Elle s'arrêta près d'un arbre s'y appuyant fermement afin de retirer sa chaussure droite. C'était la sixième fois de la journée qu'elle effectuait cette action sous le regard lassé d'Adonis. La jeune femme ne pouvait supporter la sensation que procurait une brindille dans sa chaussure, ça lui était insoutenable et malheureusement cela arrivait bien souvent. Elle maudit pendant un court instant tous ces minuscules bouts de bois trainant par terre, leur adressa un regard hautain et se remit en route. L'aventure, elle en avait souvent rêvée, mais elle n'avait jamais pensée à la fatigue, la saleté, l'inquiétude perpétuelle et ce genres de choses qui ne semblaient pas préoccuper plus que ça ses héros tant aimés. Frances se demanda si Aragorn souffrait lui aussi de l'incommodité continue. Elle chassa cette pensée de son esprit. "C'est un homme fort et courageux, ça n'a rien avoir !"

Elle soupira, passa une main sur ses cheveux, se rendant compte que sa couette devait être horriblement mal fête. Ca n'était absolument pas digne d'une princesse de Westeros. Elle continua cependant à avancer tout en suivant le jeune homme qu'elle connaissait depuis longtemps maintenant. Il aurait dû être son mentor , l'une des personnes les plus importantes de toute sa vie, mais non, il avait fallut que l'épidémie commence pile au moment où elle allait commencer son stage au CdC. La jeune femme était plutôt reconnaissante, si elle n'avait pas fuit avec Adonis, il aurait été fort probable qu'elle soit morte à l'heure qu'il est. Ils avaient tout quittés, il leur avait été évidemment impossible d'emmener tout ce qu'il désirait avec eux. Si Frances avait pu, elle aurait volé et transporté un caddie pour ne laisser aucun de ses livres préférés derrière elle. La blondinette rêvait de relire le sixième tome de la saga Harry Potter qu'elle affectionnait tant et elle donnerait tout pour revoir le dernier opus du Seigneur des Anneaux. A déjà trente ans, les seules choses qui lui manquaient étaient ses jeux vidéos, ses Blue-ray, son ordinateur et ses livres. Autant dire qu'elle vivait encore comme une adolescente, si ce n'est qu'elle était bien plus intelligente que n'importe quelle gamine.

Ses pieds étaient douloureux, elle avait une envie folle de faire une pause, mais il fallait qu'ils trouvent un abris plus au moins sûr avant de pouvoir ce le permettre. Frances ne fermait jamais vraiment l'œil de la nuit, elle avait peur des morts-vivants mais également peur d'Adonis. Elle en était certaine, le scientifique était fou d'elle. Il ne cessait de le lui faire comprendre par divers moyens et elle se contentait de faire semblant de ne rien déceler. Malgré son petit boulot de serveuse, elle n'avait jamais approché un homme d'aussi près qu'Adonis. Elle tentait de les éviter dès qu'elle le pouvait et avait horreur que l'on s'intéresse à elle pour autre chose que de la science. D'ordinaire lorsqu'un boulet tentait de la draguer, elle prenait un air indigné et sortait les meilleurs répliques de ses films favoris, ce qui arrivait généralement à faire taire le clapet de la brute épaisse.

Prenant une énorme respiration, elle accéléra le pas pour rejoindre son sauveur. Elle s'approcha de lui en sautillant, un sourire sur les lèvres en pensant à toutes les bactéries traînant par-ci par-là. "Halte-là compagnon ! J'ai les pieds engourdis, il nous faut trouver un endroit pour passer la nuit. " Frances espérait qu'un jour ils dénicheraient une maison propre avec des matelas moelleux et un garde-manger bien remplis. Se retrouver dans la maisons des sept-nains était aussi une option agréable et envisageable...

"Ca ressemble à un oiseau par ses ailes majestueuses mais ce n'est pas un oiseau normal, c'est quelque chose de bien différent encore" s'était dit Adonis en fixant le ciel par ce beau matin de juin là. La beauté de la Californie s'offrait aux yeux grandiloquents d'Adonis et de Frances depuis quelques mois. Le jeune homme se plaisait bien en sa compagnie, pas parce qu'elle était jolie ou même parce qu'elle se battait bien, simplement parce que ça permettait de passer le temps.

