Ils m'ont aimés, ils m'ont conçus car ils voulaient ce deuxième enfant pour égayer et complètement la famille qu'ils avait commencé à construire avec ma grande soeur Ellyn. J'étais la pièce manquante à ce bonheur et je suis arrivée en fin de mars à cette époque il faisait plutôt doux dans le Minesota, et ma mère ne cessait de me répéter que c'était l'une des plus belles journées de mars, tout comme moi, vous savez les mères.. Comme tout premier enfant, Ellyn avait été un poil jalouse pour ensuite rapidement s'attacher à moi. Elle devait souvent s'occuper de moi, nos parents n'avaient pas les moyens concrètement d'assumer juste un seul travail pour parvenir à nos besoins. Mais nous ne manquions de rien, nous vivions modestement mais ensemble et c'était l'essentiel. Ellyn fut comme ma seconde mère, car elle m'en a plus appris que maman au final même si cette dernière a toujours essayé d'être présente pour nous, mais cette indépendance rapide nous a permis de grandir et d'évoluer comme on le désirait. Je fis pendant près de 8 ans de la danse classique pour ensuite passer à 4 ans de boxe. Le sport était un bon moyen de canaliser toutes les frustrations et hontes de l'ère de l'adolescence, et en plus de ça j'étais canon et je savais me battre comme Catwoman.

J'avais tout juste 19 ans quand j'ai été reçu à l'université de Richmond, en Virginie. Mes parents et Ellyn étaient fières de moi, mais je ne l'étais pas. J'avais raté cette audition pour la prepa d'art appliqué de Alexandria, j'avais pris cette filière de commerce internationale à Richmond par défaut, étant persuadée d'être reçue pour réaliser l'un de mes plus grands rêves, dessiner et éditer mon propre comics. Mais apparemment j'étais passée de peu d'être reçue, la concurrence était rude m'avait dit cette secrétaire au bout du fil. Déménager, perdre mes habitudes et repères m'enchantaient guère. Mais Ellyn a su me rassurer, comme toujours, elle a été là pour moi comme moi je l'ai été. C'est d'ailleurs à elle que j'ai pu confier ma bisexualité vers mon adolescence, puis après à mes parents qui ont du mal les premiers mois mais ensuite ont su m'accepter telle que je suis et m'ont informé que d’assumer sa sexualité a 15 ans était une preuve de courage et de responsabilisation. Et c'était partie pour 5 années paperasses que je m'amusais à gribouiller avec mes personnages héroïques qui avaient une vie bien plus palpitante que la mienne à une époque. Mais je survivais, en fait pour tout vous dire, j'ai réussis à continuer mes études car je dessinais en autodidacte pour construire ma propre histoire et la publier sur la toile. Evidemment au début c'était peu connu, d'ailleurs je remercie ma première fan comme toujours: Ellyn Hopkins. Puis j'ai même fait une chaîne YouTube pour montrer mes progrès et promouvoir mon histoire, bon j'avoue ca craignait au début, n'étant pas la plus à l'aise devant la caméra mais le relais se faisait et les résultats étaient là. Puis c'est même parti en trip au point que les internautes et inscrits à ma chaîne et au blog m'ont proposé de faire un kickstarter pour éditer mon premier comic. LE REVE. Bon tout n'était pas rose au final, car j'ai raté mes examens finaux pour m'investir à fond et traquer ceux qui essayaient de me voler mes idées et dessins pour me nuire. Internet le lieu de tous les catfight. Mais avec du soutien de ma famille et de mes fans, j'ai réussi. Comme quoi avec du travail et de la conviction, on arrive tà tous. Et surtout à réaliser ses rêves. Même si je n'ai pas eu ce très cher bout de papier qui m'aurait permis d'avoir un travail à me tirer une balle, j'ai pu acheter un vieux local pour en faire ma propre boutique de comics et continuer la publication des aventures de mes sexy super héroïnes badass.

