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(Evy) ▽ "Plutôt vivre avec les dents serrées que crever la gueule ouverte..."

« Inlassablement, ma voiture avalait les miles tandis que la route défilait sous mes roues. Et c'était ennuyeux à mourir. Rouler, encore et toujours, rouler sans cesse à travers les États-Unis pour les explorer de long, en large et en travers afin de trouver tout ce qui pouvait avoir un quelconque intérêt pour ma survie personnelle: nourriture, armes, munitions, essence...Des besoins aussi basiques que vitaux. Même si malheureusement, ces précieuses ressources (à défaut d'être accessibles au premier abord), se trouvaient parfois entre les mains d'individus aussi peu déterminés à me les laisser que moi à leur laisser. De sorte que je me trouvais donc l'obligation de les forcer à m'abandonner ce que je voulais avoir. Comme les enfants lors d'Halloween, avec la fameuse phrase "Des bonbons ou la vie": sauf qu'à la place des bonbons, c'était tout ce dont j'avais un besoin extrême et que l'Halloween n'était plus une fois par an mais tous les jours désormais. Mais pour moi, il n'y avait pas de réelle différence. Les mains calmement serrées sur le volant, je sifflotais un air de Kansas, vu que la radio n'était rien de plus qu'un doux souvenir. Bon ou mauvais suivant la musique, les avis étaient encore à trancher. Quelques minutes plus tard, je cessais de siffloter en arrivant aux abords d'un market de campagne. Et oui, même les pecnos avaient besoin de ravitaillement. Et bien qu'ils aient la "chance" d'être mordus bien après que les habitants des villes, eux aussi pouvaient devenir des loques complètement dégueulasses qu'il fallait soit éliminer au plus vite, soit éviter le plus soigneusement possible. Et ce ne fût qu'après avoir jaugé la situation que je sortis de ma caisse, qui semblait complètement rouillée mais au moins, personne ne pouvait s'y intérêsser. Ou alors, la personne en question n'aurait pas le temps de s'y intérêsser avant de se retrouver avec mon fusil semi-automatique pointé vers sa tête, prêt à lui exploser le cerveau. Fusil que je serrais fermement en m'approchant lentement du magasin, pénétrant dans celui-ci par l'une des baies vitrées brisées. Certes, les environs semblaient déserts mais ce n'était néanmoins pas une raison pour se précipiter tête baissée. Et j'aurais été assez étonnée de voir les rayons pleins, ce qui n'était aucunement le cas ici. Les rayons étaient en effet complètement dévalisés, ce qui n'étaient pas réellement étonnant quand on savait combien d'individus vagabondaient à travers le pays comme je le faisais.

Jetant un petit coup d'oeil à côté de moi, je tendis la main et fit tomber les bouteilles - de quoi, je n'en avais rien à faire - les plus proches de moi. Celles-ci se fracassèrent par terre et j'attendis patiemment de voir si un quelconque zombie allait ramener ses fesses décomposées. Un soupir m'échappa lorsque ce fût le cas, mais il - elle dans son cas - s'effondra bientôt avec une balle en pleine tête avant même qu'elle ne puisse s'approcher à moins de trois mètres en espérant avoir ne serait-ce qu'un lambeau du délicieux morceau que je semblait être pour elle. Celle-ci enfin et définitivement morte cette fois-ci, quelques secondes m'assurèrent que j'étais maintenant seule dans ce market, aussi commençais-je l'exploration des rayons pour trouver toutes les provisions susceptibles de m'intérêsser. Bon, il n'y en avait pas beaucoup mais au moins, il y en avait et elles étaient pour moi. Bon Dieu, c'était presque trop facile...Limite pathétique mais enfin, autant employer ce temps toute seule pour compléter les stocks. Stocks que j'entreposais près de l'entrée, sur le comptoir afin de les prendre plus facilement en partant. Tout comme je n'oubliais pas de prendre l'argent étant resté dans les caisses, car c'était toujours...réconfortant d'avoir de jolis billets verts même si plus personne ne s'intérêssait vraiment à l'argent liquide. Mais moi si, et tant mieux si cela en faisait plus pour moi. Or, tandis que je me trouvais dans le fond du magasin, j'entendis des bruits un peu trop suspects à mon goût. Super, encore de ces charognards puants...Mon fusil en main, je progressais le plus discrètement possible, n'hésitant pas à me dissimuler derrière un rayon pour pouvoir observer cet invité surprise. Invité surprise qui s'avéra être parfaitement humain, ce qui ne me plaisaît réellement pas. Car oui, je détestais que l'on empiète de quelque manière que ce soit sur mes plates-bandes. Aussi me relevais-je, fusil dressé et armé. Prêt à tirer à la moindre embrouille. »

« -Désolée chéri, mais tu vas devoir vite te barrer d'ici si tu ne veux pas que je t'envoies à six pieds sous terre avec joie... »

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(c) AMIANTE

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(Evy) ▽ "Plutôt vivre avec les dents serrées que crever la gueule ouverte..."

