[Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes...
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[Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes...

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MessageSujet: [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... Icon_minitimeMer 13 Aoû - 14:43

Le soleil était déjà haut dans le ciel lorsqu’au loin se profilèrent les bâtiments et les clôtures de la Zone 51. Les reliefs cubiques se précisaient petit à petit tandis que j’approchais de la mythique base militaire où des petits hommes verts avaient soi-disant été disséqués comme de vulgaires rats de labo. Je n’y avais jamais cru. Pour moi, cette grosse blague avait été montée pour faire flipper les gens et instaurer une parano’ dans tout le pays…

Enfin, à l’époque, je croyais pas non plus aux zombies…

Je pouffai tout seul dans mon tacot qui suffoquait à cause de la poussière qui se stockait sous le capot. Je n’avais jamais cru en quoi que ce soit, en fait… Je me sentais bien con, maintenant, au milieu de ce désert de merde avec trois slips, un pull et des armes pour seules compagnies… Je m’étais toujours fendu la poire devant les films d’horreur sur les zombies sans jamais penser que ceux-ci envahiraient un jour la surface. En fait, peu de gens avaient dû penser ça, sauf les timbrés qui trépignaient d’impatience, fusil en main, que l’apocalypse se pointe… Il devait faire de sacrées gueules, maintenant, reclus et crevant de peur dans une cave, ou bien déambulant au grand jour avec la gueule en décomposition.

Je stoppai ma poubelle sur roue à quelques kilomètres de l’entrée du camp. Je me rencognai un moment dans le siège usé jusqu’à la ouate et contemplai le spectacle de ses bâtiment qui se dressaient contre le désert. Autour, deux, trois silhouettes errantes, rien de bien dangereux. Je ne savais pas ce qui m’attendait à l’intérieur, qui serait pour m’accueillir, comment on allait m’accueillir... Mais une chose était sûre : j’aurais plus de chance de survivre là-dedans que tout seul, dehors, comme un con. Ce ne serait qu’une question de temps et de circonstances à la noix pour que ma bagnole tombe définitivement en rade au milieu d’un troupeau de gesticulants…

Je poussai un gros soupir en remettant le contact. Allez savoir ce qui se passerait, tant que d’autres humains déambulaient autour de moi et qu’on pouvait faire front devant les macchabées, ça m’allait. J’avançais sur les derniers kilomètres à vitesse normale. La chaleur étouffante du désert avait envahi l’habitacle depuis un moment, et je commençais à être crevé de faire de la route. Heureusement que le code de la route ne tenait plus…

Je m’immobilisai à quelques mètres de l’entrée en regardant un à un les quatre gardes qui faisaient le piquet à l’entrée du camp. Je sortis de la bagnole.

- Salut les mecs !

Je fus accueilli avec un bouquet de canons rivés sur ma tronche. Je levai les bras, meilleur réflexe qu’on pouvait avoir dans ce genre de situation.

- Excusez-nous mais c’est la procédure. Randall, Clayton, fouille au corps et du véhicule. Identifie-toi.
- Tant que vous n’allez pas plus loin que les fringues, ça me va. Je m’appelle Conrad Williamson, ancien capitaine des Bulls de San Francisco.

Les gardes se regardèrent. L’un semblait ignorer ce que ça voulait dire, l’autre semblait s’en tamponner le coquillard. Mais ledit Randall, lui, tilta immédiatement.

- Conrad Williamson ? LE Conrad Jay Williamson ? dit-il avec des étoiles dans les yeux.
- Celui-là même, mec !
- Oh bah putain ! Si je m’attendais à te voir en vrai, un jour !

Randall partit d’un rire admiratif et nerveux. Sa star était devant lui ! Mais les autres le tempérèrent rapidement. Clayton finit de me taper les poches et d’en sortir tout ce qui pouvait être suspect (soit pas grand-chose) avant que les des deux gardes chargés de la fouille ne reviennent vers leurs collègues qui baissèrent leurs armes. Visiblement, je n’étais plus un suspect !

- Bon, dit le plus méfiant des quatre, qu’est-ce que tu trimballes dans ta caisse ?
- Oh, bah, quelques slips sales, quelques slips propres, des armes et trois kilos de Spéculos.

Le garde haussa un sourcil. Je pouvais lire sur sa tronche son hébétude : « Sérieux ? » était écrit en gros, en rouge et en gras sur son front. J’haussai les épaules.

- Hé ! ‘Faut bien bouffer !

Les quatre gardiens de l’entrée dégagèrent l’espace. L’un d’eux s’approcha de moi.

- Bien, vous pouvez entrer au camp. Vous devrez obligatoirement passer par une visite médicale et un recensement. Après, vous vous reposerez un peu puis on vous donnera des trucs à faire. Vos affaires iront à la réserve du camp, bouffe, fringues, armes… Vous pouvez pas vous balader armé jusqu’aux dents dans le camp, mais vous pouvez garder une petite arme blanche avec vous mais rien de plus. Si vous avez des trucs perso à récupérer dans vos paquetages, c’est maintenant. Tout le reste va au camp.

- Okay…

Ca me faisait un peu de peine de laisser ma voiture entre les mains de ces types. Elle et moi avions fait un sacré trajet et elle m’avait jamais lâché. C’était comme laisser tomber une copine qui n’avait rien fait. Mais je m’égarais en sentiments inutiles. J’ouvris la seule porte arrière valide et récupérai mon sac contenant mon portefeuille avec mes photos, mon pull des Bulls pour les jours froids, un petit Opinel pour le bricolage et la défense désespérée et trois paquets de Spéculos encore intacts. Ouais, je sais, ça faisait gros pourri, mais j’étais devenu accro à ces trucs depuis que j’avais été obligé d’en bouffer à la place d’autres aliments en conserve potable. Si Spéculos devenait pas mon surnom au camp, j’aurais un bol monstre…

Je jetai mon sac sur mon épaule et retrouvai le garde. D’un signe de tête, je lui indiquai que j’avais tout ce qu’il me fallait. D’un geste, il ordonna à un de ses hommes de prendre le volant et de conduire l’engin sur la fin dans le camp. Il me tendit la main. Dans une accolade fraternelle il me lança :

- Bienvenue à la Zone 51, Monsieur Williamson !

Un faux sourire de gaieté aux lèvres, je franchis la porte.


J’avais eu un frisson lorsque l’infirmier avait enfoncé sa seringue dans mon bras. Dans le contexte actuel, voir son sang couler ou un objet quelconque pénétrer en vous – ne pas sortir cette phrase de son contexte ! – signifiait en général un flip total pendant de longues minutes pour savoir si on n’allait pas se retrouver à faisander tranquillement au soleil à la recherche de viande frétillante. Ici, je me sentais beaucoup moins stressé après avoir vu la seringue passer dans un petit bain de désinfectant, à l’intérieur d’une pièce qui puait comme un hôpital. L’infirmerie de la Zone 51 était superbement équipée, expliquant au passage où passait le fric des impôts de la populace si ce n’était pas dans le comblement de la dette publique ou les aides sociales…

Quelques minutes après mon entrée, je m’étais retrouvé dans cette salle aseptisée, où des médecins m’avaient ausculté sous toutes les coutures pour savoir si je représentais un quelconque danger sanitaire pour le reste du camp. Quelques heures s’écoulèrent sans que je puisse bouger de là, le temps que les analyses de sang se fasse dans une autre pièce. Finalement, le médecin en chef s’approcha de moi.

- Tension normale, masse corporelle un peu basse mais rien d’inquiétant, analyse de sang négative au virus et autres maladies contagieuses… Votre taux de sucre est un peu élevé, mais si j’ai bien compris, ça vient de votre régime alimentaire.

Vas-y, dis-le ! Je sens que tu crèves d’envie de me donner ce petit surnom !

Mais non, le médecin ne s’offrit pas se plaisir.

- Je vous déclare donc apte au travail, Monsieur Williamson. Je vous demanderai de bien vouloir rejoindre Monsieur Szram, à la sortie de l’infirmerie. Il vous montrera votre lit de camp et vous fera un peu visiter.

J’opinai sans rien dire et me levai pour rejoindre ledit Szram, polak arrivé aux Etats-Unis pour entrer dans l’armée. Le pauvre était visiblement débarqué pour la petite sauterie  des anthropophages…

Le sergent Szram était peu loquace mais il renseignait tout ce qu’il y avait à savoir sur les différentes parties du camp. Les baraquements, le lit que j’aurais à me disposition avec deux, trois, affaires propres, les douches, les alentours, les boulots…

C’est sur ce dernier point qu’il m’abandonna aux mains d’un autre homme, un militaire de profession, sans doute un haut gradé. Celui-ci me rappela les lois qui régissaient le camp, quand bien même elles étaient affichées partout sur les murs de la zone, et me demanda ce que je savais faire.

- Gagner un match de Hockey ?

Son expression restait figée, il attendait des réponses sérieuses.

- Okay. Je sais dézinguer du zombac, me déplacer pour les éviter, conduire une bagnole, et me battre…

J’aurais aussi pu dire que j’avais pas mon pareil pour draguer les filles, mais quelque chose me disait que ce domaine ne l’intéressait pas.

- Parfait. Ce soir tu prends la patrouille de 22:00. Tu seras avec Rick. Tu le retrouveras à l’entrée du camp, il te fournira une arme, et vous ferez le tour des clôtures. Vous descendrez les merdes qui en approchent : zombies, bestioles, tout ce qui bouge et qui est du mauvais côté du grillage. On doit garder un périmètre de sécurité autour du camp. Vous fait tout le tour, revenez à l’entrée, et là, la relève vous attendra. En attendant, soldat, prenez du repos.

Sans un mot de plus, le militaire s’éloigna, me plantant joyeusement au milieu du camp. Ne me faisant répéter deux fois de filer au lit, je retrouvai la direction des baraquements pour aller roupiller quelques heures.

Wouah ! Par tous les survivants de cette putain de terre, qu’est-ce que c’est bon !!

Se coucher dans ce lit de camp avec un petit oreiller et une couverture se rapprochait plus d’un orgasme dans des draps en soie avec la fille de ses rêves que d’un petit bonheur matériel. Après avoir passé des semaines à dormir, plié en cinq dans ma bagnole, m’étendre droit comme un I dans un petit pieu comme celui-là était comme accomplir mon destin. Mais ma joie s’effaça rapidement de mon visage pour laisser une expression neutre et rêveuse, car le sommeil s’empara de moi en un instant, sans que je le voie venir.


Le soir, vers vingt et une heures, je fus réveillé par une jeune femme qui m’invita à manger un morceau avant de prendre ma ronde. Dehors, le temps était clair et les étoiles transperçaient l’obscurité  du ciel comme laisser un peu d’espoir aux plus défaitistes. Je m’assis à une sorte de grande table devant les baraquements, des lumières posées à même les planches aidaient à se repérer au niveau des places et des plats. Tous mangeaient goulument.

Et presque tous se taisaient.

Et c’est là, alors que j’allais enfourner la première cuillérée de plat chaud dans ma grande gueule que je compris ce qui me turlupinait depuis que j’étais arrivé.

Les gens vivaient les uns à côté des autres. Très peu se parlaient. Certains petits groupes discutaient de leur journée, de demain, des prochains repas… Les autres, les solitaires, eux, ne l’ouvraient que pour manger. L’ambiance était de plomb, personne posait de question, ni dérangeante, ni banale. Les gosses pleuraient parfois, les plus grands les consolaient, des mamans attitrées emmenaient des mioches aux toilettes, mais dans l’ensemble, les liens sociaux semblaient… morts.

Ouais… Super ambiance.



A vingt trois heures, je fus au rendez-vous, à l’entrée du camp. Le fameux Rick était là, patientant avec deux armes automatiques dans les mains. Des fusils d’assaut taxé aux fics, sans doute. Il grillait une dernière clope avant de commencer la patrouille. Il me salua brièvement et me rappela notre itinéraire.

- Tu sais utiliser ce machin ?

Il me tendit l’arme automatique. Je la tins un moment et l’observai afin de trouver où charger, et où mettre et retirer la sécurité – la petite blague que j’avais eu à surmonter la première fois que j’avais dû à user d’un bestiau pareil. Rick me montra comment retirer la sécurité de l’arme et charger, la position du viseur, et la meilleure manière de tenir le flingue pour minimiser son recul. Après cette formation express, nous nous mîmes en route pour longer les grillages.