Il faisait doux, le soleil me caressait l'échine de mon cou et le reste de mon dos nu. Baladant mes mains sur l'autre côté du lit, je réalisa que Kimiko était partie. Cette fille je la voyais depuis quelques semaines pas plus, elle était cool et surtout je m'éclatais au lit. Je ne voulais pas de relation, ni me poser, ça n'a jamais été mon truc depuis que mon petit ami de la fac m'avait lâché pour une babe qui venait tout juste de rentrer à l'université et se fichait de mes progrès pour atteindre mon rêve. Enfin bref, le passé ne m'avait jamais passionné. Ma ninja préférée était partie sûrement acheter des donuts comme à son habitude et j'en profitais pour me lever, enfiler une tenue du dimanche sexy pour faire du café. Rapidement mon feed twitter s'alarme avec beaucoup de vidéos virales qui montraient des scènes dignes d'un film d'action apocalyptique. Honnêtement je pensais à un hoax, une sorte d'attentat au pire mais c'était  beaucoup plus étrange et glauque. C'était des zombies. J'en croyais pas mes yeux, et c'était à travers le monde entier. J'envoie un message à Kimiko rapidement, puis à Elllyn et ensuite à mes parents. Internet n'était pas encore down, mais à la vitesse où ça allait, cela n'allait pas durer longtemps. J'étais paniquée et dans l'incompréhension, mes personnages eux étaient prêts à toutes les situations mais moi j'étais prête à rien dans ma belle de bonheur et de réussite. La porte passa, Kimiko était revenue, la boite remplies de sucre et de bonnes choses. Après tout la côte n'avait peut-être pas encore été touchée, Ellyn et mes parents n'étaient pas encore touchées par cette vague et je pouvais les rejoindre avec Kimiko.

"Le monde s'affole, c'est chaud. Y en a même un qui a m'a mordu dis-toi, c'est une nouvelle campagne de pub pour promouvoir un film ?!" me dit-elle en me tenant la boîte de donuts et me montrant en évidence la plaie de la morsure sur son poignet. Je souris puis posa la boîte sur le comptoir. Toute cette accumulation m'avait coupé l'appétit et je rafraîchis frénétiquement mon feed twitter pour en savoir plus. Kimiko quand a elle pris un donut pour ensuite s'affaler sur le lit me proposant de la rejoindre de manière sensuelle. Je n'avais pas la tête à ça et je déclinais poliment l'invitation pour préparer mes affaires. Je le sentais, j'avais été prête dans ma tête depuis que j'avais joué à Resident Evil, mais jamais physiquement. Qu'est-ce qu'on emporterait pour la fin du monde ? Grosse question. Je pris un sac large en bandoulière et je me pris en premier des sous-vêtements, quelques vêtements chauds et des produits d'hygiène/soin de première nécessité. Puis je passas aux barres de céréales protéinés dites bio, puis à la bouteille d'eau et aux simple conserve. Le hic est que je n'avais pas d'arme chez moi et si mon intuition était vraie, j'allais en avoir besoin très bientôt. Je montais rejoindre Kimiko pour la prévenir qu'il fallait que je parte rejoindre mes proches à Alexandria, et les prévenir si il n'était pas trop tard de ce qui allait se passer. Ma moto pouvait supporter 2 personnes et elle était pratiquement neuve avec un plein qui lui permettrait de tenir jusqu'au Minesota. Elle était recroquevillée, fiévreuse et pâle dans mon lit. Je voyais ses veines violettes transparaîtent sous sa peau fine et porcelaine. La vérité me fouetta en pleine figure. On était dans un scénario d'attaque de zombie et j'en avais un dans mon lit et c'était pour très bientôt qu'elle allait m'attaquer. Pétrifier je ne savais pas comment je devais procéder pour la suite. Je devais agir vite et efficacement, mais avec quoi ? Recroquevillée à mon tour, les bras sur ma tête je commençais à angoisser de ne pas y arriver et pourtant ma survie était importante, je m'étais battue pour arriver là où j'en étais et je devais continuer. Je saisis alors le sabre de Kimiko, elle était fan d'armes à martiaux et je trouvais ça très sexy. Tremblante l'arme sacrée à la main, je m'avançais vers elle les larmes aux yeux. C'était dur, le geste, l'environnement, tout.. Puis elle grogna pour ensuite se relever brusquement et agressivement. Je n'avais plus le choix, je devais agir vite et efficacement. Je lui trancha laborieusement le cou, le sang gicla sur mes mains, bras et nuisette... Et sa tête roula sur le parquet. Je n'en revenais pas et prise de panique je pris une douche rapide pour ensuite enfiler des habits confortables et direction Alexandria.

