Six ans plus tôt... Ces hommes, alignés comme du bétail, avancent à pas de tortue dans ce dédale de fer qui sert de rempart entre l’infection et la sécurité. . La « base militaire » où s’est retrouvée Salomé est à quelques quartiers de sa demeure, au Colorado. C’est un secteur de la ville qui a plutôt été aménagé par les militaires. Elle n’imaginait pas que des gens continuaient de se rendre à ce point de ralliement. Elle pensait que tout espoir était perdu, que plus personne n’assurait la sécurité. La première fois qu’elle a vu, au loin, ses gardes qui faisaient graduellement entrer des civils dans la base, elle a été envahie d’un sentiment de réconfort. Enfin, se disait-elle, elle ne serait plus seule. Elle avait suivi des rescapés discrètement, qui marchaient tous machinalement dans cette direction. Au début, elle avait hésité à les suivre, mais la faim avait pris le dessus sur sa raison. Sa maison avait été pillée, et elle ne cherchait qu’un refuge où manger, se reposer et se laver. Cette base pouvait lui apporter ce repos dont elle rêvait tant. Peut-être que des militaires pourraient ensuite l’aider à retrouver sa famille.

Une dame lui demande de s'asseoir sur une chaise, laquelle est située à un poste de travail proche de l'entrée de périmètre sécurisé. Les gens de l'extérieur sont examinés scrupuleusement. Ce serait malheureux de faire entrer une personne contaminée. Une petite morsure, et la maladie se propagerait en moins de temps qu'on ne cligne des yeux. La dame demande à Salomé de redresser la tête. À ce moment, la brune voix un homme en uniforme s’éloigné à l’intérieur du périmètre. À l'aide d'un petit outil lumineux, l'infirmière évalue les réflexes de ses pupilles. La lumière est vive, mais c'est sûrement dû à son mal de tête causé par une faim de loup. Les premiers temps, la jeune Olsen se refusait de manger quoique ce soit, car elle gardait en mémoire l'horrible souvenir d'un mangeur de chair... broyer de la peau et des organes humains. Elle se privait de ses repas quotidien de peur de gaspiller ses rations si elle vomissait. La dame continue de remplir un formulaire. Sûrement qu'on récence Salomé. Qui prendra le temps de feuilleter ce dossier complément inutile?

Tous ces gens réunis… Ils possèdent tous une histoire, qu'elle soit cauchemardesque ou héroïque. Chacun a traversé des moments douloureux lorsque le monde s'est dégradé. On remarque facilement quelques yeux rougis et bouffis. Salomé se doute alors que ces personnes, au regard mélancolique, ont sûrement perdu un être un cher. Un être cher peut-être sauvagement arraché des bras des gens qu'il aimait.

L'intimité n'existe plus. Au centre d'une immense pièce, un ancien magasin de meuble a été aménagé pour que chaque foyer puisse avoir son propre matelas, du moins, certains. Les membres d'une même famille doivent se partager les choses. Salomé est installée sur un simple matelas à même le sol. Heureusement, elle a obtenu une place qui longe le mur. C'est en soupirant d'aise et constatant qu'elle peut se reposer que sa voisine de matelas s'adresse à elle, d'une voix lourde de reproches.

- Tu n'aurais pas dû obtenir ce lit. C'était la couchette d'un militaire avant toi. Il est mort voilà quelques jours, et déjà tu lui voles sa place. J'espère que tu as honte petite profiteuse solitaire. Je comprends pourquoi personne n'est avec toi, tu es si égoïste.

La jeune Olsen est surprise d'une telle révélation. Plus personne ne se voile derrière un filtre. Les gens disent ce qu'ils pensent. C'est horrible. Elle ne saurait répliquer. De toute manière, sa voisine de matelas ne semble pas en meilleur état. Ses vêtements sont souillés de sang. Du sang foncé, séché depuis un petit moment maintenant.

Salomé décide d'aller se promener un peu, découvrir ce lieu qui est censé la protéger. Elle circule entre les effets personnels des gens pour déboucher sur l'entrepôt annexé au magasin.

Le calme s'impose enfin à elle. Elle n'était plus habituée à toute cette agitation. Cette compagnie est chaleureuse, mais la fouette trop rapidement de plein fouet.

Derrière plusieurs rangées, elle distingue des lumières, des lueurs faibles, mais animées. Derrière, se trouvent des gens. Curieuse, elle s'approche pour voir ce qui se trame. Des soldats sont debout autour d'une carte posée sur une table. Certains sont armés. C'est ce genre de vision qui lui prouve que le monde se fait engloutir par l'enfer. Sont-ils seulement équipés pour ce type d'invasion? Comment tuer des hommes déjà morts?

