Après sept ans de bons et loyaux services, Born ferme ses portes. Merci à tous ceux qui ont participé, d'une manière ou d'une autre, de près ou de loin, à son aventure.
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Sujet: I wanna learn to love you. Mer 27 Mar - 12:47
Ce fut le miracle qu’il n’aurait pas espéré attendre, Pope. Il ne se serait pas imaginé que le destin s’acharnerait un peu plus contre sa merveille. Qui aurait pu penser qu’elle partagerait la caravane de cette douce et délicieuse Valentina, sérieusement ? Mais le malheur des uns, fait le bonheur des autres. C’est comme ça que Mason a commencé son petit manège.
Tellement facile que je gardais l’espoir qu’on vienne me sauver quand tu m’écrasais de tout ton poids. Les mots que Salomé lui a dit avant de partir de cette petite cabane dans la ferme, ils n’arrêtent pas de raisonner à ses oreilles depuis ce moment-là. Pour la première fois depuis que cette horrible scène s’est déroulée, ils se sont vus, ils en ont parlé. Il n’avait eu à faire pendant toutes ces années, qu’à sa propre perception de la choses. Les mots de Salomé, eux, montrent bien qu’il est le méchant de l’histoire. Grandis comme tu m’as obligée à grandir. Mason, encore, se demande ce qu’elle voulait dire par-là. Parce qu’ils ne voient pas le monde de la même manière, parce qu’ils ne sont pas capable de se comprendre, de se rejoindre sur ce que sont devenus les hommes aujourd’hui. Si Pope se dit qu’il y a encore du bon, et du mauvais dans cet air, ce n’est pas le cas de Salomé. Et s’il n’avait pas été capable de comprendre qu’il l’a détruit cette nuit-là, il ne pouvait que le faire après ça. Je ne suis pas celle qui déterminera si le monstre que tu es mérite sa place ici. Salomé, sait-elle que par cette simple phrase, cette vérité à tout casser, elle a fait naître une peur un peu plus grande, chez Pope ? Il n’a jamais été aussi bien qu’à Elia. Les gens, la façon dont les choses sont gérées. Surtout, ce village a eu la surprise de le faire retrouver des gens qu’il pensait avoir perdu depuis bien longtemps. Adrian, Valentina, Lorenzo, accompagnés de Will, Emily, et Salomé. Qu’aurait-il fallu de plus pour le ravir ?
Alors, depuis qu’il avait apprit que son tendre amour partageait sa caravane avec cette vieille amie, c’est une habitude douteuse et encore plus malsaine qui a prit place dans les journées de Mason. S’il s’empêche de le faire tous les jours, c’est pour ne pas se faire prendre la main dans le sac. Mais ça ne lui évite pas d’aller se promener du côté de ces vieilles caravanes, comparées à la sienne, alors qu’il ne le faisait jamais. Mason, il avait pour habitude de se rendre là-bas uniquement en dernier recours, pour visiter Emily ou les autres. Maintenant, on peut le voir s’y faufiler dans la journée, pour repartir quelques minutes plus tard. Et parfois, il laisse devant la porte, une petite boite ou un papier plié en enveloppe. A l’intérieur, il y a toujours quelque chose destiné à Salomé.
Que ce soit une pâtisserie, des verres de jus d’orange frais, ou tout simplement des tickets qu’il a gagné depuis le temps qu’il est ici, Pope, il dépose un peu tout à côté de cette caravane. Au fond il ne sait même pas s’il le fait pour se faire plaisir à lui, pour lui faire plaisir à elle, pour s’éviter un rapport auprès de Vance, mais Mason diminue son stock de ticket à vive allure. S’il avait toujours réussi à économiser -parce qu’il prenait seulement ce qui était gratuit pour profiter uniquement du bar payant, Mason n’avait jamais été radin à ce sujet. Il a toujours profité de ses provisions pour faire plaisir à ses amis, à sa famille. Le monstre qu’il est peut être caché sous différente forme. Mais le problème, c’est que Pope n’est pas un monstre aux yeux de tout le monde. Il n’y a qu’à celle qu’il aime qu’il a fait du tort.
Ce jour-là, il avait payé avec un collègue, quatre coupons pour récupérer de quoi fumer autre chose que ces cigarettes qu’il commence à avoir du mal à trouver. Parfois, ils sont en panne de certaines matières importantes, à Elia. Il faut donc attendre pour en récupérer, pour qu’il en rachète ou en gagne à ses parties de jeu. Alors, Pope, même s’il n’y avait pas touché depuis longtemps, c’était dit que pour un jour de congé il pourrait en profiter. Au moins, ça lui ferait économiser sûr le dernier paquet de tabac qu’il a en poche. Alors, il s’était installé sur la chaise devant la caravane d’Emily, la numéro 12C. Pile derrière celle de Salomé, à quelques mètres d’où il a posé une nouvelle boîte contenant une pâtisserie au chocolat faite du matin-même. Et il avait donc allumé son joint pour recracher la fumée blanche dans un profond soupire qui manque de l'étouffer. En restant-là, Pope, faisant mine d’attendre son amie qui par chance n’est pas chez elle, se met en danger. Salomé, elle pourrait très bien apparaître comme par magie pour rentrer chez elle, trouver ce nouveau paquet malsain, et par la même occasion son porteur diabolique. ______________________
@Salomé Olsen, je poste sans te prévenir, sans te demander la permission... mais j'en avais envie Je me sers de ce petit poste pour aussi reprendre la fin de notre dernier rp Et je ne te préviens pas ailleurs que j'ai posté histoire que t'ai la surprise en venant sur ce compte. Je te fais plein de bisois et j'espère que ça va te plaire éhé
Dernière édition par Mason Pope le Sam 13 Avr - 14:42, édité 1 fois
Salomé Olsen
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Lun 8 Avr - 0:14
What do you want from me? Si je pense à toi au moment de dormir, je ne trouve pas le sommeil.
Les attentions déposées devant la caravane l’alarmaient plus qu’elles ne l’enthousiasmaient. La première fois que Salomé s’est penchée pour récolter le minuscule papier, elle pensait que c’était une lettre des dirigeants du village. Envisageaient-ils de la punir pour avoir étranglé un autre habitant avec une corde qu’elle ne possédait plus? Se contentaient-ils d’un simple mot pour l’éjecter plutôt que de venir lui annoncer en personne? L’anxiété avait atteint son paroxysme en quelques secondes. Le monstre aurait-il osé médire à son sujet?
Au contraire, le papier était plutôt un présent. Un cadeau empoisonné. Plutôt que d’être ravie à l’idée d’utiliser ce ticket tombé du ciel, elle est restée plantée dehors, regardant aux alentours pour vérifier si Mason ne l’épiait pas au détour d’une caravane. Sans que le doute ne puisse germer dans son esprit, elle devinait qui était la personne derrière le cadeau. Dès lors, elle a cessé de dormir, incapable de fermer les yeux pour trouver le sommeil en sachant que le monstre avait découvert où elle vivait. Où avait-il trouvé l’information? Jamais le sentiment d’être suivie ne l’avait prévenue. Son instinct de survie avait disparu à la minute où elle s’était retrouvée dans ce village.
Une nuit, elle s’est surprise à se hisser sur son matelas lorsqu’un bruit suspect a ébranlé le silence de la nuit. Doucement, elle s’était glissée jusqu’à la fenêtre où elle avait tiré le drap pour observer l’extérieur. Aucun mouvement suspect. Aucune ombre importune. C’était seulement son esprit qui recommençait à lui jouer des tours parce qu’elle se privait du droit de dormir paisiblement. Toujours, il y avait cette petite voix qui résonnait : « Et s’il se glissait dans la caravane alors que tu es profondément endormie? Tu n’aurais aucun moyen de te défendre, car il aurait préparé son invasion. » Même la présence d'une colocataire ne parvenait à la rassurer.
Tous les présents comestibles déposés devant la caravane étaient automatiquement propulsés dans la poubelle. Elle vidait le jus dans l’évier persuadée qu’il était empoisonné et qu’il voulait se venger. Par contre, sans comprendre pourquoi, elle ne jetait pas les tickets. Au fond d’elle-même, elle savait que ces tickets étaient de l’or et étaient difficiles à obtenir malgré un travail constant et ardu. Elle les rangeait dans le premier tiroir de la table de chevet. Elle ne les utilisait pas, mais les gardait en dernière option.
Pour la perpétuité du village, elle doit travailler toute la journée. Lorsque le soleil se lève, elle entame déjà sa marche vers les prés. Lorsque le soleil disparaît à l’horizon, elle peut enfin revenir à la caravane. Durant la journée, ses seules pauses consistent à se nourrir. Aujourd'hui, pour la première fois, elle a fait une folie. Elle a utilisé deux tickets offerts par Mason. L'un pour profiter de quelques minutes supplémentaires sous la douche. L'autre pour se laver avec un savon et du shampoing aux odeurs délectables. Qu'importe que ce soit une douche communautaire ; elle l'a savourée jusqu'à la toute dernière seconde. Le parfum des produits lui colle à la peau tandis qu'elle marche vers sa caravane. Ses cheveux humides rafraîchissent sa température corporelle qui avait été brûlante toute la journée. Jamais elle ne s'était autorisée ce luxe ; en général, elle rinçait la terre sous ses ongles et se contenter de passer rapidement sous le jet froid.
Pourtant, le sourire de bien-être qui décorait son visage s'efface à mesure qu'elle approche de sa caravane. Ses vêtements sales coincés sous un bras, elle tend l'autre main pour vérifier le paquet placé au bas de sa porte. En l'ouvrant, elle aperçoit la pâtisserie qui, automatiquement, provoque une faim profonde au fond de ses entrailles. Cette vue la fait saliver. C'est tellement contradictoire. Elle sait qu'elle va jeter cette pâtisserie à la minute où elle sera dans la caravane. Ce serait honteux d'accepter le présent de Mason - et pourtant elle vient d'utiliser certains des tickets. Elle a si faim.
Au même moment, elle entend une personne se racler la gorge. En tournant la tête, elle se retrouve face à face au type qui hante ses pensées depuis des jours. Ce même type qui libère de ses lèvres une fumée qui glisse sur son visage pour s'évaporer dans la nature. Encore une odeur qui risque de s'imprégner à son esprit comme la nuit où il empestait l'alcool.
- Qu'est-ce que tu attends de moi exactement? demande-t-elle sans réfléchir.
Aussitôt, elle s'imagine qu'il est là uniquement pour elle, pour faire de sa vie un enfer. L'idée qu'il soit ici pour voir quelqu'un d'autre ne lui effleure même pas l'esprit. Son seul objectif est de l'importuné jour et nuit. Est-il déjà épuisé d'être ignoré qu'il s'est senti obligé de venir jusqu'à elle pour obtenir quelques mercis suite aux présents offerts?
La jeune Olsen prend l'initiative de s'approcher. À mesure qu'elle avance, elle dépose ses vêtements sur une table en plastique. Cette fois, elle ne tente pas de le fuir, elle ne tente pas de l'étranger. Elle opte pour une approche dite « normale » compte tenu de leurs rapports généralement tendus et violents. Et par curiosité, elle s'autorise un coup d'oeil à son cou afin de voir les conséquences de la corde. Les marques sont encore présentes. Quel sentiment étrange... ce contentement qui l'embaume maintenant qu'elle voit qu'elle a réussi à le marquer.
En vrai, quand j'ai vu l'alerte, je me suis tellement demandée c'était quoi. Quand j'ai vu que c'était une réponse, j'étais aux anges. C'était une attention vraiment mignonne. En plus, ça nous lance sur une nouvelle approche entre les deux.
ToScroll, 2018
Mason Pope
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Mar 9 Avr - 1:22
Ses yeux fermés, Pope aspire sur ce joint pour avaler cette fumée blanchâtre et épaisse, qu’il laisse finalement faire marche arrière en la laissant glisser sur la peau de son visage. La nicotine fait son effet, mais ce qu’il ressent le plus, c’est le goût de cette herbe qu’il n’avait pas eu en bouche depuis si longtemps. Un plaisir coupable qu’il n’aurait pas pu s’offrir, même s’il en avait eu envie, avant d’arriver dans ce village. Une dose qui, il l’espère, sera suffisante pour faire passer le besoin de tabac, de nicotine, qu’il ressent. Plus le temps passe, et plus les restrictions sur ces besoins primaires se font ressentir. Mason est accro à beaucoup de choses, sur cette planète. L’adrénaline, l’action, le sang qui gicle lorsqu’il fait tomber un zombi, son frère, Emily, la nicotine, mais surtout ? Cette femme qui s’approche vers lui au moment où il ouvre les yeux. Pope, il n’a pas eu le plaisir de la voir ouvrir cette boîte pour lire l’envie du sucre caché à l’intérieur, se dessiner sur le visage de Salomé. Parce que tout ce qu’il perçoit chez elle au moment où il la voit, c’est cette même expression qu’elle a lorsqu’elle le regarde. Pourtant, cette fois-ci, l’intonation de sa voix, lorsqu’elle s’adresse à lui, est bien différente. Enfin, on dirait qu’ils sont passés à l’étape supérieure.
“ - Qu'est-ce que tu attends de moi exactement?” “ - Que tu m’aimes ?” Lâche-t-il du tac au tac, sans même avoir réellement réfléchis aux mots qui allaient s’échapper de ses lèvres. “ Que tu tombes amoureuse, que tu me laisses t’aimer, te toucher… c’est trop demandé ?”
Le regard sérieux de Mason dénote complètement avec le sourire qui est au coin de ses lèvres. Toujours assit sur les marches de la caravane de son amie, de celle qu’il considère comme sa petite soeur, il a son coude posé sur son genoux surélevé. Tendu, sa main tient le joint qu’il amène à ses lèvres pour tirer une nouvelle taffe, alors qu’une de ses paupières est à moitié fermée pour tenter d’amoindrir les rayons du soleil qui commencent à changer en même temps que la saison. Un léger rire s’échappe de sa bouche, en même temps qu’une nouvelle vague de fumée blanche, épaisse, lorsqu’il voit la réaction de Salomé à cause de ses propos. Si Pope baisse la tête pour regarder le sol, ce n’est pas pour se cacher, non, rien ne pourrait le faire croire, encore moins ce sourire qui ne cesse de le défigurer.
“ - Détends-toi princesse, j’suis pas là pour toi.” Sa main libre vient frapper légèrement le bois au dessus duquel il est assit, et alors qu’il redresse son visage vers elle, il reprend la parole comme si de rien était. “ Tu vies entourée d’mes amis, ici, et là.”
S’il avait voulu parler de la caravane où il est assit, Pope ne peut pas s’empêcher de jeter un coup de tête vers celle de Salomé. Va-t-elle comprendre, par ce simple geste, qu’elle vit avec l’une d’entre eux ? Valentina est gentille, et même s’ils ne se sont pas croisés souvent pendant l’apocalypse, le lien qui l’unit à la brune est incassable. Mason, il ne peut pas s’empêcher de se demander ce qu’elle ressent. Se sent-elle prise aux pièges, maintenant ?
“ - T’es pas le centre du monde, Salomé… même du mien.”
Voilà une chose qui est vraie, qui devrait l’être à cent pour cent, d’ailleurs. Mais Mason lui-même sait qu’il ment un peu, en disant ça. Salomé, elle a toujours été très, voir trop, importante à ses yeux, même lorsqu’il ne faisait que l’imaginer, l’idéaliser. Aujourd’hui, les choses semblent être encore pire. Toutes les attentions qu’il a pour elle -et qu’il n’imagine pas être lancées à la poubelle pour les trois-quart du temps, montrent bien qu’elle est toujours au centre de ses pensées. Comment pourrait-il en faire autrement ?
Une brise de vent vient caresser le dos de Salomé, fait voler quelques unes de ses mèches de cheveux. Laissant alors la délicieuse odeur de ce shampoing, et de ce savon parfumé qu’elle a utilisé grâce à ses coupons gratuits, venir caresser avec douceur l’odorat de l’ancien militaire. Automatiquement, il s’est mis à renifler l’air, comme s’il cherchait à garder chaque particules de cette odeur à l’intérieur de son nez, à l’intérieur de son cerveau, gravé à jamais. N’a-t-il pas l’air encore plus étrange, à agir de la sorte ? Mais Pope, il n’y fait pas attention. En fait, il est bien trop concentré sur ce qu’il sent, sûr elle, pour penser à autre chose. Alors, après avoir profité de cette odeur si alléchante -qui lui donne envie de se rapprocher un peu plus d’elle, il apporte à ses lèvres le carton de sa cigarette.
“ - T’as apprécié, mes petits cadeaux ?” Demande-t-il sans se douter qu’elle vient d’en user.
Dernière édition par Mason Pope le Sam 13 Avr - 14:41, édité 1 fois
Salomé Olsen
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Sam 13 Avr - 5:18
What do you want from me? Si je pense à toi au moment de dormir, je ne trouve pas le sommeil.
Que tu m'aimes. Elle lève le menton, attentive malgré elle. La demande est inhabituelle et particulièrement gênante. Ils ont déjà passé le cap du premier baiser, mais cela n'était pas un partage d'amour. C'était un baiser forcé. L’un de ceux qu’on préfère oublier. Que tu me laisses te toucher. Elle croise les bras, fermée à cette perspective. Que tu tombes amoureuse. Il ne faut pas confondre les rêves à la réalité. Est-ce une nouvelle technique sournoise pour l'intimider et lui faire croire qu'il peut avoir une quelconque emprise sur elle? S'il lui dit ouvertement toutes ces choses, est-ce pour que ces questions prennent un sens à son esprit? Tu n'es pas le centre du monde. À qui ment-il? À Salomé ou à lui-même? S'il n'était pas là pour elle, pourquoi le paquet traîne-t-il au bas de sa porte? Si Mason est vraiment en visite chez des amis, il semblerait qu’il ambitionne en élargissant abusivement son territoire jusqu’à chez Salomé. Elle se décale légèrement pour indiquer le paquet du menton.
- Si tu n’es pas là pour moi, évite de te laisser traîner et ramasse ce qui t'appartient, indique-t-elle sans hausser le ton ; elle répond du même coup à la question de Mason concernant son appréciation des cadeaux (elle ne se lassera pas duper en appréciant quoique ce soit venant lui!). Je n’ai rien demandé.
Elle redoute le silence qui pourrait s’installer : ce moment gênant où il pourrait garder le silence et la toiser longuement de son regard lourd. Et elle sait combien il peut être lourd lorsqu’il décide de l’écraser de tout son poids. Oui, elle redoute le temps qui s’écoulera entre maintenant et son départ. Et pourtant, le silence ne s’installe jamais. Elle entend plutôt le faible carillon qu’elle n’avait jamais remarqué auparavant. Où est-il accroché d’ailleurs? La mélodie de ce carillon voyage certainement depuis des jours dans l’espoir que Salomé l’entende enfin. Aujourd’hui, elle l’entend pour la première fois.
Le même vent qui fait vibrer les tiges du carillon lui donne quelques frissons ; ses bras sont déjà croisés contre sa poitrine pour capturer la chaleur. Elle se masse légèrement les bras. Avec cette ambiance et toutes ces caravanes les unes alignées aux autres, elle aurait presque le sentiment d'être en camping avec sa famille. Chaque année, ils allaient prendre du bon temps en forêt, sur les sites protégés. Elle se souvient encore de sa première fois en pédalo sur la rivière. Au Colorado, les paysages étaient magnifiques en automne. Elle rêverait d'y retourner pour parcourir tous ces endroits qui lui offraient des souvenirs mémorables. Mais en y pensant, elle serait probablement déçue de revoir ces endroits ; depuis, ils auraient changé, transformeraient chaque souvenir en cauchemar. Un peu comme l'image de Mason. Quand elle pense à sa maison, elle ne voit que lui. Elle ne voit plus son frère quitter discrètement sa chambre le matin pour aller travailler. Ne voit plus sa mère échapper des morceaux de vêtements en faisant la lessive. Elle voit Mason dans son lit. Elle voit Mason dans le couloir. Elle voit Mason à la salle de bains. Soudainement - et pour la première fois - elle se demande depuis combien de temps Mason se trouvait au Colorado. Pour avoir été chez elle peu de temps après l'apocalypse, il ne devait pas être si loin. Dire que cet homme n'était qu'à quelques lieux d'elle. Salomé vivait dans l'ignorance de ce qui allait lui arriver.
Sa bouche s’entrouvre ; une phrase reste néanmoins suspendue à ses lèvres.
La brune est interrompue par une voix masculine, celle d'un collègue qui marchait vers sa caravane, mais qui s'est arrêté pour saluer poliment les deux jeunes gens. Aux premières apparences, il semble plutôt gentil, mais peu observateur, car il ne remarque pas à quel point Salomé est inconfortable lorsqu'elle est proche de Mason. Le type est seulement heureux de croiser des gens après cette longue journée exténuante. Il est d'ailleurs grandement impressionné de la blessure au cou de Mason.
- C'est une blessure de guerre ça, mon vieux. J'espère que le rétablissement s'est bien passé. Tu en as sûrement bavé. Personne ne mérite ça.
Salomé se tait, n'émet aucun commentaire. La blessure est l'oeuvre de ses mains et son propre collègue ose ressentir de la pitié pour ce crétin. Si elle appréciait bien ce collègue, il vient soudainement de descendre dans son estime. Cette situation est encore plus étrange qu'elle ne l'était déjà. La jeune Olsen se pince les lèvres pour se retenir de passer la moindre remarque qui inciterait le garçon à rester et à poser davantage de questions sur ladite blessure. Comment peut-on être aussi confus? Elle voudrait s'agripper à lui pour ne pas avoir à confronter Mason seule, mais elle voudrait aussi le chasser à coup de pied pour ne pas qu'il découvre qu'elle a tenté d'étrangler un citoyen.
