- Pffffff...

Sanaa s'étirait de tout son long et fit craquer toutes ses articulations, elle avait un sacré un mal de dos qui finirait probablement par s'estomper au cours de la journée. C'était comme ça depuis son premier jour au charmant village d'Ellia. Et pourtant cela faisait six ans qu'elle luttait dans ce monde épidémique. Sanaa paraissait sûrement bien trop suspecte aux yeux de Vance le chef d'Ellia donc elle travaillait du matin au soir en tant qu'assistante pâtissière, le métier rêvé pour une personne qui déteste faire la cuisine n'est-ce pas ? Ses seuls moments de répits étaient quand elle se lavé à la rivière, rien d'extraordinaire en soit mais c'était son moment à elle, son moment où elle pouvait se détendre et ne penser à rien. Elle oubliait ce camp de fou, cette foutu pâtisserie et surtout Saïd, son frère aîné qui vivait dans le meilleur des mondes.

D'ailleurs en parlant de celui-ci, Sanaa essayait de le comprendre mais sans succès elle ne parvenait pas à comprendre comment en ce temps épidémique il vivait si bien au sein de cette communauté de malade et ce soir-là elle essaya de le retrouver, elle avait besoin de comprendre mais il faut dire que même s'il lui expliquer clairement les choses à chaque fois la brunette était entêtée. Elle trouva le jeune homme accompagné d'une sublime jeune femme au point de réunion des habitants et interrompu une discussion dont elle se foutait totalement si celle-ci était importante ou non.

- On peut parler ?..

Avant qu'il ne pu prendre la parole elle ordonna.

- Seul à seul, dans un endroit plus tranquille.

Elle n'entendit même pas s'il lui répondit et parti à grands pas dehors, il faisait chaud en ce mois d'août mais c'était appréciable de sentir le soleil sur sa peau hâlée.

- Je n'arrive pas à comprendre.. comment tu peux vivres avec ces gens comme si de rien était.. Comme si on avait pas perdu tout ce qu'on avait, comme s'ils n'enlevaient pas des gens pour former cette jolie et grande communauté... Est-ce que t'a un plan en tête ? Ou tout ce merdier t’as fait devenir abruti ? Non parce que sérieusement tu n'es plus le Saïd que j'ai connu, même pas une infime partie. Mon grand frère se serait battu, toujours ! Il serait pas là en mode bronzage

Après son monologue elle soupira, lasse et en colère, elle espérait au moins que tout n'était pas perdu mais au fond d'elle elle savait très bien que la partie était finie, il était « heureux » ici du moins c'est ce qu'elle pensait.

