Futur allié ou nouvel adversaire

Une ville. Cette vue avait redonné un peu d’espoir et d’entrain à certaines personnes du groupe. Les temps étaient durs. Le froid était rude, et les denrées plutôt rares. Cependant, avant de faire quoi que ce soit, il fallait mener une petite expédition de reconnaissance. Pour éviter tout incident, généralement, on envoyait les plus expérimenté faire une petite visite dans la ville. La plupart d’entre eux était d’anciens militaires ou des petits gabarits passant inaperçus très facilement. Se faufiler était une compétence devenu nécessaire pour survivre face à des rôdeurs. Ils ne possédaient plus aucune agilité, ou en tout cas une version rudimentaire leur empêchant de faire des gestes précis. Jason s’était porté volontaire pour reconnaître les lieux. Il était à l’aise dans ce genre de mission, et appréciait beaucoup la solitude qu’elle offrait. Et puis sa confiance dans les membres du groupe était très limitée, autant en importance qu’au nombre de personne en bénéficiant. La sécurité et la survie de Kathleen étaient en jeu. Il ne rigolait jamais avec ce genre de sujet. Laissant le gros de ses affaires derrière lui, l’homme était parti en compagnie de deux autres membres du groupe vers la ville. Le but était simple. Vérifier la présence de ces monstres, évaluer leur nombre et surtout déterminer la présence de nourriture dans un premier temps. Et trouver un abri pour la nuit si ils en avaient l’occasion. Les rôdeurs représentaient la plus grande menace mais n’étaient pas la seule malheureusement.

Jason pénétra à pas feutré dans la ville, et il longea les murs profitant de la moindre trace de pénombre. Il récupéra un peu de boue trouvée par hasard pour dissimuler un peu son odeur. Le seul avantage du temps actuel. Après avoir traversé quelques rues, le militaire n’avait pu observer aucune trace de rôdeur ou d’être vivants. Ce n’était pas rare de trouver des villes abandonnées, mais les apparences pouvaient être trompeuses parfois. Avec prudence et de manière mesurée, Jason continua son exploration cherchant toujours des indices intéressants… Au détour d’une ruelle, il vit une silhouette. Ses mouvements ne ressemblaient pas à ceux d’un rôdeur, mais on n’était jamais trop prudent. Le militaire tenta de contourner cette présence, afin de déterminer son origine dans un premier temps et ses objectifs dans un second temps. Finalement il se retrouve face à un homme. Un marginal probablement, ou en tout cas son attitude le laissait penser. Pendant quelques secondes, il hésita sur la conduite à tenir. Finalement il se décida à prendre la parole sur un ton très bas, ne pouvant toujours pas confirmer l’absence de rôdeur ou d’autres personnes.

_ « Bonjour. »

L’un comme l’autre semblait prêt à sortir leur arme. En tout cas, Jason était prêt à le faire au moindre signe de danger. Dans ce genre de rencontre, il y avait toujours cette période de flottement le temps de déterminer la nature de son adversaire. Ami, allié ou indifférence. Le militaire ne souhaitait prendre aucun risque et attendait la réaction de son interlocuteur avant de prendre une décision… Mais il n’eut pas le loisir de le faire. Un bruit se fit entendre à proximité. En quelques secondes, Jason avait déjà sa batte dans la main et son regard se portait vers l’origine du bruit. Si il devait y avoir une discussion, elle devrait se dérouler dans un autre endroit. Reprenant à voix basse, Jason reprit à l’attention de son interlocuteur.

_ « On ferait mieux de partir… »

D’une certaine manière, Jason interrogeait l’homme pour savoir si il avait connaissance d’un endroit à l’abri ou d’un lieu plus propice à la continuité de leur conversation. Ce bruit pouvait autant provenir d’un étranger, que d’une personne alliée de son interlocuteur voire d’un autre éclaireur du groupe de Jason.

Déjà quatre jours que j’étais dans cette maudite ville, je n’avais même pas trouvé de panneau indiquant son nom à l’entrée. La ville en elle-même était définitivement morte et après ces quelques jours de recherche, je savais qu’il ne restait plus que des zombies. J’avais bien trouvé des restes de quelques vieux campements, mais la couche de poussière dans ces taudis était tellement épaisse que si quelqu’un était passé au cour de l’année, je l’aurais su.
Je me suis donc installé tranquillement dans un hôtel dont l’entrée était encore assez en état pour me permettre d’y faire entrer ma moto. La chambre que je m’étais trouvé était plutôt confortable, j’avais juste eu à retourner le matelas pour la poussière et à chasser un couple d’écureuils.