« Apparemment, toute vie humaine ne s'était pas éteinte dans les environs, même si de véritables inconscients pouvaient oser s'aventurer non loin. Étonnant certes quand on savait le nombre de paquets de chair froide et décomposée traînaient également au loin, mais pas aussi impossible que cela semblait pourtant l'être. Enfin, l'homme qui venait de pénétrer dans mon éphémère territoire n'allait pas tarder à comprendre qu'il valait mieux pour lui déguerpir en vitesse plutôt que croire qu'il pouvait venir empiéter sur mes plates-bandes sans que je réagisse d'une quelconque manière. Or, si l'on comparait les armes que nous avions en notre possession, à savoir un fusil semi-automatique et une hache, j'étais largement en état de supériorité. Ce dont je n'allais aucunement me plaindre. N'avait-on pas idée de se balader avec une telle arme aussi...Certes, il n'aurait pas le temps de se retourner pour m'attaquer avant de se prendre une balle en pleine tête mais je ne me retins pas de rire lorsqu'il me demanda si ce magasin m'appartenait. Ce qui était le cas, pour une courte période néanmoins.

« -Crois-moi, tout ici m'appartient. Après tout, ne dit-on pas "Premier arrivé, premier servi" ?Donc, je te conseillerais de passer ton chemin. Je déteste que l'on vienne empiéter sur mon territoire de quelque manière que ce soit. »

Il fallait bien comprendre une chose: j'étais une garce parfaitement opportuniste et bien décidée à survivre coûte que coûte. Des actes tels que voler, blesser ou tuer ne me faisaient donc rien, ne polluaient pas mes nuits en m'empêchant en rien de dormir par la prolifération de cauchemars tous plus immondes les uns que les autres. Vivre dans les quartiers pourris de New-York m'avait forgée telle que j'étais désormais donc j'étais blindée contre tout et n'importe quoi. Sauf contre une unique chose auquelle je me refusais de penser ne serait-ce qu'une seconde pour la simple et unique raison que ce n'était aucunement le moment. Ce n'était jamais le moment. Mon arme toujours entre les mains, je m'avançais prudemment et fis un large détour - enfin le détour que me permis les étagères renversées - pour passer et ainsi me retrouver entre l'homme et tout ce que j'avais réuni à mes seules fins de survie. Il était donc pour moi de partir d'ici. Sauf qu'à être concentrée sur l'inconnu et mes trouvailles, je ne surveillais pas mes arrières et me sentis quelqu'un m'agripper par l'épaule avec un grondement.

Un coup de feu éclata, fracassant la tête du zombie dont les crocs n'étaient qu'à quelques centimètres seulement de mon cou. Si cette saloperie ambulante m'arracha mon fusil des mains en tombant par terre, elle n'était pas seule et permit à l'un de ses copains de se jeter sur moi, gueule béante. Me faisant perdre mon équilibre et tomber à terre, essayant de le repousser de toutes mes forces. Je le frappais au visage avec toutes les forces que ma position actuelle me permis de rassembler et m'efforçais ensuite d'attraper le couteau accroché à ma cuisse. Couteau qui fit bientôt connaissance avec son oeil, me permettant de le repousser plus ou moins facilement. Les battements de mon coeur s'étant détestablement accélérés sous le coup de la surprise, je tentais de me relever en m'accrochant au comptoir. Merde, cela faisait partie des risques mais c'était vraiment pas passé loin cette fois-ci !Furieuse contre moi-même de m'être laissée surprendre de cette manière, je regardais l'inconnu qui n'avait pas bougé de sa place. Bien sûr, cela l'aurait bien arrangé si je m'étais fait bouffer. Même pas en rêve, ce n'était pas aujourd'hui que j'allais crever !

« -Bon, de quoi parlions-nous déjà ?Ah oui: du fait que tu vas bientôt bouger ton cul d'ici et t'en aller. »

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(c) AMIANTE