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Mason Pope
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Sam 13 Avr - 14:40
Le silence qui s’impose, après qu’elle ait prit la parole, est lourd de conséquence. Comme le regard qu’il pose sur elle. Evite de te laisser traîner et ramasse ce qui t'appartient. Il n’avait pu que regarder le paquet posé devant la caravane de Salomé. Mason, il se demande pourquoi elle ne voit que le mal dans ce qu’il fait, mais il n’avait pas eu le temps d’attendre la réponse pour qu’elle le bloque une nouvelle fois. Je n’ai rien demandé. Les mots restent coincés au fond de sa gorge, mais Pope, il aurait voulu lui dire que quand on aime quelqu’un, on sait d’avance ce dont l’autre a besoin. Qu’il n’y a pas besoin de demander, pour avoir quelque chose. Mason, il s’imagine presque être le bon saint-maritain, le copain parfait lorsqu’il va acheter ces gourmandises pour les déposer au pied de la caravane. Avec tout ce qu’il a vu du monde, avec tout ce qu’il a fait sur cette planète, il ne peut s’empêcher de se demander pourquoi elle n’arrive pas à passer outre. Après tout, n’y a-t-il pas pire, comme crime, sur terre ? Salomé, elle a réussi à s’en sortir.
“ - C'est une blessure de guerre ça, mon vieux.” Cette voix masculine surprend Pope qui tourne machinalement son visage vers l’individu nouveau. “ J'espère que le rétablissement s'est bien passé. Tu en as sûrement bavé.” Machinalement, le gardien était venu passer le bout de ses doigts libres sur la cicatrice créée par Salomé. Pope, il n’avait pas pu s’empêcher de jeter un faible coup d’oeil à la silhouette féminine, avant de reposer son attention sûr le fermier bien heureux. “ Personne ne mérite ça.” “ - Ca a l’air plus grave que c’que c’est.” Répondit simplement Mason en restant évasif à ce sujet. Il tire une nouvelle taffe sûr son joint, recrachant la fumée sans s’empêcher de regarder Salomé. Ils partagent ensemble ce secret, qui lui, a laissé des traces visibles. “ Tu sais comment c’est dehors, mon pote… toujours un con pour vouloir c’qu’on a.”
Dans le regard de Salomé, Mason semble comprendre qu’elle est tiraillée. Comme si elle avait des mots sur le bout de la langue, qui restent coincés parce qu’elle les empêche de sortir. Vu son comportement, il doute sérieusement qu’elle souhaite que l’homme se joigne à la conversation, à ce moment qu’il perçoit plein d’intimité au vu de leur relation tendue, étrange. Et Pope, il ne sait pas vraiment ce qui lui prend, lorsqu’il tend ses doigts tenant le joint vers le fermier. En silence, il invite l’autre à s’approcher pour tirer sur l’herbe, ne sachant même pas si ce dernier fume ou pas. Peu lui importe, au final, toute son attention est concentrée sûr Salomé, comme à chaque fois qu’elle a le malheur de croiser sa route.
L’homme s’en vient donc et attrape la cigarette. Renifle un instant pour être sur de ce qu’il y a à l’intérieur, et tire une taffe. Mais Mason ne le regarde pas faire, non. Il s’est levé à l’instant où le carton a quitté ses doigts, pour aller chercher la boîte à gourmandise devant la caravane de Salomé. Il revient, sans l’ouvrir, et profite de la situation comme il en a l’habitude. Il s’approche d’elle, utilise le regard de l’autre homme comme couverture. Osera-t-elle se mettre à découvert, face à quelqu’un d’autre, alors qu’il est si proche d’elle ? Ses doigts caressent une fraction l’épaule de Salomé, peut-être suffisamment de temps pour la faire réagir et lui mettre la boite entre les mains. Osera-t-elle lâcher cette denrée rare ? Pope joue avec le feu, mais n’est-ce pas son comportement habituel ? Il veut voir jusqu’où est prête à aller Salomé, pour se sentir en sécurité. Aujourd’hui, il ne lui fait pas concrètement de mal, mais le lent et douloureux baisé qu’il dépose sûr l’épaule de Salomé est la preuve parfaite du petit jeu qu’il joue à l’instant. Il profite de la présence de l’inconnu pour se frayer un chemin vers elle, sachant qu’elle refermera très vite la porte après son départ, si, et seulement si, Salomé parvient à maintenir ses nerfs jusque là.
“ - Profite s’en..” Dit-il avec un sourire en coin, alors qu’il recule d’un pas. “ Tu dis qu’ça fait trop pour toi, t’as quelqu’un avec qui le partager maintenant.”
Mason se recule entièrement, retourne s’asseoir à sa place et récupère le joint que le fermier lui tend. Il tire une taffe, avant d’écraser le carton sous la chaussure. Toujours, le soleil le gène pour voir correctement chacun des traits du visage de Salomé, alors, il lève encore sa main pour la poser au dessus de ses yeux et ainsi se cacher des plus fort rayons.
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Sam 13 Avr - 21:20
What do you want from me? Si je pense à toi au moment de dormir, je ne trouve pas le sommeil.
Elle est assez surprise que l’homme garde le secret de la blessure. Sans doute qu’il apprécie que Salomé puisse avoir des remords à cacher. Cela veut-il dire que, comme lui, elle est un monstre? Elle imagine que le fermier poursuivra sa route, mais Mason l'harponne comme un vulgaire poisson.
- De nos jours, on ne peut plus se permettre de petits plaisirs, répond le garçon.
Ainsi, le nouvel arrivant ne refuse pas le joint qu'on lui tend. Même qu'il s'en délecte. Tout en aspirant la fumée, le fermier s’installe confortablement sur une chaise de camping. Quant à elle, Salomé est toujours debout. Pendant que Mason va chercher le paquet, le fermier tend à Salomé le joint qui subsiste de peu. Elle secoue la tête pour refuser poliment, alors il hausse les épaules. L'invitation de Mason n'était pas subtile, surtout aux yeux de la brune. Il se protège derrière cet individu ; il sera gentil et doux afin qu'on ne puisse rien lui reprocher. Devant autrui, Salomé n'a aucune raison de se montrer hostile et désagréable. Qui croirait que Mason est en réalité un pervers inassouvi? À première vue, il semble tellement parfait, tellement serviable et tellement simple. Cette illusion pourrait presque - presque - lui laisser croire qu'il a véritablement changé au fil des dernières années. Son jeu d'acteur est impeccable.
Les doigts de Mason qui effleurent son épaule ravivent en puissance les frissons qui l'embêtent déjà. Comme elle l’imaginait, il utilise la présence du garçon pour l’obliger à accepter sa présence. Le baiser, lui, est une manière de marquer son territoire face à ce garçon. Il n'a vraiment aucune limite. Sans rechigner, elle attrape le paquet qui contient la pâtisserie.
- Tu as raison, affirme-t-elle alors que Mason s’installe à sa place initiale sans l’envie de quitter les lieux. Je ne suis pas une grande amatrice de chocolat, fais-toi plaisir, poursuit-elle en offrant le présent au nouvel arrivant.
Du même coup, elle regarde brièvement Mason. Oui, ça pourrait être un aveu ; elle n’aime pas particulièrement le chocolat. Elle préfère de loin les pâtisseries fruitées. Et cette fois, elle s’assoit également. Le fait de ne pas fuir sur le champ prouve peut-être qu’elle n’est pas fermée à toutes les tentatives de Mason de se racheter. Ou… Reste-t-elle pour montrer qu’elle n’a pas peur? Ou… Reste-t-elle par soumission? C’est à s’y méprendre. Mais désormais, à cette hauteur, Mason n'a plus besoin de se cacher les yeux des rayons du soleil pour l'apercevoir.
- Vraiment? s’étonne le garçon ; mais il accepte volontiers la pâtisserie.
S’il ne meurt pas demain, Salomé saura que les présents n’étaient pas forcément empoisonnés.
- Au fait, je me nomme Sam, se présente le garçon qui engloutit déjà une première bouchée. Et toi? demande-t-il à Mason.
Salomé se sent un peu coupable. Lorsqu’elle entend le prénom de Sam, elle se rend compte qu’elle ne l’avait jamais su. À ses yeux, il n’était qu’un collègue parmi d’autres. S’il ne lui demande pas, c’est qu’il devait déjà savoir qu’elle se nommait Salomé. Est-elle devenue à ce point égoïste? Mais ce qui semble la déstabilisée davantage, c’est le prénom en lui-même : Sam. C’était celui de son frère. Elle ne se souvient même pas de la dernière fois où ce nom a franchi ses lèvres.
Malgré tout, elle est curieuse. Va-t-elle enfin pouvoir mettre un nom sur le visage de ce monstre? Jamais elle n’avait posé la question. Si le vent lui donnait précédemment froid, maintenant elle commence à avoir chaud. Veut-elle vraiment que le monstre soit humanisé par un simple prénom tout droit sorti du néant? Et s’il mentait? C’aurait été n’importe qui : le nom n’aurait pas eu d’importance. Même le nom de Sam a moins d’importance présentement. Mais ce type a tellement joué dans sa tête que ça pourrait jouer pour beaucoup. Surtout qu’elle-même a avoué sans hésitation son prénom le soir de leur rencontre. Stupidement, elle attend la réponse alors que “ Sam “ continue de manger la pâtisserie au chocolat.
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Mason Pope
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Sam 13 Avr - 22:29
Salomé entre dans sa tête, sans qu’il ne le devine. Elle comprend son jeu et ne semble même pas rechigner à faire comme si de rien était. Mason n’avait pu s’empêcher de plisser les yeux lorsqu’elle avait offert ce présent chocolaté à l’invité, qui ne se doute de rien. Il est heureux de recevoir un de ces petits plaisirs, qu’il dit lui-même presque impossible à avoir. Pope, il ne peut s’empêcher de serrer légèrement la mâchoire lorsqu’il voit qu’il n’aura même pas le plaisir de la voir croquer dans ce péché interdit. S’il avait baissé les yeux quelques secondes, comme sa main d’ailleurs, il a noté dans un coin de sa tête de ne plus faire cette erreur. Pourquoi l’avait-il imaginé gourmande, au point de sourire face à une plaque de chocolat, après tant de temps apocalyptique ? Encore, il se rend compte que la véritable Salomé est loin du fantasme idéal qu’il s’était fait d’elle sûr cette simple photo.
Lorsqu’il redresse le visage, il s’était attendu à être de nouveau aveuglé pour la regarder. Mais Mason a le plaisir de la voir assise sur une chaise semblable au fermier. Un mince sourire se dessine au coin de ses lèvres. Pope, il a l’impression d’avoir gagné quelque chose, même s’il ne sait pas quoi exactement. Le comportement de Salomé a alors le fabuleux effet de le faire passer outre le contentement de l’homme. Il ne réagit même pas lorsqu’il vient à se présent ; Sam. Ce nom n’a pas la moindre signification à ses yeux, et contrairement à Salomé, ça ne l'emmène pas dans une autre dimension
“ - Pope.” Répondit-il machinalement, en regardant l’homme, faisant presque abstraction de Salomé, alors qu’il s’adresse particulièrement à elle, sous ces airs de conversation modèle. “ Mason Pope. “ Il hausse ses épaules en enfonçant une main à l’intérieur de sa veste. “ - Ca fait longtemps, que t’es dans le coin, Pope ?”
Sam, toujours heureux, comme s’il était sûr une autre planète comparé aux deux autres, continue de manger sa pâtisserie avec plaisir. Mason se met alors à se question ; est-ce qu’il bosse assez pour se payer ce qu’il veut ? Ou est-ce que Sam est du genre pantouflard, à prendre ce qu’on lui donne et à s’arrêter là. Il ne s’attendait pas spécialement à cette question, Mason. Au contraire, il aurait pensé être spectateur de leur conversation, vu que Sam semble connaître un minimum Salomé pour ne pas s’adresser directement à elle lors de ces présentations. Pope, il prend quand même le temps d’attraper le paquet de chewing gum, presque vide maintenant, pour l’ouvrir et en glisser un entre ses dents.
“ - T’étais déjà là, quand je suis arrivé, je crois.” “ - Ouai, ta tête me dit quelque chose.” Mason mime un léger rire, que Sam semble partager alors qu’il lève goulument son doigt plein de chocolat. “ T’avais l’air paumé, en débarquant.” Il bouge légèrement la tête en tentant de remettre ses souvenirs en ordre, mais il n’y a pas grand chose à se souvenir. Mason, il n’a jamais fais attention à Sam avant. “ Des mois… j’sais pas trop, c’est pas moi qui compte les jours d’habitude.” “ - T’es arrivé-là avec du monde ?” “ - Mon frère, et Emily.” Voilà tout ce que répond Pope, alors qu’il montre la caravane sur laquelle il vient poser son dos, à l’aide de son pouce. “ Avec des sacs sur la tête, mais j’ai retrouvé quelques vieux potes dans le coin.” “ - J’crois qu’on a tous le même souvenir.” Sam plaisante, en refermant la boîte. Il a dévoré cette pâtisserie, laissant un goût amer dans la bouche de Pope. “ Et toi, Salomé ?”
L’homme prouve à Mason son hypothèse ; ils se connaissent bien. Du moins, de nom. Alors, il se met à se demander où est-ce que ce Sam, travaille. Peut-il être de la ferme ? Où se sont-ils croisés quelque part dans les boutiques ? Certainement pas au bar, Pope s’y retrouve trop souvent pour ne pas y avoir vu Salomé avant. L’idée qu’il puisse y avoir quelque chose entre Sam et Salomé ne lui traverse même pas l’esprit. Elle est sienne, dans cette situation. Ce touché, ce baiser, n’était-ce pas pour marquer son territoire ? Sam aurait réagis avant, il ne se serait pas adressé à lui en premier.
Après cette question, Pope, il fait mine de se détendre. Comme s’il s’intéressait à autre chose, il mâche son chewing-gum de façon distraite. Pour avoir déposé ce baiser sur l’épaule de Salomé, pour être soit-disant si proche d’elle à avoir ce genre de geste, d’attention, il est censé connaître la réponse qui va s'échapper de la brune majestueuse qu’il aurait tout de même préféré voir assise près de lui. Mais d’où il se trouve, Mason, il a l’honneur de pouvoir détailler chacune des expressions qui passent sur le visage de sa douce Salomé. Pope, il est aussi excité à l’idée de la toucher, que d’écouter ce qu’elle a à dire. Mason, il veut entendre la véritable histoire de Salomé, même s’il sait qu’elle n’en dira jamais suffisamment pour assouvir sa curiosité malsaine.
Salomé Olsen
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Dim 14 Avr - 6:02
What do you want from me? Si je pense à toi au moment de dormir, je ne trouve pas le sommeil.
Entendre le terme frère lui réchauffe le cœur. C'est avec un sourire presque sincère qu'elle écoute l'histoire de Mason Pope. Le monstre possède désormais une identité. S'il y a bien une chose qu'elle respecte, c'est la famille. Une pointe de jalousie pince son coeur. Elle aimerait tant revoir son propre frère. Et Sam, devant elle, lui rappelle ce vide qui ne peut être comblé.
On lui retourne la question. Et comme si la réponse était épuisante, elle inspire profondément, ne sachant quoi raconter, ne sachant quoi omettre. Ce n'est pas évident de s'ouvrir aux autres ; cette appréhension grandit dans son estomac. Elle pourrait tout bonnement hausser les épaules, mais elle prend son courage à deux mains pour offrir quelques informations.
- J'étais avec un ami avant d'être amenée ici.
- Cet ami est au village? questionne Sam, vraiment intéressé par le passé de ces jeunes gens.
- Non, il est mort.
- Les rôdeurs?
Salomé secoue la tête négativement
- Les éclaireurs?
Sam semble sidéré que des gens du village puissent avoir tué quiconque avant de les ramener ici, mais Salomé le rassure en secouant à nouveau la tête.
- Quand les premiers « éclaireurs » ont parcouru la région, il pensait que nous serions capturés et il ne voulait pas vivre ça, sa phrase reste en suspens, mais on devine où elle veut en venir.
- Il s'est enlevé la vie?
Immobile, elle ne confirme rien, mais ne nie rien non plus. Ça, c'était les deux ou trois derniers mois, mais avant ça, il y avait ce grand vide où elle sillonnait les routes sans compagnie. Chaque groupe croisé était éphémère. Elle avait pensé, à tort, que ce nouvel ami resterait à ses côtés un certain temps, qu'il était prêt à affronter moultes obstacles pour survivre avec elle. Mais il a baissé les bras ; et Salomé s'est retrouvée seule, elle a senti cet abandon comme une trahison. Elle est arrivée au village avec ce sentiment horrible au fond de la gorge. Et le dire, curieusement, ne l'afflige pas, bien au contraire. Elle est soudainement libérée d'un poids. Si elle en parle, c'est uniquement parce qu'on lui pose la question, sinon elle aurait gardé ce détail pour elle.
- Merde… c'est chaud. Il devait vraiment être au bout du rouleau pour en arriver là. Il avait sûrement vécu une situation similaire qui l'avait traumatisé.
Salomé n'est pas d'accord, ça se lit sur son visage, car elle fronce les sourcils. Ce n'était pas une raison valable. Il aurait dû anticiper qu'elle serait capturée s'il ne tentait pas de fuir avec elle. En quoi la mort était plus belle? Salomé répond simplement : « J'en doute. » Par tous les moyens, elle tente de rester aimable, mais cette tâche est ardue. Son côté protestataire est incapable de se résorber. Elle bouge légèrement sur sa chaise pour s'occuper pendant une fraction de seconde. Autrement, elle aurait dit le fond de ses pensées comme elle le faisait si bien lors des débats aux manifestations.
- Je suis désolé, ajoute Sam, incapable d'apporter son soutien à Salomé ; il pourrait toucher une corde sensible que ce soit en la réconfortant ou changeant de sujet.
Étonnement, elle répond comme si elle n'était pas affectée par cet aveu - ou, du moins, comme si elle avait réussi à passer outre ce deuil depuis une éternité (ce qui n'est sans doute pas le cas) :
- Nous avons tous perdu des gens qu'on appréciait.
Garder la tête haute ; elle tient ça de sa mère. C'est particulièrement difficile et ça demande beaucoup d'énergie. Et si désormais ses yeux sont rivés sur Mason, ce n'est pas pour savoir s'il partage sa peine, mais parce qu'elle se questionne : est-elle un monstre parce qu'elle n'a pas sauver cet ami, est-elle un monstre parce qu'elle n'a pas daigné vérifier s'il avait vraiment succombé à ses blessures? Sam semble la prendre en pitié parce qu'elle n'a plus personne ; sans doute imagine-t-il qu'elle a voulu mourir à la suite de ce tragique événement, mais il est loin de se douter que Salomé tient bien trop à la vie pour avoir un jour pensé passer à l'acte. Elle est hantée par des pensées nettement plus malsaines qu'elle cherche à décortiquer en observant Mason. Ce n'est pas sans raison qu'elle déteste à ce point cet homme. Elle se compare énormément à lui.
Sur ces belles paroles, Sam se lève et les remercie pour la pâtisserie. Il mentionne sa fatigue et se dirige vers sa propre caravane. On dirait même qu'il est parti en amenant le soleil avec lui. Les rayons ne sont plus qu'une lueur dans le ciel.
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Mason Pope
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Dim 14 Avr - 18:30
C’est la première fois que Pope peut apercevoir un vrai, franc, sincère sourire sur le visage de Salomé lorsqu’il est autour d’elle. Au loin, lorsqu’il commençait à l’espionner après avoir découvert sa présence au sein d’Elia, il l’avait vu user de toutes sortes d’émotions différentes. A cet instant, il avait posé son attention sur elle, avec une légère pointe de curiosité dans le regard. Mason a su que suite à cette question de Sam, il en saurait plus sur elle. S’il a d’abord été jaloux de cet ami qu’elle ne décrit pas, le reste de l’histoire le plonge dans des souvenirs auxquels il n’a pas pensé depuis bien trop longtemps.
Est-ce la présence de Salomé, ou l’herbe qu’il a consommé, qui le ramollit de la sorte ? Mason se laisse envahir par des sentiments qu’il se refusait de ressentir depuis un long moment déjà. Lui qui a toujours eu cette facilité à se dissocier de ce qu’il ressent réellement, se sent oppressé à l’instant où il rempli ses poumons d’air. Même s’il a foutrement eu peur lorsqu’ils se sont fait capturer tous les trois, par les éclaireurs, Pope, il ne peut absolument pas comprendre le geste de ce soi disant ami. Il a voulu se battre, en arrivant ici. Pour retrouver Will, pour être aux côtés d’Emily, mais il a vite comprit qu’ils étaient en sécurité, entre ces murs. Si l’autre avait eu assez de patience, il aurait découvert une nouvelle vie au lieu de sombrer dans le néant qu’est la mort. Parce que pour Pope, il n’y a rien, après la vie. Juste un immense trou noir où ni le temps, ni l’espace de nous donnent de repère.
“ - Merde… c'est chaud. Il devait vraiment être au bout du rouleau pour en arriver là. Il avait sûrement vécu une situation similaire qui l'avait traumatisé.”