Donc cinquième journée à No Name City, et me voilà en train de marcher sous un temps bien gris qui annonce une jolie pluie pour la fin de journée, enfin j’espère parce que sinon c’est l’orage.
Il y avait quelques avenues infestées de zombies mais dans le fond rien d’infranchissable.
Je longeais un vieux mall qui avait été vidé depuis le début de l’apocalypse mais qui sait s’il ne contenait pas un dernier trésor ? Peut-être une conserve, ou même un bonnet pour l’hiver approchant.

A l’intersection qui va me mener à l’entrée, je me retrouve face à un humain, un vivant merde ! J’en avais pas croisé depuis trois mois. Tout de suite en position de défense, je recule d’un pas. Ce type a l’air armé et il est probablement dangereux. Il me lance un « Bonjour. » qui me détend un peu, pour un coup que je croise quelqu’un qui n’essaie pas de me flinguer à vue, je me sens obligé de lui répondre par un salut de la tête et un léger sourire.
Puis je tourne la tête et je comprends d’où vient le bruit qui nous a alarmé tous les deux, il s’agit d’un rôdeur un peu plus loin. Le vivant me fait part de son envie de dégager de là et je ne suis pas totalement contre, dans cette ville où le silence règne, le moindre bruit peut causer notre mort.

« Suis-moi, je sais où aller. »
En effet je sais où je vais, j’avais repéré une pharmacie à deux rues de là, je dois vérifier qu’il n’y a rien d’autre à en tirer, et puis cela me semble être l’endroit le plus adapté pour le moment.
J’espère juste qu’il me suivra à l’abris, je n’ai pas parlé depuis tellement longtemps que ma voix a pris une intonation rauque quand je lui ai dit de me suivre, j’espère que ça me passera on est pas dans un mauvais film…

La ville semblait déserte depuis son arrivée, mais Jason n’était pas dupe et continuait d’avancer en restant sur ses gardes. Les rôdeurs avaient le don de se faire discret jusqu’au dernier moment, et les humains pouvaient se montrer encore plus fourbe si cela leur permettait de prendre un groupe au piège. C’était une période vraiment dangereuse, et à côté de cette vie, les zones de combat ressemblaient plus à des vacances pour le militaire. Même si il avait laissé la majorité de ses affaires au groupe, il avait pris sa batte de baseball et son arme à feu juste au cas où. Bien utilisée une arme aussi bruyante pouvait s’avérer salvatrice et utile. Le tout était de l’utiliser au bon moment et de manière adéquate. Malheureusement, avec le temps, Jason avait acquis cette capacité pour survivre et protéger les siens. A situation exceptionnelle mesure exceptionnelle. Pour le moment, la discrétion était de mise pour l’éclaireur afin de ne pas attirer l’attention et pouvoir explorer la ville efficacement. Une ombre attira cependant son regard et ses déplacements étaient trop différents de ceux d’un rôdeur. La nécessité d’en apprendre plus le poussa à faire un détour pour tenter de prendre cette personne par surprise, et surtout déterminer la menace qu’elle représentait. Une personne isolée ou un membre d’une bande peu recommandable, voire même un éclaireur d’un autre groupe. Les possibilités étaient nombreuses, et il devait déterminer laquelle était la bonne.