Saïd discutait auprès d'une jeune (tout est relatif, certes) et jolie (là, il n'y a pas de doute néanmoins) survivante : Le docteur Walsh. Cette dernière lui apprenait tant, ne serait-ce que concernant le contrôle de soi-même, et l'acceptation de certaines envies. Cette psychologue l'aidait profondément à aller mieux, les séances n'étaient pas vaines ou inutiles. Non. Loin de là. Et plus les séances se succédaient, plus le survivant se sentait reconnaissant. Car enfin, Saïd avait l'impression d'avancer quelque part. Sans être totalement sorti du brouillard, ce dernier s'était sensiblement désépaissi. " On peut parler ?.." le survivant, toujours plongé dans les yeux limpides de la plus âgée sursauta, comme pris sur le fait. Alors que… Absolument rien de mal ne se produisait. Saïd eut à peine le temps d'observer le visage si aiguisé de sa jeune sœur que celle-ci lui tourna fièrement le dos. Non sans avoir lâché à son adresse (ou à celle de Kathleen ?) quelques mots : " Seul à seul, dans un endroit plus tranquille. " Le trentenaire s'excusa auprès de la rouquine et suivit sa cadette, non sans sentir un léger agacement poindre au cœur même de son être. Sa sœur ne pouvait tout de même pas s'interposer ainsi dans ses discussions. Il n'est pas à ses ordres. " Je n'arrive pas à comprendre.. comment tu peux vivres avec ces gens comme si de rien était.. Comme si on avait pas perdu tout ce qu'on avait, comme s'ils n'enlevaient pas des gens pour former cette jolie et grande communauté... Est-ce que t'a un plan en tête ? Ou tout ce merdier t’as fait devenir abruti ? Non parce que sérieusement tu n'es plus le Saïd que j'ai connu, même pas une infime partie. Mon grand frère se serait battu, toujours ! Il serait pas là en mode bronzage. " Heureusement le Tunisien vérifia tout de même que personne ne se trouvait aux alentours avant de, tout de même, se rapprocher sensiblement de son impertinente de sœur. Pour mieux lui murmurer avec force, tout en lui attrapant fermement le bras pour être sûr de capter toute son attention. " Baisse d'un ton, on ne sait jamais qui peut nous entendre ici. Tu veux te faire enfermer ou quoi ? Je ne suis plus le Saïd que tu as connu, c'est vrai. Mais je ne suis pas totalement inconscient non plus. Tu crois que ça m'amuse de rester ici ? De voir les jours défiler sans que je ne puisse m'entraîner ? Ou aiguiser mes sens dans la nature ? En restant ici, je ne deviens plus un prédateur, mais une putain de brebis qu'il sera aisé d'attaquer. Alors, non, je ne suis pas en "mode bronzage". Mais tu crois quoi ? Que c'est simple de sortir d'ici ? Qu'il suffit de claquer des doigts ? J'ai un fils, je ne peux pas faire n'importe quoi… Et c'est vrai, je me méfie de ce camp, mais pour le moment je ne me sens pas assez menacé pour prendre la fuite. " Saïd joue carte sur table, car Sanaa est peut-être la seule en qui il a une certaine confiance. Les liens entre eux ont toujours été assez forts. Et c'est la seule pour laquelle il s'est vraiment battu en période post-apocalypse.

Le seule qu'il n'a pas abandonnée par choix.
La seule qu'il aurait voulu réellement sauver.

Les prunelles à l'intensité remarquable du barbu se rivent dans celles de la plus jeune. Attentivement, le basané étudie chacune des réactions qui peuvent se lire sur son visage loin d'être impénétrable. Sa soeur est trop fougueuse et passionnée pour cela. " Tu as un plan toi ? Une idée pour sortir ? Car je ne sais pas si tu es au courant, mais autant de monde, ça attire les marcheurs, et sans doute que leur nombre s'est multiplié dans la zone depuis que ce village a été construit. C'est devenu encore plus dangereux qu'avant dehors. " poursuit Saïd, en essayant de réfléchir à un moyen de franchir les km le moins dangereusement possible. Il faudrait le jet-pack de James Bond ou un télésiège. Mais malheureusement, ce n'est pas réaliste et encore moins réalisable. Tout ce qu'ils ont dans ce village, ce sont des chevaux… Et un garage… Mais Saïd ignore ce qu'il y a comme véhicules fonctionnels derrière le grillage en fer… Peut-être faudrait-il se rapprocher des ouvriers qui y laissent un bon paquet de sueur ? Les yeux mordorés du survivant dévient au-delà des clôtures du village, pour se perdre quelques instants vers cette menace inéluctable. Lorsque les rôdeurs se presseront autour des barrières en surnombre : qui pourra survivre ? Ceux qui seront partis avant, évidemment… " On ne peut pas rester ici… " souffle Saïd, comme s'il venait de réaliser qu'aujourd'hui, la situation ne pouvait plus être reculée. " On va partir. Toi, moi, Gale. " affirme Saïd, d'une voix convaincue. Pourtant, l'arabe pense à Roxanne… Mais elle a tellement de force morale, elle pourrait les trahir… Non ? Saïd a le temps pour changer d'avis sur la question. Du moins, c'est ce qu'il croit.

La brunette sent une douleur vive se répandre le long de son bras et elle sera les doigts mais pas de douleur comme on pouvait si attendre, non de colère. Elle se dégagea férocement non sans lancer un regard assassin à l'intention de son aînée. Elle le jaugea ensuite longuement tandis que son frère répliquait pendant qu'il en avait le temps au cas elle se mettrait encore à débiter un flot de parole et Sanaa posa un doigt poussiéreux sur ses propres lèvres afin de montrer sa grande réflexion tout en haussant un sourcil qui ne pouvait être que moqueur. Sa langue claqua soudainement.

