VAGABONDS 2



Ordre de passage : Ezeckiel L. Livingston & Aileen L. Blackhood & Danielle I. Brown.

Elizabeth Spencer & Lana Spencer & Spencer J. Wellington & Leighton N. Burton

(les marginaux, à vous de trouver pourquoi vous vous trouvez en Floride)


Les temps sont de plus en plus durs pour ce groupe là. Le manque de nourriture commence à être vraiment un problème. Et puis l'endroit où ils se sont installés, est de plus en plus souvent la cible de rôdeurs solitaires. Ils craignent qu'une horde n'arrive un beau jour, les surprenant tous. Et qu'ils ne puissent en réchapper. C'est donc après une énième attaque de rôdeur, que la décision est prise. Ceux qui vivent dans le coin, connaissent une grande surface, en retrait du reste de la ville. Elle est immense et ils y trouveront tout ce dont ils ont besoin. Bien sûr, ce serait sans compter sur les pillards. Le choix n'est plus vraiment à l'ordre du jour. Alors ils récupèrent leurs affaires et partent pour cette direction. Ils avalent les kilomètres à bord de leurs véhicules, parce que la route est longue.

Et puis finalement, ils arrivent à bon port. L'endroit semble bel et bien être désert. Même les portes vitrées tout autour des magasins, semblent intacts. Peut-être sont-ils bel et bien les premiers à tenter d'entrer dans cette grande surface. C'est avec cette idée là en tête, en tout cas, qu'ils garent leurs véhicules en laissant quand même les clés sur les contacts. Ils se rejoignent tous à un même point, observent une dernière fois les horizons ... Et décident d'entrer. Pour ce faire, l'un des membres du groupe force une porte de service. Tout est calme et silencieux ...

La situation devenait de plus en plus préoccupante pour le groupe dans lequel j'avais finalement atterrit, bien évidemment accompagnée par Ezeckiel. Non seulement les vivres se faisaient de plus en plus rares, mais en plus, il fallait que la menace des zombies se fasse de plus en plus pressantes. Les visites de rôdeurs solitaires devenaient de plus en plus fréquentes, trop pour que cela ne soit pas inquiétant. Sans conteste possible, il fallait absolument que nous fassions quelque chose, au plus vite. Et puis le morale de chacun d'entre nous en pâtissait, même celui de Ezeckiel qui, pourtant, avait habituellement toujours le mot pour rire. Nous ne pouvions plus nous permettre de passer ne serait-ce qu'un jour de plus, ici. Du coup, la décision était enfin prête : nous tentions notre chance dans un centre commercial du coin, apparemment l'un des - voir le - plus grand des Etats-Unis. J'étais dans la même voiture que Ez', Danielle et, bien évidemment, Katniss, que nous avions finalement décidé d'adopter. Arrivés à proximité du fameux gigantesque centre commercial - et vu ce que je voyais, je pouvais confirmer tout ce que l'on disait sur celui-ci - , nous descendîmes tous les quatre de la voiture, et je scrutai du regard l'immense bâtiment qui nous faisait face. « C’est plus gros que je pensais. On n’a pas cela à San Francisco. », plaisanta Ez', et je tournai la tête, lui souriant pour toute réponse. La situation était sérieuse, il fallait que nous restions concentrés sur l'objectif de base et surtout ... J'étais toujours quelque peu mal à l'aise vis à vis de lui et de notre fameux baiser, duquel nous n'avions jamais reparlé. Enfin, ce n'état définitivement pas le bon moment pour penser à tout cela. Le vent frais me fit un bien fou, surtout après ces heures de route, à conduire de temps en temps, ou à somnoler sur le siège passager. Cela me remit immédiatement d'aplomb, et je pris un couteau dans ma main droite, déjà prête à me défendre en cas d'attaque de zombies.

