get up, stand up

noah campbell, auregan heathcliff & lenny aguirre

Preacher man don't tell me heaven is under the earth, I know you don't know what life is really worth, Is not all that glitters in gold and, Half the story has never been told, So now you see the light, aay, Stand up for your right. Come on. Get up, stand up, stand up for your rights. ✻✻✻ Lenny se tourna et se retourna dans son lit avant d'ouvrir les yeux d'un coup. La lumière qui filtrait constamment par la fenêtre de sa chambre lui permit de distinguer les traits familiers de la pièce, ces murs droits et sales qu'il commençait à connaître par cœur. Il ramena ses mains derrière sa tête, releva ses pieds pour en poser un près de ses fesses et l'autre sur son genou ; il appréciait cette position, il avait l'impression d'être pensif. Il avait l'impression d'être intelligent. Du moins, il avait l'impression d'avoir l'air intelligent, et ça lui suffisait à avoir l'impression que les pensées s'organisaient plus facilement dans son esprit. En fait, une seule idée tournait dans son esprit depuis qu'il s'était allongé sur son matelas rapiécé, la veille au soir. Elle l'avait hantée pendant la nuit, avait habité ses songes, et s'était gravée sur ses paupières jusqu'à ce qu'il les ouvre, n'en pouvant plus. Tout son corps remuait de l'impatience qu'il ressentait, de la frustration générée par cette idée. Il avait eu une conversation, la veille, avec un homme qu'il admirait énormément, et qui l'avait encore plus déçu. Le jeune homme se mordit la lèvre inférieure jusqu'au sang avant de bondir hors de son lit. Leandro ne voulait pas l'aider. Leandro ne voulait rien faire. Leandro avait décidé de ne pas bouger. Mais ça n'était pas une raison pour qu'il en fasse de même, qu'il laisse l'abattement qui flottait dans la Zone déteindre sur sa bonhommie optimiste. Il avait survécu, le sourire aux lèvres, à l'apocalypse. Il continuerait à affronter la vie ainsi. Il le leur devait : à sa mère qu'il avait décapité lui-même dans un scénario digne des pires films d'horreurs, à son père qu'il rêvait toujours caché dans un laboratoire secret à préparer une solution magique, à sa tante qui l'attendait probablement aux alentours de la zone, peut-être blessée, peut-être décédée elle aussi, à Snow qui avait cru en lui et lui avait offert des sourires lumineux, à Isaac et Skylar qui lui avaient redonné foi en l'humanité en laissant la flamme de l'amour s'allumer alors même qu'ils croyaient leurs cœurs morts et incapables de sentiments, à Naël et Joshua qui lui avaient redonné le sourire quand il flanchait, à Sam dont la simple vision lui attirait parfois des larmes tant il était heureux de la voir, son bébé aux bras, à Améthyste qui l'avait réconforté de trop nombreuses fois pour qu'il puisse les compter... Enfin, il se le devait également à lui-même. Se retrouver sans sa mère ni sa tante avait été l'épreuve la plus complexe qu'il lui ait été donné d'affronter. Il avait perdu ses repères, et un peu de son identité. Il avait laissé sa bonne humeur se briser sous les coups de sabre acharnés qu'il avait assené à tous ses anciens amis disparus dans la folie de la maladie. Mais il en ressortirait grandi, parce qu'il l'avait promis au monde, qu'il l'avait hurlé au vent, qu'il l'avait craché aux visages de ceux qui ne croyaient pas en lui.
Il ôté le haut gris en coton qu'il portait depuis plusieurs jours et enfila un T-shirt noir orné d'un martien vert fluo qui commençait à s'effacer sous l'usure du tissus récolté par sa tante lors de l'une de leurs escapades. Il renifla les cinq caleçons qu'il lavait aussi régulièrement que possible, enfila le plus propre et en mit un autre dans son sac à dos, ainsi que le short informe qu'il portait pour dormir. Il mit rapidement un jean sobre, un des vêtements les plus décents qu'il possédait, et se dépêcha de récolter ses quelques possessions, ses objets fétiches, et se promit de récupérer l'arc que Snow avait commencé à customiser pour lui, ainsi que quelques balles à enfiler dans le révolver autrement inutile. Il fit rapidement un nœud de ses lacets de Converse et se redressa, le cœur battant la chamade, pour jeter un regard circulaire à cette petite pièce qu'il avait fait sienne ces derniers temps. Il avait peur ; il avait toujours vécu dans la peur et avait apprit à s'en faire une amie. Son cœur menaçait d'éclater hors de sa cage thoracique. Il avait très peur ; peur de cette aventure dans laquelle il ne voulait pas se lancer seul, peur d'être devenu réellement fou et de ne plus pouvoir faire marche arrière, peur de mourir pour la première fois depuis qu'il affrontait des morts-vivants. Mais il devait le faire. Il enfila un sweat-shirt bleu marine qui portait encore le parfum vague de sa mère et mit le sac sur son dos avant de sortir, tremblant, dans le couloir familier de la Zone qui menait à l'espace de vie principal depuis l'implosion. Son regard se posait sur les murs, les portes, les couloirs qu'il connaissait comme sa poche, comme s'il les voyait pour la dernière fois. Finalement, il se laissa tomber sur un long banc, devant une grande table, là où la communauté tentait encore de se réunir pour manger ou parler, pour se donner l'impression d'exister encore comme un groupe uni dans un idéal commun de civilisation relevée de ses cendres. Il avait l'air d'un petit garçon perdu le premier jour des cours. Il attendit que la salle se remplisse petit à petit, au gré des réveils internes des derniers survivants, ignorant les regards interrogateurs qui se posaient sur lui.
Lorsqu'il eut la sensation que la majorité des habitants restés dans la Zone étaient levés, il grimpa sur le banc, debout, pour avoir une vue d'ensemble du groupe. Il manqua de ricaner en songeant qu'ils avaient autant l'air d'être des zombies que les créatures qui rodaient dehors : les mêmes mines blafardes, les mêmes visages inexpressifs, et la même démarche pesante. Il leva les yeux au ciel et sourit : Maggie faisait cela quand il disait des bêtises. Reprenant le peu de sérieux qu'il réussissait à rassembler alors que l'excitation prenait peu à peu la place de la colère déterminée dans ses veines, il scruta les visages familiers de la petite foule. Il finit par sauter à bas du banc et s'approcha d'une femme d'une trentaine d'année à qui il avait rarement parlé, mais qui avait toujours semblé apprécier sa bonne volonté. Il lui exposa son projet et écouta avec un sourire triste les explications qu'elle lui fournit pour justifier son refus. Il n'insista pas. Il s'avança vers un autre candidat potentiel quand son regard fut attiré par la haute et longiligne silhouette de Campbell. Son visage était étrangement assombri. Lenny sourit de toutes ses dents en se dirigeant vers le militaire. Il savait qu'il avait été assez insupportable, parfois, mais il pensait que Noah ne lui en tiendrait pas rigueur. Après tout, cela partait d'une bonne intention. Il se planta devant lui : « Je monte une expédition pour aller chercher... » Il hésita, rougit, bafouilla. Il voulait faire bonne impression, convaincre au premier coup d'oeil, paraître certain et maitre de son plan. « Les autres, » finit-il, « ceux qu'on n'a pas retrouvé après l'accident. » Et il resta là, les bras ballants, sans continuer à expliquer ce qu'il avait en tête.

