Après sept ans de bons et loyaux services, Born ferme ses portes. Merci à tous ceux qui ont participé, d'une manière ou d'une autre, de près ou de loin, à son aventure.
Sujet: Pourquoi-ci, Pourquoi-ça [with Logan] Jeu 27 Déc - 0:06
Pourquoi-ci, pourquoi-ça
Lily & Logan
Des heures que l’on me tient éloignée de l’infirmerie, en me promettant que je pourrais rejoindre mon frère aussitôt qu’on finira de l’ausculter. Soit disant qu’il fallait éviter toute propagation de microbes et je ne sais quels autres termes ils avaient employé pour me tenir à l’écart. Le médecin en chef, qui d’ailleurs semblait être à peine plus âgé que Luka, avait l’air fasciné par sa blessure. Je suis sûre qu’il a fait exprès d’employer des mots bien compliqués pour me clouer le bec, à moi qui lui avait répondu en utilisant des termes médicaux pour justifier de ma présence auprès de mon frère. Mais mes arguments d’infirmière personnelle n’avaient pas suffit, ni-même le peu de choses que ma mère m’avait appris sur la médecine. En gros, j’avais trouvé plus fort que moi. Mais comme ils avaient l’air sincère en me disant que c’était pour le bien de Luka, j’avais fini par coopérer. On m’avait alors attitré une baby-sitter pour me faire le tour de l’endroit, mais je lui ai échappée dès que l’occasion s’était présentée à moi. Il faut dire que leur ruelle commerçante avait attirée mon attention. Tout semblait fonctionner, très peu de casse voir pas du tout, et surtout, les vitrines semblaient être remplies !! Il fallait absolument que je regarde ça de plus près, alors j’ai fais faux-bonds à ma gardienne et je me suis réfugiée dans une pharmacie. A peine avais-je poussé la porte, que j’étais bouche-bée devant ces étalages remplis de médicaments et autres produits… tout était intact ! Je m’approche alors du premier rayon que je vois, et passe une main sur l’étal, passant en revue toutes les fioles et flacons entreposées jusqu’à ce que quelque chose me tape à l’œil. Et justement, ce tube j’ai déjà vu ma mère l’utiliser sur une brûlure de papa. Ouais, je pense que ce sera utile pour Luka. Alors, Trolamine, mouais, Achillea millefolium, oh super c’est cicatrisant, je vais prendre ça ! J’attrape le produit quand soudain, un bruit se fit entendre dans la pièce. Je ne suis apparemment plus seule. Mince, hors de question qu’on me pique ma place, j’étais là avant, ces produits sont à moi. Vite vite, j’ai plus vraiment le temps de lire les composants, je vais prendre ce que je peux et je ferais le tri plus tard. Bon déjà, cette crème cicatrisante je la prends. Hop dans ma poche. Bon au suivant !
Après la pommade, c’est un médicament contre la toux que je mis dans ma poche. Je me rappelle qu’en général à cette période de l’année, mon père s’enrhumait facilement et ses toussotements qu’il avait du mal à retenir, avaient eu de quoi nous attirer quelques problèmes. Notamment en pleine nuit, attirant les rôdeurs, mais bon c’était assez marrant de courir dans le noir et puis on rigolait pas mal avec Luka, parce que notre père semblait s’étouffer à chaque pas qu’il faisait, maman disait qu’il n’avait peur de rien, mais qu’une fois malade, c’était la fin du monde. Mouais bon.. il n’en aura pas besoin cette année. Mais je garde le sirop quand même. C’est alors qu’un autre genre de toussotement se fit entendre. Un raclement de gorge pour être plus précis. Bon sang, c’était un homme. Ça avait de quoi me faire raidir sur place. Je le cherche du regard, me levant sur la pointe des pieds pour voir entre les étagères quand je l’aperçu derrière ce comptoir. Un grand brun qui me fixait. Je n’osais bouger. Et encore moins quand il pris la parole. J’avais froncé les sourcils quand il évoqua mon frère. Il le connaît ? Mais pourquoi il me parle d’abord, c’est peut-être une ruse. Je connais le truc. Des hommes te disent ‘viens je connais ta mère, elle m’a dit de venir te chercher’ et baaam tu te fais prendre, il te kidnappe et tu disparais dans les bois, plus personne ne te retrouvera. Ouais, Luka m’a déjà raconté cette ruse il y a des années de ça, il ne m’aura pas ! Je fais un pas en arrière et me dirige vers le fond du magasin, histoire qu’il ne me voit plus. A cause de lui, je ne regarde même plus ce que je prends, je fourre tout dans ma poche et puis je fonce vers la porte avant de m’arrêter net. Mais non, que suis-je bête ! C’est ça le piège, il veut me faire peur pour que je sorte et qu’il puisse prendre tout le reste ! Alors, fièrement, je me retourne pour lui faire face et, sans le quitter des yeux, je tends une main sur un étalage à côté, prends une fiole et la met dans ma poche.. enfin j’essaye, ça rentre pas mais tanpis, je veux pas perdre face. Et voilà, que dis-tu de ça, monsieur le Renard, je ne tomberait pas dans ton piège !