A présent, il était temps d'entrer dans le centre. Nous ne pouvions pas en être totalement sûrs, mais j'avais comme la sensation que nous étions les premiers à débarquer ici. Ce serait une chance inouïe, et le début d'une nouvelle vie pour nous. Par mesure de précaution, je m'emparai tout de même d'un fusil à pompe et nous je me mis en marche, toujours accompagnée par Ez' et Danielle. Katniss resterait à l'extérieur - c'était le mieux à faire - pendant que le reste du groupe tenterait de passer par un autre côté du magasin. Là, face à une porte close, nous nous retrouvâmes bloqués, et je claquai ma langue sur mon palet, déjà bien agacée. J'avais toujours eu cette fâcheuse tendance, à être d'une impatience hors norme quand j'étais fatiguée, et c'était le cas. Depuis combien de temps exactement n'avais-je pas réellement dormi sur mes deux oreilles ? J'avais abandonné le compte depuis longtemps. « Laissez-moi faire ! », lança Ez', je me reculai donc de quelques pas, le laissant seul face à la porte qui faisait de la résistante. Nous semblions si proches du but et il fallait que... Sourcils froncés, je regardai avec un étonnement non dissimulé la porte s'ouvrir, grâce à l'habileté du jeune homme. Je ne fis aucun commentaire, mais cela ne m'empêcha pas de m'interroger sur la raison pour laquelle il réussissait aussi facilement à traficoter la serrure. Enfin, il y avait bien plus important pour le moment. Katniss, à quelques pas de nous, se mit à aboyer et je fronçai encore un peu plus les sourcils. « Pas des Zombies ! », dit Ez' après avoir jeté un coup d'oeil à l'intérieur. Je me rapprochai de lui, qui se trouvait encore à côté de l'entrée, et lui tendit une lampe torche qui avait encore des piles, enfin sûrement plus pour longtemps. « On ferait mieux d'aller à l'intérieur avant qu'il y en ait qui débarque, justement. Katniss devrait rester dehors. », conseillai-je avant de me placer à quelques centimètres de lui, aux côtés de Danielle. Oui, il fallait vraiment que nous allions dedans avant que des rôdeurs ne rappliquent et ne nous repèrent.

Assise à l’arrière de la voiture, Danielle regardait le paysage sans vraiment le voir. Depuis qu’elle avait rencontré Matt, elle n’était jamais partie sans lui. Il était son partenaire de route, mais aussi son ami. Ils veillaient l’un sur l’autre, se connaissaient de mieux en mieux. Mais aujourd’hui, il n’était pas là. Aujourd’hui, Danielle était partie avec Aileen et Ezeckiel. Si elle commençait à s’entendre plutôt bien avec la première, elle se méfiait du jeune homme. A vrai dire, Matt ne le portait pas trop dans son cœur, et c’était une raison suffisante pour qu’elle se méfie de lui. Mais ce n’est pas ce qui importait aujourd’hui. En effet, le groupe qu’avait rejoint la jeune femme périssait à vue d’œil. Le peu de personne encore présentes commençaient sérieusement à perdre espoir suite aux nombreuses attaques que le groupe avait déjà subi. Aujourd’hui était donc un peu la mission de la dernière chance. Ils s’étaient mis d’accord pour partir du camp afin de trouver des vivres, voire un endroit plus sûre pour le groupe.

Danielle s’était portée volontaire pour cette mission parce que, quelque part, elle avait envie de donner une seconde chance à ce groupe. Ce n’était pas le premier qu’elle intégrait et, à vrai dire, elle était plutôt motivée à le quitter en voyant le moral des autres survivants. Elle en parlerait sûrement à Matt si cette mission se révélait désastreuse.