- En passant, Doyle nous a demandé de vérifier les grillages. Des fois y a des trous et des bestioles en profitent pour s’infiltrer. Ces trucs peuvent provoquer des épidémies voire introduire le virus dans le camp, il doit y avoir aucun trou ! Je te file la lampe de poche, s’il y a une faille, tu m’éclaireras pendant que je la répare.
- Ca marche.

Il tâta un paquet d’outils à sa ceinture et me lança la grosse lampe de poche équipé d’un mousqueton. Je l’accrochai à ma ceinture et nous commençâmes notre inspection. Rick se concentrait sur les grillages, de haut en bas, pendant que j’inspectai les alentours. Le silence demeura le maître du coin, aucun de nous ne semblait enclin à causer.

En même temps, demander comment ça allait était stupide, parler de la pluie et du beau temps était triste à pleurer, et poser des questions sur nos passifs respectifs promettaient de plomber sérieusement l’ambiance.

Au bout de ce qui sembla être une bonne heure de calme plat, j’entrevis un faisceau de lampe au loin. Ce devait être le second groupe de patrouille…



Dernière édition par Conrad J. Williamson le Mar 26 Aoû - 22:28, édité 3 fois
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Aileen L. Blackhood

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× Âge du perso : : 34 ans.

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MessageSujet: Re: [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... Icon_minitimeVen 15 Aoû - 20:26



strange stars in your eyes
(the walking dead) † I don't want to be afraid of being alive.
Sans dire que je suis intégrée dans la communauté, je peux clairement dire que j'ai su trouver ma place. Ça fait un moment, déjà, que je suis là. Je me suis pas mal éloignée de mon groupe d'origine, n'ayant, de toute façon, jamais cherché à créer des liens profonds avec qui que ce soit. Seul Ezeckiel fait exception dans cette histoire, mais je n'ai pas changé mon comportement à son égard, et je ne le suis pas. Loin de là, même. Quand je peux éviter de rester avec lui, je le fais. Pas parce qu'il me terrifie toujours autant, juste parce que mes propres sentiments me font peur. Autant les éviter pendant que je le peux. De toute façon, il y a toujours quelque chose à faire. Que ce soit dans la zone même, ou à l'extérieur de celle-ci. Très fréquemment, je participe aux raids organisés par les dirigeants. Et quand je n'y vais pas, c'est parce que j'ai préféré sortir seule, pour m'éloigner un peu du bordel qu'est devenu la zone. Certes, je n'y suis pas depuis le début. Alors, je n'en ai pas connu les débuts. J'ai à peine pu attraper une couchette dans l'un des dortoirs, avant que les arrivées ne se fassent trop nombreuses. Avant que tous les survivants ayant entendu l'appel radio ne débarquent, brisant la quasi quiétude dans laquelle nous étions plongés. Souvent, c'est le silence qui prime sur tout le reste. Mais parfois, certaines personnes osent rire, et exprimer leur joie d'être en sécurité. De se sentir enfin bien, et protégés. Mais je m'échappe toujours, quand un truc du genre arrive. Je n'arrive pas à supporter la bonne humeur, et encore moins les trop gros groupes de personnes. J'ai perdu l'habitude de papoter de tout et de rien. De la pluie, du beau temps. Tout ça s'est effacé, sitôt que l'hivers nous est tombé dessus, nous privant de soirées fraîches mais agréables. A présent, le froid est là. Et si mes sorties se font plus rares, c'est uniquement parce que je n'ai aucune envie de me retrouver avec une roue coincée dans la neige, ou toute autre connerie du genre.

Mais je trouve toujours le moyen de fuir les endroits trop bondés, et les discussions embarrassantes. Je n'ai aucune envie de me lier aux gens, même si je ne peux pas tout contrôler en permanence. Un raid a été organisé, quelques jours auparavant, et c'est tout naturellement que je me suis proposé pour y participer. Les réserves doivent être en constant renouvellement, pour éviter de tomber en rade de quoi que ce soit. Mais cela se fait de plus en plus rare, et il faut s'enfoncer de plus en plus loin dans le Nevada. Heureusement, la neige ralentit les rôdeurs, voire même les empêche de se balader à leur bon vouloir. Il a fallu installer des trucs sur les pneus - je n'ai aucune idée de ce dont il s'agit, n'étant pas du tout une fana de mécanique -, pour éviter que l'on se retrouve coincé à notre tour. Il ne manquerait plus que ça, tiens ! Nous ne sommes revenus qu'aujourd'hui, après trois jours dans le froid, et c'est avec un soulagement inattendu que j'ai retrouvé ma couchette pourtant si fine. Et si proche de celle des autres. C'est sans doute pour ça, que je préfère dormir l'après-midi. Ainsi installée sous la vieille couette que j'ai ramenée d'une précédente expédition, je peux profiter du silence et de la presque chaleur des lieux. Il n'y a personne pour faire du bruit, ou me ramener à mes vieux démons, à cette heure-là de la journée. J'en profite donc avec un plaisir évident. Le sommeil s'empare vite de moi. Dehors, il est bien difficile de dormir sur deux heures. Et tout particulièrement quand je me retrouve au milieu de survivants que je ne connais pas. Du moins, pas assez pour leur faire une pleine confiance. Maintenant que je suis là, je me rends compte que la zone n'a vraiment pas que des points négatifs ... Elle me permet de me reposer, même si les cauchemars finiront inévitablement par me réveiller.

Ce n'est que quelques heures plus tard que je suis tirée de mon repos. Ce n'est pas le bruit ambiant qui en est responsable, mais bel et bien les souvenirs qui viennent me hanter quand je dors. Je me réveille dans un sursaut, et jette des regards effrayés autour de moi, comme si je m'attendais à me retrouver de nouveau à New-York, avec ce groupe de types malveillants. Mais ce n'est pas le cas. Il n'y a personne ici. Au vue de l'heure qu'il est, ils doivent être en train de manger. J'en profite donc pour me glisser sous la douche. Le jet d'eau tiède me fait un bien fou, surtout après ces trois jours passés dehors. Le froid n'arrange pas les choses, c'est toujours aussi désagréable de ne pas avoir un accès rapide à une bonne douche. Dire que tout était très simple, avant. Je n'y reste pas bien longtemps. Parce que je sais que d'autres personnes voudront y aller, mais aussi parce que je veux éviter d'être encore là quand quelqu'un débarquera. Alors, je me rhabille à la hâte, et vais au self pour manger rapidement. Dans mon coin, tête penchée sur mon plateau. Je ne suis pas du genre à me lier à qui que ce soit. Je préfère manger dans mon coin, ne rien demander à personne, et vite quitter les lieux. Il n'y a plus grand monde, par chance. Mais je sais que ça ne durera pas, et qu'une deuxième vague de survivants finira inévitablement par arriver. Alors, je mange à la hâte les légumes, et les fruits disposés dans mon assiette. Ce n'est pas grand chose, mais c'est assez pour remplir sommairement mon estomac, de toute façon rétréci par la faim. Tous ces derniers mois passés dehors, à courir après un petit truc à manger a fait son oeuvre sur mon corps, comme pour tous les autres survivants.

Je me débarrasse de mon plateau, et sors du réfectoire. Le froid m'agresse la peau, mais je n'y prête pas attention. Ma veste n'est pas très épaisse, mais on ne peut pas vraiment faire mieux, par les temps qui courent. Alors, je m'en contente. Et je m'adapte à la météo, de toute façon. Mes pas me guident jusqu'à l'entrée principale de la zone, où des gardes et un type occupé à noter tout un tas de trucs sont positionnés. « Vous pouvez me mettre dans un groupe pour la patrouille de ce soir ? » Je connais à peu près les horaires, et je sais qu'il y aura au moins une place quelque part pour moi. On est jamais trop pour surveiller les grillages, et les environs. Le type me regarde, et hoche la tête. « Y en a un nouveau programmé dans une demie-heure. » J’acquiesce à mon tour, et m'empare moi-même d'une arme. Un couteau à la longue lame, qui a le mérite de me permettre de rester silencieuse. J'en ai un autre sur moi, beaucoup plus petit celui-là, mais je ne le sors jamais. C'est juste au cas où. Il ne me faut attendre que quelques minutes, à l'écart du groupe à l'entrée, avant que deux personnes ne débarquent, pour leur tour de garde. Je serais donc avec eux. Tant mieux, ils ne sont pas bavards, et j'apprécie beaucoup ça. Impossible de m'imaginer passer la soirée et une partie de la nuit avec ces gens qui essayent constamment de détendre l'atmosphère. Alors que ce n'est plus comme ça que c'est censé marcher. Enfin, à mon humble avis. Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est, mais le soleil est couché depuis un moment. Fin de soirée, sans doute. Il nous faut donc nous emparer d'une lampe torche chacun, qui nous permettra de nous guider jusqu'à l'endroit où nous devons nous installer. Un groupe, avant nous, s'est chargé de vérifier l'état et la stabilité de la grille. Il ne sera donc pas nécessaire qu'on le fasse aussi. Juste que l'on s'assure qu'aucun rôdeur ne viendra sans prendre aux protections, installées tout autour des lieux. Ce sera calme, donc. Mais c'est ça, ou retourner dans les dortoirs, où tout le monde est, à présent.

Hors de question, donc. Je préfère être là, dans le silence, et la fraîcheur de la nuit. Je tiens ma lampe torche bien devant moi, et je reste derrière les deux gars qui vont m'accompagner. Il y aura l'autre groupe, aussi. Et heureusement. Il faut d'ailleurs qu'on les rejoigne. Ça ne devrait pas être trop difficile de les retrouver, étant donné qu'ils ont leur propre lampe torche. Le froid nous ralentit un peu, mais on parvient quand même à parvenir à notre but, au bout de quelques minutes. Mes rangers ne me protègent plus autant qu'avant du froid. J'avais été contente, de les trouver. C'était peu après le début de l'épidémie. Mais le temps a fait son oeuvre, et elles sont très usées à présent. Je fais avec, parce que c'est ce que j'ai de plus chaud, niveau chaussure. Et la zone n'est pas suffisamment remplie pour nous permettre à tous de nous balader en bottes quasi neuves. Il faudra quand même, à l'occasion, songer à faire une expédition spéciale "hiver". Il se terminera dans quelques semaines, mais il est particulièrement rude et agressif, cette année. C'est donc sans trop de difficultés que l'on retrouve le précédent groupe. Si j'ai bien tout suivi, ils nous accompagneront pendant un certain temps, mais finiront par laisser leur place aux suivants. Je ne connais pas la moitié d'entre eux, je suppose que c'est normal, au vue de ma solitude, que j'aime entretenir. Ma lampe éclaire finalement de nouvelles silhouettes. Ils sont deux. Deux hommes. Décidément, les femmes se font rares, une fois la nuit tombée. Plus je m'en rapproche, et plus mes yeux se plissent pour essayer de les distinguer. J'évite d'éclairer leurs visages, pour ne pas m'attirer leurs foudres. Mais l'un d'entre eux me dit quelque chose, et ma curiosité l'emportant, je braque le faisceau de ma lampe sur son visage.

C'est avec beaucoup de difficultés que je retiens un hoquet de stupeur, quand je peux enfin distinguer ses traits dans l'obscurité de la nuit. Conrad ? Pendant que les autres gars vont discuter entre eux à propos de ce qu'ils ont découvert ou pas lors de leur vérification des grilles, je me plante devant lui, l'air complètement abasourdi. Et un peu mal à l'aise, aussi. Je le revois pour la première fois, depuis janvier 2013. Croyez-moi, il y a de quoi être choquée. Et puis, il s'est passé tellement de choses depuis ! Je me fais l'impression d'être face à un parfait inconnu, dans le corps d'une inconnue. Je ne suis plus la même, et une voix me souffle que c'est peut-être aussi son cas. Très certainement, même. Je ne sais pas par quoi il est passé, et je ne suis pas sûre d'avoir envie de le découvrir. Enfin, si, ma curiosité est trop forte. Mais j'appréhende beaucoup de choses. « Conrad ? » Ma voix décide finalement de me prêter main forte, et de ne pas rester l'air complètement béat face à lui. Mais j'ai l'impression d'être face à un fantôme. Je l'imaginais mort, depuis le temps, ou à des kilomètres d'ici. Le hasard a voulu que l'on se trouve tous deux dans la zone, et je suppose que c'est une bonne chose. Je suppose seulement, parce que mon pessimisme et ma nature méfiante m'empêche de sauter de joie. Je finis par esquisser un sourire, pourtant. Malgré tout, je suis contente de le revoir, de le savoir en vie et en sécurité. Mais l'arrivée des rôdeurs et tout ce que cela implique, ne m'a pas laissé intact. Je me contente donc de rester plantée là, à le regarder comme s'il n'était qu'un mirage. Incapable de faire le moindre mouvement. Incapable de dire quoi que ce soit de plus.
(c) AMIANTE


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MessageSujet: Re: [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... Icon_minitimeSam 16 Aoû - 19:51

Encore quelques mètres et nous les rejoignions.