Enfin je dis ça, mais je ne sais pas si j’arriverai à soutenir son regard. D’habitude, c’est en Luka que je prends ma force, mais là… Non non faut pas que je me dise ça, je suis forte et je peux me débrouiller toute seule. Par contre, c’est pas grave si je cligne des yeux, le but, c’est de ne pas détourner ma vision de ce maître renard. Aucune ruse ne fonctionnera avec moi, je suis prête. Cela ne faisait que quelques secondes à peine que je voulais lui tenir tête, qu’il se mit à me sourire. Zut c’est pas du jeu, ça me déstabilise complètement. Mais pourquoi je n’arrive pas à le cerner lui ? Est-ce qu’il veut les médicaments que j’ai pris ? Est-ce qu’il veut me piéger pour que je parte et qu’il s’approprie le reste, une histoire de marquage de territoire ? Mais avec ce sourire, ça me perturbe, il serait dans le camp des gentils et je me trompe à son sujet ? Bon, d’un côté, depuis tout à l’heure il ne semble pas avoir bougé, ni-même avoir pris aucun médicament. Alors peut-être que je pourrais me fier à ses propos. Mais d’un autre côté, Luka m’a toujours dis ‘l’homme ment’ … maiiiiis il m’a aussi dit de me fier à mon instinct, et j’avoue que là tout de suite, la tête du monsieur ne me semble pas être celui d’un renard… J’hésite, il y a quelque chose en lui qui me pousse à croire qu’il est bon. Disons qu’il a une bonne bouille. Je plisse les yeux quand il reprend la parole, toujours avec son air souriant. Sauf que là, ce qu’il me dit, ça me touche. En fait, ça me touche tellement que j’en ai ouvert la bouche, presque inconsciemment pour lâcher un « Oh, vous avez un fils ? » tellement heureuse de pouvoir côtoyer à nouveau des enfants qui pouvaient me comprendre sans avoir à avoir pitié de ce que je ne connais pas ou ne connaîtrait jamais. J’étais tellement contente que je venais de baisser ma garde. Dès que je m’en suis rendue compte, j’ai refermé aussitôt mon bec, confuse de lui avoir adressé la parole. Je le sais pourtant que je ne devrais pas les craindre tous ces gens, on était en sécurité, c’était comme avec les sauveurs non ? Je me pinçais ensuite les lèvres afin de me retenir de ne pas dire n’importe quoi. Je devais mesurer chaque mot que j’emploierai. De toute façon, je suis seule, Luka n’est pas là pour parler à ma place, alors il fallait que je sache, par moi-même, si je pouvais lui faire confiance ou non. Respirant doucement, je repris la parole, d’un air plus méfiant, essayant de me donner une certaine assurance. « Vous me voulez quoi ? ». Voilà, c’était concis et direct. Je ne devais pas passer par quatre chemins.
