Après sept ans de bons et loyaux services, Born ferme ses portes. Merci à tous ceux qui ont participé, d'une manière ou d'une autre, de près ou de loin, à son aventure.
Ça faisait un moment que tu les observais, les membres de ce groupe. D'ailleurs, le critère qui a fait pencher la balance, c'est qu'ils t'ont beaucoup fait penser aux premières personnes que tu as rencontrés, au début de ce foutoir. Isolés, faibles, peu nombreux... Groupe banal qui a eu une chance pas croyable de survivre durant quatre longues années. Tapis dans ton coin d'ombre, tu te surprenais à devenir nostalgique. Il y'avait cette blonde, une bonne quarantaine d'années... Elle te faisait penser à l'une des membres de ton premier groupe. L'air sévère, protectrice mais trop sensible. T'avais dû la tuer en première... Histoire qu'elle n'alerte pas les autres. Tu devras sûrement faire pareil avec celle-là. Puis y'avait ce type, coincé, avec son costume cravate délavé... On aurait dit qu'il était prêt à vomir ses tripes sans arrêt, tellement il était pâle... Y'avait exactement le même spécimen parmi ceux que t'observais, mais pas en costume.
Maintenant, t'en fais parti, de ce groupe. Tu t'es même rendu compte qu'ils n'étaient pas que deux... Y'avait une gamine aussi. Si ça avait été un Rocky Balboa, tu te serais vite tiré de là. Tes proies en devenir, tu les choisis après une observation... Les fondements de ton choix, isolation, faiblesses, équipement utile,... Hors de question d'essayer de décimer un groupe qui compte un ou deux gros bras, t'es peut être cinglé mais pas stupide au point de manquer de te faire arracher la gueule par un mec deux fois plus gros que toi.
Rictus au bords des lèvres, tu te surprends déjà à penser à la manière dont t'allais t'en débarrasser, de tout ces membres totalement naïfs. Y'a pas à dire, t'as rarement eu autant de facilité à forger des liens... D'habitude, ils se méfient des nouveaux, ils les considèrent et les testent, avant d'accorder pleinement leur confiance. Ceux là te l'ont filé tout de suite... Sûrement trop contents d'avoir un nouveau membre pour les sortir d'affaire. Ouais... Ils ont eu la bonne idée de s'installer dans un appartement, au troisième étage, dans une ville où les rues sont bondées de mordeurs qui déambulent. Tu t'es carrément mis en danger en intégrant ce groupe mais t'es aussi cruellement en manque de matos et de bouffe. Alors tu prends sur toi, le temps de jouer à ton jeu sadique, celui du parasite qui devient indispensable.
Tu squattes le balcon, assis contre la rambarde métallique, t'avises les corps qui flânent mollement dans la ruelle. Il fait nuit et c'est ton tour de garde... De toutes façons, t'arrives rarement à fermer l'oeil. Une légère brise transporte une effluve de pourriture qui te fait froncer le nez... T'as l'habitude des relents de putréfaction mais tu t'en passerais bien. Tu cales ton nez sous le col de ton t-shirt, levant la tête vers le ciel dégagé pour en contempler quelques nuances... Mais du mouvement te fait réagir en bas, t'as peut être la tête dans les étoiles mais t'es toujours sur tes gardes. Tu te redresses légèrement, assez pour distinguer les mordeurs qui s’excitent plus bas. Sûrement un rat... Un chat? Peu probable. T'en qu'ils restent en bas, ils peuvent bien danser la polka que tu t'en foutrais encore. Un bruit plus proche te détourne de ton observation, ça vient de l'intérieur... Tu les vois se mouvoir dans l'ombre, à la lueur d'une bougie, les autres membres et ta curiosité te pousse finalement à aller jeter un coup d'oeil...