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PLEASE DON'T FEEL WRONGED. DON'T GET ME STARTED. BECAUSE AFTER ALL- LESS IS MORE. LESS IS MORE. MY PROBLEM WITH EVERYONE- OR MOST OF THEM, IS THEY PRETEND. WELL I DON'T PRETEND. YOU SHOULD SAY WHATEVER YOU MEAN. AND TAKE WHATEVER YOU NEED. (AND I KNOW WHO I MEAN)

Le vide. Des jours à traîner dans le bâtiment comme un boiteux. Noah est encore pâle, fatigué et inquiet. Clarice n'est pas rentrée, seule une poignée de survivants se tient dans le bâtiment et toute la zone est infestée. Si ce n'est ce misérable réfectoire, contenant quelques anciens bureaux transformés en dortoirs. Peter est de plus en plus dur à tenir, même Lucy commence à se montrer insistante.  Elle qui déteste pourtant tout particulièrement la vie au dehors, qui l'a détestée bien avant tout se merdier. Et il ne parle même pas des regards en coin que lui jette fréquemment Fred. Le fait est qu'ils ont raison, leur amie doit être retrouvée. Morte ou vive, ils doivent savoir. L'angoisse les ronge tous, et c'est la moue lasse et fermée que le militaire, ou du moins ce qu'il en reste, claudique jusqu'au rez-de-chaussée. Il y a déjà plusieurs survivants attablés, prêt à se sustenter des maigres rations. Un Raid est presque nécessaire pour faire le plein d'aliments. Mais jusqu'ici, personne n'a eu le courage de se lancer. La peur au ventre, les quelques survivants ne veulent plus prendre de risques et sauter tête la première.

Si Noah comprend, il n'en reste pas moins frustré. Auregan dort sûrement encore, mais le blond ne peut tenir en place. Il doit bouger, voir les visages de ceux encore présents, s'assurer qu'ils sont toujours là. En silence, alors que personne ne s'en doute, Noah a même tendance à faire le compte chaque jour. La veille, il avait passé presque une heure à chercher deux résidents manquant avant de les surprendre dans un placard à balais. L'envie de leur foutre une torgnole n'avait pas été assez forte, et Noah s'était contenté de claquer la planche de bois avant d'aller vivre sa vie ailleurs. Tout en vérifiant que tout le monde respecte les règles, Noah croise les bras, calé dans un coin de la pièce.

« - Eh, toi ! C'est un verre par personne. Range ça, maintenant !  Qu'il lâche en se redressant de toute sa hauteur.

Il sait que c'est extrême, mais seule la fermeté compte à présent pour que tout le monde puisse tenir le coup. Et le concerné lui jette un simple regard avant de capituler. Certains tentent parfois d'approcher trop près de la lumière au risque de se brûler. Et vu la tronche morose de Noah, le loustique n'a vraiment pas envie de le contrarier. Le blond continue son inspection, avant de se diriger lui-même vers les plateaux pour avoir sa ration du matin. Il en prendra moins pour nourrir plus de gamins, les bouches les plus importantes à nourrir selon lui. Et pas les cafards de pique-assiette sans scrupules. Il lui faut un moment avant de voir arriver un brun de taille moyenne, tout sourire plaqué sur sa gueule faussement angélique.

Ca sent la tuile.