En une fraction de seconde, Sam fait réagir de la même manière Pope et Salomé. Ce dernier avait levé les yeux sûr celui qui pense que le suicide est une solution, une réponse à un problème. Mason vient de décider que finalement non, il n’apprécie pas ce type. Comment peut-on avoir confiance en quelqu’un qui peut penser à la fuite, plutôt qu’au combat ? Ce sont ses années à l’armée qui lui ont appris la valeur de la vie. Mais c’est les épreuves de la vie, qui lui ont justement appris que la mort est une solution de facilité. Ce n’est pas une réponse envisageable pour lui, à aucun niveau. Rien ni personne ne pourra le forcer à se tirer une balle dans la tête, parce que se suicider, à ses yeux, c’est être faible. Mais le fait que Salomé contredise Sam, permet à Mason de rester perdu dans ses pensées, alors qu’il a abaissé son regard sur ses genoux. Ses pupilles sont dilatées, il est certainement plus calme que jamais. Pope, il en aurait presque oublié la façon dont il se détend facilement après avoir fumé de l’herbe. Il était là, dans son coin, à réfléchir, et n’a bougé ses pupilles que lorsque Sam s’évapore pour retourner à sa caravane.
“ - J’avais pas entendu d’aussi grosses conneries d’puis un bail…” Souffle Mason, qui une fois seule avec Salomé repose ses pupilles claires sur cette silhouette parfaite. Il scelle leurs regards comme s’il en avait réellement le pouvoir. “ Y a aucune bonne raison pour faire c’que ton pote a fait… La mort, c’est choisir la facilité. Il faut être fort pour vivre.”
Son regard se perd de nouveau sur ses genoux, où les doigts de sa main droite semblent essayer d’enlever un bout de fil qui dépasse. On dirait qu’il se concentre sur ce détail pour ne pas laisser les images de son passé l’envahir. Sans le savoir, Salomé, elle a lancé un sujet qui lui brise le coeur, et le rend un peu plus fort à la fois. Si Pope se perd dans ses souvenirs, ce n’est pas pour autant qu’il garde le silence, au contraire. Il ne réfléchit même pas à ce qu’il est en train de révéler, parce qu’à Salomé, étrangement, il sait qu’il peut tout dire. N’est-elle pas l’unique personne sur Terre qui sait à quoi il ressemble vraiment ?
“ - Quant on est parti d’chez toi, on est passé chez moi… J’pensais pas qu’Ford Carlson s’rait tombé si vite…” Les images de la base militaire où il a grandit se présentent en flash devant ses yeux, à chaque fois qu’il ferme une fraction de secondes ses paupières. “ J’voulais récupérer mon frère… j’ai juste trouvé mon père avec une balle dans la tête.”
Si les souvenirs de cette époque sont pour la plupart flous à cause des différentes drogues et alcool qu’il a pu utiliser, ceux de sa maison seront ancrés à jamais dans sa mémoire, tous comme chaque instants passés en compagnie de Salomé. Il ne la regarde plus, non, Pope semble même s’acharner sur ce bout de fil qui semble être son pire ennemi.
“ - J’lui ai toujours fais honte…” Avoue-t-il plus bas, comme si ses mots avaient été plus rapides que sa pensée. “ Mais j’suis fort… pas comme lui. Il s’est buté, parce qu’il a pas été capable de sauver la base. C’est lui, la honte de la famille. L’apocalypse l’a rendu taré, lâche, et faible.”
Le visage de Mason n’a jamais été si blème, si fade, si décomposé. Il sort alors de sa poche son briquet, pour venir cramer le bout de fil qui dépasse, et il semble plus soulagé que jamais. Il soupire même, laissant retomber ses épaules. Mais son esprit, lui, n’est en rien calmé. Il revoit le corps de son père, en début de décomposition, enfermé dans cette salle, un flingue à la main et un trou dans la tête. Il ressent encore la haine qu’il a pour cet homme, pour qui il n’a jamais su être à la hauteur. C’est à cause de lui, que Pope est ainsi.
“ - Si j’avais pas été une bite, chez toi…” En une fraction de seconde, Pope change de sujet, preuve que ses idées ne sont pas fixes à cause de l’herbe. “ Tu m’aurais regardé, aujourd’hui ? T’aurais trouvé ça immonde, que je veuille autant de toi ? “
Son regard se lève enfin vers Salomé, et par cette simple question Mason montre à quel point il n’est pas stable, en réalité. Il a toujours l’air fort, bien dans ses baskets, prêt à agir et à réagir à la moindre occasion. Il paraît si serein, si confiant face aux autres. Mais Salomé, elle remet tout en question. Sauf que là, il ouvre la bouche alors qu’il se serait resté muet d’habitude. Le chewing-gum qu'il machait nerveusement jusqu'à présent, il finit par l'avaler par inadvertance à cause du stress que ses questionnent viennent de provoquer chez lui.
Salomé Olsen
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Dim 14 Avr - 22:26
What do you want from me? Si je pense à toi au moment de dormir, je ne trouve pas le sommeil.
Elle fixe Mason pendant un long moment, mais il ne daigne émettre de commentaire. Machinalement, il joue avec quelque chose sur son pantalon. Pourquoi ce soudain silence? Perdu dans ses pensées, il ne cherche étonnement pas à retenir Sam. Salomé aurait cru qu’il se servirait plus longtemps de lui pour jouer la comédie. Il attend même que Sam soit complètement hors de vue pour finalement parler.
« La mort, c’est choisir la facilité ». Dit-il cela parce que c’est ce qu’elle veut entendre? Elle aimerait croire qu’elle a fait le bon choix en continuant de vivre. Dit-il cela parce qu’il le pense réellement? Elle ne veut pas non plus prendre son partie compte tenu de leurs antécédents. C’est effectivement frustrant de perdre quelqu’un qui, s’il s’était battu, aurait survécu. D’autres n’ont pas cette chance. D’autres se battent, mais perdent le combat.
Il raconte ses tourments. À son tour, elle garde le silence et se fond dans le décor. Alors… il était vraiment militaire? Elle se souvient de ses habits, la première fois. Son comportement avait laissé croire à Salomé qu’il avait tout bonnement volé ces habits. Enfin, elle comprend mieux pourquoi il considère la mort comme une facilité. Ce n’est pas elle qu’il veut convaincre qu’on doit survivre à tout prix : c’est lui-même. Il garde en mémoire un père lâche, chose qu’il ne digère pas. Les pères sont parfois décevants - surtout du point de vue de Salomé.
Une question émerge, une question qu'elle n'attendait pas et qui la prend au dépourvu : « Si je n'avais pas été une bite, chez toi... Tu m’aurais regardé, aujourd’hui? T’aurais trouvé ça immonde, que je veuille autant de toi? » Est-ce une question piège? Souhaite-t-il réellement entendre ce qu'elle a à dire?
- Mon père a quitté ma mère pour une autre femme. Il appelait rarement pour prendre de nos nouvelles. Jamais en fait, à tel point que j'ignorais où il vivait. J'ai découvert que ma mère avait noté son numéro de téléphone dans son carnet en cas d'urgence. Avant que l'électricité ne lâche, comme tout le reste, je l'ai appelé. Il a décroché. Il m'a dit d'attendre à la maison, qu'il viendrait me chercher. Mais j'ai attendu un mois entier. C'est toi qui est arrivé ensuite. Avec eux. Je ne crois pas qu'il soit mort en tentant de me rejoindre. Je pense qu'il n'a pas essayé. Le temps était long et je ne comprenais pas ce qui se passait dehors. J'en étais arrivée à me demander si j'avais vraiment envie de pourrir dans cette maison. Si tu étais arrivé la main tendue, j'aurais eu une confiance aveugle en toi.
L'uniforme aurait joué pour beaucoup... Mais elle ne saurait répondre à la réelle complexité de sa question. Que connait-elle du désir ou de l'affection? Elle ne le trouve pas immonde ; elle a peur qu'il lui fasse du mal. Elle se souvient lui avoir dit de ne plus poser ses yeux sur elle, avec un certain aplomb d'ailleurs. Malgré cet avertissement, il ne s'en ai pas privé, alors pourquoi poser la question? Inversement, il attend d'elle qu'elle le remarque, mais n'ose jamais le regarder entièrement. Les seules fois où elle ose le regarder, elle essaie d'analyser quelque chose qu'elle ne comprend pas. Si cette question l'oblige à faire quelque chose, c'est bien de le regarder longuement, sans pause : c'est à la fois une torture et une permission. Autrement, comment digère-t-il cet aveu qui doit être difficile à encaisser? Mais la vérité est que cette approche facile l'aurait davantage brisée. Une approche différente aurait complètement changé la donne.
- Mais si je t'avais fait confiance, je n'aurais jamais su me débrouiller toute seule. Dans les deux cas, Mason, tu me précipitais vers une mort certaine. Mais dans ce cas précis, j'ai eu l'occasion d'apprendre de mes erreurs et de survivre.
Dans la première version, la version où Salomé quitte précipitamment par la fenêtre de la salle de bains, elle ne meurt pas d'incompétence ; elle apprend plutôt que personne ne la sauvera hormis elle-même. Grâce à Mason, elle a été en mesure de se protéger de nombreux indésirables. À juste titre, la marque autour du cou de Mason reflète cette personne qu'elle est devenue. Pour une fois, ce n'est pas avec haine qu'elle s'adresse à lui.
Comment pardonner à Mason son manque de civilité quand le contexte lui-même lui laisse un arrière goût désagréable en bouche? Sans la confiance portée à son père, elle n'aurait peut-être pas été à la maison le jour où Mason s'est pointé. Si elle n'avait pas rencontré autant d'hommes désagréables sur son chemin, elle aurait peut-être été moins fermée à la rédemption. Tant de données externes l'obligent à haïr Mason qu'elle ne cherche même plus à les trier mentalement.
Elle aurait pu répondre simplement et mettre fin à cette conversation. Mais c'est plus fort qu'elle ; elle pose une question à son tour :
- Pourquoi mon opinion est-elle si importante?
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Mason Pope
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Dim 14 Avr - 23:18
Ecouter l’histoire de Salomé, c’est comme se prendre une claque en plein visage. Pour Mason, c’est encore plus violent que ce moment où elle a passé la corde autour de son cou. Il découvre la réalité, qui efface immédiatement les fantasmes qu’il s’était à son sujet. Pope, il l’avait imaginé dans une famille parfaite, avec ce frère, cette mère et ces amis qui sont sur cette photo dérobée. Mais il n’y a rien d'idyllique dans ce qu'elle raconte, avec ce père absent et qu’il pourrait tuer de ses propres mains pour avoir abandonné cette perfection, pour lui avoir donné l’espoir d’être sauvé. Ces deux êtres sont différents, et si semblables à la fois. Si au début de l’apocalypse, Salomé avait tenté de retrouver son infâme père, Pope, lui avait tout fait pour échapper au sien. Pope, il ne peut qu’imaginer un peu plus la peur, la douleur qu’elle a du ressentir lorsque, comme elle le décrit, c’est lui qui est arrivé, le monstre à la place du sauveur. Si tu étais arrivé la main tendue, j'aurais eu une confiance aveugle en toi. Cette simple phrase, ce début de réponse à sa question, a le don de le faire chavirer. Pope sent une bouffée de chaleur monter en lui, qui l’oblige à emmagasiner l’air dans ses poumons, et à détourner le regard vers les caravanes de l’autre rangée.
De cette simple phrase, Salomé parvient à tirer une larme qu’il n’aurait pas cru pouvoir arriver. Alors, il mime d’avoir quelque chose qui le gêne, et vient frotter sa paupière droite pour faire disparaître l’unique goutte d’eau avant qu’elle ne soit réellement visible. Maintenant, son regard est baissé, une nouvelle fois. Il regarde le sol, parce qu’il n’est pas capable de la voir pour l’instant. Rien qu’imaginer qu’elle aurait pu être sienne s’il n’avait pas été aussi con, autant imbibé d’alcool, ça a le don de détruire le peu de bien de ce qu’il pensait de ce moment-là, enfermé dans sa chambre. Salomé, par cette phrase, l’a touché au seul endroit où ça pouvait réellement lui faire mal. Mais ne l’a-t-il pas mise sur cette voie ? Pope, il voulait savoir. Voilà maintenant qu’il le regretterait presque.
“ - Mais si je t'avais fait confiance, je n'aurais jamais su me débrouiller toute seule. Dans les deux cas, Mason, tu me précipitais vers une mort certaine. Mais dans ce cas précis, j'ai eu l'occasion d'apprendre de mes erreurs et de survivre.” “ - J’te laisserais jamais mourir…”
Voilà tout ce qu’il a réussi à placer, alors, que Salomé était parvenu à le faire la regarder de nouveau. Mason sait qu’il a marqué sa vie, à jamais, il l’a comprit maintenant. Mais dans tous les cas, dans toutes les possibilités à chaque fois évoquées par Salomé, il est le monstre de l’histoire. Comme elle le dit, cette nuit-là, peu importe de quelle manière il l’aurait approché, il aurait détruit sa vie, l’aurait détruite elle. Mais de ces mots que lui prononce, naît un goût amer au fond de sa gorge. Mason, n’a-t-il pas fais la même promesse à Fany ? Pourtant, il l’a regardé mourir après s’être fait mordre, parce qu’il avait été incapable de la protéger. Aurait-il seulement été capable de se sacrifier pour qu’elle survivre ? Aujourd’hui encore, il se pose la question. Mais pour Salomé, il n’y a pas d’hésitation dans son esprit.
“ - Pourquoi mon opinion est-elle si importante?” “ - Ca te semble pas évident ?” Un léger rire sarcastique s’échappe de ses lèvres, Mason ne le contrôle pas, et pourtant, il n’a pas envie de rire. “ T’as marqué ma vie, autant que j’ai marqué la tienne…” Ses paupières papillonnent quelques fois d’affilés, les souvenirs remontant une nouvelle fois à la surface. “ Avant de mourir, Fany…” Prononcer ce nom en face de Salomé, alors qu’elle parvient à lui faire ressentir plus de choses que quiconque jusqu’à présent, est une souffrance pour lui. “ Elle a dit qu’elle ne m’aimait plus… que j’étais devenu trop différent.”
Un soupire s’échappe de ses lèvres, là aussi, qu’il ne contrôle pas. Mais Pope s’est légèrement redressé de la porte de la caravane, pour venir chercher à l’intérieur de sa veste, une chose qu’il n’aurait pas pensé sortir face à quelqu’un. Encore moins face à elle. Peut-être que c’est l’herbe, qui le détend au point de s’ouvrir autant. Peut-être que c’est tout simplement le fait de pouvoir parler avec elle, calmement, qui le pousse à sortir ces mots qu’il n’a jamais vraiment pu dire à quelqu’un. Personne n’était là pour connaître ce qu’il était à l’époque, il n’y a plus que Salomé pour connaître cette partie de lui. Pope, de la poche de sa veste, il sort la photo pliée qu’il a volé dans la chambre de Salomé.
“ - Je pense qu’elle savait que j’voulais quelqu’un d’autre…” Ce n’est plus Salomé qu’il regarde, mais ce à quoi elle ressemblait au moins sept ans plus tôt. “ Tu dis que je t’aurais tué, d’une manière ou d’une autre… mais toi, tu m’as sauvé la vie.” Pope a du mal à prononcer ces mots, et ce n’est pas sa bouche légèrement pâteuse qui va l’y aider. “ T’avoir dans ma poche, ça m’a aidé à devenir la bonne personne, le bon soldat que je voulais être. J’croyais pas être suffisant… mais tu m’as aidé à l’devenir.”
Pope ne se rend même pas compte que c’est complètement étrange de parler de Salomé, comme si elle avait réellement été à ses côtés tout le long de ces six dernières années. A force d’avoir penser à elle, de l’avoir fantasmer, quoi qu’elle en dise, Salomé a fait partie de sa vie. Si elle refuse catégoriquement que ce soit le cas aujourd’hui, elle n’a pas le contrôle sûr ce qu’il a ressenti pendant tout ce temps où ils ne se sont pas vu.
“ - Même si ça rachet’ra pas ce que j’t’ai fais, j’ai passé mon temps à aider les gens, après.” Son regard quitte la photo, pour voir la Salomé d’aujourd’hui. Les années de survie l’ont rendu plus belle aux yeux de Mason. Se rend-t-elle compte à quel point il l’idéalise ? “ Personne pourra jamais t’aimer comme je l’ai fais ces six dernières années. Et crois-moi, Salomé, j’arriverais à te faire m’aimer. Quoi qu’il m’en coûte.”
Le regard sérieux qu’il pose sur elle, en dit surement long sur ce qu’il pense. Les mots que Mason emploi, ont-ils un sens pour elle ? Parce qu’il n’imagine pas qu’en se dévoilant ainsi, elle puisse penser pire de lui que ce qu’elle pensait déjà. Pope, il vient de s’ouvrir comme jamais il ne pensait le faire, comme jamais il n’aurait du. Ces mots, cette promesse cachée, sont comme un cadeau empoisonné qu’il lui lance. Mason, il avoue qu’il n’arrêtera jamais d’être après elle. Il lui est impossible de la sortir de ses pensées, de sa vie, encore moins maintenant qu’elle est à ses côtés, en chaire et en os. Belle, et vivante.
Salomé Olsen
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Lun 15 Avr - 23:44
What do you want from me? Si je pense à toi au moment de dormir, je ne trouve pas le sommeil.
Elle perçoit son inconfort, mais ne devine pas que ces propos lui causent de la peine. Salomé manque de pratique avec autrui ; disons qu’elle n’est plus aussi habile qu’autrefois où tout semblait plus simple. Les complexités d’aujourd’hui lui échappent complètement ; la preuve, elle est arrivée à Elia seule et paumée contrairement à Mason qui a su retrouver des membres de sa famille et se trouver de nouveaux amis. Manque-t-elle de jugement? Devrait-elle pardonner l’impardonnable? Devrait-elle reprogrammé ses principes et ses valeurs pour les ajuster à la nouvelle personnalité des hommes de ce monde?
Au moment où Mason se redresse de moitié, elle pense qu’il se lève pour elle, donc le corps de Salomé réagit d’instinct en se crispant. Chaque fois que Mason bouge, elle est sur le qui-vive. Elle se détend rapidement lorsqu’elle comprend qu’il ne tente aucun mouvement brusque dans sa direction. Il se contente de montrer une photo qu’elle met quelques minutes à assimiler. Ces dernières années, Mason a eu l’occasion d’admirer ce cliché à maintes reprises, et ce, durant des heures. Il doit sûrement connaître ce cliché sur le bout des doigts. Elle n’a pas eu cette chance. En voyant les gens sur la photo, elle a l’impression de les découvrir une nouvelle fois : les rides, les vêtements, les bijoux… Chaque petit détail a son importance, même le gâteau qu’on peut voir sur un meuble en arrière-plan : un gâteau fruité.
À son tour, doucement, elle quitte le dossier de sa chaise afin de s’approcher sans se lever. Juste assez pour garder une certaine distance. Prudemment, elle tend la main pour attraper le cliché qu’elle veut mieux observer. Elle ne lui reproche pas de l'avoir volé… sinon elle ne pourrait le contempler. Puisqu'elle est concentrée, elle ne se demande même pas pourquoi il trimbale ça dans ses poches.
Les mots remontent à sa bouche tout en facilité. Elle s’apprête à décrire spontanément l’événement lié à cette photographie, à voix baisse, même si cette information n'est pas pertinente pour Mason. Qu’a bien pu imaginer Mason au sujet de cette photo?
- C'était mon frère et ma mère. Elle parle évidemment des principaux concernés qui l'entourent de leurs bras. C'était avant mon bal de promotion. Je n'avais pas de cavalier, donc ma cousine s'était portée volontaire pour m'accompagner.
Et dire qu'elle avait complètement oublié avoir eu un bal dans sa vie.
Mason poursuit son explication, mais cette fois il accapare toute l'attention de Salomé qui détourne le regard de la photo. Il parle de Fany, parle d'amour fané et d'amour passionnel, il parle de vie renouvelée et d'un nouveau départ. Salomé n'a pas ce pouvoir sur les gens, elle ne les garde pas en vie. Mason s'est simplement accroché à une idée imprimée, à une personne idyllique loin de l'idéal parfait. « Personne pourra jamais t’aimer comme je l’ai fais ces six dernières années. » Elle veut l'interrompre, lui dire qu'il se trompe à son sujet, mais il enchaîne aussitôt : « Et crois-moi, Salomé, j’arriverai à te faire m’aimer. Quoi qu’il m’en coûte. » On répond quoi à ça? À l'instant, elle le trouve lucide, car il maintient une conversation, mais d'un autre côté, elle le trouve excessif (et c'est effrayant!). Cet homme l'a blessé. Cet homme est obsédé. Elle voudrait se cacher dans sa caravane, mais voudrait prendre le temps de lui expliquer qu'elle n'est pas réellement cette fille sur la photo - pas complètement -. Mais pour la première fois - au fil des dernières années -, on lui offre une nouvelle source d'espoir. Elle s'était trompée avec son père et cela lui a presque coûté la vie. Croire Mason serait insensé, mais l'espoir est insensé. Et ça, c'est joué avec ses sentiments au même titre que de lui planter un couteau dans le dos.
C'est là que tout se joue : soit elle répond et brise ses rêves. Soit elle se tait et le laisse se bercer d'illusions.
