Janvier 2012- Tranquille, tu me fais passer en second appel, comme ça ? C'était qui ?- Juste un mec.
- Allez, tu peux faire mieux que ça. Tu m'intrigues. Vas-y, aboule les infos.- Il n'y a pas d'infos. C'est juste un mec avec qui j'ai discuté. C'est tout.
- Et Brendon, alors, c'est fini ?- Ce n'est jamais fini. J'attends juste qu'il revienne en rampant.
- Hm, ça fait six mois que t'attends…- Tout vient à point, à qui sait attendre. Je suis juste patiente.
- Ou désespérée…- … Dit celle qui n'a pas eu de mec depuis combien… Un an ? Tu devrais penser à louer un panneau publicitaire sur la route, ça marcherait peut-être…
- De un, ça fait un an juste du côté officiel, officieusement ça fait beaucoup moins que ça. De deux, ce n'est pas de ma faute si apparemment aucun mec n'est assez bien pour ma famille. Limite, ils cherchent la perfection alors que moi j'ai que 21 ans. Je n'ai pas du tout comme projet de me marier dans l'immédiat ni d'avoir d'enfants. Donc ouais je n'ai pas eu de « relation sérieuse » depuis un an, mais tu sais quoi ? Je m'éclate parfaitement.- Je sais. Surtout hier, hein…
- … Comment ça ?- Cherche ton nom sur Google, tu verras.
Mais qu'est ce que son amie racontait comme connerie encore ? Regarde Google, regarde Google… Qu'est ce qu'il allait avoir comme connerie encore sur elle ? En soupirant Ophelia ouvrit son ordinateur et fit une petite recherche sur sa petite personne sur le célèbre moteur de recherche.
« La benjamine des Ashcroft, blonde et sexy dans une boite de strip-tease ! ».
- Oh putain !La jeune femme raccrocha directement son portable, en lisant l'article à son sujet. Elle allait avoir des ennuis, c'est certain… Ses parents allaient la tuer… Elle en avait fait des conneries mais ça… C'était sûrement la plus grosse. Pourtant, la brune ne regrettait pas ce qu'elle avait fait, ce qu'elle faisait. Elle s'en foutait clairement que ça se sache aussi, elle n'en avait pas honte. Mais pour ses parents, c'était une autre histoire. Ils ne rigolent pas quand ça touche à la réputation de la famille. Ils ne rigolent pas tout court, de toute manière… Ils ont qu'à être plus présent aussi. Peut-être qu'elle ferait moins de conneries. Si cela se trouve ils n'allaient même pas remarquer cette paparazzade au sujet de leur fille…
- Ophelia Shaileene Ashcroft !
Ou pas… Être appelée par ses parents par son nom complet, n'annonçait rien de bon… Ophelia soupira en fermant son ordinateur. Elle descendit tranquillement, bien qu'essayant de se préparer à la scène qui n'allait pas manquer de se produire, aussi sûrement que le tonnerre suit l'éclair. Et elle avait beau s'être faite une petite idée de ce qui allait l'attendre, elle ne s'attendait définitivement pas à ça et à ce qui allait s'en suivre.
- Tu peux nous expliquer ça, Ophelia ? Qu'est-ce que tu as encore fait ?
- Hey vous ne trouvez pas que le blond me va vachement bien ? Je crois bien que je vais sérieusement penser à me les teindre en cette couleur. Même les journalistes disent que…- Ophelia ! Tu ne te rends pas compte de l'ampleur de ta bêtise ! Tu fais honte à toute ta famille ! Que vont penser les autres de toi, de notre famille ? Qu'est-ce qu'on va dire à la presse ?
- Je crois que c'est justement là le problème. Vous ne vous intéressez pas assez à moi. Depuis que papa est devenu premier ministre, tu ne te soucies que de lui.- Comment peux-tu être aussi agoniste ? Tu ne vois pas tout ce qu'il fait pour nous ? Comment il s'acharne au travail ? Grâce à lui, j'ai pu quitter le travail que je détestais pour travailler auprès de lui. Grâce à lui nous vivons dans cette magnifique villa. Il nous apporte la sécurité et nous assure à tous un bel avenir.
Elle avait si souvent entendu cette tirade, qu'elle la connaissait par coeur. En général, c'était à ce moment de la conversation qu'elle s'excusait et retournait dans sa chambre. Mais pas aujourd'hui. Elle en avait assez de tout cela.
