Elle ne veut pas. Ce n’est pas comme si je l’avais menacée non plus, ou encore même poussée à quoique ce soit d’illégal ! Elle me regarde avec son air de peste, je déteste cette fille, je ne devrais pas être en train de perdre mon temps avec elle, je devrais être en train de profiter de ma journée de congé pour aller à la plage, pour juste, je ne sais pas moi… faire autre chose que de tenter de convaincre cette fouteuse de merde, de me laisser le portable de Tiphaine. Tout ça pour un portable, on dirait que je suis en train de lui demander de m’aider à braquer une banque. J’hausse les épaules, en levant les yeux au ciel. « Je te dis qu’elle me l’a demandé, je suis son amie, je ne vois pas bien le besoin d’un tel déballage de puérilité là… » Elle croise les bras sur sa poitrine refaite. Elle est cheerleader depuis des lustres, et déjà à 25 piges, elle s’est fait refaire les seins. Je ne comprends pas cette mode, ni ce que ces filles ont qui cloche dans la tête pour vouloir ça. Les hommes sont attirés par les seins c’est sur, mais de là, à pousser le vice à notre âge ! Quand elle aura deux gants de toilettes à la place des seins, parce que ses enfants lui auront trop pompé dessus, je peux comprendre qu’on l’envisage, mais là… Bref. « Laisse tomber, c’est pas grave, tu t’expliqueras avec elle. » Je levais une main au ciel, avant de la faire retomber mollement le long de mon corps. « Je ne t’aime pas Victoria. » Me dit-elle sans crier gare. J’ouvris de grands yeux. « C’est bête ma grande, parce que je suis de très bonne composition, mêmes les petites poufs comme toi, auraient le droit d’avoir des amies fiables. Mais comme je n’ai aucun atome crochu avec ta personne, crois-moi que je me remettrais de cette nouvelle. » Je tourne les talons et quitte l’université, à quoi bon s’entêter sur un sujet aussi futile. Elle récupérerait son téléphone un jour ou l’autre. Je traversais les jardins de l’université, baignant dans un soleil merveilleux… l’air est doux et je respire à plein poumons les odeurs de l’été qui effleurent mes narines. Je grimpe dans ma voiture, une vieille mustang achetée au début de la fac, qui n’a rien de très luxueux, mais que j’adore, mon grand père, de son vivant, aurait voulu en avoir une, sans pouvoir réaliser ce rêve, c’est un peu en sa mémoire, que je conduis cette voiture. Je pousse la vieille cassette dans le lecteur et The Colours, commence son Do You Love Me, bande originale de Dirty Dancing, j’adore… Et je pousse le son à fond. Je chante sur les paroles, et je danse un peu, tout en conduisant vers le centre de Los Angeles. Ça me change de Toronto, c’est autrement beau, autrement dynamique et vivant, c’est une ville assez marrante, et appréciable parce qu’il y a la plage pas loin. Il me faut quelques minutes pour traverser la ville et rejoindre Malibu, je gare ma voiture sur un petit parking et déjà l’océan s’étend devant mes yeux ravis. Je laisse mes livres de cours, je sors de la voiture et retire mon t-shirt, mon short en jean, passe une serviette autour de mon corps, pour passer de sous vêtements à maillot de bain deux pièces. Je me fais klaxonner par une autre voiture, avec des mecs qui viennent surfer. Je termine mon tour de prestidigitation et retire la serviette, la laissant sur mes hanches. « Tu viens surfer Vic ? » Me demanda Paul, un des mecs de la voiture. « Naah… » Dis-je en souriant. « A ton avis ? » ajoutais-je en riant. Je récupérais ma planche sur le toit de la voiture, quelques boites de trucs et partis vers la place mon sac sur le dos, ma planche sous le bras, et les mecs me suivirent. « C’est de la grosse aujourd’hui… » Me dit Anton un autre de la bande en enfilant un pantalon spécial surf. « Ouais, mais ça va faire du bien. » J’enfilais le lycra à manches courtes par-dessus mon haut de maillot de bain, et nous filâmes en bande jusqu’à l’eau, laissant nos affaires en tas. Le surf est un sport que j’affectionne, il ne m’est pas enseigné en fac, je l’ai apprise avec eux, et aussi par moi-même ; je m’en suis prise des gamelles, l’océan n’est pas évident, mais c’est salvateur !

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« J'ai la flemme. » « La flemme de quoi ? » « D'être en week-end. » « Comment on peut avoir la flemme d'être en week end ? » « En étant un foutu acharné de boulot. Voilà comment ! » « Rectification. En aimant son boulot. » « Plus que sa chériiiie ? » Argh. Nan. Merde. Vite. Soyons courageux. Fuyons tant qu'il est encore temps. « Tytyyyyy devine qui c'est ??? » Merde. Elle avait quel âge ? huit ans ? Non, même à huit ans je ne faisais plus ça dans la cours de récréation. Bon sang. Pourquoi j'étais avec elle depuis quelques mois maintenant, déjà ? Ah oui ... Non ... Non en fait non, aucune idée. Je l'aimais bien. Point. Elle était mignonne hein ... Mais bon Dieu qu'elle était conne. « Maman ? » Risquai-je sur un ton faussement sérieux. Le pire, c'était sans doute le fait d'entrer dans son jeu pour lui faire plaisir. « Mais nooon mon gros bêtaaaa c'est moi ! » Et elle se pencha par dessus mon épaule pour me voler un baiser. Auquel je pris tout juste la peine de répondre. Comment ne voyait-elle pas le manque d'entrain que j'y mettais ? J'ignorais que blondeur était synonyme de cécité. Non, vraiment. Je lâchai un faible soupir en reposant mon regard sur les quelques amis avec lesquels je me trouvais. L'un d'eux glissa deux doigts entre ses lèvres pour faire mine de vomir. Oui. Je sais. Moi aussi ça me filait la nausée autant d'exagération, d'exubérance, de niaiserie. « Vous comptiez aller à la plage de ce que j'ai entendu ? Je peux venir ? » Si je lui disais clairement non ... Le prendrait-elle mal ? Bordel, je ne doutais pas que oui. Si je lui disais d'aller se faire voir ailleurs ? Je me prendrais une gifle. Et avec la chance que j'avais, un paparazzi parviendrait à immortaliser la scène. Et j'aurais droit aux Unes des magasines du style "Pâris Spinelli, véritable goujat ?". Merci mais non merci. Jusqu'à maintenant, je ne m'en sortais pas trop mal pour ce qui consistait à garder ma vie privée ... Privée !

Un moment plus tard, à six, nous étions en train de traverser la plage dans sa longueur, sans nous soucier des paparazzis qui nous avaient suivis jusque là. Ce n'était pas comme si on allait leur donner matière à raconter des conneries sur nous. Sur moi surtout. Et ma petite amie qui n'était autre qu'une mannequin. -Je jure devant Dieu que je ne choisissais pas mes petites amies par rapport à leurs mensurations diverses et variées. Quoi que ...-. Ce n'était qu'alors que je tentais d'éviter Anastassia et ses mains baladeuses, que je réalisai qu'elle était vêtue quasiment comme moi. Merde. Plus con tu crèves. Pantalon noir et polo blanc pour moi. Pantalon noir et débardeur blanc pour elle.Lunettes de soleil pour tous les deux. Et cheveux -bruns pour moi, blonds pour elle-, tirés en arrière. Si je la foutais dans l'eau, il lui faudrait se changer ou filer se recoiffer et ça changerait tout. Est-ce que c'était mal ? Non mais genre ... Vraiment si mal que ça ? Le simple fait d'y penser était méchant. Ouuh, vilain garnement. « Mec ... T'es sûr d'être amoureux d'elle ? J'veux dire ... Elle porte du vernis ! » Gné ? « Et alors ? J'en porte aussi. Et en plus j'suis un mec. Faudrait m'tuer pour ça ? Me renier ? Me ... » « Rose ! » « Hein ? » « Son vernis est rose ! Plus "j'suis trop une princesse, quand j'pète ça fait des paillettes", tu meurs. » Totalement con -oui je l'étais, autant le reconnaître- je le regardai en mode yeux de merlan frit, ronds comme des soucoupes. Ben merde. Qu'est-ce qui lui prenait ? « Tu mérites mieux que ça ! Tiens, regarde la nana là bas. Elle est carrément mieux roulé que ta planche à pain. » Je suivis son regard en direction d'une brunette parmi sa propre bande d'amis, en train de filer vers les vagues. « Y'a pas que le physique crétin. » « Ouais ! Mais reconnais qu'en plus d'être plate, ta blonde était absente le jour de la distribution des cerveaux. » « C'est pas comme si dans le monde dans lequel j'évolue, y'avait beaucoup d'autres choix. » « Alors sors avec une inconnue. » « Pour tomber sur une fan qui espérait juste être vu avec moi ? » « Une inconnue qui ne t'aime pas alors ! » « Ca existe encore ? » Demandai-je sur un ton suffisant, malgré le rire qui menaçait de me submerger.

Le vent souffle, il s’est levé enfin, faisant de la mer, une déferlante géante. Allongée sur le ventre, les bras dans l’eau, je rame pour regagner le point de départ, je me suis un peu vautrée sur la fin, mais c’est comme ça aussi qu’on apprend. Je nage vers mes compagnons de surf, me redresse en m’appuyant sur mes bras tendus sur la planche, pour me remettre en position assise. Je tends les bras vers le ciel en m’étirant, le soleil chauffe et entre ça et le vent, je sèche rapidement. Je regarde vers la plage et fronce les sourcils, là bas un peu plus loin, je vois des nanas en maillots demander quelque chose, parler avec deux, trois mecs, qui leur signe des trucs. « Qu’est ce que tu regardes ? » Me demande Paul en s’appuyant sur ma planche. « Rien y’a des personnalités là bas, rien de bien passionnant, mais je ne sais pas qui c’est. » « Je savais pas que t’étais fan de potins, de stars and co. » Me dit-il. « Non, je suis fan des sportifs de hauts niveaux, ça c’est de la performance en somme, sais tu que Kelly Slater sera à la fac cette semaine ? » Lui dis-je en tournant le visage vers lui. « C’est peut être le plus vieux, mais pas le meilleur. » Je faillis m’étouffer. « Quoi, tu penses réellement ce que tu dis ? » Il n’eut pas le temps de répondre que Damian arriva à notre niveau, il avait tout dévalé et tout remonter à la nage, comme moi, il y a peu. « Ah ah… Pâris Spinelli, il va y avoir émeute sur la plage les gars c’est le moment d’aller serrer de la gonzesse. » Dit il comme étant ce que je pris pour une blague mais tous les mecs étaient en train de partir vers la prise d’une vague. « C’est une blague, vous allez pas repartir vers la plage pour ce motif là ?! » Mais si… Un homme reste un homme et comme ce Pâris semblait être un aimant à nanas, et bien l’homme-mouton suit. Je levais les bras en l’air, en levant les yeux au ciel, avant de percuter que l’un des trois sur la plage, regardait dans ma direction. Super, qu’est ce qu’il me veut lui. J’avoue être une vraie nouille, je ne reconnais jamais personne, sauf les sportifs, il faut dire qu’à part le vieux rock des années 70, je n’écoute pas grand-chose, et donc les artistes sont tous morts ou presque. Et je n’ai pas le temps d’aller au cinéma 30h de sport par semaine, empêche bien des choses de se réaliser, comme des loisirs simples tels que le cinéma. Je me remets à plat ventre, en attendant la vague avant de pagayer des bras pour filer le long de la déferlante, un prise d’appui et me voiler debout, fléchie à glisser tranquillement vers la plage. Je suis dans le tube, je n’arriverais jamais à exprimer ce sentiment de plénitude que je peux ressentir en cet instant, un tube d’eau… C’est magique comme sensation. Ça bouillonne et je glisse à l’intérieur tandis que la vague casse progressivement derrière moi, c’est le moment de me rendre si je ne veux pas finir dans la machine à laver, je me penche en arrière légèrement, tout est une question de dosage, et je traverse la grande côte d’eau, avant de sauter à l’eau. La vague se casse et me voilà sur le rivage, j’attrape ma planche que je cale sous mon bras, passe une main sur mon visage pour essuyer l’eau salée. Autour de ce Pâris, mes potes, qui rigolent et qui discutent, je sors de l’eau lentement pour les rejoindre et j’entends des bribes de phrases « ce serait super… mais un soir, si vous avez le temps. » Je me glisse derrière Paul qui parle et lui tape l’arrière du crâne, surprit il se retourne vers moi. « Oh ah Vic… On discutait avec Mr Spinelli. » Je regarde le fameux Spinelli et lui adresse un sourire courtois mais sans plus. « Vous ne pouvez pas leur foutre la paix sérieux. » Leur dis-je. Clive repart vers ses affaires, reste juste Paul, qui empoigne la main de Pâris pour la lui serrer avec un grand sourire goguenard avant de prendre la tangente. Je pose mon regard sur les trois, deux mecs et une nana blonde hyper jolie. « Désolée, il ne faut pas leur en vouloir, vous êtes un fantasme.. » Je m’arrête une seconde avant de continuer. « Pour eux. Vous savez l’aimant à nanas, ce genre de choses. » Je passe une main dans mes cheveux qui ruissellent. Et Paul revient à la charge avant que je puisse partir. « Hey, mais ce serait fun que vous veniez surfer avec nous ? Ça vous dirait pas ? On a des planches en rabe, qu’en dites-vous ? » Leur dit-il avec entrain. Je regardais Paul, puis les regardais, s’ils savent surfer je l’ignore, à eux de nous dire. Paul pose ses mains sur les épaules de Spinelli, comme si ça avait été son grand pote de toujours. « En plus, Vic est une bonne prof au besoin. » Il me lança un clin d’œil de merde, je levais les yeux au ciel. « Vous n’êtes pas obligés d’accepter, je suis sûre que vous avez mieux à faire ! » Dis-je avec un sourire limite forcé.

