La brise nocturne soufflait entre les branches des pins. Un hibou hululait d'un air sinistre, tandis qu'un loup hurlait, faisant trembler Felicia. Elle était cachée dans sa voiture, dans le coffre, plus précisément. Elle sentait que quelque chose rôdait autour de son véhicule, mais elle ne savait pas quoi. Elle n'entendait pas de miaulements d'agonie que les rôdeurs faisaient, mais plutôt un grognement bestial, ainsi que des bruits de pas sur les feuilles mortes. Felicia avait peur. Elle savait se gérer face aux zombies, mais pas face à d'autres ennemis. Son coeur battait tellement vite qu'elle avait l'impression qu'il allait sortir de sa poitrine. Des suées glacées coulaient le long de son visage crispé. Il fallait qu'elle sorte de là, Felicia ne pouvait pas rester infiniment coincée ici. Telle une couillue du ciboulot, la jeune femme ouvrit le coffre d'un violent coup de pied et bondit hors du véhicule. Il faisait sombre, mais Felicia ne voulait pas attirer en plus des zombies en allumant les phares de sa voiture. Les bruits dans les feuillages se faisaient plus proches, et Felicia ne savait pas à quoi s'attendre. Elle se coucha au sol, et tendit les oreilles, n'entendant que le murmure du vent dans les sapins. Soudain, deux yeux luisants dans la pénombre apparurent de l'autre côté de la voiture. Felicia frissonna, se croyant dans un film de James Wan tel que Conjuring. Puis, l'animal disparut, feulant et s'enfuyant au loin. Felicia se redressa, et comprit pourquoi cette bête, qui devait sûrement n'être qu'un chat sauvage, venait de prendre ses pattes à son cou. Environ cinq mordeurs venaient d'apparaître, se dirigeant droit  vers Felicia. Cette dernière se jeta sous sa voiture, et rampa pour se placer bien au centre. Visiblement, les zombies ne remarquèrent pas sa présence, et continuèrent leur chemin. La jeune femme, dans un souffle, sortir de sa cachette, ouvrit la porte de sa voiture, et y grimpa. Elle s'y installa, attacha sa ceinture de sécurité, et démarra le moteur. Cet endroit n'était pas sûr.
Felicia quitta pendant quelques minutes la forêt pour rouler sur une départementale, avant de songer à y retourner par un grand chemin forestier qui paraissait bien entretenu. La jeune femme alluma ses phares au minimum, pour pouvoir se repérer dans cette obscurité mordante. Mais, à peine les avoir allumés, Felicia les éteignit, et stoppa le moteur de sa voiture. Elle voyait quelque chose de lumineux, non loin dans les bois. Sa curiosité prit le dessus. Elle descendit de sa voiture, claqua doucement la portière, et s'approcha de la source de lumière en hâte, tout en restant la plus discrète possible. Elle tenait fermement son pistolet, prête à tirer en cas de dérapage. Felicia avait peur de se retrouver face à un camp dévasté, avec des zombies dévorants les pauvres survivants qui avaient voulut passer une soirée tranquille. Mais la jeune femme fut rassurée en voyant qu'il s'agissait de personnes vivantes. Il y avait un homme et une femme, assis tout deux autour d'un petit feu, tentant de se réchauffer du mieux qu'il pouvait. Ils avaient tout deux l'air de glaçons endeuillés, ce qui fit sourire Felicia. Ils ne devraient pas faire la tête, eux étaient vivants, et ils étaient plusieurs, contrairement à Felicia. Vu leur visage, il venait sûrement d'avoir une engueulade, supposa Felicia.
Soudain, la femme se leva, et commença à s'éloigner du campement. Plissant ses paupières, Felicia la suivit avant de la voir disparaître derrière un sapin aux airs de fantôme. Elle contourna le campement en silence, et se dirigea en direction du chemin que l'inconnue avait disparut. Un grognement zombial fit frémir Felicia. La femme tournait le dos à deux zombies, qui marchaient d'un air déterminé en sa direction. Felicia tâta sa poche, et prit son couteau de boucher. Elle bondit hors de son buisson, poussant un cri de guerrière, et lança son couteau de boucher en pleine tête du premier rôdeur. La femme fit volte-face, mais Felicia s'en fichait, elle voulait récupérer son arme. Elle courut pour la récupérer, mais elle était bien enfoncée dans le crâne ensanglanté du rôdeur. L'autre lui attrapa le bras. Felicia commença à se débattre, en vain. Felicia lança un regard de panique en direction de l'inconnue. Elle voulait lui crier qu'elle avait besoin d'aide, mais la peur l'empêchait de prononcer la moindre parole. Non, je ne veux pas mourir, pas maintenant ...