Le faisceau des lampes de l’autre groupe se dirigèrent vers nos pieds et nos chemises pour nous reconnaître. Ils étaient trois contrairement à ce qu’indiquaient les consignes que j’avais reçu aujourd’hui. A croire qu’on n’était jamais trop nombreux aux limites du camp…

Je fis de même avec ma lampe de poche, éclairant le plus haut possible les silhouettes qui se découpaient dans la pénombre glacée de ce soir d’hiver. Je serrai le col de ma veste en cuire contre mon cou lorsqu’une brise froide caressa la région. Encore quelques degrés de moins et je me mettrais à claquer des dents !

Soudainement un des halos pâles des lampes se braqua sur ma tronche, décidée à identifier formellement. Je m’immobilisai, aveuglé, et avançai ma main pour ne pas être ébloui plus longtemps. Mes paupières se seraient les unes contre les autres pour ne laisser filtrer aucun rai de cette affreuse lueur.

- Rah, merde ! Baissez vos lampes ! pestai-je.

La seconde suivante, j’entendis mon nom résonner dans le silence. Je rouvris les yeux, surpris. La voix qui avait prononcé mon nom était aigue et ses accents étonnés m’avaient soudainement rappelé une certaine blondinette rencontré il y avait quinze ans de ça, peut être plus…

Ma main en casquette, je me redressai et plissai les yeux pour reconnaître la petite silhouette qui se dressait derrière les deux hommes qui la précédait. Je mis le temps pour retrouver ce visage familier dans ce putain de contrejour. J’eus une grimace qui mêlait la surprise et la difficulté de voir dans le noir, ce qui devait me donner une tronche abominable.

Les autres ne s’attardèrent pas et allèrent discuter entre eux, à l’écart.

- Aileen ?

Même avec sa tête en plein jour, je devais admettre que j’aurais eu un mal de chien à la reconnaître. En fait, j’aurais parié que c’était une jumelle cachée, à l’air plus… plus…

Je n’aurais pas su le dire, mais la tête que tirait la demoiselle n’avait rien à voir avec celle que j’avais pu regarder pendant des heures à la fête post-match, il y avait de cela une bonne quinzaine d’années.

Coincé entre la surprise et une joie amère, je ne dis d’abord rien. Je la regardai de haut en bas, détaillai ses cheveux, son visage, comme pour vérifier qu’il s’agissait bien d’elle. C’était étrange, mais maintenant que je la retrouvais, je me rendais compte que je n’arrivais plus vraiment à la considérer comme cette amie de longue date qui devait venir passer Noël avec moi, le jour de l’invasion.

C’était comme si… comme si je l’avais enterrée. Avec les autres. J’avais enterré Aileen parmi mes souvenirs car je l’avais cru morte, comme tous les autres. J’en avais fait le deuil, j’avais appris à ne plus jamais compter avec elle, à oublier notre relation…

Alors celle qui se dressait devant moi, arme et lampe en main, le visage dur et les traits tirés, elle allait devoir recommencer de zéro, avec une petite facilité néanmoins. Mais je ne ressentais plus du tout cette flamme qui avait pu brûler des années entre elle et moi. Elle avait été étouffée par les souvenirs qui l’avait ensevelie et mes croyances perdues.

Non, j’avais beau fouiller, je ne retrouvais pas cette amitié puissante qui m’aurait fait la prendre dans mes bras en hurlant son nom de joie.

Elle esquissa un sourire, et dans une imitation presque nerveuse, je fis de même. Mais peut être partageais-je sa joie, au fond. Je savais tout de même qui elle était et pouvoir constater qu’elle allait bien me rendait plutôt content.

- Ca fait longtemps…

Oui, ce constat était débordant de banalité et d’évidence. Ca faisait des mois qu’on avait  été séparés, alors oui, ça faisait longtemps ! Putain ! J’avais envie de me frapper la tête contre un mur !

Je me rapprochai d’elle, pour parler un peu plus bas et ne pas être écoutés par nos collègues. Ils n’avaient pas besoin de connaître nos vies et je savais que ma petite Aileen du lycée était assez discrète. Et je la voyais mal avoir développé une propension à l’exhibitionnisme depuis l’épidémie... Je regardais le sol un instant, cherchant à ne pas dire de conneries. Evidement, j’en sortirais forcément une…

- T’as l’air… changée ! dis-je avec un geste la désignant, balançant ma main de haut en bas.

Dans le genre phrase de merde, on devait pas faire beaucoup mieux. C’était de la réplique pourrie de compèt’ !

Une question me brûlait la langue, mais je n’osais pas la poser. En général, quand ça concernait le passé, c’était toujours risqué de poser des questions. J’avais connu un beatnik qui avait failli m’exploser la cervelle quand je lui avais demandé d’où il venait. Les gens étaient devenus trop sensibles par rapport à leurs souvenirs. Moi, je restais calme mais tellement évasif qu’on savait à peine par quelle ville j’étais passé avant d’être au point où je racontais ma vie. Parler pour ne rien dire, où comment établir des liens fantômes…




Spoiler:


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MessageSujet: Re: [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... Icon_minitimeLun 18 Aoû - 21:20



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(the walking dead) † I don't want to be afraid of being alive.
Conrad. Mes yeux s'attardent sur son visage, sur ses traits que je connaissais si bien autrefois. J'ai maintenant l'impression d'être face à un inconnu. Ou presque. Parce que, dans le fond, il n'a pas tant changé que cela. Il y a un truc en plus. Dans sa voix, comme dans son expression. A n'en pas douter, il est dans le même état d'esprit que moi. De la surprise, et une certaine joie de savoir l'autre en vie. C'est difficile, d'expliquer clairement ce que l'on ressent dans une situation pareille. Je l'ai cru mort pendant un an. Lui aussi. Forcément, c'est ... Choquant, de se retrouver l'un en face de l'autre. Nous avons été séparés quelques jours après nos retrouvailles. Le temps est passé, nous a éloigné. Et il nous faut bien ces quelques minutes pour essayer de nous apprivoiser de nouveau. C'est peine perdu, pourtant. J'ai tout perdu. Lui aussi, sans doute. Tout espoir de redevenir celle que j'étais est mort au même moment que ma sœur. Je n'ai plus droit qu'aux souvenirs d'une vie plus joyeuse, et teintée de bons moments. Maintenant, c'est de la survie pure et dure. Rien d'autre. Pourtant, l'espace d'un instant, j'ai l'impression de retourner en arrière. D'avoir droit à un peu de répit, un peu de soulagement. Comme si le fait de savoir Conrad en vie me soulageait d'un léger poids. Alors, un petit rire franchit mes lèvres quand sa tentative de discussion tombe à l'eau. Ça fait longtemps. Pourquoi cette remarque ne me surprend-t-elle même pas ?

Et il enchaîne, apparemment pas à l'aise. Je le comprends. C'est vraiment très ... étrange d'être en face de lui. Difficile d'agir normalement. Impossible d'être comme avant. Tout ça a malheureusement disparu avec une grande partie de notre humanité. Instinctivement, je jette un coup d’œil sur le côté, où les trois types en notre compagnie sont en grande discussion. Ils ne prêtent plus attention à nous, et heureusement. Sans doute ont-ils compris que nous avions des choses à nous dire. Mais par où commencer ? Il en a trop pour que cela soit naturel. Et les mois qui nous ont séparés ont aussi fait leur oeuvre, nous éloignant considérablement. « Toi aussi ... » C'est tout ce que je trouve à dire, tout ce qui franchit mes lèvres. A croire que notre vieille amitié n'est plus. A croire que nous ne sommes plus que deux étrangers, que tout sépare. A commencer par nous-mêmes. Le malaise refait surface, s'insinue entre nous. Il nous était si facile, auparavant, de discuter. De tout et de rien. Souvent de banalités à mourir. Mais maintenant, tout est différent. La vie - et l'épidémie tout particulièrement - nous a séparé. Nous a changé, au point de ne plus être capables d'agir comme deux amis normaux. Un soupir s'échappe de mes lèvres, créant un halo de buée entre nous. « Tu es arrivé quand ? » Je lui demande brusquement, désireuse de mettre fin à ce silence infernal.

Je suis contente, de le savoir en vie et en sécurité. Mais j'ai du mal à me faire à l'idée que tout soit différent. Soudainement, j'ai l'espoir que tout irait mieux si d'aventure nous étions seuls. Genre, vraiment seuls. Alors, je tourne la tête vers les trois gars, braquant ma lampe dans leur direction. « Hey, on va faire un tour de la zone, pour nous assurer que tout est OK. » C'est inutile, bien sûr, mais ils ne bronchent pas. Après tout, ils sont trois, et c'est très largement suffisant pour effectuer leur surveillance. Et puis, ils ont compris que nous avons besoin d'un peu d'espace. Je ne les connais pas vraiment, mais leur compréhension me soulage. Beaucoup de personnes auraient hurlé au scandale, à leur place. « Allons-y. » Ma main toujours inconsciemment serrée autour de mon arme, et la lampe dans l'autre, je contourne Conrad pour passer derrière lui, et avancer. Vers une destination pas spécialement prévue, mais peu importe. J'ai juste besoin de m'éloigner de ces types, pour pouvoir me sentir plus libre de parler à Conrad. Même si je sens que ce ne sera pas aussi simple que ça. Le fossé entre nous n'a jamais été aussi grand. Même la distance, à l'époque, ne créait pas ce genre de ... Problèmes, disons. « Alors, comment tu vas ? » Question complètement conne, et j'en ai conscience. Mais c'est tout ce que j'ai sous le coude, et ce qui me paraissait le moins ... délicat. Après tout, je ne sais rien de ce par quoi il est passé, depuis notre séparation forcée.
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MessageSujet: Re: [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... Icon_minitimeMer 20 Aoû - 19:53

« Toi aussi ». Deux mots qui me firent bizarre. Deux mots qui encourageaient la discussion à se développer. Je comprenais pas trop pourquoi mais ça me réchauffait un peu le cœur, dans ce froid glacial. Un peu comme si je soufflais sur ces braises enfouies, les choses ne semblaient pas aussi mortes que je le pensais. Mais tout restait à refaire.

En y repensant, ça me tuait de constater combien tout nous séparait autrefois. J’étais un jeune connard, dragueur, star de son lycée et de son club, sportif et charismatique. J’avais la tête dans les étoiles, un peu trop même, je roulais du cul sur le devant de la scène. Et Aileen, elle, demeurait dans les ombres des coulisses, regarder passer les choses et les gens par en-dessous. Bourrée de complexes et de problèmes, elle préférait se taire plutôt que de lâcher une connerie. C’était tout à fait le genre de gonzesse que j’aurais dû détester, mépriser et de qui j’aurais dû me moquer. Mais on avait eu du bol, tous les deux, de se rencontrer au lieu et au moment où j’avais commencé à changer. Sinon, je voyais parfaitement ce que j’aurais pu faire : je l’aurais dévisagé avec une tronche enjôleuse, lui aurait murmuré des mots doux à l’oreille autour d’un verre, puis voyant que rien ne venait, je me serais tiré en la traitant de vierge frigide.

Mais à présent que je regardais dans ses grands yeux bleu-vert, je me répétais que j’avais eu une chance de fou. Même là, maintenant que je devais déterrer quelqu’un que dont j’avais fais le deuil depuis des lustres, maintenant que je devais tout recommencer avec elle...

Je me demandais même si je méritais cette chance.