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J'adorais à peu près tout ce qui touchait à mon métier. La scène était évidemment ce que j'aimais le plus. Répondre aux interviews m'amusait, recevoir des prix me touchait, rencontrer des fans respectueux me plaisait bien. Ce que je ne supportais vraiment pas ? Les paparazzis et leur curiosité malsaine. J'en avais surpris un en train de fouiller mes poubelles un beau matin. Avec ça, il avait pu faire un article le lendemain, dans lequel il disait que je faisais le tri sélectif. Nouvelle de l'année, oui. Si au début de ma carrière, je vivais vraiment tout ça très mal, maintenant j'en jouais. Je ne m'affichais jamais quand un truc clochait pour moi. Comme une rupture par exemple. Ce qui ne saurait tarder compte tenu de mon agacement grandissant quand Anastassia était dans les parages. Mais je ne ferais pas une chose pareille en publique. Surtout quand je pouvais voir les paparazzis qui nous mitraillaient de leurs appareils photos. Si les magazines ne s'étaient pas déjà chargés de divulguer ma relation avec la jeune mannequin blonde qui m'accompagnait, personne n'aurait su qu'elle était ma petite amie, tant je me tenais à distance d'elle. Une situation de laquelle mon ami semblait beaucoup s'amuser. Lui qui n'avait de cesse de me répéter qu'il était temps que je change de genre de femmes. Ou que j'épouse le célibat. Au choix. Les paparazzis qui avaient le don de m'irriter de par leur seule présence, c'était une chose. Les fans hystériques, c'en était une autre. Si j'aimais bien rencontrer de vrais fans avec qui je prenais le temps de prendre des photos et pour qui je signais sans mal quelques autographes, j'avais un peu plus de mal avec ceux qui se montraient trop insistants, trop collants, trop tout. Ceux qui pleuraient d'émotion au simple fait de me croiser, qui frôlaient la crise cardiaque si j'osais leur adresser un sourire, qui m'enlaçaient à m'en couper la respiration ... Bref, ces fans là me faisaient un peu peur je devais bien le reconnaître. Les fans qui m'accostèrent sur cette plage, ressemblaient un peu à ça. Nanas en chaleur qui se pavanaient dans leurs deux pièces, comme si j'allais m'intéresser à elles. On ne couche pas avec une fan ! C'était une règle d'or à laquelle je me tenais depuis le temps. Alors, non, elles ne m'intéressaient pas d'une autre façon que celle d'un artiste pour ses fans. Je pris quand même le temps de prendre quelques photos et signer quelques autographes, sans pour autant vraiment cesser d'avancer. Sans quoi, ce serait dans une véritable horde que je me retrouverais. Quand nous parvînmes enfin à sortir de ce bazar fait de cheveux longs, de poitrines pour la plupart refaites et de maillots de bain, ce fut pour tomber nez à nez avec deux types qui semblaient hésiter entre m'aborder et foncer dans le tas de nanas que je venais tout juste d'abandonner. Ils s'avérèrent plus posés et calmes que les jeunes filles en maillot de bain. Mais carrément plus culottés également, alors qu'ils allèrent jusqu'à nous inviter à une soirée prochaine.

Si c'était vraiment sympa -et sans doute intéressé- j'ignorais si ce serait possible compte tenu de mon emploi du temps actuel. En pleine tournée, j'avais peu de temps libre. Et ce que j'avais se déroulait dans les transports alors que je me rendais d'un pays à un autre. J'étais en train de décliner leur offre, quand une voix féminine nous coupa. Mon regard se posa un court instant que la brune qui venait d'arriver, avant que je ne lance un regard noir à Will qui me regardait d'un air entendu. Oui, c'était la "brune vachement bien roulée". Mais plus discret que lui et ses regards, tu meurs. « Désolée, il ne faut pas leur en vouloir, vous êtes un fantasme.. » Un ? Fantasme ? Pour ? Eux ? Incertain, je la regardais avec sans doute un air totalement con accroché au visage. Ou l'art de passer pour la célébrité douée dans son art mais au cerveau tellement creux. « Pour eux. Vous savez l’aimant à nanas, ce genre de choses. » Ah ... Oui ... Ca ... Je plissai le nez en haussant les épaules et posant un vague regard sur les deux hommes. « C'est un des "plus" de la célébrité. Ou "moins" selon les avis. » Me contentai-je de dire. Ce n'était pas que je doutais de mon physique. C'était plutôt que j'étais affreusement conscient de ce que la notoriété pouvait apporter en plus. Je mis un moment à réaliser l'idée du dénommé Paul. Surfer ? Sur les vagues ? Dans l'eau ? Oui, certes, c'était bien ce dont il était question. A moins que je ne sois complètement con et que je ne comprenne tout de travers. « En plus, Vic est une bonne prof au besoin. » Bien que j'eus l'envie de sourire, j'en fus incapable. Même en me concentrant de toutes mes forces. Au lieu de ça, je regardai la mer, puis Will, puis la mer, puis "Vic". « Vous n’êtes pas obligés d’accepter, je suis sûre que vous avez mieux à faire ! » Est-ce qu'elle n'était pas en train de nous congédier purement et simplement ? Amusé par l'idée qu'elle n'éprouve aucune autre envie que celle de me voir disparaître sur le champ, j'affichai un sourire narquois. Avant de repenser à la proposition et reposer le regard sur Will. « On ne faisait que se promener. On a tout notre temps. Et Will adore le surf ! Moi ... Je vais rester là un petit moment et vous regarder faire. » Plus crispé tu meurs. Will ne se fit pas prier et s'éloigna. Alors qu'Anastassia semblait hésiter. Avant de se décider à se déshabiller -bha ... Elle était pas si plate que ça !- pour demeurer en maillot de bain et filer dans l'eau. Je lançai un regard en coin à "Vic" en espérant qu'elle ne pose pas de question et disparaisse à son tour.

Chouette. Je ne doute pas qu’ils soient super sympas et tout ce qu’on veut, mais l’air suffisant de ce mec me donne envie de fuir à toutes jambes bien loin. J’aime pas ce genre de mecs, ajoutez à ça que je n’ai pas l’impression qu’il est un cerveau et le portrait est dressé. Il accepte, Paul file chercher les planches à sa voiture, et je souris de manière crispée. « Génial. » Dis-je, alors que la mannequin qui devait être sa copine, retira ses fringues, me laissant penser qu’une nana aussi bien foutue ne devrait pas exister. Je la regardais en souriant. « Tiens, attends pour ne pas que tu t’écorches. » Lui dis-je, posant ma planche sur le sable et retirant mon lycra pour lui tendre. « Ça permet une meilleure adhérence sur la planche en plus, allons y. » Elle parut quelques peu dégoutée de ce prêt, comme si je lui avais refilé la guenille d’un pestiféré en somme. « Ne t’en fais pas, il m’arrive de temps en temps de prendre une douche. » Lui dis-je avec une ironie masquée par un petit trait d’humour. Elle finit par l’enfiler en se plaignant que c’était froid. « C’est mouillé c’est normal, mais tu ne sentiras plus la fraicheur une fois dans l’eau… » Clive l’invita à le suivre un peu plus loin, je ramassais ma planche pour la remettre sous mon bras, regardant le fameux Will qui enfilait un lycra, et la blonde qui était grimpée sur une planche de cours, aidé par Clive. C’était bien sur intéressé, ça va s’en dire, s’il peut toucher ou effleurer un mannequin il ne se gênera pas, ça me fit sourire, avant de réaliser que le dernier de la bande, avait décidé de jouer les solitaires. « C’est dommage que la célébrité ne vous apporte pas plus de courage. » Lançais-je réalisant que c’était peut être un peu sec comme entrée en matière. « Enfin… » Je piquais un fard. « Je… Voulais pas vous juger, ce n’était pas mon intention, je voulais juste souligner que attirer les nanas c’est peut être super déjà pour vous, mais lorsqu’il s’agit de se lancer dans un domaine qui n’est pas le votre… enfin bref. Laissez tomber. » Je pataugeais, à quoi ça servait de parler avec lui bordel, qu’est ce que je foutais encore là moi ?! Je secouais la main libre, comme pour balayer mes dernières tentatives de communication, et je tournais les talons avant de partir vers Paul et Will qui s’apprêtaient à entrer dans l’eau. Will me dit quelque chose, tout sourire, et je lui répondis tout en souriant en réponse. « Il n’est pas commode hein. » Me dit-il ensuite. « C'est-à-dire ? » Lui demandais-je en fronçant les sourcils. « Non parce que je le connais pas, je ne sais même pas dans quelle discipline il s’affiche, je ne suis pas très au fait de tout ça. » « Vous allez pas le laisser seul ? » Je secouais la tête, sans comprendre ce qu’il cherchait à me faire faire. « Je… » Je me tournais pour regarder son pote derrière. « Ben… il a pas l’air extrêmement … sociable… » Terminais-je par dire, en me retournant vers ce fameux Will. « Oh si, juste c’est lui tout craché. » Dit-il en riant. « Veillez sur lui, je ne voudrais pas qu’il se fasse agresser par une horde de nanas en chaleur. » Mes épaules tombèrent. Soit. Je remontais d’abord vers mes affaires, allant récupérer mon sac et ma serviette, avant de revenir vers Pâris, lâchant ma planche derrière lui, me penchant en avant pour me sécher les cheveux, avant de m’enrouler dans la serviette. J’hésitais un instant, avant de m’installer à deux places assises de lui, sur le sable, sans un mot, les regardant juste entrer dans l’eau et commencer à brasser l’eau. « Vous n’êtes jamais monté sur une planche ? » Lui dis-je sans me retourner vers lui, juste en tentant de réengager la conversation. « Au fait, si je dois vous servir de chaperon… » Je tournais la tête vers lui. « Je m’appelle Victoria. » Je lui lançais un sourire amusé, plus sincère que les autres. La situation avait ce petit quelque chose de tellement décalé.

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La rencontre entre une femme de la haute et une femme ... Normale. Ca valait le coup d'oeil. Elles se seraient mises à se battre dans le sable mouillé, que je ne m'en serais pas plaint et je n'aurais même pas cherché à intervenir. L'issu du combat aurait été une évidence bien sûr. Entre une sportive qui semblait avoir un sacré caractère de chien et une mannequin mince comme un fil ... « C’est dommage que la célébrité ne vous apporte pas plus de courage. » Celle là, j'aurais sans doute du la voir venir. Voilà une jeune femme qui ne se souciait pas de savoir qui j'étais ni ce que je valais, avant de s'adresser à moi. Ou parler de moi en l'occurrence. Bref, ça changeait de ce que j'avais l'habitude de voir. Et c'était assez déroutant à vrai dire. Parce que la plupart des gens pourraient se mettre à genoux devant moi. Même si je n'appréciais pas la chose, j'y étais habitué depuis plus de dix ans que j'avais cette notoriété. « Je… Voulais pas vous juger, ce n’était pas mon intention, je voulais juste souligner que attirer les nanas c’est peut être super déjà pour vous, mais lorsqu’il s’agit de se lancer dans un domaine qui n’est pas le votre… enfin bref. Laissez tomber. » Oui, qu'elle parte. C'était mieux pour tous les deux. De quel droit se permettait-elle de me juger au juste ? Elle ne savait rien de moi. Pas même la raison pour laquelle j'étais si connu, j'en aurais mis ma main à couper. Mais soit. Je n'allais pas perdre mon temps avec ce genre de personne. Que je sache ... J'avais beaucoup mieux à faire; Enfin pas dans l'immédiat apparemment. Puisqu'Anastassia et Will décidèrent de tester le surf alors que de mon côté, je préférais demeurer en arrière, sur la plage. Une fois seul, je me laissai même tomber sur le sable, jambes repliées devant moi et bras sur les genoux. L'un des mecs du groupe semblait parfaitement prendre les choses en main avec Anastassia. Est-ce que j'étais supposé me montrer jaloux ? Lui rappeler qu'elle était ma petite amie ? Ou juste laisser les paparazzis immortaliser ça et monter l'histoire du siècle ?

Rien ... Je n'allais rien faire. Simplement rester là à les regarder faire ce que bon leur semblait. C'était pas ce qu'il y avait de plus passionnant ... Et alors que j'étais sérieusement en train de songer que la fuite serait la meilleure chose à faire pour moi, "Vic" fut de retour. Sourcils froncés, je la regardai prendre place un peu plus loin. Pas trop loin. Mais assez pour me faire comprendre qu'elle n'était pas vraiment là de son plein gré. « Vous n’êtes jamais monté sur une planche ? » Est-ce qu'elle tenait tant que ça à enfoncer le clou ? Non parce que si c'était le cas, elle pouvait tout aussi bien repartir. Ainsi me contentai-je d'un vague "non", avant qu'elle ne se présente enfin à moi, sous le prénom de Victoria. Presque malgré moi, je répondis à son sourire quand son regard croisa le mien. Avant que je ne détourne la tête pour reporter mon attention sur nos amis. « Je serais prêt à parier ma guitare, que c'est Will qui vous a demandé de venir surveiller que je ne me fasse pas agresser par des hystériques ... » Lâchai-je doucement, avant de sourire en coin. « Vous n'avez pas à faire ça. » Ajoutai-je ensuite sans la regarder. Vu la sympathie affolante qu'elle semblait éprouver pour moi, je ne doutais pas qu'elle allait sauter sur l'occasion pour filer au plus vite. C'était étrange quand d'autres se seraient battues pour être à sa place. Mais soit ... « Je ne sais pas nager. » Lâchai-je alors assez soudainement, me surprenant moi même. C'était le genre de truc que je ne disais à personne. Jamais. Mais peut-être que ses propos m'avaient plus agacé que je ne l'aurais souhaité. Et maintenant que c'était dit ... Difficile de revenir en arrière. « C'est pour ça que je ne me risque pas à ce genre d'activité ... » Marmonnai-je ensuite sans grande conviction apparente.

