2012

C’était une mission suicide. On n’arriverait jamais à tous les tuer. Et de toute façon, comment ça se faisait que les morts revenaient à la vie ? Comment ça pouvait être possible ? C’était complètement illogique. J’avais combattu des terroristes mais jamais des morts vivants. Et je dois avouer que c’était loin d’être pareil. Ces zombies étaient habillés comme des civils et ils grognaient comme de stupides animaux. Ils ne possédaient peut être aucune arme, mais leur force était leur nombre. J’entendis le Général crier de rompre les rangs, de nous barrer mais j’avais les yeux fixés sur la centaine de rôdeurs qui s’approchait de nous. C’était un spectacle horrifiant. J’en restais pétrifié quelques secondes jusqu’à ce que je sente qu’on m’agrippait par l’épaule, j’allais riposter quand je vis que c’était un de mes coéquipiers. Il fallait que nous partions d’ici. Je cherchais Hazel des yeux, la croyant toujours grimpé sur le toit de cette voiture mais elle n’y était plus. Je la cherchais des yeux, me défendant du mieux que je le pouvais contre les zombies qui se rapprochaient de plus en plus. On me criait de bouger, qu’Hazel était probablement avec les autres qui s’étaient enfui. Comme je ne l’a voyais nulle part, je décidais de dégager, me disant que je la retrouverais dans un des chars que nous avions utilisé pour nous rendre jusqu’ici. Malheureusement, je ne réussis jamais à retourner avec les autres. La moitié de notre groupe fut mordu ou tué par les rôdeurs et nous nous retrouvâmes rapidement ensevelis. Le seul moyen de s’en sortir, c’était de partir chacun de notre côté sans se préoccuper des autres. Ça allait à l’encontre de ce qu’on nous avait enseigné. Mais c’était le seul moyen pour moi de m’en sortir.

1990 – 2008

Je suis né dans une famille banlieusarde. Mon père était général dans l’armée et j’ai grandis avec l’idée que de m’engager dans l’armée était la meilleure chose que je pouvais faire. Défendre mon pays, rendre mon père fier de moi. Quand je n’étais qu’un gamin, je jouais avec les enfants du quartier à la guerre. On s’amusait à tuer les méchants. Je n’aurais jamais cru à ce moment que c’est ce que j’allais faire une fois adulte. Sauf que les méchants sont loin d’être ce que je m’imaginais. J’ai grandis entouré d’une famille aimante. Ma mère était avocate à son propre compte et il y avait ma petite sœur, une chipie de 5 ans ma benjamine. Elle passait ses journées à préparer des mauvais coups avec le petit voisin d’à côté. Deux monstres comme les appelait ma mère. Et il y avait moi, plus sérieux, rêvant d’un avenir dans l’armée.

À mes 18 ans, mon père fut tué sur le champ de bataille. C’était l’année même où j’intégrais l’armée. Mon père ne pu jamais me voir évoluer dans cet environnement. Il ne me vit jamais croître entouré des autres soldats, des généraux, des armes, du sang et de la guerre. C’est probablement l’endroit où j’appris le plus de toute ma vie. C’est là que j’ai appris l’importance des bonnes relations avec mes coéquipiers, de l’ordre et de la précision. Ma mère eue de la difficulté à me laisser partir. J’étais encore jeune et la mort de mon père l’avait grandement affecté. Nous eûmes de longues discussions concernant mon avenir et les interrogatoires furent ardus, ma mère ne voulant pas céder de terrain. Ce n’était pas comme si je n’y avais pas réfléchi avant. Moi et mon père en avions grandement discuté auparavant et je savais dans quoi je m’embarquais. Ma mère accepta donc le sort que je m’étais choisi en voyant que je ne lâchais pas le morceau après une séance assez intense de : « J’ai 18 ans je peux faire ce que je veux ! » et « Tu te rends compte que ton père est mort en combattant dans l’armée ! » Je dois dire que j’hérite de ma tête forte de ma mère, donc lorsque nous avons une discussion sérieuse ensemble, ça peut faire des flammèches. Elle ne me reparla jamais de cette période de notre vie plus tard, comme si elle m’avait concédé la victoire.

2011

« Tu fais chier Whitaker… » Que je grommelais entre mes dents. Comment ça se faisait qu’elle me battait à chaque fois lors des entrainements au champ de tir ? J’étais meilleur que tout le monde, sauf elle. Elle me battait à chaque fois. Je pouvais passer des heures à pratiquer tous les jours, ne pas rater une cible et lorsqu’on décidait de se faire une petite compétition ‘’amicale’’ elle me surpassait à tous les coups. Ça me donnait encore plus envie de me dépasser. « Tu sais Clayton, y’en a pour qui ça vient naturellement… » Me répondit-elle en tournant la tête pour me regarder. Je lui lançais à mon tour un sourire sarcastique. « Pour faire chier ou être anormalement doué avec une arme à feu ? » Elle mit la sécurité sur son arme et se releva, la séance était terminé. « Les deux je dirais. On se rejoint plus tard ? » Je hochais la tête et me relevais à me tour. « Oui madame. » Je la regardais quitter le bâtiment puis me préparais à ranger mon arme.