- Non, maman. La vérité, c'est que vous ne portez plus la moindre attention à vos enfants. Ils font tous semblant d'être heureux et d'aimer cette famille pourrie ainsi que leur carrière choisis par vos soins. Et moi ? Vous pensez que je suis la mauvaise graine parce que je refuse de jouer la comédie et que je suis honnête. Vous savez quoi ? J'en ai assez de cette vie !- J'espère bien que t'en a assez car c'est fini, Ophelia ! Tu vas quitter cette maison, plus de carte bleue, plus de femme de femme de ménage, plus rien !
Juin 2013Ils descendirent le sentier escarpé plusieurs heures durant. Tristan aidait Ophelia à chaque passage difficile. Il lui tenait la main lorsque le précipice était trop proche. Il combla même les petits cours d'eau qu'ils rencontrèrent à l'aide de pierres pour qu'elle conserve ses pieds au sec. La veille, elle l'avait pratiquement qualifié de mufle. Mais ce matin, elle se sentait contrainte de ravaler ses paroles. Car Tristan se révélait bien plus attentionné qu'elle n'aurait pu l'imaginer. La brune se forçait à avancer, elle devait tenir bon pour son bébé qu'elle tenait dans ses bras. Ils atteignirent une intersection et Ophelia bifurqua sur la gauche? Le chemin était plus caillouteux encore que celui qu'ils venaient de quitter, celui-ci était sévèrement dégradé. Seules des taches éparses dans l'épaisse frondaison des sapins, des épicéas et des bouleaux qui le bordaient faisaient entrevoir le ciel. Ophelia promena son regard autour d'elle et soupira. Cela faisait plusieurs heures qu'ils marchaient sans rien apercevoir d'autre que des arbres.
- Ophe.. On peut s'arrêter pendant quelques temps ? Je ne me sens pas très bien…
La jeune femme se retourna et trouva son copain tremblant et couvert de sueurs. Ophelia devinait sans grand mal ce qui lui arrivait, pour l'avoir vécue elle aussi par le passé. Il était en état de manque et ils n'avaient rien en leur possession pour le combler. Il va devoir se sevrer par force, cela n'allait pas être facile et surtout très long… Et il n'avait clairement pas choisi le bon moment. Elle le regarda avec un air inquiet.
- Tu te sens capable de garder Shelley pendant que je vais chercher de l'eau ?Il lui répondit d'un hochement de tête. Ophelia n'était pas très fan de l'idée de le laisser avec leur fille dans l'état dans lequel il était mais c'était tout de même l ‘endroit où elle serait le plus en sécurité. Ils n'avaient pas rencontré de rôdeurs pour l'instant, ce qui prouvait qu'il n'y en avait pas dans les alentours ou du moins peu. Par le chemin qu'elle allait emprunter, elle ne pouvait pas en être si certaine, elle n'était pas du tout à l'abri d'en croiser quelques-uns. Et la jeune maman sera plus rapide dans son enfant dans les bras.
Sur le chemin du retour, des pleurs de bébé lointain parvinrent à ses oreilles. Ces pleurs ne l'alarma pas tout de suite, c'était un bébé, il n'était pas rare de l'entendre pleurer. Cependant, elle pressa le pas, au cas où. Plus Ophelia avançait, plus elle se rendait compte que quelque chose n'allait pas. Les pleurs se faisaient de plus en plus étouffés. Shelley… Elle se mit à courir, massacrant de son épée les rôdeurs ayant été attirés par les pleurs de sa fille, se trouvant sur sa route. La jeune Ashcroft choquée du spectacle qui s'offrait devant elle, lâcha son épée.
- Oh mon Dieu… Shelley… Mais qu'est-ce que tu as fait !!! - Elle… Elle n'arrêtait pas de pleurer… Je devais cesser tout ce bruit. Elle attirait trop les zombies. Elle allait nous faire tuer… Écoutes, on en fera un autre, si tu veux, c'est pas grave.
- T'es complètement malade…Prenant son bébé inerte dans ses bras, elle se laissa tomber, les genoux à terre. La jeune maman caressa le visage du cadavre en pleurant. Son enfant… Son unique enfant… Tous ces mois passés à la protéger coûte que coûte, à affronter tous les dangers que ce nouveau monde offrait, pour que son bébé se retrouve tuée par son propre père. De quel droit ?
- Viens Ophelia ! On doit se barrer ! Ils arrivent tous, on va se faire bouffer !
Il la tirait par le bras, la forçant à se lever. Ophelia déposa délicatement le cadavre de son enfant sur le sol pour pouvoir se lever. Contre toute attente, une fois debout, elle se mit à frapper Tristan comme une furie en le traitant de tous les noms, en lui disait ô combien elle le haïssait.