J’avais fait une tentative pour briser la glace, l’air de rien, et il me répondit une chose qui eut le mérite de me faire tourner la tête vers lui. Apposant ma main en casquette, pour protéger mes yeux des éclats du soleil sur l’eau dansante. « Alors vous me devez votre guitare. » Répondis-je tout sourire. « Personne ne m’oblige à rien, je vous assure, mais je vous remercie de me laisser ce choix. » ajoutais-je cordialement. Alors il était musicien, plus intéressant qu’un simple acteur de cinéma, plus de choses à développer, il ne fait pas vraiment semblant d’être talentueux. Je baissais le regard ensuite, et le silence retomba tranquillement, j’encerclais mes genoux repliés, de mes bras, regardant la mer, et l’horizon, j’étais bien là. Lorsqu’il rompit le silence, je crus un instant ne pas comprendre ce qu’il venait de m’avouer, je me mordis la lèvre en grimaçant, il l’avait bien dit, il ne savait pas nager. Putain, quelle conne je suis. Je tournais le visage vers lui, en fronçant le nez. « Je… Suis désolée alors que de vous avoir jugé. Je ne pouvais pas savoir, ça m’apprendra à parler à tort et à travers. Vraiment désolée. » Dis-je en insistant sur les excuses. « C’est vrai que ce genre de choses arrive plus souvent qu’on ne le croit, je ne voulais vraiment pas vous brusquer. » Ajoutais-je avec une sincérité débordante. Non, il ne me faisait pas pitié, bien au contraire, avouer une telle chose poussait le respect. Le silence retomba entre nous, et j’étais gênée du coup, ça la foutait mal après la connerie que j’avais dit plus avant. « Peur de l’eau suite à un quelconque accident, ou juste vous n’avez jamais appris ? » demandais-je alors plus doucement. « Vous n’êtes bien sur pas obligé de répondre et si vous souhaitez changer de sujet, je comprendrais tout à fait. » Lui dis-je alors pour faire comme il m’avait fait, lui laisser le choix. Je ne voulais pas m’immiscer dans sa vie, loin de moi cette idée, juste discuter calmement de sujets divers et variés. Sur mon visage, on n’y lisait ni le mépris, ni la lassitude, ni un intérêt démesuré pour sa personne, juste une écoute franche et sincère. Je regardais la mer, puis lui, puis la mer. J’écoutais sa voix, plutôt agréable, et je parcourais son visage particulier, il avait un regard perçant qui avait tendance à me perdre. Une telle clarté dans son regard bleuté, comme si ses yeux pouvaient dévoiler toutes les vérités. Les regards clairs ont toujours eu cette tendance à m’impressionner, ça me perturbe beaucoup en règle générale. Je me penchais pour attraper mon sac à main, pour y prendre ma chemise roulée en boule à l’intérieur, je la pris et la passais par-dessus mon maillot, la nouant sur mon ventre. « Est-ce que… ça vous dirait de marcher un peu ? » Lui demandais-je alors. « Ne vous en faites pas Clive est secouriste de profession, il n’arrivera rien à votre amie. » Ajoutais-je avec un sourire sincère. Je posais mon sac sur ma planche, je ne m’inquiétais pas d’éventuels vols, sur cette plage de Malibu, ce n’est pas coutumier, et lorsqu’il y a une planche, les éventuels curieux ne s’attardent pas trop. Parce que, qui dit planche, dit groupe, dit tribu même, du coup je suis souvent tranquille dans ce domaine. Je me levais en laissant la serviette étendue vers ma planche de surf, le regardais, attendant qu’il ne se lève aussi. « Je dois avouer que je ne sais donc pas si vous êtes guitariste du coup, dans un groupe, ou… je ne sais pas, chanteur ? Je suis fan de vieux vinyles, de vieux groupes de rock, je ne connais pas grand-chose qui se fait actuellement. Votre groupe s’appelle comment ? » Lui demandais-je en avançant dans le sable.

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« Alors vous me devez votre guitare. » Hein ? Impossible. Je ne connaissais que trop bien Will, pour douter du fait qu'il ait pu mettre la jeune femme sur la voie. Sans doute pas lui donner l'ordre de me tenir compagnie. Mais au moins émettre un tant soit peu l'idée. Il était trop à toujours s'inquiéter pour moi et ma sécurité, qu'il ne pouvait en aller autrement. « Il n'a absolument rien dis à ce propos ? Pas même un sous entendu ? » Demandai-je sur un ton suspicieux, en continuant de l'observer à travers mes paupières exagérément plissées. Ce n'était pas que je ne la croyais pas ... Mais je connaissais plutôt trop bien Will. Après un court instant de silence, je finis par lâcher "la bombe du jour". En annonçant à la jeune femme que je ne connaissais pourtant pas assez pour lui faire de quelconques confidences, que je ne savais pas nager. Ce n'était pas un fait dont je me vantais, pour sûr. Seules les personnes desquelles je me sentais assez proche pour leur dire tout un tas de vérité à mon sujet, étaient au courant. « Je… Suis désolée alors que de vous avoir jugé. Je ne pouvais pas savoir, ça m’apprendra à parler à tort et à travers. Vraiment désolée. » Et elle semblait sincèrement désolée. Je fronçai les sourcils et reposai le regard sur elle, surpris malgré moi. Elle ne se foutait pas de moi. Genre ... Pas du tout. Aucune once de moquerie ou d'ironie dans ses propos. Elle regrettait juste réellement de m'avoir jugée sans être au courant du comment et du pourquoi. Voilà qu'elle commençait à m'intriguer. Et à remonter un tant soit peu dans mon estime également. J'eus un vague sourire devant ses paroles et me contentai de hausser les épaules avant de détourner le regard. Quand elle interrompit le silence à son tour, pour me questionner à ce sujet. Est-ce que ça me dérangeait de lui répondre ? Franchement, au point où j'en étais, on ne pouvait pas dire que c'était quelque chose qui allait empirer le tout. « Je viens d'une famille si nombreuses, que ce sont mes aînés qui ont du m'apprendre certains trucs. Comme faire du vélo, et nager. Malheureusement ... Ils ne s'y sont pas très bien prit. » Me contentai-je de répondre avec naturel. Inutile de préciser le temps que j'avais passé la tête sous la flotte et le nombre de tasses que j'avais eus le temps de boire avant qu'ils ne daignent me sortir de là.

Maintenant, même si j'avais passé le cap de la peur effroyable de l'eau, je ne supporterais pas de reprendre le risque de m'y tenter. C'était sans doute idiot quand on pensait à tous les gens qui savaient nager sans le moindre mal. Mais il était juste trop tard sans doute. C'était une peur désormais ancrée en moi. Et ça ne me posait pas plus de souci que ça. Quand je réalisai que j'étais en train de raconter ma vie à une parfaite inconnue, je pinçai les lèvres, m'injuriai mentalement et me promis de la fermer. Au moins sur ma vie privée. Qui me disait que cette fille ne faisait pas juste semblant d'être totalement désintéressée pour juste me faire parler de moi et ensuite tout rapporter au premier journaliste venu ? La célébrité me rendait peut-être un peu trop parano ... Ou peut-être pas. « Est-ce que… ça vous dirait de marcher un peu ? » Surpris par cette proposition soudaine, je posai le regard sur elle, attendant de voir si elle déconnait ou pas. Mais apparemment pas. Sa remarque concernant mon "amie", me fit sourire, alors que je tournais le regard vers ladite amie. « Je n'en doute pas ! Il a l'air d'avoir les choses ... Bien en main... » Remarquai-je avec sérieux, alors que les mains de son ami semblaient fermement posées sur le corps d'Anastassia. Un peu trop bas pour être à la taille. Trop hautes pour être sur les fesses. Et vas y que je te tâte la cuisse l'air de rien, oh ne mouilles pas tes cheveux, ne tombe pas en arrière attend que je t'aide avec une main sur le bas du dos. Je ris de plus bel devant cette constatation. Heureusement que je n'étais pas plus jaloux que ça et encore moins possessif. Je finis par me lever après un nouvel instant de silence et alors qu'elle me questionnait sur ce que je faisais. Alors elle ne me connaissait vraiment pas ? C'était ... Tellement étrange. Elle ne regardait donc jamais la télévision ? N'avait jamais vu la Une des magazines ? « Je suis chanteur et musicien. Mais puisque c'est difficile de jouer de plusieurs instruments tout en chantant sur scène, j'ai des musiciens qui me suivent toujours et dont Will fait partis.» Lui répondis-je finalement, en la suivant à pas légers. « A ce propos ... Je m'appelle Tybalt. Pâris est mon second prénom, Spinelli le nom de jeune fille de ma mère. Morrison était déjà prit. » Dis-je ensuite, en souriant en coin.

J’avais répondu ça du tac o tac, alors qu’il était évident que je n’étais pas restée que par choix, mais bien parce que son ami me l’avait demandé, et parce que j’ai un sens du sacrifice très élevé. Oui j’aurais pu ne pas rajouter cette dernière phrase, mais j’aime bien dire des conneries aussi, comme tout le monde, enfin pour le coup, je les dis pas, je les pense. Il me regarde avec suspicion et je lui décoche un sourire grimaçant. « Nah… d’accord, j’avoue, il m’a demandé de servir de rempart, à toutes attaques de filles en transe. » Je regardais autour de nous, la plage était tellement immense, que nous avions de la marge et de l’espace avant d’être assaillis par une horde d’adolescentes en mal d’amour. « Quoique pour un samedi, ce soit plutôt calme. » Ajoutais-je en reportant mon attention sur lui. Je ne peux pas dire que je n’ai jamais été comme elles, de ma vie, ce serait mentir, et une certaine malle dans le grenier de mes parents, attestent de mon délire de l’époque, j’étais amoureuse de Steven des Wolds Appart… Sans commentaire, j’attribuerais ça à la montée d’hormones dans mon organisme de femme en développement. Actuellement si je devais vouer un culte à quelqu’un, ce serait à mon entraineur de Beach volley, qui me pousse à entrer dans l’équipe féminine nationale. Il aborda ensuite, un autre sujet, qui eut le mérite de me faire regretter mes paroles d’avant. Et pour ne pas le laisser tout seul, on va dire que c’est ça, je décidais de lui poser une question neutre sur ce fait. Ne pas savoir nager, inclut tout un tas de possibilités, il me dévoila alors que faisant partie d’une famille nombreuse, ses frères et sœurs avaient du lui apprendre les notions de base et je compris au timbre de sa voix, que cela avait été plus ou moins approximatif. « Je comprends, effectivement. Quoique je ne connaisse pas vraiment, les tenants et aboutissants d’une famille nombreuse, je suis fille unique. »Ajoutais-je doucement. Nous ne relevâmes, je laissais mes affaires sur la plage, et nous partîmes posément vers l’autre bout de la plage, laissant derrière son amie avec Clive, ce qui eut le mérite de le faire rire. Marrant ça, pas de signe de jalousie ni rien, tandis que mon propre ami, était en train de copieusement la palper. J’arquais un sourcil, esquissant un sourire et nous partîmes donc. J’écoutais sa réponse avec attention en riant à un moment, bien sur qu’on ne joue pas de la batterie en chantant, il faudrait être un sacré maitre en coordination des mouvements pour réussir cet exploit. « D’accord. C’est sympa, enfin je présume. » Mes pieds dans l’eau, je le laissais marcher à côté de moi. Il finit par se présenter, d’une toute autre manière, et je lui accordais un large sourire de sympathie, on ne révèle pas à tout le monde son identité secrète, je trouve ça touchant et agréable. « Tybalt, c’est un joli prénom, le roi des chats… Shakespeare. C’est peu usité, mais c’est joli. » Acquiesçais-je comme s’il m’avait demandé mon avis, alors que pas du tout. « Voyons voir donc, moi ça donnerait Sully St Amour… » Je m’arrêtais songeuse, avant de reprendre la marche. « Ouais non, la célébrité ne va pas à tout le monde, on dirait le nom d’une actrice porno des années 80. Je resterais donc Victoria Anderson, c’est parfait comme ça. » Je lui fis un léger clin d’œil amusé. « Tybalt Morrison donc, enchantée… oh mais attendez. » Je me coupais net, me souvenant d’une personnalité que Chiara adorait et dont elle me rabâchait les oreilles toute l’année durant. « Vous êtes le chanteur qui change de coupe et de couleurs tous les 10 jours ! » Lui lançais-je. « Ma colocataire, n’a de cesse d’écouter vos albums, elle… elle est aussi passionnée de canards people… ça traine dans tout l’appartement… » Je me coupais un instant, tout sourire. « Vous pouvez être sur, qu’elle a écouté au moins 70 fois par jour votre dernier album. » ajoutais-je. « Voyons voir, y’en a une qui fait… » Je posais mon index sur mes lèvres, en me concentrant pour retrouver l’air. « Bright lights big city, he lives to run… » Chantonnais-je doucement, terminant par des na na na, parce que les paroles m’étaient inconnues. « C’est la seule que je connais, elle la passe en boucle et nos cloisons sont en papier mâché… C’est pas mal. » Dis-je en hochant la tête.