« Alors Clayton, tu te fais toujours battre par ta petite copine à ce que je vois. » Cette voix, cette tronche de merdeux, mais oui c’était mon meilleur copain Jason. Il n’avait pas apprit avec les années à nous laisser tranquille. Je ne savais pas ce qu’il cherchait à se prouver. Comme si l’armée et ses horreurs ne lui avaient rien apprit. Pour lui, une bonne journée n’en était pas une s’il n’avait pas emmerdé quelqu’un. Il n’attendait que le moment où quelqu’un lui mettrait son poing au visage. Et ça risquait d’arriver s’il ne se tassait pas de mon chemin. « C’est pathétique de devoir se cacher pour espionner les autres. Et c’est encore plus pathétique d’être le plus mauvais tireur de la garnison. Tu devrais peut être apprendre à tirer avant de te faire aller la gueule. C’est qu’un conseil. » Ses oreilles devinrent rouges de colère et je savais malheureusement que je n’en avais pas fini avec lui. « J’devrais peut être prendre des cours privés avec Whitaker, si tu vois ce que je veux dire. Elle doit pas être bien difficile. » Je n’eu même pas besoin d’y réfléchir à deux fois que mon poing était partit. J’entendis l’os du nez craquer sous mon poing et le sang se mit à gicler. L’homme porta ses mains à son visage, les yeux exorbités, stupéfait par la douleur subite. Puis, se rendant compte de ce qui lui était arrivé, leva les yeux vers moi puis dit en essayant de contenir le sang qui coulait sur son visage : « Ça se terminera pas comme ça Clayton, je peux te l’assurer. »

Quelques jours plus tard, j’héritais de la corvée du nettoyage des latrines, mais mes coéquipiers me donnèrent des tapes dans le dos comme pour me rassurer que j’avais fait la bonne chose. J’avais expliqué vaguement ce qui était arrivé à Hazel et elle m’avait répété pour la énième fois qu’elle n’avait pas besoin que je la défende, qu’elle y arrivait très bien toute seule, bla bla bla. Comme si j’aurais pu laisser Jason s’en sortir encore une fois sans se faire ramasser la gueule. J’avais des limites à ne pas franchir. Je savais qu’Hazel ne me considérait pas comme étant son copain, mais j’avais de la difficulté avec le fait que nous étions seulement amis malgré notre relation. Soit je ne comprenais pas, soit j’étais trop têtu pour le comprendre. Mais peu importe que nous soyons amis ou plus, jamais je ne laisserais quelqu’un l’insulter de la sorte sans qu’il n’ait affaire à mon poing ou à une série d’injures bien placé.

Présent

Je ne me suis jamais vraiment greffé à un groupe ou arrêté quelque part plus de 5 ou 6 mois. J’ai l’impression que je ne me sentirais chez moi dans aucun des endroits que je visite. Pour l’instant je me suis arrêté à Yosemite en Californie. Les autres survivants me laissent tranquille et ne posent pas trop de question. Exactement ce dont j’ai besoin. Pas que je cherche à me cacher ou quoi que ce soit, mais j’ai besoin de solitude par les temps qui courent. J’en ai rencontré des gens pendant mon périple pour la survie. Je n’ai pas foncé directement en Californie à l’éclosion de l’épidémie. Lorsque j’ai été séparé des autres soldats, je me suis retrouvé à voyager jusqu’au Nebraska avec un groupe. Puis lorsque ce même groupe s’est révélé n’être qu’un groupement de menteur et de pilleur, je me suis ramassé seul à voyager. Je ne savais plus vraiment où je devais aller alors j’ai voyagé au rythme des différents groupes que j’ai rencontré. Et c’est ici que j’ai atterri. Je ne sais pas quand je repartirai et avec qui, mais une chose est sûr, les nombreuses connaissances que je me suis faites depuis le début de cette aventure m’en ont fait apprendre beaucoup sur moi-même. Quand on combat dans l’armée, on oublie un peu qui on est réellement. Et avec ces années à vivre au travers de morts vivants et de gens devenu à moitié fou, je me suis rendu compte que je préférais donner les ordres que de les recevoir. Je ne sais pas si j’aurais jamais l’occasion de leader un quelconque groupe un de ces jours. Ma principale mission au début de l’apocalypse était de retrouver Hazel, mais comme ça fait maintenant plus de 4 ans que je ne l’ai revu, je suis presque sûr qu’elle doit être morte. Elle est probablement morte le jour où nous combattions les zombies, alors qu’elle était disparue du toit de cette voiture sur laquelle elle était montée. Je préfère ne pas me faire de faux espoirs.

Aileen L. Blackhood a l'immense plaisir de te valider !
Félicitations, tu rejoins le groupe de Yosemite
Mais ... C'est vrai qu'il a l'air bien gentil ce petit-là Et puis le lien avec Hazelou est vachement cool, j'ai hâte de voir le lien évoluer
Ta fiche a été très plaisante à lire en tout cas, ça promet
Have fuuuun


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