Elle entend des mots comme « incendie » ou « éradication ». Veulent-ils cramer les rues non sécurisées? Des survivants y sont peut-être cachés! Comme son frère et sa mère qu'elle espère encore voir débouler dans son champ de vision. S'ils brûlent tout, comment pourrait-on les retrouver? Comment pourrait-on trouver des ressources? Comment pourrait-on préserver les demeures pour un nouvel avenir!

- Vous ne pouvez pas faire ça! Vous ne pouvez pas agir sur un coup de tête! Imaginez si les brûler ne fonctionne pas! Imaginez si vous en attirez plus que vous n'en tuiez!

Est-ce que l’un d’eux est au moins raisonnable? Peut-être qu’elle ne comprend pas quels sont leurs plans...

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Rien ne s’est déroulé comme prévu, voilà six ans. Ce souvenir est pourtant resté ancré dans sa mémoire, même s’il semble flou et égaré. Chaque base, chaque groupe... Tout est détruit un jour ou l’autre.

Récemment, les bombes l’ont séparée de son nouveau foyer. Un foyer où elle pouvait enfin contribuer à améliorer les choses. Elle n’avait pas dans l’optique de fuir, pas volontairement en tout cas.

C’est l’inquiétude qui s’exprime à sa place. Son but n’était pas de les interrompre, mais l’envie de rétorquer était devenue trop grande pour qu’elle puisse se taire. Salomé est née dans cette ville. Elle a grandi au Colorado. Toujours, elle a défendu de nombreux droits. Elle a participé à de nombreuses démarches pour que cette ville soit propre. Les mouvements pour la protection de l’environnement, elle connait ça. Donner son opinion, ça aussi elle le fait avec conviction. Comme présentement, elle veut défendre son point de vue, même si pour ça elle doit se faire regarder d’un œil mauvais par des militaires. Bien sûr, elle ne possède aucunement leur attirail, elle ne possède pas leurs compétences au combat. En réalité, son avantage est seulement de penser comme une citoyenne. La peur permet parfois de se préserver. Et sa surprise est d’autant plus grande lorsque l’un des hommes prend sa défense. Elle devient bien vite le centre d’attention, ce qui lui sert la gorge pendant quelques secondes. Elle ne s’est pas adressée à des gens ainsi depuis longtemps.

- Si vous détruisez ce qui appartient à ces civils, dans cette ville, vous vous ferez des ennemis. Ils ne vous remercieront pas de détruire tout ce qu’ils ont acquis. Ils vous détesteront et ne vous suivront pas. Comment pourraient-ils faire confiance à des gens qui les privent du peu qu’ils possèdent? Et vous avez pensé à ce qui arriverait après... si en détruisant les rues de ce quartier une menace plus grande vous attendait? Vous ne pourrez plus faire marche arrière pour vous protéger dans ces murs. Les gens vont s’éparpiller et vous perdrez tout le monde.

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La soif plus que la faim accapare son esprit. Lors d’un incident malheureux, sa gourde a été percée. Même si elle prend le temps de la remplir, elle se vide en quelques secondes. Sa bouche est pâteuse et ses lèvres sont sèches. Son corps tient encore le coup, bien évidemment. C’est surtout son cerveau qui ne parvient pas à se faire à l’idée qu’elle peut survivre encore un moment sans s’abreuver. Son organisme réclame avec gourmandise. Elle se sent comme au début, lorsqu’elle devait trouver de nouveaux moyens pour survivre. Le dernier camp où elle était a été attaqué. Tout est à recommencer à zéro. Elle a l’impression d’avoir oublié les bases de la survie tant elle se reposait sur les autres. Pourtant, pendant de nombreux mois, elle était fière de ses quelques exploits, aussi minime soient-ils.

Salomé est recroquevillée dans une vieille voiture abandonnée. Elle voulait se protéger du soleil pendant quelques heures avant de reprendre sa marche. Et elle ne parvient pas à dormir, car un oiseau entêté ne cesse de picorer la carrosserie au-dessus de sa tête. Lui au moins pourrait facilement trouver un point d’eau. Lui au moins peut se nourrir de tout ce qu’il trouve. En voulant se redresser pour chasser le volatile, elle remarque aussitôt un groupe d’individus au bout de la rue.

Elle est d'abord frappée par un sentiment euphorique : de l'aide! Ce sentiment est vite chassé par la peur. Seule, contre plusieurs individus. Elle jalouse l'eau qu'ils ont trouvé, qui n'était pas là la veille. Discrètement, elle pousse la porte dans son dos afin de sortir du véhicule et se cacher derrière. L'oiseau semble vouloir trahir sa présence, ce qui ne l'avantage aucunement.