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« Nah… d’accord, j’avoue, il m’a demandé de servir de rempart, à toutes attaques de filles en transe. » Je ne pu m'empêcher de rire à cette réponse, songeant que c'était du Will tout craché. Il n'avait d'ailleurs pas tout à fait tort de s'inquiéter à ce sujet, compte tenu du nombre de fois où je m'étais retrouvé pris au piège par une armée de nanas enragées. Mais de là à m'envoyer ... Une femme pour me protéger ? Je ne voyais pas où était l'intelligence de l'acte. « Il en fait trop ... Tout ça parce que je me suis, une fois, retrouvé au milieu d'une vingtaine d'hystériques qui ne m'ont laissé que mon pantalon et mes godasses pour pleurer ma dignité perdue. » Marmonnai-je sur un ton faussement blasé, en levant les yeux au ciel. J'en riais aujourd'hui. Mais ce jour là, je n'avais pas franchement eus le coeur à ça. Alors que nous en arrivions à parler du fait que je ne savais pas nager, je mentionnai ma famille nombreuse. Depuis quand je parlais autant à de parfaits inconnus ? En dehors des journalistes, bien sûr. Aucune idée. Je me surprenais à lui parler facilement. Je n'avais plus qu'à prier pour qu'elle ne soit pas une tordue qui irait raconter tout ça à la presse people. J'avais envie de croire qu'il existait encore des gens biens en ce bas monde. Vain espoir ? Peut-être pas. En attendant, je n'allais pas cesser de vivre. Quitte à laisser ma petite amie finir dans les bras d'un autre homme. Si c'était son choix, c'était son choix, point. Peut-être que je pensais ainsi parce que je n'étais pas réellement amoureux. Pour ce que j'en savais ...Devant mon manque flagrant de réaction face à la petite scène qui se jouait dans l'eau, je vis à la réaction de la jeune femme qu'elle était surprise. Ce que je pouvais comprendre d'ailleurs. « J'ai pour habitude de dire que chacun est libre de ses choix et de ses actes. S'il venait à se passer quoi que ce soit entre eux -ce dont je doute- je m'en ficherais tant que je serais mis au courant en temps et en heure. » Crus-je bon de préciser en lui adressant un regard en coin. Etrange philosophie de vie pour certains. Simple ouverture d'esprit pour d'autres. Alors que nous marchions l'un à côté de l'autre, je finis par me présenter sous mon vrai prénom. Non pas que l'autre était un faux ... Mais il y avait une certaine différence entre la star et la personne. D'un côté Pâris mondialement connu. De l'autre, Tybalt. Jeune homme comme tout le monde, tout simplement. Avec les mêmes envies, les mêmes besoins, les mêmes espoirs.

« Mes parents adorent Roméo et Juliette ... L'ainé s'appelle d'ailleurs Roméo. » Indiquai-je avec un léger sourire en coin. Mes parents étaient de drôles de personnages quand on y pensait. « Voyons voir donc, moi ça donnerait Sully St Amour… » Ouais ... Mouais ... Bon ... Je grimaçai légèrement en posant le regard sur elle. Devais-je lui dire que ça ne sonnait pas très glamour ? « Ouais non, la célébrité ne va pas à tout le monde, on dirait le nom d’une actrice porno des années 80. Je resterais donc Victoria Anderson, c’est parfait comme ça. » Une actrice porno ? D'abord surpris, j'haussai les sourcils. Avant de rire de bon coeur sans pouvoir m'en empêcher. Elle était ... Atypique comme nana. « Je dois être le type le plus étrange qui soit ... Mais quand j'entends Sully, je pense plus facilement à Monster and Cie qu'à une actrice porno. » Grand gamin ? Fort probable. « Vous êtes le chanteur qui change de coupe et de couleurs tous les 10 jours ! » Au moins, elle commençait un peu à me resituer. Et une fois de plus, je constatais que mes excentricités capillaires faisaient beaucoup parler d'elles. Pas plus que ma musique, osais-je tout de même espérer. La suite de ses paroles me fit doucement rire. Et plaisir également, quand bien même elle se contenta d'un "pas mal". Au moins, elle ne détestait pas ce que je faisais. Je n'avais rien contre les gens qui n'aimaient pas ma musique. Mais invariablement, ça faisait quelques choses. « Et vous avez mis autant de temps à me reconnaître ? Mon Dieu que c'est vexant ... » Plaisantai-je avec pourtant un sérieux à toutes épreuves. « Mais oui, je suis le type qui change de coupe de cheveux comme de chemise, qui s'habille un peu beaucoup à sa façon, qui ne sort qu'avec des mannequins blondes, qui passe son temps en tournée ou dans sa famille -nombreuse- et qui ne s'arrête jamais. Pour les autres ragots, je suis certain que ça ne vous intéresse pas. » Sans quoi, elle aurait sans doute déjà lu la presse people depuis le temps. « Puisque c'est "pas mal", vous accepteriez d'assister à l'un de mes concerts prochainement ? Et votre amie également, bien sûr. »

J’avais occulté un instant, le côté Monstre et Cie, puisque mon cerveau c’était remis en branle et j’avais enfin saisi qui il était. Je ne suis pas blonde, mais plutôt lente à la détente sur ces sujets-là ! Il semble un peu sérieux d’un coup, c’est vrai que ce n’est que peu agréable d’être payé pour être reconnu dans la rue, et donc que je ne sois pas capable de le reconnaitre en deux secondes. « Je suis vraiment désolée, Mr Morrison, mais la prochaine fois venez sur la plage avec une crête violette, un pantalon trop moulant pour se mouvoir normalement et un micro, et là promis je vous reconnaitrais… » Dis-je tout sourire, en me moquant gentiment. « Je vous taquine hein, ne prenez pas la mouche. C’est facile de vous charrier je trouve, j’aime bien. » Ajoutais-je en riant. Il reprit la parole, pour se dépeindre de manière assez lasse, à la limite du négatif. « Effectivement les ragots ne m’intéressent pas. Mais dites-moi, sincèrement, Pâris est tel donc, mais qu’en penses Tybalt ? » Lui demandais-je avec sérieux, en croisant mes bras sur mon ventre. « Non parce qu’entre nous, ce dédoublement constant de votre personnalité, doit finir par peser, je ne vous pense pas fou, ou alors nous le sommes tous un peu. Mais mine de rien, je vous admire, outre le fait que je ne connaisse qu’une seule chanson de votre répertoire. Je vous admire parce que oui, d’un côté il y a le faste, le clinquant, les fêtes, les sorties, les privilèges et tout le reste… Mais au final, vous n’êtes en gros qu’un produit de marketing. Je ne vous insulte pas hein, je tente de vous expliquer ma pensée. N’importe quel musicien, acteur, artiste en règle générale, ne sera plus vu réellement comme une personne normale, on va vous faire grimper sur un piédestal, vous porter à nu, mais au final, en toute sincérité, est ce que le jeu en vaut la chandelle ? » Je m’étais mise à parler avec forte éloquence, et une gestuelle ample, je le savais pour ma part, que si j’intégrais l’équipe nationale, je finirais à moindre mesure mais quand même, sous les projecteurs, et sous l’œil aiguisé des paparazzis. Arrive-t-on réellement à vivre malgré tout ? Je suis plutôt discrète dans ma manière d’être et de vivre, pas de grands éclats dans ma vie, et pourtant je profite de tout, mais en ira-t-il encore autant lorsque je serais plus ‘connue’. Ce sont des questionnements de tous les instants, qui ne m’empêchent pas de faire mes entrainements et mes études, mais qui se mêlent de temps en temps à mes pensées. Un sportif européen, n’est pas aussi médiatisé qu’un sportif américain, et les canadiens passent presque tous entre les mailles du filet médiatique. Donc au final, oui, je vais avoir à vivre avec, à la différence que moi je garderais mon vrai prénom, et vrai nom. Le débat était lancé, un questionnement intérieur qui peut être le pesait, sans que nous de l’extérieur, nous le voyons, et encore le mot débat est un peu fort. « Tout ce que vous venez de me décrire, est un peu rébarbatif, sauf l’alinéa famille. Je ne sais pas, ça me donne juste l’impression, et je me trompe probablement, que vous avez rangé votre vie entière dans des cases validées par la société. La copine mannequin blonde, une case. Les coupes de cheveux extravagantes, une case. La tenue vestimentaire, une case. C’est comme si ce résumé de ce que vous êtes, n’avait aucun lien tangible, que ce sont juste des suites de mots, et rien d’autre. Votre autobiographie, ne devrait pas être simplement ça… vous comprenez ce que je tente d’exprimer ? » Lui demandais-je en me tournant vers lui, balayant de ma main, la mèche de cheveux devant mes yeux. J’avais un peu engloutit sa dernière proposition de par ma grande tirade. « C’est gentil, vraiment, mais actuellement je n’ai pas le temps à accorder aux loisirs, Chiara est en école de stylisme, elle aurait le temps, mais je suis à l’UCLA, en faculté de sports, faisant partie d’une équipe régionale grimpante. Les sélections pour entrer dans l’équipe nationale sont dans peu de temps, voyez-vous, c’est ma première journée de repos depuis trèèèès longtemps. » J’hésitais un instant, m’arrêtant de marcher pour lui faire face. « Mais si vous êtes éventuellement intéressé par le sport, je peux… » Je m’arrêtais au milieu de ma proposition qui sur le coup, me parut saugrenue. Pourquoi l’inviter te voir en match ? Oui, le beach volley, est un sport que les hommes adorent regardé, puisque nos tenues sont pour le moins sex, mais là n’était pas la question. Je ne le connaissais pas, et j’étais juste en train de l’inviter… N’importe quoi !

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Nous y voilà. La raison pour laquelle je fréquentais si peu de personnes qui n'étaient pas de mon monde. Ce n'était pas parce que je me sentais supérieur à elles. Loin de là même. Mais le fait était qu'il s'agissait de deux mondes qui semblaient bien incapables de se fondre l'un dans l'autre parce qu'ils ne se comprenaient pas. Victoria me semblait avoir une idée bien arrêtée sur la célébrité. Et elle n'était clairement pas en ma faveur. Si jusqu'à maintenant cette rencontre m'avait été agréable, je commençais maintenant à en douter. Je n'étais pas du genre à épiloguer sur un sujet pour dire ceci ou cela. Si la personne en face de moi n'était pas de mon avis, je ne tentais pas de la convaincre. Alors j'écoutais Victoria sans trop lui répondre encore. « Honnêtement ? Je me fous royalement de l'image que je véhicule. Je vis pour ma musique. Pas pour ce que les gens pensent de moi. J'ai commencé à accepter la célébrité, quand j'ai cessé de lire les articles sur mon compte et de m'inquiéter à propos de ce qu'en penseraient mes proches et mes fans. » Remarquai-je simplement, peu désireux d'entrer dans le débat à propos de ça. Produit de marketing ? Peut-être bien. Mais c'était logique. C'était pour vendre ce que je faisais, ce que je produisais. Alors, dans le pire des cas ... Qu'y avait-il de mal à ça ? La suite de ses paroles me fit vaguement sourire alors que je lui lançais un bref regard. Mouais. Quand je disais qu'elle avait un avis bien arrêté. « L'apparence extravagante, c'est juste moi. Peut-être que je me cherche de ce côté là ou que j'aime le changement. Dans tous les cas, c'est personnel. Je vous accorde le point de la petite amie ceci dit. Il n'y a rien qui soit plus cliché que ça. Mais ce n'est pas vraiment un choix de ma part. C'est ... Plus complexe. » Dis-je sans entrer dans le détail. Ce n'était pas non plus comme si c'était d'un intérêt capital. Même elle, quand bien même elle menait la conversation et me posait des questions, devait plus s'en fiche qu'autre chose en réalité. Est-ce que je ne lui faisais pas perdre du temps ?

« C’est gentil, vraiment, mais actuellement je n’ai pas le temps à accorder aux loisirs, Chiara est en école de stylisme, elle aurait le temps, mais je suis à l’UCLA, en faculté de sports, faisant partie d’une équipe régionale grimpante. Les sélections pour entrer dans l’équipe nationale sont dans peu de temps, voyez-vous, c’est ma première journée de repos depuis trèèèès longtemps. » Quand je disais que je lui faisais perdre du temps. Je grimaçai faiblement à cette constatation et me renfrognai quelque peu. Et comme si ce n'était pas assez embêtant comme pensée, il fallait que j'éprouve une réelle déception à l'idée qu'elle soit trop occupée pour assister à l'un de mes concerts. « L'invitation tient toujours pour votre amie alors ... » Comme si ce n'était pas elle que j'aurais préféré revoir. « Et soit dit en passant, vous ne devriez pas gâcher votre unique journée de repos, pour moi. » Remarquai-je ensuite en souriant légèrement en coin et en lui adressant un regard amusé. Je faillis la percuter de plein fouet quand elle s'arrêta pour se placer devant moi. Un peu trop soudainement pour mon esprit à tendance un peu lent. « Mais si vous êtes éventuellement intéressé par le sport, je peux… » Pourquoi s'arrêtait-elle en plein milieu de sa phrase ? Est-ce qu'elle venait de réaliser ses paroles et regrettait déjà d'avoir eut une telle idée ? Oui, c'était sans doute ça. Et je ne pouvais que la comprendre et me ranger de son côté. Elle ne comprenait pas la célébrité et était donc exactement le genre de personne qu'il fallait garder loin de tout ça. Pour son propre bien. J'allais donc me tenir à l'écart. Rencontre sympathique mais de courte durée, sans aucun doute. « Et moi je suis pris par ma tournée en ce moment. Je pars pour l'Europe dans quelques jours. » Indiquai-je sans me départir de mon sourire, malgré une sensation de regret grandissante au fond de moi. Que je ne comprenais toujours pas d'ailleurs. Pendant quelques secondes, je me perdis dans la contemplation de sa petite personne, une moue de réflexion accrochée au visage. Avant que je ne détourne la tête pour regarder en direction de nos amis. « Vous souhaitez qu'on retourne auprès d'eux ? »

Spoiler:

