a, des choses à dire ! C'est incroyable. Et dire que Naël pensait être un moulin à paroles lui-même, il se rend compte qu'il a rencontré bien pire que lui. C'est pas qu'elle dit n'importe quoi et tout... Mais elle ne s'arrête plus ! Et Naël, face à elle, ne parvient plus à y trouver autant d'intérêt qu'au début. Parce que c'est un gamin, et tout le monde sait qu'un gamin a une capacité de concentration très limitée. Il entend tout de même tout ce qu'elle lui dit (à défaut d'écouter réellement) et parvient à relever quelques détails. Il ne peut cependant pas y répondre de suite, et se contente donc de conserver un silence religieux, choses très rare chez lui il est important de le souligner. « Et ben mon vieux... T'en avais des choses à dire », parvient-il à placer une fois que quelques secondes de silence se sont installées. Il avait besoin de le dire, lui aussi, besoin que ça sorte avant qu'elle se relance dans un nouveau déballage de tout ce qui la frustre. Ce qu'il comprend par ailleurs, mais lui n'a pas de famille alors sans doute qu'il vit les choses très différemment. Il n'y a personne à qui il tient réellement ici, et encore moins qui que ce soit avec qui il aimerait la partager, cette caravane. Il se contente de ce qu'il a, et c'est très bien comme ça.

Cela dit, il ne laisse traîner sur son visage aucune trace de reproche. Naël n'est pas homme à se moquer, à mal vivre que quelqu'un s'exprime ainsi. Il ne sera pas non plus du genre à courir auprès de Vance pour tout lui raconter. Il s'en fiche bien, qu'elle ne soit pas d'accord avec les méthodes et procédés utilisés à Ellia. « Mais je vois ce que tu veux dire en tout cas. Je ne crois pas que Vance pense à mal en séparant les familles, mais c'est sûr que ce n'est pas le meilleur moyen de fidéliser ses habitants. » Fidéliser ? Comment peut-on fidéliser quelqu'un que l'on a kidnappé ? Dans l'esprit de Naël, la question ne se pose même pas. Lui, il se laisse vivre plus qu'autre chose. Tant qu'on ne l'emmerde pas de trop (et pour l'instant tout va bien à ce niveau-là), il ne se pose pas plus de question que cela. C'est l'essentiel. Pour la suite, il est désormais bien installé et regarde le ciel. Les étoiles qui y brillent l'ont toujours fasciné. Ryan, toujours quelque peu défaitiste, pose une question que Naël n'avait pas encore imaginé. Mais elle a son intérêt quand on y pense. « Aucune idée. Mais je ne suis pas sûr qu'il y ait de réel couvre-feu pour la plupart d'entre nous. » Pas qu'il sache en tout cas. Peut-être qu'il demandera à Vance à l'occasion. Mais Naël se dit que cette question trouvera vite réponse : ne serait-on pas déjà venu les emmerder si cela posait problème de jouir un tant soit peu de sa "liberté", ici, à Ellia ? « En tout cas, la vue est agréable et c'est tout ce que je retiens pour l'instant. » L'essentiel, à ses yeux.

You kill or you die or you die and you kill. † the walking dead.

RP archivé suite au départ de Ryan. coeurrose