Je ne repris réellement conscience de la réalité que lorsqu’elle parla. Je partais loin dans mes réflexions, moi…

- Oh… Aujourd’hui, en fait. En début d’aprèm’. Je suis étonné que t’aies pas entendu parler de l’arrivée du Grand Capitaine des Bulls de San Francisco ! dis-je avec une minuscule dose d’enthousiasme.

Mon regard reprit une exploration détaillée de ses traits dans la pénombre alors qu’elle parlait aux types qui nous accompagnaient. Depuis la dernière fois que nous nous étions vu, peu après le 21 décembre 2012, je remarquais combien ses traits s’étaient durcis, presque creusés. J’avais l’impression de pouvoir deviner tout ce qu’elle avait pu vivre, avec ses quelques rides d’expression supplémentaires, ses cernes et ce visage durci…

Ici, sa première attaque de zombies, là, la peur de la faim, sur son front la rage de vivre, et sous ses yeux… les berceaux des larmes versées pour tous ceux qu’elles avaient perdu. Comme tout le monde.

Pareil, sa posture et sa gestuelle n’avaient rien à voir avec celle de la jeune femme que j’avais quitté près de San Francisco. Elle était tendue, nerveuse, plus sèche et mécanique dans ses gestes… Son existence solitaire l’avait rendu bien moins douce et délicate, moins… maladroite ? Mais qui étais-je pour juger de ça quand j’avais dû avoir l’air aussi con qu’elle la première fois que j’avais tiré avec un flingue ? Bref, Aileen avait changé, et si je reconnaissais son visage et sa silhouette, beaucoup de choses chez elle me disaient qu’elle n’était plus du tout la même.

Je m’arrachai à mon exercice d’analyse en détournant brusquement le regard pour donner l’impression que je n’étais pas en train de faire ce que j’étais en train de faire, et la suivis à l’écart. Mes doigts étaient resserrés autour de mon arme automatique. Je me tendais imperceptiblement maintenant qu’on s’écartait de ce monde pseudo-civilisé.

Parvenus à une bonne distance des autres, à une distance où on pouvait discuter sans craindre d’être entendu, la jeune femme me demanda comment j’allais.

Ca me rassurait, on était tous les deux aussi doué pour les discussions subtiles et les questions à la con. Je fis une petite grimace comme je savais si bien les faire, en haussant les épaules.

- Pas trop mal si on tient compte de… la « conjecture actuelle ».

J’avais beau tourner la question dans tous les sens, je ne voyais rien d’autre à dire. En tout cas rien dont j’avais envie de parler. Je m’étais instaurer le credo de vivre au jour le jour depuis très longtemps : nourris-toi, dors, protège-toi et ta journée sera bien remplie. Si ma réponse paraissait on ne peut plus légère – volontairement, je l’admettais -, elle n’en demeurait pas moins sincère. J’allais bien.

- Et toi, comment tu vas ? Ca fait combien de temps que t’es là ?

Autant se débarrasser des questions connes tout de suite. Même si pour le moment j’en étais à deux répliques à la noix contre une, pour elle. Il allait falloir que j’égalise, et vite ! Pas question de passer pour le nœud-noeud de service !


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MessageSujet: Re: [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... Icon_minitimeVen 22 Aoû - 16:28



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La question à propos de son arrivée ici me vient tout naturellement. Il n'en va pas de même pour tout le reste. J'ai l'impression d'être face à un fantôme, et une personne totalement étrangère. Pourtant, il s'agit bel et bien de Conrad. Ce même Conrad que je connais depuis une dizaine d'années. Ce même Conrad que j'ai vu, il y a un an, juste après le lancement de cette foutue épidémie. Mais les mois, et les épreuves ont eu raison de nous. Ont-ils également eu raison de notre amitié ? Je ne saurais le dire. Après tout, je viens tout juste de le retrouver. J'ai à peine pu observer son visage, dans la pénombre. Et si je sais qu'il a un air plus sombre qu'autrefois, je ne sais rien de ce par quoi il est passé, au cours des derniers mois. Je suis presque ... soulagée de l'entendre plaisanter. Je souris et, pendant quelques secondes, j'ai l'impression d'être retournée en arrière. A l'époque où tout allait bien, où je n'avais qu'à me soucier du fait de monter pour la première fois dans un avion. Maintenant, c'est de tout qu'il faut se méfier. De tout qu'il faut avoir peur. C'est peut-être pour cette raison, dans le fond, que je meure d'envie de m'éloigner de ces trois autres types. Je n'ai pas envie qu'ils entendent quoi que ce soit de notre conversation, aussi. L'espoir insensé que tout redevienne comme avant, parce que l'on se retrouve tous les deux.

C'est pourtant une question complètement débile qui franchit mes lèvres, à l'instant où j'estime la distance entre nous et les autres assez conséquente. Comment a-t-il ? Mal, forcément. Il ne va peut-être pas clairement le dire, mais ça paraît évident. C'est évident, à bien y penser. Le monde a viré à la catastrophe. L'apocalypse nous est tombé dessus, comme dans les pires films d'horreur. Sa réponse ne me surprend pas tant que ça. Conrad a toujours été du genre optimiste, à voir le bon côté des choses dans les situations les plus horribles. Ce côté de sa personnalité a tout de même été un peu touché, ce qui n'est pas franchement surprenant. Je ne réponds pas, me contentant d'un hochement de tête qu'il ne voit peut-être même pas. Mais que voulez-vous ajouter à cela ? Tout est dit ... ou presque. « On fait aller. Je suis là depuis quelques semaines ... Deux-trois mois, peut-être. » C'est que je ne vois pas le temps passer. Et puis, dans nos conditions actuelles de vie, difficile de mettre une date exacte à l'année qui vient de s'écouler. Même si les personnes ici font tout pour essayer de remettre de l'ordre sur Terre. C'est vraiment bizarre, d'être ici. En même temps, c'est soulageant aussi. On a moins l'impression de vivre tels des sauvages abandonnés en pleine nature. Même si, parfois, on se rend compte que tout n'est pas encore gagné.

Le silence s'installe, ne laissant plus rien d'autre que les méandres de notre conversation vide de sens. Mais que dire de plus ? Que dire qui ne paraîtra pas complètement stupide et dénué d'intérêt ? J'ai perdu l'habitude, de retrouver des personnes auxquelles je tiens. Et puis, il y a eu tant de changements que je ne sais plus comment agir dans quelle situation. Tout ça est encore trop flou pour moi. Alors, je choisis la plaisanterie. C'est le meilleur moyen pour ne pas nous laisser sombrer dans un silence gênant, qui m'amènera à essayer de l'éviter comme la peste. « T'es notre nouvelle célébrité, alors ? » Ça laisse complètement à désirer, je le sais. Mais je préfère ça plutôt que de parler de nos parcours respectifs. Ou même de notre séparation, il y a quelques mois. Au final, nous avons tous les deux survécu. Et je suppose que la meilleure manière de tout faire revenir à la normale - ou presque -, c'est de ne pas parler de tout ça. Et pourtant, il y aurait de quoi dire. Ma lampe torche braquée vers l'avant, je regarde les morceaux de grillage qu'elle éclaire. D'instinct, je pose ma main sur l'arme bloquée entre mon pantalon et ma ceinture. Après tout, il faut se méfier de tout et de tous.
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MessageSujet: Re: [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... Icon_minitimeLun 25 Aoû - 8:52

Tenir un discours pessimiste dans un monde pareil équivaudrait à distribuer des flingues chargés à une groupe de suicidaires. Présentement, oui, j’allais bien. Et au fond de moi, comme au fond de tout le monde, j’allais mal. Oui, aussi. Et je préférais dire que j’allais bien, je préférais passer pour un type bizarre et hypocrite, je préférais déconner un peu, parce qu’il y avait si peu de gens enclin à se marrer ici que ça en devenait désespérant.

Et m’avouer faible devant une fille – devant Aileen qui plus est ! – m’était interdit. J’avais réussi à faire survivre deux groupes de survivants pendant des mois en gardant la tête haute et en disant que tout allait bien. Même quand certains se faisaient bouffer, même quand certain me crachaient à la gueule et voulaient se barrer. J’avais tenu bon. Il m’était impossible de craquer maintenant.

Et puis j’aurais l’air de quoi si je me mettais à chialer dans ses bras, soudainement ?

Non vraiment…

Aileen répondit à ma question en toute simplicité. Deux mois… La vache, elle avait tenu aussi longtemps au milieu de tout ces gens ?

J’eus un minuscule sourire en songeant à toutes les conneries que j’aurais pu sortir. Aileen les bons tuyaux, antisèches des nouveaux qui pourraient savoir auprès d’elle tout ce qu’il y avait à savoir sur les dirigeants, les gens à connaître et à éviter… Evidemment, je ne me priverais pas de lui de poser ce genre de questions. Je voulais mettre toutes les chances de mon côté pour avoir une vie pas trop désagréable ici…

Le silence s’était installé entre nous depuis de longues secondes. Je ne savais pas trop quoi dire. Je me demandais à quoi ressemblait New York et la côte Est, mais si Aileen était là aujourd’hui, c’est qu’il n’y avait rien à en espérer… Peut être que la région avait été touchée plus tard que le reste du pays…

Je me demandais soudainement à quoi aurait pu ressembler nos existence respective à Aileen et moi si j’avais réellement pu l’accompagner jusqu’à New York. Si ce soir-là on n’avait pas été séparés… Mais sa question me coupa dans mes spéculations.

- Un peu que je suis votre nouvelle célébrité ! Mais je manque encore pas mal de réputation… Il y a trop peu de gens qui me connaissent, ici, mon ego prend cher ! Mais je désespère pas !

Je me redressai et bombai le torse pour appuyer mes propos en prenant un air fier. Puis je retrouvai ma posture normale et regardai Aileen avec un sourire. Je ressentais le besoin de déconner. De dire tout un tas de bêtises et, peut être qu’avec de la persévérance, je lui arracherais un petit rire. C’était peine perdue vu sa tête, mais rien ne m’empêchait d’essayer. Un petit sourire sardonique sur les lèvres, je la regardais un instant avec insistance.

- En tout cas, je constate que… T’es toujours aussi petite !

Dès le lycée, notre différence de taille avait été assez grande. Avec l’entraînement et le régime de sportif que je suivais, j’avais poussé comme un champignon tandis qu’Aileen avait dû suivre sa croissance naturelle. Et j’avais toujours adoré la taquiner sur sa taille ! Pourquoi m’en empêcher aujourd’hui alors que je voyais qu’elle était toujours plus petite que moi ?

Enfin, aujourd’hui, tout cela ne voulait plus rien dire… La taille, la différence de sexe… Si avant l’épidémie je pensais dur comme fer que les mecs – les bonshommes ! – étaient plus grands et plus forts que les femmes qui, elles, avaient tout juste assez de muscles et de courage pour porter leur sac à main – bref, les réflexions de base d’un macho de base… -, aujourd’hui il n’en était plus rien ! J’avais vu des hommes pleurer devant un zombie mort et des femmes se comporter de manière mille fois plus virile que certains mecs ! Petites ou grandes, elles avaient aujourd’hui gagné mon respect le plus sincère…


Dernière édition par Conrad J. Williamson le Ven 19 Sep - 14:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... Icon_minitimeLun 1 Sep - 11:07



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Plaisanter semble être le meilleur moyen de retrouver notre relation d'antan. Il semblerait que l'on soit mal barré, pourtant. Je ne me sens plus la Aileen d'autrefois, et dans un sens, je suis sûre qu'il en va de même pour Conrad. Pour survivre, nous avons dû laisser certaines parties de nous-mêmes. Et pour survivre, nous avons dû supporter bien des épreuves. A n'en pas douter, les choses sont compliquées pour lui, autant qu'elles le sont pour moi, et tous les autres survivants ... Forcément, les choses sont différentes. Un peu trop, peut-être. C'est pourquoi, je suis plus que soulagée de constater que notre capacité à rire n'a pas totalement disparu. Certes, nous ne sommes pas parti dans des fous rires complètement incontrôlables. Mais j'imagine que c'est un bon départ, et surtout que c'est déjà très bien de pouvoir en arriver jusque-là. Il ne faut pas trop en demander, hein ? « Qu'est-ce que tu veux, les gens étaient plus tournés vers le football américain ... » Un sourire malicieux vient se glisser sur mes lèvres. Il est bien vite dissipé par les tréfonds obscurs de mes pensées tâchées de sang. La bonne humeur ne peut jamais durer longtemps ... Mais j'ai la sensation qu'avec Conrad, tout sera désormais différent. Il a toujours eu cette capacité, à apaiser les tensions, et à faire rire son monde dans les moments les plus sombres. C'est un pitre, et il ne tarde pas à me le prouver. Encore. Il sait aussi garder son sérieux quand il le faut, mais c'est très rare. Sa bonne humeur n'est que rarement touchée par le monde qui l'entoure. Même si, dans ce cas particulier, les choses sont forcément différentes. Il ne s'agit pas d'une simple dispute conjugale. C'est pire que ça. Bien pire.