Depuis une éternité, elle rêve de revoir ces visages, mais elle espérait que cela se produirait en chair et en os, pas sur du papier lustré et fatigué. Elle relâche son emprise sur la photo, la laissant entièrement aux bons soins de Mason. Elle n'en a pas eu besoin en cinq ans, pourquoi la prendre maintenant?
- Garde-la, concède la brune sans répondre directement à ses fantasmagoriques déclarations d'amour.
Elle se lève lentement, prête à le quitter.
Ça lui ferait trop bizarre d'avoir cette photo en sa possession sans pouvoir parler à ceux qui la décorent. Elle aurait peur d’ouvrir les yeux pendant la nuit et de la voir trôner sur la table de chevet. Ça lui fait un pincement au cœur de s'en séparer, mais dans l'immédiat, c'est mieux pour son moral qu'elle tente de garder suffisamment fort pour ne pas flancher.
Elle lui tourne le dos, ignore ses vêtements sales et gagne la porte de sa caravane. Elle ouvre la porte qui grince sur ses gonds. Et là, elle a chaud. Terriblement chaud. Elle se pince les lèvres. Et finalement, elle se retourne légèrement, incertaine d'avoir fait le bon choix.
- Viens boire quelque chose.
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Mar 16 Avr - 0:40
Maintenant qu’il peut mettre un réel lien familial sur les visages qui sont le plus près de Salomé, Mason, il a un léger sourire aux lèvres. Contrairement à Salomé -dont il ne connaît pas le ressenti face à cette photo, lui, est contente d’en apprendre plus. De voir qu’elle s’ouvre un peu plus à lui. N’est-ce pas ce qu’il a toujours désiré ? C’est comme si la survivante venait de lui glisser quelques gouttes d’eau d’or au creux de la paume de sa main. Se rend-t-elle compte du bien qu’elle lui procure ? Pope, il aurait pu rester des heures assis-là, à écouter Salomé parler d’elle, de tout, de rien, et de n’importe quoi à la fois. Tant que l’attention de la jeune femme est posé sur lui, il pourrait se passer des lustres sans qu’il ne puisse réagir, comme hypnotisé par la magie qui émane d’elle à chaque de ses mots.
Un nouveau fantasme s’invite dans sa tête, lorsqu’elle raconte qu’elle n’avait pas de cavalier pour son bal de promo. Pope lui-même n’aurait pas pu penser à un tel moment, car il n’a rien connu de tel à la base, encore moins lorsqu’il était sur le front. Il déteste l’idée qu’elle y soit allée avec sa cousine, se dit qu’il aurait été mille fois mieux à son bras que n’importe qui d’autre. A l’époque, où était-il, Mason ? Ce jour-là, peut-être qu’il n’était pas loin, avec Fany, après s’être fait remonter les bretelles par son paternel. Ils n’étaient qu’à quelques kilomètres de distances, et ne savaient pas, ni l’un, ni l’autre, que leur destin était mêlé.
S’il n’a pas la moindre idée de ce qui se trame dans la tête de sa promise, il voit bien dans son regard qu’elle est perdue par ce qu’il vient de lui dire. Mais les yeux de Pope ne changent pas. Même si ses pupilles sont dilatées, il est plus sérieux que jamais lorsqu’il clame qu’elle finira par tomber amoureuse. Mason s’est toujours battu pour obtenir ce qu’il voulait. N’a-t-elle jamais eu cette preuve sous le nez ? Alors, il sait qu’il n’abandonnera pas jusqu’à ce qu’il ait gagné la partie. Comme si leurs sentiments étaient un jeu.
“ - Garde-la.” Elle ne répond pas, mais lui tend la photo. Ce qui surprend Mason qui aurait été près à se battre pour la récupérer. “ - Merci…”
Voilà tout ce qu’il est capable de répondre, alors qu’il récupère la vieille photo du bout des doigts. Pendant quelques secondes il se perd à la regarder encore, toujours, mais Pope est seulement ravis qu’elle n’ait pas contredit ses propos. Il préfère qu’elle se taise, plutôt qu’elle attise sa colère en le repoussant une nouvelle fois. Salomé, elle aurait pu le détruire grâce aux mots qu’il vient de prononcer. Pope, il n’avait jamais autant ouvert son coeur.
Lorsqu’il redresse le visage, il la voit s’en aller. Il papillonne des paupières comme s’il avait peur de la voir complètement disparaître, mais près à la laisser faire. Aujourd’hui, après cette scène idyllique, il n’a pas envie, pas besoin, de lui courir après. Pourtant, un nouveau miracle semble se produir. Une ancienne phrase de sa mère lui revient à la mémoire, chose qu’il avait oublié depuis si longtemps “ Si elle se retourne, c’est que tu lui plais.” Et c’est ce que Salomé fait, ce qui le pousse à sourire très faiblement -certainement comme un idiot, assis au pied de cette autre caravane. Mais ce sourire, il le perd immédiatement lorsqu’elle prend la parole une nouvelle fois. A tout, il aurait pu s’attendre, mais pas à ça.
“ - Viens boire quelque chose.”
Mason a mit longtemps pour se lever, et pour anéantir la distance qui le séparait de la caravane de Salomé. Il avait tout de même prit le temps de ranger la photographie à la place qu’elle a toujours occupé, et puis, il s’était avancé comme si pour la première fois, c’était lui qui avait peur de la suite. Peur de ne pas savoir quoi faire, de ne pas comprendre ce qu’elle veut en l’entraînant à l’intérieur. A l’époque, c’est comme ça qu’on disait vouloir passer la nuit avec quelqu’un, non ? Une manière de dissimuler ce que l’on veut vraiment.
“ - T’es sûr ?” Demande-t-il en la cherchant du regard.
Arrivé à la porte de cette caravane, Pope a un moment d'incertitude, mais il finit par lever le pied pour entrer dans l'antre de Salomé, uniquement lorsqu’elle lui a fait comprendre qu’il pouvait avancer. Ils semblent douter, tous les deux, de ce qui va suivre. Mais lequel a le plus peur ? Qui est vraiment la proie, la victime, dans cette histoire ? Salomé, elle ne devrait pas se retrouver seule, cachée des yeux des autres, avec pour seule compagnie Mason. Elle a été capable de se défendre la dernière fois, mais ici, trouverait-elle quelque chose d’assez dangereux pour se protéger s’il pétait à nouveau un câble ? Même s’il sait pertinemment que Valentina vie aussi ici, il a l’impression d’entrer dans un lieu qui n’appartient qu’à Salomé. Alors, ses yeux parcourent l’endroit comme s’il cherchait à ancrer à l’intérieur de son esprit tous les détails de cette petite pièce. Le moindre tissu accrochés aux fenêtres, un vêtement qui n’est pas rangé dans un placard. Pope sait à quoi ressemblent les caravanes de ce côté d’Elia, et il se dit qu’il aurait préféré qu’elle tombe dans la sienne, ne serait-ce que pour son confort bien plus palpable que ce qu’il voit ici. Ses yeux, ils finissent par se poser sur les lits à un bout de la pièce. Machinalement, il se demande lequel porte l’odeur de Salomé.
Pope ne sait pas quoi dire, n’ose même pas bouger parce qu’il a déjà envie de passer ses doigts sur chacuns des meubles, des tissus, des objets qui se trouvent à sa portée. Mais il reste là, debout, en plein milieu de la porte ouverte. Et ce n’est que lorsqu’il fait ce constat, et qu’il se tourne, qu’il se met à hésiter. Doit-il la fermer, cette porte ? Pour avoir de l’intimité, chose qu’ils n’avaient pas dehors ? Sera-t-elle effrayée s’il bloque la seule issus de cette caravane ? Mason, il hésite, et lorsqu’il se tourne pour poser son regard dans les yeux de Salomé, il semble attendre qu’elle lui dise quoi faire pour continuer à vivre.
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Mar 16 Avr - 5:24
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Quelle folle idée de laisser entrer le loup dans la tanière. Quelques confidences ne changeront pas un homme. Son manque de jugement est ridiculement risible. Elle-même s'en mord l'intérieur de la joue. Mais est-il mieux de craindre un homme pour l'éternité ou est-il mieux d'affronter sa peur pour la diminuer?
Pendant un moment, elle a eu peur de l'avoir offensé en ne répondant rien, mais il s'approche tout de même de la caravane. Elle ne décèle pas les intentions de Mason : envie, gourmandise, curiosité, rédemption? Aucune ne lui semble correcte, aucune ne lui semble fausse. Il est comme une boîte à surprises. De bonnes et de mauvaises surprises.
- T'es sûre? dit-il comme s'il autorisait Salomé a changé d'avis, ce qui est d'autant plus frustrant parce que ça prouve ce qu'il tente de lui faire croire : il n'est pas mauvais.
Elle hoche la tête.
Pourquoi pose-t-il la question? Cette simple demande réussit à lui enlever toute force dans les jambes. Non, elle n'est sûre de rien. Elle se méfie complètement, mais fait un énorme effort pour ne pas l'étranger à nouveau. Mason l'a fait douter ; elle sait que c'est dangereux, qu'elle l'encourage dans le vice, mais peut-on réellement fermer la porte à une personne qui vous offre tant alors que rien est son quotidien ; plus de famille, plus d'amis, plus de nourriture, plus de biens, plus de socialisation. Elle lui a tenu tête une fois, et le changement occasionné dans chaque cellule de son corps l’a chamboulé. Il est peut-être temps qu'elle accepte que le monde lui-même est différent d'autrefois.
Mason prétend avoir changé après sa rencontre avec Salomé. Maintenant, il a une chance de le prouver.
Ils sont désormais tous les deux à l'intérieur. Dans un petit espace clôt. Dans son angle mort, elle perçoit une certaine hésitation de sa part. Elle se demande si Mason ne lutte pas contre l'envie de céder à ses vices cachés? Est-il réellement soucieux de ce qu'elle pourrait ressentir s'il fermait la porte? Tous les deux semblent bêtement démunis face à une décision pourtant si banale. Si Mason était dans la tête de Salomé, il saurait que les portes sont une phobie plus grandes que Mason. Sa voisine, à titre d'exemple, morte parce que Salomé a refusé d'ouvrir une porte, la laissant dramatiquement périr, la hante régulièrement. Salomé pourrait bien être le réel monstre dans cette histoire. Ce n'est pas à Mason de fermer cette porte, même si ça en dirait long sur sa personnalité ; Salomé n'analyse pas très bien de toute manière. Elle a lancé l'invitation, c'est donc son devoir, même si c'est difficile, de choisir si cette porte sera ouverte ou close.
Elle doit impérativement s'imposer et lui montrer que ce choix est son entière volonté… et pas seulement pour cette porte. Mentalement, elle lutte contre sa raison qui lui dicte qu'elle agit stupidement, qu'elle entretient l'interdit que Mason éprouve. Porte entrouverte, elle tend lentement les doigts. Des doigts qui effleurent un poignet plutôt qu'une poignée. Son toucher délicat tâte le terrain. Elle ne regarde ni Mason ni la porte, seulement ses propres doigts agacant cette peau qui n'est pas la sienne. La maladresse se ressent ; ce n'est pas dans ses habitudes. Les doigts touchent le poignet de Mason sans émettre de pression. Son cœur veut imploser, de honte, de faiblesse, de pouvoir, tout ça mélangé en une seule boule compacte. Elle entraîne la main de Mason jusqu'à la porte. Le toucher a-t-il plus d'impact que les mots? Car c'est sans un mot qu'elle se retourne pour fouiller dans ses armoires, laissant la main de Mason sur la poignée de la porte.
Avec ce toucher, Mason vient de lui drainer sa force vitale ; chose qu'elle essaie de cacher difficilement.
Elle leur trouve un truc à boire, n'importe quoi qui puisse les occuper un moment. En réalité, elle n'a pas réfléchi avant de l'inviter, n'a pas réfléchi à ce qu'elle dirait s'il lui demandait pourquoi elle l'autorisait à entrer, n'a pas réfléchi à une manière de le chasser si elle n'était plus capable d'endurer l'énorme stress qui martèle horriblement sa poitrine. Elle pensait être en mesure de gérer cette situation comme une championne en prenant une initiative qui lui donne le contrôle, mais dehors, il y avait le vent qui aérait ses pensées étourdissantes. Ici c'est étouffant et sombre.
Fière de ne pas trembler d'une secousse à cause de l'anxiété, elle dépose deux verres sur la minuscule table. Tout ce qu'elle peut proposer c'est de l'eau ou de la limonade fait maison. Elle sort les deux, il choisira. Étant donné que le manque de lumière se fait cruellement sentir depuis que les rayons ont disparu et qu'ils ont désormais un toit sur la tête, elle doit penser à illuminer la pièce. Une chandelle déjà bien consommée est placée sur le comptoir. Elle attrape un briquet et essaie de l'allumer. La flamme s'éteint aussitôt. À plusieurs reprises, elle échoue. Voilà un élément qui ne l'aide pas à se détendre. Elle secoue le briquet. Presque vide, mais toujours plein. Ce sont juste ses doigts qui sont victimes de nervosité. Ces mêmes doigts qui sont engourdis après avoir toucher la peau du monstre... de Mason.
L'avoir laissé entrer signifie tant pour elle. Ça prouve qu'elle peut pardonner. Ça prouve qu'elle est courageuse. Ça prouve qu'elle peut changer. Ça démontre également qu'elle ferme un chapitre trop longtemps étamé pour commencer quelque chose de nouveau. Mais cette étrange euphorie s'accompagne de sensations corporelles qui lui indiquent avec détresse qu'elle sort de sa zone de confort. Est-ce une mauvaise chose? L'émotion pourrait presque lui faire perdre connaissance, mais elle retient le tout ardemment. Son silence parle à sa place ; elle panique littéralement. L'exposition est une technique qui a fait ses preuves - les morts en sont la preuve parfaite -, mais cela n'a jamais été sans souffrance.
La jeune Olsen doit poser une question, et plus elle germe dans sa tête, moins elle arrive à ouvrir la fichu chandelle. Elle s'informe tout de même, car elle doit savoir où elle se situe dans la longue liste d'erreurs de Mason :
- Quelle est la pire chose que tu aies jamais faite?
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Mar 16 Avr - 23:58
Salomé, elle a signé son arrêt de mort lorsqu’elle a elle-même posé la main de Mason sur cette fichue poignée. Mais à ce moment-là, l’esprit de Mason est comme toujours bloqué en arrière, à quelques instants plus tôt qui lui paraissent encore pourtant comme un train de se dérouler. Lorsque c’est fini, il se rend compte que tout est passé à une vitesse normale, et il se sent comme désarmé, perdu, il a eu du mal à reprendre pleine conscience de lui-même.
A tout sauf à ce toucher, Pope aurait pu s’attendre. Mais son cerveau bloque du moment où les doigts de Salomé se mettent à entourer son poignet, sa peau, leurs peaux sont en contact dans un toucher qui n’a rien de sec, rien d'offensant. S’il n’avait pas eu les yeux posés sur ce contact, il aurait pu se demander si un enfant ne l’avait pas attrapé de la sorte. Elle ne met ni force, ni réelle aplomb dans ce qu’elle fait, mais pourtant, Mason a l’impression de sentir ces faibles caresses décuplées. Tout ce qu’elle fait naître en lui est multiplié, et Pope, il la laisse faire comme s’il était le pantin de cette fable. Salomé se rend-t-elle compte à cet instant, qu’elle n’a fait que réactiver ce besoin qu’il a eu, une fois, de la toucher, de la sentir contre lui ? De la vouloir pour lui, et uniquement pour lui seul ?
Elle s’est retournée pour fouillée, et Mason, il a eu besoin de bouger pour reprendre vie. Fermer la porte, parce qu’il a au moins compris que c’était le but de la manoeuvre. Mais ce mouvement n’est pas suffisant pour atténuer cette envie d’en avoir plus, toujours plus. Salomé a réveillé en lui ces pulsions qu’il a tenté de contrôler jusqu’alors. Etrangement, ça avait été mille fois plus simple lors de cette petite conversation ; il avait eu l’impression que s’ouvrir à elle, que l’écouter, avait atténuer ce brasier qui le hante à chaque fois qu’il pense à elle. Ses yeux cherchent quelque chose d’autre, qu’elle, à quoi s’accrocher. Quelque chose à faire, quelque chose qui détournerait ses idées. Ses doigts prennent involontairement un bracelet qui traîne sur un des petits meubles encastrés de la caravane. Pope ne réagit même pas qu’il pourrait être aussi bien à Valentina, il se contente de le glisser à son poignet puis de venir le recouvrir grâce à la manche de sa veste. Peu importe la valeur sentimental que l’objet pourrait avoir, il se l’accapare. C’est alors que Mason sent la pression diminuer un peu. Un tout petit peu, mais son impression de toujours sentir les doigts de Salomé sur sa peau est encore trop importante pour qu’il puisse passer à autre chose.
Il n’a pas mis longtemps à agir, car Pope, ce n’est pas la seule chose qu’il a glissé dans ses poches, si on peut dire. A l’entrée, quelques vêtements sont accrochés. Sur une écharpe fine, il a retrouvé l’odeur de Salomé, et il n’a pas hésité un seul instant à l’attraper et à le faire disparaître à l’intérieur de sa veste. L’idée que le bracelet puisse être à Valentina lui traverse l’esprit, et il l’enlève pile au moment où il entend les verres que Salomé pose sur la table. Mason, il s’est tourné lentement, comme s’il n’avait rien à cacher, puis il pose à côté des deux petits récipients cedit bracelet. Comme un gamin qui aurait été trop curieux qui mais laisse l’objet puisqu’il n’est pas le sien. Non, caché, il a un trésor plus important encore.
“ - Laisse moi faire…” Avait-il soufflé en enlevant le briquet des mains de Salomé, sans avoir eu peur de caresser ses doigts au passage “ - Quelle est la pire chose que tu aies jamais faite?”
Elle pose sa question, et lui range le briquet dans sa poche et en sort automatiquement celui qui avait servi à allumer son joint. D’un seul coup sec, la flamme s’allume et la chandelle se retrouve ouverte. La faible lumière se met à illuminer leur visage parce qu’il en sont près, mais Mason a presque l’impression que ça a rendu les coins de la caravane plus sombres.
“ - Tu veux dire… hormis toi ?” Demande-t-il en osant lui jeter un léger coup d’oeil, sans savoir qu’elle tente de savoir où est sa place. Pope il attrape la bouteille d’eau gazeuse fait maison et l’ouvre, pour remplir les deux verres qu’elle a posé à côté. “ On a pas la même notion du mal, Salomé… j’en ai pas la même notion que quasi tout l’monde.”
S’il ne répond pas réellement à la question, Mason, il est pourtant honnête à ce sujet. Il referme la bouteille comme il semble fermer sa bouche, mais il réfléchit seulement au fait qu’il ne peut pas vraiment parler de ses regrets avec qui que ce soit. Même son frère ne voit pas le monde, les choses, de la même manière. Si Emily est capable d’avoir avec lui ce genre de conversation, c’est parce qu’elle a l’esprit ouvert, mais surtout, parce qu’elle sait, pense sincèrement que Mason est quelqu’un de bien. Il s’est battu pour elle, de nombreuses fois pour la garder en vie, et elle ne pourrait pas lui en vouloir d’être différent.
“ - J’ai tué des centaines de gens. Hommes, femmes, vieux… enfants.” Il n’a pas peur d’affronter le regard de Salomé alors qu’il lui raconte son quotidien depuis qu’il sait tenir une arme à feu entre ses mains. “ Mais c’est ce qu’on m’a apprit à être. “
Lui, son seul regret, ce qu’il a fait de pire à ses yeux outre le mal fait à Salomé, c’est de ne pas avoir été capable de protéger Fany, de lui offrir la vie qu’il a, qu’ils ont, aujourd’hui. Comme s’il cherchait à passer à autre chose, Mason attrape son verre et en boit une bonne partie comme s’il avait réellement soif, comme si c’est ce qu’il était venu faire à l’intérieur. Mais lorsqu’il repose son attention, ses yeux, dans ceux de Salomé, son regard est complètement différent de ce qu’il pouvait être quelques secondes plus tôt.
“ - C’est pour parler de ça, que tu m’as fais venir ?” Il ne décroche pas ses yeux des siens, comme s’il voulait apercevoir, dans le reflet de cette flamme au bout de la chandelle, toutes les expressions qui passeraient sur le visage de Salomé à la suite de ses paroles. “ Pas pour savoir si je suis capable de me contrôler ?” Non, Mason, il ne retourne pas la question qu’elle lui a posé plus tôt. Peut-être qu’au fond, le brasier qu’elle avait allumé en lui n’était pas complètement éteint. “ Tu me connais… tu tentes le diable… Est-ce que tu sais au moins ce que tu es en train de faire, Salomé ?”
Mason prononce son nom comme une douce mélodie qui pourrait pourtant lui donner froid dans le dos. Mais à lui, ça lui donne chaud. Sa main, qui n’avait pas quitté la table, s’est mise à bouger pour venir se rapprocher de celle de Salomé. Il est prêt à la toucher, à la caresser, mais ça ne l’empêche pas de continuer à la regarder et à lui parler.
“ - Je sais pas si tu t’attends vraiment à ce que je reste calme… ou si tu veux plus que ça.”
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Mer 17 Avr - 5:27
What do you want from me? Si je pense à toi au moment de dormir, je ne trouve pas le sommeil.
Elle voit le bracelet qu’il dépose sur la table sans chercher à être discret. Son obsession doit-elle être amorcée pour disparaître? Atteindre l'inaccessible le satisferait-il définitivement? Veut-elle réellement qu’il renonce? Elle n’aime pas être une simple quête, mais n’est pas non plus insensible à l’idée d’être appréciée.