- Tu vas te blesser, arrête.
En entendant ces paroles, la brune arrêta tous coups, en lui lançant un regard haineux. Comment avait-elle pût être à ce point aveugle ? Comment avait-elle pût tomber amoureuse de ce mec ? Faire un enfant avec lui ? Elle lui avait pardonné tant de choses… Mais ça… Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas passer au-dessus du fait qu’il avait tué leur enfant. Ophelia prit discrètement son poignard pour l’enfoncer dans l’abdomen de Tristan et elle le poussa en direction des rôdeurs alors qu’il était en train de se vider de son sang. Sous ses hurlements, elle prit le cadavre de Shelley dans ses bras et profita que les rôdeurs soient occupés à se régaler du corps de Tristan pour pouvoir s’enfuir à toutes jambes.
Ophelia avait couru jusqu’à n’en plus avoir la force. Elle finit par trouver refuge dans une vieille voiture abandonnée. En jetant un coup d’oeil à sa fille, la brune se rendit compte que cette dernière avait les yeux ouverts.
- S… Shelley ?La couleur de ses yeux n’était plus la même. Son comportement était des plus étranges, même le son qu’elle produisait. Mais elle était vivante… Son enfant était vivant… C’était tout ce qui comptait.
Août 2013Après quelques mois, Ophelia arriva à la destination voulue avec son bébé. Le bunker. Enfin, l'ancien bunker d'archives militaires et gouvernementales. Endroit révélé par son père à l'aide d'un message laissé sur sa boite vocale avant que toutes les lignes téléphoniques se retrouvent coupées. Elle avait pendant longtemps hésitée à les rejoindre. La jeune femme n'avait pas revu ses parents depuis qu'ils l'avaient jeté dehors, juste certain de ses frères et soeurs. Evidemment, son père était revenu sur sa décision et lui avait dit qu'elle pouvait revenir à la maison après quelques mois. Si d'abord, elle avait refusé par pure rancoeur, tomber enceinte était ce qui l'avait condamnée à rester à New-York. Elle n'avait pas pu leur dire. De un, ils l'auraient mises à nouveau à la porte ou bien l'aurait forcé à avorter, de deux cela n'aurait fait que leur donner une raison de plus de la qualifier d'irresponsable.
Cependant, elle s'était angoissée pour rien car ils n'étaient plus là. L'ancien bunker était vide. Mais, cela se voyait que des survivants s'étaient réfugiés en cet endroit. Des boites de conserves vides jonchaient le sol. Les dortoirs spartiates étaient dépourvus de tout leurs matelas sauf quelques-uns qui étaient vraiment en mauvais état mais Ophelia n'allait pas cracher dessus. Il ne restait pas grand chose de cet endroit, il semblerait que des survivants l'aient piller avant qu'elle n'arrive. La brune priait pour que rien se soit arrivé à leur famille, qu'ils aient pu partir d'ici pour une raison ou une autre mais bien sains et saufs. Elle était en froid avec eux mais pas au point de leur souhaiter leurs morts.
Bien qu'il semblait ne rester plus rien d'utile, quelque chose attira son attention. Une vieille radio militaire. C'était peut-être son unique espoir de retrouver sa famille. Peut-être qu'ils avaient en leur passion un talkie walkie de longue portée ou un truc du même genre. C'était obligé… Ils ne seraient jamais partis sans lui laisser un mot à son attention pour lui dire dans quelle direction ils étaient allés ou sans aucun moyen de les contacter. Cette radio se trouvait ici pour une raison, c'était certain. Encore fallait-il qu'elle sache comment l'utiliser…
Après des jours et des jours à tripatouiller les divers boutons, une voix se fit enfin entendre à travers la radio. Au moment même où elle allait abandonner… Ophelia n'en cru pas ses oreilles. L'avait-elle rêvée ?
- Si quelqu'un pourrait me répondre ce serait cool quand même… J'en ai marre de parler toute seule, tous les jours. Je suis certaine que vous connaissez toute ma vie maintenant. Enfin, si quelqu'un écoute…
Ophelia se mordit la lèvre. Devait-elle répondre ? Pourquoi pas ? Il n'y avait rien à craindre. Puis c'était la seule ligne qui fonctionnait. La seule personne dont elle avait pu percevoir la voix depuis des jours. Réussir à trouver comment on faisait pour répondre à quelqu'un sur cette radio fut plus simple à trouver que la fréquence mais il lui avait fallu quand même un peu de temps. Une demie -heure pendant laquelle l'inconnue avait fini par ne plus parler.