C'est son besoin de survivre qui s'exprime. Elle ne comprend pas les raisons des militaires. Des raisons radicales visant à protéger la nation d'une menace bactériologique grandissante. Salomé n'est pas dans la tête de ces hommes ; elle n'est pas entraînée pour faire front à de telles situations. Complètement illogique! Elle voudrait les ruer de coups ; elle voudrait hurler. Elle est épuisée de subsister depuis des semaines, sans espoir que le monde guérisse. Elle ne se reconnaît plus, ne sait pas comment reconnecter avec la personne optimiste qu'elle était avant le début de cette déchéance.

L'homme ordonne ; le soldat obéit. Non! Elle ne veut pas être éjectée. On lui a donné le droit de parole! On ne peut pas la chasser ainsi. Elle en parlera à tout le monde s'il le faut. La poigne de l'homme est solide et sévère, mais elle n'est pas douloureuse ; soit il connaît sa propre force au point de la contrôler à merveille, soit le manque de vitamines la rend complètement insensible à cette dominance.

- Les gens doivent donner leur avis ; vous ne pouvez pas prendre une décision sans nous consulter!

La gamine est révoltée, à peine plus âgée que dix-neuf années. Un merveilleux cadeau de majorité que de vivre dans une poubelle mondiale! Une fois en dehors de la pièce, elle se dégage pour machinalement masser son bras qui n'a pourtant pas été brutalisé. Salomé est enragée, et en piteux état visuellement malgré sa force de caractère.

- Où irions-nous après? Nous n'avons nulle part où aller sans devoir parcourir de longues distances!

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Salomé, cachée, s'apprête à se lever lorsque son ventre mécontent grogne. Elle s'inquiétait davantage pour sa déshydratation que son envie de manger, pourtant présente. Elle ne parvient plus à écouter correctement les signes que son corps lui envoie. Elle appuie sa paume sur ce dernier, inquiète d'être repérée. Son dernier repas n'est pas si loin, pourtant son corps réclame. Elle s'était habituée à de plus grandes portions à Yosemite. Là elle recommence à fondre, à perdre du poids, déjà qu'elle n'est pas bien dodue.

Quelqu'un se glisse dans son dos tandis qu'elle en fixait un autre derrière la voiture. Prise au dépourvu, elle reste accroupie. Son sac est à ses pieds. En douceur, elle glisse sa main à l'intérieur. Ce ne serait pas subtil que d'attraper la petite bêche qui s'y trouve ; trop long à dérouler du sac. On demande alors à Salomé de se redresser, les mains en l'air. Elle doit montrer qu'elle n'est pas une personne à ramasser sur un trottoir. Elle ne laissera personne l'obliger à aller là où elle ne veut pas. Elle sent une paire de ciseaux du bout des doigts. Ses doigts se crispent sur la poignée.

Dans un vif mouvement, elle se redresse et pivote sur ses deux pieds dans une rotation circulaire, brandissant son arme improvisée. Elle surprend les autres hommes qui sursautent à son attaque imprévue et désespérée. Mais l'homme devant elle semble avoir des réflexes plus vifs.

Le militaire est sans doute plus compréhensif et compatissant qu’elle ne l’imagine. Elle s’est montrée désagréable et intrusive sans connaître le fond de sa pensée, sans savoir s’il était en accord avec le plan de ses supérieurs. Salomé ne s’attarde pas toujours aux émotions des autres, comme si elle oubliait de prendre en considération leurs inquiétudes ou leurs espoirs. Elle pense être capable d’aider les autres (principalement par des plaidoyers sérieux et révolutionnaire), mais elle manque d'empathie en pareil instant. Sa concentration se dirige trop sur la survie générale, l’opinion générale. Salomé est coincée dans ce monde militaire depuis bien moins longtemps que lui. Elle ne comprend pas les véritables enjeux.

- Vous parlez d’ennemis, en parlant de ces malades. Quelle maladie pousse les hommes à s’attaquer entre eux? Une fièvre trop grande, la rage? Des médecins nous examinent avant que nous n’entrions dans la zone. Pourquoi? C’est contagieux, comme la grippe?

Elle tente presque en vain d’obéir aux recommandations du militaire, lui suggérant avec autorité de se calmer. Elle pense qu’en posant quelques questions, il se montrera moins dérangé de son intervention irréfléchie. D’un autre côté, elle ne comprend pas le comportement de ces hommes, à l’extérieur. Elle est longtemps restée cachée chez elle, importunée par des voyous survivants principalement. Elle ne comprend la notion de manger la chair humaine, n'ayant que brièvement été témoin d'atrocités. Puis, que ferons toutes ces personnages blessées ou malades pour se déplacer? Qui sera abandonné?