Felicia se débattait comme une couillue du ciboulot, donnant corps et âme pour se débarrasser du rôdeur qui se tenait sur elle. Sa gueule était ouverte, et se refermait avec férocité non loin du nez de Felicia, qui pouvait humer cette horrible senteur de mort. Les doigts du zombie  essayait d'agripper les bras de la jeune femme. Elle voyait sous les ongles du monstre de la terre mélangée avec de la chair fraîche. Ses bras fatiguaient, Felicia ne pourrait pas tenir plus longtemps. Par miracle, la jeune femme qu'elle venait de sauver quelques secondes auparavant vint enfin à sa rescousse. Elle dégaina un couteau papillon de sa poche, et le planta fermement sur le sommet du crâne du rôdeur, qui tomba inerte sur la poitrine de Felicia. La jeune femme ferma les paupières, le sourire aux lèvres. La mort ne l'importerait pas maintenant. « Ça va, tu n'as pas été mordue ? » questionna l'inconnue, tout en tendant une main généreuse pour aider Felicia à se redresser. Cette dernière ne refusa pas l'aide. Elle poussa le cadavre nauséabond de son corps, et empoigna fermement la poigne féminine de la jolie femme, et se remit sur pieds. Elle enleva la terre et les épines de pins qui s'étaient agrippées à son pantalon et chercha un mouchoir dans une de ses poches. « Plus de peur que de mal ! » répondit Felicia, avec un étrange sourire aux lèvres. Seule elle-même pouvait comprendre à ce moment à quel point elle était heureuse de ne pas avoir été tuée. Après tout ce qu'elle avait affronté durant ces derniers mois, elle n'était pas encore prête à devenir un rôdeur.
Felicia s'épongea le visage immaculé de sang avec un mouchoir en tissus, tout en observant les deux cadavres de rôdeurs. Elle s'approcha du premier qu'elle avait tué, et enleva son arme qui était toujours enfoncée dans le crâne. Felicia posa son pied sur la tête du rôdeur, et tira de toute ses forces sur le manche de son couteau, qui se dégagea enfin, faisant gicler du sang sur ses chaussures. « On devrait aller faire brûler les corps plus loin, sinon d'autres rôdeurs vont être attirés et vous n'allez pas pouvoir dormir tranquillement. » Voyant l'air hésitant de la jeune femme, ce qui était tout à fait compréhensible, Felicia tendit son couteau. Il fallait que l'inconnue comprenne que Felicia ne voulait rien de mal. Néanmoins, elle comprenait parfaitement l'hésitation de la jeune femme car entre les zombies et les humains, c'était les humains les plus dangereux. Capables de tuer pour une simple boîte de conserve ou pour un gîte passager, si ce n'était pas triste ça ... « Tiens, prends mon arme, comme ça tu pourras t'assurer que je suis inoffensive. Je m'apelle Felicia, enchantée,   » termina-t-elle. Felicia ne comptait pas rester longtemps avec ces gens, elle était juste venue les voir par curiosité, et sa curiosité avait sauvé la jeune femme. Maintenant, il fallait juste brûler ces cadavres loin du campement, et après, Felicia disparaîtrait comme elle était apparue. Elle avait du mal à faire confiance aux humains, et préférait faire son chemin toute seule jusqu'à ce que tout ça s'arrête enfin. Elle ne voulait pas déranger ce mignon couple de sa présence, non. Une fois les corps brûlés, elle les laisserait en paix.