Les prunelles opales du blond rétrécissent, alors qu'il plisse les yeux en jaugeant le gamin. Le genre à aimer venir lui briser les boules pour un oui ou pour un merde. Tout en jetant deux tranches de pain de mie plus très bon sur son plateau, une minuscule barquette de confiture d'hôtel, une verre de jus de fruit et quelques couverts, le militaire continue sa marche, non sans lever les yeux au ciel.

- Tu 'Montes une expédition' ? Répète Noah en posant le plateau sur une table, loin d'un petit groupe. Le terme est bien trop officiel, même lui n'oserait pas aller la balancer à Leandro. Tu t'es entraîné à la faire, celle-là ? Qu'il raille ensuite en allant retirer l'opercule de la barquette, chopant le couteau et étalant déjà le confiture sur le pain. L'odeur est délicieuse et lui file l'eau à la bouche, il a toujours raffolé de ces choses-là. Le blond lève à nouveau ses iris claires vers lui, un sourcil haussé. Pourquoi tu me demandes à moi ? Ma pote est dehors et je suis toujours là. T'as pas demandé à Morrisson ?

Rien qu'à voir la tronche du gamin, Noah devine la réponse. Ses doigts longilignes agrippent la tranche tartinée, qu'il déguste lentement. Les bonnes choses ont une fin, et plutôt rapide, ces derniers temps.

- Hmm ... Ok. J'vois. Et tu t'es dit que t'allais tenter ta chance avec le plus cool et le plus gentil du troupeau, hein ?  Qu'il achève en se léchant les doigts. C'est quoi ton plan, une mission suicide ? Sautons tous dans le trou pour chasser l'lapinou ?

Bien. Il n'a peut-être jamais été aussi cassant et cynique, malgré l'humour toujours présent dans son timbre. Pourtant, le blond ne se défait pas de sa mine lasse et fatiguée.

- Ca fait des jours que je retiens Peter, c'est pas pour sauter dans le tas et me contredire moi-même. » Qu'il lâche avec un soupire. Il aurait l'air de quoi, s'il conteste ses propres "ordres" ?

Et pourquoi tout le monde le regarde comme s'il avait une quelconque autorité dans ce trou à rats ?

L'idée le ronge depuis le début, son genou va mieux, même s'il a toujours mal et que sa démarche reste boiteuse. Il ne dit pas non, mais il ne dit pas non plus oui. Malgré le regard plein d'espoir que lui lance Lenny, prunelles rivées sur lui et de plus en plus troubles. Il a conscience de décevoir le gamin, qui a l'air d'avoir tenté sa chance avec tout le monde. Mais ce qu'il lui demande n'est pas à prendre à la légère.

 