« Oh ! Donc tu vas me faire croire qu'avant que j'arrive tu te méfiais déjà beaucoup de cet endroit ? Tu le dis toi même, ils nous prennent toutes les capacités que nous avons acquises depuis le début de se merdier. Ils veulent nous rendre dépendant d'eux, comme s'il n'y avait que ça mais le monde dehors lui n'arrête pas de bouger, on ne sait pas s'il y a des survivants autres qu'eux, on ne sait pas si le monde évolue.. on ne sait rien et on loupe peut être quelque chose » Elle soupira lasse..

« Je sais. Tu ne veux pas mettre Gale en danger et je ne le veux pas non plus mais je ne dis pas de faire ça à la va vite bien sûr que ça se prépare mais peut-être qu'on devrait déjà songer à se préparer non ! Au bout d'un moment si on ne se bouge pas le popotin on sera des charmants petits bonshommes qui ne pourront rien faire d'autres que de vivre en harmonie avec la nature et avec des fleurs de lys dans le cul »

Son frère était bien moins con qu'il ne le paraissait depuis qu'elle était arrivée, il faisait tellement naïve et sans défense comme une brebis égarée il y a deux mois. Ne pouvant survivre sans son troupeau de moutons.

« Oui on va partir, tu vas nous faire sortir d'ici parce que tu as bien plus de connaissances sur ce lieu que moi et aussi... Parce que avouons-le tu es plus vieux donc techniquement... le cycle de la vie... tout ça... je plaisante fait pas cette tête » Elle regarda autour d'elle au cas quelqu'un se serait sournoisement avancé.

« Et tu comptes faire quoi de ta Roxi ? Parce que si tu la mets au courant et qu'elle nous dénonce je lui plante un pieux dans le coeur ! »

Elle ne pu approfondir son engouement car des pas se rapprochèrent, Sanaa sentit son instinct de survie s'éveiller. Elle et Saïd étaient derrière une sorte de mur fait de palettes et elle ne percevait pas la personne qui approchait mais les pas semblaient lourds et elle en déduisit que c'était forcement un adulte et un homme qui plus est. (Que ce ne soit pas une de ces petites fouines ! sinon elle lui réglerait son compte).
Sur ses gardes elle pinça ses lèvres et se tendit, prenant appuie sur son pied dominant, personne ne devait venir ici, personne ne venait jamais pourtant un visage qu'elle ne pouvait que reconnaître s'avançait droit vers elle.

Rafael.

Son Rafael.

Son (ex ????) Rafael.

Son sang se glaça et elle sentit des picotements traverser dans tout son être. Bordel de merde mais que faisait il ici. Sanaa fut prise par une sorte de crise de tétanie, vous savez quand votre corps reste figé et bien elle c'était tout le contraire, elle fit les derniers pas qui les séparaient et lui colla une claque si forte que son sang pulsa contre sa paume. Et que le sons aiguë bourdonna dans ses oreilles, ne lui faisant pas reprendre conscience pour autant.

Elle était terriblement en colère, elle avait tellement pleuré parce qu'après tout elle l'avait vu à terre ne bougeant plus, elle l'avait crus mort et elle lui en voulait d'avoir tant pleuré et elle s'en voulait d'avoir crus qu'il pouvait l'avoir quitté. Sanaa était submergé de sentiments, il ne fallait pas avoir la capacité émotionnelle d'une petite cuillère dans ce cas là. Et le haut-le-coeur qui remonta le long de son estomac l'en témoigna. Elle avala une bouffée d'air instinctivement.

