Durant plusieurs mois, il avait été seul, jusqu’à sa rencontre avec Victoria, elle était devenue comme une sœur pour lui. Dire qu’au début il avait pensé la tuée, aujourd’hui cela le faisait rire, enfin si l’on veut! Puis, depuis quelque temps, il avait rejoint un groupe de survivants. C’était pas au grand bonheur de celui-ci, il trouvait qu’un groupe c’était plus dangereux, il risquerait d’attirer l’attention des rôdeurs. Il avait accepté de rejoindre ce groupe que pour Vic’, il était peut-être solitaire, mais la compagnie de Victoria l’empêchait de devenir fou. Après tout, rester seul, sans parler à personne, ne voir que des zombies ça de quoi rendre fou! C’était le soir, certains s’étaient regroupés afin de se raconter des histoires, il y avait des enfants. Jack aimait bien les enfants, il aimait leur apprendre des choses et leur montrer comme faire des pièges, etc.

Il s’était assis un moment avec eux, mais était parti et s’était fait un petit feu dans son coin. Il avait amené avec lui des bouts de métaux inutiles et les moules qu’il avait faits il y a quelque temps pour créer des munitions. Il y avait des moules pour les différents types d’armes. Il installa un chaudron qu’il avait trouvé sur un support au-dessus des flammes. Il y mit un petit morceau de métal le temps que celui-ci fonde. Une fois fondue il en mettrait plus dans le chaudron, ça sert pas à grand-chose de le remplir, cela prendrait beaucoup trop de temps à se réchauffer.

Jack était perdu dans ses pensés, mais il entendit des pas venant dans sa direction, il devina tout de suite qui c’était, Victoria, il y avait juste elle pour venir ainsi le voir. Il ne s’était pas encore fait beaucoup d’amis, il avait du mal à s’attacher aux autres, s’attacher pour ensuite les voir mourir, dévorer par des rodeurs, non merci! Mais avec Victoria c’était autre chose, il avait l’impression d’être lié à celle-ci, qu’ils étaient faits pour se croiser afin de veiller l’un sur l’autre. « Salut, Vic’, ça va? » Il n’avait pas quitté les flammes des yeux. Il portait une vieille paire de jeans troués qu’il avait trouvé dans une maison abandonnée et un simple t-shirt ainsi qu’une vieille paire de converses noires, les siens, qui était bien usée maintenant avec tout le chemin parcouru. Il se tassa afin de lui faire une place à côté de lui, près des flammes…

Tout n’était pas négatif réellement et heureusement, il existait dans ce monde de merde, pourri jusqu’au trognon, des rencontres qui méritaient qu’on se batte pour. Outre Tybalt, qui est devenu capital dans ma vie ces derniers jours, il y a mon petit frère de cœur, Jack. Que j’appelle le haricot, parce que jack et le haricot magique, référence enfantine, pour une relation qui a débutée de manière étrange. Lors de mon périple avant de croiser ce groupe dans lequel je suis, je l’ai rencontré lui. Petit jeune, au physique de jeune premier, que je pensais faible, alors qu’il est juste le réinventeur de nos munitions avec de la ferraille trouvé ici et là, il est aussi très fort pour faire des pièges d’animaux ou plus encore. C’est une tête, un gosse avec qui j’ai parcourut une partie du pays, avant que nous rejoignions ce groupe. Il est passif dans sa manière d’être, plutôt observateur que bavard, alors que pour le coup j’étais la bourrine, qui fonce dans le tas. Je m’étais pris les pieds dans la foret, dans un piège de lapin, et j’ai chut lamentablement… Menaces oui, mais pas bête au point de me laisser me faire bouffer, il m’a sortit de là et contre toutes attentes je l’ai adopté, je n’ai jamais eu de frère, jamais de sœur non plus, mais le lien s’est étayé, sans qu’on le remette en cause à un moment ou à un autre. C’était ma bouée et j’étais la sienne, on s’est jamais vraiment parlé e nos vies d’avant, ça fait mal d’en parler, à quoi bon de toute façon. Notre passé ne nous définit plus vraiment, on s’est forgé comme on a pu, et on lutté bien plus qu’avant, c’est notre manière de nous battre qui a fait ce que nous sommes aujourd’hui. Il n’y a pas de secret, pas de mystère, juste des non dit qui nous empêche de trop ruminer. Soirée douce, pour cette fin de mois de juin, les autres discutent dans un coin et Jack s’est mit à part pour faire un feu discret, en vue de fondre du métal, je m’en doute. Je n’ai pas bien eu le temps de parler avec lui depuis ces deux dernières semaines, partant à droite à gauche avec Tybalt la plupart du temps pour trouver des vivres et des armes. Je m’approche, les mains dans les poches d’un jean troué que j’ai récupéré lors d’une mission, abandonnant mon célèbre short en jean et mes chaussettes hautes. Il m’a entendu et me salue, j’enjambe un tronc d’arbre et me pose dessus, à côté de lui. Le bousculant de l’épaule de manière complice. « Toujours à trafiquer… On n’a pas eu le temps de se parler beaucoup ces derniers temps, comment tu te sens ? » Engageais-je la conversation, il ne savait pas pour Tybalt et moi, l’avait il comprit ? Qu’en penserait-il ?