Welcome

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Réveil difficile, la tête comme passée sous un rouleau compresseur, les jambes cotonneuses, l’esprit embrumé … Quatre murs qui l’entouraient, une unique porte austère, de maigres rayons de lumière. Une prison ? Pourquoi donc ? Cela existe encore ? Dernier souvenir en tête: la sensation du duvet sur son corps, l’air frais sur son visage, la respiration de Cléa, un fracas à l’extérieur puis … Plus rien. Les minutes s’écoulèrent, se transformèrent peu à peu en heures, laissant place à une affreuse sensation de solitude et d’impuissance. Elle aurait pu hurler, se jeter en fracas sur la porte qui la coupait de l’extérieur, mais à quoi bon ? Hilda a attendu, patiemment, observant chaque détail de son bagne : les murs en béton et leurs mille et une promesses et menaces, leurs fissures, leur texture granuleuse, le sol poussiéreux dont la crasse s’accrochait ardûment aux parois de la pièce, la porte froide, métallique, narguant de ne jamais s’ouvrir … Pourtant, après un temps interminable, son crissement stridant brisa le silence pesant de la geôle. Un homme apparu à l’entrée. Grand, large d’épaules, muscles saillants, noir de peau, une barbe naissante, et ses grands yeux perçants. Il se présenta brièvement, éclairant la jeune femme sur sa situation, l’interrogeant sur divers éléments … Le vaccin, ses proches, son rapport aux rôdeurs, et Ellia. Et pourquoi pas, après tout ? Qu’y a-t-il à perdre à présent ? Plus rien. Il ne reste presque plus rien. Et aujourd’hui, le hasard entre en jeu et présente, sans doute, sa dernière opportunité de participer à la reconstruction de quelque chose. Ce n’est qu’une faible lueur, un brin d’espoir, qu’Hilda a décidé d’attraper à pleines mains.

Sortie de sa prison, la voilà divaguant au travers du camp, cherchant le lieu que lui a indiqué Vance ; Caravane 3C, deux futurs colocataires, père et fils. L’un s’appelle Logan. Aucune autre information au compteur.

Contre toute attente, Hilda n’exprime aucune colère. Pourtant, l’amertume et la chagrin serrent en concert sa gorge. Mais, même si elle avait la possibilité de situer le village sur une carte, il est impossible de connaître la position de Cléa. L’ancienne étudiante n’a pas la moindre idée du temps qu’il s’est écoulé depuis que Vance a décidé de l’embarquer dans son projet fou. Impossible alors d’estimer ce qu’aurait pu faire son amie. Son seul espoir est qu’Ellia soit proche du point où les deux femmes avaient choisi de camper, et que d’une manière ou d’une autre, son alter remonte jusqu’au campement.

Au beau milieu de ce qui semble être la place centrale du village, un lac s’étend de tout son long. Habillé d’une verdure luxuriante, arbres, buissons et fleurs en tout genre créent un véritable écosystème dont pêcheur(euse)s et habitant(e)s semblent profiter avec joie. Hilda reste quelques minutes plantée comme un I, contemplant la scène avec extase. Combien de temps cela faisait-il qu’elle n’avait pas vu une telle chose ? L’avait-elle jamais vu ? Ici, humain(e)s et nature semblent êtres en parfaite harmonie. Cachés dans les arbres, les oiseaux gazouillent, les plus jeunes, prostrés dans leur nid, quémandant la nourriture à leurs parents. Une brise fraîche fait danser et chanter les divers feuillages tandis que les fleurs, toutes pétales dehors, s’offrent corps et âmes au soleil.

A l’autre bout du point d’eau, Hilda aperçoit des rangées de caravane. D’un pas décidé, elle s’élance à travers la place, s’approche des habitations. Il ne faut que quelques minutes pour trouver la sienne : en effet, la rangée ‘C’ est la plus rapprochée du lac, tandis que la caravane numéro 3 est la première de la lignée en partant de la droite. La jeune femme s’approche, toque vigoureusement à la porte.

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Tony avait encore fait des cauchemars, la solution était bien évidemment de venir dormir avec papa. Il ne voulait jamais me raconter ses cauchemars, mais j'avais une idée de ce qui pouvait bien hanter mon fils. Oui il n'en parlé pratiquement jamais, mais lui aussi avait vue les rôdeurs, les villes détruites, j'avais voulu le préserver des horreurs mais ça ne peut jamais durer ... Surtout quand le monde tombe en ruine ... Tony ne voulait pas en parler, devais-je en faire part à Vance ? Après tout il y avait une psychiatre dans ce village, peut-être que se serait bien pour mon fils ... Après chacun avait des troubles, des démons cachés, Tony n'était pas unique, seulement il n'était pas n'importe quoi, il était mon fils. Me réveillant assez tard, disons que dormir avec une boule nerveuse comme Tony, ce n'était jamais gagné ... J'arrivais dans la petite cuisine de la caravane pour m'y préparer de quoi manger, avant de partir à l'infirmerie. J'avais appris à faire confiance à Ellia, à cette heure-ci Tony devait être à l'école, oui ça me faisait toujours bizarre de penser à "l'école", tout comme mon rôle d'infirmier au sein du camp, j'avais l'impression d'avoir fermé un livre, pour un ouvrir un nouveau, une sorte de nouveau monde. Laissant échapper un léger bâillement, j'entendis toquer à la porte ... J'avais toujours cet instinct d'être sur mes gardes, mais j'étais à Ellia, c'était peut être Saïd qui avait oublié quelque chose ? Ouvrant la porte, je me retrouvais face à une jeune femme ... Ah ... Je n'avais pas penser que ça pourrait aussi être une nouvelle recrue.

