Loup Vango, seize ans et des cacahuètes s’ennuyait ferme, et son hyperactivité aussi légère soit-elle l’empêchait de rester allongée sur son lit sans rien faire. D’autres jeunes le faisaient bien, ils passaient parfois des heures à glander, à rêver, à penser sans rien faire d’autre, parfois même rien ne traversait leur esprit. Ils se contentaient de fixer vaguement le vide, mais pour la brune ce n’était pas en option, vraiment pas. Si l’adolescente était relativement rêveuse, elle se devait de ne pas être sans rien faire physiquement.

Alors, afin de tromper l’ennui la jeune fille alluma son ordinateur, dans l’espoir de contacter quelqu’un avec qui passer la soirée, voire même de se faire inviter à une fête. Inviter était d’ailleurs un terme aléatoire, s’incruster était tout aussi possible. Or, alors que notre jeune protagoniste s’apprêtait à chercher joyeusement une occupation une chose la cassa dans son élan de sociabilité, et brisa tout espoir de contact. Le réseau était totalement absent, pas d’Internet, pas de téléphone, pas de télé.

Elle avertirait le père d’un de ses amis informaticien pour régler le problème dès qu’elle verrait son fils, pour l’instant elle ne pourrait rien faire pour régler le problème. Que faire . Se demanda Loup, l’idée d’étudier ne passa pas dans l’esprit de notre flemmarde, et en bonne hyperactive elle se savait incapable de passer une soirée entière à lire. Agacée la jeune fille commença à tourner en rond dans l’immense grenier qui lui servait de chambre. L’étage était spacieux et comportait un ordinateur dernier cri un bureau, une télé, quelques posters étaient présents sur les murs. Dans la bibliothèque, livres et films en tous genres étaient présents, on pouvait aussi préciser que dans la pièce régnait un désordre absolu. Le sol était maculé d’affaires en tous genres.

Quelques petites choses différenciaient toutefois l’endroit des autres chambres d’adolescentes. Un sac de boxe était accroché à un mur, des gants étaient posés dessus, témoignant de la passion de Loup pour ce noble art. Elle pratiquait la boxe depuis son plus jeune âge et avait gagné pas mal de compétitions. Autres signes distinctifs, un grand hamac était accroché au mur, Loup dormait dedans, son lit ne lui servait pas pour dormir.

La chose la plus troublante était sans doute l’absence d’escalier pour pénétrer dans la pièce, il fallait grimper, ou glisser le long d’une corde. Cela avait dérouté pas mal de gens, et ne cessait jamais d’agacer les amis de notre jeune protagoniste qui ne daignait mettre une échelle que quand il y avait plus de quatre ou cinq personnes. Alors, après s’être habillée l’adolescente glissa le long de la corde et accéda au deuxième étage. L’étage réservé à son père, celui-ci était actuellement en déplacement et Loup était donc sans aucune surveillance. Une femme de ménage passait une fois par semaine histoire que la maison ne devienne pas un immonde bazar et celle-ci n’avait aucune autorité sur elle.

Une fois dehors l’adolescente sortit une cigarette et l’alluma, elle fumait quelques clopes de temps en temps, en se gardant bien de devenir accro. Son entraineur ne lui pardonnerait pas un relâchement physique et son père la tuerait s'il la surprenait avec l’objet à la bouche. Une fois ce plaisir savouré, Loup monta sur son scooter et sortit du jardin. Elle roulait rapidement mais sans but précis, il lui fallait juste une occupation et la brune finirait bien par trouver.

Ce fut ainsi qu’après une bonne heure à rouler à toute vitesse, la jeune fille s’arrêta devant un bar, à son âge la consommation d’alcool était interdite, n'a priori aucun frisson n’était à prévoir. Mais, des amis à elle s’y trouvaient peut-être et l’Américaine avait soif. Rapidement pénétra dans l’endroit et commença à se balader. Quelques minutes plus tard une conclusion amère s’imposait, aucun de ses amis n’était présent. Ce n’était décidément pas sa soirée… Presque déprimée Loup alla s’assoir au bar sur l’un des tabourets et commanda un coca. La lycéenne jeta alors un regard à son voisin. Il était beau, il semblait jeune, il devait avoir vingt ans, tout au plus. L’ainée des Vango se sentit alors prise d’une soudaine envie de bavardage. Qu’est que cela donnerait . La jeune fille n’en savait rien, elle ne savait même pas quel genre des choses envisager, ce fut d’un ton joyeux qu’elle aborda l’inconnu.

-Salut ! Je t’avais jamais vue dans le coin tu viens de loin ?