Cavale (Shaun)

Cela faisait quelques jours maintenant que j'ai quitté San Diego, j'étais désormais sur les hauteurs de Los Angeles. Des jours à marcher, à traîner, à survivre. J'étais fatigué de tout ça. Je n'avais encore croisé personne depuis mon départ. Evan me manquait, mon petit frère que j'avais abandonné. Chaque jour sans lui me tuait à petit feu. Il était mort par ma faute, parce que j'avais préféré ne pas l'emmener avec moi. Dieu seul sait ce qu'il a pensé lorsque les zombis sont entré pour l'attaquer, j'imagine qu'il devait être terrorisé. Quand je l'avais retrouvé il était mort dans sa chambre, à moitié dévoré. Je m'en souviens encore comme si je venais de le vivre. Je me sentais coupable. J'avais décidé de porter son nom désormais en sa mémoire. Si je résistais aujourd'hui c'était pour faire vivre encore cette petite partie de lui même si ce n'était qu'un nom. Maintenant je cherchais un toit pour me reposer un peu. Los Angeles c'était peut être un peu dangereux, plus il y avait d'habitant plus il avait de zombis mais plus il y avait de possibilité que je trouve d'autres survivants aussi. Heureusement parfois je trouvais quelques voitures que je pouvais démarrer manuellement pour aller plus vite et renverser quelques zombis au passage.

C'est là qu'on en est, la dernière voiture que j'avais volé venait de tomber en rade et j'avais quelques zombis qui me coursaient. J'eus le réflexe de rentrer dans une maison et de barricader la porte pour limiter les entrées puis sortis mon Glock de derrière mon dos. Pauvre Evan, il s'était trouvé à ma place ce jour là, sauf que lui n'était pas armé et il était trop jeune pour se défendre seul. Mon coeur se fendait à cette idée. La porte céda après plusieurs coups des morts vivants, d'un coup de pied je la referma, renversant plusieurs zombis d'un coup. Je traversa la maison en courant et sans réfléchir me jeta par la fenêtre de la cuisine. Je me mis à cavaler à travers le quartier pour aller me cacher et semer les morts vivants. Une fois dans une maison je chercha la salle de bain, j'vais quelques morceaux de verre dans le bras droit et j'avais besoin de nettoyer la plaie après les avoir enlever. Mais alors que j'étais en plein travail j'entendis du bruit pas loin, quelqu'un venait d'entrer. Je repris mon arme laissée sur le bord de l'évier et sortit doucement de la salle de bain. Dans le couloir je vis un homme, sensiblement plus âgé que moi. Infecté ou non? Dans le doute je gardais mon arme pointée sur lui, prêt à tirer.

-Eh vous! Infecté?

Le soleil faisait une apparition et il était plutôt chaud aujourd’hui. Quand on voit ça, on peut penser que ce sera une belle journée, que l’on peut se détendre ou même aller à la plage. Oui, ça aurait pu être le cas il y a de cela quelques mois mais, plus maintenant. Aujourd’hui, nous vivions dans un monde rempli de terreur, de mort et … de Zombies. Les morts qui reviennent à la vie. Quand on voit ça dans les films parfois ça fait rire, parfois ça fait peur mais quand c’est dans la réalité, c’est vraiment tout autre chose. On ne sait plus vraiment quoi pensé ni quoi faire. On doit juste survivre et tuer les zombies avant qu’ils ne nous tuent. C’est la loi de la jungle en pleine ville. Tout à fait logique hm ?

J’étais seul. Pour le moment en tout cas. J’avais déjà recueillis quelques survivants que j’avais emmenés dans un grand groupe de vagabonds avant de repartir aussi sec. Je ne voulais pas rester avec eux. Pas parce que je ne les aimais pas non, pas du tout. C’est juste que j’aie une mission à accomplir et que je devais la faire. Et puis, je voulais aussi retrouver ma famille que j’avais perdue de vu. C’était ma priorité. J’étais loin de la ville où nous habitions tous les quatre mais, peut-être s’étaient-ils perdus par ici ? Après tout, pourquoi pas ? J’étais habillé de ma tenue de militaire avec les bottes qui tiennent bien aux pieds et où j’étais très à l’aise. Bon, je devais sentir un peu le fauve parce que cela faisait deux jours que je n’avais pas pu faire un brin de toilette et j’espérais remettre de l’ordre assez vite dans tout ça !