- Allo ? Allo ? T'es toujours là ? Il y'a quelqu'un ?- … Oh mon Dieu quelqu'un ! Enfin !Plusieurs minutes s'étaient écoulées avant que l'autre personne réponde. De longues minutes durant lesquelles Ophelia avait angoissée à l'idée d'avoir rater sa chance, à cause de ses hésitations. Et quelle fût sa joie à elle aussi d'entendre à nouveau la voix de la survivante. Le début d'un échange qui dura des semaines. Des semaines durant lesquelles la jeune brune faisait de plus en plus confiance en cette fille qu'elle n'avait jamais vue. Qu'elle ne connaissait qu'à travers les histoires qu'elle lui racontait. Elle se sentait tellement en confiance avec cette fille, qu'elle finit par lui révéler sa position.
Lorsqu'Ophelia ouvrit la porte à ce qu'elle pensait être sa nouvelle amie, elle se retrouva soudainement dans le noir le plus total. On lui avait enfoncé un sac sur la tête qui lui râpait les joues. Elle se débattait, essayait de se libérer, mais voilà qu'on lui ligotait les poignets derrière le dos. Elle tenta de crier mais on l'arrêta de suite.
- Ferme ta gueule sinon on tue ton… Machin là… Ton… Bébé.
Des bras musclés la soulevèrent avec la puissance d'une pelleteuse. La jeune femme se retrouvait aussi impuissante qu'un cochon vers l'abattoir. Le sang refluait vers sa tête mais elle resta calme pendant tout le trajet. Elle ne voulait prendre aucun risque qu'on fasse du mal à son enfant. Après ce qu'il lui avait paru une éternité, ils s'arrêtèrent enfin. Son dos heurta quelque chose de dure et rugueux. Il lui semblait qu'on l'attachait contre quelque chose. Soudainement, on ôta brutalement son capuchon et la lumière tapante du soleil lui explosa à la tête. Elle cligna des yeux. Ces dernières semaines, elle avait passé plus de temps dans le bunker à s'éclairer avec des bougies qu'à l'extérieur. Une voix qui lui semblait étrangement familière retentit alors qu'une silhouette féminine se dessina devant elle. Cornelia… La fille de la radio.
- Salut, Ophelia… Désolée, s'ils ont été un peu brutal avec toi mais pour une raison qui m'échappe ces zigotos ont besoin de prouver ô combien ils ont quelque chose dans les muscles.
- Où est Shelley ? Je te jure que si vous avez quelque chose à…- Du calme, elle est là.
Elle fit signe à un de ses hommes pour qu'il lui donne ce qu'il tenait dans ses bras et elle souleva la couverture pour révéler le visage de l'enfant qui n'arrêtait pas d'ouvrir sa mâchoire dans l'attente de quelque chose à se mettre sous la dent.
- Écoute, j'ai quelque chose à te proposer… Tu m'as dis, l'autre fois, que tu avais du mal à la nourrir. Je sais ce qu'il lui faut. Mais pour ça tu..
- Putain, mais c'est pas ça qu'on avait prévu !
- Ta gueule ! Tu veux que je dise à mon père ce que t'as fais hier soir ?
Ophelia avait fini par apprendre que tous ici étaient cannibales. Ils mangeaient de la chair humaine… Et c'est aussi ce qu'il fallait pour Shelley, pour qu'elle continue de vivre. On lui avait fait croire que si elle ne se mettait pas à en manger elle aussi, sa fille prendrait exemple sur elle et finirait par mourir. Alors, elle aussi avait fini par se mettre à ce nouveau régime. Ophelia était prête à faire tout et n'importe quoi pour sa fille.
Novembre 2015C'était le bordel le plus total. Tout le monde courrait dans tous les sens, les captifs s'étaient enfuis. Et pas qu'un seul, non, la grande majorité. Cette fois-ci on n'allait pas lui dire que c'était sa faute ! Il lui était déjà arrivée de se faire avoir par le passé et c'était bien pour cela qu'on lui avait toujours interdits de s'approcher des cages depuis le début. Depuis qu'ils ont capturés certains habitants de la zone 51 après l'avoir fait implosée. Puis ça l'arrangeait bien, il faut dire, de ne pas devoir s'approcher de ces cages, de ces personnes. En est-il que pendant l'évasion Ophelia n'était pas du tout dans les parages, elle était au lac en train de pêcher. Il fallait bien nourrir les captifs.
