The world is a filthy place; It's a filthy goddamn horror show. There's so much pain, you know? There's so much…

Les jours s'écoulaient lentement. Je n'avais plus de notion du temps, tant tout cela me paraissait clairement dérisoire face à tout ce à quoi nous devions faire face. Les zombies faisaient désormais partie de notre quotidien, à tous. Un quotidien rempli d'horreur, de tristesse, et même bien souvent de sang. Tout cela ressemblait très tristement à un film d'horreur, l'un de ceux que nous regardions autrefois, tranquillement installés sur notre canapé. Aujourd'hui, nous ne nous contentions plus de le regarder, nous le vivions. Nous devions nous battre contre ces morts-vivants, nous devions nous cacher, nous devions rester silencieux, et surtout, nous devions faire face à la mort. Car le mot zombies, nous ramenait forcément à la mort, au sang, aux larmes, à un effarement sans nom qui causait peu à peu la destruction du monde que nous avions connu, tel un venin s'infiltrant dans notre sang. Il n'y avait aucun échappatoire, aucune issue de secours. Tout ce qu'il nous restait à faire, c'était nous battre. Nous battre pour ne pas flancher, pour ne pas devenir des monstres comme eux. C'était une routine, à présent. Une routine chaque jour un peu plus harassante, qui nous bouffait de l'intérieur. Nous survivions, oui, mais à quel prix ? Tous les survivants du groupe, ou presque, avait perdu la totalité de leurs proches, dévorés sous leurs yeux pour la plupart. Qu'est-ce qui nous tenait encore en vie, hormis une irrépressible envie de tenir les pieds sur terre ? Qu'est-ce qui nous faisait tenir à l'heure d'aujourd'hui, alors même que le monde, autour de nous, était d'ores et déjà réduit à néant ? Personnellement, c'étaient les anti-dépresseurs. Encore et toujours. Parce qu'il me permettait d'oublier, de divaguer un peu, le temps de quelques heures, le temps d'un rêve éveillé, qui me transportait à une époque où nous pouvions nous allonger dans l'herbe sans crainte, à simplement écouter les oiseaux chanter. Tout cela était finit. Quand le silence ne pré-dominait pas tout autour de nous, nous avions droit aux grognements des zombies, avides de chair fraîche. Nous cacher était devenu le mot maître, au quotidien. Et c'était plus que difficile à vivre...

Le groupe duquel je faisais désormais parti n'était pas spécialement en bonne forme. Oh, nous n'étions pas non plus sur le point de tout laisser tomber, ou quoi que ce soit dans le genre, non, loin de là. Mais nous n'étions pas non plus parfaitement bien équipés, ni même si bien organisés que cela, dans le fond. Nous faisions quelques excursions de temps à autre, mais les autres préféraient, la plupart du temps, rester cacher. Actuellement, nous étions dans les villas d'anciennes stars, aujourd'hui sans doute devenues l'une de ces choses dehors. Bref, nous rentrions tout juste d'une petite sortie en ville. Il nous fallait urgemment des vivres, et c'était tout naturellement que je m'étais proposé. Non, je n'étais pas spécialement un bon samaritain, voulant à tout prix venir en aide aux autres. Je n'avais juste pas envie de rester caché dans un coin d'une villa, à attendre que les zombies ne viennent nous chercher. En plus, il me fallait des anti-dépresseurs. Et vite. C'est fou comme je devenais vite en manque, encore plus qu'avant. Sans doute était-ce dû à tous les autres facteurs extérieurs supplémentaires. La peur, le stress, etc... En tous les cas, j'étais content de pouvoir dire que j'avais trouvé une boîte de cachets quand nous étions passés dans une pharmacie. Je m'étais empressée de la cacher dans ma veste en cuir, et j'avais plus que hâte d'être seul pour en prendre un. Il m'en fallait un. Et vite. Bien sûr, j'étais chargée de la corvée de ramener nos trouvailles alimentaires en cuisine où, sans doute, je trouverais Elizabeth. C'est donc ce que je fis, deux sacs en main contenant diverses boîtes de conserve, et quelques bouteilles d'eau. « Voilà tout ce qu'on a pu trouver aujourd'hui. », lançai-je en entrant dans l'immense pièce qui faisait office de cuisine à l'ancien occupant de cette villa. Allez, je n'avais qu'à lui donner cela, éventuellement l'aider à tout ranger et ce serait la ... libération, si je puis dire.