Le tueur en lui garde-t-il des cicatrices, des séquelles? Doit-elle à nouveau décider si ces actes peuvent être pardonnés? Elle n’a jamais tué quiconque et ne pourrait comprendre ce geste sans avoir vécu l’acte en lui-même. Même en tant que légitime défense, ça lui semble bien trop horrible.
Le manège recommence ; il revête à nouveau l’arrogance et l’assurance. Volontairement, il persécute Salomé, cherche à savoir pourquoi l’invitation à entrer dans la caravane est tombée. Question pertinente, Salomé, pourquoi? Les questions fusent ; laquelle doit-elle prioriser? En parlant, Mason l’oblige à river ses yeux dans les siens ; et elle observe avidement ses pupilles dilatées dans l’espoir d’anticiper ses prochains mouvements. Ses capacités d'analyse son médiocre, car les doigts de Mason qui effleurent sa main la prennent au dépourvu. Il est curieux comme les sensations divergent lorsque c’est lui qui la touche plutôt que elle. Machinalement, elle retire sa main. Il joue.
Reculer n'est pas une option puisque derrière elle se trouve un réfrigérateur massif, quoique vide. Elle le sait, car elle est déjà appuyée sur celui-ci. Sa seule possibilité est de lui interdire le passage. Elle ramène un bras entre eux et presse sa paume contre son ventre pour limiter son avancée. Salomé n'a pas été suffisamment réactive. Cette distance n'est pas assez prononcée. Son bras n'est même pas totalement étiré.
Ses doigts s'accrochent au tissu.
- Je veux plus que ça?
Son indécision est palpable. Pourquoi lui retourner la question? Ça ne devrait pas être soumis à délibération. Et c'est sûrement cette réponse hâtive qui l'achève, car même la pression de son bras diminue d’un cran. Elle ne relâche pourtant pas son emprise à son chandail. Et si Mason ne l'avait pas posée, cette question existentielle, ses pensées ne se seraient pas bousculées pour émerger. Mais son envie de vivre pleinement l’envoûte depuis un moment.
- Après notre altercation dans la cabane... je me suis souvenue qu’il me restait des raisons de me battre. Des morts, il y en a par milliers. Mais quand c'est toi qui me fait du mal, il n'y a rien que je puisse ressentir qui soit comparable. Et ça me met hors de moi.
« Se battre ». Elle ne veut pas mourir sans avoir pleinement ressenti le monde. Et la peur est la seule émotion qui lui donne envie de se battre. Ce monde ne lui offre ni amour ni chagrin ni joie. Ses proches ont disparu avant qu’elle ne les pleure. Aucun survivant n’a su lui offrir compassion. Et les occasions de rire sont rares. La seule émotion qui lui fasse vivre des sensations fortes est la peur. Et Mason manie la peur à la perfection. Elle donnerait n’importe quoi pour redécouvrir les distractions de ce monde. Oui, elle voudrait plus que ça. Plus que tout.
- Apprendre à t'aimer n'est pas le problème, avoue-t-elle honnêtement et avec précaution - elle emprunte une voie qu'elle devrait éviter.
Elle revient sur cette affirmation à laquelle elle n'avait pas répondu plus tôt, une affirmation pour laquelle elle n'avait aucune réponse à offrir. Mais l'insistance brute de Mason l'oblige à exprimer des choses qu'elle aurait préférées refouler à jamais. Il s’est incrusté dans son espace vital et elle se sent pressée.
- J'ai jeté tout ce que tu m'as offert, continue-t-elle. Je ne sais pas recevoir l'amour. Je ne sais pas comment on doit être aimé. J'ai peur d'être aimée. Peur de passer à côté de quelque chose que je n’ai jamais ressenti.
Elle n'a pas eu le temps, dans la vie d'avant, d'être aimée au point de sentir les papillons tourbillonner en son sein. Ses amies pourtant les décrivaient avec beaucoup de passion. Passion. L'amour, à son bagage, est un concept sans historique. Salomé sait que l'obsession de Mason est malsaine, mais c'est le seul modèle d'affection dont elle aura un jour été témoin. Est-ce ça, la passion? Des tambours assourdissant, des battements de cœur bruyant, des réveils nocturnes causant détresse et perturbation? Ça lui dérange de ressentir ces choses, car elle a honte des stupidités qui en découlent. Son bras ne lutte plus pour le garder en distance.
Les lèvres de Pope dégagent trois arômes distincts qui se mélangent bien ensemble : l'herbe, la menthe et le citron. Des goûts qui l'inspirent. Un mouvement suffirait à embraser cette pièce. La lueur de la chandelle se sentirait bien insignifiante en comparaison. Ce semblant de contrôle est instable. Elle est incapable de fermer les yeux, incapable de passer à l'acte, incapable de le repousser. Son propre corps voudrait ressentir les contrecoups du désir contenu dans une explosion d'émotions qui lui rappeleraient combien la vie est précieuse et imprévisible. Elle ne veut pas d’un bon soldat. Elle veut tout de ce que peut lui faire vivre Mason : elle veut tout vivre à l’extrême. Elle veut haïr, elle veut craindre, elle veut voir l’âme du monstre, elle veut qu’un défibrillateur lui fasse quitter sa longue hibernation. Depuis presque six longues années, elle ne trouve la force de vivre qu’en survivant. Est-ce suffisant? Elle ne veut pas mourir. Elle est peut-être abimée, mais elle n’est pas détruite. Il reste encore des choses à explorer?
Ses doigts se décalent légèrement ; elle tire doucement sur l'écharpe cachée dans la veste de Mason. Un sourire à la fois exaspéré et amusé se dessine presque sur son visage. Elle se sert de cette trouvaille pour reprendre ses esprits et baisser la tête. L'influence de Mason est tellement forte qu'elle en perd ses repères. Elle attend quelques secondes, puis redresse à nouveau la tête sans se départir de l'écharpe.
- Qu'espérais-tu faire avec ça? demande-t-elle sans vraiment le réprimander.
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Mason Pope
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Mer 17 Avr - 19:10
Salomé a retiré sa main à peine avait-il effleuré ses doigts, et Mason s’est dit qu’il était allé trop loin. C’est comme s’il voyait dans ses yeux qu’il a franchi une limite de trop, il s’était même attendu à être mis dehors. Il se retourne simplement vers elle, et le voilà empêché d’approcher plus près. Si le dos de Salomé est posé contre ce frigidaire qu’il discerne mal, c’est la main de cette dernière, posée sur le ventre de l’homme, qui l’empêche d’avancer. Ce simple toucher, même à travers le tissu, à le don de réchauffer son ventre, ses pensées, son coeur, et tout ce qui va avec. Salomé, se rend-t-elle compte que tout ce qu’elle fait va à l’encontre de ce qu’elle veut ? Elle devrait rester loin, ne jamais poser la main sur lui, sans quoi elle ne fait qu’alimenter ce désir malsain, cette convoitise inappropriée qu’il ne peut combler. Pope ressent ces doigts s’accrocher au tissu de son t-shirt, et déjà, il pense qu’il voudrait les sentir s’emmêler dans ses cheveux qu’à ce tissu.
“ - Je veux plus que ça?”
Il ne saurait dire si elle lui pose la question, ou si elle se la pose à elle-même. Si c’est vraiment une question, d’ailleurs. Pope a entrouvert ses lèvres, mais a arrêté de tenter de gagner quelques millimètres vers elle. Il reste là, à la regarder dans cette pénombre égaillée par les reflets de la chandelle, en ayant l’impression de sentir son coeur battre au niveau des doigts de Salomé. Il la sent défaillir, voudrait presque rattraper ses doigts pour les obliger à rester à leur place, mais ils restent, d’eux-même. Jamais son attention n’avait été si bloquée sur quelque chose. Mason, il attend la suite. C’est toujours ce qu’il a l’impression de faire, avec elle. Attendre qu’elle réagisse, avant qu’elle en fasse de même. Ils ont ce genre de petit jeu au tour à tour, comme s’ils se laissaient la place d’exister. Mais Salomé, veut-elle seulement qu’il ait ce simple droit ? Pourrait-elle l’anéantir, comme elle a tenté de le faire ?
Pope voudrait dire qu’il ne veut pas lui faire du mal, après sa confession. Pourtant, ses lèvres se ferment, parce qu’il ressent un peu aussi de bien à se dire qu’il est le seul à lui donner cette sensation. Tous les deux, ils sont uniques, jamais lui non plus n’avait ressenti ce genre de lien, de tension, d’amour, envers quelqu’un d’autre. Lorsque Salomé parle d’un mal, Pope, il veut entendre de l’amour, et il pourrait presque complètement se convaincre que c’est ce qu’il a entendu. Mais la voix, les gestes, le regard de Salomé lui rappellent que ce n’est pas le cas. Ses volontés ne sont pas une réalité.
Apprendre à t'aimer n'est pas le problème. Encore, elle pointe elle-même la croix sur laquelle elle passera le reste de sa vie. Le coeur de Mason, après cette révélation, s’est mit à battre bien plus fort, a-t-elle pu le ressentir, au creux de sa paume ? Et il continue à écouter, sans bouger, sans mouvoir le moindre membre qui pourrait faire peur à Salomé. Il veut entendre, comprendre, ressentir, ce qu’elle, ressent. A ce moment, il voudrait encore une fois l'englober au point qu’ils ne formeraient qu’un, pour pouvoir tout ressentir à sa façon. Je ne sais pas recevoir l’amour. Je ne sais pas comment on doit être aimé. Il n’y a qu’à cet instant que Mason se rend réellement à compte à quel point Salomé est perturbé. Parce qu’il a pu faire, mais aussi par ce qui restait du monde. Comment peut-on aimer quelqu’un, si on ne sait pas ce que c’est, d’être aimé ? Lui, au moins, à toujours su ce que c’était. Si ce n’était pas par son père, sa mère, Fany, Will, Emily, et tant d’autres plus ont montré ce que doit être l’amour. Même s’il ne s’en rend pas compte, Pope, ce n’est pas ça qu’il donne à Salomé, mais ça n’enlève en rien ce qu’il ressent pour elle. J’ai peur d’être aimée. Peur de passer à côté de quelque chose que je n’ai jamais ressenti. Les mots de Salomé lui font comprendre la peur totale qui anime la fille, comme si c’était la seule chose qu’elle savait ressentir, qu’elle était capable d’exprimer. Étrangement, plus que jamais il la veut pour elle. Mason, il aime être le prince charmant sur son destrier pour sauver la princesse en danger. Mason, il a toujours voulu être le héro de l’histoire.
Lorsque sa main faiblit, il avance. Il n’y a que quelques centimètres qui les séparent. Mason, il n’a pour une fois pas l’air d’être menaçant.
Salomé tire sur cette écharpe et un sourire étrange illumine son visage. A cet instant, il a l’impression d’avoir perdu la connection qu’ils avaient tous les deux un peu plus tôt, et il ne peut empêcher un faible soupire de s’échapper de ses lèvres. Brise qui fait virevolter la flamme quelques secondes, avant qu’elle ne se calme en laissant des ombres tranquilles sûr le visage de Salomé. Quoi qu’il n’y a plus que l’ombre de Mason, qui la cache.
“ - Qu'espérais-tu faire avec ça?” “ - Profiter de ton odeur…” Avoue-t-il à voix basse, faible, rauque, sans ressentir le moindre remord ni la moindre honte. “ jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à sentir du tout.”
Il n’y aurait pas pu avoir plus honnête, comme réponse, de sa part. Il n’a même pas cherché à répondre autre chose, prit la main dans le sac, comment pourrait-il essayer de cacher ce qu’il est ? C’est encore moins possible face à Salomé. Pope n’a pas envie d’être quelqu’un d’autre face à Salomé, pas après tout ce qu’il s’est passé aujourd’hui, et même après tout ce qui c’est passé avant-ça. Il n’a peut-être même jamais été aussi bien dans ses baskets. Mais son regard sérieux, profond, bien que dilaté, montre bien qu’il est loin de penser à tout ça. Pope, il est resté bloqué sur tout ce qu’elle a dit, et à quoi il n’a pas répondu.
“ - Le monde, il a tellement de choses à t’offrir… tellement à te faire ressentir.” Quelques mots qui vont replonger Salomé dans ceux qu’elle a dit plus tôt. “ Mais la peur ?” Dit-il en laissant un faible silence avec ces mots, comme s’il cherchait à la faire réfléchir. “ C’est la plus belle chose que tu pourra jamais ressentir…”
Mason, au fil de sa vie, est passé par toutes les couleurs des sensations, des émotions et des sentiments. Il n’y en a qu’une seule qui restait une illusion, un fantôme, à ses yeux. La peur. Il n’a jamais eu peur de son père, n’a pas eu peur lorsqu’il est parti au combat. Étonnamment, il n’a pas non plus eu peur lorsque le monde tel qu’ils le connaissaient est tombé. Il n’a pas eu peur quand Fany est partie, il a eu mal. Mal, comme elle a peur qu’il lui fasse à elle, Salomé. La peur, il ne la connaît véritablement que depuis qu’il voit sa beauté parfaite errer à l’intérieur de ce village. Peur de l’avoir trouvé et de la perdre aussi rapidement. Peur de ses actions, de ses réactions. Peur qu’elle montre ce qu’il est réellement aux yeux des autres. Peur, de lui-même, peur, de ne pas savoir se contrôler.
Mason n’a aucune raison particulière pour agir de la sorte, il ne comprend même pas pourquoi il le fait d’ailleurs, mais c’est plus fort que lui. Sa main est venue attraper le poignet de Salomé, où ses doigts tiennent encore cette écharpe divine. Sans brusquerie, sans méchanceté, sans même ne serait-ce que serrer cet os qu’il pourrait briser sans trop de peine. Pope, il ne fait que la tenir, au même titre qu’il soutient son regard jusqu’à ce qu’il la force doucement à se tourner. Face à la table, il vient poser le poignet de Salomé sur la table, le tenant toujours entre ses propres doigts, mais le poids de ce lien est amoindris par l’écharpe qui forme un petit coussin qui empêche ce poignet d’être écrasé.
Dans cette position, Mason est dans le dos de Salomé. Il l’empêche de reculer, de se retourner, sans être une armoire non plus. Il la maintient, simplement, doucement, sans aucune brusquerie qui pourrait faire un peu plus croire à Salomé qu’il est retourné dans ses anciens démons. Même si elle tente de réagir, Mason, il est loin de cette idée-là. Son visage, il s’est rapproché pour se perdre dans les cheveux de Salomé, pour sentir cette odeur si parfaite qu’il a senti plus tôt, mais qui l’enivre totalement maintenant qu’il est perdu à l’intérieur, maintenant que ses yeux sont clos et qu’il ne voit plus aucun détail de la caravane. Pope, il s’enivre de cette odeur envoûtante qui le rendrait fou.
“ - Parce que la peur…” Il reprend la parole, mais cette fois-ci, sa voix est un murmure chanté à l’oreille de Salomé. “ elle décuple tout le reste. La peur…” Sa main laisse son poignet pour que ses doigts remontent lentement le long du bras de Salomé, en une caresse qui provoquent tout un tas de frissons étranges qu’il ne saurait lui-même qualifier. “ Elle fait venir l’envie...le courage...la force...l’amour...le désir...la passion…”
Mason pourrait trouver tellement d’autres choses à dire, mais il n’est pas le mieux placé pour comprendre ce qu’est vraiment la peur. Dans son esprit, ce mot n’est relié qu’à Salomé, à qui il vient caresser l’épaule à l’aide de son autre main, comme s’il s'autorise sans la permission de sa princesse en danger, à découvrir ce corps qu’il fantasme tant.
“ - C’est la peur qui motive le reste…” Son souffle chaud se perd dans les cheveux de Salomé, comme s’il avait soupiré, comme s’il cherchait à garder le contrôle en sentant son corps collé au dos de Salomé. “ Peut-être…” A nouveau, il souffle, mais cette fois-ci, ses mains quittent la peau de Salomé pour venir entourer sa taille comme on prendrait dans ses bras son être aimé. Un peu plus, il la colle à lui, dans une étreinte malsaine et certainement non désirée, mais jusqu’à présent, il n’a pas vraiment eu l’air de lui laisser le choix. “ Peut-être… que j’ai envie d’avoir peur avec toi.”
Salomé Olsen
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Ven 19 Avr - 0:40
What do you want from me? Si je pense à toi au moment de dormir, je ne trouve pas le sommeil.
- La peur est la plus belle chose que tu ne pourras jamais ressentir.
Elle est toute ouïe, mais craint le pire. C’est ce qu’elle veut, ressentir, mais est-elle prête?
Elle questionne son regard lorsqu'il émet une pression précise à son poignet. Elle sent qu'elle est obligée de se tourner et de se pencher : pourquoi? La main de Mason écrase la sienne sur la table. Elle se retrouve dans une position gênante et mystérieuse. Plutôt que de se débattre, elle assimile ; et ce qu'elle assimile l'empêche de respirer. Cette soumission soudaine vient de la prendre au dépourvu. Les hanches de Mason se pressent, ce qui cause une défaillance dans son système de réaction. En voulant retrouver sa stabilité, son autre main se retrouve sur la table. La suite sera-t-elle regrettable? Des frissons se promènent entre ses mèches pour atteindre son cuire chevelu.
La peur monte.
Le monde est frappé d'un ouragan ; son navire chavire ; elle dérive. Son bassin est bloqué par la table. Son dos brûle tant le diable est enflammé. Face à lui, elle se sentait plus courageuse ; l'adrénaline était contrôlée. Dos à lui, l'incertitude est insoutenable. Elle est dérangée, mal à l'aise… pourquoi se plaindre, n'était-ce pas tout ce dont elle avait besoin? Elle se rend compte d'avoir parlé trop vite, à la mauvaise personne. Elle a sous-entendu qu’apprendre à l'aimer n'était pas impossible… Se serait-elle trompée?
Le mot peur n'a jamais été aussi puissant qu'au travers des lèvres de Mason ; ce n'est pas une dose insignifiante, c'est littéralement une injection de terreur à l'état pur. Chaque fois qu'il l'entraîne dans le gouffre, elle découvre des profondeurs inexplorées. Il décrit la peur. Il insuffle la peur. Il caractérise la peur.
La peur s’installe.
Sans faire exprès, elle fait tomber un verre.
- Mason.
Le nom sort de sa bouche. La voilà, la peur qui grimpe en flèche. Le nom est sorti spontanément, comme un premier avertissement qui indiquerait : fais gaffe où ça pourrait mal finir. Mais un avertissement n'est pas une punition. Pas encore.
Quand le verre se renverse, le monde est à l'envers. Et c'est trop tard pour le redresser. Plutôt que de replacer l'objet, elle le regarde rouler. Elle croise les doigts pour qu'il tombe, éclate au sol dans un fracas bruyant, ainsi cela pourrait-il la ramener à la réalité afin qu'elle repousse Mason. Le verre n'est malheureusement pas coopératif. Il chute et est rattrapé de justesse par le canapé qui sert de chaise. Elle bascule tout comme ce verre, perdue là quelque part dans les bras de Mason. La tempête est féroce et l'océan l'emporte. L'oxygène vient à manquer ; est-ce parce qu'elle ne respire plus ou est-ce parce que Mason lui coupe le souffle? Elle se sent broyée par ses muscles tant il l'enveloppe. Chaque cellule de son corps pourrait cesser de fonctionner.
La peur l’étouffe.
Elle se dit que si elle est assez forte, elle pourra rompre cette étreinte. Repousse-le. Ne le laisse pas corrompre ton âme.
Un bruit sourd résonne une première fois. Boum, boum. Son coeur vient-il d’atteindre un haut degré de folie au point où il envahit la pièce? Le son recommence. Boum, boum. Deux coups.
- Salomé? Est-ce que tu es là?
Ses paupières s’ouvrent subitement (depuis quand étaient-elles fermées?), quelqu’un vient-il de l'interpeller? Les coups n’étaient pas l’oeuvre de ses battements de coeur, mais d’un poing qui martèle la porte. Et lorsque cette constatation l'extirpe de sa transe, elle se retourne brusquement, comme si son premier réflexe était d’aller ouvrir la porte pour expliquer qu’elle n’a pas sombré dans la folie. Elle avait oublié la donnée la plus importante : Mason est toujours là, de retour face à elle, bloquant le chemin vers la porte. Pour atteindre la porte, tu dois le repousser, pense-t-elle. Si tu ouvres cette porte, le contenu de cette caravane s’échappera : souhaites-tu vraiment ouvrir la boîte de pandore, Salomé?
Une grande question la tourmente : est-ce qu'elle doit être violente et le pousser ou est-ce qu'elle doit être douce et rester immobile? Plus le temps passe, moins elle veut bouger. Il ne faut pas oublier une chose cruciale : Mason est souvent spontané. Et s'il la rattrapait, la plaquait, la bloquait si elle effectuait le moindre mouvement vers la sortie? Il semble hésiter aussi, mais ne peut s'empêcher de réagir ; il tourne la tête. Et là, elle se demande s'il ne va pas plutôt ouvrir la porte et vérifier qui ose l'interrompre. Et si ça mettait une autre personne en danger? Et sa déduction est la suivante : il vaut mieux ignorer la personne, ne tenter aucun mouvement brusque, empêcher Mason d'ouvrir cette porte.
On entend les pas de la personne sur le gravier. La personne attend, mais s’impatiente. Sûrement une voisine avec qui Salomé fait parfois la lessive.
