Que dire sur mon passé? Il n'y a rien de bien intéressant en fait. Mes parent c'étaient les parents modèles, vous savez... Ceux qui vous achètent tout du moment que vous savez par quels sentiments les prendre, qui pardonnent la moindre de vos frasques parce que vous êtes tellement parfait, qui vous couvre quand vous voulez pas aller en cours... Vous n'avez pas eu ce genre de parents? Pas de chance. Je dois l'avouer, j'étais le petit privilégié, l'enfant unique. Alors forcément, il y en avait que pour moi. Pourquoi je suis devenu comme je suis alors? Certainement parce que j'ai surpris mon père en train de tromper ma mère. Il a acheté mon silence. Et c'était marrant parce que c'était exactement pareil pour ma mère, qui trompait mon père et...bref, vous voyez le topo. Pas un pour rattraper l'autre, mais moi j'avais tout ce que je voulais. Ça doit être de là que je tenais mon penchant pour la manipulation, qui sait. Fatalement, ils ont fini par se rendre compte, et ils se sont séparés.  Je suis allé vivre avec mon oncle, parce qu'avec mes parents c'était plus trop ça. Mon oncle était radicalement différent. Il se prenait pas la tête, il collectionnait les copines, il manipulait les gens (encore une possible origine à ma mauvaise manie?), il était violent quand il avait bu,... Enfin bref.
Au lycée par contre, tout allait bien. J'étais pas mauvais en cours, sympa avec les profs, j'avais pleins de potes, j'étais populaire,... Pourquoi? Parce que je suis beau gosse. Ben oui, il faut pas le cacher. J'ai alors fait la connaissance de Marie. Cette fille...il me l'a fallait. Non, vraiment. C'était un canon, elle était cool, sympa, tout ce que j'aimais chez une fille. Ok, il est possible que j'ai légèrement un peu beaucoup menti sur...beaucoup de choses, dans le but de la séduire. Mais du moment qu'elle était contente, c'est que des détails non? Genre...son amie là, Salomé. Elle voulait que je fasses ami-ami avec elle, histoire de me rapprocher des gens qu'elle aime. D'accord, j'ai joué le jeu, j'ai même proposé moi-même d'aller la voir. C'était une fille sympa, quoique ses idées pour la planète, tout ça...ouais ok, si ça lui chante. Personnellement, j'aime l'industrie, le métal, les minéraux, tout ce que je peux transformer. Ça vient du fait que quand j'étais petit, il y avait ce forgeron dans une foire... Le voir manipuler le métal comme ça, le faire rougeoyer, le transformer en quelque chose d'autre, je sais pas. Ça m'a juste beaucoup intéressé. C'est pour ça que je suivais un cursus en métallurgie, que j'ai appris plein de choses, et que Salomé et la planète... Ouais, vite fait. Si ça pouvait rendre Marie heureuse, pourquoi pas, un mensonge de plus ou de moins...
Ensuite, tout s'est accéléré. J'ai étudié tout ce qui se rapportait de près ou de loin à la métallurgie, et sans me vanter j'étais assez bon, assez doué de mes mains quand il s'agissait de transformer le métal et autres minerais. Avec Marie, on avait de grands projets. Et j'allais bientôt quitter mon oncle. Pourquoi il a fallu qu'à ce moment là, un truc pareil survienne. L'Apocalypse, la vraie. Les morts se sont vraiment levés. Tu as beau être un dur, ou un fan de films de zombies, un geek, tout ce que tu veux. Quand tu vois ça en vrai, devant toi, tu flippes. Surtout quand tu vois que c'est Madame Howley, la vieille peau qui te gardait quand t'étais petit et que tu détestais ça. Si si, flippant, je vous jure. Bref. A la télé on en parlait déjà, ça se produisait partout dans le monde, des flash spéciaux sur toutes les chaînes prévenaient les gens. "On est foutu" aurait suffi, vu que tout le monde se faisait déjà bouffer le temps d'allumer les caméras et tout le bazar. Mon premier réflexe a été de courir chez Marie mais...la maison était saccagée, il y avait du sang partout. Mais pas la moindre trace d'elle. J'ai voulu aller voir chez Salomé au cas où, pas plus de chance, personne. J'ai été mal, ouais, très mal. Il fallait que je la trouve. Je suis passé à l'atelier du lycée, le seul endroit où les choses étaient plus ou moins sous contrôle, et j'ai piqué une grande barre de métal que je comptais utiliser pour un projet. Elle a servi à fracasser des crânes de zombies à la place. J'ai fait toute la ville sans la trouver. C'était...mort.
Par la suite, j'ai juste...tenté de survivre, comme tout le monde. Ces saloperies étaient partout. Je suis allé de groupe de survivants à groupe de survivants, m'imposant parfois comme leader, ou profitant parfois de la naïveté des gens. On fait ce qu'on peut pour survivre. En plus tout a bien vite dégénéré. Des mecs perdaient complètement les pédales et commençaient à se bouffer entre eux à cause des vivres qui s'amenuisaient. D'autres avaient juste envie de foutre encore plus la merde. Les gens, je vous jure. Pendant un temps, comme beaucoup d'autres personne, je me suis réfugié dans la Zone 51, au Nevada. Mais bien sûr, y a eu une embrouille et je me suis barré de justesse quand tout explosait autour de moi. J'ai par la suite rejoint un petit camp de réfugié en Californie, et on était assez tranquille, ces sales zombies pointaient pas trop le bout de leur gueule et quand ils le faisaient, on s'en chargeait. Je suis vite devenu le leader du camp, même si il comptait peu de personnes. Tout le monde me faisait confiance...parce que je disais à chacun ce qu'il voulait entendre. Il y en a juste un qui a compris mes manigances. Mais il s'est fait bouffer par un zombie qui l'avait pris par surprise. J'aurais pu le sauver, j'étais juste là...mais je voulais pas le tuer moi-même, non je me sentais pas encore prêt pour ça. Et puis, je l'ai quand même bien vengé en m'acharnant sur cette pourriture qui l'avait croqué. Avant de m'acharner sur l'autre corps pour être sûr qu'il reste bien mort, enfin voilà. Quand les fameux "bons pour vaccins" sont comme tombés du ciel, j'ai convaincu tout le monde que ça devait être un piège. Et j'en ai gardé un pour moi, au cas où.
Puis il y eut cette sirène. Cette foutue sirène, ou alarme, ou...je sais pas. C'est arrivé quand je m'étais éloigné du camp pour nous approvisionner chez un camp ami pas très loin. J'ai alors vu un grand groupe de morts-vivants tout excités courir. Courir droit vers mon camp. J'aurais pu aller les prévenir. Me battre avec eux. Mais vu le nombre...j'ai préféré rien faire. C'était vraiment dommage, il y avait des gens biens. Mais moi aussi je devais survivre, et tenter de retrouver Marie si elle était encore vivante.
Ouais. J'ai fui. Lâchement diraient certains, moi je dirais que j'ai fait preuve d'intelligence. J'ai rejoint un autre camp, où j'ai dû faire profil bas. Et quand les explosions ont commencé, rebelote, j'ai fui en pensant qu'à moi. Pendant un long moment, je suis resté seul, tentant de survivre tant bien que mal. Et la...je suis où la? J'ai mal à la tête mais je sais pas, je me souviens plus trop de ce que je faisais, où j'étais... Sans rire, je suis où?