Depuis combien de temps l’apocalypse avait elle, commencé ? Un an, deux ans ? Déjà à cette époque Malia avait arrêté de compter et pourtant il y a plus de trois ans, celle-ci était totalement différente d’aujourd’hui. Moins assurée qu’aujourd’hui, à cette époque la jeune femme n’assumait pas qui elle était et n’avait pas adopté sa barre en métal. Elle ne se contentait que de son vieux short, de son débardeur beige usée virant au marron et de ses cheveux en bataille. Sa seule arme n’était qu’un couteau et un beretta dont elle ne se servait pas très bien. Un comble pour une jeune fille sortant d’un gang en soi. Malia ne savait absolument pas où elle allait ni vers où ses pas allait la mener, elle savait juste qu’actuellement elle se trouvait dans l’Iowa. Elle marchait bêtement dans la rue à la recherche d’une superette ou d’un magasin. Elle n’avait plus qu’une seule conserve dans son sac et si elle ne se rechargeait pas vite en nourriture, elle n’aurait plus rien à manger d’ici le lendemain. Elle observait les environs, calmement, sa main toujours serré contre son couteau de survie en main prête à agir en cas de pépin. La nuit allait bientôt tomber et elle n’avait toujours rien trouvé, les boutiques avaient été dévalisée et Malia n’avait plus la force, elle devait trouver un endroit où se poser. Elle comptait alors aller se réfugier dans la première maison qu’elle aurait trouvé quand elle avait aperçu un groupe de rôdeurs attroupé face à un supermarché. Combien étaient-ils ? Malia en comptait une dizaine. Heureusement pour elle, ils ne semblaient pas l’avoir vu, toutefois, elle craignait que leur entêtement à frapper contre les vitres de l’établissement signifie qu’une personne était enfermée à l’intérieur. Elle aurait pu dire qu’elle s’en fichait mais Malia n’était pas comme ça. Elle avait toujours la mort de Cole sur la conscience et celle-ci datait de bien avant l’apocalypse et juste pour cela, elle ne souhaitait pas en avoir une de plus sur la conscience. Et puis ses rôdeurs, elle ne les craignait pas. Elle inspirait alors profondément et fonçait à toute vitesse contre le groupe de rôdeur, ses bottines piétinant le sol à la vitesse de sa course. Les revenants ne l’avaient toujours pas entendu lorsqu’elle avait planté sa lame dans le premier crâne, alors que tous les autres se retournaient. Envoyant un coup de pieds dans le second pour le faire vaciller, elle attrapait une morte par les cheveux alors qu’elle s’approchait d’elle dans son dos pour lui enfoncer son couteau à travers l’œil. « Qui que tu sois, j’essaie de te sauver la vie, ça serait cool un peu… … … d’aide » Elle avait tardé avant de finir sa phrase le temps d’en repousser deux, il en restait encore sept à tuer. Elle en tuait un profitant d’une ouverte mais l’étau se resserrait autour d’elle. Elle ne se doutait pas qu’un l’intérieur se trouvait un gosse de quatorze ans à peine.

Malia ne s'était pas attendu à voir un jeune adolescent enfermé dans cette échoppe. Il l'avait aidé mais elle ne regrettait pas de l'avoir sauvé. Elle s'en serait voulu, d'avoir laisser mourir un enfant quoi qu'elle ne l'aurait jamais vraiment su en réalité. Heureusement c'était chose faite, grace à une aide non négligeable du petit brun maintenant recroquevillé. Elle ne savait pas pourquoi mais il l'a touchait. Il avait l'air d'en avoir tellement marre, d'avoir tellement peur et d'être tellement épuisé. Il lui semblait bon sous ce visage angélique aux yeux bleus dans lesquels on se perdrait sans aucun mal. Il faisait tâche dans ce monde pourri jusqu'à la moelle, pas comme elle. La blonde se sentait dans un élément plus proche du sien, elle était déjà criminelle avant l'apocalypse et elle avait déjà tué, pour venger ceux qui avait tué son bébé certes mais elle avait aimé ça. A présent, Malia n'avait plus une âme meurtrière mais se défendre et survivre ne lui ferait pas peur. A l'heure actuelle, elle essayait surtout de le rassurer, elle le voyait pleurer et même si elle ne le connaissait pas, ses instincts maternels lui fendait le coeur. Heureusement, il semblait s'arrêter de pleurer lorsqu'elle tentait de le rassurer en lui rendant son arme. Elle essayait de sourire et se montrait douce, bien à l'opposé de la guerrière qu'elle était. Alors elle s'asseyait à côté de lui sans rien ajouté de plus. Elle le rassurait comme elle pouvait lui assurant qu'il était en sécurité. Il lui sourit légèrement alors qu'il lui demande si elle pense qu'un jour tout redeviendra comme avant. « Je sais pas, le monde tu sais il a toujours été pourri mais c'est pire je sais. Je pense pas que ça reviendra normal. » Elle lui jetait un regard un peu triste avant de passer son bras autour de ses épaules d'un air maternelle inspirant. « Mais si tu veux tout savoir… Je pense qu'un jour ce monde deviendra normal. On va apprendre à vivre avec la menace et faire renaitre une civilisation, des remparts et se refaire une sécurité. C'est juste une épreuve qu'on doit affronter , une bonne grosse épreuve dont on finira par s'habituer. » Malia était peut-être trop rêveuse mais elle voulait redonner de l'espoir à ce gosse qu'elle maternait déjà comme si c'était le sien. « Tu y crois toi à mes espoirs ? »