End of all days.
ft Andrea & William

Toujours en mouvement, j’étais passé de la Louisiane au Mississippi, le Tennessee puis le Texas en l’espace d’un an.
Je préférais rester dans des lieux désertiques, de plus, je ne souffrais pas de la chaleur.
J’avais finalement réussi à m’accoutumer à cette vie de vagabonde, ne croisant que des rôdeurs, les vivants ayant complètement déserté les alentours, me débrouillant toujours seule sans l’aide de qui que ce soit, enfin il faut dire, même avant qu’il n’y ait cette contamination, j’avais toujours été débrouillarde de nature.
Puis il m’arrivait aussi de me poser une question assez déprimante, quel était le nombre de personnes encore vivantes ? Tout n’était que chaos et mort, je ne voyais pas l’avenir, pas de fin heureuse, pas de solution, mais que j’arrête mon pessimiste, mon baladeur cassette dans les oreilles et je suis de nouveau sur la route.

Me déplaçant sans cesse, je faisais des pauses dans des motels abandonnés, faisant le ménage, en gros tuer les rôdeurs à coup de couteau, c’était discret et je ne gâchais pas mes balles.
Parfois je trouvais de la nourriture, rien de bien équilibrée, des biscuits, des chips, des sodas, mais quand tu crève de faim tu ne fais pas ta difficile, puis regardons le bon côté des choses, je n’ai pas besoin de faire la vaisselle.
Avant de repartir du motel pour en trouver un autre lieu où me poser, je faisais souvent le tour du motel, fouinant dans toutes les chambres pour prendre des objets qui me seraient utiles.
Des canifs, allumettes, alcools, tout était important, ensuite j’allais vider les pompes à essence pour ma moto et je repartais.

Étant lasse de voir toujours les mêmes paysages j’étais parti en direction du Nevada jusqu’à ce que je trouve davantage de traces laissées par des vivants, je suis pisteuse, quelque chose que mon grand frère m’avait appris.
Je ne suis pas du genre très sociable, enfin ça dépend avec qui, mais je dirais pas non à un peu de compagnie, voir des êtres vivants, j’en avais assez de voir sans cesse des rôdeurs pourrir et grogner.
Évidemment j’ai toujours mes réflexes de tueuse à gages, heureusement pour moi d’ailleurs, sinon je serais morte depuis longtemps.
Arrivant près d’un bâtiment abandonné, j’arrêtais ma moto et descendis de celle-ci pour aller la cacher dans le bâtiment en ruine.
Je prendrais le strict nécessaire avec moi, mes armes bien sur, pour le reste, je préférais que tout reste cacher, sait-on jamais, j’ai vu des humains devenir pire des animaux enragés avec cette sorte d’apocalypse, puis pas que des zombies, parfois c’est chacun pour soi, alors je reste prudente, puis ce n’était pas comme si ça me dérangeait de tuer un vivant.

Tout était calme dans la forêt où je me trouvais, je marchais avec méfiance, tous mes sens aux aguets, étant prête à dégainer les armes s'il le fallait.
Lentement, doucement, j’avançais respirant à peine, voulant me montrer le plus silencieuse possible.
Finalement je pus pister facilement des traces de lutte, puis quelque chose ou quelqu’un ayant sans doute était traîné au sol.
Touchant l’écorce d’un arbre, je retrouvais du sang sur mes doigts, au sol il y avait des douilles de fusils.
Fronçant des sourcils, j’hésitais entre reculer ou avancer, puis finalement j’entendis un léger craquement de branche et de suite je dégainais mon arme, me retournant avec rapidité, la pointant vers la source du bruit qui était un homme « normal ».
Mon arme braqué sur son front, j’entendis un clic et je compris qu’une personne braque une arme juste derrière moi, ce qui me fit faire un sourire en coin.

-Tu va me descendre ?

L’homme souriait, ce qui lui donnait un air sadique et complètement psychopathe, me répondant.

-J’ai mieux

Voyant deux autres hommes arriver en renfort, je fis craquer mon cou, avant de répliquer.

-C’Est-ce que l’on va voir

De suite je mettais abaissé, l’un des hommes tirant sur l’un de ses camarades, sortant l’un de mes poignards et le plongeant dans l’abdomen d’un autre homme, me battant comme une lionne, mais ce que je ne vis pas à venir, c’est un homme bien costaud qui réussit à m’attraper par le poignet avant de casser l’os dans un craquement sec, la douleur était tellement atroce, que je fus déconcentré et assommé.

Une voix que je connaissais … Les ténèbres, puis cette voix … Du frais … Que s'était-il passé ?