Il était très heureux ainsi parce que ça éliminait la seule chose qui lui déplaisait dans ce nouveau monde, une véritable plaie dans ce monde plein de zombies en tout genre : la solitude. Il n'aimait pas la compagnie humaine autrefois et aujourd'hui c'était différent. Il aimait mieux la compagnie humaine mais sous certaines conditions, sa compagnon de route était soumise à des tests réguliers pour vérifier qu'elle garde la forme. Si la jeune dame était en mauvais état, il la laisserait quelque part sur le route au petit matin et s'enfuirait tel un chevalier conquérant les Terres du Milieu avec véhémence. Il tenait à sa liberté et à sa force de survie. L'énergie qui se dégageait était liée en grande part à la jeune femme, son sourire peut-être ou simplement le fait qu'il voyait en elle une incarnation parfaite d'Arwen, la belle princesse elfe dans l'une des œuvres majeures de sa vie.

"S'arrêter maintenant ? Ce serait comme de séduire un gobelin et stopper avant de passer à l'acte. Pour agir comme ça, faudrait être une vraie pute d'Azeroth"


Le jeune homme déclina à peine un sourire à sa camarade de route puis reprit son sérieux. Il ne voulait pas s'arrêter avant de voir Disneyland qui se dessinait au loin. Depuis quelques jours, ils n'avaient plus vraiment de but sauf celui de profiter de la situation. Autrefois trop fréquentés pour Adonis, les lieux publics étaient devenus de véritables ruines où l'on pouvait se ressourcer avec passion. C'était agréable de sentir une brise fraiche jusqu'aux couloirs des métros. C'était le plus joussif des gestes que de pisser sur un lampadaire dans la rue sans autre compagnie que celle d'une stagiaire qu'il avait pris sous son aile au CdC. Ce n'était pas vraiment son habitude que d'aiguiller des gens mais dans un moment de bonté, il s'était dit que ça pourrait aider d'avoir quelqu'un avec lui et il avait eu raison pour le moment. Sauf qu'aujourd'hui, c'était peut-être une plaie qui s'ouvrirait bientôt...

"Tu penses que Gandalf aurait voulu s'arrêter en plein milieu d'une quête ? Non, c'est un homme empli de valeurs moins que moi certes mais il se battrait."

La journée s'était éternisée. Il aurait voulu un peu de repos également mais il n'en avait pas le droit. La Reine de la Nuit, Main de la Confrérie Noire avait parlé, elle avait été direct : Adonis devait remplir une quête et il la remplierait.

La mère de Frances était surdouée tout comme elle, en voyant ce que leur relation avait donnée, la jeune femme s'était jurée de ne jamais avoir d'enfant. Emilia l'avait abandonnée alors qu'elle n'avait que quatre ans, la laissant seule avec son père. Son père à l'intelligence moins bien élevé que la moyenne. Le calvaire avait continué lorsque John s'était remarié avec une blondasse, ne sachant même pas compter sans utiliser ses doigts et qui avait donné deux arriérés. Frances ne s'était jamais sentie à sa place dans cette famille, elle avait toujours été à part et c'était pour cela qu'elle avait coupé les ponts dès qu'elle l'avait pu. Aujourd'hui, elle était encore persuadée d'avoir fait le bon choix. D'autant plus que si elle avait dû s'enfuir avec sa famille, ils auraient été une véritable plaie et elle serait probablement déjà morte à cause d'eux. Son père avait un fusil qu'il chérissait plus que sa propre fille, mais il ne savait pas du tout s'en servir. Con comme il était, il aurait été capable de tuer l'un de ses fils en visant un zombie. Pour le défendre, Fran devait tout te fois bien avouer que la ressemblance était parfois frappante.

"S'arrêter maintenant ? Ce serait comme de séduire un gobelin et stopper avant de passer à l'acte. Pour agir comme ça, faudrait être une vraie pute d'Azeroth". Frances émit un son aigue et saccadée. Les personnes la connaissant savaient bien évidemment qu’il s’agissait de son rire, aussi original qu’elle. Ce genre de comparaison ne manquait pas de la faire glousser. Le jeune homme avait raison, ils ne pouvaient pas s’arrêter ici, c’était bien trop dangereux. La blondinette reprit une cadence plus au moins rapide et accrocha ses mains à son sac à dos, tel un hobbit se promenant dans la comté. Un maigre sourire vint illuminer son visage lorsqu’elle observa la démarche de son cher camarade. Elle le rejoignit bien vite afin de ne pas rester à la traîne.