En prenant l’homme par surprise, Jason hésita quelques secondes. La réaction de son vis-à-vis le poussa à lancer un simple bonjour. Une manière de signifier l’absence d’animosité de sa part pour le moment, et la réponse de son interlocuteur lui laisserait le loisir d’adapter sa réaction. Evidemment cela n’empêchait pas les deux hommes d’être prêt à se défendre et à attaquer son adversaire si nécessaire. Après tout on ne peut jamais juger une personne sur son apparence. Même si dans la situation actuelle la première impression s’avérait généralement la bonne. Leur rencontre fut interrompue par un bruit attirant inévitablement leur regard à tous deux. En voyant le rôdeur au loin, les deux hommes oublièrent toute animosité ou méfiance envers l’autre pour penser à leur propre survie et leur propre fuite. Les rôdeurs ne voyagent jamais seul, et en croiser un n’était généralement que les prémisses de l’arrivée d’une horde en règle générale. A moins d’être suicidaire, même des étrangers coopéraient dans ces circonstances. Un hochement de tête accueillit la proposition de l’étranger. De toute manière il avait le choix entre un piège possible ou une mort certaine. Jason emboîta le pas à son guide et ils se retrouvèrent dans une pharmacie. En voyant la porte s’ouvrir, le militaire avait eu peur d’entendre le carillon sonner. Heureusement aucun bruit ne se produisit.

_ « Merci pour l’aide… Et si nous reprenions où nous en étions ? »

Le regard de Jason oscillait entre la rue au travers de la vitre, et l’homme dans la pharmacie avec lui. La méfiance était toujours de mise, et sa main restait à portée de ses armes pour le moment. Le militaire se demande si les autres avaient eu plus de chance que lui. Finalement le texan reprit la parole.

_ « Vous êtes seul dans cette ville ? Ou y’a-t-il d’autres personnes avec vous ? »

Une question piège. Et plus que la réponse c’était la réaction de l’homme que Jason scrutait. Lui-même ne s’ouvrirait jamais à un étranger, bien qu’il se contenterait de laisser entendre que l’attaquer serait prendre un risque. Il espérait cependant ne pas se retrouver coincer dans cette pharmacie trop longtemps.

Il m’a suivi jusque dans la pharmacie, parfait. Maintenant je vais pouvoir m’occuper de ce tiroir que j’avais dû laisser derrière la dernière fois. Cette fois j’ai un couteau plus solide et j’espère que le type que j’ai emmené va pouvoir m’aider.
Alors que je me dirige vers le tiroir en sortant mon couteau, il m’interrompt et je suis obligé de me retourner pour lui répondre…
« De rien mon grand. Reprenons où nous en étions alors. »

Le fait qu’il m’empêche de faire ce pour quoi je suis là m’emmerde un peu mais il n’a pas l’air méchant. En revanche sa question montre qu’il vient d’arriver, donc rien n’a changé dans mon environnement.
« T’as pas remarqué mes deux gardes du corps à l’entrée ? »
Je lui lance cette vanne le sourire aux lèvres en pointant la porte de mon bras armé, puis je le rebaisse rapidement pour ne pas que ce soit perçu comme une agression, pour un coup que j’ai l’occasion d’utiliser mes cordes vocales… Est-ce qu’elles redeviendront normales un jour ? Ou je vais garder cette voix dégueulasse pour toujours ?

« Plus sérieusement, à part moi tu trouveras personne de vivant en ville. Par contre si tu cherches des morts t’es au bon endroit. Je suis pas l’office du tourisme mais je peux te montrer les coins safe histoire que tu crèves pas au premier croisement. »
Je me demande s’il est accompagné ? Après tout rien ne me dit qu’il a pas cinq potes en train de contourner le bâtiment. Je pense pas, il a l’air honnête et on a pris des chemins plutôt planqués.
« Et toi ? T’as un groupe en dehors de la ville ? Si tu vivais ici je le saurais. »
Finalement, je décide quand même de me retourner pour faire sauter ce putain de verrou. Un coup sec, Chlack ! Le verrou cède et j’ouvre le tiroir pour tomber sur une petite liasse de billets bien entamée par la vermine et deux tubes remplis de cachets de codéine. Merde ! De la codéine, ça doit être le plus beau jour de ma vie. Un tube peut me permettre de survivre à la plupart des problèmes pendant un moment, mais si je croise un asthmatique, il peut me laisser tout ce qu’il a pour un seul tube. Ça c’est une bénédiction !

Je montre ma découverte à l’homme, mes dents sales sont toutes dehors et je tends la main gauche avec un tube.
« Je te propose un deal, je te donne ça, en échange tu m’aide à piller un magasin à trois rues d’ici. »
J’espère qu’il va accepter, j’aurais bien besoin de lui, la pharmacie c’était facile, ce centre commerciale, il est vraiment bien fermé. J’ai déjà réussi à forcer la première porte de derrière, mais il en reste une qui m’empêche d’accéder à la réserve, et entre la deuxième porte et moi, onze rôdeurs qui ont déjà failli me bouffer, avec ce type, je pense que c’est possible.