Pourquoi ça me touche autant ? Non franchement là, pour le coup, je ne me l’explique pas du tout. Le fait est qu’il me réponde avec autant de… Vous savez cette sensation gênante, d’être pas grand-chose. Et bien, je suis là, comme une conne à le regarder, il m’a coupé dans ma tentative d’invitation, parce que oui, il est aussi très prit, j’en doute pas. Lorsqu’il me demande si je souhaite retourner vers nos amis communs, je ne sais plus quoi penser. Avais-je trop parlé ? M’étais-je trop épanchée sur son statut de célébrité ? L’avais-je vexé ? Non, assurément non, enfin quoique, je ne sais pas. Je me passe la main dans les cheveux et au lieu de tenter de rattraper mes bourdes, j’hochais la tête sagement. Putain, je ne comprends pas pourquoi je me déteste en cet instant, mais c’est bien présent, je me déteste. Je me mordis l’intérieur des lèvres, nerveuse ? Oui, oui, je suis super nerveuse. « Je lui en ferais par, merci. » Dis-je doucement en réponse à l’invitation pour Chiara. Quand j’y pense, Chiara c’est un canon notoire, grande brune, hyper mince, hyper élancée, et moi à côté je suis une petite nana, musclée certes, mais qui a un buste démesurément long en comparaison de mes jambes… Je m’arrête de penser d’un coup, mais pourquoi je suis en train de me comparer à Chiara ?! Mon dieu, oui c’est l’heure de rentrer, du coup je fais demi-tour, et je marche dans le plus grand silence, m’encerclant dans mes bras, dans une posture de défense un peu. Non ce n’est pas une vraie posture de défense, c’est que d’un coup je me suis sentie sacrément con, et j’ai eu un grand moment de solitude. Je suis en plein dans un grand moment de solitude. Marchant en regardant le sol et mes pieds, je ralentis progressivement et me tourne vers lui, regarde son visage à lui, hésitante, et finis par briser le silence. « Je n’ai pas eu l’impression de gâcher mon temps libre en parlant avec vous, bien au contraire. Je suis… maladroite dans mes propos, et je m’excuse si je vous ai… froissé. » Lui dis-je en ayant beaucoup de mal à le regarder dans les yeux, sans me sentir affreusement mal. Je me tortillais sur place, voulant rajouter quelque chose, mais des mains froides sur mes hanches me firent sursauter, c’était Paul, tout sourire. « Alors, ça fait connaissance ! » Je donnais un coup de coude discret à cette andouille notoire. Le fameux Will suivait, ainsi que son amie mortellement canon et Clive. La voix aigüe du mannequin me surprit d’un coup. « Je me suis cassée quelques ongles Tyty, regarde… » Dit-elle avec une mine boudeuse. Je ne sais pas ce qui me donna le plus envie de rire, sa voix, le sobriquet dont elle l’affublait, ou sa réalité dramatiquement ongulaire ? Bref. Tout était retourné à la normale. On échangea des banalités sympathiques avec les autres, et lorsque je recroisais le regard de Tybalt, je déglutis. Pas normal, ce n’était pas normal. Et finalement, je décidais de prendre la tangente de manière courtoise. Je tendis la main à Will, pour lui souhaiter une bonne fin de journée et lui dire au revoir, je fis de même avec la blonde qui me rendit mon lycra, en me remerciant de son sourire ultra bright, puis je tendis la main à Tybalt, et lorsque ma main effleura la sienne, j’eus l’envie irraisonnée de m’enterrer la tête dans le sable comme une autruche, mais je continuais à sourire malgré ce sentiment. « Bon week end Mr Spinelli. » Dis-je simplement, avec la plus grande maîtrise possible. Je tournais les talons, direction mes affaires, je remis ma planche sous le bras, attrapais mon sac et quittais la plage, sans me retourner, ce n’était pas possible de faire ça, je voulais juste fuir à toutes jambes le plus loin possible. Non, on ne flashe pas sur une célébrité maquée ! J’ouvris le coffre de ma voiture, pour glisser la planche, avant d’ouvrir la portière de ma voiture.

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« Je n’ai pas eu l’impression de gâcher mon temps libre en parlant avec vous, bien au contraire. Je suis… maladroite dans mes propos, et je m’excuse si je vous ai… froissé. » Comme le bon crétin que j'étais, je regrettais déjà de lui avoir proposé de rejoindre nos amis. Et je lui en voulais presque d'avoir accepté sans l'ombre apparente d'un doute. Mais si je proposais qu'on fasse finalement demi tour pour poursuivre notre marche à deux, elle allait me prendre pour un crétin qui ne savait pas ce qu'il désirait vraiment. C'était un peu le cas d'ailleurs. J'étais perturbé, tendu entre mon envie d'apprendre à la connaître et celle de la laisser tranquille. Sauf qu'elle venait de me détromper sur ce dernier point; Elle n'avait pas gâché son temps avec moi. Le pensait-elle vraiment ou disait-elle ça pour me faire plaisir ? Au vu de son ton et de ses gestes, je doutais que ce soit uniquement pour me faire plaisir. Même si ça me plaisait bien, il fallait le reconnaître. Quand nous eûmes rejoints le reste du groupe, je réagis à peine à la présence et aux mots d'Anastassia. Sans doute étais-je trop occupé à regarder dans la direction de Victoria. Victoria dont je croisais le regard à une reprise et qui me fit d'autant plus regretter la fin trop précipité de notre échange. Will ne manqua rien de ma façon de regarder Victoria et m'offrit un sourire narquois que j'ignorai. Quand elle décida de nous quitter, je ressentis un étrange pincement au coeur et une certaine déception à l'idée que je ne la revoie plus. En tout cas, c'était mal parti pour que l'on se revoit tous les deux. Et l'idée me déplaisait réellement. Ainsi, quand elle me serra la main et me souhaita un bon week-end, je me contentai de sourire. A peine. Sourire forcé, il fallait le reconnaître. Parce que j'étais en train de penser à comment la retenir. Tout en songeant que je ne le pouvais tout simplement pas. Je retins sa main dans la mienne, une seconde ou deux de plus que ne l'exigeait la courtoisie la plus élémentaire.

Et quand elle s'éloigna, je la suivis du regard, sourcils froncés. Putain ... j'allais quand même pas la laisser filer comme ça sans chercher à la revoir par la suite ? Si ? Non ... Je marmonnai une vague excuse à l'intention de Will et Anastassia, avant de partir à la suite de Victoria, arrivant au moment où elle ouvrait sa portière. Sur laquelle je posai une main comme pour être certain qu'elle n'allait pas s'engouffrer dans sa voiture, fermer sa portière et filer à vive allure. « Hey ... Tu me donnerais ton numéro ? Pour ... Qu'on voit si on peut faire concorder nos emplois du temps. Pour ... Se voir ... Un de ces quatre. » Tu, numéro, se revoir. Ou comment passer du mec distant au type qui ne cachait plus son intérêt. L'avantage, c'était que soit ça passait, soit ça cassait. Il n'y aurait sans doute pas d'entre deux et je le saurais bien assez vite. Au moins, je n'aurais pas le moindre regret si elle m'envoyait sur les roses. J'aurais été honnête jusqu'au bout. Non ? « Sinon ...Tu m'as dis que t'étais de repos aujourd'hui, non ? » Si j'étais en train d'accélérer les choses et de totalement mettre de côté les deux loustiques qui m'attendaient là bas sur la plage ? Pas du tout voyons. Enfin si, peut-être. Mais peut-être aussi que j'avais envie d'agir sur un coup de tête pour une fois. Sans vraiment réfléchir. Et si elle refusait tout en bloc, alors je serais fixé une bonne fois pour toutes. Ce serait son choix. Et je le respecterais, bien sûr.

Quelque chose bloqua l’ouverture et relevant la tête vers… Lui. Je le regardais sans comprendre le pourquoi du comment, fronçant les sourcils, au comble du mal à l’aise lorsqu’il me demanda mon numéro. Hein ? Quoi ?! Je venais de réaliser qu’il me demandait bien mon numéro, pour se revoir, je formais quelques syllabes et voyelles de la bouche, sans pouvoir dire quoique ce soit, j’étais littéralement estomaquée. Il… Il voulait qu’on se revoit, et sur son visage tout semblait sincère, je plongeais mon regard dans le sien, pour comprendre les mots, alors qu’il venait de me les dire. Surtout il avait couru pour me rattraper, et pas pour me demander le numéro de Chiara pour le concert, mais bien pour avoir le mien, pour me revoir. « Je… tu… euh… » Je pouffais en baissant le regard, bredouillante comme si ça avait été la première fois qu’on me demandait mon numéro. Je pris une inspiration, allons voir si je suis capable de dire une phrase en entier, sans passer pour une conne… « Euh… Oui, d’accord. » Bon ce n’est pas le top du top, mais c’est mieux que rien, je fouille dans mon sac à la recherche d’un stylo que je trouve rapidement et d’un post it qui suit. Il reprit alors, plus directement. Je faillis en faire tomber mon stylo, mais à la place je jonglais pour le garder dans mes mains. Bon, au moins il doit comprendre que je suis un peu troublée par la situation, ça c’est fait… J’ai les joues qui chauffent en plus, la totale. Je suis mortifiée. Et je percute qu’il a laissé son amie sur la plage, mon regard se pose sur le petit groupe laissé plus bas sur le sable. « Mais euh… Gisèle… » Je rougis de plus belle, je ne connaissais pas le prénom de son amie, mais mentalement j’avais décidé de la rebaptiser Gisèle, en hommage à la plus femme du monde. « … enfin… » Je gesticulais des mains, en pointant son amie de la manière la plus discrète qui soit. Et comment exprimer ma surprise, sans paraitre présomptueuse, dans le genre, il me veut ou autre ? Je ne sais pas faire ça. Tablons sur une envie de me connaitre amicalement donc. « Et bien euh… Oui, je suis en congé, tu veux… » Laborieux, putain que c’est laborieux. Je lui indiquais ma voiture. « Venir. » Ouarf, on a faillit pas y arriver ! J’haussais les épaules, en tenant bien en main le post it encore vierge et le stylo, comme s’ils étaient une bouée de secours contre ma noyade imminente. Non, mais alors là, on nage dans la plus grande folie de l’année quand même ! Enfin, je nage dans la plus grande folie, lui il marche dedans. Et puis finalement, presque avec un naturel déroutant, on monta en voiture, laissant les autres derrière. Je posais mon sac au sol, à ses pieds, en m’excusant à mi mots, mis le contact et engageais la marche arrière. Je n’avais pas fait ça depuis très longtemps, un coup de tête, quelque chose de fou, c’était grisant et paniquant à la fois. Je pris la route du bord de mer de Santa Monica, direction mon après midi de repos et avec moi, Tybalt Morrison. Trop étrange comme phrase. La radio passait le dernier album de Daft Punk, un Get Lucky détonnant, quoique non peut être pas tant que ça au final. Le regard sur la route, je n’osais pas trop regarder dans sa direction. « Il faut… que je repasse à mon appart, pour me changer… » Je tournais légèrement le regard, mais il s’arrêta sur la boite à gants devant lui. « Ma coloc ne sera pas là, elle… bosse. » Dis-je pour rassurer qu’il ne se retrouverait pas coller contre un mur, en proie à se faire violer par une Chiara hystérique. Le trajet dura quelques minutes, jusqu’à ce que je me gare devant un petit bâtiment de trois étages. Je le laissais me suivre, munis de mes clés, mon sac, mon short à la main et ma planche sous le bras, j’ouvris la porte de l’immeuble, et grimpais les escaliers qui menaient à mon appartement. Deuxième étage, je posais la planche contre le mur, pour ouvrir la porte de notre appartement et entrais en l’invitant à mi mots à entrer. C’est un appartement de nanas, donc pas très bien rangé. Je posais mes affaires contre un mur du salon, tenant toujours mon short à la main. « Je vais… me changer, si tu veux boire un truc, y’a de la bière dans le frigo, ou des boissons énergisantes au gingembre, absolument dégueulasses. » Lui dis-je avant de filer dans le couloir direction ma chambre.

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Ce n'était pas par manque d'envie que je faisais si rarement des trucs complètement dingues. Mais bel et bien parce qu'avec ma célébrité, je ne pouvais malheureusement pas tout me permettre. Un fait qui me dérangeait un tant soit peu, je devais bien le reconnaître. Parce que si ça n'avait tenu qu'à moi, je me serais laissé tenter par l'aventure plus d'une fois. Mais il avait suffit d'une rencontre ... Rien qu'une rencontre, pour que l'envie me prenne de transgresser les règles que je me fixais à moi même depuis longtemps. Abandonner mon ami et ma petite amie tout aussi célèbre que moi, pour partir avec une illustre inconnue. C'était risqué pour tout un tas de raisons ... Mais pour une fois, je n'avais vraiment pas envie d'y penser. Je voulais juste profiter de ce que la vie avait encore à m'offrir. Et Victoria que je venais de poursuivre comme un fou furieux -appelons un chat, un chat-, semblait totalement estomaquée par ma requête. Pas négativement ceci dit, comme semblaient en témoigner ses rougeurs révélatrices, ses bégaiements et son incapacité à aligner deux mots pour former une phrase cohérente. C'était ... Mignon ? Oui, mignon semblait être le mot exact. « Euh… Oui, d’accord. » Un immense sourire étira alors mes lèvres. Oui. C'était un oui. Voilà de quoi me rassurer. Et me faire plaisir, en même temps. « Mais euh… Gisèle… » Si son regard n'avait pas été porté en direction du petit groupe, je n'aurais sans doute pas compris de qui elle parlait. Mais deviner qu'il était question d'Anastassia, ne me demandait pas de grandes réflexions non plus. Je ris donc doucement en continuant de l'observer avec attention. Je ne pensais pas qu'une femme avec un caractère comme le sien, soit également capable de paraître si hésitante et si peu sûre d'elle. Ce n'était que plus touchant encore. « J'ai pour habitude de dire que chacun est libre de ses choix et de ses actes. » Lui rappelai-je d'une voix douce. Et puis ce n'était pas comme si j'étais vraiment engagé avec Anastassia. Oui, notre histoire durait depuis quelques temps maintenant. Mais que je sache, je ne portais aucune alliance au doigt et elle non plus. Ca voulait tout dire, non ? Du coup, j'étais encore libre de faire ce que bon me semblait. Ce serait beaucoup trop con de se priver pour une fille ... Comme elle.