-Hum ... Bienvenue ... J'imagine que c'est Vance qui t'envoie ici ?

Question assez ridicule, mais elle pouvait très bien se tromper de caravane ...

-Caravane 3C , je suis Logan et tu dois donc être ma nouvelle colocataire, sauf si tu t'es trompé de caravane

Avec l'apolalypse, j'en avais perdu côté sociabilité ... C'était limite effrayant, il était vraiment temps que je me reprenne en main, ce n'était tellement pas moi.

( Pando )

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Quelques secondes s'écoulent, des pas s'approchent de la porte et la voilà qui s'ouvre sur un homme d'une quarantaine d'années. Plutôt large d'épaule, sa chevelure en bataille, l'air de quelqu'un qui se réveille difficilement. Pris au dépourvu, il cherche ses mots, souhaite brièvement la bienvenue à Hilda, demandant si c'est Vance qui l’envoi ici. Question rhétorique. Ses mots planent un instant sur un silence presque gêné et, malgré la brume du réveil, l'individu semble se rendre compte de l'évidence de la réponse. Il poursuit et se présente de façon automatique, presque robotique : « Caravane 3C , je suis Logan et tu dois donc être ma nouvelle colocataire, sauf si tu t'es trompée de caravane. » Sans rien dire, la jeune femme l'observe durant un temps qui semblerait une éternité. Tourmenté est le premier qualificatif qu'elle aimerait employé pour décrire le personnage qui lui fait face. Malgré sa stature, l'homme s'approche bien plus d'un animal farouche, toujours aux aguets. Rien d’étonnant dans ce monde tourmenté depuis des années, pourtant cela interroge la nouvelle venue sur la sécurité d'Ellia. Est-ce là le résultat de traumas, ou la conséquence de l’ambiance du camp ?

« Hilda, enchantée ! » lance-t-elle avec sincérité.

Sans savoir pourquoi, elle éprouve une certaine empathie pour ce personnage torturé.

« C'est bien la caravane que je cherchais. J'espère que je ne te dérange pas. Je peux rentrer ? »

La voix d'Hilda s'éteint à la fin de sa question, embarrassée de l'avoir poser si directement.

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Il y eu comme un sentiment de malaise, enfin disons que je n'aimais pas trop les longs silences et en voir cette jeune fille, elle semblait avoir peur de moi ... Après je pouvais me tromper, peut-être juste le fait de se retrouver face à un inconnu, enfin oui, pour une jeune fille, il y avait de quoi avoir peur devant des inconnus ... Hum ... Comme à mon habitude il fallait que je "pense", parfois je m'évadais tellement loin, que j'en oublié le présent. Après même si j'en avais perdu côté sociabilité, j'étais toujours aussi bavard, j'avais besoin de retrouver du bruit, c'était quelque chose qui me rassuré depuis que j'étais à Ellia. Puis finalement la jeune femme repris la parole, j'eu alors un sourire, laissant Hilda rentrer dans la caravane.

-Bien sur, c'est ton nouveau chez toi! alors nous sommes quatre, Saïd que tu va bientôt rencontrer en compagnie de son petit bonhomme, la il est au travail, moi je suis infirmier et il y a aussi mon fils Tony, il dort encore ....

Tony avait tellement de mal à dormir, que lorsque celui-ci trouvé enfin le sommeil, je n'allais pas le déranger. Oui il y avait l'école à Ellia, mais ce qu'avait vécu Tony était assez ... Traumatisant pour un enfant, il avait vue des horreurs, bien trop pour son jeune âge, alors qu'il rate l'école, ce n'était pas quelque chose de grave ici. De mon côté je mettais réveillé assez tard, enfin je pouvais accueillir le jaune femme.

-J'imagine que toi aussi tu as un poste ici ? Si je parle trop n'hésite pas à m'arrêter, c'est dans mon caractère, je parle et je comble les silences

Au moins j'avais le mérite de m'en rendre compte, avant je devais vraiment être agaçant, à croire que j'adorais m'entendre parler ... Oui, quelque part j'aimais parlé, ça m'avait manqué. Le fait aussi de voir un nouveau visage, je voulais me montrer courtois, enfin je l'avais toujours été et c'était le minimum à cette époque.

( Pando )

Rp archivé suite à la suppression d'Hilda I love you