C'est néanmoins avec beaucoup de plaisir que je me laisse emporter dans ses plaisanteries. Je souris du mieux que je le peux, incapable d'en faire beaucoup plus. C'est déjà pas mal, je trouve. Je tourne vaguement la tête dans sa direction. Tête que je dois légèrement lever pour pouvoir le regarder. Parce que, comme il l'a si justement fait remarqué, je suis petite. Contrairement à lui, et aussi de manière générale. « Et non, je n'ai malheureusement pas encore grandi. » Et ça n'est plus prêt de changer. Mais dans certaines situations, c'est un grand avantage. Je ne coure, certes, pas plus vite qu'un type ayant des jambes de deux mètres. Mais je peux me faufiler dans tous les coins et recoins. Et, croyez-le ou non, mais c'est très utile de nos jours ... Sourcils froncés, mais un léger sourire trahissant toujours mon amusement, je le regarde vaguement, avant de reporter mon attention devant moi, et sur la faible lumière que je crée avec la lampe torche. « Quant à toi, tu dois bien avoir pris quelques centimètres, non ? » Je sais bien que ce n'est pas le cas, mais j'ai décidé de rentrer dans son jeu. Oublier un peu le monde alentour ne me fera pas de mal. Et puisque Conrad vient tout juste d'arriver, je suis sûre que ce sera un réel soulagement pour lui aussi ... De pouvoir songer à autre chose qu'à la mort, au sang, et à la menace constante des rôdeurs. Mais ceux-ci se ramènent bien souvent à nos pensées ... Et il ne tarde pas à le faire, pour ma part. En fait, ils ne me quittent jamais. Le danger est constamment dans mon esprit. Il n'est pas décidé à nous laisser de répit. Et, très vite, cela joue sur mon humeur. Mon sourire disparaît, et ma morosité habituelle reprend le dessus sur le reste de mes émotions. « Vous avez déjà fait un tour pour vérifier les grillages ? » Je suis complètement en train de foutre à l'eau nos blagues, et nos retrouvailles mais que voulez-vous ... On ne contrôle pas toujours tout. Et tout ça a une trop grande emprise sur moi pour que je l'ignore simplement.
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MessageSujet: Re: [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... Icon_minitimeVen 19 Sep - 14:52

Ah, le football américain… C’était le truc qui avait toujours eu plus de succès que n’importe quel autre sport ! Les champions de football américain avait un salaire dix fois supérieur au mien, et vivaient dans des villas ! Pour cette simple raison j’avais déjà eu l’idée très conne de changer de direction et de me reconvertir dans le football.

Mais très sérieusement, les quelques entraînements que j’avais pu suivre pour me faire une idée de la discipline m’avaient écœuré. Je n’avais jamais senti quelque chose d’aussi peu intense lorsque j’étais sur le terrain. Je me donnais l’impression d’un ange à qui on aurait coupé les ailes. Si j’avais un bon cardio', si je courais vite, je me sentais tellement lourd sur une pelouse ! Et puis il fallait toujours garder le contrôle sur ses jambes, sa trajectoire… Une vraie merde ! Alors que sur la glace, il suffisait de si peu de choses : un objectif, l’élan essentiel pour s’y diriger, mais toujours un peu de force pour jouer des patins et éviter des adversaires. Changer de trajectoires était si simple ! Avec le temps, j’avais même appris à ne plus du tout faire attention aux mouvements de mes jambes et de mes pieds. Je glissais sur la glace aussi bien que je marchais !

Bref, je pouffai lorsqu’Aileen mentionna le foot en me rappelant à quel point c’était nul !


Ma plaisanterie fit mouche lorsque je l’attaquais gentiment sur sa taille et je fus content de constater qu’elle se laissa prendre au jeu. Son visage qui scrutait les environs se tourna finalement vers moi, fendu d’un sourire de niveau 2 (sur une échelle de 1 à 3, 1 signifiant le sourire morose répondant à une blague de merde tombée à plat, 3 étant un sourire radieux et enjoué, sourire que j’avais déjà réussi à lui donner par le passé. Étonnamment, de manière général, c’était celui que je voyais le moins aujourd’hui…). C’était ce genre de sourire qui s’étirait tout en faisant mal, celui qu’on voulait donner mais qui semblait tellement indécent dans un monde comme celui dans lequel on vivait à présent… J’avais envie de lui coller les pouces sur les coins de sa bouche et de tirer doucement dessus pour élargir ce sourire tremblotant !

Son commentaire, en revanche, me poussa à forcer de bon cœur sur mes zygomatiques. Toujours aussi petite, oui, en effet !  Juste pour lui montrer comme elle était pas grande, je lui aurais ébouriffé les cheveux, mais bon, je tenais une arme, c’était pas le moment de chahuter !

- On est en desh de soupe, en même temps… Normal que t’aies pas pu faire grand-chose !

Oh mon Dieu, si quelqu’un d’autre m’avait entendu énoncer cette blague…
Aileen contrattaqua volontiers en évoquant mes centimètres. Un sourire aux lèvres, je poussai un faux soupir et pris un air triste avant de répondre :

- J’aurais bien voulu, mais la viande faisandée n’a jamais été mon plat préféré. Et ils vendent plus que ça, aujourd’hui ! Mais j’aurais gagné en muscle que ça m’étonnerait pas !

Je m’apprêtai à gonfler grossièrement le biceps lorsque mon amie de toujours se détourna pour éclairer les grillages qui faisaient office de frontières avec Zombieland. L’inquiétude dans le regard, sa main crispée sur la crosse de son arme, elle me demanda soudainement si on avait bien fait notre job.

Je me calmai aussi vite qu’elle et retrouvais ce côté pragmatique brut que j’avais acquis à force de survivre. Je me plaçai à côté d’elle et posai un main sur son épaule.

- Ouais, t’inquiète, on a vérifié les grillages de tout le côté ouest, depuis l’entrée du camp jusqu’au point de rendez-vous. Rick a bien réparé les quelques trous qu’on a pu trouver, ‘y a aucun danger.

J’étais pas exaspéré par ce revirement de conversation, Aileen faisait gaffe de s’assurer qu’on avait bien fait notre boulot, et je comprenais parfaitement qu’elle ne veuille voire entrer aucun truc dangereux et/ou contaminé dans la zone. Aussi lui avais-je répondu sur un ton conciliant bien que sérieux, comme un mec dont le rapport d’activité pouvait rassurer son supérieur. Quand bien même j’aurais voulu continuer à déconner un peu pour lui arracher un éclat de rire. Mais bon, il fallait croire que ce serait pas pour tout de suite…

Je me tournai à moitié pour cacher ce que j’étais en train de faire : fouiller dans le pan intérieur de ma veste. De son point de vue, Aileen me verrait fourrager dans mon vêtement, l’arme pendouillant en bandoulière sur mon épaule, sans distinguer ce que je pouvais chercher dans mes poches intérieures.

Un coup d’œil rapide vers le groupe de patrouilleurs m’indiqua qu’ils étaient trop occupés à discuter organisation et supervision pour remarquer ce vilain manquement au règlement que je m’apprêtais à dévoiler à la miss. Un léger bruit de sachet plastique chiffonné se fit entendre. Puis tout à coup je glissai sous le nez de ma blonde un Speculos intact.

- T’en veux un ? J’ai réussi à sauver un paquet du stock que l’armée m’a réquisitionné ! dis-je avec la tronche d’un gosse content d’avoir réussi une blague.


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MessageSujet: Re: [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... Icon_minitimeDim 21 Sep - 21:28



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C'est finalement avec une facilité que je n'aurais pas soupçonné que je retrouve ma vieille complicité avec Conrad. Ce n'est plus tout à fait comme auparavant, mais c'est normal, j'ai envie de dire. Rien n'est plus pareil, et cela ne concerne pas que nous deux, pas que notre relation. Néanmoins, il ne m'est pas si compliqué de répondre à ses plaisanteries, et même d'y apporte une participation active. Il faut dire que Conrad sait y faire. Il trouve toujours le moyen de me faire sourire, même si ce n'est plus comme avant, et même si bien de terribles choses ne cessent de se rappeler à notre bon souvenir. « Tout à fait ! » Sa tentative de plaisanterie n'est, pour le coup, pas la plus réussie. Mais elle est suffisante pour me faire sourire de plus bel, et pour me détendre un peu plus en sa présence. Il y aura encore de grands efforts à faire, mais je sais que je parviendrais à être aussi naturelle qu'auparavant en sa présence. Du temps, et des efforts. Voilà ce qu'il me faut. C'est sans trop de difficultés que je rebondis sur sa blague pour, à mon tour, me moquer gentiment de lui. Rien de bien méchant ; il sait qu'il est grand autant que je sais que je suis petite. Ce n'est une nouveauté pour personne, et certainement pas pour Conrad ou moi. Très vite, cependant, mes pensées se détournent de ces instants précieux. Et la dernière blague de Conrad n'est pas suffisante pour m'apaiser, cette fois-ci. Il a suffit que je me détourne une seconde de nos retrouvailles pour que mes inquiétudes reprennent le pas sur le reste. Il faut que je sois sûre que l'on ne craint rien ici, qu'ils n'ont rien raté.

Ce n'est pas tant un manque de confiance, juste une habitude que j'ai prise. Être méfiante, c'est la clé de la survie de nos jours. Et je suis presque ... soulagée que Conrad ne m'en veuille pas pour ce revirement soudain de sujet. Pour le doute que j'ai, et que je montre clairement. En revanche, je ne peux pas m'empêcher de me braquer de manière presque subtile et discrète - presque -, quand il pose sa main sur mon épaule. Ce geste, pourtant tout naturel entre nous autrefois, est devenu quelque chose de ... Terrifiant pour moi. Il ne le sait pas, n'a aucun moyen de le savoir d'ailleurs. Alors, je force mes lèvres s'étirer en un mince sourire. Pour le rassurer, et essayer de noyer le poisson aussi. « Très bien. Alors, on va se contenter de faire le tour du "propriétaire", avant de retourner à l'entrée. Je doute qu'ils aient vraiment besoin de nous là-bas, mais je ne leur fais pas confiance. Ils ont l'air plus enclins à bavarder qu'autre chose. » Clairement, toute cette longue tirade n'est là que pour masquer les apparences, et pour essayer de reprendre un visage impassible, une attitude naturelle. Je ne suis pas certaine que cela fonctionne réellement, mais j'ai au moins fait mon possible pour que ce soit le cas. Ma tête se détourne automatiquement, et je me remets à marcher sans m'arrêter. Déterminée à achever cette tâche pour retourner à l'entrée. Avec Conrad, cela va de soit. Je jette un œil distrait dans sa direction, en entendant un bruit de plastique que l'on froisse. Il est en train de faire je-ne-sais-trop-quoi, et ça a clairement attisé ma curiosité. Qu'est-il donc en train de chercher dans sa veste ?

Très vite, Conrad répond à toutes mes questions silencieuses. Il s'assure que personne ne nous voit, avant de me tendre un gâteau. Un gâteau qui ressemble fortement à un spéculos. Là, c'est plus fort que moi ; je souris franchement. Il faut dire que la situation est plus qu'amusante. Le monde est complètement effondré autour de nous, et Conrad a réussi à faire entrer - illégalement, même si ce n'est pas tout à fait le bon terme dans ce cas précis - des spéculos. Une de ses plus grandes passions. « Comment t'as fait ça ? » Je lui demande, curieuse et amusée, ce qui est évident dans cette situation. J'hésite un instant, avant de tendre la main pour attraper le gâteau qu'il me tend. Inutile de jouer les timides. Surtout pas avec Conrad. « Merci. » Ça fait une éternité qu'une telle occasion ne s'est pas présentée à moi, alors je vais le savourer, ce spéculos. « Tu sais qu'il y en a beaucoup qui seraient prêts à tuer pour un spéculos ? » Je lui demande, l'air sérieux. C'est que je le suis, en même temps. Bon, il doit, bien sûr, le savoir. Il n'est pas né de la dernière pluie, et vit tout autant que moi et les autres survivants dans cet ... Univers particulier. Et puis, je ne vais pas me plaindre, j'en ai eu un, de spéculos.
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MessageSujet: Re: [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... Icon_minitimeMar 30 Sep - 14:03

L’atmosphère qui s’était refroidie il y avait quelques instants me parut se glacer durant quelques secondes.

