Après sept ans de bons et loyaux services, Born ferme ses portes. Merci à tous ceux qui ont participé, d'une manière ou d'une autre, de près ou de loin, à son aventure.
Sujet: [Flashback] There is always hope | ft. Keleana Mer 13 Avr - 22:09
Keleana & MaebhThere is always hope.Il faisait un temps de chien. Un pantacourt éculé, une vieille parka râpée qu'elle avait depuis la zone 51, des converses qui avaient connu des jours meilleurs. Cela faisait bien longtemps qu'elle ne s'était risquée à voyager toute seule. Mais ce choix, bien que difficile, elle avait été obligée de le faire. La survie de tout le petit groupe devenait bien trop compliqué. Les vivres se faisaient trop rares. Alors, Maebh avait préféré partir, ça leur fera une bouche de moins à nourrir, plus de nourriture pour eux… Elle se débrouillera, c'est ce qu'elle leur avait dit. Mais désormais Maebh commençait à paniquer. Depuis, qu'elle était partie, elle n'était tombée sur aucune maison, aucune source de nourriture. Une longue suites de jours gris, ternes et rugueux. La brune était toujours dans cette même foret, à croire qu'elle tournait en rond… Elle enfonçait rageusement ses mains dans les poches de sa parka. Dans un élan ultime de désespoir, elle explorait ses poches : rien, seulement un vieux mouchoir, sa ventoline, un emballage de bonbon, qui lui arracha un soupir.
Dans toute cette verdure, elle manquait de repères. Maebh marchait maintenant, la peur au ventre, les entrailles nouées. Sans même s'en rendre compte, elle était entrée peu à peu dans un banc de brume. Elle allait droit devant elle, il fallait avancer, toujours plus loin, dans cette nappe de brouillard de plus en plus épaisse. Où était-elle ? Trébuchant sur une motte de terre, elle ne parvenait plus à s'orienter dans ce paysage. Elle se perdait, errait à travers les chemins, ces sentiers. Maebh avait perdu le nord, le soleil restait invisible, des heures qu'elle marchait, elle avait faim, elle avait soif, elle grelottait. Le brouillard glacé lui givrait les cils de perles gelées, ses yeux rougis brûlaient. Elle progressait difficilement, se heurtant constamment à des buissons épineux qui la forçaient à faire de grands détours. La jeune anglaise avait l'impression de ne faire que ça… Des détours. Quand ce n'était pas à cause de buissons épineux, c'était à la vue de rôdeurs. Elle qui refusait de les tuer, elle n'avait pas d'autre alternative… Sans y prendre garde, elle passa trop près d'un roncier et une longue branche épineuse s'accrocha à sa jambe, où elle creusa un véritable sillon rougeoyant. Maebh se retint à temps de crier, mais ses yeux s'emplirent de larmes et elle dut serrer les dents pour ne pas gémir. À cet instant, elle aurait donné cher pour avoir un jean bien épais sur les jambes au lieu de ce vulgaire pantacourt. Elle sentit le sang chaud couler sur sa cheville et dut à nouveau lutter pour ne pas laisser la panique et le découragement prendre le dessus. Elle n'y arriverait jamais. Elle ne réussirait jamais à s'extirper de ces fichus broussailles. Elle ne réussirait jamais à s'en sortir. Elle ne réussirait jamais à trouver de la nourriture. Le craquement des branches sur lesquelles elle marchait, ses halètements angoissés prenaient dans le silence une ampleur démesurée.
- Avance, Maebh, avance, avance. Ne pense pas à la douleur. Marche. Sans faiblir. Sans ralentir. Tu auras tout le temps de te reposer plus tard. Ne t'arrête pas. Pas maintenant.
Ces paroles d'encouragement prononcée, elle continuait d'avancer avant d'apercevoir la route à travers les broussailles, une fois le brouillard dissipé et ferma une seconde les yeux de soulagement. Instinctivement, elle s'enfonça plus profondément dans les fourrés. C'était bon de savoir la route aussi proche. Elle se faufilait à l'aveuglette entre les arbrisseaux, marchait courbée en avant, avançait en écartant des branches épineuses qui se refermaient derrière son passage. Elle dénicha un gros volatile qui s'envola en poussant des cris perçants. Elle retint son souffle, laissa passer quelques minutes avant de reprendre sa progression. Combien de temps, de jours s'étaient-ils écoulés depuis qu'elle était partie du campement ?