« Et bien euh… Oui, je suis en congé, tu veux … Venir. » « Oui, je veux venir ...» Répondis-je du tac au tac, avant de faire le tour de sa voiture à bord de laquelle je montai sans attendre. Histoire qu'elle n'ait pas le temps de changer d'avis. Voilà qui me ferait quand même sacrément chier. Quand elle se pencha vers moi pour poser son sac à mes pieds, une bouffée de son odeur me frappa de plein fouet. Loin des parfums aux odeurs capiteuses et totalement douloureuses pour le crâne, elle sentait la mer, la nature, le frais, le shampoing et un parfum presque ... Epicé. Une odeur vraiment agréable. Douce et pas du tout agressive. Ca changeait. J'aimais ... Beaucoup ça. Au moins autant que ses cheveux bruns à l'aspect soyeux qui donnait envie d'y glisser ses doigts. Ou que ses courbes parfaites, soulignées par une musculature somme toute très légère, qu'elle semblait bel et bien entretenir. Bordel ... Est-ce que j'étais en train de la mater ? Oui, fort possible. Raison pour laquelle je détournai le regard, malgré le sourire qui continuait de flotter sur mes lèvres. « Ma coloc ne sera pas là, elle… bosse. » Je ris doucement en posant à nouveau le regard, malgré le risque immense que je courais à me perdre à nouveau dans sa contemplation. « C'est une précision pour que je ne craigne pas de me faire agresser, ou même ... Violer ? » Demandai-je sur un ton amusé, sans la quitter du regard. Quoi que si c'était par elle, ça ne serait plus un viol. M'enfin ... Bref. Là n'était pas la question de toute façon. Et quand nous fûmes chez elle, malgré cette envie de la suivre quand elle s'éloigna pour filer dans sa chambre, je demeurai en retrait. Aucune pensée ni envie perverse. -Non aucune !- Juste ... Le plaisir de se retrouver en compagnie de cette jeune femme intéressante et intrigante au possible. « On ne t'a jamais dis que le gingembre était aphrodisiaque ? » Remarquai-je, plus qu'autre chose, alors qu'elle disparaissait dans le couloir. Non, aucune pensée perverse de quelle que sorte que ce soit ... Une fois seul dans la pièce, je récupérai mon téléphone pour répondre au message que Will n'avait évidemment pas perdu de temps à m'envoyer. Anastassia avait fait de même. Son texto était plus inquiet que celui de mon ami. Ce qui semblait tout à fait logique. Ce dernier devait plus jubiler qu'autre chose.

Chacun est libre de ses choix et de ses actes. D'accord.
J’hochais la tête à sa réponse quant à l’absence de ma colocataire. Le laissant ensuite me suivre jusqu’à l’appartement, je l’invitais à se servir dans le frigo et lorsqu’il parla d’aphrodisiaque je souris en coin, tout en marchant vers ma chambre. « C’est faux, le gingembre est un stimulant cardiaque naturel… Rien de plus. » Je lui adressais un clin d’œil complice avant de refermer la porte de la chambre et me coller le dos contre. Putain, qu’est ce que j’étais en train de faire ?! Je lançais mon short sur le lit, retirais ma chemise que j’abandonnais sur le lit aussi, défis les liens de mon bikini noir et filais ensuite sous la douche. C’était vital, ma peau était recouverte de sel marin, sous le jet d’eau tiède, je songeais à la portée folle d’un tel coup de tête. Que devait penser son amie ? Que devais-je penser ? Si ça se trouve c’était juste le caprice d’une star, et rien d’autre… J’attrapais la serviette et me séchais le corps puis les cheveux, l’accrochant ensuite au porte manteau de la salle de bain. Ayant laissé mon sac à main dans le salon, je n’entendis pas celui-ci sonner, et par là même ma chère colocataire me dire qu’elle rentrait plus tôt. J’ouvris mon placard pris une culotte et soutif que j’enfilais, puis un jean slim brut. Hésitante devant mes étagères quant au choix du haut, alors que de l’autre côté, la porte d’entrée émit un bruit. Je me redressais, tendant l’oreille, avant de faire quelque chose de très bizarre, je sortis de la chambre rapidement, et fonçais sur le porte d’entrée, en fermant la chaine. J’entendis Chiara râler derrière la porte. « Vic, tu peux m’ouvrir ? » Je grimaçais en regardant Tybalt. « Désolée… Je te jure qu’elle devait bosser… » Murmurais-je à son intention. « Vic ? » « Oui, oui mais le souci Chiar’ c’est que je ne suis pas seule… » « Oh… Il s’appelle comment ? » Répondit elle, elle avait l’art de toujours vouloir parler quand ce n’était pas le moment. « Parce que si tu es en compagnie de Ben & Jerry je te dis de suite que j’en aurais besoin aussi ! » Je fermais les yeux, adossée contre la porte, toujours en soutif. « Pas tout à fait, écoutes, si tu peux repasser dans… 20 minutes ? Ce serait adorable. » J’attendis sa réponse en me concentrant sur l’autre côté de la porte. Elle accepta et je l’entendis redescendre l’escalier, je me raclais la gorge, en regardant Tybalt, du moins en le voyant vraiment. « Elle est adorable, mais souvent incontrôlable. » Ajoutais-je en hochant la tête, puis je me couvris les seins de mes mains, percutant ma partielle nudité. « Je vais finir de m’habiller, et puis on pourra y aller… » Je traversais le couloir, et entrais dans ma chambre, sans prendre la peine de refermer la porte, attrapant un t-shirt blanc tout simple que j’enfilais. Une paire de ballerine, un coup rapide de séchage made in me, et je retournais dans le salon pour y attraper mon sac à main, le poser sur mon épaule. « Oh j’allais oublier, deux secondes, et je suis à toi, enfin…on pourra y aller. » Je me glissais dans la chambre pour attraper mes lunettes de soleil sur la table de chevet, et lorsque je revins dans le salon, Chiara était dans l’ouverture de la porte d’entrée, la mâchoire tombée, le regard rivé sur Tybalt. « Euh… Ah Chiar’ c’est fou comme tu m’écoute quand je te parle… Chiara je te présente Pâris, Pâris je te présente Chiara. » Fis-je très calmement, tout en m’approchant de Tybalt, me positionnant à côté de lui. Chiara n’avait pas l’air de vouloir se sortir de sa torpeur, la surprise l’avait fauchée d’une manière très étrange. « Gah..ah… » Réussit-elle à prononcer. Au moins, j’avais réussit à dire autre chose que ça, plus avant, là c’était risible et je me mordis la lèvre pour ne pas éclater de rire, son expression faciale était juste trop drôle. « Allez Chiar’ remets toi, dois-je te rappeler de respirer aussi ? Tu es toute blanche… » Je la fis s’asseoir alors qu’elle ne le quittait pas des yeux. « Arrêtes de le fixer comme ça je te prie, et tente de dire bonjour, ou au revoir vu qu’on s’en va. » Elle leva la main, déglutissant, avant de lui faire un signe. « Bonjour… » Dit elle avant de reprendre le cours de sa personnalité. « Je suis Chiara Mastrienni, je suis la colocataire…. De Victoria. Excusez-moi, ce blanc pesant… » Dit elle à son intention. Je passais la langue sur ma lèvre, sans trop m’en rendre compte, en le regardant à mon tour.

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Est-ce qu'elle était toujours aussi contrariante ? Non parce que, quoi que je dise, elle avait toujours le bon mot pour avoir raison et faire en sorte que moi j'ai tort de mon côté. Et quand bien même, ça m'amusait plus qu'autre chose. Ainsi souriais-je quand elle s'éloigna pour aller se changer, alors que je demeurais dans le salon -très sage pour le coup- histoire de répondre aux textos de Will et d'Anastassia qui se demandaient où j'étais passé. J'étais encore en train d'échanger des sms avec Will, quand un clé glissa dans la porte d'entrée. Le temps de relever la tête, Victoria était déjà là, cheveux humide et torse presque nu, en train de la maintenir fermée. Dieu tout puissant. Se rendait-elle seulement compte de sa tenue -ou manque de tenue- ? Et moi qui avais le regard rivé sur ses seins. Elle en avait plus qu'une mannequin qui avait davantage tendance à être mince comme un fil et plate comme ... Une planche. Argh. Regarder ailleurs. Son pantalon ! Elle portait un pantalon, c'était déjà ça de gagné. Oui mais non. Ledit pantalon mettait affreusement en valeur ses jambes parfaitement élancée, ses cuisses fortes, ses hanches arrondis. Dommage qu'elle ne soit pas dos à moi. -Quoi ?- Je parvins à peine à saisir les paroles qu'elle échangeait avec son amie toujours derrière la porte. Et je ne revins tout à fait à moi, que lorsqu'elle posa une main sur ses seins -Dieu soit loué ...- et s'éloigne pour se vêtir. Elle était très bien comme ça aussi ... Raison pour laquelle je lâchai un bruit ressemblant à un "grmpf" de déception alors que je pouvais enfin voir ses fesses. Qu'elle avait de merveilleuses également. Quand elle revint -heureusement très vite- dans le salon, je ne me privai pas pour continuer de la mater tout à loisir. C'était plus fort que moi. Vraiment, j'y mettais toute ma volonté pour ne pas trop la regarder. Mais c'était impossible ! A moi ? Oui, sois à moi, ça pourrait être une bonne idée ça. Et le sourire en coin qui étira mes lèvres à cette pensée, allait vraiment achever de me faire passer pour un pervers fini. Ce que je ne n'étais pas ! Pas vraiment ... Et en parfaite inconsciente qu'elle était, Victoria me laissa à nouveau seul dans le salon. Juste de quoi laisser le temps à son amie de rentrer dans l'appartement.

Devant son regard rivé sur moi, je me tendis. Elle me faisait peur. Non, vraiment. Il n'y avait rien de plus dangereux qu'une hystérique. Est-ce qu'elle était capable de réellement me violer ? Non pas que ce serait totalement déplaisant ... Elle était quand même jolie ... Mais dans l'immédiat, mon intérêt était entièrement porté sur son amie. Victoria qui nous rejoignit bien vite. Et le fait qu'elle se positionne tout près de moi, ne me rassura pas plus. Est-ce que ça signifiait qu'elle était réellement dangereuse ? Oh mon Dieu ... « Gah..ah… » Hm ... On aurait dit un zombie. La posture, le regard fixe, l'espèce de ... grognement bizarre tout droit sorti de sa bouche. Comme un froussard -j'en n'étais pas du tout un !- je fis un pas de côté pour me retrouver plus ou moins derrière Victoria. « Bonjour… » Je poussai un long soupir de soulagement qui eut le don de faire quelque peu voleter les cheveux de Victoria; Merde, j'étais si près d'elle que ça ? Contre toute attente, je me déplaçai pour venir serrer la main de ladite Chiara, tout sourire. Elle n'était pas si hystérique que ça finalement. Juste surprise par ma présence. Ce que je pouvais comprendre. Qui ne le serait pas de découvrir une personne dont il était fan, dans son appartement ? « Enchanté Chiara ... » Soufflai-je d'une voix douce, sans me départir de mon sourire. « C'aurait été avec plaisir que je serais resté mais ... On va y aller. » Et si elle pouvait me lâcher la main pour me permettre de filer, ce serait encore mieux. Je dus même forcer un peu pour libérer ma main de l'emprise de la sienne. Enfin, je me tournai à demi vers Victoria. « Est-ce qu'on peut y aller ? » Chiara était bien jolie, bien gentille ... Mais j'avais vraiment envie de passer un moment avec Victoria. Oui, réellement. Parce qu'elle m'intéressait et m'intriguait davantage. Et parce que ... Oui, je devais bien le reconnaître, physiquement elle me ... Oh, sms. Je rouvris mon téléphone, découvris un nouveau sms de la part d'Anastassia et sans prendre la peine de le lire, j'éteignis le portable que je fourrai dans ma poche avant de lancer un nouveau regard interrogateur à l'adresse de Victoria.