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Preacher man don't tell me heaven is under the earth, I know you don't know what life is really worth, Is not all that glitters in gold and, Half the story has never been told, So now you see the light, aay, Stand up for your right. Come on. Get up, stand up, stand up for your rights. ✻✻✻ Ca fait quelques jours, ça fait déjà trop longtemps ; mais dans l'esprit malade de Lenny, la période de temps qui s'est écoulée depuis la catastrophe n'est pas encore assez longue pour qu'il accepte la réalité. Toujours séparée d'elle, à moitié noyé dans ses délires, à moitié flouté par sa naïveté optimiste, c'est en partie grace à cette distance métaphysique qu'il est parvenu à survivre à cette épidémie le sourire aux lèvres. Ca, et les deux femmes Aguirre qui lui tenaient compagnie, le protégeant des coups durs de la vie qu'ils menaient désormais, le laissant vivre dans ses douces illusions, ne le reprenant jamais lorsqu'il évoquait son père au présent ou qu'il allait emmerder chaque figure paternelle qu'il croisait sur sa route. Mais elles sont parties. Elles ont disparu. Maggie est Dieu seul sait où, et il a du lui-même décapiter Lucy – sa propre mère. Et pourtant, il continue à arborer un visage joyeux. Il continue à taper dans le dos des survivants d'un air enthousiaste. Ceux qui ne le savaient pas sont désormais persuadés qu'il est fou. Ils ne savent pas à quel point ils ont raison, à quel point seul son inconscience lui permet encore de porter fièrement son masque d'insensibilité. Ils ne savent pas que la fissure de l'accident s'élargit chaque jour. Ils ne réalisent pas l'urgence d'une sortie pour l'hypomaniaque. Il ne tient plus en place, et ce n'est pas seulement pour retrouver Snow et Maggie qu'il veut monter cette expédition dont il ne cesse de parler depuis la veille et sa discussion avec Leandro. Lui-même ne sait pas vraiment à quel point il en a besoin. Il ne voit pas que le mince voile qui lui permet d'ignorer encore la réalité est en train de se déchirer.
Il voit juste les yeux clairs de Noah qui l'observe d'un air dubitatif. Ca le perturbe, les yeux clairs, ça n'a pas la douce moelleuse du brun qu'il retrouve dans les regards des Aguirre, ça n'a pas l'air confortable et accueillant – c'est froid, lointain, irréel. Pourtant, dans ceux du militaire, il pourrait s'y noyer tellement ils sont hypnotisants, d'un bleu diffus, presque gris, presque transparent, visiblement sans fond. Il voit bien les vaguelettes qui s'y agitent lorsqu'il mentionne une expédition, et il ne sait pas si c'est une bonne chose ou pas, il ne sait pas si cette soudaine agitation est un signe d'intérêt ou, au contraire, de contrariété. Il réalise seulement, au bord de sa conscience, que c'est déjà mieux que la colère noire qui a durci les pupilles de Leandro la veille. Alors il s'en satisfait, et un fin sourire prend place sur ses lèvres. Il trottine derrière le grand homme et s'installe face à lui, de l'autre côté des tables en bois qui occupent l'espace. Un petit rire lui échappe face au sarcasme évident dont le blond fait preuve, le reprenant quant au terme déplacé d' « expédition » qu'il s'amuse à balancer dans la Zone, savourant son écho sur les murs, se le prenant en pleine face un peu trop souvent, mais n'abandonnant jamais. Il préfère ne pas relever : oui, ça a l'air de sortir d'un autre monde – le monde de son père, il le sait bien, ou le monde de ses jeux vidéos éventuellement – mais ça résume bien ses intentions. Il veut faire comprendre à son interlocuteur qu'il n'évoque pas cette sortie à la légère mais qu'il s'agit d'un véritable projet qu'il pense concrétiser dans la journée. S'il trouve un minimum de soutien quelque part. « Si, j'ai demandé... Personne n'a l'air d'être de mon avis, ils veulent rester ici... Enfin, je ne pense pas qu'ils veuillent vraiment rester ici mais ils ne veulent pas aller voir où sont les autres survivants de l'explosion non plus. » Il hausse les épaules en énonçant les faits. Il ne comprend pas, il ne comprend rien. Lenny n'a jamais été réputé pour son intelligence vive, ni son discernement sans faille, mais il n'est pas non plus idiot. Cependant, la colère noire qui a répondu à son initiative la veille l'a juste frustré. Il a peut-être trop pris l'habitude du cocon que les explications patientes de sa mère lui fournissaient... « Oui, c'est ça, » lache-t-il tout doucement en rigolant quand Noah réfère à lui-même comme au plus gentil du troupeau. Le plus gentil des fondateurs était une fondatrice, c'était Snow, et elle fait partie des visages qui dansent sans arrêt devant ses yeux et qui le poussent à monter cette satanée expédition – il appuie bien sur le mot dans son esprit, le marque au fer rouge dans la liste mentale de ses projets, juste en dessous de « SURVIVRE ».
Avec un soupir, il s'apprête à expliquer les vagues débuts d'idées qui lui trottent dans l'esprit, à démontrer qu'il ne s'agirait pas d'une contradiction, au contraire, qu'il faut faire les choses avec précaution évidemment, que c'est pour ça qu'il ne s'est pas déjà tiré, tout seul, à l'aveugle – quand une rousse flamboyante, aussi grande que le blond, s'installe à coté d'eux et interromp son train de pensée avec une floppée de questions. Qui ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Chaque interjection est comme une lame d'incertitude qui coupe en plein dans sa détermination. Lenny la regarde, un peu perturbée, jusqu'à comprendre qui elle est. C'est Auregan, elle travaillait avec sa mère dans la section médicale de la Zone, il a déjà vu ses mèches rouges tomber sur un malade pendant qu'elle lui parlait des soins qu'elle allait lui administrer, il l'a déjà saluée, elle avait l'air gentille. Encore maintenant, elle donne un contre-point doux à Noah qui se tient, droit, face à lui, armé de son cynisme. Lenny réajuste ses fesses sur le bois rèche du banc et se racle la gorge. « Oui, une expédition, » il répète le mot avec acharnement et continue avec un grognement de frustration : « ou peu importe comment vous voulez appeler ça. Faut aller voir s'il reste pas des survivants dans le coin, les retrouver, les ramener, je sais pas, faire quelque chose... La moitié de la Zone a disparu et on sait bien que certains d'entre eux ont pas pu se tirer et survivre. On sait bien que certains survivaient grace à ce lieu. » Il écarte les bras pour montrer la pièce désolée. « On devrait au moins jeter un coup d'oeil, » lache-t-il entre ses dents face aux refus qu'il s'attend à recevoir.

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Quoi qu’il en soit. Il n’aime pas ça. Pas parce qu’il refuse de sortir, mais parce que ce gamin est bien trop agité, si personne ne le freine … Il en viendra à faire une erreur qui pourrait coûter la vie de plusieurs survivants. Il en a déjà vu tenter une expédition solitaire en essyant de forcer la grille dans un coin reculé. De quoi laisser la zone aux rôdeurs. De quoi réduire à néant absolument tous leurs efforts. Tout en continuant de déguster son repas avec nonchalance, le blond lève ses mirettes vers le jeune homme complètement désespéré et exaspéré. Il l’a déjà observé de loin. Lenny est légèrement troublé. Pétri de bonnes intentions, hyperactif, traumatisé ...  Rien n’est de la faute de ce gosse, au fond, il lui fait de la peine. Mais il n’en montre rien. Le géant sait qu’il détesterait ça. Rapidement et sans prévenir, une fusée rousse s’étale à côté de lui sans lui jeter un regard, se focalisant aussitôt sur Lenny. Ou, quoi, comment ? Ca ne l’étonne pas. Auregan tout crachée. L’ancien militaire retient même un sourire amusé, conservant une mine aussi sévère que possible. C’est qu’il a toujours adoré la voir à l’œuvre. La plupart des gens ne savent pas où se mettre lorsqu’elle est dans les parages. Lenny semble un moment perdu, ne sachant probablement pas le comportement à adopter. Le gamin fini par s’expliquer devant les deux adultes silencieux, tandis que Noah essuie ses mains en repoussant son plateau vide. Mains jointes devant ses lèvres, le blond scrutent attentivement Lenny.