Son idée première était de s'accrocher à son collet et de l'embrasser. Ne pas le faire était une bonne idée. Mais la seconde idée était sûrement pire que la première. En voulant retenir Mason de se déplacer, elle a volontairement, et vraiment lentement, tirer le bas de sa veste. Une veste coincée sous la ceinture de Mason, maintenant délogée. C'était une manière de permettre à ses doigts de se frayer un chemin. Elle ne tente en aucun cas de lui retirer son vêtement. Elle cherche plutôt à garder l'attention de Mason dans son entièreté. Lorsque la chaleur de son ventre frôle le bout de ses doigts, elle se dit qu'elle a vraiment touché le fond, qu'elle sera condamnée pour son crime, alors elle hésite à poursuivre son ascension. Boum, boum. Une troisième tentative à la porte. Elle touche sa peau, ressent les reliefs qui se dessinent sous ses paumes. Mason est brûlant. Salomé est mauvaise. Les faits la giflent en plein visage. Sachant qu'il n'attendait que ça, elle a profité de l'occasion pour le toucher, juste pour le distraire. Vivre pleinement ne veut pas dire de jouer avec les gens. Clairement, elle se trompait. Elle ne sait pas être aimée et ne sait pas aimer. Ce n'est pas la bonne approche, loin de là.
Les pas s’éloignent enfin.
Elle retire subitement ses doigts, brûlés comme s'ils avaient caresser le soleil.
Il est temps qu'elle réagisse. Enfin, elle le repousse, puis le contourne. Elle est cramoisie, elle a honte, elle veut se frapper. Elle n'y pense pas, pose une main sur le comptoir. La flamme de la chandelle lui montre la douleur d'une réelle brûlure en mourant contre son poignet. La flamme s'éteint, elle échappe un soupir de douleur et s'agrippe la main. Il faut qu'elle le jette dehors, qu'elle l'éloigne rapidement. Tout ça, c'était une erreur. C'est malsain. C'est douloureux. Et être soumise à ses bras étaient une sensation trop étrange. Sous le coup de l'émotion, elle agrippe le t-shirt de Mason et l'oblige à reculer vers la porte. Elle sent que la trajectoire est stoppée par la porte close.
- C'était une erreur, tu n'aurais pas dû entrer. Oublie ce que j'ai pu dire. Sors.
La peur la tétanise.
Elle ne reconnait pas sa voix, à la fois autoritaire et paralysée et douloureuse.
Il a réussi. Elle a peur. C’est délicieux. C’est paniquant. Sinon pourquoi le chasser, pourquoi réagir sur un coup de tête? Comment a-t-il réussi? Les lumières ont disparu. Il fait noir. Elle sent sa présence, remarque sa silhouette par les lueurs traversant les rideaux mal accrochés. Chaque fois, elle est surprise de voir à quel point elle réagit à son charisme perturbant. Si elle voulait vraiment le chasser, pourquoi est-ce qu'elle n'a pas ouvert la porte?
Ce con avait raison : la peur décuple tout le reste.
- Est-ce que tu as peur?
À quel moment a-t-elle échappé le foulard? Était-ce avant ou après la porte? Était-ce avant ou après avoir touché la peau de Mason? La brûlure picote, mais ce n'est rien en comparaison avec sa poitrine douloureuse. Elle est totalement stupide. Ce n'est pas lui le monstre. C'est elle.
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Ven 19 Avr - 2:32
Son propre prénom qui s’échappe des lèvres de Salomé est une mélodie qui l’emporte encore bien plus loin que si elle s’était laissée faire en silence. Il l’a enivré un peu plus de cette chaleur, de cette excitation qu’elle fait naître chez lui en étant simplement en vie. Collé à son corp, sentir son corps réagir à chaque fois qu’il parle, à chaque fois qu’il la touche, c’est un poison qu’il est prêt à ingérer toutes les fois qu’il le devrait. Mason n’a pas prit ce souffle d’un mot comme une menace, comme une règle, comme le panneau stop qu’il aurait du voir. Perdu, il en oublierait presque la vie qui continue autour de cette caravane, le visage caché dans les cheveux de Salomé, il n’y a rien qui pourrait le distraire. Pas même ce verre qu’il a entendu rouler sans l’écouter se briser au sol -il n’y a pas fait attention.
S’il n’avait pas entendu les premiers coups à la porte, Mason n’aurait pas pu faire autrement que d’entendre la voix de cette femme, à l’extérieur, qui appelle Salomé, sa Salomé. Et cette surprise, cette interruption, offre l’occasion à Salomé de reprendre le dessus. Elle se retourne et il perd automatiquement l’emprise qu’il avait sur elle, dans un mouvement qui lui coupe le souffle comme s’il avait senti s’échapper une corde entre ses doigts. Dans ses yeux, il voit ce qu’elle veut faire. Sortir par l’échappatoire que vient de lui offrir cette mystérieuse fille à l’extérieur. Il aurait pu faire du bruit, se diriger vers la porte pour lui dire de dégager -et il en a eu plus qu’envie d’ailleurs. Pope avait même décidé d’agir, alors, il avait tourné le visage vers cette dite porte, prêt à avancer, près à marquer son territoire. Même si en ouvrant la porte, il aurait du partir, même si en ouvrant la porte, sa fleur volait au vent, l’amertume lui montant à la bouche à cause de cette interruption l’oblige à agir.
Le tissu de sa veste qui glisse de sa ceinture est l’élément déclencheur qui le fait même oublier jusqu’à la présence de l’inconnue derrière la porte. Salomé voulait attirer son attention ? C’est l’oeil du diable qu’elle récolte. Il croit être accroché, d’abord, puis, il croit rêver lorsqu’il sent l’extrémité des doigts de la jeune femme se glisser sur sa peau. BOUM BOUM. Le militaire sursaute, certainement plus fort qu’il ne l’avait jamais fait jusqu’à présent. Est-ce la surprise des coups sûr la porte ? Ou la pression que Salomé ne fait qu’augmenter, en laissant sa paume sur sa peau. Son sang bouillonne dans ses veines, réchauffe son corps en même temps qu’elle réchauffe son coeur. Se rend-t-elle compte de l’effet qu’elle lui fait, par ce simple toucher ? Pope a du se mordre légèrement la lèvre inférieure pour ne pas s’intéresser plus encore à cette porte, et ses yeux qui reviennent dans ceux de Salomé pour s’ancrer un peu plus à la scène. A cet instant, Salomé a perdu.
Perdu toutes possibilités de pouvoir retourner en arrière. Maintenant qu’il connaît le faible bien que ces doigts, cette paume, viennent de créer en lui par ce simple toucher, Salomé a perdue la liberté qu’il aurait pu lui donner. Elle a perdu la seule opportunité qu’elle avait que Pope la laisser vivre en tranquillité ; un homme peut espérer quelque chose qu’il ne connaît pas, mais il ne peut se passer de quelque chose qu’il aime. Pope n’a même pas fait attention qu’ils se retrouvent à nouveau seul : il n’y avait plus qu’elle qui comptait. Mais Salomé brise tout lorsqu’elle enlève précipitamment sa main, si vite, que Mason a eu un mouvement pour la rattraper et la laisser à la place qu’elle occupait. Déjà, il a l’impression d’avoir plus froid. Il ne sait plus si ses battements de coeur rapides sont du à l’excitation, ou à la frustration qu’elle vient de provoquer en faisant volte-face.
S’il n’est toujours pas redescendu du paradis où elle l’a fait monté, il vient pourtant de comprendre ce qu’elle vient de faire. Il se rend compte par la même occasion qu’il n’y a plus personne dehors, et c’est certainement ça qui le met le plus en colère. Elle s’est jouée de lui, mais à quel point ? Mason ne voit pas ses propres limites, ne comprend pas toujours ses propres réactions et pensées, comment pourrait-il comprendre Salomé.
Si quelqu’un sait qu’un Mason en colère n’est pas doux, c’est Salomé.
Elle s’est brûlée d’elle-même et il fut content de l’entendre se plaindre. Ca lui a même fait du bien, de savoir qu’elle a mal. Ressent-elle une once de ce qu’elle vient de le forcer à éprouver ? Mais la brûlure de Salomé est superficielle, elle vient de le piquer à vif. Dans le noir, ses yeux mettent un temps fou à s’habituer pour qu’il puisse voir les quelques rayons de lumières passer par les rideaux. Il l’entend, plus qu’il ne la voit, d’où la surprise. Il se retrouve obligé de reculer, plaqué contre la porte avec plus de force qu’elle n’avait mis pour se défendre. Son dos rebondi légèrement contre la porte de pacotille, si un homme l’avait plaqué avec plus de force, aucun doute que les gonds auraient cédé et que Mason serait sorti en tombant de la hauteur du sol de la caravane.
“ - C'était une erreur, tu n'aurais pas dû entrer. Oublie ce que j'ai pu dire. Sors.” “ - T’es sérieuse ?”
Etrangement son coeur s’est mis à battre bien plus vite encore, plus vite et plus fort que lorsqu’il a le dessus sur elle. Salomé contrôle la situation, parce qu’elle sait d’avance qu’il n’a pas envie de sortir de cette caravane. Rien ne pourrait le faire vouloir s’éloigner de sa princesse déchue. Sentir ses doigts empoigner son t-shirt, ça lui donne encore plus envie de l’attraper et de l’embrasser sans avoir eu cette permission, encore. Lorsqu’elle utilise la force, Salomé, elle lui donne juste envie de faire de-même.
“ - Est-ce que tu as peur ?” “ - Peut-être…” Souffle-t-il, et Mason lui-même se rend compte que jamais sa voix n’avait été si faible face à Salomé. “ T’as envie de me faire peur ? ”
Cette phrase, Pope ne l’a prononce pas vraiment pour elle. Il la prononce avec une voix qu’elle n’aurait certainement pas entendu si elle n’avait pas été aussi près. Mason, il lève sa main qu’il surprend à être tremblante, et il vient attrape le poignet de Salomé. Il ne lui laisse pas le choix -quitte à abîmer son t-shirt, et enlève les doigts de Salomé de son tissu pour la forcer à baisser sa main. Et ce n’est qu’à ce moment-là qu’il l’oblige cette fois-ci lui-même à passer sa main sous ce tissu. Pope ne pose pas la main de Salomé sur son ventre, là où elle l’a une fois touché, non. Sa main, il vient la déposer à plat à l’endroit exact où se trouve son coeur, où elle sentira au mieu les battements de son coeur. Il est rapide, le coeur de Mason, il cogne dans sa poitrine comme jamais, à croire qu’il pourrait sortir pour s’en échapper, pour fuir la peur qu’il ressent plus que jamais il n’en avait eu l’occasion.
“ - Est-ce que tu le sens ?” Demande-t-il comme s’il voulait l’entendre de sa bouche. Et c’est alors que l’autre main de Mason se lève, et sans demander la permission de Salomé, il vient de lui-même poser sa main sous la poitrine de cette dernière. Pour une fois, il ne la touche pas pour la découvrir, pour voler son intimité. Ce sont les battements de son coeur qu’il cherche à trouver. “ Ils battent à la même vitesse… t’as aussi peur que moi, Salomé…”
Mais de quoi a-t-il réellement peur, Pope ? Il ressent de l’effroie à l’idée qu’elle le mette dehors. Avec cette journée longue et douloureuse en émotion, il aurait peur de ne plus pouvoir l’approcher. Peur de ne plus pouvoir la toucher. Il est effrayé à la simple idée de la perdre de vue, de la perdre tout court. Et alors qu’il lui laissait le temps de réfléchir à ce qu’il venait de dire, Pope, il se met à agir de façon imprévisible, pour changer.
Lâchant du même coup son poignet et son sein, Mason, il se penche rapidement et l’attrape par la cuisse. Il la déséquilibre, ne lui laisse pas le temps de réagir. Lui-même ne sait pas où il l’emmène comme ça, sur le coup, mais il finit par la laisser tomber sur le premier siège, canapé, matelas qu’il a à sa portée. Il ne sait à qui appartient ce lit, ne pense même pas à Valentina sur le coup, et laisser retomber la fille sur le matelas. Elle rebondit, mais il ne lui laisse pas le temps de bouger qu’à tâton, il touche ses cuisses. De cette façon Mason parvient à monter au dessus d’elle, et encore une fois, il la bloque avec ce poids considérable. Une impression de déjà vu le hante, et il sent rebuter dans son âme.
“ - J’pourrais te montrer d’une autre manière, à quel point tu me fais peur…” Souffle-t-il comme si, cette fois, il avait peur d’être entendu. “ Y pas que mon coeur que tu fais s’emballer...”
Rien n’est retombé depuis qu’elle l’a touché. Pas l’affolement de son coeur, pas le bouillonnement de son sang, encore moins l’excitation qu’elle a créé en lui avec sa simple paume. Pourtant, tout se met à dégringoler dans son esprit lorsqu’il sent sa gorge se nouer. Parce qu’il a approché son visage de Salomé, dans le noir, pour poser son front contre le sien. D’ici, il ne voit rien, mais il ressent à quel point les muscles de Salomé se sont durcis à cause de la peur. Un soupire s’échappe de ses lèvres, et alors qu’un main était à plat pour le maintenant et ne pas écraser la femme sous son poids, ses autres doigts caressent une mèche de cheveux qu’il vient de sentir à plat, sur ce matelas.
“ - Compte jusqu’à cent…” Demande alors Mason, avec une voix qu’il n’aurait pas voulu rempli d’autre de détresse. “ Compte jusqu’à cent, lentement… et je m’en irais.” Il emmêle cette mèche de cheveux autour de son doigt, comme s’il espérait repartir avec. “ J’ai pas envie de te faire du mal…”
Salomé Olsen
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Ven 19 Avr - 7:31
What do you want from me? Si je pense à toi au moment de dormir, je ne trouve pas le sommeil.
Elle se sent moins horrible quand il ne perd pas espoir de la conquérir. Elle a l’impression que c’est un pardon instantané. Le problème, c’est que cette habitude va s’ancrer en elle et devenir une habitude difficile à corriger. Elle jouera avec lui comme il joue avec elle. Voilà une partie de sa personnalité qu’elle n’osera point assumer. Elle est perdue et il entretient cette confusion, parce que lui garde en tête son propre objectif.
Mason ne sait pas à quel point son geste vient d’avoir un impact notable aux yeux de la jeune Olsen. Il maintient sa position sans déroger à ce qu’il convoite. Voilà un exemple que Salomé devrait suivre. Au creu de sa paume, pulsent des battements de coeur puissants et vivants. La vie explose à l’intérieur de Mason. Une vie qui surpasse de loin la sienne. Il est vrai. Il est imparfait. Au moment de sentir les tambours sous cette poitrine solide, elle sait sans équivoque qu’elle est vaincue. Son coeur bat effectivement au même rythme, mais ne possède pas la même vigueur. Où trouve-t-il la force de rester après avoir subi ses sournoiseries et ses rejets?
Elle tombe sur le matelas, toujours aussi inquiète de l’insistance dont il pourrait faire preuve sans la respecter, car ses paroles sont crues : « il n’y a pas que mon coeur que tu fais s’emballer ». Le corps d’un homme est un mystère pour elle. Elle le déteste de le lui imposer, mais est encore plus troublée par l’intensité de ses battements de coeur. Compter jusqu’à 100 afin qu’il quitte? Autant qu’elle commence tout de suite si elle veut que ses précédentes paroles soient prises au sérieux. Il faut vraiment qu’il sorte.
- Un.
Malgré la noirceur, elle le regarde directement dans les yeux pour lui faire comprendre que le décompte est commencé, qu’il doit se faire à l’idée qu’il sortira de cette caravane lorsqu’elle prononcera enfin le nombre « 100 ». C’est la règle de Mason, pas la sienne.
- Deux.
Il ne veut pas revenir en arrière ni attendre demain. Il est à la fois patient et pressé. À cet instant, Salomé sait qu’elle n’est pas à la seule à se noyer dans la tempête de l’indécision. Elle est d’autant plus troublée lorsqu’il démontre autant de douceur. À sa demande. Elle compte lentement. Ce compte à rebour lui donne chaud - sauf si cette chaleur est davantage causée par Mason. Et plus elle compte, plus sa respiration est obstruée.
- Dix.
Cette fois, elle déglutit. Il caresse ses cheveux. Son souffle se mélange au sien. Depuis le début, elle est immobile, tendue et hantée par ses précédents agissements. Se laisser envoûter était stupide ; le toucher était stupide. Mason a compris ce qui animait Salomé. Là, il lui fait croire qu’elle reprend le dessus, parce qu’elle compte, mais le fait qu’il soit au-dessus d’elle, la privant de mouvement, indique combien il est déterminé. Elle doit bouger. Doit tenter quelque chose. Mais alors, elle oublie de compter. Elle se tortille doucement, essaie de reprendre la maîtrise de ses muscles.
Depuis qu’ils ne sont plus coincés sous sa ceinture, les vêtements de Mason flottent. Elle mesure la distance entre les corps en agitant discrètement ses doigts. À peine ceux-ci rencontrent-ils la peau de Mason qu’ils y sont attirés. Méticuleusement, comme le ferait une plume légère et timide, elle frôle ses hanches et ses flancs jusqu’à effleurer son ventre. Les frissons ont changé de victime, semblerait-il. Pour elle, c’est un grand mystère de la vie de sentir un être si robuste se contracter sous une attention si satinée.
- Si je ne peux compter, tu n’auras pas à partir.
Aurait-il le courage de l’étrangler?
- Nous n’aurions jamais dû nous rencontrer, avoue-t-elle en sachant qu’ils sont néfastes l’un pour l’autre, car c’est malsain de repousser, mais d’en redemander.
Les frissons, les ressent-il autant qu’elle les ressentait quand il glissait ses doigts le long de son bras? Combien de fois a-t-on toucher délicatement cette peau? Elle repense à cette corde rude et sèche qu’elle serrait toujours plus autour de son cou… et elle est satisfaite de pouvoir le torturer avec autant de douceur. Ce contraste lui fait découvrir une nouvelle facette de Mason qui lui ferait - presque - oublier les atrocités commises. À chacun ses vices, après tout.
- 30.
Il n’a pas interdit qu’elle puisse compter silencieusement. Le temps est si vite écoulé.
À nouveau, elle se tortille. Elle n’a pas eu la chance de se positionner confortablement. Ce mouvement lui permet d’atteindre ce qu’il gardait à distance : ses lèvres.
- 57.
Sent-il ses propres lèvres remuer?
Cette histoire se terminera sordidement ; soit dans l’agonie, soit dans un bain de sang, soit dans la rage de vivre, soit dans le désespoir d’une vie perdue, soit dans l’attente d’un grand vide. Le pire, c’est que cette obscurité à l’horizon est stimulante. Dans ce vaste dépotoir, elle a trouvé quelqu’un, certes imparfait, mais quelqu’un qui soit capable de créer l’impossible.
Salomé renaît aujourd’hui. Pour le meilleur ou pour le pire.
Serait-ce si terrible si elle goûtait à l’interdit? Tous ceux qui la connaissait n’existent plus ; qui pourrait encore la juger hormis elle-même? Lèvres entrouvertes, elles effleurent les siennes. Il est trop tard pour se poser la question. Même si elle ne « l’embrasse » pas, elle met assez de pression pour sceller sa bouche à la sienne. Est-ce considéré comme un baiser? Le goût est similaire à l’odeur : herbe, menthe et citron. Le piège se referme aussitôt sur elle, parce que lorsqu’elle se décale légèrement pour poursuivre le décompte, elle prend conscience qu’elle a oublié le prochain nombre. Il est un joueur plus expérimenté. Elle est vaincue. Parce qu’elle en veut encore. Aucune personne sensée ne l’aurait laissé entrer. Aucune personne sensée n’aurait allumer un feu qu’elle ne saurait éteindre. Aucune personne sensée ne l’aurait repoussé au risque de l'énerver. Et là voilà, faussement courageuse, désespérée de vivre et terrorisée d’agissements qu’elle alimente. Mais surtout incapable de résister à la chose la plus malsaine au monde. Elle cherche ses mots, cherche à dire le prochain nombre, mais le tout se perd à sa gorge.
Il ne veut pas lui faire du mal, mais lui résister fait mal.
- À quel point? répond-elle enfin ; à quel point elle lui fait peur?
ToScroll, 2018
Mason Pope
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Ven 19 Avr - 23:47
Elle commence à compter. Enfin, elle enclenche la machine pour la libérer. Mais le temps paraît d’abord passer bien vite. Salomé compte, comme on compterait des moutons, comme on raconterait une belle histoire à un enfant avant de dormir. Est-il conscient que c’est exactement ce qu’il demandait à Fany, quand les choses tournaient mal ? Quand il était trop difficile de fermer les yeux, parce qu’il n’arrivait pas encore à assimiler qu’il n’aidait plus les gens ? Pope a toujours été fort, mais au début de l’apocalypse, avant qu’il se laisse traîner dans les noirceurs de l’être humain, il n’arrivait pas à fermer les yeux aussi facilement qu'aujourd'hui. Une chose est sûre, Fany, elle ne parvenait pas à le calmer si rapidement.