End of all days.
ft Andrea & William

Mais c’était quoi cet endroit ? Même une prison serait plus confortable, puis tout tourne, bon ça doit être le coup que j’ai reçus sur la tête qui fait que j’ai l’impression que tout tourne, par contre j’ai entendus une voix familière, je n’ai pas rêvé.
Je grognais l’un de ces salopards m’avait brisé le poignet gauche, alors je roulais sur le dos, n’étant pas du tout apte à me redresser et cherchant la source de cette voix.
Il y avait des ombres … Dans les ombres, je ne pouvais pas mieux décrire à cet instant, ça sentait la crasse et la pourriture, sans oublier la mort.
Charmant comme endroit, j’ai tué des hommes qui avaient davantage de gouts côté décoration.
C’était humide, je préférais encore les motels ou je m’arrêtais, puis on pouvait détecter facilement une atmosphère de terreur, tout le monde ici avait peur, car oui, je n’étais pas seule, il y avait d’autre personne enfermé dans cette sorte de prison.
Mais encore une fois je cherchais la source de la voix que j’avais entendus à mon réveil.
Détournant la tête, je fronçais des sourcils en reconnaissant un homme au visage des plus familiers, par contre il n’avait pas l’air ravi de me voir … Une ancienne conquête laissé en plan ? Non ce n’était pas mon genre… Mais à quoi je pense ? C’est William, je devais vraiment avoir reçus un sacré coup sur la tête, pour être aussi longue à la détente.
J’eu alors un rire nerveux, avant de le regarder à nouveau, celui-ci ayant toujours son air bourru.

-Moi aussi je suis contente de te revoir mon frère

Puis je me redressais sur mon bras valide, le regardant dans le blanc des yeux, puis regardant une femme juste à côté de lui qui semblait trembler de peur.

-C’est maintenant que tu te case ? Ben mieux vaut tard que jamais 

Je roulais des yeux, voyant clairement que j’étais loin d’être la bienvenue.
Il avait finit par me voir comme une personne impossible à aimer dans la famille, en même temps, quelle famille aimante nous avions, j’avais vue, j’avais compris, si notre plus grand frère aurait pu agir pour aider William peut-être que cela aurait été différent, non, il fallait que ce soit la plus jeune, mais sa, il ne le savait pas et je m’en prenais plein la tronche, mais à quoi bon, c’est la fin du monde n’est-ce pas ?

End of all days.
ft Andrea & William

Je roulais des yeux, m’allongeant de nouveau sur sol, quand je fermais les yeux, je me sentais dériver, alors je préférais les garder ouverts, me forçant même, alors quand on retrouve son frère après tant d’années comment ne pas résister à l’idée de le taquiner ? Même si je savais qui lui ne se gênerait pas pour m’assommer … Enfin je crois … Le monde a tellement changé.
À sa réponse j’eus un rictus en coin, les yeux assombris par la douleur que je cachais.

-C’est vrai, je suis tellement un fardeau pour toi, alors pourquoi serais tu heureux de me revoir ?

Bon il fallait tout de même que je trouve un moyen de me mettre sur le côté, j’avais horreur d’être exposé ainsi au milieu de cette cage.
D’ailleurs pourquoi étions-nous ici ? J’espérais au moins que les « kidnappeurs » n’étaient pas nombreux, vue que deux venaient de mourir en m’attrapant.
Bien oui pour m’avoir, faut payer le prix et disons qu’en ce moment le prix augmente.
Repliant mon bras cassé contre ma poitrine, je réussis à trouver le moyen d’aller m’asseoir contre un mur, pas au côté de mon frère, oh non, mais légèrement plus loin.
Puis je déchirais un bout de ma chemise, pour me faire quelque chose de serrer au niveau du poignet, même si une attelle aurait été plus convenable, mais je faisais ce que je pouvais avec les moyens du bord.
Puis penchant légèrement la tête, je regardais la jeune fille au côté de William avant de hausser des épaules.
Bon c’était qui alors ? Un petit chaton abandonné qu’il avait pris sous son aile . Pas étonnant qu’il soit ici, il avait dû être ralenti.

-Ton caractère m’avait manqué je dois dire, mais assez de blababla qui sont ces gens ? Ils sont nombreux ?

Cette fois-ci c’était la tueuse à gages qui avait repris le contrôle.
C’était soit il me répondait, soit il faisait le capricieux, seulement si son « petit chaton » était important pour lui, il finirait tout de même par réagir pour dégager d’ici et des plans je pouvais en avoir rapidement, mais comme on dit, j’avais besoin d’un peu d’huile de coude.