Felicia voyait bien l'hésitation. Cela se lisait dans le regard de la jolie brune qui lui faisait face. De nos jours, il était difficile de faire confiance aux personnes, étant donné qu'ils étaient bien plus dangereux que les rôdeurs. Ils étaient plutôt censé s'entraider, comme Felicia venait de faire avec l'inconnue, mais non, ils jalousaient tous les rares bien des autres. Sans connaître réellement la personne, on ne pouvait pas savoir ses intentions ou ses pensées, camouflées derrière un visage illuminé par un faux sourire. La métisse était néanmoins habituée à ce genre de comportement, bien avant que l'épidémie ne commence. Elle avait grandit dans un quartier défavorisé de San Francisco où le plus fort régnait. Il y avait régulièrement des règlements de compte plutôt violents, comme des fusillades pour éliminer les personnes que l'on aimait pas, ou de violents bagarres au couteau qui se déclenchaient dans les halls d'immeubles. Tout cela avait longuement effrayé Felicia avant qu'elle ne  s'y habitue. Elle avait su être discrète, car elle savait que pour le moindre regard de travers, elle pouvait se faire tabasser sans que personne n'aille la secourir. Mais tout cela était du passé, voir de la rigolade comparé aux événements actuels.

L'inconnue qui lui faisait face déclina néanmoins la proposition de prendre son arme, sous le regard étonné de Felicia. Elle s'appelait Zippora, un nom peu commun aux oreilles de la jeune métisse. La brune proposa tout de même son aide à Felicia, prenait une des jambes d'un des rôdeurs et commença à la tirer. Elle fit de même que Zippora. Les deux jeunes femmes tiraient les zombies vers la direction opposée du campement de Zippora et de son compagnon. Les minutes passaient, et la lumière du feu de camp n'était plus visible. Felicia, plutôt impulsive, savait qu'elle pouvait mettre fins aux jours de Zippora, qui lui tournait le dos. Elle pouvait la tuer, puis filer vers son campement pour ensuite achever son camarade. Mais Felicia n'était pas comme ça. A quoi lui servirait-il de faire ça ? Néanmoins, elle souhaita mettre en garde la brune. « Tu sais que je peux ne pas être seule ? Si cela se trouve, je t'amène droit dans un piège. Comment se fait-il que tu m'as fais confiance ?   » murmura Felicia. Elle s'arrêta, et poussa un soupir, fatiguée de tirer un corps poisseux. Un nuage de buée sortit de sa bouche lorsqu'elle soupira. Entre les branches, elle pouvait apercevoir la lune, plus resplendissante que jamais, entourée des nombreuses étoiles.

Felicia regarda autour d'elle, voyant que c'était l'endroit parfait pour brûler les corps. « On va pouvoir brûler ces horribles choses ici.   » Elle s'essuya ses mains sur son pantalon usé, attendant que Zippora lui réponde sur la question de la confiance qu'elle lui avait donné, selon Felicia, si facilement.

Felicia croisa ses bras sur sa poitrine et écouta Zippora qui lui répondait sur la question de la confiance qu'elle avait si facilement donné à la jeune femme. Elle plissa les paupières en entendant les paroles de la brune, qui étaient totalement censées. Zippora déclara que si Felicia n'était pas seule, elle aurait sûrement entendu un bruit dans les feuillages avec ce silence nocturne. Felicia acquiesça. Si quelqu'un l'accompagnait, il l'aurait aussi aidée lorsqu'elle se retrouva sous un rôdeur affamé. Elle laissa paraître un pâle sourire sur son visage. Elle aurait souhaité ne pas être seule, mais il en était ainsi. Elle croisait de temps à autre des personnes, comme Zippora actuellement, mais personne ne lui proposait de rester avec elle. Felicia savait qu'elle accepterait sans hésiter. La solitude commençait à lui peser sérieusement. Elle mangeait seule, elle dormait seule, elle marchait seule dans les forêts les plus isolées ... Elle pouvait se rapprocher de gros campement, mais elle avait peur. Felicia ne faisait pas non plus confiance facilement, surtout dans ce monde où la loi du plus fort règne.

