Un semblant de vie normal ? C’est tout ce que je désirais dans ce monde dévasté par une épidémie ramenant les morts à la vie. Tout ce que je voulais pour mon jeune fils n’ayant encore rien vu du monde, du vrai et devant grandir dans ce nouveau, terrifiant et lugubre. L’Angel Camp me l’offrait. Avec ces stocks de nourriture, ces murs et sa zone visiblement invisible aux yeux des rôdeurs. C’était tout ce que j’avais voulu et c’est ce qui m’avait aidé à avancer, malgré la mort de mon père ainsi que de ma sœur. Le soleil se levait alors tout juste lorsque je quittais mon lit pour me diriger vers le lit de Liam pleurant comme chaque matin. Il avait raison d’en profiter, ici il pourrait, le moindre bruit n’attirerait pas ces créatures totalement sanguinaire. Je passais une main dans mes cheveux puis me frottait les yeux avant d’apercevoir le doux visage de mon enfant, qui n’était à cette époque seulement âgé que de deux ans. Bien qu’à cet âge, il devrait normalement commencer à se débrouiller seul et qu’il le faisait, Liam avait commencer à pleurer chaque matin depuis que sa mère était partie sans que je n’en comprenne les raisons. Elle me les avait expliqués mais je n’arrivais pas à les enregistrer ni à tenter de les comprendre. Je devais bien admettre aussi que je lui en voulais mais aussi qu’elle me manquait terriblement. Mais elle avait ressenti le besoin de s’éloigner du camp et de s’entrainer pour devenir une meilleure survivante. Je ne savais même pas si elle vivait encore, ni même si elle était encore dans la région. Ce que je pensais, c’était que nous ne la reverrions probablement jamais. Elle était repartie seule se jeter dans la gueule du loup alors qu’une bergerie lui était offerte.

Je prenais Liam dans mes bras que je câlinais quelques instants tendrement. Il était ma force et ma raison de vivre, même si je ne me sentais pas forcément prêt à être père à l’époque, jamais je ne regretterais sa venue dans ma vie, même si j’aurais aimé que son enfance se passe en d’autre circonstance. Je quittais ma chambre pour rejoindre notre salle de bain. La maison semblait vide, maman devait sans doute déjà être partie à l’infirmerie. Depuis notre arrivée au camp et la mort de son époux et de sa fille, elle se consacrait corps et âme dans son nouveau rôle de médecin et chirurgienne du camp. Cela lui changeait les idées. J’avais aussi commencé à prendre des cours avec elle, pour connaitre les bases de la médecine et de pouvoir l’aider. Ce n’était pas simple mais j’avais déjà quelques notions. J’habillais mon fils, devenu propre depuis peu tout en lui parlant. Son visage me redonnait le sourire, ces petits rires aussi. Une fois changé, ces mois que je changeais à mon tour, m’habillant d’une chemise et d’un jean. Je comptais me rendre au réfectoire du camp pour prendre notre petit déjeuner en compagnie d’autres habitants. J’arrivais dans le salon lorsque la poignée de la porte d’entrée tournait et c’est une personne ne m’étant pas inconnu qui se tenait devant moi. Elle pleurait des larmes noircies par ce maquillage qu’elle avait sur le front. Il ne me fallut qu’une seconde pour la reconnaitre. Leah. Je restais sans voix serrant Liam contre moi. Elle semblait différente sur son apparence et pourtant, son amour pour nous n’avait pas changer. J’étais heureux de la voir en vie et ma rancune de son départ se dissipait.  Lorsqu’elle prononça ces quelques mots, je me sentais rassuré. Elle était enfin de retour parmi nous, définitivement. Je la serrais de mon dernier bras libre alors que mon fils qui l’avait aussi retenu tendait ses bras vers elle. Je posais ma main sur son dos la serrant contre nous. « Enfin… » Les larmes m’étaient monté aux yeux presque immédiatement. « Ne pars plus Leah, on a besoin de toi… » Je ne la lâchais plus. Nous n’étions plus ensemble et pourtant des sentiments restaient encore en moi. Elle comptait énormément. « Restes avec nous.. »