Cela faisait des années que je la traquais à travers les bois, les villes fantômes et le temps écoulé. Plus que ma petite-amie, Sanaa était devenue ma proie. Jamais je n'ai cessé de la chercher, de vouloir la retrouver, et la protéger de tout ce qui pourrait la détruire. Appelez cela le syndrome du chevalier blanc, je n'en ai que faire. Mon entraînement quasi militaire que je perfectionne chaque jour m'a permis de tenir toutes ces années. Pour ce maigre espoir. Les bombardements m'ont drastiquement ralenti, c'est vrai… Pour la retrouver j'ai quadrillé toute la zone sur plusieurs km carrés. J'ai questionné, parfois de manière musclée, chaque survivant que j'ai pu croiser, j'ai cherché son odeur dans les plis de pulls abandonnés, dans quelque cachette que ce soit. Je l'ai flairée tel un chien affamé. Le vaccin ne m'aidant pas réellement à rester très clair et patient, j'ai appris à vivre avec cette rage au ventre de mener ma quête à bien. Et enfin, après plusieurs années… Une nouvelle lueur d'espoir s'est éclairée sur ce chemin caillouteux. Ce village. Dirigé par un homme qui n'a rien de sain. Car il ne faut pas l'être pour assommer les survivants aux alentours puis les emprisonner dans cet enclos. Comme des bêtes, bien obéissantes. Et si la ferme se rebelle c'est la cage... J'ai bien vu comme les choses se goupillent dans ce pseudo Eden. J'ai le glaire qui remonte jusqu'à la glotte et l'envie de cracher fièrement rien que d'y penser. Et pourtant, je m'y suis rendu de mon plein gré, et j'ai passé le fameux test d'admissibilité. Car je voulais absolument vérifier que la femme que je cherche est bien emprisonnée ici. Ce qui est le cas.

Depuis quelques jours, j'ai pu arpenter les différents "quartiers", échanger avec les personnes qu'il faut pour savoir où était " cachée " Sanaa. Si près du but, je ne sais même pas ce que je compte lui dire une fois que je serai enfin face à elle. Je suis devenu un animal sauvage. Le vaccin m'a rendu mauvais, sans pitié et tellement … Acharné. Et tellement d'autres choses que je ne plairai pas à lister ici. Vêtu d'un uniforme que l'on m'a donné le jour de ma prise de fonction, j'étais en plein exercice lorsque mon regard a capté les premières lueurs de sa silhouette. Fine, longiligne, et si fière, jusque dans sa manière de traverser le camp. Tout s'est éteint autour d'elle. Il n'y avait plus qu'elle. Le bruit des feuilles bruissant sous les bottes de mes collègues passant en rangs serrés, le souffle du vent traversant le moindre pli de ma veste. Le brouhaha environnant. Tout ceci n'existait plus. Car enfin : elle était là. Tel un automate, je l'ai suivi, délaissant tout le reste. Sans même entendre un appel d'un de mes collègues, je la vis elle-même se faire suivre par un autre homme de type basané, aux cheveux incroyablement sales. Mes dents se serrèrent, alors que j'armais mieux mon arme contre mon épaule. Je suis un garde, c'est un statut privilégié. Sanaa semble s'énerver face à cet homme que je ne vois pas de face, et enfin les yeux bruns de la femme qui hantent mes nuits croisent les miens. Et tout mon corps semble brûler de l'intérieur. Durant un instant, nos regards se percutent, se défient... Puis, elle s'approche, de sa démarche souple, mais rapide et furieuse, et je n'opère pas un pas de côté. C'est la claque qui part, fouettant l'air jusqu'à ma joue s'irradiant d'un rouge vif, dans un bruit retentissant qui se fait retourner l'autre homme, comme s'il était sur un ressors. Pourtant je la regarde elle, une haine pure luisant au cœur de mes prunelles. Et je dois me retenir, de toutes mes forces, pour ne pas lui renvoyer le témoignage de son affection, et donc mettre mon poing dans sa si jolie figure. Le vaccin… J'étire ma nuque, qui craque, plie et déplie lentement mes doigts assassins. La cogne pas Rafael… Me répétais-je mentalement. Pourtant mes mains sévères et exigeantes s'emparent fermement de ses poignets pour l'empêcher de recommencer. Sait-on jamais si la survivante ne s'est pas suffisamment défoulée. Et sans me soucier qu'elle souffre de cette emprise brutale. "Après 3 ans, je me serais attendu à un autre accueil. " je persiffle, après avoir ri brièvement, presque mauvais. Avant de la repousser de toute la force ma rancœur, quitte à ce qu'elle se réceptionne mal sur le sol. "Je peux savoir ce qui me vaut autant d'emportement ? ". L'autre gars semble enfin revenir à lui. " Oh comment tu parles à ma sœur toi ! " plus une rebuffade qu'une interrogation; à mon sens. Sans me soucier d'un quelconque grabuge, ou qu'une émotion particulière trahisse ne serait-ce qu'une émotion de mon visage, je pointe mon arme vers son coeur. "Dégage. Ta sœur et moi devons parler. " ô oui, je l'avais reconnu, Saïd, mon cher beau-frère.