Ma main posée sur l’épaule d’Aileen n’y resta pas longtemps car ma petite blonde fit rapidement volte-face avec un sourire sur les lèvres qui manquait sévèrement de punch. Je lui répondis par un subtil regard interrogateur, sourcils légèrement froncés, marquant un pli d’incompréhension au milieu de mon front. Je l’avais pas senti, mais j’aurais parié qu’elle avait frémi… Enfin, ça ou bien un truc qui aurait montré qu’elle était mal à l’aise… Bref, une réaction que je comprenais pas.

Peut être qu’elle s’était fait mal à l’épaule… Peut être que je me triturais les neurones pour rien ! Je partis sur l’idée que ce devait une vilaine blessure par encore totalement guérie et levai rapidement la main pour pas lui faire mal plus longtemps. Après tout, elle avait jamais été fan de montrer qu’elle avait mal quelque part, qu’elle avait le moral dans les chaussettes ou qu’elle n’était pas au mieux de sa santé. Souvent, elle serrait les dents et faisait mine que tout allait bien. Un peu comme moi, mais vu que c’était une fille, c’était pire ! Je devais souvent deviner ce qui se passait avant de pouvoir en parler avec elle ! Cette fille était d’un compliqué… mais c’était aussi pour ça que je l’appréciais beaucoup ! Bref, tout un tas de trucs difficile à comprendre…

Je suivis son regard tandis qu’elle proposait de faire un petit tour du propriétaire. Visiblement, peu de gens entraient son cercle privilégié de connaissances de confiance. Et les hommes qui nous avaient accompagnés devaient faire partie de la grosse masse de malheureux exclus. De mon côté, j’en venais à me demander si j’avais gardé ma place VIP parmi ses amis (cercle très fermé, réservé à des initiés, et tout !), ou si j’avais été éclipsé par les récents évènements. Beaucoup de choses me disaient que notre relation (au fond de son cœur, en tout cas), était resté telle qu’elle, mais allez savoir si elle me ferait confiance à l’avenir, dans une situation à risque. Si je voyais bien un gros « OUI » se dessiner dans mon esprit, la réalité de la chose et la nouvelle nature méfiante de ma blonde ombrageait la réponse de quelques doutes…

Mais toutes ces questions s’effacèrent quelques secondes plus tard, lorsqu’Aileen ouvrit de grands yeux devant ce divin petit biscuit à la cannelle. Mais ce qui me fit le plus plaisir, ce fut de voir un immense sourire – oui, immense, avec elle, c’est le mot ! – s’étaler sur son visage, faisant ressortir ses pommettes. Victoire !

- Comment j’ai fait ? Ah, ma chère, j’ai des années d’expérience d’objets passés en douce ! Et c’est pas demain la veille qu’on va m’arrêter !

J’avais toujours été le mec un peu rebelle qui se fichait du règlement intérieur des écoles et fournissait discrètement (ou pas) ses camarades en produits illégaux : chewing-gum, kit de projection de boulettes de papiers, marqueurs… Plus tard, ce furent les mythiques cigarettes, dans le cadre d’une initiation avec mon équipe de hockey, mais la cérémonie s’était pas si bien passée que ça. C’était d’ailleurs ce qui m’avait décidé à ne jamais fumer : l’impression de mort imminente par enfumage massif du système respiratoire avait quelque chose de dérangeant.

Je vis Aileen hésiter une petite seconde avant de se saisir délicatement du gâteau. Sa petite voix me remercia avant de me demander si j’étais conscient de la valeur de ma marchandise. Ses yeux reflétaient son ton sérieux, à croire qu’elle se faisait du mouron pour ma santé et ma sécurité passée. Je savais que j’avais pris des risques à me promener avec autant de bouffe potable sur moi, mais je savais pas quand est-ce que j’aurais l’occasion d’en trouver d’autres ! Ces gâteaux étaient tellement bons !
Je fis bonne figure face à la petite dame qui se tenait devant moi et me décidais à décrisper ce visage. Je tirai sur les pans de ma veste en prenant un accent Italien :

- Ma ! Tu né sais pas à qui tou t’adresse, bella ! Yé souis le nouveau chef de la mafia dou Spéculos sour le sol américain ! Personne ne pé m’atteindre ! Lé marché s’est libéré depouis peu et yé compte bien avoir le monopole sur cé biscouit !

Certes, mon ton avait plus des accents du Jim Carrey dans The Mask – et dire que je pourrais plus jamais le voir ! – mais l’idée était là. Bon sang… Je me sentais faire un bon incalculable en arrière. Je devais être le seul mec assez je m’en-foutiste sur cette terre pour répondre comme ça à une telle question. Comme je l’avais toujours été. On se refait pas !

Et comme j’étais bien parti, je fis un grand pas en avant et désignai d’un large geste de la main le chemin que semblait prendre Aileen, et de ma voix toujours aussi exagérée mais plus posée de dire :

- Allez, bella mia, faité-moi donc visiter votre splendide propriété !

Je m’apprêtais à lui emboîter le pas en replaçant les pans de ma veste et en me ressaisissant doucement de mon arme.




Spoiler:


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MessageSujet: Re: [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... Icon_minitimeSam 4 Oct - 22:49



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... Des biscuits ! J'ai l'impression que ça fait une éternité que j'ai pas pu ne serait-ce qu'en voir. Bon, j'exagère peut-être un peu le truc, mais, de toute évidence, c'est un miracle. Du coup, j'ai bien du mal à comprendre comment Conrad peut avoir un paquet comme ça. De manière générale, on ne nous laisse pas entrer dans la zone avec ce genre de choses. Au contraire, il nous faut tout laisser pour "la communauté", comme ils aiment tant le dire. En bref, j'ai largement de quoi être surprise par ce que vient de me montrer Conrad. « Je vois. » C'est tout ce que je me contente de répondre. Mais, de toute façon, mon sourire lui prouve à quel point je suis ... estomaquée. C'est le mot. Bien sûr, mon étonnement laisse bien vite place à une certaine envie. Je ne peux pas dire le contraire, c'est tout à fait le genre de gâteau que je n'ai pas vu depuis une éternité. Comment pourrais-je dire non à ça ? Je m'en empare avec un peu de gêne qui, je crois ne me lâchera plus de si tôt, et le grignote rapidement. J'ai un peu faim, notamment parce que les rations sont très serrées, et le sont même de plus en plus si je puis dire. Après, je n'irais pas jusqu'à dire que je suis affamée ; j'ai vécu largement pire dehors. Et je me doute qu'il en va de même pour Conrad, qui semble pourtant avoir de quoi faire niveau spéculos. Pour masquer ma gêne, et éviter de trop me poser de questions, j'en pose à Conrad. Je suis curieuse d'en savoir plus sur tout ça. Il possède peut-être les derniers spéculos de la terre, mais le sait-il ?

Apparemment, la réponse est simple. L'accent que prend Conrad est pour le moins hilarant. J'avoue ne pas trop savoir lequel il a tenté d'imiter, mais le principe reste le même. Ce qui compte réellement, c'est qu'il déconne. Encore et toujours. Peut-être s'est-il rendu compte de mon malaise, et du fait que les choses ne sont plus tout à fait les mêmes entre nous. En tous les cas, qu'importe ses motivations : il essaye de détendre l'atmosphère. Et rien que pour ça, je ne peux que lui être reconnaissante. J'en ai grandement besoin, et ce n'est que maintenant que je m'en rends compte. Je doute de pouvoir totalement me laisser aller, que ce soit avec les autres, ou avec lui, mais sourire sincèrement ne m'était pas arrivé depuis trop longtemps. Et ça fait un bien fou. Je ne réponds pas à sa petite tirade, mais le léger rire qui s'échappe de mes lèvres prouve à lui tout seul que je n'en ai rien manqué. Au contraire, il a réussi à me faire oublier, l'espace d'un instant, toutes les horreurs que l'on a pu vivre, ces derniers mois. « Allons-y. » Je termine rapidement le petit gâteau que Conrad m'a généreusement offert et fait quelques pas en avant, pour lancer le mouvement. Ce n'est qu'en partant maintenant que l'on réussira à le faire, ce tour de la zone. Bien sûr, on n'aura pas le temps de tout voir, mais tant que l'on vérifie l'essentiel, c'est OK. Il n'y a pas besoin d'être précis à tous les coups, et je ne doute pas une seule seconde que Conrad et ses compagnons l'ont été, un peu plus tôt.

J'ai sans doute le don de casser l'ambiance en un instant, mais un millier de questions me traversent l'esprit. Et beaucoup trop de pensées sombres m'encombrent, venant balayer sans aucune difficulté la joie qui s'était installée. C'est éphémère. Il y a toujours quelque chose pour venir briser les meilleurs moments. Et j'ai conscience d'en être trop souvent à l'origine. « Et je suppose que tu n'as pas voyagé seul pendant un an ? » La curiosité me perdra peut-être. Sans doute, même. Je n'ai aucune envie de m'épancher sur mon propre voyage, mais je suis curieuse d'en apprendre plus sur Conrad. Et de ne pas le laisser trop faire disparaître mon masque, peut-être. Même si, ça, je ne suis pas prête de l'admettre. « Désolée de casser l'ambiance. » Un sourire vient souligner mes paroles, et je tourne la tête vers lui, un air désolé sur le visage. Cela me paraît nécessaire de m'excuser, tout en sachant parfaitement qu'il ne m'en tiendra pas rigueur. Ce n'est pas son genre. Mais alors pas du tout. Je lève de nouveau ma lampe torche, de sorte à éclairer ce qui se passe devant nous. Pas grand chose, à vrai dire. C'est peut-être plus un moyen de ne pas songer à la question que j'ai d'ores et déjà posé à Conrad.
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MessageSujet: Re: [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... Icon_minitimeMar 14 Oct - 22:13

Je pouvais contempler Aileen manger son biscuit comme une gamine découvrirait une sucrerie pour la première fois. Des étoiles dans les yeux, je la voyais mordiller le moins possible dans la pâte pour le savourer le plus longtemps possible tout en se retenant de l’enfourner en entier. En fait, ce ne serait pas un problème, il m’en restait encore, mais j’avais pas envie de faire trop de contrebande de biscuits…

Aussi m’appliquai-je à la regarder manger alors que je gesticulais avec un pitoyable accent italien. Et je me sentais tout content de la voir manger et sourire, presque ne même temps ! Je trouvais au fond de son regard ce petit éclat, un peu terni, de la joie qui l’habitait autrefois quand j’arrivais à lui faire vraiment plaisir.

Et même si aujourd’hui, ces petites étoiles étaient bien fades, si son sourire peinait à conquérir ses lèvres, j’avais chaud au cœur de les trouver dans ses prunelles…

Mine de rien, je crois que j’en avais besoin, moi aussi…

Elle accepta ma demande et nous nous mîmes en route après qu’elle ait terminé sa petite portion de glucides. Je suivis docilement Aileen vers le camp ou le mur extérieur, peut être une portion de mur qui n’avait pas été vérifiée… Elle semblait marcher un peu au hasard, mais qu’importe, on était seuls, et je découvrais le camp. C’était le principal. Nous marchâmes un petit moment, elle en tête, moi sur sa gauche, un peu en retrait. Le silence était retombé entre nous depuis quelques secondes. Soucieux de ne pas la mettre mal à l’aise – on ne mettait pas mal à l’aise ma petite Aileen ! – je n’avais pas continué à faire le guignol, mais peut être qu’il aurait fallu… La curiosité de ma blonde reprenait immanquablement le dessus !