Quand il avait évoqué avoir un fils, sur le coup, je m’étais laissée aller à imaginer un potentiel camarade de jeu. Alors c’est vrai, ici aussi il y aurait apparemment une école pour les enfants, on m’en avait vaguement parlé, par contre, venant à peine d’arriver, je n’y avais pas encore réellement songé. De toute façon, je n’irai nulle part sans avoir consulté mon frère, ça c’était certain. Et puis maintenant j’ai dix ans, alors j’espère que je pourrai au moins choisir mes matières disons. Je ne suis pas trop intéressée par la chasse parce que je fais déjà ça avec Luka, j’ai pas besoin d’en savoir plus, enfin peut-être que si, mais disons que je préférerai plutôt axer mon apprentissage sur la médecine. Ça, maman n’était plus là pour l’instruire. Mais bon, c’est dans l’optique que ces cours soient abordés et qu’on puisse me laisser choisir. Les cours élémentaires sur les mathématiques par exemple, je m’en passerai si vous voyez ce que je veux dire ! Enfin bref, il venait de me dire que son fils avait sept ans et me demanda si je l’avais déjà vu. En guise de réponse, j’avais secoué de la tête négativement. Puis, je lui avais demandé d’une manière quelque peu abrupte, ce qu’il me voulait, en quoi il m’avait alors répondu d’une façon un peu étrange. En fait, il disait qu’il m’avait vu prendre des médicaments alors qu’en apparence, il ne lui semblait pas que je sois malade. Sauf que, j’avais envie de lui dire, ‘en quoi ça vous regarde’ oui parce que, à la base, si on prend des choses, c’est surtout parce qu’on prévoit d’en avoir besoin surtout qu’en temps normal, les étalages sont vides !! Puis justement, dans la suite de sa réponse, il me fait culpabiliser en me disant que d’autres personnes pourraient en avoir besoin de ces fioles que j’ai pris et il finit par me dire qu’il pourrait m’aider si je tombais malade. Aussitôt, j’ouvris grand les yeux, lâchant un « Oh vous êtes médecin ? » voilà qui expliquait et son discours, et sa présence ici ! Bon, un médecin en général, on pouvait leur faire confiance, alors je pense que je n’ai pas besoin de rester sur mes gardes. Enfin, il faut d’abord qu’il me le confirme. Quant au reste de ce qu’il avait dit, me parlant d’enfance et cauchemar, je n’en saisi pas du tout le sens, alors j’avais juste haussé les épaules. En général, les adultes disaient souvent ce genre de phrases énigmatiques.
Dernière édition par Lily-Rose Frances le Dim 20 Jan - 17:36, édité 1 fois
Logan J. Wilander
Logan J. Wilander
× Âge du perso : : 42 ans (Né le 20 juillet 1975)
× Caravane + colocataires : : Chambre individuelle avec son fils
× Poste assigné : : Assistant des spécialistes / Infirmier
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Sujet: Re: Pourquoi-ci, Pourquoi-ça [with Logan] Jeu 10 Jan - 20:11
Dernière édition par Logan J. Wilander le Lun 21 Jan - 20:27, édité 1 fois
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Sujet: Re: Pourquoi-ci, Pourquoi-ça [with Logan] Dim 20 Jan - 17:54
Pourquoi-ci...
...pourquoi-ça ?
Feat Lily & Logan
Une multitude de questions commençait déjà à prendre place dans ma tête. S’il était médecin, il pourrait alors me dire ce qu’il en était de l’état de mon frère. Depuis l’explosion où il s’est blessé à l’œil, c’est moi qui nettoyait sa plaie et je voulais être sûre que ce n’était pas à cause de ça qu’ils le maintenaient en surveillance prolongées à l’infirmerie. Peut-être avais-je mal fait mon travail et qu’il y aurait eu une espère d’effets négatifs et qu’ils se disaient qu’ils devraient l’opérer ou pire, qu’ils ne voudraient pas le garder ici à cause d’une complication ou je ne sais trop quoi. Oh et puis peut-être que lui, il saurait quelle crème je devrais prendre pour lui appliquer. Oh non encore mieux, il m’emmènerait directement auprès de Luka et il dira à tout le monde de nous laisser tranquille ! Oui, avec sa bonne frimousse, il devait faire parti des gentils alors ça devrait aller. Mais alors que toutes ces questions se baladaient dans ma petite tête, voilà qu’il me fit redescendre sur Terre en m’informant qu’il ne l’était pas vraiment, qu’il était antro..machin-truc. Bon je me suis vite retenue de faire les gros yeux, je ne voulais pas paraître ignorante, mais la suite de son explication me fit réfléchir. Ainsi, pendant un instant, j’étais restée là, sans bouger, à le regarder, essayant de comprendre ce que pouvait être ce métier. Déjà il disait que ça avait un lien avec l’humain, de la médecine… et de la culture… eum… Peut-être qu’il était effectivement un médecin, mais qu’il avait une spécialisation. Comme papi, le papa de maman, il était toxicologue parce qu’il connaissait tout sur les drogues et savait soigner les toxico. Et même maman qui était urgentiste ; son truc c’était de soigner tous les malades qui venaient en urgence à l’hôpital ! C’est pour ça qu’elle m’a appris pas mal de choses. Mais du coup, lui est-ce que ça aurait un lien avec les pharmacies ooh et c’est pour ça qu’il croit que je suis sur son terrain… « Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas tout dévaliser, je prendrais juste ça et franchement, il vous en reste assez ! » avais-je répondu en montrant mes poches pleines. Il avait aussi dit que dans ce campement, tout le monde s’entraidait et que son rôle à lui c’était de réunir les médicaments dans cet endroit pour ensuite mieux les donner aux malades. Je me sentais coupable d’en prendre autant finalement. « Eum.. Bon peut-être que je n’ai finalement pas besoin de ça » Hop, j’avais réussi à sortir une boite que j’avais pris sans regarder ce que c’était… faut dire j’avais entendu une présence et sur la panique j’ai tout fourré dans ma poche.