End of all days.
ft Andrea & William

Aux paroles de William, mon regard s'était endurci et celui-ci était maintenant devenu noir.
Toujours bloqué sur son enfance, que dis-je, notre enfance, celui-ci pouvait vraiment se montrer égoïste et qu’importe que nous soyons seuls ou non, j’en avais assez de me retenir, alors je me décidais à lui cracher la vérité au visage.
Il serait sans doute furieux, mais qu’avais-je à perdre, il ne m’aimait pas, je le voyais dans son regard, je le percevais au ton de sa voix, dans sa façon de crisper la mâchoire, bien cette fois-ci il aurait une nouvelle raison de me haïr, parce que nous finissons tous par craquer un jour ou l’autre et rien de mieux qu’une apocalypse, je n’avais plus rien à perdre, mise à part la vie, mais vu ma condition.
Je plongeais mon regard dans le regard de mon frère, parlant d’une voix neutre mais glaciale.

-Tu n’es qu’un sombre idiot complètement égoïste, tu ne pense qu’à toi, oui nous avons eu une enfance des plus étranges, je ne rentrerais pas dans les détails, mais au lieu de tout me coller sur le dos, ouvre les yeux, n’a tu jamais réfléchis pendant quelque minute ou quelque seconde pourquoi je me dénonçais pour rien ? Pourquoi j’avais pris des distances avec notre mère, pourquoi j’ai fini par haïr le lieu ou nous vivions ? Tu crois peut-être que c’était amusant pour moi, non, c’est toi, toi et toi, alors autant me voir morte, ça t’a simplifié la vie

Je crispais la mâchoire avant de me retourner vers les barreaux, tentant de comprendre pourquoi ces gens nous gardaient en vie.
Il n’y avait aucune logique, j’en avais tué deux, ils m’auraient tué après m’avoir assommé, mais alors dans ce cas pourquoi me ramener ici ? Ils ont prévu autre chose qu’ils avaient dite … La torture ? Pourquoi faire, cela n’aboutirait à rien, cela n’avait vraiment aucun sens.
Je détournais de nouveau la tête vers William, avant de soupirer, puis regardant autour de moi, parlant pour moi-même.

-Les gens prisonniers ici sont à peine blessés, ils viennent peu nombreux pour en ramener d’autre … Déjà deux en moins, une personne qui disparait pour ne plus jamais revenir … Pourquoi capturer des gens, les garder et …

Je réfléchissais à voix haute, seulement j’en venais à une conclusion qui était loin d’être réjouissante.
Les humains sont tellement tordus que je m’attendais à tout à vrai dire, que faire de personne à la chair fraîche alors qu’il n’y a plus rien à manger lors d’une apocalypse ? Oh non je préférais éviter cette conclusion.

End of all days.
ft Andrea & William

J’aurais cru que William aurait gagné en maturité, visiblement ce n’était pas le cas.
Il voulait rester une tête de mule, qu’il reste ainsi, pour lui j’étais déjà morte, incroyable comment le fait de naitre dans une mauvaise famille, peut engendrer ce genre de conséquences.
Un frère qui me déteste, oui notre père et notre mère le détestaient, mais venir à s’en prendre aussi facilement à moi, c’était bien lâche.
Je lui avais dit ce que j’avais sur le cœur, en rien ce n’était du venin, c’était juste la vérité, mais lui voyait mes paroles ainsi, alors à quoi bon continuer .
Celui-ci resté froid, le visage dur, bientôt il ressemblerait à notre père, toujours de la haine affiché sur son visage, prêt à bondir et à mordre.
Qu’il reste avec son chaton perdu, je devais trouver un moyen de fuir d’ici, je ne supportais pas les cages.
Peut-être aurais-je tenté quelque chose, qu’il y ait le moins de morts possibles, mais je ne suis pas une héroïne, je suis une tueuse à gages.
Je ne travaille pas en équipe, j’aurais pu faire une exception, mais pas dans ce genre de condition, l’atmosphère était trop tendu, il allait encore falloir que je me débrouille seule.

Après avoir fait une attèle de fortune à mon bras, je réfléchissais à voix haute.
Murmurant, marmonnant, parfois j’écrivais aussi, je prenais mon temps pour en venir à des conclusions.
Je réfléchissais beaucoup, j’avais des missions où il valait mieux prendre son temps plutôt que foncer, sinon j’étais sur de finir griller.
J’avais eu mainte et mainte affaire, mais disons que là, je n’étais pas sur une affaire ou je devais tuer untel ou untel, j’en connaissais peu sur ceux qui nous retenaient prisonniers, mais mêmes avec peu d’informations j’étais formé pour envisager toutes les possibilités.
Ma conclusion était loin d’être belle, mais j’avais déjà affronté des sacrés malades, alors je n’étais plus étonné de rien.
Par contre lorsque William vint m’adresser la parole, les sourcils fronçaient, je regardais celui-ci comme le dernier des spécimens étranges.

-Ce que je pense … Hum … Bien quand je parle c’est Blablabla pour toi (dis-je en haussant les épaules avec lassitude)

Je me relevais pour aller m’asseoir dans le fonds de la cage, la ou je pourrais en voir le plus possible sur nos compagnons de cellule, ainsi que la structure de la cage, je ne devais passer aucun détail.