Et sa question tomba presque comme un couperet. Même si sa voix s’était montrée douce, elle avait retrouvé tout son sérieux ou presque. Je pris un moment pour mobiliser mes souvenirs, le parcours que j’avais fait, combien de temps j’étais resté seul et quand j’avais rencontré les compagnons de route que j’avais eu. Et tout cela me donnait toujours l’air grave ou colérique, parce que je fronçais imperceptiblement les sourcils quand j’étais concentré. Et je baissais légèrement la tête. En gros j’avais l’air de pas être content. J’ignorais si c’était ça qui fit réagir Aileen, ou biens si elle s’excusait spontanément.

Je la rassurai d’un sourire immédiat et me remis à sa hauteur.

- C’est rien ! dis-je d’un ton jovial. Lorsqu’on s’est perdus de vue, j’ai rejoint le groupe qui avait voulu nous aider à nous rendre à New York… Mais, on n’est pas resté longtemps ensemble… Trop de tensions… Je suis parti et j’ai voyagé un moment seul. L’avantage c’est qu’on n’a qu’une bouche à nourrir, pas de liste de courses à faire et qu’on dort où on veut ! Bref. Après… ouais… j’ai rencontré plusieurs personnes. Je me suis rendue compte que je me voyais pas continuer à tourner en rond tout seul, alors j’ai tenté de fédérer tout ce petit monde. Ca a marché pendant deux ou trois mois, puis les gens ont commencé à partir.

Ouais, je m’étalais sans m’étaler. C’était un donc chez moi. Je parlais de personnes sans en parler vraiment. Peut être pour pas trop penser à leur sort, ou pour pas me demander ce qu’ils devenaient… Pourtant à parler vaguement d’eux, leurs visages me revenaient en tête… Phidias, Lola et sa gosse… Ils m’avaient suivi presque jusqu’au bout, eux… Je savais pas ce qu’ils avaient fait ensuite, ni pourquoi ils étaient partis… Un matin je m’étais réveillé avec la moitié de mon groupe en moins. La tête brûlée de mon groupe les avait convaincus de le suivre vers le nord… Comme si un des points cardinaux de ce pays était moins touché que les autres.

Conneries.

Je me rendis compte soudainement que j’avais serré les dents, et surtout que je m’étais tu. Aileen devait se demander ce qui se passait là-haut. Je poussai un soupir en chassant ces visages de ma tête, et lui jetai un regard.

- Ouais, difficile de maintenir un peu d’ordre dans un groupe quand les gens sont désespérés…

Comme si elle avait pu suivre ce à quoi j’avais pensé… Putain, ce que j’étais débile, des fois…

- Ensuite, j’ai cheminé un peu seul, puis j’ai retrouvé quelques personnes avec qui j’ai vécu pendant quelques semaines. Beaucoup sont morts, certains sont partis… Bref, j’ai fini par me retrouver seul, de nouveau. Et j’ai entendu la petit pub pour la Zone 51, alors j’ai pris mes clics et mes clacs et je me suis pointé ici le plus vite possible !

Passé, morts, Zone 51… J’avais sorti tous les mots-clés pour plomber l’ambiance comme jamais. Manquait plus que le mot « zombies », quelque part dans la conversation, et nous perdrions à jamais dans l’océan de désespoir et de décrépitude auquel incitait ce nouveau monde pas beaucoup plus terrible que l’ancien. Et encore…

- Et toi alors ?

Trois mots que je sentais peser hyper lourds dans cette conversation. J’ignorais si j’avais « bien fait » de poser cette question. Je regrettais déjà d’avoir ouvert ma gueule !


Dernière édition par Conrad J. Williamson le Dim 26 Oct - 21:51, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... Icon_minitimeJeu 16 Oct - 22:19



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La bonne humeur de Conrad sera probablement surprenant pour beaucoup. Mais pas pour moi. Je suis habituée à ça, il a toujours été comme ça, et ce n'est pas une apocalypse qui va changer cet aspect de sa personnalité. Malgré tout, j'ai encore un peu de mal à m'y faire. Maintenant, je me suis adaptée à la morosité ambiante, aux mauvaises humeurs, et aux pleurs. Conrad reste une véritable bouffée d'air frais. Une petite lueur au bout d'un couloir sombre et semé d'embûches. Je ne doute pas un seul instant qu'il me faudra encore beaucoup de temps - voire même que je n'y parviendrais jamais - pour me faire à ça. Je suis comme la plupart des autres survivants : détruite par l'horreur du monde extérieur, et déterminé à survivre avant tout. Le reste ne compte pas. Néanmoins, je ne peux pas dire le contraire : ce spéculos, je l'ai savouré. Et c'est grâce à Conrad que j'ai pu manger un. Enfin bref, il est grand temps de passer à autre chose. Aussi tentant cela soit-il, on ne peut pas vraiment se permettre de rester plantés là, à bouffer. Surtout en sachant que d'autres mouraient d'envie de faire ne serait-ce que voir ces foutus spéculos. Il faut que l'on fasse le tour de la zone, pour s'assurer que tout est toujours OK. Conrad l'a fait avec deux autres personnes il y a peu de temps, mais on ne peut rien laisser au hasard. Autant faire une énième vérification. Tout cela ne peut pas se faire dans le silence. Et même si je sais que je casse complètement l'ambiance en le faisant, j'avais besoin de poser cette question. D'entendre Conrad me raconter - même vaguement - ses propres expériences. La curiosité, voilà le sentiment qui l'a emporté sur les autres.

La réponse de Conrad, pourtant, ne tarde pas à arriver. Il ne m'en tient pas rigueur, comme il le fait toujours en fait. Il se contente de me répondre, sans poser trop de questions de son côté. Je comprends sans grande difficulté qu'il tait certains détails. Et, à vrai dire, je ne lui en tiens pas rigueur. Il est normal qu'il ait besoin de garder quelques trucs pour lui, il paraît évident que j'en ferais de même à sa place. Ce qui ne tardera pas à arriver, puisqu'il me retourne la question peu après avoir terminé ses explications. Par automatisme, je hausse les épaules. Et par miracle, je réussis à rester impassible. Quoi que, de toute façon, au vue de la pénombre, Conrad ne risque pas de voir grand chose de mon expression. Mais c'est devenu si naturel, de masquer mes émotions, que je le fais sans même m'en rendre compte. « Et bien, j'ai trouvé une voiture et tracé tout droit direction New-York. » Persuadée de ne plus pouvoir retrouver Conrad dans ces conditions, je ne m'étais pas retournée une seule fois. « Je n'ai rien trouvé de bien concluant là-bas, alors j'ai vite quitté la ville. » Semi-mensonge, mais ça, Conrad n'est pas obligé de le savoir. A vrai dire, j'ai bel et bien retrouvé ma sœur, mais elle a été transformée peu après. C'est donc le moins que je puisse dire : rien de bien concluant. Et je suis bien restée une semaine ou deux à New-York, séquestrée par des malades mentaux. Bien sûr, il est inutile que je revienne là-dessus. Surtout devant Conrad.

« Enfin bref, après ça j'ai croisé un groupe plutôt pas mal. Et je suis restée avec eux jusqu'à ce qu'on entende le message radio pour la zone. » Je hausse les épaules, comme si tout cela n'avait aucune importance. Pourtant j'omets des détails capitaux. Comme le fait, par exemple, que j'ai tenté de, justement, ne pas rejoindre ce fameux groupe. Tout ce que je voulais, à ce moment-là, c'était me retrouver seule. Et je l'aurais fait, si Ezeckiel ne m'avait pas convaincu de rester avec lui et le reste du groupe. « Rien de bien palpitant, en somme. » Et voici la phrase la plus invraisemblable que j'ai sorti au cours de cette année écoulée ! Mais elle a au moins le mérite de balayer toutes ces expositions de tristesse, et de chemin parcouru. J'ai posé cette question par curiosité, et maintenant que j'en sais plus, je ne suis pas sûre de vouloir découvrir tous les détails sur son parcours. Qui sait ce qu'il peut avoir tut ? « Au moins, maintenant, on est là. Et tu vas voir, tu vas te plaire ici : les couchettes sont tout simplement merveilleuses. » Petite tentative d'humour à ma sauce. C'est le mieux que je puisse faire. Et c'est déjà un bon début, croyez-moi.
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MessageSujet: Re: [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... Icon_minitimeDim 26 Oct - 21:51

Il fallait bien l’admettre : l’ambiance était redevenue morose, et je me disais que quoi que je fasse, rien ne ramènerait la chaleur de l’atmosphère de tout à l’heure.

Fallait croire qu’à force de cheminer seul, j’avais perdu cette facilité de réchauffer l’ambiance en quelques mots. A moins que ce ne soit le froid… ou le contexte.

Lorsque je demandai à Aileen ce qu’elle était devenue depuis la dernière fois qu’on s’était vu, je vu sa silhouette menue hausser les épaules dans l’ombre. Je savais que ma question la laisserait pas indifférente, et je savais qu’elle essaierait de cacher tout un tas de choses. Comme moi en fait…

J’aurais pu m’étaler, ouais, raconter des choses qu’il m’était arrivé. Mais parler de la fois où je m’étais retrouvé coincé dans un casier de lycée avec un rôdeur juste devant qui pigeait d’où venait l’odeur de bouffe, ça me semblait si superflu… Le genre d’anecdote du niveau le plus bas. Qui n’avait jamais affronté de rôdeur ? Qui n’avait jamais été dans une situation critique, comme ça ? C’était pas un truc causant comme avant, quand on racontait ces petits moments qui pimentaient notre quotidien, ces quelques fois où l’adrénaline avait fusé dans nos veines pour nous sortir d’une petite merde chihuahua.
Mais maintenant qu’on brassait une merde noire, notre quotidien était totalement souillé de ce genre de truc. Qui allait s’étonner d’entendre que j’avais finalement coincé le rôdeur dans le casier avant de me tirer à toute jambe ? Personne, parce que c’était juste ce que vivaient les gens tous les jours.

Alors au final, on avait plus grand-chose à raconter. Juste ces jours de merde où un vivant se retrouvait dans le camp d’en face. Mais ceux-là, personne voulait les raconter.

Mais pour Aileen, qui cherchait vaguement à me raconter son périple sans se mouiller le petit doigt, j’étais prêt, ou presque, à lâcher deux ou trois trucs, faire un petit pétage de plomb discret pour dire « voilà, j’ai vécu ces trucs », qu’elle le sache, elle. Et peut être qu’elle finisse par me dire qu’elle aussi elle a vécu des trucs. Juste comme ça, discrètement, qu’on se retrouve. Qu’en se regardant on puisse comprendre direct pourquoi on est comme ça aujourd’hui. Exactement comme le faisait avant.

Je me surpris à ressasser ce passé trop cher à mon cœur pour se laisser oublier. Aileen haussait les épaules une seconde fois pour conclure son discours. Rien de bien palpitant… C’était clair que, raconté comme ça, ça ressemblait à une promenade de santé sur un chemin plat dans le désert ! J’eus un petit sourire, aussi bien pour montrer ma compréhension que l’ironie de ses paroles. Mais ça, je le dirais pas ouvertement.

Je lui jetai un regard amusé lorsqu’elle changea brusquement de sujet. Mais comme à mon habitude, je suivais le mouvement sans poser de question ni relever quoi que ce soit. Je levais les bras au ciel.

- Han ouais ! Ces couchettes, mais c’est… une bénédiction de Dieu ! Dommage qu’on soit trop vieux pour avoir notre heure de sieste règlementaire !

Je laissais couler une petite seconde avec ce petit sourire béat au souvenir de la qualité de mon sommeil depuis que j’étais entré au camp. Puis :

- Je crois que ma pire nuit passée dehors, c’est quand j’ai dû me planquer dans une porcherie. ‘y avait une grande pièce  avec des trucs stockés n’importe comment dedans. Et quand j’ai fini de barricader les issues, il me restait plus qu’un truc pour dormir, à défaut du sol : une mangeoire pour les porcs. Tu sais, les grands bacs en creux en métal ? Je me suis foutu dedans avec ma veste comme oreiller et… bah, il restait de la bouffe pour les bestioles dedans… mais genre, totalement pourrie.

Okay on m’arrêtait plus. Je racontais mon histoire avec un entrain que je me connaissais pas. Allez, on termine !