« - C’est le mot qu’on utilise, Lenny. C’est pas ça qui me dérange. C’est que ça soit toi qui l’utilise à outrance. C’est trop officieux, tu le sais ça ? Si on n’a pas les autorisations, c’est du pareil au même. Ce sera tout sauf une expédition. Ce sera une opération suicide. Tranche-t-il, n’ayant lui non plus pas jeté un regard à Auregan. Il a eu tout le loisir de l’observer à son réveil, juste avant de quitter la couche improvisée qu’elle lui avait présenté fièrement à son retour dans le refuge.

Puis de se pencher légèrement, laissant ses longues pattes reposer sur la table.

- Mais j’ai pas dit que j’étais pas d’accord.

Attention, explosion volcanique à venir. Toujours sans regarder sa compagne, le blond continue :

- Leandro a refusé avec toi,  Il pourrait se montrer légèrement plus coopératif si je vais le voir. On aura besoin de sortir d’ici et les portes sont toutes gardées. Je retiens mes amis depuis un bon moment, tu piges ? Je vais devoir les tenir au courant et les motiver à rester ici le temps qu’on ira, mais je doute que Peter accepte d'en faire autant. Si je disparais sans prévenir, ce serait encore pire. Et connaissant la belle rouquine assise juste à côté de moi, je sais qu’on sera au moins quatre.

Cette fois, le blond jette une œillade à la jeune femme, vérifiant ainsi sa réaction. Pour revenir ensuite vers Lenny. Mâchoires serrées.

- Mais que les choses soient bien claires : Tu fais absolument tout ce que je dis. Si tu désobéis, on fait demi-tour. Et je te traînerai par la peau du cul s’il le faut, je te tirerai même une balle dans le pied au besoin. On part ensemble, on revient ensemble. Avec ou sans résultats. »

Noah ne fait pas ça pour le mettre en colère. Un gamin fougueux comme lui pourrait se contrarier, mais il est sûr que Lenny comprendra. Il fait ça pour son bien, pour le bien de tous. Le blond profite aussi d’une ouverture. Avec plus de mondes prêts à tenter l’expérience, peut-être qu’ils auront une chance de sortir d’ici pour chercher leurs survivants. Mais pour ce faire, il devront aussi jouer sur les tableaux : Récupérer des vivres, des informations sur l'extérieur et voir des ouvertures possibles pour sortir tout le monde de ce bourbier.


 

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Et soudain, la sentence tombe. « Qu.... quoi ?! » Le mexicain n'en croit pas ses oreilles. Ce n'est simplement pas possible. Le blond en face de lui n'a pas sourcillé, il ne lui sourit toujours pas, mais pourtant c'est un accord qui a franchi ses lèvres fines. En tout cas, il croit. Une sorte d'accord, non ? Si ce n'est pas un non, c'est un oui ? Les explications de Lucy quant à la complexité du monde lui reviennent en mémoire, et il se demande à quel point on peut trouver une réponse qui ne soit pas non, sans être oui pour autant. Sa jambe reprend son tremblement infernal tandis que les questions s'entassent dans son esprit. Il est d'accord, alors, s'il n'est pas pas d'accord ? Les doubles négations s'enchainent dans son esprit et lui donnent le tournis. Il ne comprend pas trop les explications qui suivent, il ne sait plus qui est Fawkes, qui porte le même nom que Snow, parce que Snow n'est pas là, alors il n'y a pas de raison que Noah parle d'elle, et puis il se souvient d'une femme, une autre Fawkes aperçue en compagnie de Noah, tout un groupe de grands gaillards un peu terrifiants tellements ils ont l'air liés les uns aux autres – peut-être que c'est cette impression qu'on donne, avec Maman et Maggie ? La pensée fuse et il a mal au cœur. Qu'on donnait. Quatre ; le chiffre résonne dans son esprit et il tente désespérement de s'y accrocher. Quatre : c'est une bonne nouvelle, non ? Il compte, Lenny un, Noah deux, Auregan trois, et il cherche dans le long discours qu'il vient d'écouter, ça doit être Peter quatre, surement. C'est qui Peter ? Il jette un œil dans le réfectoire, suit la trajectoire du regard de l'ancien militaire et tombe sur un grand brun à la silhouette carrée. Il n'a pas l'air heureux d'être là et observe un peu trop leur trio. Oui, ça doit être lui, Peter quatre ; Lenny lui colle l'étiquette sur le front pour s'en souvenir. Le silence de Noah rappelle à lui son attention et il le fixe droit dans les yeux. D'un air sérieux, il hoche la tête. Il a conscience de l'importance de ce qu'il demande, il est pas fou – enfin, si, mais pas comme ça. « Bien sur, » il gronde entre ses dents, parvenant à grand peine à retenir l'explosion qui menace.
Il tourne la tête vers la rousse un peu trop vite et son cou le lance ; mais la voix douce résonne à ses oreilles. On dirait la voix de Lucy. C'est un truc de docteurs ? Ca l'apaise, en tout cas. Il sourit tristement. Il hoche à nouveau la tête, plus lentement, et décroise ses mains serrées l'une sur l'autre. Il promet sans mot, mais il ne peut pas s'en empêcher. C'est pas de l'espoir, c'est une rage de vivre. Le visage de Snow, le rire de Maggie, c'est ce qui lui donne la force de s'accrocher le matin, quand il a juste envie de disparaître sous la couverture trouée qui lui tient chaud durant la nuit. Pixel par pixel, il remplace ces images par le visage d'Auregan, sa voix lui servant bizarrement d'ancre, et il reprend enfin la parole : « Maman m'a montré, je sais repérer les médicaments en tout cas. » Il retourne la tête vers Noah quand la médecin lui pose une question, cette dernière se reflétant dans ses yeux bruns. Il n'ajoute rien : il doit se calmer avant qu'ils partent, et il sait que plus il en dit, de son air enthousiaste, et moins ils lui feront confiance. Il est digne de confiance. Il doit le leur prouver.

