Eugene avait passé une très mauvaise nuit... En effet, à peine installés, ils avaient déjà été attaqués par des Walkers en guise de bienvenue dans leur nouvel abri. Eugene avait eu beau faire, ces derniers étant trop nombreux, ils avaient dû décamper d'ici... Pourtant, il pensait sincèrement qu'une ancienne école primaire serait un lieu suffisamment sécurisé, du moins davantage que les hôpitaux ou même les maisons de particuliers. Il fallait croire qu'il s'était trompé... Ce qui l'avait peut-être aveuglé ? Eh bien, la salle d'infirmerie qui n'avait pas encore été largement pillée car, apparemment, peu connue du "grand public".
Aussi avaient-ils erré à bord de son pick-up, cherchant, dans la ville morte de Prattville un endroit où loger tout ce petit monde. Il baillait comme un damné, tandis qu'il s'accrochait férocement au volant de son véhicule... Il y avait vraiment de quoi en finir... et vite !
Jusqu'à ce que ses yeux ne s'écarquillent et qu'il ne se réveille enfin, brusquement bouche bée face à ce qu'il avait en face de lui.
Un poste de garde, en hauteur. Une merveille que la ruine, les intempéries des jours derniers et les Walkers n'avaient pas encore touché. Il n'en croyait pas ses yeux ! Cet édifice se tenait là devant lui, prêt à lui tendre les bras et...
Une minute ?! S'il le voyait d'autres l'avaient vu aussi. Cet endroit risquait d'être le repaire d'autres personnes... Et la dernière fois qu'il avait eu à faire à des survivants, hmmm, il s'en était tiré à très mauvais compte. Témoin ses pauvres côtes encore endolories... Pour la peine, il les massa puis...
"On doit tenter le coup...", murmura-t-il entre ses dents avant de descendre.
Il referma la porte derrière lui par mesure de précaution. Car dans l'habitacle, côté passager, se trouvait la petite qu'il avait en garde, Lily... Elle dormait à poings fermés, accrochée à sa couverture. il contourna son pick-up et vint à la rencontre des gens situés à l'arrière.
"Vous le voyez comme moi ?".
Et de pointer du pousse le poste de garde derrière son dos.
"Je vais m'y rendre. Mais je n'irai pas seul. Je veux une personne de plus avec moi".
Il jaugea la petite assistance. Il fallait au moins deux personnes de plus pour garder le pick-up et surtout la gamine. S'il prenait trop de monde avec lui, ils perdaient tous leur chance de survie et notamment d'échappatoire. De plus, ce poste était assez petit - bien que suffisant pour eux tous - et entamer la moindre bagarre dans un cube en bois de 4 mètres carrés ne l'enchantait guère...
"Alors, fit-il en croisant les bras sur sa poitrine, des volontaires ?".