Zippora lui demanda si elle avait de quoi faire du feu. Felicia se toucha les poches et fit non de la tête. Les rares allumettes qu'elle avait déniché étaient restées dans sa voiture, et elle ne faisait pas assez confiance à Zippora pour la laisser seule quelques instants. « Non, mes allumettes sont dans mon véhicule. Mais je vais en faire avec mes propres moyens, autant économiser nos rares ressources, pas vrai ? » Felicia n'attendit pas sa réponse et commença à chercher à tâtons deux pierres et des végétaux secs.   Avec le manque de luminosité, Felicia eu du mal à trouver ce qu'elle cherchait. Elle toucha quelque chose de visqueux et poussa un cri de surprise, qui résonna en écho dans la forêt mystérieusement silencieuse. Felicia rougit de honte, se mordant la lèvre inférieure. Avec ce cri, elle avait dû attirer les quelques zombies du coin. La jeune femme lança un regard d'excuses à Zippora, se sentant terriblement coupable. Felicia continua à chercher en silence ses ustensiles pour faire le feu et finit par passer sa main sur deux grosses pierres et prit des aiguilles de pins sèches, toujours accrochées sur les branches d'un sapin aux airs sinistres. Heureusement qu'il n'a pas plût depuis quelques jours ... pensa Felicia dans un soupir. Elle se redressa, et fit un petit tas avec les aiguilles de pins. Elle commença alors à frotter avec énergie les deux pierres lorsque des mouvements dans les buissons attirèrent leur attention. Felicia cessa de frotter les cailloux et se redressa, les posant lentement sur sa pile d'aiguilles. Sa main empoigna son couteau de boucher par réflexe. Zippora et Felicia s'échangèrent un regard et s'avancèrent dans l'obscurité. Les bruits de feuillages se faisaient de plus en plus proches, et Felicia avait la chair de poule. N'était-ce pas possible de rester tranquille juste quelques minutes ? Elle savait que la chose qui rôdait autour d'elle avait sûrement été attirée par le cri de surprise que Felicia avait poussé en touchant quelque chose de mou et visqueux, sûrement une limace. Si quelque chose arrivait à Zippora, Felicia ne s'en remettrait jamais.

Felicia et Zippora s'étaient arrêtées de marcher. Elles étaient entourées de fougères, et comme pour couronner le tout, une brume funèbre commençait à se lever à la surface de la terre forestière. Les mouvements dans les feuillages étaient encore loin, mais plus les secondes s'écoulaient, plus les rôdeurs se rapprochaient du duo. Zippora lui conseilla d'aller les tuer maintenant avec qu'ils ne les encerclent. Felicia lança un regard un coin à la jolie brune. La métisse n'était pas une débutante en rôdeurs. Certes elle avait paniqué en touchant une limace ou quelque chose du genre, ce qui était plutôt humiliant pour une battante comme Felicia.

Dos à dos, les deux jeunes femmes avançaient à pas lents. Felicia ne se sentait pas rassurée. Elle n'aimait pas avoir l'impression d'être traquée ou observée sans pouvoir faire quelque chose. Son couteau de boucher en main, elle l'envoya s'enfoncer dans le crâne du premier zombie qui venait d'apparaître. Le sang gicla de partout, et le corps tomba dans un nuage de feuilles mortes. Felicia se précipita pour retirer son arme du corps sans vie du zombie. Le cœur de la jeune femme se serra lorsqu'elle vit qu'il s'agissait d'une petite fille. Sa peau était encore blanche, pâle, mais blanche. Elle comprit alors qu'elle s'était transformée quelques jours auparavant. Felicia détacha ses yeux du corps de la jeune fille, et rejoignit en hâte Zippora. Elle continuait d'avancer aux côtés de sa camarade, bien que son esprit était avec le zombie qu'elle venait de tuer. Une si jeune fille vivant dans un monde pareil ... Elle n'avait pas dû connaître grand chose du monde qu'il y avait avant l'épidémie. Felicia secoua violemment sa tête. Il fallait qu'elle se reprenne. Elle avait tué de nombreux zombies, et pourtant, elle n'avait jamais ressentis ce sentiment de pitié envers les morts. Felicia savait que si elle continuait à avoir la tête ailleurs, elle finirait par se faire tuer.

