Depuis que la zone 51 avait pété, les choses étaient clairement devenues compliquées et il n’y avait plus grand-chose à y faire. Que cela me plaise ou non, mais nous n’avions pas le choix. J’étais un peu triste de voir cet ère se terminait ainsi, juste comme ça. Et je ne comprenais pas vraiment non plus, puisque cela me terrifiait, ne serait-ce qu’un peu. De quoi serait fait demain, si même une situation pareille pouvait voler en éclat ? C’était à ce point que la situation était différente et j’avais envie d’éclairer toute cette histoire. J’en avais besoin et il n’y avait rien de plus à en dire. Je n’avais rien compris aux événements et il n’y avait pas eu grand-chose à faire pour que cela s’arrange, j’avais juste laissé les choses arrivaient, et j’avais bêtement refusé de me prendre davantage la tête. Nous étions partis, avec Skylar. Et je n’avais plus eu vent de cette histoire.

Mais j’avais revu certains des autres, qui étaient restés à la zone, dans un seul et unique bâtiment, ils n’avaient pas pu se résoudre à partir, pour une raison qui me dépassait. Je m’y étais senti bien, bien plus que je ne l’avais été depuis une éternité. Et pourtant, je n’avais pas été capable de choisir d’y rester, tant la sécurité semblait laisser à désirer. Si cela avait été pour rester sans m’y sentir bien, cela n’aurait jamais été la bonne solution et j’avais bêtement préféré fuir et disparaître, estimant que cela rendrait la situation bien plus facile à gérer. Ça ne l’était pas bien sûr, et c’était loin d’être la solution idéale pour que les choses s’arrangent en une seule seconde. Non, ce n’était pas ainsi que cela fonctionnait et cela n’avait jamais été le cas.

Les mains dans les poches, j’avais laissé Skylar dans la maison que nous avions trouvée et qui semblait sécuritaire. De toute manière, je restais convaincu qu’elle était plus à l’abri elle, seule, que moi. Il avait donc été bien plus difficile de lui dire que j’avais envie d’aller voir Ash, au camp. Nous nous étions donnés l’heure de 15h et cela m’avait semblé assez large. Je tenais à elle, elle était comme une grande sœur et de ce fait, j’étais assez perturbé de ne plus avoir l’occasion de la voir comme je l’avais vu, jusqu’à présent, et il était évident que je ne pouvais pas partir de là, je ne pouvais pas une seule seconde imaginer que je n’allais plus la revoir, de toute ma vie. Alors pour le moment, nous en étions là, à zoner autour de la zone 51 parce que je ne parvenais pas à m’éloigner des personnes qui m’étaient chères. Ca n’avait rien d’évident, en tout cas, et il allait bien vite falloir que je me reprenne ne serait-ce qu’un peu. Mais est-ce que cela voulait dire que c’était gagné ? Je refusais d’imaginer une telle chose, cela ne pouvait fonctionner ainsi.

J’arrivai au point de rendez-vous avant elle. J’avais mes armes, j’étais prêt, en cas de danger. Est-ce que je serais apte à passer à l’acte, si quelque chose venait à arriver ? Je n’en étais réellement pas convaincu, mais je l’espérais puisqu’il serait question de ma vie et que je savais alors, qu’à ce moment, il n’y aurait personne pour me protéger. Et je n’étais pas prêt à affronter ce genre de chose. Je n’étais pas convaincu d’être prêt à affronter un zombie. Je n’en avais pas la foi. Alors je me contentais d’attendre, de l’attendre, elle, espérant qu’elle finirait par venir me retrouver.