Jason avait pris la décision de suivre cet étranger. De toute manière, il n’avait guère le choix vu la situation et tenter de trouver sa route seul risquait de le mettre encore plus en danger. La confiance n’était pas encore de mise, et vu la situation du monde, la prudence restait le meilleur atout de tous les survivants pour continuer à l’être un jour de plus. Une pharmacie. Un lieu bien étranger pour se cacher, mais ce qui comptait c’était l’efficacité du lieu. Et puis cet inconnu semblait connaître parfaitement la ville. L’ancien militaire était prêt à jurer que son guide improvisé s’était installé en ville depuis quelques temps. Vivre au milieu des rôdeurs demandait certaines compétences intéressantes, et surtout un grand self contrôle. Le texan aurait pu en rester là pour le moment, et se contenter de sa cachette. Cependant des personnes comptaient sur lui, et il fallait se renseigner sur les vivres de cette ville ainsi que sur la possibilité de trouver un abri quelconque. L’hiver était rude. Un sourire suivit sa manière de l’appeler mon grand. La voix de cet homme était un peu étrange, comme si elle était enrouée. Probablement une longue période sans l’utiliser. Un solitaire volontaire ou forcé donc. Jason l’observa simplement cherchant plus d’information à sa manière. Cette fois un pouffement de rire accueillit sa remarque sur les gardes du corps.

_ « Ok… ok… désolé pour cette question. »

Le ton de Jason avait été clairement amusé. Au moins cet homme avait encore un peu d’humour au-delà de son apparence bourrue. L’ancien militaire aurait probablement eu la même si il s’était retrouvé seul comme son interlocuteur. Il était clair que l’un comme l’autre n’avait aucune intention belliqueuse à l’heure actuelle. Que ce soit par leur nature ou par nécessité au vue de la situation. Des hochements de tête de compréhension accueillirent les premières réponses de l’homme. Ce ne serait pas un lieu de bivouac intéressant à priori. Le texan mit quelques minutes avant de répondre à son interlocuteur. Pour le moment, même si il doutait que ce soit un marginal en groupe, il ne pouvait en être certains. Quelques-uns de ces hommes avaient développés des dons pour la comédie depuis cette apocalypse.

_ « Je suis ici en tant qu’éclaireur pour vérifier si la ville est sûre, et si nous pouvons trouver des denrées. » Un moyen de détourner de répondre sans avoir à donner une évaluation de son groupe. « Donc je ne vis pas ici, contrairement à toi si je comprends bien. »

L’homme reprit son activité première. En tout cas ce qui l’avait amené dans cette pharmacie. L’ancien militaire continuait d’observer la rue par sécurité, même si tout semblait calme pour le moment. Le vol ne lui posait strictement aucun problème, et puis il se moquait royalement de ce qu’il pouvait ramasser. Après tout il l’avait aidé à se sortir de cette situation complexe. Jason l’observa attentivement lorsqu’il lui fit sa proposition. Il prit quelques secondes pour réfléchir avant de répondre.

_ « Et moi je te propose autre chose. Tu gardes ce tube. Je t’aide à piller le magasin. Tu récupères ce dont tu as besoin dans des proportions raisonnables, et nous prenons le reste pour continuer notre voyage. »

Cela lui semblait être une offre convenable, d’autant plus que Jason supposait la présence de rôdeur dans le magasin. Cet homme semblait à même de se débrouiller, et seul le risque d’être mordu devait le dissuader d’accéder à ce magasin pleinement. Il l’imaginait difficilement être bloqué par une porte fermée, ou une serrure coincée. Evidemment l’ancien militaire pouvait parfaitement se tromper. Son regard se posa sur l’homme, puis il finit par lâcher tout simplement.

_ « Jason »

Un signe de tête accompagna son prénom en guise de salut. Vu qu’ils se préparaient à s’aider, il trouvait plus simple de connaître au moins le prénom de l’autre. Qu’il soit un pseudonyme ou le vrai d’ailleurs. Cela ne revêtait plus aucune importance dans la situation actuelle.