HJ: ... je suis vraiment désolée du temps que j'ai mis à répondre je suis inexcusable, et en plus je fais pas avancer la chose tant que ça  j'espère que ça vous donnera pas mal à la tête de lire ça, je voulais refléter ce qu'il se passait dans celle de lenny mais c'était peut-être pas une bonne idée
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Auregan est plus douée que lui pour mettre le gosse en confiance, mais après tout, à partir d’un certain âge, Noah a du mal à s’adapter. Les plus petits sont plus faciles à gérer. Du moins, pour lui. Le ton doux et concilient d’Auregan adoucit légèrement la tension dans les épaules de Lenny. Noah lui, semble toujours aussi calme et serein malgré l’angoisse qui le ronge. Ses traits adoucis ne montrent rien, tandis qu’il observe Auregan, puis Lenny. Celui-ci semble surpris de leurs réponses, n’en revenant d’avoir enfin des retours positifs. Un léger sourire aux lèvres qu’il masque sous ses longs doigts, le blond hausse un sourcil.

« - Ouais, vraiment.

Noah se tourne à nouveau vers Auregan, étudiant longuement sa question avant de soupirer tout en repoussant son plateau.

- Je dois parler à Leandro, répète-t-il en grimaçant, se redressant tout en s’étirant.

Les travaux de la veille l’ont épuisé et meurtri chaque partie de son corps. Mais il a encore beaucoup de boulot. Convaincre cette tête de pioche ne va pas être de la tarte. Le géant s’étire de tout son long, finissant de retirer son esprit de la brume d’un sommeil houleux et agité, avant d’embrasser la rousse sur le front.

- Je vais le convaincre, vous en faites pas. Qu’il grogne en tournant le nez vers le fond de la salle pour chercher Peter du regard. Ce dernier étant visiblement ailleurs, Noah s’empresse de retrouver l’extérieur de la cafétéria pour partir à la recherche de Morrisson.

Une demi-heure plus tard ou presque, après avoir cherché Leandro dans tout le bâtiment – ce qui n’était pas une difficulté en soit, à vrai dire, vu la taille des lieux – Le survivant refait surface. Visiblement, ses compagnons n’ont pas bougés d’un pouce, mais semblent agités. Ce qui est normal après l'attente qu'il vient de leur affliger. Noah s’avachit sur le banc, avant de lâcher un simple :

-On part dans une heure. »

En vérité, Leandro a été plutôt concilient, avec lui. Il espère que Lenny ne le prendra pas personnellement et sera assez content de la nouvelle pour passer outre ce petit détail.



 

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Preacher man don't tell me heaven is under the earth, I know you don't know what life is really worth, Is not all that glitters in gold and, Half the story has never been told, So now you see the light, aay, Stand up for your right. Come on. Get up, stand up, stand up for your rights. ✻✻✻ Ca n'a pas l'air vrai. Le regard de Lenny se pose sur Noah, puis sur Auregan, puis sur Noah à nouveau, avant qu'il ne s'ancre sur le visage parfait du docteur qui lui rappelle sa mère. Il a passé tellement de jours à tenter de convaincre quelqu'un dans la Zone que c'était une bonne idée. Il n'y croyait plus, plus vraiment, et voilà qu'au moment où il perd espoir cela devient une réalité. Il a du mal à retenir le large sourire de s'étendre sur ses lèvres, alors il mange sa lèvre inférieure, s'acharne dessus à coups de dents. Ca le rassure, surtout ça l'empêche de se mettre à parler. Parce qu'il sait que s'il commence, il ne s'arrêtera plus, avec son enthousiasme encombrant. Il essaie de se limiter à l'essentiel, il retient tout le reste dans sa tête. Puis l'ancien militaire disparaît et laisse Lenny seul avec Auregan. Elle le met à l'aise, elle l'apaise, mais c'est pas pour autant qu'il sait comment lui faire la conversation. Tout à coup il a mal au ventre et il n'ose plus la regarder en face, alors il enfouit sa tête entre ses bras croisés sur le bois de la table. Il ferme les paupières et c'est pas plus mal, ça l'oblige à se calmer, à focaliser son énergie sur la tache à venir – il va en avoir besoin. Il respire tout doucement, comme Maggie le lui intimait au début de leurs séances d'entrainement, il y a une éternité, avant que l'apocalypse ne se déclenche.
Le grincement du vieux banc qui s'affale sous le poids soudain de Noah lui fait relever la tête. Il est plus calme, plus serein. Il a compris ce qu'il se passait, il est content, alors il évite de tout faire foirer. Il a le chic pour faire foirer ce qui lui tient au cœur, parce qu'il ne paraît pas prendre les choses suffisamment au sérieux. Mais Lenny a conscience de l'importance de la mission qu'il se voit attribué. Il en ressentirait même un certain honneur si ce genre de sentiment était quelque chose de familier pour lui, mais il se contente d'être content. Un petit sourire étire même ses lèvres sans qu'il n'est l'air totalement dingue. Il prend le plateau que lui tend Auregan et mange ce qui se trouve dessus. Pas grand chose, un bout de pain, des morceaux des fruits non-identifiés, ce qu'on a réussi à tirer des récoltes pourries qui trainaient dans un coin des réserves. Ca souligne l'importance de ce qu'ils s'apprêtent à faire. Il ne se rend même pas compte du silence installé entre eux, tant il est concentré sur lui-même. Il hoche la tête à l'instruction de la rousse et, après avoir débarassé son plateau, il disparaît à son tour vers sa couchette. Il récupère son immense sac à dos et sa balle anti-stress avant de rejoindre le reste des membres de l'expédition. Il récupère son sabre au dernier moment, il est stocké avec le reste des armes près de la porte principale. « Comment on fait pour sortir ? On a aucun moyen de savoir combien il y a de zombies de l'autre côté... On devrait pas prendre le risque d'ouvrir cette porte. » Il se gratte le menton, pensif, avant de rajouter : « La dernière fois, j'ai réussi à sortir par une sortie de secours en créant une distraction, du bruit, un peu plus loin... » Il n'ose rien rajouter, de peur de paraître trop entreprenant. Il a compris les conditions : il obéit à Noah, au doigt et à l'oeil. Il resserre le fourreau de son sabre dans son dos et accomode le sac vide pour avoir accès à son arme facilement, puis il fixe son regard brun sur le grand militaire.