Hi, there... #Alisha Cela faisait plusieurs jours qu'Alixen observait ce jeune homme, en toute discrétion, à l'abri de son regard. S'évertuant à le prendre comme un exemple de survie. Après tout, sa méthode avait un très gros taux de réussites. Des résultats concluants qui poussait la brune à vouloir l'imiter. Cependant, il y avait un hic. Cette tendance que le brun avait de décimer les survivants juste après. Une chose que la jeune adolescente ne s'estimait pas capable. Elle avait bien tué deux survivants quelques semaines auparavant mais c'était uniquement parce qu'ils le méritaient, ils avaient assassiné son père devant ses propres yeux. Faisant d'elle une orpheline, l'apocalypse à peine commencée. Un acte de barbarie qui l'avait fait changer du tout au tout. Passant d'une puritaine à une jeune adolescente qui en voulait au monde entier. Cependant, il y avait des extrêmes qu'elle n'était pas encore prête à franchir. Pour l'instant, elle cherchait juste un moyen de survivre et la personne qu'elle devait devenir pour ne plus être atteinte par des sales types comme les assassins de son père. Elle ne voulait plus être blessée et surtout ne plus être faible. Tous ces points qui faisaient aux yeux d'Alix ce mystérieux jeune homme le survivant parfait. L'exemple qu'il fallait suivre.
Craignant de finir par se faire repérer après tous ces jours d’observation, Alixen préféra s’éloigner. Elle en avait assez vu. Il lui restait plus qu’à réfléchir comment elle pourrait tourner la méthode du brun à sa sauce. C’est après quelques jours, que la brune se décida enfin à mettre en pratique ses nouveaux acquis. Elle fut d’ailleurs chanceuse de localiser un groupe qui s’était installé dans un appartement. Cependant, y accéder n’était pas aussi aisé que ça, l’entrée étant gardée en quelque sorte par de multiples rôdeurs. Un détail qui la fit se demander si ça en valait réellement le coup. Elle pouvait perdre la vie en tentant d’accéder à ce bâtiment d’autant plus qu’elle n’avait aucune assurance que sa nouvelle méthode fonctionne sur ces survivants… Finalement, l’adolescente ne rebroussa pas son chemin parce qu’après tout, après avoir perdu son père, elle ne craignait pas de mourir. Mais ce n’était pas pour autant qu’elle allait foncer dans le tas la tête baissée. Sortant son sachet de billes, elle se mit à courir jusqu’à une voiture proche du amas de rôdeurs. Prenant une poignée de billes dans sa bille, elle entreprit de les jeter violemment contre un seau en fer qui se trouvait dans la direction opposée de la sienne. Attiré par ce nouveau bruit, la majorité des rôdeurs se dirigèrent vers la source, libérant à Alixen un passage vers les portes de l’immeuble. Sans attendre plus longtemps, elle se mit à courir rapidement jusqu’à passer les premières portes. Elle se retrouvait désormais coincer dans cet espèce de vestibules, les nouvelles portes qui se dressaient devant elle, étaient celles-ci bloqués. Surement les survivants à l’intérieur ayant coincé l’entrée par un tas d’objets. Alixen entreprit alors d’abattre ses poings contre les portes vitrées pour réveiller les survivants, qu’elle craignait être endormies. C’est rassurée qu’elle finit par apercevoir la lueur d’une bougie se rapprocher. Les portes finissant par s’ouvrir, la laissant entrer.
- Merci… Merci, tellement. J’avais tellement peur… Je n’ai plus personne…
Pour accentuer la comédie, elle se mit à pleurer. Des larmes qui vinrent aisément alors qu’elle se mit à penser à son père. Bien rapidement, une blonde vint la prendre dans ses bras avec sans doute pour but de la réconforter. La comédie d’Alixen avait fonctionné. Qui pouvait résister à cette gamine de treize ans, les larmes aux yeux, le visage salis et les vêtements déchirés ? Personne. Alors qu’elle croyait les membres du groupe au complet, un nouveau survivant finit par faire son entrée. Une tête qui ne lui était pas étrangère en fin de compte. C’était le jeune homme qu’elle avait suivit… Celui qui tuait des survivants de d'effroyables façons. Toujours dans les bras de la blonde, Alixen cacha son visage contre son épaule après avoir croisé le regard du brun, afin de cacher l’expression de peur qui s’était dessiné sur son visage. Se reprenant, elle se dégagea doucement de la survivante.
- J’ai pas envie de vous déranger… Je peux m’en aller si vous voulez… Je me débrouillerais…
Mais c’était trop tard, ils s’étaient déjà attachés à elle, refusant désormais de la voir partir. Déterminés à la protéger et tentant de la rassurer. Elle était coincée ici. La jeune adolescente ne pouvait pas insister plus pour ne pas éveiller les soupçons du brun. Elle allait devoir se débrouiller. Agir normalement. Faire comme si elle ne le connaissait pas et s’en tenir au plan.
- Elisha tu pourrais peut-être t’occuper d’elle, s'il-te-plait ?