Paraît-il qu'avoir un peu d'intimité de temps en temps ne fait de mal à personne. Ce n'est pas Dwight, en tout cas, qui ira dire le contraire. Depuis qu'ils se sont retrouvés, avec Sara, ils ne se sont que bien peu quittés. Il la soupçonne, tout comme il s'auto-soupçonne, de craindre la disparition de l'un ou de l'autre. C'est Dwight qui, la dernière fois, l'a lâchement abandonnée un beau matin. Il n'a pas l'intention de réitérer l'expérience - et, non il refuse de s'interroger sur le pourquoi du comment de ça -, mais quelque chose lui dit que Sara lui en veut toujours autant. Et que, depuis, elle garde un œil avisé sur lui. Soit. Il en fait de même, de toute façon. Parce qu'elle est instable, cette petite. Et presque impossible à cerner. Qui sait de quoi demain sera fait ? Elle pourrait décider de se venger en l'abandonnant à son triste sort à son insu. D'autant qu'ils n'ont jamais plus discuté de tout ça. Vite fait la première fois qu'ils se sont retrouvés, mais plus du tout depuis. Il reste sur ses gardes, donc. Et il a de quoi ! Combien de fois l'a-t-elle menacé ? Il ne compte plus. Ça le fait rire plus qu'autre chose, en général. Tant qu'elle ne met pas tout ça à exécution, elle peut bien dire ce qu'elle veut, hein ... Il prend sur lui pour la supporter et voilà, l'affaire est dans le sac. Bref, tout ça pour dire que là, c'en est trop. Pour la journée, Dwight a décidé de souffler un peu ... Loin d'elle. La décision a été prise d'un commun d'accord, à vrai dire. Ils se sont donnés un point de rendez-vous pour la fin de journée - juste avant que le soleil ne se couche pour de bon - et puis leurs chemins se sont séparés. Ils en ont vraiment besoin, de ces quelques heures de répit. Se gueuler dessus sans arrêt - ou presque -, c'est drôle ... Mais il faut aussi accepter le silence et la quiétude quand ils se présentent.

Dwight n'a pas traîné : en quelques foulés rapides, il a quitté la petite maison investie quelques jours plus tôt. Il n'est pas allé bien loin, juste jusqu'à un petit village pas loin de là. Des maisons abandonnées, des voitures à moitié retournées sur la route, bref rien de plus réjouissant que d'habitude. Le plus surprenant, c'est sans doute que la cloche de l'église a sonné à un moment de son escapade. Alors qu'il venait juste d'arriver, en fait. Évidemment, ses soupçons se sont d'emblée fait intenses, mais c'était nécessaire de passer par là. Pour chercher des vivres, tout ça, tout ça ... Il doit y avoir quelqu'un, ou alors quelqu'un qui passe régulièrement dans le coin. Les cloches ne peuvent plus être fonctionnelles après tant de temps sans un minimum d'entretien, nan ? Ouais, enfin, il ne sait pas : il n'y connaît rien. Tout en gardant un œil malin un peu partout, il pénètre dans une maison qui a l'air vide. Elle l'est, en fait. La porte était entrouverte, il n'a eu qu'à la pousser un peu pour entrer. A l'intérieur, c'est le désordre le plus complet. Le chaos, même. De la poussière qui recouvre le parquet, des aliments et divers accessoires renversés sur le sol. C'est crade, ça pue. Mais Dwight ne perd pas espoir de trouver quelque chose d'intéressant. Alors, en ignorant que le plancher craque sous ses pas, il entre dans le petit salon qui fait office d'entrée. Ce n'est pas là qu'il trouvera quelque chose, mais il va d'abord faire un rapide tour du propriétaire, arme en main, pour s'assurer qu'il est bien seul. Sans ça, il ne pourra pas faire son "travail" paisiblement et il ne sera pas efficace du tout. La maison n'est pas très large, alors il en a vite fait le tour. Et ses pas le mènent jusqu'à l'escalier qui craque autant - si ce n'est plus -. Si quelqu'un est à l'étage, nul doute qu'il sera vite repéré.