Elle bouge pour la première fois, quelques nombres après dix. S’il l’avait écouté jusque là, une voix à l’intérieur de sa tête calquait la voix de Salomé pour compter. Il a continué à le faire, même si elle, s’est arrêtée. La laissant mouvoir presque à sa guise. Du moins, il ne l’emprisonne pas de tout son poids, comme il l’a fait une fois. Les doigts féminins touchent sa peau, il sent les muscles de son ventre se contracter comme s’ils avaient été effrayés d’être mit à mal par ce geste. Mason se détend, légèrement, à mesure qu’il se rend compte qu’il apprécie les caresses de Salomé. Douces, légères, elles n’ont rien à voir avec ce qu’il a pu connaître avant. On dirait qu’elle découvre pour la première fois ces courbes. Pope ne frissonne plus, c’est bien plus que ça. Il a la chair de poule, la peau à vif.
Si je ne peux compter, tu n’auras pas à partir. Mason aurait eu envie de demander si c’est ce qu’elle veut, comme s’il avait réellement l’habitude de s’arrêter à ce genre de détail. Nous n’aurions jamais dû nous rencontrer. Elle le brise un peu plus avec ces mots, mais en reprenant son décompte, en continuant de laisser ses doigts glisser sur la peau de Mason, Salomé, elle en vient à lui retirer un gémissement qui semble provenir des profondeurs. Il n’a plus chaud, Mason, il est bouillonnant. A-t-elle réussir à le faire réagir grâce à ses doigts ? Ou ses mots sont-ils si tranchant qu’il a eu mal ? Mason est assez fou pour prendre du plaisir dans la souffrance. Salomé, dansant sur la ligne entre les deux, le transporte.
Cinquante-sept tombe lorsqu’il réagit. Elle s’est soulevée, a frôlé ses lèvres, les a touché, non, les a embrassé dans un baiser sec et immobile. Par ce fait, elle a coupé le souffle à Mason qui n’a jamais ressenti aussi grande peur. Salomé décuple tout, rend la chose la plus chaste, en élément le plus torride qu’il n’est jamais ressenti. Fany n’était pas comme ça, ni-même les femmes qu’il a croisé sur sa route, bien qu’elles étaient insignifiantes. Elles étaient sauvages, elles étaient amusantes, mais jamais l’une d’entre elles ne l’avaient fait ressentir un dixième que ce que Salomé provoque chez lui. Mason, il aurait voulu pouvoir être capable de lui dire d’arrêter. Arrêter de jouer comme une pucelle jouerait avant de se retirer. Mais les mots restent coincés dans sa gorge, il n’a pas envie de lui dire. Il n’a pas envie, parce qu’il est stupéfait de ressentir autant de choses. Autant d’excitation, de frustration, que d’envie de la laisser explorer à sa manière.
“ - À quel point?” “ - A quel point quoi ?” Parvient-il à souffler, trouvant une force qu’il n’avait pas alors. “ A quel point est-ce que je te veux ?” Demande-t-il, sans aucune hésitation, sans aucune gêne, comme si elle ne le perturbait pas au point qu’il en perde ses moyens. “ Me dis pas que tu l’sens pas… c’est mon égo que tu vas blesser.”
Son bras tremblant, il sourit. Doucement, peut-elle le voir dans cette pénombre ? Mason a du mal à se maintenir, à se retenir. Il faiblit à mesure qu’elle reste ainsi, qu’elle reste elle-même. Elle l’asticote, elle le cherche, il tente de rester impassible et de se contrôler. Mais ce qui fait réellement peur à Mason ? C’est de ne pas être capable de le faire. A l’instant, il est bien plus effrayé par lui-même que par Salomé.
Ces cheveux emmêlés autour de son doigt doivent légèrement tirer, parce qu’il a serré son poing a cause d’un nouveau frisson. Mason a pourtant vite lâché la pression, il lâche ses cheveux mais Salomé aurait sûrement préféré qu’il n’en fasse rien. Un baiser au coin de ses lèvres, d’autres qui descendent sûr sa mâchoire comme si elle était sienne. Pope continue à descendre sa bouche, qui, en une ligne droite part de la gorge de sa proie pour passer sur son thorax, entre ses seins, pour glisser sûr on abdomen et terminer sûr son nombril. Ce n’est pas la peau de Salomé qu’il touche de ses lèvres, mais le tissu qui l’empêche d’atteindre cette dernière est la barrière qui le sépare du côté obscur. Sa main libre avait glissé sur la hanche de Salomé comme s’il voulait la conquérir de chaque côté. Pendant que l’autre, soulevant difficilement son poids, menace de céder à chaque instant.
“ - Où est-ce que tu en es ?” Il ose demander, alors qu’il s’est à moitié redressé pour mieux venir embrasser le ventre de Salomé. “ 57, non ?”
Il remonte loin, au dernier chiffre qu’il se souvient d’avoir entendu, comme s’il voulait gagner du temps. Comme s’il voulait l’avoir un peu plus pour elle. C’est la partie égoïste de Mason, qui demande. La partie qui veut la garder pour lui. L’autre est déjà à moitié vaincue. L’autre à peur. Peur de partir, et de rester en même temps. Peur de la désirer, et de la briser. Il se surprend et se déteste à la fois qu’elle le rende si faible. Faible au point de glisser et de laisser ses genoux à terre. Dans ce mouvement, ses mains ont caressés l’extérieur des cuisses de Salomé. Il n’a plus besoin de se porter, et il a l’impression de ne plus rien ressentir de son bras gauche. Même les courbes de Salomé sont insignifiantes sous ces doigts, alors que des autres, il est encore électrisé, malgré ce pantalon qu’il aurait jeté.
A moitié à terre, à genoux face à cette femme qu’il met sur un piédestal. Il s’est laissé glisser, et voilà qu’il glisse son nez entre ces deux cuisses, bloqué, calé, il ne bouge plus comme s’il tentait de retrouver ce souffle qu’il a perdu depuis bien longtemps. Son coeur bat la chamade, une course effrénée où les deux participants n’ont pas l’air de vouloir abandonner. Il brûle de désir pour elle, tant qu’il voudrait la prendre à l’instant présent. Mais il brûle surtout de l’intérieur, parce que le diable qui le hante commence à être maîtrisé par les gardes du véritable amour. Comment pourrait-il véritablement, s’il la blessait là, maintenant, tout de suite sur ce matelas qui n’a rien a envier au véritable lit de Salomé.
“ - T’as fini ?” Encore, il demande, alors qu’il souffle longuement un air chaud entre ces cuisses fermées où il a trouvé refuge. “ Est-ce que je dois y aller ?”
Mason demande, alors Mason est perdu. Il a besoin de le lui entendre dire, besoin qu’on le pousse un peu dehors. Encore, ses démons pourraient revenir. Mais perdu, le militaire ressort. Il a été élevé pour suivre les ordres, pas pour en donner. Et parce que c’est sa manière de voir le monde, de ressentir les choses, il place encore Salomé sur un piédestal, lui donnant le pouvoir de le faire sortir, même si elle n’a pas fini le compte à rebour. Mason, lui, sait qu’il ne tiendra pas longtemps ainsi, à retenir le monstre qu’il n’y a qu’elle pour faire naître.
Salomé Olsen
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Sam 20 Avr - 6:34
What do you want from me? Si je pense à toi au moment de dormir, je ne trouve pas le sommeil.
La honte devrait la submerger. La honte de l'avoir goûté. Et pourtant, c'est tout le contraire qui se produit. C'était loin d'être aussi désagréable que la première fois. Chacun aura volé à l'autre un baiser. Cela voudrait-il dire que les compteurs sont remis à zéro? Ceux de cette guerre perpétuelle qu'ils ont entre eux? Ils sont à égalité sur tous les plans (parce qu’ils se sont également blessés), plus que jamais auparavant. Et d'un côté, c'est terrifiant, parce tout doit désormais être rebâti. Elle ne parle plus, répétant sans cesse le nombre 50 dans sa tête pour retrouver la mémoire, reprendre le décompte et lui redonner sa liberté.
Elle sent ses lèvres au coin des siennes, sent ces mêmes lèvres découvrir sa mâchoire et descendre. Jusqu’où iront-elles? Elle ne comprend pas les sensations qui émergent ; elles sont nouvelles. Mason, ses mains, ses lèvres, savent pertinemment ce qu’il/elles veulent. Elle est intimidée par son désir prononcé et son toucher fiévreux. Elle se surprend à fermer les yeux pour se laisser porter pleinement.
Le souffle de Mason parcours son corps, affolant tous ses sens. Elle profite cette fois de son absence pour cacher son propre visage de ses paumes. Et c'est là qu'elle pousse un long soupir étouffé pour se départir d'une charge trop lourde de peur. À cet instant, malgré l'appréciation éprouvé par son corps, elle veut qu'il arrête, parce que la peur revient, broie ses entrailles. La tempête ne s'est jamais calmée. Est-ce cela qu’il ressent lorsqu’elle ose le toucher? Un appétit inassouvi? Cette douleur - si c'est de la douleur - est épouvantable, contraignante. Arrête. Continue.
Pourquoi s’incline-t-il face à celle qui a perdu tout contrôle? Le vrai vainqueur, aujourd’hui, c’est lui. Elle voudrait fondre dans ce matelas. Enfin, elle trouve l’énergie de se redresser. Il n’est plus au-dessus d’elle pour la maintenir immobile. Elle s'assoit sur le matelas, le contemple un instant. « Est-ce que je dois y aller? » Il demande la permission. Non, il ne peut pas. Pas dans cet état.
Elle est frappée d'une révélation qui la fait comprendre toujours plus qu'elle est horrible avec lui. Il ne faisait pas semblant en disant qu'il avait peur.
Prudemment, elle faufile ses doigts dans les cheveux de Mason. Elle quitte le matelas, écarte les jambes et s'installe devant lui pour être à sa hauteur.
Quand elle était jeune, elle craignait les orages plus que tout. Son frère avait la même peur, mais l’endurait pour elle, pour la réconforter. Alors, il venait s'asseoir avec elle, mimant que tout allait bien alors que rien n'allait. Étrangement, cette technique a permis à Salomé de ne plus craindre les orages. Il suffisait qu’il soit là pour qu’elle pense à autre chose. Aujourd’hui, elle pourrait sourire en entendant un orage. Son frère disait que c’était ainsi qu’on partageait la peur. Salomé n'est pas seule terrorisée dans cette pièce sombre. Son frère lui a montré qu'on pouvait aider quelqu'un en pareil instant. Malgré ce qu'elle pense, une part de son ancienne vie subsiste quelque part ; ce besoin de vouloir soutenir quelqu'un - même une mauvaise personne - l'oblige à ignorer ses craintes pour prioriser celles d'un autre.
Elle l’observe sans l’obliger à relever la tête, profitant d’être seule admiratrice de sa vulnérabilité.
- J’ai perdu, avoue-t-elle une première fois, mais elle enchaîne comme si une autre affirmation accompagnait cette phrase. J’ai perdu le compte : continue, elle demande. Compte avec moi : 57, elle l’encourage.
Aide-moi, elle supplie ainsi silencieusement. Aide-moi à poursuivre, aide-moi à t'aider. Dès le moment où elle entend Mason prononcer le nombre adéquat, elle entame son propre décompte à l'envers :
- 100… 99… 98…
Entre chaque nombre, elle prend le temps d’inspirer et d’expirer, chose qu’elle ne faisait pas la première fois. Il n’y a qu'ainsi qu’ils se rejoindront. Elle veut apaiser le volcan qu’elle a alimenté de la mauvaise manière. Veut contenir la lave en fusion. Elle comprend maintenant ; comprend que retenir le désir est douloureux ; mais c’est plus facile pour elle, parce qu’elle ne connaît pas le plaisir, ne sait pas jusqu’à quel point ça peut être délicieux.
Elle prend le temps de respirer, parce que ça lui demande un effort monstre pour dire ce qu'elle n'assume pas, mais qu'elle convoite :
- Ce soir, je veux que tu restes.
Le décompte est terminé, c'est maintenant qu'il devrait partir. Mais elle choisit de le garder ici comme elle a choisi de le laisser entrer. Elle doit faire la différence entre avoir peur de lui, avoir peur de l'inconnu avec lui et avoir peur de le perdre. Elle n'a pas besoin de le craindre pour qu'elle puisse vivre multiples surprises terrifiantes.
- Tu ne m'as pas brisée la première fois, dit-elle dans un semblant de pardon pour toutes les horribles chose qu'elle aura dites pour qu'il croule sous la culpabilité.
Elle n'est pas fragile, car tout l'aide à s'endurcir. Mason est celui qui l'aura le plus aider ces dernières années. Et elle veut qu'il continue.
- Reste, elle redemande.
Elle semble hésiter, mais lève doucement les mains. Sans lui imposer son toucher, elle dépose ses mains sur ses pectoraux. À nouveau, elle inspire. Elle tente de garder ce calme qu’elle a cherché à imposer voyant que c’était ce dont il avait besoin. Elle n’est peut-être pas douée pour comprendre les complexités des non-dits, mais il a bien fait comprendre qu’il avait besoin d’être dirigé pour ne pas succomber. Au contraire de lui, cette soumission lui fait davantage de mal ; la preuve, lorsqu’il l’a retournée, elle a failli le jeter dehors. Minutieusement, elle fait glisser la veste de Pope le long de ses bras. Elle replie cette veste sur elle-même et prend le temps de la déposer par terre à côté d’elle.
Salomé prend appuie sur le matelas derrière elle afin de se lever. En tendant la main, elle oblige Mason à en faire autant, continuant consciencieusement à lui dicter quoi faire. Elle ne doit pas s’arrêter si elle ne veut pas perdre ce contrôle. Elle inverse les rôles et le positionne dos au lit, l’arrière des genoux contre le bord du matelas. Sans le quitter des yeux, elle retire ses propres souliers en utilisant uniquement ses orteils. C’est tout ce qu’elle va retirer aujourd’hui.
Si elle ne tremblait pas précédemment, ce n’est plus le cas. Ses doigts sont hésitants, car c’est la première fois qu’elle fait ça. Mason ne cesse de démontrer qu’il ne peut cligner des yeux sans qu’elle ne cligne des yeux, qu’il ne peut respirer sans qu’elle ne respire, qu’il ne peut la toucher si elle ne s’offre pas pleinement à lui. Il devra comprendre qu’elle s’approchera et s’éloignera de lui aussi longtemps qu’elle n’aura pas fini de le découvrir. Même si pour ça elle doit le torturer et se haïr pour ça. Elle ne connait pas ce qu’il connait, ne connait pas ses limites ni ses besoins. Elle appuie une main sur son ventre, l’oblige à s’asseoir sur le matelas. Ne juge pas mon ignorance, elle implore silencieusement. Une à la fois, elle passe ses cuisses de chaque côté de ses hanches et vient s’asseoir sur son bassin.
- À quel point as-tu peur. C’était la question, rectifie-t-elle une fois contre lui, contre son envie, contre son corps en fusion. Tu as dit que le monde avait tant à offrir. Que la peur était une belle chose. Fais-moi vivre ces choses.
S’il part, elle sera libérée, aura une nouvelle chance de fuir et de l’empêcher d’avoir un quelconque impact sur elle. Elle a peur qu’il accepte de passer la nuit dans ce lit, peur des représailles que cela pourrait engendrer. Elle doit vérifier à quel point tout cela est réel, à quel point le monde aura changé au matin. Mason a tenté à maintes reprises d’obtenir son attention, risquera-t-il de la perdre? Salomé lui accorde le droit de rester, le droit de succomber. Aucun mouvement brusque. Seulement son corps qui se presse davantage, scellant chaque micro centimètre de distance. Elle ne le tenterait pas si ce n'était pas ce qu'elle voulait. Elle ne simule pas. Lui a-t-elle déjà menti une seule fois? Elle ne fait pas semblant. Si elle n'est pas en accord, il le sait aussitôt. Ses lèvres cherchent les siennes sans les embrasser tandis qu’elle s’accroche à sa nuque du bout des doigts.
- Je ne demande pas plus que ta présence ce soir.
S'en contentera-t-il sous cette promesse d'un lendemain?
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Dim 21 Avr - 0:58
Mason aurait voulu entendre, il aurait voulu sentir, il aurait voulu voir les mains de Salomé venir cacher son visage pour étouffer ce soupire chaud qui s’échappe de ses lèvres pour rencontrer ses paumes au lieu de ses lèvres à-lui. J’ai perdu. Le visage collé à ses cuisses à elle, il a cru gagner. Gagner quelque chose de bien plus précieux que le fil de nombres qu’elle dit avoir perdu. Mais cette pensée futile est vite effacée par les doigts de Salomé dans ses cheveux bouclés. Les doigts d’un ange le caressent et Mason sent ses muscles se détendre, encore un peu plus, alors qu’il se laisse complètement aller à ces douceurs dont il n’aurait pas imaginé la puissance.
Elle l’aide, mais demande son aide pour reprendre le fil. Mason doit compter, il compte, il parle, ou sent-elle simplement les lèvres de l’homme caresser ses cuisses à chaque fois qu’il les mouve pour prononcer ces mots ? Si durs, et si importants à la fois, pourtant, il ne semble pas même remarquer qu’elle compte dans l’autre sens. Imprégné par son odeur, par ses caresses, le monde n’existe plus. Les silences entre les nombres sont plus longs. Les secondes en font de même. Quoi que ce qu’ils utilisent comme référence temporelle n'est en rien semblable au véritable lapse de temps qu’il se passe en réalité. Le monde est différent lorsqu’ils sont ensemble.
Ce soir, je veux que tu restes. Il arrête de compter. Plus rien d’autre ne semble être assez important pour que son cerveau se concentre dessus. A-t-il entendu ou l’a-t-il imaginé ? Il a tant fantasmé qu’elle murmure ce genre de parole à son oreille. Bien que dans ses songes, elle soit plus dégourdie et entreprenante, c’est la façon dont il a entendu ces mots qui lui plaît le plus. Mason avait alors commencé à lentement relever son visage, mais à peine l’avait-il décollé des cuisses de Salomé qu’il s’était arrêté net pour écouter le reste. Tu ne m'as pas brisée la première fois. Ces mots-là, il n’aurait pas pu les imaginer. C’est ce qui le pousse à redresser complètement la tête, à la voir -sans la voir à cause de la pénombre-, à la contempler dans le noir. Ces mots semblent comme un pardon qu’il n’aurait pas pu espérer, elle lui coupe le souffle. Il aurait cru rêver si les mains de Salomé ne lui prouvait pas que c’est la réalité. Ces touchers, cette sensation, il ne peut pas les ressentir en fantasmant. Reste. Mason a entendu.
Et il la regarde sans savoir quoi faire, sans savoir quoi demander, sans savoir quoi penser. Pour la première fois de sa vie Mason n’a pas la mainmise. Il s’abandonne à Salomé sans savoir ce dont elle a besoin. Comment pourrait-il le faire alors qu’il réalise à l’instant présent qu’il n’a jamais vraiment su ce dont lui-même a envie ? Avant aujourd’hui, il n’aurait pas pu concevoir que sentir sa veste glisser de ses bras, voir une femme la plier et la mettre plus loin, concentrant son attention dessus comme si elle cherchait à fuir quelque chose, serait la meilleure chose qu’il n’ait jamais ressenti. Déjà, il est dépendant du pouvoir que les caresses de Salomé ont sur lui.
Plus haut se lève son menton lorsqu’elle se lève. S’il se levait aussi lentement en situation de danger, il serait mort depuis longtemps. Le bruit que les chaussures de Salomé font lorsqu’elle les enlève le ramène une nouvelle fois à la réalité. Il est lourd, lorsqu’il tombe sur le matelas. Mason se laisse faire. Plus confu que jamais. Elle prend les rennes de son coeur, comme elle prend les rennes de son corps. Il a peur, Mason. Il bouillonne et il a l’impression d’étouffer en même temps. Il voudrait sortir pour se calmer, mais il voudrait aussi rester enfermer à l’intérieur de cette caravane à jamais. Alors que ses yeux n’avaient quitté le visage de son fantasme ambulant, il s’était laissé le droit de descendre son regard le long de son corps, tentant d’en déceler la moindre courbe au travers des faibles rayons qui sont de plus en plus faible en provenance de l’extérieur. Bientôt, ils ne seront plus assez forts du tout pour passer à travers ce contour de porte.
Le poids de Salomé l’emprisonne pour la première fois et il n’y a rien qui retient ce râle de sortir de sa gorge. Bouche pâteuse, vision troublée. L’herbe ou Salomé ? Elle repose sa question, cette fois plus précise, et il ne trouve toujours rien à répondre. Comment pourrait-il décrire quelque chose à quoi il ne peut rien comparer ? Elle veut vivre, elle veut qu’il la fasse vivre. Mason entend ces mots, comprend ces mots, veut vivre ces mots aussi fort qu’elle. Cette dernière phrase qu’elle prononce en collant chaque centimètres de son corps au sien, il y voit plus de sens que ses gestes maladroits qui le foudroient.
“ - Tu m’fais m’sentir comme un ado de quatorze piges...” Souffle-t-il contre son visage, comme s’il retrouvait le droit à la parole. “ merde… j’ai le trash de pas savoir m’y prendre avec toi.”
Les hésitations, plus que la peur de Salomé déteint sûr cet homme qui pourtant n’a jamais eu peur face à une femme. Il n’a pas hésité face à l’une d’entre elle depuis qu’il a été assez mature pour dire le mot préservatif sans avoir le sourire en coin des lèvres. Elle le découvre, certes, mais se rend-t-elle compte qu’elle l’aide à se découvrir lui-même ? Aux yeux de Mason, il n’y a rien de plus excitant que l’inconnu. Salomé endosse bien ce rôle, mais cette fois-ci, ce n’est pas une inconnue qui l’a entre les mains. Il ne sait pas ce qu’il touche du bout des doigts, mais il sait quel valeur ça a.