"Tu penses que Gandalf aurait voulu s'arrêter en plein milieu d'une quête ? Non, c'est un homme empli de valeurs moins que moi certes mais il se battrait." Frances baissa les yeux, elle observa le sol d’un air gêné pendant quelques instants. Une fois de plus, Adonis avait raison, c’était bien pour cela qu’elle le suivait depuis tout ce temps. Il était son guide, son héro. Sans lui elle serait probablement coupée en deux, à terre, tendant les mains vers le moindre être vivant pour tenter de l’attraper. « Tu as raison, je m’excuse. J’ai un peu l’impression d’être comme Bilbo au commencement de sa quête ces derniers temps… » Il était vrai que depuis quelques jours, la jeune femme avait beaucoup de mal à avancer. Frances sentait qu’elle avait besoin de repos, mais ils n’avaient pas encore trouvé l’endroit où ils seraient en sureté pendant un petit moment.

Elle n’avait pas jouée à la princesse depuis longtemps et cela lui manquait énormément. Sachant qu’ils s’approchaient de plus en plus du grand royaume de Disneyland, elle espérait pouvoir y faire une halte afin de se poser dans l’immense château de la Belle au bois dormant. C’était son rêve depuis toujours, gouverner sur le petit peuple tout en voyant ses moindres désirs se réaliser. Elle pourrait enfin avoir toutes sortes de robes, toutes les unes plus belles que les autres, dans de nombreuses couleurs et broderies différentes. Ses yeux s'embrumèrent pendant un court instant, en quittant sa ville, elle avait aussi laissé derrière elle sa majestueuse collection de costumes. Elle n'avait pu n'en apporter qu'un, la copie parfaite de la robe de mariage d'Arwen, malheureusement elle l'avait déchirée et entachée dès les premiers mois, elle avait donc décidé de l'abandonner tristement le long de la route. Elle essuya la larme qui avait glissée le long de sa joue du coin du pouce et fixa le sol. "Dis est-ce qu'on pourrait aller à Disneyland ?". Frances désigna de l'index un petit panneau indiquant la destination très attendue. Ils n'en étaient plus très loin, du moins s'ils avaient eu un autre moyen de transport. Les yeux fatigués de la jeune femme sondèrent pendant un moment ceux du jeune homme, espérant une réponse positive.

"« Bilbo ? Ah ouais ? T’as l’impression d’avoir de la merde au cul ? » Adonis s’était arrêté de marcher. L’essence pour sa voiture pourrait bien attendre la fin de ce début de débat complètement stérile pour les quelques observateurs qui pourraient approcher, intrigués de voir un homme se morfondre comme Adonis sur des sujets comme ceux-là dans un monde qui n’avait même plus de politiciens pour emmerder le monde.

Il fallait remonter à l’enfance pour comprendre Adonis. Il fallait replanter le décor bien profondément : Adonis était un enfant très solitaire, jamais d’amis, pas grand monde autour de lui, même pas un frère ou une sœur, rien. Ces derniers n’avaient aucun intérêt pour ce gamin trop maigre, complètement à l’ouest. Il n’avait pas vraiment de passions en commun avec les autres enfants. A huit ans, l’univers lui semblait un sujet bien plus intéressant que les cartes Pokémon. Quoique il partageait l’amour des Supers-Héros avec Garry et Ben mais les deux frères étaient partis l’an dernier, laissant Adonis complètement paumé dans un environnement flippant, la cour de l’école.

Ainsi dès qu’Adonis avait un peu de temps libre, il le partageait entre la bibliothèque municipale et ses quelques étalages de livres où il découvrait de vrais chefs d’œuvres de la littérature d’anticipation comme il aimait. Le reste de son temps, il se rendait dans la petite maison de sa grand-mère, une maison sans prétentions aux volets d’un bleu pastel presque inquietant pour ceux qui voyaient les planches de bois pour la première fois. On pensait qu’une sorcière vivait là par la noirceur des façades, les plantes grimpantes et la fumée toujours entrain de cracher. C’est simplement que la bonne femme n’avait pas les moyens de faire ravaler ses façades, de faire couper ses buissons et mourrait de l’humidité qui avait pris le contrôle des lieux depuis tant d’années déjà, bien avant la naissance de l’enfant miraculeusement intelligent qu’était Adonis.