HJ/ Qu'en est-il de l'intrégration de Peter ?

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CODES LITTLE WOLF.

Get up, stand up Ft. Lenny&Aurie

PLEASE DON'T FEEL WRONGED. DON'T GET ME STARTED. BECAUSE AFTER ALL- LESS IS MORE. LESS IS MORE. MY PROBLEM WITH EVERYONE- OR MOST OF THEM, IS THEY PRETEND. WELL I DON'T PRETEND. YOU SHOULD SAY WHATEVER YOU MEAN. AND TAKE WHATEVER YOU NEED. (AND I KNOW WHO I MEAN)

Noah ayant déjà mangé, l’ordre d’Auregan lui passe au-dessus de la tête. Elle et ses usages d’infirmière … Adorable. Le blond s’arme d’un sourire pincé, légère mimique spasmodique étirant ses lippes. Noah n’attend pas, s’arrêtant uniquement pour se tourner vers Lenny et vérifier que tout est clair pour lui. On sait jamais, le gamin pose tellement de questions … L’ancien militaire progresse alors vers le petit refuge qui sert de chambre au couple, trifouillant dans ses sacs pour récupérer l'essentiel et son bissac porte bonheur, ainsi qu'un chapeau. Auregan et lui n’échangent pas un mot, le temps n’étant pas aux bavardages. Avant de rejoindre tout le monde devant les portes, le survivant trottine hors de la pièce  pour rechercher Peter dans tout le bâtiment. Il lui faut bien dix minutes avant de le trouver planté devant une fenêtre, l’air bougon.

« -Ca te va pas, ce nouveau look, ironise le brun en arrivant à sa hauteur.

Son ami marmonne quelques paroles inintelligibles en haussant les épaules.

-Mec, j’ai du nouveau. On sort d’ici …

C’est bizarre, là ça le fait réagir. Peter se détourne complètement pour fixer son ami, l’air surpris.

-Sérieusement ?

Si la situation n’avait pas été presque … Dramatique, il aurait eu un petit sourire amusé. Mais malheureusement pour eux, Clarice est en danger de mort, comme beaucoup d’autres ici. Noah opine simplement du chef, lui faisant signe d’approcher pour le suivre.

-Prend tes affaires, on file dans dix minutes. Les autres sont à l’arrière en train de nous attendre. »

Aussitôt dit, aussitôt fait.

****

Une dizaine de minutes plus tard, Noah est sur place avec le petite groupe. Même s’il sait qu’ils vont lui faire sa fête à son retour, Noah ne veut pas mettre Lucy et Fred en danger en les impliquant. C’est déjà compliqué de faire venir Lenny, qu’il trouve trop jeune et impulsif … A peine arrivé, que le gosse pose déjà mille questions. Il sent qu’il contient son excitation et son impatience, et l’homme habitué à ce genre de comportement se montre patient et silencieux.  L’énerver et le déstabiliser seraient une grave erreur. Pour toute réponse, il pince les lèvres, hoche le menton et avise le paysage funèbre par la minuscule fenêtre à côté de la porte. Elle est tellement crasseuse et tâchée d'hémoglobine, qu’il est impossible d’y voir quoi que ce soit. Noah se faufile entre les survivants tandis que Lenny propose un plan de secours, pour observer l’état des lieux par la petite visière. Avec l’effet d’une loupe, une vingtaine de morts déformés se déplacent d’un pas traînant en émettant des râles plaintifs.