- J’ai passé la nuit à dormir comme une masse dans une mangeoire dégueulasse et absolument inconfortable. Et je m’en suis aperçu que le lendemain quand je me suis levé : j’avais des tâches marron partout et une espèce bouillasse me trempait la peau. Rien que d’y repenser… Beuêêêêrk !

J’eus une grimace de dégoût. Le souvenir de cette mélasse immonde glisser sur ma peau me hérissait aussi efficacement qu’une craie crissant sur un tableau noir. Mes épaules se secouèrent dans un mouvement impulsif, au simple souvenir de cette nuit pourrie. Puis je me tournai vers Alieen :

- Et toi, c’est quoi ta pire nuit ?
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Aileen L. Blackhood

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MessageSujet: Re: [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... Icon_minitimeMar 28 Oct - 22:17



strange stars in your eyes
(the walking dead) † I don't want to be afraid of being alive.
C'est tout à fait consciemment que j'ai poussé la conversation dans des coins beaucoup moins plaisants. Mais je suis incapable de rire librement comme j'aurais pu le faire autrefois. Conrad semble l'avoir, bien heureusement, accepté. Il ne rechigne pas, et entre dans mon jeu. Je m'autorise un sourire amusé, face à l'ironie visible de Conrad. Bien sûr que non, ces couchettes ne sont pas les meilleures auxquelles on pourrait aspirer. Mais elles font amplement l'affaire, dans nos conditions actuelles de vie. C'est peut-être même le mieux que l'on puisse espérer et attendre. Logique, au vu de l'état du monde. Conrad, de lui-même, se met à me raconter une anecdote, emprunté dans sa trajectoire pour arriver jusqu'ici. Je ne peux pas m'empêcher de l'écouter avec attention, complètement captivé. Et, en même temps, mes pensées me laisse imaginer comment les choses auraient pu se passer, pour nous deux, si l'on était restés ensemble. Nous aurions sans doute fini par aller à New-York. Et après ? Toutes mes interrogations n'ont sans doute pas lieu d'être. Après tout, nous sommes maintenant là tous les deux. Et les événements ne peuvent pas être effacés. Même avec toute la bonne volonté du monde, mes cauchemars ne cesseront pas de me hanter. Malgré tout, je peux essayer d'y penser le moins souvent possible, mais c'est pas gagné : très vite, Conrad me pose la question à laquelle il vient de répondre. Si j'ai une idée immédiate sur ce que je pourrais lui dire, je le garde pour moi.

Et pendant une bonne minute, je reste silencieuse, partagée entre l'envie de me confier à lui, et le désir de garder le plus dur pour moi. Je ne peux pas lui faire subir ça. Je ne peux pas me confesser sur des souvenirs aussi douloureux. Il n'y a rien que je puisse faire pour soulager ma conscience, et oublier que j'ai tué plusieurs hommes par pur esprit de vengeance. « J'avoue, je ne saurais pas quoi te dire. Elles ont toutes été horribles, chacune à leur façon. » Je hausse les épaules, comme désintéressées. Mais j'ai conscience que Conrad ne va pas se contenter de ça. Pire, je ne peux pas juste lui dire ça. Il vient de me raconter l'une de ses mésaventures, et j'esquive sa question. « Cela dit, celle où on a été séparés était pas mal dans son genre. » Et c'est totalement vrai. Le simple fait de me la remémorer me file des frissons. C'est que cela m'a fait tout drôle, de me retrouver seule du jour au lendemain. Sans la moindre nouvelles de Conrad. C'est sans doute pour cela, aussi, que j'étais sûre de sa mort. Comment aurais-je pu garder espoir ? Il avait disparu. « Je t'ai cherché une heure ou deux, ce qui a laissé le temps au soleil de se coucher. Je ne m'en étais pas rendue compte. » Un peu impersonnel, comme sujet. Il paraît clair que j'en esquive un ou deux en particulier, mais c'est pour le mieux. Conrad n'a, à mon sens, pas besoin de tout savoir.

« Du coup, je me suis retrouvée toute seule, au milieu de nul part, et dans le noir. » La chance n'était pas de mon côté, à ce moment-là. Sans compter que j'avais perdu tout espoir de retrouver Conrad, ou même une voiture. Et pourtant ... « Après quelques heures de marche, je suis tombée sur une voiture en parfait état de marche. Heureusement. » Oh oui, heureusement. Je commençais à perdre tout espoir de m'en sortir, à ce moment-là. Sans compter qu'il faisait extrêmement froid. Enfin bref, je suis presque fière de moi pour le coup. J'ai réussi à trouver quelque chose à raconter à Conrad, sans vraiment répondre à sa question. Quit à ne rien lui dire, autant ne pas mentir. « Je suis sûre qu'en fouillant un peu dans nos souvenirs, on peut trouver plein d'anecdotes dans le genre. » Après, rien ne dit que ce soit une bonne idée. En fait, je suis plutôt d'avis à mettre tout ça dans un coin de nos têtes, et de les oublier. C'est plus facile à dire qu'à faire, mais c'est à tester. Au moins ça.
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MessageSujet: Re: [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... Icon_minitimeSam 29 Nov - 21:50




    Strange Stars in your Eyes

    Feat. Aileen L. Blackhood





    Aileen m’écoutait, et je pouvais voir dans ses grands yeux verts la fascination que je pouvais provoquer chez elle. J’en étais content, heureux même. Je réalisais en plus de ça qu’on avait chacun notre mouvement favoris. Si je préférais largement « décoller » en racontant des trucs déconnant et un peu décalés, ou bien déjantés, juste pour faire planer les autres. Leur donner de l’espoir, et un peu de joie.

    Aileen, elle, avait toujours un mouvement descendant. Et la réponse qu’elle apporta à la question que je lui avais renvoyée le prouva une fois de plus : elle avait le don de me faire retomber lourdement sur terre.

    La nuit où on avait été séparés…

    Ouais. Elle aimait bien taper où ça faisait mal. Elle me rabattait le caquet comme personne. Comment je pouvais dévier la conversation ? Ou même rebondir avec humour ? Je savais pas. Je pouvais pas. Cette nuit-là était le seul moment de ma vie sur lequel je pouvais pas délirer.

    Trop de douleur et de rage.

    L’air définitivement fermé, je suivis ses pas en l’écoutant parler. Je l’imaginais faire ce que j’avais fait par la suite. Je revivais pleinement ce moment où, étouffé par la nuit, emportés dans des directions contraires, j’avais été forcé d’abandonner Aileen. Et je priais le plus fort du monde pour ne pas que ça se reproduise…

    Le récit de ma petite blonde fit blanchir les jointures de mes doigts autour de mon fusil. J’avais eu ce bol monstre de trouver un groupe dans les environs, après avoir passé une demi-journée à la chercher. J’avais eu la chance de ne pas avoir à survivre seul, du jour au lendemain.

    Mais Aileen… Elle…

    Je serrai les poings le plus imperceptiblement possible. Mais mes mâchoires s’y mirent aussi. Au moins les articulations de celles-ci n’étaient pas visibles, surtout dans la pénombre…


    - Des anecdotes ? Ouais, on pourrait en trouver plein…  répondis-je le plus distraitement du monde.

    Mon regard était voilé. Je contemplai bêtement le vide en marchant aux côtés de la jeune femme. Silencieux comme une tombe. Les mots franchirent mes lèvres sans que je m’en rende réellement compte. Aucune émotion ne filtrait sur mon visage, j’avais même pas le courage de la regarder dans les yeux à cet instant, loin des oreilles et des regards.

    - Je suis désolé, Aileen… J’aurais jamais dû te laisser…

    Je savais parfaitement qu'à l'époque j'avais pas le courage ni le culot de faire ce que je faisais aujourd'hui. Je savais que j'étais encore faible à ce moment-là, effrayé, poussé par ses instincts primaires qui hurlaient à mon cerveau de rester en vie. Je savais pas me battre, je savais même pas allumer un feu ou trouver de la nourriture. J'étais une merde à l'époque. Ouais...

    Mais je savais aussi que j'étais con. Con et égoïste. A y repenser à présent, je crois que c'était ces deux traits de caractères qui m'avaient aussi convaincus que la vie d'Aileen valait moins que la mienne. que j'avais à me tirer pour rester en vie et entier. J'en voulais au Conrad de l'époque. Je lui aurais même collé une tarte pour avoir fait ça.

    Aujourd'hui... Aujourd'hui, si c'était à refaire, je foncerais sans hésiter dans le tas pour la retrouver. J'aurais bravé les gueules avides et les doigts crochus pour pas la perdre. J'aurais fait le con pour m'assurer qu'elle allait bien.

    Je secouais la tête en soupirant.

    © fiche by BTBW
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MessageSujet: Re: [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... Icon_minitimeMar 2 Déc - 21:21



strange stars in your eyes
(the walking dead) † I don't want to be afraid of being alive.
Il n'est plus question de volonté. Si nous avons tous deux tant d'anecdotes à raconter, ce n'est pas par choix. Nous avons été, comme tous les autres survivants balancés dans ce monde noir et sans espoir. Du moins, c'est ainsi que je le vois. Parce que je constate que Conrad, de son côté, n'a pas perdu son éternel optimisme. Il balance des boutades sans se soucier de l'horreur qui nous entoure ; et ça fait un bien fou. Malgré tout, je ne peux pas m'empêcher de faire tomber à l'eau tous ses efforts avec quelques petites phrases, lancées à la va-vite. Sans prendre le temps d'y réfléchir avant ... Bien sûr. Comme j'aurais pu m'en douter, cela met Conrad plus ou moins mal à l'aise. Ou peut-être n'est-ce là que la conséquence du choix du sujet. Comment puis-je lui parler de cette séparation, remontant à il y a quelques mois déjà, avec autant de détachement ? Je ne le sais pas moi-même. Mais une chose est sûre : c'est nécessaire. Peut-être pas obligatoire, mais au moins nécessaire. Histoire de décharger nos consciences, et de mettre les choses à plat. « Tu n'as pas à t'excuser de quoi que ce soit. » Je dis cela d'une voix peut-être un peu trop forte. Mais je suis trop ... Outrée pour faire gaffe à ça. Pourquoi donc s'excuse-t-il ? Ce n'est pas lui, le fautif, dans cette histoire. Nous avons chacun notre part de responsabilité. Et puis, je suis persuadée d'en avoir une plus grande. C'est moi qui ai quitté la ville à l'instant même où nous avons été séparé, pour prendre la direction de New-York. Et, sans le savoir, celle de ma plus grande épreuve.

Mais en aucun cas Conrad ne doit se sentir coupable. « Tu n'y es pour rien. On a été séparés, c'est peut-être comme ça que les choses devaient se passer. » Je hausse les épaules, faussement désintéressée. Que dire de plus ? Conrad est têtu, je suis très bien placée pour le savoir. En tous les cas, je ne sais pas comment se seraient passées les choses si nous n'avions pas été séparés. Mais est-ce réellement essentiel de regretter le passé ? Regarder en arrière est trop douloureux. Retourner ce récit dans tous les sens avec des "et si" est dangereux. Ce n'est pas maintenant que je vais mettre en péril le mince équilibre que j'ai réussi à trouver dans la zone. « Et puis ... Maintenant, on s'est retrouvé. C'est l'essentiel, tu ne crois pas ? » Je pourrais presque mourir par suffocation pour ça. Dans le sens où ce n'est pas moi, tout ça. Je préfère généralement m'isoler et ne me lier à personne - Ezeckiel étant une rare exception -. Comment les choses vont-elles se passer maintenant que Conrad est arrivé dans la zone ? Je n'en ai pas la moindre foutue idée et ça me terrifie. L'inconnu me terrifie. « Ce n'est pas ici qu'on va se reperdre de vue, hein. » Futile tentative d'humour. Encore. C'est peut-être ça, l'effet qu'a Conrad sur moi : l'envie de détendre l'atmosphère dès que possible. Je doute que ce soit le cas avec grand monde, mais c'est déjà un bon début, n'est-ce pas ? Il faudra juste que je fasse gaffe à ne pas virer du côté des Bisounours, et tout devrait continuer à aller parfaitement bien.
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MessageSujet: Re: [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... Icon_minitimeLun 9 Fév - 18:53

RP archivé suite à la suppression de Conrad. coeurrose
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MessageSujet: Re: [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... [Aileen L. Blackhood] - Strange stars in your eyes... Icon_minitime

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