Après un bon nombre de kilomètres, ils arrivèrent enfin à bon port. Danielle sortit de la voiture, tapotant sa botte gauche, afin de vérifier que son couteau de survie s’y trouvait bien. Elle possédait aussi un 9mm et quelques munitions dans son sac. Elle avait pris soin d’apporter une lampe de poche et des piles, qui, elle l’espérait, était toujours en état de marche. Le centre commercial était assez grand et, lorsqu’ils arrivèrent devant, la porte était fermée par un cadenas. Danielle fronça les sourcils avant qu’Ezeckiel prenne les devants et crochète tout simplement la serrure. La demoiselle esquissa un sourire, sourire qui s’effaça lorsque le chien du jeune homme aboya. Elle fit volte face et scruta les alentours. Pas de zombies. Elle échangea un regard avec Aileen avant de se tourner de nouveau vers le centre commercial.

« Bien, je crois qu’il est temps d’aller voir ce qu’il y a là dedans… »

Elle adressa un léger signe de tête à Aileen, avant de prendre sa lampe de poche qui se trouvait dans son sac en bandoulière. Elle l’alluma, prit une grande inspiration et s’engouffra dans le hall du centre, prudemment, les deux jeunes gens sur ses talons.

Danielle fit quelques pas avant de s’arrêter et de tendre l’oreille. Le silence régnait dans le vaste hall. Pas de grognements propres aux zombies. Mais la jeune femme savait que cela ne voulait rien dire et qu’il fallait rester prudent. Elle balada sa lampe de poche à droite, puis à gauche, avant d’avancer à nouveau, prenant soin de ne pas s’éloigner de ses compagnons.

Nous étions là, à parler et se décider sur ce qu'il convenait de faire, quand le bruit d'un moteur se fit entendre. Je tournai la tête dans la direction d'où provenait le bruit, observant de loin la voiture qui venait de se garer à quelques mètres de là. Deux options se présentaient à nous : quitter au plus vite l'endroit et nous réfugier à l'intérieur du centre commercial, ou rejoindre ces survivants pour leur faire face. La deuxième idée me paraissait être la plus responsable, et en même temps la plus évidente. Tourner le dos à des ennemis, c'était une chose, mais tourner le dos à des inconnus, c'en était encore une autre, nettement plus risquée. Ezeckiel semblait d'accord avec moi en tout point de vue, même si, de son côté, il semblait bien décidé à y aller seul. Je fronçai les sourcils, pas sûr que ce soit l'idée la plus fabuleuse du siècle. Et si c'étaient des psychopathes ? Ne valait-il pas mieux, justement, que nous soyons tous les trois ensemble ? Bon, en même temps, je n'étais pas certaine que cela soit bien rassurant pour les inconnus. Au contraire, il se sentirait peut-être plus en confiance si Ezeckiel y allait seul. Lui qui conservait, aujourd'hui encore, son âme d'enfant et qui ne cherchait pas à décrédibiliser chaque survivant du coin. Tout l'inverse de moi, en somme. Je cédai donc à sa requête, bien que très angoissée de devoir le laisser faire face seul à des personnes dont nous ne savions rien. Je n'avais pas vraiment le choix, de toute façon.

Je me tournai vers Danielle, un sourire rassurant aux coins des lèvres. J'avais beau ne pas être la fille la plus "humaine" du groupe, à vouloir sans arrêt me méfier de tout et de tous, cette jeune femme m'inspirait la confiance. « On ferait mieux d'y aller avant qu'ils nous voient. », dis-je d'une voix douce en lançant un dernier coup d'oeil derrière moi, pour voir Ezeckiel arriver à proximité des nouveaux arrivants. Je soufflai un bon coup pour me donner du courage et serrai un peu plus fort le couteau dans ma main. Je passai la première et pénétrai enfin dans le centre commercial, qui semblait être l'endroit parfait pour des survivants comme nous, à la recherche d'un lieu sûr où séjourner sur une longue durée, si seulement cela était possible. Je continuai à avancer, la lampe torche braquée devant moi, pendant que nous poursuivions notre route le long d'un couloir, qui devait mener à l'artère principal du centre. Il fallait que nous soyons rapides et efficaces, histoire que je puisse vite retourner voir comment cela se passait pour Ezeckiel. Mais avant cela, nous devions vérifier que le lieu était sûr, et ce n'était pas une mince affaire.