QUELQUES MOIS PLUS TARD

Je me rappelle encore, les cris les appels venant de Alexandria, et cette ordre de gens qui m'empêchaient de passer... Ellyn ne répondait pas et Springfield était loin... Certains avaient été blessés et mordus dans l'incompréhension. Je n'avais pas pu continuer pour aller chez Ellyn et mes parents.. Je les avais abandonnés. Lâchement. Les premières semaines, la sensation de lâcheté me hantait, me rongeait la peau, puis je finis par vivre avec en tant que vagabonde solitaire. Je voulais trouver un sens à ma vie seule qui refusait l'aide extérieure et qui voulait prouver au monde que je pouvais être digne de mes héroïnes bad ass. Trouver la source de cette épidémie, y en a toujours une dans les livres et films, je me devais de survivre pour connaitre la vérité en me renseignant auprès des grands groupes. Y avait cette ville, Bodie. Il y avait une communauté qui essayait de vivre comme avant. Personne ne pouvait vivre comme avant, voir essayer. C'était débile à mon sens, je ne comprenais pas cette réalité implantait dans la tête de ces personnes. Je m'étais donc implantée à côté mais de manière discrète pour ne pas attirer l'intention. Je voulais juste savoir les rumeurs importantes sur la possibilité d'une réponse quelconque. Je finis par m'éloigner de mon campement de fortune pour aller en repérage sur la ville, ne voulant pas attirer l'attention sur les jours à venir. Une fois mon repérage terminé, je finis par retrousser chemin vers mon campement. Durant mes différents pillages j'avais pu récupérer un Beretta 92, un, petit bijou dont je me sépare jamais ainsi que le sabre de Kimiko dans mon dos. Prudente j'entendis une conversation proche du lieu ou je m'étais installée, telle une ninja en force spéciale je finis par avoir un visuel sur un homme et une femme blonde. Ils investiguaient mes provisions et sûrement dans l'idée de les piller. Intrépide et courageuse je finis par m'approcher pointant mon arme sur l'homme, je savais me défendre au corps à corps si cela devait dégénérer, mes années de boxes et de danses m'avaient accordées souplesse et force.

"Allez-vous en maintenant." dis-je de manière menaçante et ferme. Je ne voulais pas d'ennuis mais  c'était mon pack de survie et je n'étais plus rien sans. Ils se retournèrent, je fixais l'homme de manière intensive sans prêter attention à la femme, elle n'avait rien dégainé encore.

"Jody ?!"

La voix retentit et me déstabilisa au point de tirer sur l'homme, mon regard me trahit, ma lèvre tremblait et je dévia sur la femme qui s'avérait être Ellyn. Les larmes me montaient aux yeux, l'espoir qui était un lointain sentiment finit par englober mon corps d'une bouffée de chaleur pour ranger mon flingue et me jetait dans ses bras pour la serrer le plus fort possible et vérifier qu'elle ne rêver pas.


"Ellyn... Comment.. Est-ce que tu vas bien?" prenant son visage entre les mains la regardant profondément les yeux rougis par l'émotion. Ce moment était hors du temps, j'avais même la sensation que cette dernière année était un mauvais rêve et que je finissais par retrouver mes proches. Puis l'homme finit par nous sortir de cette bulle si fragile pour nous dire de bouger rapidement vers Bodie. J'étais réticente au fond de moi, avoir vécu en mode sauvage, côtoyer des humains me disaient guère, mais je ne pouvais pas abandonner une nouvelle fois Ellyn, et je la suivis avec mes affaires sans rien dire.

Retrouver la contact humain est très étrange, je me sens comme Tom Hanks dans le film Seul au Monde après ses années de solitude. Mais Ellyn est là et m'apaise. Au final elle a eu énormément de chose à me raconter, sur nos parents sûrement décédé, son fiancé alors que moi.. J'étais malheureusement vide et j'avais honte de lui exposer la vérité, que j'avais du piller, jamais avoir tendu la main pour aider quiconque dans le besoin, j'étais devenue une sorte d'animal qui n'avait qu'un seul credo: la survie. Après quelques récents événements, Ellyn m'informait que Bodie n'était plus sûre, qu'elle ne s'y sentait plus bien et qu'on devait bouger. C'est avec un large sourire que j'allais retrouver le goût de la survie et quitter le confort rustique de cette ville très prochainement et de tout faire pour protéger ma grande sœur, quoi qu'il arrive ma loyauté ira toujours vers elle, j'avais trouvé mon but dans ma nouvelle vie.