À son retour, c'était le chaos le plus total. La première chose qu'elle fit c'est d'aller voir Shelley, de vérifier qu'elle aille bien. La brune tomba nez-à-nez avec son amie qui arborait une mine indéchiffrable.
- Ophelia, je suis désolée… Je suis partie quelques minutes, je devais aider mon père à gérer tout ce bordel… Je ne pensais pas qu'un des captifs viendrait se venger sur Shelley…
- Oh mon dieu…Ophelia plaça sa main devant sa bouche alors qu'elle découvrait le corps sans vie de son enfant. Elle ne bougeait plus. Encore une fois, elle l'avait perdue mais cette fois-ci c'était pour de bon. La jeune femme s'effondra dans les bras de Cornelia. Les jours qui ont suivi, Ophelia n'était plus qu'une coquille vide. Juste le fait d'être avec la fille du chef, la faisait tenir. Elle ne sortait quasiment plus, ne parlait quasiment plus et pour la nourriture c'était la même chose. Elle restait la majorité du temps dans la tente de Cornelia et passait ses nuits avec cette dernière, enlacée l'une contre l'autre. Mais ça s'arrêtait là. Puis un jour, quelqu'un vint l'avertir sur son amie, qu'elle n'était si honnête que cela avec elle. Qu'elle lui cachait quelque chose et quelque chose de vraiment important, sur sa famille.
- Cordelia ? Est-ce que tu me caches quelque chose ?- Non, bien sûr que non. Tu le sais très bien Ophelia…
Elle lui caressa la joue doucement, tendrement. Ophelia vu en ce moment l'occasion d'avoir réponse à ses questions, de vérifier les dires de la personne qui accusait Cordelia de malhonnêteté. Il suffisait juste de faire comme dans ses shows, où il lui était arrivée de rares fois, d'embrasser des filles juste pour appâter le client, pour avoir plus de pourboires. Sauf, qu'il ne lui était jamais arrivée d'avoir son coeur qui battait autant. C'était l'angoisse et la culpabilité, c'était tout se persuadait-elle. Cette culpabilité d'avoir l'impression qu'elle était en train de la manipuler pour avoir ce qu'elle voulait. Ophelia chassa ces pensées obscures et posa ses lèvres sur celles de Cordelia. Aucun recul. Au contraire, son amie prolongea le baiser et la brune en profita pour laisser courir ses mains sur son corps afin de récupérer la clé qu'elle gardait. Elle réussit à la récupérer de justesse, au moment même où on les a interrompus. Quelqu'un vint lui informer que son père demandait à la voir. Ophelia profita de l'absence de la brune pour ouvrir le petit coffre contenant les petites affaires personnelles de Cordelia. Tout au fond se trouvait un bout de papier. Intriguée, elle le lut.
« Ma chère Ophelia, j'espère que tu pourras lire ce message. Nous avons eu vent que des personnes avaient comme intention de sécuriser une zone dans le Nevada. La zone 51. Nous ne savons pas si ils ont réussi mais c'est par là que nous allons. On espère que tu nous rejoindras. »La zone 51… Dire qu'elle avait participé à l'implosion.. Si ça se trouve elle avait tué sa famille… Ou pire, les manger… À cette seule pensée, elle dégobilla sur le sol. Oh, non, non, non… Qu'est ce qu'elle avait fait ? Elle sortit de la tente et se mit à courir, courir toujours plus loin, jusqu'à qu'elle n'en ait plus la force. S'arrêtant seulement lorsqu'elle se retrouva au bout d'un canyon. Elle s'assit, les pieds dans le vide.
Une crosse solidement calée dans sa main, Ophelia se demandait ce qui pouvait se passer lorsqu'on appuyait sur la gâchette. Elle se rappelait de ces films où les canons arrachait à chaque coup une moitié de maison. Au fond, elle aussi possédait un petit canon capable d'arracher une moitié de visage… Elle dirigea le pistolet contre sa tempe. Le métal glacé la fit sursauter mais il se réchauffa vite. Elle pinça les lèvres et ferma les yeux alors qu'elle était prête à s'asséner le coup final. Mais soudain, on la traînait en arrière et on lui confisqua son arme. Ophelia se leva prête à riposter. Deux survivants se tenaient là-debout. Alors, qu'elle n'avait pas comme intention de trop s'attarder sur eux, quelque chose attira son attention. Un objet ou plus précisément un poupon qui dépassait du sac de l'une des personnes. Mais Ophelia ne voyait pas cette chose comme tel, non, elle y voyait en cet objet, sa fille qu'elle avait perdue.
- Oh mon dieu… Vous l'avez retrouvée, vous l'avez soignée…