Dernière édition par Logan J. Wilander le Mar 22 Jan - 16:04, édité 1 fois
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Sujet: Re: Pourquoi-ci, Pourquoi-ça [with Logan] Mar 22 Jan - 10:43
Pourquoi-ci...
...pourquoi-ça ?
Feat Lily & Logan
Pourquoi j’avais cédé si facilement en abandonnant une de mes précieuses trouvailles ? Parce que parfois, il faut savoir sacrifier quelque chose dont on a le moins besoin, parce que la victoire n’en pourra être que plus grande. Bon, je l’avoue, je ne suis pas vraiment en train de préparer un plan stratégique pour ressortir gagnante de ce jeu de persuasion, puisqu’en réalité, je n’étais ni sur un terrain de jeu, ni face à un adversaire. En fait, il me paraissait plutôt sincère dans ses propos. Lorsqu’il sorti de derrière son comptoir et qu’il s’était rapproché de moi, j’ai eu comme un recul avant de le regarder se mettre à ma hauteur. Et bizarrement, cette action me rassura. Peut-être parce qu’habituellement, les vilaines personnes aimaient bien se mettre bien debout, m’affichant leur grandeur en pleine face, comme pour m’effrayer par cette supériorité naturelle dont je ne pouvais rien. Mon père lui, avait toujours tendance à s’agenouiller pour s’adresser à moi, bon c’était surtout quand il avait besoin de me parler sérieusement afin d’obtenir toute mon attention. Mais du coup, j’étais détendue quand il me prit la boîte des mains et quand il me dit que je n’en aurai pas besoin, je me suis braquée, reprenant mes vieilles habitudes à douter de tout et de tout le monde. Du coup, j’avais pris ses propos comme un affront. Pourquoi serais-je trop petite pour lui et avoir cette celutite comme il dit. Alors j’ai voulu faire ma grande. « Ptet que j’en ai… je suis plus grande que j’en ai l’air ! » avais-je répondu fièrement. Avant de me dire que d’une, mentir sans savoir ce que c’était ne m’avancerait à rien ; et que de deux, le sourire qu’il affichait me fit réaliser qu’il ne s’agissait pas là d’un affront de sa part. Du coup, l’air penaude, je secoue finalement la tête. « ou pas ». Bon pas besoin d’excuses, de toutes façons, on ne se connaît pas. Et justement, il reprenait la parole me demandant ce que je cherchais avant de se présenter. Logan. J’aimais bien ce prénom, bien qu’on aurait plutôt dit qu’il avait une tête à s’appeler Victor. Allez savoir pourquoi. « Lily » lançais-je en guise de présentation. Et quand à savoir ce que je voulais, j’avais soupiré le temps de la réflexion. « Eum.. et bien.. tout ce qui pourrait m’être utile. En général on tombe rarement sur des étagères aussi pleines alors quand on trouve du paracétamol ou des sirops on les prend et c’est tout ! Oh comme celui-ci, il est au caramel !! » j’avais sorti la grosse boite de mon autre poche, affichant fièrement ma trouvaille à ce Logan. « J’en ai déjà goûté quand j’étais petite, c’est trop bon !! » moi qui était très sucré, c’était mon péché mignon !!