Du coin de l'œil, Felicia pouvait voir Zippora tuer un rôdeur à la démarche trébuchante. Felicia fit volte-face et se trouva nez-à-nez avec un zombie. Les yeux exorbités, la peau pourrissant et nauséabonde, les dents noires de saletés, quatre cheveux se battant en duel sur le crâne ... Felicia décapita ce rôdeur, comprenant que si elle se laissait aller, elle finirait aussi répugnante que celui-ci. Non, elle ne finirait pas comme ça, jamais. Felicia souhaitait vivre jusqu'à ce que tout cela s'arrête, bien qu'elle ne savait pas quand quelqu'un trouverait un remède.

Felicia récupéra son couteau qu'elle avait laissé tomber et, quand elle se redressa, vit avec horreur que, le dos tourné, Zippora était la cible d'un rôdeur à l'allure plus rapide que les autres. La jolie brune devait être occupée à elle aussi reprendre son arme. Felicia n'hésita pas une seule seconde, et dégaina son pistolet silencieux. Elle serra ses dents, ayant peur que Zippora se redresse pour se prendre la balle en pleine tête. Felicia visa, ferma les paupières, et tira. Lorsqu'elle les rouvrit, le zombie était au sol. Dieu soit loué ... soupira Felicia intérieurement. Maintenant, la dette qu'elle avait envers Zippora était rendue.

Felicia se rendit compte qu'elle et Zippora avaient pratiquement tué tout les rôdeurs. Un léger sourire apparut sur le visage de la survivante à la peau mate lorsque la brune la remercia pour l'avoir couvert. C'était normal, Zippora avait fait de même pour Felicia une vingtaine de minutes plus tôt. Felicia sursauta lorsqu'un rôdeur sortit de nul part. Elle le vit trébucher et tomber au sol dans un bruit sourd. La jeune femme s'installa sur son dos et le tua d'un coup de hachette sur le crâne. Lorsqu'elle se redressa, elle vit les nombreux rôdeurs, tous au sol, morts. Le duo avait réussit à se débarrasser de la dizaine de zombies en seulement quelques minutes. Felicia soupira, s'allongeant sur le dos, fermant les paupières. Elle était si fatiguée ... Mais elle se releva. Zippora et elle devaient désormais brûler bien plus de rôdeurs qu'au départ. « On passe de deux rôdeurs à brûler à au moins quinze. Mettons-nous au travail maintenant, j'ai bien envie d'aller dormir ... » Felicia se releva et regarda ces cadavres avec dégoûts. Il était hors de question qu'elles les ramènent là-bas, il fallait les brûler ici. « Tu peux commencer à les empiler, je vais chercher les deux autres ainsi que mon matériel fait maison pour les cramer une bonne fois pour toute. » Elle tourna les talons et s'enfonça dans les profondeurs de la forêt.

Felicia arriva au lieu dit en moins d'une minute. Elle avait courut. Être seule ici la faisait plutôt stresser. Elle ne savait pas si laisser Zippora seule et s'éloigner d'elle était une bonne solution. A cause de son cri, des rôdeurs avaient été attirés, et peut-être d'autres arrivaient. Elle espérait que non. Tuer des rôdeurs c'était bien sympa, mais avec modération. Rien n'avait bougé, tout était comme elle l'avait laissé. Felicia fourra les épines de pins dans une de ses poches de jean, mit les pierres dans l'autre poche, et s'approcha des cadavres. Un craquement. Accroupie, Felicia redressa la tête lentement. La respiration de la jeune femme fut plus lente, et son cœur se mit à battre plus rapidement. Le silence de la forêt était horrifiant. Elle entendait juste au loin ce qui devait être Zippora qui traînait les rôdeurs pour les empiler. Ce n'est rien Felicia, ça doit être un corbeau dans les arbres ! se rassura intérieurement la jeune femme, qui se concentra sur ses rôdeurs à ramener auprès des autres cadavres. Elle les empoigna par une jambe chacun, et les tira avec difficulté. Bien qu'ils soient en état de décomposition, ils étaient toujours aussi lourds. Felicia passa trop près d'un chêne au tronc épais. L'une des jambes d'un des rôdeurs s'arracha au contact de l'arbre. La survivante continua son chemin, se disant qu'elle irait la récupérer après.