Chiara n’avait pas l’air de tout à fait reprendre ses esprits, et je sentais Tybalt assez mal à l’aise. Du coup, lorsqu’il me regarda, j’acquiesçais. « Oui, on va y aller ma belle. » Je l’embrassais sur la joue en ouvrant la porte d’entrée pour laisser Tybalt sortir de là. Elle me lança un regard qu’il ne pu pas voir, mais qui me fit rire et lever les yeux au ciel, je refermais la porte et nous descendîmes les escaliers, le laissant passer devant pour… oui, je reluquais ses fesses et je déglutis en levant les yeux ailleurs. Ne pas le reluquer comme ça, c’est amical, tout ça est purement amical. Je me dis que si je me le répète plusieurs fois dans ma tête, ça va peut être rentrer. J’ouvris la voiture, le laissant entrer côté passager, je contournais la voiture pour entrer côté conducteur et démarrais, sortant de la place. Mon portable se mit à sonner, je l’attrapais en conduisant, un texto hystérique de Chiara. –PUTAIN COMMMMMENNNTTTT AS TUUU FAIT ?????? PUTAIN JE TE DETESTE !!!! MAIS JE T’ADORE QUAND MEME TU DEVRAS TOUT ME RACONTER !!! – Je ris doucement en refermant mon portable. « Bon, on a évité la scène de viol en règle… du moins tu l’as évité. » Je tournais le regard vers lui, tout sourire, le regard brillant. « Bon et alors Mr Morrison, pour ce qui suit, on va voir si vous avez du cran et de la maîtrise, puisque tu me suis dans ma journée de repos, tu vas avoir un aperçu de ma personne pour le moins original. Je dois rejoindre un mec, à la limite du désert, pour une petite séance…. » Je m’arrêtais en prenant soin de choisir mes mots. « … De tirs. J’espère que tu n’as pas peur des armes à feu. Il s’avère que je suis canadienne, pas américaine, mais dans ma famille, le tir c’est une tradition pour ainsi dire, et quelques séances de tirs sont pour moi, un loisirs. » Expliquais-je. « As-tu déjà tiré avec une arme à feu auparavant ? » Lui demandais-je tout en prenant la route pour quitter Los Angeles. Au bout de quelques longues minutes en musique et en paroles échangées ensemble, nous arrivâmes sur un parking naturel, dans le désert le plus complet et le plus sauvage. « Léon est un chasseur de prime de profession, mais aussi un ami. Par contre, évites de lui poser des questions sur ses cicatrices, c’est un sujet délicat. » Ajoutais-je en coupant le contact, puis sortis de la voiture, laissant mon sac à l’intérieur. Je refermais tout ça, et Léon attendait un peu plus loin, avec lui deux autres types, une machine de Bal trappe et un stand de canettes et bouteilles à dix mètres d’eux. Je marchais vers Léon, il me fit la bise et je me tournais vers mon nouvel ami, ça sonnait étrange comme terminaison. « Léon, je te présente Tybalt, Tybalt je te présente Léon. » « Enchanté. » Lui dit-il en lui serrant la main. « Vous ressemblez à… non laissez tomber, j’ai tendance à prendre les gens pour d’autres. » Il claqua dans ses mains. « Donc, bal trappe ou tir de base beauté ? » Me demanda t-il. Je me tournais vers Tybalt pour lui demander son avis. « Les deux Major. » Répondis-je. Léon partit chercher deux fusils de chasse, à grosses cartouches, il tendit une arme à Tybalt, lui expliquant comment la tenir, et surtout la règle ultime on la pointe toujours vers le sol quand on ne tire plus, qu’importe le mouvement qu’on effectue. J’attrapais le second fusil et le chargeais. « Les dames d’abord, qu’en pensez vous Tybalt ? » Lui dit-il en me regardant. Je pris position devant la ligne pour le tir de base, il fallait dégommer 5 bouteilles. J’armais l’arme, la positionnais on ne peut plus concentrée sur mon action et commençais à tirer. Une première bouteille explosa, une seconde, mais je manquais la troisième, la quatrième et cinquième implosèrent tout net. Les mecs applaudirent, et je me tournais vers l’arme vers le bas, tout sourire. « Montons les enchères Tybalt, Si tu arrives à en dégommer disons 4 minimum, tu devras me faire vivre une soirée à toi. Si tu ne réussis pas, tu me suivras dans une soirée à moi ? »

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Ce n'était pas que j'avais quoi que ce soit contre son amie ... Mais ses réactions excessives m'avaient un peu gêné. Quand bien même j'étais habitué à susciter autant d'attention et des trucs aussi ... Brutaux. Le fait de me retrouver face à face avec une femme dans son genre et dans un espace clos, me foutait carrément le frisson. Ainsi fus-je reconnaissant à Victoria de me sortir de là sans trop tarder. Ainsi nous retrouvâmes nous dans sa voiture, avant que son amie n'ait eut le temps d'ajouter ou tenter quoi que ce soit. « Bon, on a évité la scène de viol en règle… du moins tu l’as évité. » Merci de me le rappeler, au cas où je n'aurais pas vraiment bien remarqué. Je plissai le nez en posant le regard sur elle. A la rigueur, si elle elle envisageait de me violer, je la laisserais faire sans montrer trop de résistance. Mais je devais reconnaître que le fait qu'elle n'ait pas été hystérique à me sauter directement au cou, aidait sans doute à ce que je sois autant attiré par elle. C'était tellement contradictoire. Quand elle m'expliqua le programme de notre journée, je ne pu m'empêcher de sourire en coin. C'était étrange comme ce genre d'activité, ne me surprenait pas le moins du monde la concernant. En fait, du peu que je la connaissais, je trouvais même que ça lui allait à ravir comme passion. « Hm, on m'a forcé à apprendre il y a quelques années quand un dangereux psychopathe s'est mit à me harceler et à me suivre. Mais depuis le temps, j'ai du perdre. » Répondis-je en haussant les épaules. Etrange comme programme. Mais pourquoi pas ? Pour sûr, ça changeait royalement des sorties que je pouvais faire avec les femmes d'ordinaires. Rien de glamour là dedans. C'était sans doute bien plus intéressant et distrayant. Quand elle mentionna l'homme et ses cicatrices, je fronçai les sourcils. Ca me rappelait Twilight et la nana balafrée. Oui, j'avais vu ces films là. Et après ? J'aimais bien l'une des actrices. Jusqu'à ce que je la rencontre et réalise combien elle était conne. Bref. Passons.

Victoria était plus intéressante. L'activité qu'elle me proposait l'était également. Et de loin. Et quand nous y fûmes et qu'elle s'installa, arme en main, je me perdis une fois de plus dans la contemplation de son corps. Je n'étais décidément rien de plus qu'un pervers à passer ainsi mon temps à la mater. Mais qu'y pouvais-je si elle était si foutrement sexy avec une arme en main ... ? Je ne réagis que lorsqu'elle tira une première fois, je me forçai à regarder combien de bouteilles elle arrivait à dégommer. Une, deux ... Trois, quatre. Pas mal. Elle était bonne tireuse. Mais c'était encore un truc qui ne me surprenait pas le moins du monde. « Montons les enchères Tybalt, Si tu arrives à en dégommer disons 4 minimum, tu devras me faire vivre une soirée à toi. Si tu ne réussis pas, tu me suivras dans une soirée à moi ? » Ce n'était pas vraiment du jeu. Elle semblait être une habituée alors que moi, je n'avais pas fais depuis des années. Mais soit. Si ça lui faisait plaisir ... « Marché conclu ! » Et je pris place à mon tour. Je ratai royalement la première bouteille. La seconde, la troisième et la quatrième explosèrent. Chance de débutant ou coup de main retrouvé, aucune idée. Mais une fois arrivé à la cinquième, j'eus une seconde d'hésitation. Voulais-je faire vivre l'une de mes soirées à Victoria ? Non. J'imaginais déjà les gros titres "qui est cette mystérieuse brune avec laquelle on a aperçut Pâris Spinelli ?" "Pâris et Anastassia, terminé, à cause des beaux yeux d'une illustre inconnue ?". Et puis au delà de ça, compte tenu de son avis sur la célébrité, je doutais qu'elle puisse apprécier d'en fréquenter quelques autres, même le temps d'une unique soirée. Alors je ratai la cinquième bouteille. De beaucoup trop pour que ça puisse réellement paraître involontaire. Mais quand je me redressai, je grimaçai légèrement en posant le regard sur Victoria. « J'pensais à autre chose ... » M'excusai-je en haussant les épaules. « Tu dois me faire vivre une soirée à ta sauce ! » Ajoutai-je, tout sourire. L'idée me bottait bien de toute façon. Avoir l'impression d'être réellement comme tout le monde, avec une fille pareille à mes côtés ...

Il l’avait manqué exprès, j’en étais sure, et malgré ça et bien j’ai sourit et je l’ai applaudit. Il ne veut pas vivre un échange, il veut vivre à travers une inconnue, rien de plus. Constatant ce fait, je me mordis l’intérieur de la lèvre, de nervosité. Ce n’est pas grave en soit, à quoi m’étais-je attendu d’autre ? Qu’il m’avoue avoir eu un coup de foudre pour ma personne sans me connaitre, qu’il voulait vivre avec moi, se marier avec moi, et me faire des enfants ?! Foutaises. C’est fou, comme nous les femmes, avons cette tendance caractérisée à laisser notre cerveau extrapoler dans des directions folles ! Je ne le connais pas, et le connaitrais probablement jamais, vu qu’il préfère vivre à travers moi, et non à travers lui. Je penchais la tête sur le côté, en passant la langue sur mes lèvres. Je fis signe sans un mot à Léon de lancer la machine, et lorsque la première assiette vola dans les airs, je la visais, l’éclatant d’un coup. « Soit. » Lui dis-je avec un petit sourire. Enervée ? Non… Bon d’accord un peu déçue de me rendre compte que ce coup de tête, finalement n’irait que dans un sens, c’est facile je trouve de se départir d’une certaine notoriété pour retrouver un semblant d’anonymat, on part avec une gourde dite normale et bim on oublie qui on est. Une deuxième assiette et elle vola en éclat sous un de mes tirs. Si j’avais envie de lui plomber le cul, même pas, j’étais plus énervée contre moi, qui avais pu croire une seule seconde, qu’un quelconque échange fût possible. Non. Ce n’est pas grave, il suffit juste que je me le répète. Comme me répéter, que c’est purement amical, étant donné qu’il a une copine mannequin, dont les jambes lui arrivent sous la gorge, avec un sourire tellement blanc que la nuit, elle pourrait servir de phare, repère à bateau en perdition. Bref. Je balayais mes pensées saugrenues, tirais encore quelques assiettes avant de lui laisser la place. Je ne sais pas pourquoi, alors que j’aurais pu laisser Léon lui enseigner comment se positionner pour le coup et à quel moment tirer, je déposais l’arme au sol, et allais me coller dans son dos, de sorte que je puisse lui susurrer mes explications à l’oreille, posant mes mains sur son coude, sur ses bras, l’encerclant de ce fait, des miens. Je lui dis comment se positionner, comment se concentrer sur l’assiette volante, à quel moment son esprit devait dire go à ses mains. Puis de ce contact rapproché qui m’avait filé des palpitations, je me reculais pour le laisser tirer tranquillement. J’avais chaud, indéniable, et tout le long de ses tirs à lui, je regardais les assiettes exploser en mille morceau, en me donnant l’impression que c’était mon barrage affectif qui volait en éclat. Nous restâmes une bonne heure à tirer, avant que Léon nous offre une bière, calés là à discuter de tout et de rien, et mon regard se perdant par instant dans le sien, avec un trouble peu commun et par là même une envie de courir loin. Lorsque nous eûmes finit et que nous regagnâmes la voiture, il était à peu près 18h, le soleil chaud de Los Angeles, commençait à descendre sur la ligne d’horizon, et l’air commençait à se rafraichir doucement. J’attrapais un gilet sur la banquette arrière de ma voiture et l’enfilais tout en conduisant. « Tu te défends pas mal. » Dis-je simplement. « C’est juste bête en un sens, que tu aies appris à tirer pour te protéger d’un dingue. Ta vie est tellement… je sais pas comment dire. Surréaliste ? » Me tournais-je vers lui, ce dernier mot en suspend. « Je ne doute pas un instant que si j’intègre l’équipe nationale de Beach volley, et que je vais aux Jeux Olympiques, ce côté notoriété paparazzitaire (comme je l’appelle), sera contraignant. Mais mon côté altruiste ne voit finalement que le bon côté des choses, avec un nom reconnu, avec un salaire qui va avec, on peut tellement faire plus de choses pour les nécessiteux. J’ai toujours rêvé, peut être un peu naïvement, j’en conviens, mais de partir reconstruire des maisons dans des pays touchés par des catastrophes naturelles, ou faire construire des écoles, des habitations salubres, ce genre de choses. » Je me tus un instant, laissant la voiture filer vers Santa Monica. « Qui vivra verra. » J’arrêtais la voiture le long d’une jetée, où se trouvaient des maisons de grand luxe. « Il faut que j’aille nourrir Polux, le chien d’une amie… » Lui dis-je simplement, en sortant de la voiture. « Tu viens ? » Lui demandais-je. La maison de Paule Enka, c’est un petit bijou, toute de bois faites, une de ces maisons qui se gèrent toute seule, hyper écologique et d’architecture magnifique. Paule, c’est une amie de mes parents, qui vit à Los Angeles, depuis que ses œuvres d’art lui ont fait faire fortune, c’est une artiste peintre connue par pas mal de personnes dans le monde. Je descendis les escaliers qui menaient vers la porte, d’entrée, fouillais dans mon sac à la recherche des clés et finalement ouvris l’immense porte d’entrée.

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« Soit. » Bon, ok. La dernière bouteille je l'avais manqué de beaucoup trop pour que ça puisse sembler involontaire. Ce n'était pas que je ne voulais pas d'elle dans ma vie. Peut-être même que je le souhaitais beaucoup trop. Mais le fait était que je craignais de la voir devenir top médiatisée, par ma faute. Et puis elle n'avait sans doute pas tant envie que ça de prendre le risque de croiser d'autres célébrités. Ca semblait être un monde qu'elle ne comprenait et n'aimait pas vraiment. Alors de quel droit lui ferais-je subir ça ? Bref, c'était donc pour elle et uniquement pour elle que je faisais cela. Pourtant, elle me sembla soudainement distante. Se pourrait-il qu'elle soit vexée parce qu'elle s'imaginait que je refusais ça pour une toute autre raison ? Ca n'aurait rien de bien surprenant. Quoi que, si. Je ne comprenais pas pourquoi au juste. Mais soit. Je ne dis rien alors qu'elle explosait les assiettes en plein vol avant que ça ne soit mon tour. Et quand ça le fut, ce fut elle qui se chargea de m'expliquer comment faire et comment se tenir, en venant se loger dans mon dos. Une proximité qui me troubla au possible alors que je me figeai quelque peu. Je pouvais sentir sa poitrine pressée contre mon dos alors que ses bras étaient autour de moi, ses mains sur mes bras et ses lèvres proches de mon oreille pour y parler doucement. Un contact des plus intimes, qui me tourmenta quelques secondes de trop. De longues minutes même, puisque je ratai bon nombre d'assiettes quand je tirai enfin. J'avais encore la sensation de son corps contre le mien et c'était pour le moins ... Troublant. Encore une fois, oui. « J'pensais encore à autre chose ... » Marmonnai-je en posant cette fois ci un regard appuyé sur son corps. Ouais. A un truc plus intéressant encore. Quand nous quittâmes enfin les lieux aux alentours de dix-huit heures, je tentais de ne pas trop penser au fait que, malgré tout, la journée commençait à toucher à sa fin. Je n'éprouvais pas la moindre envie de voir nos chemins se séparer de la sorte. Mais il le faudrait malgré tout. Elle avait sa vie et était très prise. J'avais la mienne et j'étais tout aussi pris. Et il s'agissait de deux vies qui auraient bien du mal à se mélanger.