Ce qu’il détient est précieux, et il le touche avec autant de délicatesse qu’il peut en avoir. De ses pieds dénudés à ses chevilles où il peut encore sentir sa peau. Sûr ses mollets, là où le tissu de ses vêtements commence à la recouvrir, sûr ses cuisses qu’il a embrassé et qui lui manquent déjà. Ses hanches, son dos, la pointe de ses cheveux jusqu’à ce que sa main attrape le cou de Salomé et l’oblige à anéantir les centimètres qui les séparent. Elle veut qu’il reste ? Mason restera. Elle ne veut que ça. Mais il est incapable de la laisser partir sans l’embrasser, pour la première fois, comme il se doit. Il a besoin d’elle, de la sentir, de la conquérir, autant qu’elle a besoin de le découvrir pour se découvrir elle-même. Mason ne peut lâcher ses lèvres tant qu’elle ne se recule pas d’elle-même. Même s’il la désire, qu’il la veut, qu’il compte l’obtenir, il sait que Salomé garde le contrôle.
“ - Ta colloc…” Il demande, comme si ça allait l’aider à garder son calme. “ Elle va s’pointer ?”
Pope a besoin de savoir, savoir à quoi s’en tenir. Il a besoin de cette réponse, et ce n’est que lorsqu’il l’a qu’il vient poser son front contre le thorax de Salomé. Quelle soit positive ou négative, cette réponse, il se contente de ce qu’il en est parce qu’il est impossible de partir après ces supplications. Ses mains, elles se glissent sous les cuisses de Salomé pour la soulever de quelques millimètres. Il libère par la même occasion la pression qu’elle causait en lui, enlève ses rangers qui en se renversant à terre, provoque un bruit sourd similaire à sa veste. Objets lourds, rempli d’objets dont il ne se sépare jamais. Mason la repose, à cette place qu’elle a prise comme si c’était son trône, et ses doigts glissent entre leurs corps pour détacher sa ceinture imposante qui finit aussi à terre dans un bruit métalique. Lorsqu’il redresse son visage, il a peur de trouver sur celui de Salomé une inquiétude plus palpable qu’à l’instant présent. Sans ces trois parts de lui-même, Mason, il a l’impression d’avoir enlevé son armure, d’avoir laissé sûr le côté ce qui l’a toujours protégé, comme si les mains de Salomé étaient maintenant ce dont il avait besoin pour vivre, plus que survivre.
Il tâtonne dans cette caravane qu’il ne connaît pas pour trouver une position où reposer son dos. Où reposer sa tête lourde à cause de tout ce qui se passe et qu’il a du mal à assimiler complètement. Tout est flou, tout est un nuage de pensée, de sentiments, d’émotions. Il est incapable de dire, de comprendre ce qui c’est passé entre le moment où, par soumission, Salomé était collée à cette table, et le moment où c’est lui qui se retrouve sous cette femme aux milles pêchers. Elle semble être plus à l’aise en étant aux commandes, en le regardant, en le dominant de telle manière qu’elle peut anticiper ses gestes. Est-ce parce que la première fois qu’ils se sont retrouvés seuls, tous les deux, enfermés dans une chambre, elle n’a pas eu l’occasion de se défendre ?
Ses paumes posées sur les cuisses de Salomé, emmenée au dessus de lui par la force de ses bras, il la regarde et ne discerne plus grand chose de ses traits maintenant que leurs visages sont si loin. Il voudrait la prendre, l’allongée contre lui pour que leurs coeurs battent l’un sur l’autre. Pour qu’ils se mêlent et ne fassent qu’un, qu’une musique endiablée. Mais il n’ose pas bouger plus de peur de la bruser. Seuls ses pouces sont en mouvement ; ils caressent cette zone particulière où le pantalon de Salomé s’arrête et laisse une très petite partie de chaire dépasser. Là où il la touche vraiment, mais où ses doigts ne semblent pas être non désirés.
Avec elle il a l’impression de revivre ces moments d’adolescence où on ne sait pas vraiment s’y prendre. Où on passe plus de temps à se regarder qu’à se toucher. Où un baiser est plus ravageur qu’une banquette arrière. Il sait ce qu’il ressent, pour une fois : Mason a peur de lui faire peur. Peur de la voir se reculer, quitter ce matelas où elle l’a invité avec pourtant une envie qu’il n’aurait pas cru possible. Maintenant qu’elle a lancé l’idée, qu’il est prêt à rester tranquillement là, quitte à ce qu’elle quitte son bassin pour se coucher à côté d’elle, Mason n’est pas sûr qu’il pourrait accepter un rejet de sa part. Dès le lendemain, s’il restait calme, il serait passé à autre chose. Mais justement, Mason serait-il capable de rester calme après tout ce qu’elle vient de dire ? Tout ce qu’elle vient de faire ? D’une manière ou d’une autre, ce soir, cette nuit, Salomé va apprendre que ses mots, ses actes, ont des conséquences.
“ - Est-ce que tu me crois, quand je te dis que je suis amoureux de toi ?”
Une question qui est poséé avec des mots qui ne sont pas les siens, on dirait qu’il a cherché à utiliser les bons mots, cette fois. Elle veut avoir peur, Salomé, mais au fond, la sincérité peut tout aussi bien être effrayant qu’un mensonge.
Salomé Olsen
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Dim 21 Avr - 17:48
What do you want from me? Si je pense à toi au moment de dormir, je ne trouve pas le sommeil.
La jeune adulte devient fébrile lorsque la main de Mason arrive à son cou. Aucune raison ne la pousserait à refuser le baiser qu'il lui offre. Voilà un présent qu'elle ne jettera pas comme les précédents. Tous les tickets, hormis deux, sont toujours rangés dans le petit meuble encastré au mur qui lui sert d'unique table de chevet. Est-ce réel d'apprécier autant un baiser venant d'une personne qu'elle haïssait au point d'ignorer ses principes et de tuer un homme? Elle n’était pas morte, mais lorsqu’elle quitte ses lèvres et qu’elle recommence à respirer, elle se sent vivre. Touche-moi encore, elle implore sans un mot.
Pour la première fois, elle est amusée, sans juger, sans se moquer. La pénombre est avantageuse et camoufle son sourire. Il se sent comme un garçon de quatorze ans? Elle pourrait le rassurer en disant que ce qu’elle ressent n’est pas le corps d’un garçon de quatorze ans, mais n’en dit rien. Vraisemblablement, à quatorze ans, ils n’avaient pas les mêmes priorités. Mason a raison d'avoir le trash. Parce qu'il ne sait qui a été Salomé ces six dernières années. Il n'en connait que le 1 / 6.
- Ma coloc regarde rarement sous la couverture pour voir si j'y suis.
Et même si elle peut arriver à tout moment, Salomé ne s'en sentirait pas dérangée. Au contraire, ça apporterait une présence sécurisante à l'endroit. Mais par précaution, elle tire une couverture qu'elle remonte sur ses épaules. Mason a-t-il seulement le droit de passer la nuit dans cette caravane? Sera-t-il puni d'avoir dérogé aux règles? De ce que Salomé a constaté, Mason est un bon pilier de ce village ; aurait-il préféré le confort de sa propre caravane ce soir?
Il bouge, retire les bottes, la ceinture. Et ses propres yeux ne peuvent s'empêcher d'essayer de voir à quoi ressemble ce Mason sans toutes ces choses qui l'ont toujours caractérisé. C'est la première fois qu'elle le voit si dénudé - dénudé dans un sens plus complexe que la nudité elle-même. Être contre lui, sans cet attirail, la fait presque rougir. Qu'est-ce que ce sera s'il devait en enlever plus. Elle le chevauche toujours lorsqu'il s'allonge. Elle décide de garder ses distances ainsi assise sur son bassin. Les pouces qui caressent son bas ventre sont doux et chauds, l'invitant. Néanmoins, elle évite de se mouvoir sachant pertinemment ce qu'elle amplifierait. Le plus honteux, c'est qu'elle aimerait. Aimerait entendre un nouveau râle d'envie. Salomé a toujours été une bonne élève ; dès le moment où elle cherche à apprendre, elle apprend. Et elle a appris que si la tentation est trop forte, Mason pourrait changer de comportement. Et si Mason dérape, ils perdraient cette occasion d'arriver indemnes au lendemain.
« Est-ce que tu me crois, quand je te dis que je suis amoureux de toi? » Depuis la séparation de ses parents, depuis le départ de son père, depuis toutes ces rencontres désagréables faites au fil des ans, elle pense que les hommes sont des connards. Pour la première fois, elle en touche un sans ressentir de dégoût - elle y prend goût. Mais elle se rend bien compte que l’amour est un concept abstrait. Elle ne cherche pas à inventer une réponse, ne cherche pas à l’éviter non plus. Elle répond honnêtement, un brin de déception dans la voix :
- Je ne sais pas comment ça fonctionne. Je ne sais pas quand ça commence ni quand ça se termine.
Mais… elle ne croyait pas que les morts pouvaient se relever, mais c'est arrivé. Elle ne croyait pas que Mason puisse obtenir son pardon, et c'est arrivé. Elle peut croire bien des choses désormais.
En douceur, elle s'allonge sans s'éloigner. Elle sait que ce matelas est minuscule, donc économise l'espace disponible. Doit-elle rester assez loin pour ne pas sentir sa présence? Elle choisit volontairement de se coller contre son flanc afin de lui montrer qu'elle accepte sa présence. Elle ne s'éloignera pas. Elle les recouvre tous deux de la couverture. Non pas pour contenir la chaleur, mais pour éviter un regard indiscret si sa colocataire arrivait. Sans se demander si c'est une bonne ou une mauvaise idée, elle dépose sa main sur son ventre. Ses doigts remuent imperceptiblement. C'est seulement après une longue inspiration qu'elle ferme complètement les yeux. Ça ne sera pas la première fois qu'elle s'endormira avec un jean. Et puis, ce soir il est certainement préférable qu'elle dorme avec. Sa présence est bizarre, lui apporte une source de chaleur qu'elle ne connaissait pas dehors, lorsque le vent se levait, que la neige tombait, que ses os craquaient. Cette nuit, Salomé ne va pas tendre l'oreille pour guetter l'arrivée sournoise du monstre qu'elle redoute. Elle sait déjà où il se trouve. Cela pourrait bien être bénéfique pour elle de dormir sans sursauter au moindre bruit suspect. Elle n'est pas moins hors de danger. S'il le voulait, il pourrait retourner cette situation à son avantage. Elle autorise quand même sa présence. Mais, depuis qu'il a soulevé le sujet de l'âge, elle se questionne. L'homme qu'elle accepte dans son lit avait quel âge du moment de soumettre une fille à sa volonté voilà 6 années?
- Quel âge as-tu réellement? demande-t-elle.
Est-ce que cela changerait quoique ce soit? Aurait-elle encore plus peur des conséquences? Les gens portent-ils encore attention à ce genre de détails? Les années passent, les jours passent, les âges passent. Mais qui fêtent encore son anniversaire? Avec cette question, elle se sent devenir stupide et minuscule. Elle a 24 ans et n'a fêté aucun de ses anniversaires depuis l'apocalypse.
Les contrecoups de la dure journée de travail semblent l'assommer sans douleur. C'est la respiration de Mason qui soulève ce ventre qui lui permet de se détendre. Elle lutte pourtant, parce que tout ça est terrifiant. Mais ce qui est d'autant plus terrifiant est le visage au bout du couloir qui se dessine sous ses paupières. Plus elle est emportée dans le sommeil, plus le visage s'immisce dans son esprit confu. La personne est immobile, sans mauvaise intention. Le couloir est celui de son ancienne maison, et Salomé est devant sa salle de bains, menacée d'une arme par Mason. Et là fille, c'est Fany. Celle qui était dans le cœur de Mason à une époque. Ce soir, Mason regrettait beaucoup de choses à son sujet. Dire qu'elle l'aura un jour vue sans avoir l'occasion de parler avec elle, parler des sombres secrets que Mason possèdent. L'aurait-elle mise en garde, l'aurait-elle encouragée? Salomé donnerait n'importe quoi pour connaître cette Fany, celle qui aura vu la beauté en Mason. Pourquoi la mort aura-t-elle choisi Fany plutôt que Salomé? Est-ce que Fany l'aurait détestée? Et Salomé à moitié endormie demande :
- Un jour, j'aimerais que tu me la présente.
Sans explication, elle oublie qu'il n'est pas dans sa tête pour savoir d'où vient cette demande et ce qu'elle représente.
ToScroll, 2018
Mason Pope
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Sujet: Re: I wanna learn to love you. Dim 21 Avr - 22:32
Elle s’est allongée à ses côtés, les a recouvert de cette couverture qui semble tout d’abord lui apporter plus de fraîcheur qu’autre chose. Mason est si bouillant de l’intérieur qu’il ne ressent pas même la chaleur de Salomé lorsqu’elle se colle à lui. Perdu dans sa réponse si complexe, il n’a pu que lui aussi se dire qu’il ne sait pas vraiment quand l’amour commence, ni quand il s’arrête. A quel moment Fany a-t-elle arrêté de l’aimer, précisément ? Quant est-ce qu’il a commencé lui-même à éprouver tous ces sentiments étranges et passionnants envers la douce Salomé ? Elle paraît si pure, si douce, mais au fond, elle se pose des questions importantes, que lui-même n’avait pas été capable de se poser. La main de la femme sur son ventre, il la sent s’élever à chaque fois qu’il respire. S’il aurait voulu la garder sûr lui bien plus longtemps, Mason, il est soulagé de sentir que cette main l’aide à se canaliser. Elle le repose, Salomé, autant qu’elle éveille en lui toutes sortes de folies.
“ - Quel âge as-tu réellement?” Une question à laquelle il ne s’attendait pas fuse. “ - Trente ans, m’dame.”
Ses yeux n’ont pas quitté le plafond bas au dessus de sa tête, lorsqu’il a répondu. Salomé peut trouver un intérêt à cette question, à cette réponse, mais ce genre de détails passent au dessus de Mason. Il connaît son âge, car le soir de noël est une chose qu’on oublie pas, même en plein apocalypse. Pope sait surtout que l’âge n’est pas un trait important de la mentalité, et de la moral des gens. Il a froncé légèrement les sourcils en se demandant s’il connaît vraiment l’âge d’Emily. Il ne connaît pas non plus l’âge de Salomé, mais il connaît sa date de naissance par coeur. Pour l’avoir vu écrit sur un calendrier dans sa maison, à l’époque, il sait qu’elle aurait du le fêter 19 novembre de chaque année. Mais elle, a-t-elle compté les jours depuis cette date ? Mason l’a lui-même fait parce qu’avec Will à ses côtés il n’aurait pas pu faire autrement. Les comptes, ce n’est pas son truc.
Il n’avait pas reprit la parole après ce silence qui s’était imposé entre eux. Il n’avait pas eu besoin de parler, ni de fermer les yeux, il s’était contenté d’attendre. N’est-ce pas tout ce qu’elle voulait, sa présence ? Mason ne s’est pas aperçu que le sommeil pointait le bout de son nez dans le corps de Salomé. Il ne découvre ses yeux fermés que lorsqu’il tourne la tête vers elle, après l’incompréhension qui le hante suite à ses propos. Il s’est d’abord longuement demandé de qui elle pouvait bien parler, et après un léger silence, il a fallut qu’il lui demande confirmation. Il avait prononcé le nom de Fany en une simple interrogation, après avoir mûrement réfléchis. Il n’y a qu’elle qu’il imagine, qu’elle dont ils ont parlé. Mason, il a du reposer sa tête en arrière, pour regarder le plafond, avant de répondre.
“ - Elle était différente, quand j’l’ai rencontré…” Avoue-t-il en se laissant submerger par les souvenirs que Salomé fait ressurgir. “ Des cheveux noirs, des piercings un peu partout…” Il semble sourire, trop faiblement pour qu’on puisse croire qu’il n’est pas blessé par tout ça. “ Elle était tout ce que mon père détestait, c’est pour ça que j’voulais me la faire. “
Et il la revoit dans ses derniers moments où elle avait cessé ses teintures et que son blond naturel était revenu. Il la revoit avec ses tatouages, et ce sourire scintillant par le bijoux à ses lèvres. Elle était belle, Fany, elle était bonne. Avec les gens en général, elle avait le coeur sur la main. Elle a toujours été une fille bien, même si elle ne faisait pas vraiment les bons choix. Elle aurait pu devenir quelqu’un, Fany, même dans l’apocalypse. Correctement entourée, il est sur qu’elle serait toujours en vie. Et il se déteste, Mason, comme il déteste un peu Salomé de le faire se replonger si loin.
“ - C’était fun, au début. Quand j’me suis barré de la base,” Il omet bien de dire qu’il a volé arme, véhicule, et rations. “ on rigolait bien. On prenait tout ce qu’on voulait dans les baraques, dans les bars, les magasins… pis c’est devenu de pire en pire, et Fany, c’était la seule à le voir.” Ca lui fait mal de parler d’elle ainsi, mais il ne pourra jamais accéder au désir de Salomé. Alors, il continue de lui parler comme si parler de son premier amour pouvait aider le plus fort des amours qu’il n’ait jamais connu. “ On aidait les gens, au début. On les envoyait à Fort Carlson, mais on a arrêté.”
Est-ce qu’elle écoute l’histoire, ou le princesse s’est-elle endormie ? Mais Mason, le regard vrillé sur le plafond n’y fait pas attention. Il s’était contenté de venir poser sa main sur celle de Salomé. Continuant son histoire en décrivant Fany comme quelqu’un de spécial, quelqu’un qui, il en est certain, aurait plu à Salomé car elle n’avait rien à voir avec l’image que la survivante à ses côtés avait pu se faire d’eux, à l’époque. Elle était souriante, pleine de vie, un peu trop pour lui.
“ - Elle s’est blessée sur un barbelés, parce qu’on voulait entrer dans une putain d’baraque où y avait rien en fait.” Il a mal, en prononçant ces mots. Mason n’a jamais pu les prononcer face à personne. Parce qu’il ne veut pas qu’on sache qu’il est humain, qu’il ressent de la peine. Il ne veut pas qu’on le voit faible. “ On a retrouvé mon frère en voulant la soigner… elle nous ralentissait… les mecs voulaient la laisser, pour nous faire gagner du temps…” Sa gorge se sert, il se met à caresser le dos de la main de Salomé comme si ça pouvait le calmer. “ J’ai fais c’que j’ai pu, mais elle s’est faite mordre. J’ai cru que j’allais crever aussi.”
Il revoit la scène comme si c’était hier. Cette rue, ces zombis, ces soit disants potes qu’il a quitté quelques jours après. Puis, il ne dit plus rien, Mason. Parce qu’il ne peut pas décrire tout ce qu’il a ressenti, tout ce qu’il a voulu faire pour la sauver. Mais Will n’a rien pu faire. Alors qu’il a toujours été capable de tout avec ses médicaments. Mason se souvient avoir péter un cable pour qu’on lui en donne quand même, mais il avait du se rendre à l’évidence ; perdre Fany était une fatalité.
“ - Elle a voulu que je creuse sa tombe devant elle, pour savoir où elle allait être…” Un nouveau silence, Mason, il a encore l’impression de ressentir les vibrations de la pelle alors qu’il creusait le sol. “ J’pouvais pas la regarder dans les yeux. Mais elle a emporté avec elle tout c’qui était pourri en moi. C’est parce qu’elle est partie avec une part de moi, que j’ai pu me casser avec mon frère… Alors non, Salomé...”
Sa mâchoire se sert, et enfin Mason parvient à bouger son corps. Il s’est légèrement redressé pour pouvoir se tourner vers Salomé. L’homme a glissé son bras sous la tête de la femme, pour la tenir près de lui. Son autre main était partie à la conquête de la cuisse de Salomé pour la prendre, et la glisser jusqu’à sa propre hanche. Il la veut entière, collée à lui comme s’ils ne formaient qu’un. Ce n’est qu’alors que sa main est montée pour se perdre dans les cheveux de cette douceur, caressant du bout de son pouce le contour de l’oreille de Salomé.
“ - Je te laisserais jamais la voir.”
Dans cette phrase où Mason décide de fermer les yeux, Mason laisse encore une fois qu’il ne laissera pas Salomé mourir. Il ne fera pas deux fois la même erreur, car s’il s’est relevé après la mort de Fany, s’il devait assister à la même scène avec Salomé n’aurait pas le même effet. Dévasté, Mason perdrait la raison et se laisserait surement mourir. C’est un battant qui n’a pourtant vécu jusqu’à présent que grâce au fantasme de cette femme. Celle qu’il a contre-lui, celle qui désir plus que tout et qui a pourtant réussi à le calmer avec une phrase endormie qu’elle n’aurait surement pas dit si elle n’était pas en train de sombrer. A-t-elle écouter attentivement cette histoire ? Car cette dernière a eu le don d’enlever un poids énorme au coeur de Mason, qui n’avait pu s’ouvrir à ce sujet. Le sommeil l’emporte lui aussi, parce qu’être tout contre elle le fait perdre pied. Perdre ses repères. Mason, il en a même oublié le bipeur à l’intérieur de sa veste, qui sonnera longtemps le lendemain avant qu’il ne l’entende. La simple présence de Salomé le repose, l’apaise. Plus rien n’existe lorsqu’elle est à ses côtés. Le monde pourrait s’en effondrer.