Et puis, soudainement, mon nez se fronça sous l’odeur. Une odeur de pourriture. Une odeur de mort. Une odeur de mort-vivant. Fait chier. Heureusement qu’il n’y en avait pas beaucoup. J’ai pu les tuer assez rapidement bien qu’ils soient résistants ces trucs ! Bref, j’ai récupérer mes biens et je suis partie en courant, faisant le moins de bruit possible. On ne sait jamais, il pouvait toujours y avoir d’autres zombies dans le coin et je n’étais vraiment pas d’humeur à les déglinguer aujourd’hui … Enfin, pas tant que je n’aurais pas fait mon brin de toilette ! J’ai parcouru tout un quartier en courant, faisant attention à mes arrières tout de même avant d’entrée dans une maison abandonné. J’avais entendu du bruit quelque part dans la maison et, avec un couteau aussi aiguisé qu’une lame de rasoir à la main, je me suis avancé dans la direction du bruit. Je me suis arrêté dans le couloir. Un homme face à moi me regardait, une arme pointer vers moi et sa voix résonna alors. Un léger sourire apparut alors sur mes lèvres :

« Pas infecté. Je suppose que c’est la même chose pour toi ? Pose ton arme. »

Je rangeais mon couteau dans une de mes nombreuses cachettes et je m’approchais doucement de lui :

« Si ça te dérange pas, je souhaiterais faire un brin de toilette. »

J’étais assez près de lui sans pour autant entrer dans son espace vitale, comme pour lui montrer que je ne voulais pas lui faire de mal. Je le voyais un peu mieux maintenant. Il semblait plus jeune que moi mais bon, je peux me tromper aussi. Il semblait épuisé et surtout il avait quelques coupures ici et là. Rien de bien méchant apparemment mais mieux valait traiter les blessures avant qu’elles ne s’aggravent.

« Tu veux peut-être que je t’aide ? »

Je voulais bien entendu parler de ses blessures, ça ne devait pas être facile de faire des pansements sur soit-même.

Je savais que j'avais peu de temps, les rodeurs avaient du me sentir, je me doutais qu'ils viendraient essayer de me bouffer. Et s'enlever des morceaux de verres gros un téléphone portable du bras tout en se grouillant c'était déjà assez compliqué, pas besoin de quelqu'un d'autre qui s'en mêle. C'est pour ça que j'étais un peu tendu quand l'autre gars arriva. Il n'était armé que d'un couteau qu'il rangea après m'avoir annoncé qu'il n'était pas infecté. Il voulait juste se nettoyer un peu, je gardais mon pistolet pointé sur lui un instant puis l'abaissa. Je lui fis signe de la tête pour lui montrer que je l'autorisais à approcher. Alors qu'il approchait de moi je profitais pour mieux le voir. En effet il avait l'air de ne pas s'être lavé depuis un long moment ce qui me fit me demander ce à quoi je ressemblais moi. Plutôt grand, beau garçon, et surtout potentiellement dangereux vu sa carrure. Je me remis à enlever les morceaux de verres incrustés dans ma peau. La difficulté augmentant au fur et à mesure que je m'attaquais à de morceaux plus petits. J'avais peur qu'il en reste mais je n'y pouvais rien de plus pour le moment alors après avoir nettoyé un peu la plaie je cherchais à me faire un bandage. Sauf que se bander le bras droit quand on est droitier c'est pas des plus simple. L'homme du s’apercevoir de mes difficultés et me proposa de l'aide. Je le jaugea un instant, il ne semblait pas bien méchant malgré son allure alors pourquoi pas le laisser faire? J'étais méfiant, il était le premier humain que je croisais depuis des lustres. Je finis par lui tendre la bande pour qu'il me fasse lui même le pansement.

-Merci...

Je le laissa faire sans bouger. J'attendais qu'il finisse. Ses gestes étaient doux, calculés, il savait ce qu'il faisait. Je continuais à le regarder, il était en tenue de militaire, il avait surement fait l'armée. Les pansements comme ceux là il avait du en faire des tonnes. Je me sentais mal dans un sens, si j'aurais été comme lui moi aussi j'aurais pu sauver mon frère. Evan me manquait, je gardais toute cette culpabilité en moi et je la laissais me ronger sans rien faire contre elle. Je décidais de meubler l'instant en faisant les présentations, on avait peut être encore quelques minutes avant que les morts parviennent à rentrer dans la maison et ne cherchent à nous bouffer.

-Je m'appele Evan...

J'entendis de forts coups contre la porte d'entrée, finalement il nous restaient peut être moins de quelques minutes de tranquillité finalement. Je pris mon sac, l'envoya sur mon dos et repris mon arme.

Archivé.