Je range les tubes dans ma poche avec un grand sourire et remet mon couteau dans sa housse à ma cuisse gauche. Je lui tend la main en espérant qu'il la serre, là d'où je viens, un contrat n'est pas établi tant que les deux parties n'ont pas procédé ainsi.

« Je m'appelle Terry, c'est ok pour le magasin j'ai pas besoin de beaucoup. »

Je jette un regard par les fenêtres crasseuses, rien, la chance n'a pas tourné je suis toujours verni, et bientôt j'aurai accès à cette boutique.

« Écoute, là où on va c'est pas aussi safe. On va contourner le bâtiment, derrière il y a une porte pour les livraisons, tu sais du genre qui s'ouvre par le bas. Quand je l'ai ouvert, je suis tombé sur une petite dizaine de rôdeurs, mais je suis pratiquement sûr que le centre commercial n'a pas été visité depuis les premiers mois de l'apocalypse. C'est une mine d'or. »

J'espère qu'il va m'écouter, ce plan est absolument énorme. Enfin bref moi en tous cas j'y vais. Il va falloir repasser devant ma planque, dans un sens c'est rassurant je pourrai checker l'état de ma moto.
J'ouvre la porte de devant par laquelle on est entrés, toujours pas de garde du corps. Je lui fais signe de me suivre et m'engage dans la rue, le pistolet sorti. Je le sort toujours de peur qu'on m'attaque par surprise et avec des walkers j'aurai bien le temps qu'il me faut pour le ranger. Je dois être un peu parano.
On arrive devant l'hôtel où je loge en ce moment.

« Attend, suis-moi ou reste là, je dois vérifier un truc. »
Quelle que soit sa décision, j'en ai pas pour longtemps, je vérifier rapidement ma moto, tout est fonctionnel je pourrai partir après avoir vidé le centre. Je fourre les deux tubes de cortisone dans une des sacoches.
Je ressors rapidement et l'emmène à l'arrière du magasin. Trois zombies sont devant la porte que j'ai déjà ouvert une fois, ils ont probablement été attirés par ma première tentative d'entrer.
« Tu vois cette porte, derrière il y a les rôdeurs, et une autre porte verrouillée, on va devoir tous les buter pour pouvoir prendre le temps de la débloquer. T'en penses quoi ? »

Jason avait refusé les tubes proposés par son guide de fortune, et fit une proposition d’arrangement sur les possibles denrées à récupérer. C’était le plus important à ses yeux. Les médicaments étaient utiles si on restait en vie, mais si tout le monde mourrait de fin, pouvoir se soigner représentait une bien maigre consolation. Evidemment c’était son avis sur la question, et un autre éclaireur aurait probablement réagi autrement. Mais pour le moment l’ancien militaire se disait qu’une rencontre avec des rôdeurs serait fatale à une majorité de membres du groupe, affamés et affaiblis. Jason prit la main de son interlocuteur et la serra en guise d’assentiment pour cet accord. Il appréciait ce comportement. Serrer la main était plus important qu’un accord verbal. C’était un acte dans lequel l’un comme l’autre donnait sa parole. Terry donc. Un hochement de tête d’assentiment accueillit la réponse de l’homme en face de lui. Il était heureux d’avoir rencontré une personne magnanime et de bonne composition. Finalement Jason se disait qu’il avait eu de la chance en entrant dans cette ville et en choisissant ce chemin. Ils observèrent la rue à travers la vitrine pour s’assurer de l’absence de rôdeur. Au moins ils avaient réussi leur repli stratégique vers cette pharmacie. Jason y reviendrait sûrement pour prendre quelques médicaments non réservés par son acolyte de la journée.