Il profitait donc de ses séjours quotidiens chez la bonne femme pour découvrir plus en détails les magnifiques trouvailles qu’il s’était dégoté à la bibliothèque si tant qu’une baraque à moitié pleine de vieux livres puisse se nommer ainsi… N’ayant rien trouvé parmi les classiques d’anticipation, c’était plus une couverture brodé qui avait attiré son attention, celle d’un livre qu’on nommait « Bilbo Le Hobbit ». Et l’après-midi durant, il avait apprécié l’œuvre de ce Tolkien. Découvrant ainsi tous les détails mouvementés d’une aventure qu’il pensait digne. Il verrait plus tard en découvrant le premier volume du « Seigneur des Anneaux » que Bilbo n’était pas mieux que cette créature, Gollum aux nombreuses ressemblances avec sa mère-grand… Bilbo était un faible qu’il fallait abandonner parce qu’il détestait les faibles. Ils avaient trop le goût à lui ressembler, de véritables ratés maltraités, qu’on pouvait conspuer d’un simple revers de la main. Des lieux, ni plus ni moins que des lui en puissance.

Et aujourd’hui, il en était certain, il ne pourrait jamais plus aimer quelqu’un comme Bilbo. Il avait grandi mais sa haine pour les zéros ne s’était jamais évanouie. Elle était venue s’implanter en lui encore plus férocement avec le temps. Il s’était épris pour Aragon, le beau chevalier ténébreux parfaitement porté à l’écran par divers acteurs. Son préféré, la version de Peter Jackson était incarné avec grandeur par Morstensen. Il s’était toujours demandé si l’acteur aurait pu succomber à ses charmes si Adonis avait eu la chance de le connaitre… Parce qu’en sens inverse, c’était le cas. Adonis en était raide dingue, fanatique jusqu’au point de l’espionner de temps à autres jusqu’à faire le voyage jusqu’à chez lui…

On disait de lui qu’il était quelqu’un de passionné, de presque obsédé mais pour lui, il s’agissait simplement d’un amour unilatéral, une admiration sans bornes. C’était quelque chose de naturel, de beau, de sexuel et de bestial. Aujourd’hui, il s’était épris de Christian Bale et se dire que l’acteur était peut-être mort ne faisait que faire monter en lui une vague de tristesse complètement folle. Se dire que l’acteur qui avait incarné Batman dans la dernière trilogie pouvait ronger du cadavre était simplement en train de le rendre fou, de le faire virer de la cafetière. Batman pouvait bouffer des cadavres et si c’était vrai, bah ça lui foutrait sacrément les glandes tout de même…

A la place de faire la route avec un acteur montant d’Hollywood, il était là avec une stagiaire surdouée pour la plupart des gens mais qui correspondait à une huitre pour lui, le mec le plus supérieur qu’on avait pu croiser au monde. Il avait un cerveau digne des plus grands, il se savait parfait, grandiose. Il se savait beau, magique, intelligent. Il se savait aussi en grave danger tant qu’ils n’auraient pas trouvé un endroit sûr où se poser les âmes. Disneyland ne lui semblait pas une si mauvaise idée quoiqu’infester de zombies très certainement… Il pensait également à une prison peut-être puisque les prisons étaient techniquement des fiefs où l’on ne pouvait ni entrer facilement ni s’en échapper. Sans les gardiens, ça devait tout de même être quand même plus simple.

« On trouve un peu d’essence, on retourne à la bagnole et on s’y pointe demain matin. J’ai toujours rêvé d’avoir le costume de Mickey et je ne pense pas qu’il m’en voudra de lui en prendre un… » Il émit un petit sourire. Il ne disait pas de conneries, un costume de Mickey pouvait se révéler très utile pour crâner… Parce qu’après tout, Mickey était un beau gosse intersidéral avec ses oreilles géantes. Et Adonis se prit à rêver, à imaginer à quel point on le trouverait beau dans ce costume ridicule…