Elle rejoignit Zippora après une bonne quinzaine de minutes à peiner pour avancer. Felicia lâcha un soupir en relâchant les deux rôdeurs, et vit que sa camarade avait bien empilé tout les cadavres. Toutes les deux mirent les deux autres sur le tas, et Felicia tendit la deux pierres à Zippora. « Un des rôdeurs a perdu sa jambe, faut que j'aille la chercher. Avec tout ces zombies en plus, faut aussi qu'on trouve d'avantage d'épines de pins. Je reviens ! » A contre-cœur, Felicia retourna là où elle avait entendu des bruits suspects.

Felicia avança à pas de loups dans l'obscurité. Elle essayait de se rappeler du chemin qu'elle avait emprunté. A vrai dire, tout les arbres de cette forêt étaient pareils, ce qui n'aidait pas la survivante à se retrouver. Elle se pencha vers le sol terreux et repéra la traînée des deux cadavres qu'elle avait malencontreusement fait au sol tout à l'heure. Felicia suivit le chemin en silence, arrivant à l'arbre où le rôdeur avait perdu sa jambe. La jeune femme se pétrifia lorsqu'elle se rendit compte qu'elle n'y était plus. Elle fit plusieurs fois le tour de l'arbre et vit qu'il ne restait qu'un os. Felicia se pétrifia, n'osant plus bouger. Quelque chose se passait ici. Les rôdeurs ne se mangeaient pas entre eux, Felicia en était certaine. Il devait alors s'agir d'un animal carnivore ou alors ... D'un survivant tellement désespéré qu'il mangerait des zombies. La jeune métisse secoua la tête, un pâle sourire aparaissant sur ses lèvres. Cela n'existait pas. Quel imbécile pourrait bien manger de la chair à moitié décomposée ? Felicia eu envie de vomir rien qu'en pensant au goût que cette horrible viande devait avoir.

Felicia prit l'os dans ses mains, et l'envoya le plus loin possible dans la forêt. Elle sursauta lorsque des corbeaux s'envolèrent, sûrement dérangés par le lancé de la survivante. La jeune femme bailla à s'en décrocher la mâchoire, oubliant de mettre sa main devant la bouche. Comme quoi, la fin du monde faisait oublier les bonnes manières. Felicia prit le chemin du retour en hâte, apeurée à l'idée que quelque chose puisse se cacher dans les broussailles, l'observant ainsi que Zippora depuis le début. Lorsque les buissons bougèrent de nouveau, Felicia fit instantanément volte-face, pointant son couteau de boucher dans le vide. Un buisson bougea, puis rien du tout. La jeune femme prit son courage à deux mains et s'avança lentement vers la source de ce raffut. Elle craignait de voir ce qu'il y avait. Felicia donna un petit coup de pied sur le buisson, et immédiatement, un renard squelettique bondit, s'enfuyant à toutes jambes. La survivante se trouva stupide, comme quoi, un simple renard pouvait lui faire aussi peur. Elle se rendit alors compte que le buisson où le renard était planqué était un framboisier. Les nuits n'étaient pas encore trop fraîches, n'ayant pas tué les plants. Felicia cueillit seulement les framboises sauvages qui était à une quarantaine de centimètres du sol. Elle avait entendu dire qu'un fruit comestible pouvait devenir toxique si un renard urinait dessus.

Une trentaine de minutes plus tard, les mains remplies de framboises, Felicia rejoignit Zippora qui avait réussit à allumer le feu. « Yeah, ils vont pouvoir disparaître ces enfoirés. » Le regard illuminé par les flammes, elle tendit une de ses mains vers Zippora. « J'ai trouvé un plant de framboises. Prends celles de ma main gauche, tu pourras les manger avec ton compagnon de route, » dit-elle, souriante. Felicia était consciente qu'elle donnait bien plus de framboises à Zippora qu'elle ne se gardait pour elle. Mais Zippora n'était pas seule, alors que Felicia l'était. « Je pense qu'on va pouvoir se séparer, » déclara la jeune métisse, consciente qu'il serait temps qu'elle aille dormir ne serait-ce qu'une heure ou deux.