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L’ordre contradictoire semble déstabiliser les hommes ; une femme attaque et ils ne doivent pas tirer. Heureusement pour la jeune Olsen, ces agents respectent automatiquement l’ordre donné. Aucun ne la tire, laissant le leader prendre le relais.

« Calmez-vous. » Cette phrase, cette tonalité, cette autorité… c’est familier à ses oreilles.  Pour cette unique raison, elle se soumet. Comme conquise par une ancienne humanité, elle tente de regarder l’homme sous ses cheveux. De toute façon, elle n’est plus en position pour rétorquer, car ses poignets sont désormais tenus en hauteur ; elle peine à tenir serrée entre ses doigts la paire de ciseaux. Elle ne tente rien pour se défendre, mais ne relâche pas son arme.

Un homme dans son dos pousse son sac de son pied. Quelques items se déversent sur le bitume brûlant. Elle ne possède pas grand-chose, mais à première vue, elle n’est pas lourdement armée. Le soldat informe donc son supérieur d’un hochement de tête qu’elle n’est pas certaine d’avoir aperçu.

Elle pourrait mentir, pourrait s’enfuir, mais elle a reconnu le militaire. Ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance de rencontrer un homme comme lui. Au contraire, elle est une civile égarée, comme toutes les autres qui se terrent dans les villes. Souhaite-t-il l’aider parce que des souvenirs lui reviennent en mémoire? Elle n’ose pas demander, mais elle accepte l’offre en hochant la tête. Sa poigne se calme ; la paire de ciseaux reste alors suspendue à son pouce.

- Je suis seule.

Évidemment, le secret professionnel. Qu’aurait-elle pu soutirer d’un militaire en fonction devant une menace aussi terrifiante que dévastatrice? Aucune réponse venant de lui ne sera satisfaisante. Toutes seront évasives, sans explication. L’armée applique la loi, elle-même sans poser de questions. Pourquoi est-ce que les soldats s’entêteraient à comprendre, ils n’ont même pas le temps. Et aujourd’hui, ils sont dépassés par les événements. Qu’espérait-elle sincèrement obtenir de lui? Des conseils? Des excuses? Une solution à long terme? Et comme Salomé ne s’attarde pas assez à ses expressions faciales, elle ne prend pas conscience que lui aussi a peut-être perdu des êtres chefs. Comme toujours, elle veut des faits, une panoplie de faits, sans s’arrêter aux petits détails. Comment pourrait-elle faire confiance au gouvernement après ça, cette Épidémie, ou encore après toutes ces grèves qui n’ont jamais fonctionné. Leur voix ne sera jamais entendue.

- Je présume que vous avez raison. Nous devrions plier bagage.

Elle est venue seule, sans rien. Elle est déjà prête à toutes éventualités.

Lutter contre cet homme et les ordres qu’il suit ne l’avancera à rien. Elle préfère lever les voiles avant qu’une nouvelle catastrophe ne survienne. Elle regrette d’être venue, car la vie n’est pas meilleure ici que d’où elle vient. C’est seulement un autre lieu condamné avec des gens désespérés.

Elle n’imagine pas encore qu’elle pourrait aider des gens plutôt que de fuir ceux qui la déçoivent. Un jour, sans doute, elle comprendra que la survie fonctionne mieux à plusieurs, malgré les nombreux défauts des gens. En réalité, Salomé craint d’être abandonnée, encore et encore.

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Elle prend la gourde tendue sans boire tout de suite. Elle ne veut pas qu’on voit combien elle était assoiffée. Elle écoute l’homme expliquer la situation, puis hoche la tête sans rechignée. La première fois, la leçon est restée ancrée dans sa petite tête bornée. On ne contredit pas un militaire ; soit on lui fait confiance aveuglément, soit on lui fausse compagnie. La première fois, elle a choisi la seconde option, c’est-à-dire la plus facile.

Quand chacun reprend son poste, elle enfile quelques gorgées d’eau. Elle aurait pu tenir encore un moment – et sous le désespoir, elle aurait forcément trouvé quelque chose à se mettre sous la dent. Mais cette aide arrive à point nommé. Dorénavant, elle est moins encline à fuir un groupe dès les premières minutes. Elle prend le temps d’assimiler l’information, avec beaucoup de concentration. Et pour trancher, elle se demande : « sommes-nous prêts à faire des compromis les uns les autres? » Si ce n’est pas le cas, elle ne fera aucun effort. Comment peut-on devenir aussi égoïste avec le temps?

- Où allez-vous?  demande-t-elle enfin. Si nous marchons dans la même direction, je saurai me montrer utile. Et je pense avoir assez dormi pour aujourd’hui, je pourrais aider à monter la garde.

Elle remet sur ses épaules son sac-à-dos. Monter la garde... aussi bien dire qu’elle préfère leur faire confiance avant de fermer les yeux.