Dernière édition par Lily-Rose Frances le Mar 22 Jan - 16:25, édité 1 fois
Logan J. Wilander
Logan J. Wilander
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Sujet: Re: Pourquoi-ci, Pourquoi-ça [with Logan] Mar 22 Jan - 16:05
Dernière édition par Logan J. Wilander le Lun 4 Fév - 23:27, édité 1 fois
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Sujet: Re: Pourquoi-ci, Pourquoi-ça [with Logan] Mer 30 Jan - 11:32
Pourquoi-ci...
...pourquoi-ça ?
Feat Lily & Logan
Quand il m’annonce que la cellulite à un rapport avec les personnes de surpoids, je me dis que j’ai bien fait finalement d’avouer mon petit mensonge. A demi-mots peut-être mais je savais qu’au fond, si je ne connaissais pas un sujet, je ne devais pas en parler au risque d’être ensuite prise au piège par mon interlocuteur qui lui maîtrisait sûrement mieux le sujet que moi. Je crois que c’est Luka qui m’en a parlé qu’il m’apprenait à mentir. Parce que oui, mentir c’est tout un art, surtout face à des brigands, il ne fallait pas que je dévoile si on avait une planque pour nos réserves ou bien si j’étais accompagnée. Mais de mon côté ça allait, j’étais douée pour raconter des histoires, et Luka me disait toujours que c’était ça mentir, c’était s’inventer une histoire dans la tête et la rendre réelle en la racontant avec des mots simples. Enfin bref, je fini par lui sourire un peu quand il dit que ça ne doit pas être mon cas, parce que j’ai l’air de faire d’exercice. C’est vrai que je suis endurante, on a beaucoup marché dans les bois avec mon frère, et beaucoup couru aussi, c’était l’avantage d’être en forme et jeune comme disait mon père. A repenser à ces temps là, je me sens nostalgique alors je préfère chasser ces bons souvenirs de ma tête et lui répondre concernant ce que je recherchais. D’ailleurs, j’ai vite retrouver le sourire en parlant du sirop au caramel, que c’était bon ce goût sucré !! Il reprend ensuite la parole en captant mon attention quand il me demande si j’étais grande. J’avais hoché la tête activement, écoutant la suite de ses paroles attentivement. Il m’explique le fonctionnement de cet endroit, qu’il y a un règlement à respecter. La dernière fois qu’on m’a parlé de règlement c’était pour me raconter les choses ‘d’avant’ alors je me dis que ça doit être le cas ici. Et puis c’était pareil au campement des sauveurs, les grandes personnes disaient toujours qu’il fallait respecter certaines règles, ne pas faire-ci, ne pas faire-ça, pfiou ça semblait compliqué. Mais bon, s’il me disait que je n’avais pas besoin de faire d’avances sur les médicaments, je voulais bien le croire, alors j’avais une fois encore hoché la tête. Et puis, il m’avoue avoir une solution pour le caramel. J’ouvre grand mes yeux quand il évoque le mot ‘bonbon’ ! Oh mon dieu, c’était le truc de mon père ça, de toujours m’en trouver quelques uns, je devais les tester et deviner le goût. La chance ce Tony, son père en garde tout plein. « C’est d’accord » déclarais-je aussitôt. Il n’avait pas besoin de me convaincre davantage, d’autant qu’il venait d’évoquer mon frère. Je ferais n’importe quoi pour lui ! Alors sans plus attendre, je lui tends le sirop et puis la petite boite de paracétamol aussi. En fait, je commence à lui sortir tout ce qu’il se trouve dans mes poches, et je les pose sur le sol, entre nous. Puis je le regarde d’un air sérieux. « Vous m’en faites la promesse, si on en a besoin, vous nous donnerez ce qu’il faut ? » lui demandais-je, en approchant ma main de lui, le petit doigt levé, histoire de concrétiser notre petit serment.