« C'est très intéressant de mettre sa notoriété au profit de pays dans le besoin. Sans en faire trop toutefois. Après ça passe pour un coup de pub. » Lui fis-je remarquer quand, une fois dans la voiture, elle mentionna une notoriété à laquelle il lui faudrait sans doute faire face par la suite. « Ca ne t'ennuie pas ? L'idée de te retrouver sous les flashs des paparazzis et de te voir à la Une des magazines people où les ragots iront bon train ? » Lui demandai-je avec une réelle curiosité. Si elle se sentait réellement prête à faire face à ça, pourquoi ne le serait-elle pas pour être vue avec moi dans la presse ? Perdu dans mes pensées et mes songes à ce sujet, je réagis à peine quand elle m'annonça ce qu'elle devait faire et qu'elle s'arrêta devant une maison. « Tu viens ? » Je pris le temps d'étudier la maison du regard avant que je ne la suive à l'intérieur une fois qu'elle eut ouvert la porte. « C'est une jolie maison. Intéressante aussi. » Je reportai mon attention sur Victoria que je suivis un instant du regard, dubitatif, alors que mes pensées continuaient d'aller bon train. « Je viens d'avoir une idée ... On fait cette soirée dans ta vie ... Et dans les jours qui arrivent, on en fait une à ma sauce. On sait tous les deux que j'ai volontairement raté cette bouteille ... » Commençai-je avec sérieux. « Ce sera une bonne façon pour toi, de voir ce à quoi tu devras t'attendre si jamais tu dois faire face à une notoriété nouvelle à l'avenir ... » Ce n'était une excuse pour l'avoir à mes côtés un peu plus encore, qu'à moitié.

J’entrais dans le hall clair de la maison. « Je ne sais pas si ça me gênerait ou pas, je n’ai jamais vécu ça, je me doute qu’une certaine partie de toute cette mascarade, aurait tendance à me taper sur le système, comme n’importe qui au final. » Lui dis-je en réponse à sa question. Un petit jack Russel vint à notre rencontre pour nous faire une fête en aboyant. « Je suis quelqu’un d’assez indépendant, sauvage, et je ne sais pas quelle serait ma réaction, s’ils restent dans le courtois, et ne vont pas dans les extrêmes, je saurais parfaitement m’y acclimater, mais l’humain est changeant, et un dérapage est toujours possible. » Je pris Polux dans les bras, et avançais vers le salon et la cuisine, qui ouvraient sur une vue panoramique à tomber par terre. « Je ne sais pas depuis combien de temps, tu es dans le milieu, peut être as-tu des choses à m’en dire, des conseils sait on jamais ! » Lui dis-je avec le sourire, en déposant ensuite Polux sur le sol, je filais vers le sellier de la cuisine pour lui donner des croquettes et de l’eau, puis revins vers Tybalt, qui semblait parfaitement à sa place dans ce luxe notoire. Putain, il était à tomber par terre lui aussi, comme la vue. Etrange, ce n’est pas mon style du tout, je préfère les grands blonds baraqués, et lui est brun et assez fin bien qu’ayant des épaules carrées. Je regardais la vue, tout en écoutant sa voix, joignant mes mains devant moi. « Elle est magnifique cette maison, actuellement je la garde… Paule est partie pour la Chine, du coup je garde Polux et cet environnement très classieux, qui me donne l’impression d’être très riche. » Je souris en secouant la tête. « Apparences. » Ajoutais-je sans m’expliquer plus avant. J’attrapais la poignée de la baie vitrée et l’ouvrais en grand. « Une idée ? Laquelle ? » Dis-je en me tournant vers lui tandis que l’air marin s’engouffrait dans le salon. Je fus surprise encore, décidemment il ne manquait aucune occasion pour me retourner le cerveau ! Je ne pus m’empêcher de sourire lorsqu’il avoua qu’on savait tous les deux qu’il avait loupé la bouteille exprès tout à l’heure. Je ris même. « Présomptueux, mais tu aurais réussit, si tu n’avais pas eu ta double identité donc… Intéressant. » Le taquinais-je. Au fond de moi, j’étais aux anges qu’il ne l’avoue, et ça remettait un quelconque intérêt de sa personne pour moi en ligne de mire. Merde, mon ventre se serra, le voulais-je vraiment ? Non parce qu’en une journée, on ne connait pas quelqu’un, et voulais-je vraiment rentrer dans sa vie ? Voulais-je… Mes pensées se perdirent, lorsque mes yeux balayèrent son visage, ses yeux si particuliers, ses lèvres. Putain ses lèvres. Je me raclais la gorge, en détournant vivement le regard. Il fallait que je réponde quelque chose, ça faisait quelques secondes que j’étais restée en silence, en fait je tentais d’endiguer toutes envies déplacées de lui sauter dessus. J’hochais la tête en lui souriant doucement. « C’est… une bonne idée. » Ajoutais-je donc en réponse. « Tant que tu ne me lances pas la version hard, c'est-à-dire, ‘je te jette dans la fosse aux requins et je vois si tu arrives à nager pour t’en sortir’, ça me va. » Je me mordis la lèvre en le regardant. « Laisse moi, te proposer autre chose Tybalt, tu m’apprends donc à nager le temps d’une soirée dans ce grand bassin tout fait de piranhas et autres, et… » Je m’approchais de lui pour me positionner en face de lui. « Je t’apprends à nager dans une piscine… qu’en dis tu ? Je t’apprends à nager à l’écart des curieux, dans le plus grand secret, et si je dois te mettre des bouées, je signerais un contrat de non divulgation d’informations. »

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Indépendante et sauvage, elle ? M'enfin voyons. Pourquoi pensait-elle ça d'elle ? Bon, d'accord. On ne pouvait pas dire que je ne m'en étais pas rendu compte. Elle était vraiment atypique comme nana. Peut-être même oserais-je dire qu'elle était folle à lier. Mais honnêtement ... Ca ne me dérangeait pas. En fait, elle ne m'intriguait et ne m'intéressait que plus encore. Ce qui me rendait sans doute tout aussi étrange qu'elle en un sens. Ainsi marmonnai-je un vague "non, sans déc ?" quand elle se décrivit de la sorte. « Tout ce que je peux dire dans l'immédiat, c'est que mener une vie normale tant bien que mal, est la meilleure chose à faire. Ne pas cogner sur les paparazzis également ... Tant qu'à faire ... » Ajoutai-je avec une pointe d'humour. Parce que plus les stars étaient violentes à l'encontre des paparazzis, plus ils avaient de souci à se faire quant aux articles et à la mauvaise pub auxquels ils auraient droit. Je souris légèrement à ses mots concernant cette maison qui lui donnait l'impression d'être riche. Etant habitué au luxe plus ou moins tapageur, il n'y avait rien qui puisse me choquer dans le coin. A vrai dire, si cette demeure était bel et bien classe et luxueuse, elle ne me semblait pas être dans l'excès inutile non plus. « Y'a rien d'ostentatoire non plus. J'aime bien ... » Déclarai-je en faisant lentement courir mes doigts sur le bois lisse d'un mur, avant de m'y adosser et croisai les bras sur mon torse pour regarder Victoria qui ouvrait la baie vitrée. « Présomptueux, mais tu aurais réussit, si tu n’avais pas eu ta double identité donc… Intéressant. » Je ris légèrement et pivotai quelque peu sur moi même pour poser mon épaule contre le mur et ainsi l'avoir directement sous les yeux. J'attendais maintenant de savoir ce qu'elle pensait de mon idée. Idée qui avait soudainement germée, alors que je prenais conscience du fait qu'elle finirait par avoir à faire aux paparazzis tôt ou tard, que je sois dans les parages ou non.

« Tant que tu ne me lances pas la version hard, c'est-à-dire, ‘je te jette dans la fosse aux requins et je vois si tu arrives à nager pour t’en sortir’, ça me va. » Je roulai des yeux avant de lui lancer un regard légèrement moqueur. Est-ce que j'avais l'air d'être un sadique de ce genre ? Je ne tenais pas à la faire fuir aussi sec. Au contraire. Je voulais lui montrer que ça pouvait ne pas être si horrible que cela et qu'elle saurait y faire face sans trop de mal. Peut-être qu'ainsi elle n'aurait aucune hésitation face à l'idée qu'elle puisse faire réellement partie de ma vie. Parce que c'était réellement ce que je voulais. Quitte à ce que ça ne soit qu'en tant qu'amie. Même si l'honnêteté me poussait à reconnaître que j'avais envie de plus. Parce que plus nous passions de temps ensemble et plus elle m'attirait. Ca allait carrément virer à l'obsession. « J'ai l'air si monstrueux que ça ? » Demandai-je alors, sur un ton faussement boudeur alors que je plissai le nez. Naïf que j'étais, je n'eus pas le temps de me méfier de la proposition qu'elle s'apprêtait à me faire. Jusqu'à ce qu'elle finisse par la faire ... Nager ? Moi ? Piscine, lac, océan, mer, même rivière, je m'en foutais un peu. Que ce soit en public ou en privé également. Moi nager ? Plutôt mourir ! A cette idée, je me figeai en me redressant et pâlis même sans doute un peu alors que je lançai un regard un peu perturbé -voir carrément effrayé- à Victoria, avant de hocher négativement la tête. « Impossible ! » M'exclamai-je vivement. « Vois-tu ... Je suis d'origine italienne. Et les italiens, on est réputés pour avoir une fierté ... Encore plus grosse et solide que cette maison. » Pour appuyer mes dires, je tapotai doucement le mur de mon poing, sans la quitter du regard. « Si je venais à me ridiculiser de la sorte devant toi, il faudrait que je te tue pour ça. Pas parce que je crains que tu ne divulgues ça ... Mais parce que tu l'auras vu, point. » Ajoutai-je sur un ton faussement sérieux. Je l'étais peut-être même un peu en fait.

Monstrueux ? Non. Pas le moins du monde, du moins quand il était si facile d’accès et pas cette espèce de naze distant et sec. Quand j’y pense, cette rencontre avait mal débutée, et maintenant nous parlions plutôt ouvertement, c’était complètement fou. Je n’avais aucune envie que la journée se termine, mais le soleil qui basculait lentement dans la mer, m’indiquait que cette délicieuse et surprenante après midi, finirait dans quelques heures. Je n’ai rien de prévu ce soir, je ne suis pas aussi over bookée que lui, ni aussi passionnante dans la vie de tous les jours. Je comptais juste rester dans la maison, laisser Polux aller courir sur la plage, me balader, prendre un repas simple et me coller devant la télé en profitant de la dvdthèque de Paule. Peut être s’attendait il à quelque chose de fou, de dingue, enfin… Je ne savais même pas ce qu’il attendait de moi dans mon entièreté. Oui, j’avais plus ou moins vu son regard sur mon corps dans mon appartement, mais quel homme face à une femme en soutien gorge n’aurait pas regardé ? J’acceptais simplement son invitation, nous allions donc nous revoir, mais dans quel but ? Aucune idée précise, hormis le fait de me montrer sa vie de célébrité, le reste est flou et trop tôt de tirer des plans sur la comète. Y’avait Gisèle dans l’équation, mine de rien, alors les rêveries de nanas il fallait les mettre sous terre et les enterrer sacrément. Naturellement, je lui proposais de lui apprendre à nager et sa réaction me fit étirer un large sourire amusé. Je ne me moquais pas, je réalisais qu’il était ni plus ni moins un homme. Je l’écoutais sagement, en me passant la langue sur les lèvres, il était partit dans sa tirade de mec avec fierté qui devrait me tuer, s’il se ridiculiserait devant moi. J’adore, c’est étrange, je trouve ça super craquant. J’haussais les épaules, signe que je trouvais ça dommage, mais que je n’en mourrais pas. « Si tu le dis, c’est une offre ouverte Tybalt, si un jour, tu reviens sur ta position de mâle très fier, je serais là pour te lancer dans le petit bain. » répondis-je gentiment. « Et donc tu n’es jamais maladroit ? » Lui dis-je en retournant vers la cuisine, ouvris le frigo pour en sortir deux cocas, puis tendis le bras vers le placard haut, me mettant sur les pointes de pied, pour en sortir deux verres. J’ouvris les deux canettes et versais leur contenu, puis revins vers lui, pour lui tendre un des deux verres. Le contournant pour aller m’installer dans le salon. Polux revint de sa promenade et lorsque je me fus installer dans le canapé, il me sauta dessus pour tenter de léchouiller de joie de ne plus être seul. « Arh… Polux non, pas de ça… » Lui dis-je en le caressant. Je laissais Tybalt s’installer où bon lui semblait. « Bon… programme de la soirée, très… pépère, pour ne pas dire mémère. Il s’avère que je n’ai rien prévu du tout, dans ma folle journée de repos, je pensais manger ici, et me mater un film, donc, si ça te va… on fait ça, sinon, je peux te trouver plus fun comme une rave, un pub… quoique ces derniers incluraient que je te protège de toutes tentatives de viol des femmes en furie. Et comme tu l’as dit, italien que tu es, fier de ton état… je ne sais pas si tu accepterais de te faire protéger par la faible femme que je suis… » Lui dis-je avec une pointe nette de taquinerie sur la fin. Je ne lui en voulais pas d’être ce qu’il est, ce n’était pas ça qui m’importait, pas réellement. Je voulais juste qu’il se sente bien en fait. Ouais, je voulais juste qu’il se sente détendu et naturel au final.