Elle plongea son regard dans les yeux de celui qui autrefois lui reflétait tant d'amour et elle n'y vit que de la haine, une haine pure comme si elle fixait ceux d'un taureau enragé lors d'une corrida. Il n'y avait pas une once d'affection dans les yeux de Rafael.. Il était vrai qu'elle l'avait giflé assez violemment mais l'homme qu'elle avait connu n'en aurait pas tenu rigueur, pas autant. Il avait clairement changé, bien entendu elle aussi comment pouvait il en être autrement, mais lui ne semblait même plus lui-même et sur le coup elle eut en outre un frisson qui remonta le long de sa colonne vertébrale par peur. Sanaa n'était pas du genre trouillarde, plus depuis des années et pourtant elle se sentait impuissante face à Rafael qui la surplombait de toute sa hauteur. La brunette ne reprit ses esprits que lorsqu'il attrapa vigoureusement ses poignets. Une cuisante douleur parcourue ses deux bras et elle épia les mains du jeune homme sur sa peau basanée, jamais il ne lavait touché ou plutôt attrapé ainsi pas même lors de débats endiablés. Elle ne su que répondre quand il lui demanda durement si c'était ça les retrouvailles auxquels il avait droit, mais il ne lui laissa de toute façon pas le temps de répondre qu'elle sentit son corps projeté en arrière comme si elle n'était qu'une vulgaire poupée de chiffon. Elle ne perçue pas non plus son corps s'écrasait lourdement contre la terre sèche. Et malgré elle, elle n'était plus la jeune fille apeurée, elle avait tellement subi qu'elle ne pouvait tout simplement pas être sa victime.

Elle s'y refusait catégoriquement, ce n'était pas comme ça que cela allait se passer, encore moins quand Rafael menaça son frère la ce fut de trop, la goutte d'eau et le vase était bien trop remplis pour laisser passer un tel acte. Comme une automate elle se remit sur pied débordante de rage Sanaa ne sentait pas la douleur qui s'imprégnait dans son dos, elle la sentirait plus tard quand elle en aurait le temps et poussa un grognement en se jetant sur Rafael, elle voulait le frapper si fort, le cogner jusqu'à ce qu'il finisse à même le sol, l'achever plus que tout et c'est ce qu'elle fit du moins jusqu'à ce qu'elle se sente de nouveau tirer en arrière. Un détail qu'elle avait omis, elle était au camps, elle n'était pas dans la rue à se battre contre un rôdeur même si à cet instant elle aurait certainement préféré ça, cela aurait évité qu'elle finisse dans une cage si crade qu'une odeur de moisissure s'imbiba dans ses narines. Sanaa était assise sur le béton, son dos douloureux appuyé contre le mur noir et ses jambes étaient allongées négligemment devant elle, ses bras ballant de part et d'autre de son corps, elle sentait l'épuisement la gagner et pour couronner le tout il fallait que monsieur Rafael soit dans la cage d'à côté, ne faisant qu'augmenter sa propre hargne. Si seulement il n'y avait pas ses foutus barreaux et si seulement elle avait ses armes alors ils seraient probablement dehors jetés en guise de repas aux zombies histoire de ne plus causer de tord à ce camp merdique.

« Super ! Maintenant on va être enfermé ici pendant des heures voir des jours ! Bien joué ! » Sanaa grinça des dents révulsée et elle vociféra.

« Si tu t'avises de me parler je te tue ! C'est compris ! » La colère finirait bien par redescendre c'était sûr, Sanaa aussi le savait, une fois que la tempête passerait elle se sentirait mieux, mais pour le moment seul un meurtre pouvait assouvir sa soif de sang. Et si c'était celui de Rafael alors ce serait encore mieux. Comment avait-il oser la pousser si fort ? Comment avait il pu se comporter ainsi ?.