« Par contre, je dois te prévenir. Si on va à Disneyland ne me laisse pas manger des sucreries. Parce que j’en deviendrais fou au point de ne plus me souvenir de mon nom. Le sucre a des effets néfastes sur les génies. Mais toi, tu pourras en manger, ça ne touche que les génies… »

Le monde est peuplé de personnes plus étranges les unes que les autres. Frances et Adonis en étaient un échantillon déjà bien intéressant. La blondinette était au courant, depuis son plus jeune âge, qu’elle était plus intelligente que la moyenne, mais elle n’en avait jamais fait toute une histoire, contrairement à Adonis. Il se sentait perpétuellement obligé de rabaisser les autres, elle avait appris à s’y habituer et puis, si ce génie pouvait lui sauver la vie, autant le laisser faire. Malgré ses 30 ans, elle agissait encore comme une enfant, ayant souvent besoin d’être rassurée et mise en confiance, ce qui ne lui arrivait pas souvent avec le jeune homme. Frances subissait un manque d’affection énorme depuis qu’elle était toute petite, la science et ses loisirs lui avaient permis de combler quelque peu cette carence, mais jamais dans sa totalité. Elle s’était plongée dans les livres s’imaginant en être l’héroïne, elle s’était créée ses propres histoires, les avait jouées afin de croire que sa vraie vie était ainsi, fantastique. Frances n’avait jamais eu les mêmes envies que les personnes autour d’elle. Adolescente, elle ne voyait aucun intérêt à s’approcher des garçons, à sortir ou même à boire, elle était bien mieux seule dans sa chambre accompagnée de son ordinateur et de son microscope.

Son père et sa belle-mère l’avaient toujours pointé du doigt, comme si elle était une extraterrestre. Elle s’était alors rendu compte qu’elle ne faisait vraiment pas partie de cette famille et que rien ne la liait à eux. A la fac, en étant adulée des autres étudiants et professeurs, elle comprit enfin que c’était ça dont elle avait besoin, la reconnaissance. Cette reconnaissance même qu’elle n’aurait jamais de sa famille. « On trouve un peu d’essence, on retourne à la bagnole et on s’y pointe demain matin. J’ai toujours rêvé d’avoir le costume de Mickey et je ne pense pas qu’il m’en voudra de lui en prendre un… » Frances rit, elle l’imaginait déjà avec le magnifique déguisement. Elle espérait qu’ils ne découvriraient aucun des personnages Disney transformé en zombie, cette vision pourrait la traumatiser à jamais. La jeune femme voulait de tout cœur avoir la chance de revêtir la robe d’une de ses princesses favorites. Idéalement, elle aimerait enfiler le costume de la Belle, mais celui de Blanche-Neige était sa seconde option. « Non, je ne pense pas non plus ! Moi je vais me déguiser en princesse, ça ne fera que faire ressortir ma véritable personnalité… » Elle ajouta à cette phrase un mouvement de tête qui fît voler ses cheveux en arrière. Continuant sa marche, elle s’imaginait tournoyant dans une magnifique robe de soie jusqu’à ce qu’Adonis ne la sorte de ses pensées. « Par contre, je dois te prévenir. Si on va à Disneyland ne me laisse pas manger des sucreries. Parce que j’en deviendrais fou au point de ne plus me souvenir de mon nom. Le sucre a des effets néfastes sur les génies. Mais toi, tu pourras en manger, ça ne touche que les génies… » Les yeux de la jeune femme toisèrent son visage, ses joues étaient devenues rouges et ses poings étaient serrés fermement, elle tentait par tous les moyens de contenir sa colère. « Ne t’en fais pas, je t’en empêcherai. Bien que je ne pense pas que les sucreries aient un quelconque effet sur toi… » Elle accéléra le pas, bien décidée à trouver de l’essence le plus vite possible. Il était hors de question que l’un de ses rêves les plus chers ne puissent se réaliser à cause d’un foutu liquide inflammable, obtenu par distillation du pétrole et employé comme carburant. Ses yeux se fermèrent, elle tentait par tous les moyens de retrouver son si doux rêve, tout en continuant à marcher.

Après plus d’une heure, les yeux de Frances se mirent à briller, une station d’essence se dessinait à l’horizon. Un large sourire fendit son visage, elle se tourna vers son compagnon afin de lui annoncer la bonne nouvelle. « Enfin, nous l’avons trouvé ! »