Un signe de tête de compréhension fit la première réaction de l’ancien militaire. Il s’était douté de la présence de rôdeur dans le magasin, sinon il s’imaginait difficilement cet homme avoir besoin de son aide. Jason lui faisait confiance dans la mesure où il connaissait les lieux contrairement à lui. Il préférait se laisser guider, plutôt que de jouer les personnes trop fières et leur faire courir un risque inutile. Une dizaine de rôdeur cela n’avait rien d’insurmontable si ils pouvaient les prendre à tour de rôle. Tous en même temps cela s’avèrerait extrêmement difficile sans aucune protection. En tout cas le mot mine d’or était intéressant, et il espérait pouvoir y récupérer des choses intéressantes. Jason emboîta le pas à son guide, et le suivit silencieusement. Si Terry sortit son arme à feu, Jason préféra dégainer sa batte de baseball. C’était son arme de prédilection dans ces circonstances. Efficace et silencieuse. Jason ne suivit Terry que le temps de trouver un abri et une planque efficace dans le bâtiment dans lequel son guide s’engouffra. C’était une marque de respect de sa part. Ils reprirent la route vers le fameux magasin. Une fois à destination, Jason écouta Terry attentivement avant de répondre à son tour.

_ « Hum est-ce qu’il y a un autre accès, ou un moyen de les séparer un peu… Dix cela fait un peu beaucoup, si on pouvait trouver un moyen de faire quatre à cinq groupes. Cela serait plus facile de les éliminer plus facilement à mon avis. »

Jason réfléchissait à un moyen. Il y avait la possibilité de tenter d’en faire sortir deux à trois avant de refermer la porte et de les éliminer de cette manière. L’ancien militaire imaginait difficilement réussir cet exploit. Les autres rôdeurs se rueraient et ils ne seraient plus en mesure de refermer la porte.

_ « Evitons les armes à feu. Cela va raisonner un peu partout, et nous risquons d’être vite submergés. » Il reprit. « Donc une autre entrée ou un endroit où l’un de nous pourrait attirer l’attention des rôdeurs pendant que l’autre entre et les élimine. A moins que tu n’avais une autre idée évidemment. »

Il observa attentivement l’homme à côté de lui et attendit le fruit de ses réflexions avant d’agir. Les solutions étaient complexes et aucune autre idée ne paraissait meilleure que l’autre pour le moment.

Bon nous y étions et il commençait à vraiment hésiter. Bordel il fallait être deux mais pas besoin de plus, il devait bien avoir un couteau, une machette ou un truc comme ça. Ça faisait assez de temps qu'on se battait contre ces monstres pour savoir se défendre, à moins qu'il ne fasse partie de ce genre de groupes qui se battaient presque qu'avec des humains, oui c'était probablement ça vu sa dégaine militaire à l'ancienne. On peut pas dire que j'avais la même tronche, j'ai pas buté beaucoup d'humains, probablement bien moins que lui, c'est un guerrier, je suis un survivant. On va s'entendre quand même.

Je sors de ma planque rapidement et fonce sur le premier zombie : un coup dans la tempe l'envoie s'écraser par terre. Le second approche rapidement et je n'ai d'autre choix que de lui envoyer une droite pour le faire tomber avant de me mettre en position pour réceptionner le troisième. Je l'attrape par le col et il lui plante mon couteau dans la colonne vertébrale. Ses os ne sont plus aussi robustes qu'à sa grande époque et le débile tombe par terre, le couteau coincé dans son dos. Bordel je me retrouve désarmé mais il en reste seulement un il est en train de se relever, un coup de pied dans le buste me permet de le retourner avant de lui fracasser le crâne avec deux ou trois coups de pieds dans la tronche.

Je ne sais pas ce que pense le nouveau-venu Jason, mais il a le temps d'arriver puisqu'il me faut une bonne minute pour retirer mon couteau cranté du dos du walker au sol. C'est bien galère cette merde est s'est enfoncée tellement profond que je pense devoir en changer dans la semaine.

« Tu vois, rien de bien compliqué. On ouvre la porte, on en fait passer trois ou quatre, on les trucide, et on recommence jusqu'à ce que ce soit vide. »

Bah oui ça me paraît logique sur le coup... Je pense que ça peut le faire mais il faut qu'il soit d'accord, et prêt. Mais si on arrive à entrer ce sera la poule au œufs d'or...

« Qu'est-ce que t'en penses ? Tu préfères ouvrir ou recevoir ? »

A bon entendeur, je le laisse choisir son rôle quand même. Un sourire éclaire à nouveau mon visage à cette pensée.

RP archivé suite à la suppression de Jason. coeurrose

» Graham - A l'école ils nous ont appris le passé simple mais il ferait mieux de nous apprendre le futur compliqué.

Futur allié ou nouvel adversaire

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