«-Merde ! qu’il jure avant de s’écarter pour laisser Peter jeter un coup d’œil à son tour, même Auregan, si elle le désire. Le blond jette un regard en biais à Lenny, soupirant avant de demander : Elle est où cette sortie, exactement ? »

Ce n’est pas pour autant qu’il n’a pas relevé le fait que Lenny s’est tiré un jour hors du bâtiment. Et il doute qu’il est demandé l’autorisation. Il faudra qu’il discute avec lui, à l’occasion. Peut-être même en chemin, à l’écart des autres pour ne pas le mettre mal à l’aise.



 

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noah campbell, auregan heathcliff & lenny aguirre

Preacher man don't tell me heaven is under the earth, I know you don't know what life is really worth, Is not all that glitters in gold and, Half the story has never been told, So now you see the light, aay, Stand up for your right. Come on. Get up, stand up, stand up for your rights. ✻✻✻ Evidemment, même la concentration de Lenny est teinté de délire maniaque. Il n'est pas simplement occupé par la tache qu'il a réussit à se voir confier, il n'est pas seulement stressé par la perspective et se focalise sur leur objectif pour éviter de paniquer, il n'est pas centré sur chaque ordre qu'on lui donne pour réaliser son rôle de son mieux. Non, Lenny est hyper-conscient de tout ce qui l'entoure mais ne voit que la porte, au cœur de sa vision. Ses sensations sont décuplées : la chair de poule qui hérisse ses poils sous les vêtements sales qu'il porte depuis plusieurs jours en est témoin. Son cœur bat un peu trop vite, son regard brille un peu trop vivement, ses poings sont serrés un peu trop fort. Mais il est sous contrôle, il sait qu'il ne va pas exploser pendant l'expédition – rien ne garantit qu'il ne le fasse pas en rentrant cela dit. Il laisse une pensée pour Isaac s'échapper, mais balaie bien vite cette considération. L'image du corps de son ami roulé en boule dans un coin de la Zone, le souvenir de ses mots durs la dernière fois qu'il a essayé de l'approcher, ne contribue en rien à l'aider à garder le contrôle. Machinalement, il ressert à nouveau les sangles de son fourreau et de son sac, se frotte les mains comme les réchauffer. Il esquisse d'un geste de la tête un refus quand Peter lui propose de jeter un coup d'oeil par la lucarne, à son tour, et lève ses yeux bruns sur Noah puis Auregan qui prennent la parole. Ca parle beaucoup, un peu trop pour lui, il n'est pas d'humeur à se lancer dans ses éternelles loghorrées verbales et son esprit a du mal à se faire à l'idée qu'on puisse échanger sans se mettre à discourir sur les sept péchés capitaux, la signification de la mort ou la beauté d'une libellule blessée.
Il hoche la tête à la question d'Auregan, même s'il est à peu près sur qu'ils ne parlent pas tout à fait de la même porte. Après tout, la dernière fois qu'il était sorti, il était passé par un couloir désormais inaccessible et il n'a pas envie de rappeler à l'attention des trois adultes qui l'entourent qu'il a oublié ce détail le temps d'un instant. Il jette un regard vers Noah. Ce dernier ne lui fait pas totalement confiance, et pour dire vrai, le côté le plus lucide de Lenny ne se fait pas confiance non plus. Il ferme les yeux brièvement pour visualiser les cartes de la Zone qu'Isaac et lui ont dessiné avant l'implosion, et quand il les rouvre il sait à peu près où la rousse va les emmener. Sans un mot (silence inhabituel) il la suit d'un pas décidé. Quand elle met en place le plan qu'il a suggéré, il fronce légèrement les sourcils, ne s'attendant pas à ce que sa suggestion soit acceptée sans remise en question d'aucune sorte. Il commence à scruter les quelques survivants aux alentours, mais Auregan n'attend l'avis de personne pour héler un homme d'une quarantaine d'année, relativement athlétique. Il les dévisage, visiblement surpris par ce qu'il voit. Les expéditions se font rares et le groupe qu'ils forment tous les quatre a de quoi étonner. Cependant, après un regard pour Noah (le sexisme a la vie dure et un hochement de tête d'un homme vaut mieux pour cet étranger qu'un ordre d'une femme) il s'éclipse pour faire ce qu'on lui a demandé. Lenny tend l'oreille, comme tous les autres, et bientôt il entend les zombies s'exciter avant que leurs grognements ne s'estompent peu à peu.
Son souffle reprend doucement un rythme régulier. « Ca a l'air d'aller ? » Il tire son sabre de son fourreau, histoire d'être prêt à trancher dans le lard dès qu'ils mettront un pied dehors, et attend le feu vert des trois autres. Son instinct lui dit d'ouvrir la porte d'un coup de pied et de se jeter dans la mêlée immédiatement, mais il a bien compris son rôle dans ce voyage extraordinaire et il ne compte pas mettre en danger ce privilège avant même d'en avoir profiter. Malgré lui, il sent l'adrénaline monter, son pied tape le sol, et un sourire tord vaguement ses lèvres. Un dernier coup de dent dans la chair lui arrache une grimace, mais a l'avantage de l'ancrer davantage dans la réalité. Il lève les yeux vers les trois autres, qui le surplombent tous d'au moins une tête, et emboite le pas à Peter quand il s'avance vers la sortie. La porte s'ouvre pour dévoiler le derrière d'un rôdeur qui disparaît à leur droite, en direction du bruit produit pas l'autre survivant. Lenny sourit, satisfait : sa ruse a fonctionné et il espère que cela lui vaudra au moins un peu d'estime de la part de Noah, d'Auregan, et même de Peter. ✻✻✻

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