Il m’en fait la promesse, alors je crois que je vais tenter le croire. Il faut bien lui donner une chance de prouver qu’il est quelqu’un de bien et au pire, s’il fini par me trahir, je saurai être méfiante avec d’autres. On verra bien. Je hausse les épaules quand il me dit qu’il va tout ranger et puis je regarde toute la pile sur le sol s’amoindrir alors qu’il s’en empare. J’ai un petit pincement au cœur en voyant qu’il attrape la boite d'amoxicilline. Je me rappelle qu’en hiver, ma mère en gardait toujours une dans notre sac puisqu’elle savait qu’elle était susceptible d’avoir une bronchite et que sans antibiotiques, ça ne partirait pas, que les sirop n’y feraient rien. Mais bon, d’un côté, elle n’est plus là. Alors peut-être qu’une autre personne du camp en aurait besoin. Ouais je comprends mieux ce qu’il voulait dire ce Pharmacien. Ça tombe sous le sens. Je soupire quand la pile a totalement disparue et regarde vers le comptoir quand j’entends du bruit. Il semble chercher quelque chose. Je me raidis d’un coup, espérant qu’il ne me traite pas de voleuse. J’ai rien pris ! Enfin.. j’ai tout rendu ! Mais lorsqu’il revient vers moi, il n’est pas fâché, au contraire, il a un large sourire aux lèvres. Et puis, il me tends un petit sac transparent à l’intérieur duquel se trouve des bonbons !! J’ouvre grand les yeux « Vous êtes sûr, c’est pour moi, je peux ? » demandais-je avant de tendre les mains alors qu’il me tendait le paquet. Je regarde à l’intérieur et me dis déjà que je commencerai par la sucette à l’emballage rouge, celle à la cerise. Miam miam, j’en salive d’avance. « Merci » répondis-je alors avant de fourrer le paquet dans ma poche. Il me demande de m’accompagner. Je repense à la personne que j’ai esquivé tout à l’heure, ma babysitter qui devait me faire le tour du camp, j’aurais bien besoin d’un adulte de mon côté au cas où elle me retrouverait. « hmm okai » Et puis, s’il voulait aider mon frère je pense que je dois accepter. D’autant qu’il me dit vouloir même me donner son avis sur sa santé. Je pourrais alors certainement lui poser des questions sur le traitement que je lui ai fait, et sur quel produit je devrai utiliser pour la cicatrisation. Ouais je crois que s’il peut répondre à mes questions je veux bien qu’il soit avec moi. Il semblait ne pas me prendre pour une enfant, ou du moins, il m’écoute et veux m’expliquer les choses. En général, on me prend toujours pour une gamine à qui on ne doit rien dire et qu’on envoi plutôt aller jouer. « Mais je vous préviens, j’aurais des tas de questions ! » lui dis-je avant de sourire grandement.
Alors que je l’avais finalement suivi hors de la pharmacie, je me disais que je pouvais avoir confiance en lui, qu’il n’était plus question de douter davantage, ni-même d’imaginer un plan de secours pour le fuir. Alors c’est avec tout autant d’assurance que je me suis mise à discuter avec lui de la médecine. Parce que oui, c’était un sujet passionnant pour moi, d’autant qu’il me vient de ma mère. J’avais alors commencé à lui raconter ce qu'elle faisait justement, avant tout ça, qu’elle était médecin urgentiste, parce qu’elle adorait soigner les gens mais surtout, que l’adrénaline lui plaisait tout autant. Que cette passion lui avait été transmise par son père, qui tenait une petite clinique pour aider les gens en difficulté, qu’il s’agisse de personne n’ayant pas les moyens de payer, voir même de drogués ou de gens qui s’étaient blessés par un conflit qu’un hôpital normal ne pouvait traiter sans devoir appeler les autorités. Que c’était là qu’elle avait rencontré mon père, qui faisait parti d’un gang, mais qu’ils avaient eu le coup de foudre tous les deux et que ça avait changé leur vie. En fait, je racontais tout comme une histoire, en choisissant parfois les mots de mon frère. Et puis, tout en continuant d’avancer dans ce nouveau campement, je continuais de blablater. Cette fois-ci, j’en étais venue à lui expliquer que dès mon plus jeune âge, ma mère m’enseignait à recoudre une plaie, soigner des petites blessures, comprendre ce qui était grave et ce qui devait être fait rapidement, avec ‘les moyens du bord’ comme elle disait, sans pour autant prendre de risques d’infecter la lésion avec du matériel sale. Mais je lui racontais aussi que ça faisait maintenant un peu plus de deux ans que je n’avais plus eu ses précieux conseils, mais que je n’avais rien oublier de son enseignement pour autant, que j’avais pu m’exercer sur mon père avant qu’il nous quitte, et puis après sur mon frère. Et justement, c’est quand j’avais entamé l’histoire de sa blessure, que nous étions enfin arrivé à l’infirmerie. Bon sang, je n’avais pas autant parlé depuis des mois !! Et encore moins à une autre personne que mon frère. Mais ça me plaisait…