Alliyah & Thaïlys.

❝ I wannt a car ❞

Une voiture. En bon état, enfin elle pourrait marcher. C’était ce que j’étais en train de voir après deux bonnes heures de marche ininterrompue. Alors c’était vraiment quelque chose que je pensais inespéré. C’était d’ailleurs un miracle pour moi qu’elle se trouve ici, et que personne ne l’ai trouvé. Généralement je n’avais pas autant de chance. J’avais plutôt ce que j’appelle les restes. Ce n’était peut-être pas grand chose, parfois un reste de nourriture ou d’eau. Et j’essayais de m’en contenter. Ce n’était pas forcément très simple, au vu de mes manies à ne manger que ce que je touche, je ne mangeais jamais dans l’assiette des autres et ne commandait jamais chez un traiteur, car j’étais plutôt du genre intraitable sur l’hygiène, encore un de mes rapports bizarre à la vie que j’ai développé dans mon enfance. Je me méfiez de tout et de tout le monde. Alors ça avait considérablement compliqué ma vie.

Mais, après l’épidémie, j’avais dû chambouler toutes mes habitudes. Tout ce que j’avais comme petites manies avaient totalement changées, puisque malheureusement je ne pouvais absolument garantir la propreté des locaux ou de la nourriture. Ce n’était pas évident de gérer tout ça, surtout que ça m’occasionnait des crises d’angoisses pas possible, mais j’avais fini par arrive »r à gérer tout ça. Cela devenait de plus en plus espacé, et je me surprenais même à être de plus en plus tolérante envers moi-même. Comme quoi tout n’est pas immuable. Mais, alors que je voyais cette voiture, je ne pouvais pas croire à cette chance. Mais bon ce n’était pas une raison pour la laisser passer. Je m’approche donc de cette voiture, et en fais le tour tout en lavant mes mains avec un peu d’eau et les essuyant avec mon chiffon, on ne change pas les bonnes habitudes, qui persévèrent.Mais, alors que j’allais m’en approcher, j’entends une voix me héler.

i want a car.

(thirty seconds to mars) ▽ A warning to the people, the good and the evil : this is war. To the soldier, the civillian, the martyr, the victim : this is war. It's the moment of truth it's the moment to lie, it's the moment to live and the moment to die

Pour supporter le monde actuel, et surtout pour y survivre, il faut être prêt à tout voir, et à tout supporter. Alliyah a de la chance de ce côté-là, c'est un véritable roc, prêt à supporter tous les caprices du monde. Rien ne peut réellement l'atteindre. Pas même la potentielle - mais très probable - mort de ses proches. Peut-être parce qu'elle évite d'y penser, ou peut-être parce qu'elle a sa manière à elle de pleurer les morts ... En ne les pleurant pas. Et en refusant l'idée que ces personnes, qui ont un jour fait partie intégrante de sa vie, ont bel et bien disparu à jamais. Disparu de sa vie, mais très certainement pas de la Terre, puisqu'elles sont revenues en tant que rôdeurs. Elle ne peut avoir aucune certitude à ce sujet, mais c'est si évident qu'il ne convient même pas d'y penser. Alors, elle se décide à orienter son esprit sur un tout autre sujet. Comme sur le fait qu'elle n'a pas mangé depuis un peu moins de vingt-quatre heures, et que son stock d'eau commence à se vider. Elle se débrouille seule la plupart du temps, mais a conscience de ne pas pouvoir faire des miracles. Néanmoins, hors de question, pour elle, de flancher et d'entrer dans la zone 51. Elle sait qu'elle est là, à tout juste quelques kilomètres. Mais elle refuse totalement l'idée d'y mettre les pieds. A ses yeux, ce serait suicidaire. De toute façon, ce n'est pas sa principale préoccupation pour l'instant.

Elle n'a plus de balles dans son flingue, et pas de voiture. Oui, clairement, sa situation est critique. Alors, quand elle aperçoit, au loin, une caisse qui semble en bon état, elle se dit que c'est probablement son jour de chance. Un de ceux qui n'arrive pas très souvent, et qui donne généralement envie de sauter au plafond. En l'occurrence, Alliyah ne fait rien d'autre que s'inquiéter. Parce qu'elle n'est pas seule. Au plus elle s'approche de la dite-voiture, et au plus elle distingue une autre silhouette. Une brune élancée, les cheveux en pagaille, tourne autour de celle-ci. Merde, c'est bien son pot ! A croire qu'elle n'aura jamais de jour full lucky. Mais elle ne laissera pas les choses se corser pour elle. Elle est dans une merde noire et c'est, en quelque sorte, sa dernière chance. Ce n'est pas tous les jours, après tout, que l'on croise une voiture comme ça ... Pas par les temps qui courent. Alors, elle hèle la jeune femme, bien décidée à régler ça au plus vite. Et à partir avec la caisse, cela va de soit. « Hey ! Elle est à moi cette voiture. » Instinctivement, les doigts d'Alliyah se serrent un peu plus autour de son arme à feu. Vide, mais ça, elle est bien la seule à le savoir. Son mensonge ne la fait pas ciller une seule fois. L'habitude, sans doute.

(c) AMIANTE

Alliyah & Thaïlys.

❝ I want a car ❞

Ce monde là était loin d'être adapté aux gens de mon espèce, comme aimait m'appeler mon père, peut-être afin de se déculpabiliser en me déshumanisant, mais maintenant j'avais appris à passer au-dessus de ça. Et puis ce n'est pas cxomme si j'avais encore des nouvelles. J'étais maintenant seule au monde. Je ne sais pas ce que sont devenus mes parents et ceux qui avaient été mes proches, c'est-à-dire, tout au plus, cinq. Et franchement j'évitais soigneusement d'y penser. Je me blindais psychologiquement, je ne voulais pas sombrer davantage dans mes tocs ou, même pire, dans la dépression. Ils pouvaient avoir trépassé, être transformé en zombies, que je n'en savais fichetrement rien. Et puis la seule chose qui importait désormais, c'était ma propre survie. Et je ne pense pas être la seule à vivre de cette manière. Je vivais au jour le jour, en étant heureuse d'être encore en vie à la fin de la journée. Je devais absolument me raccrocher à cette philosophie de vie. Et je remettais au destin, à la chance, le fait d'avoir suffisamment d'eau pour la journée, et pourquoi pas à manger pour au moins deux repas. Bien sûr, je devais gérer mes crise plus ou moins fréquentes, surtout que depuis des mois je n'avais plus de traitement. Bien sûr dès que je voyais une pharmacie, je pénétrais dedans si je le pouvais mais, malheureusement les stocks étaient déjà vidées

La seule chose dont j'étais vraiment certaine, c'étais que j'approchais assez rapidement de la zone 51, sans trop d'encombre pour le moment, ce dont j'avais une sacrée chance quand même. C'était quand même presque incroyable que je n'ai pas été attaquée par une horde de zombie lorsque j'étais seule. Mais j'avais eu du pot, voilà tout. tout comme la chance semblait grandement me sourire aujourd'hui alors que je vois poindre la silhouette d'une voiture. Je m'y approche doucement, tout simplement parce que j'ai vraiment du mal à y croire. J'avais bien trop de pot pour moi toute seule, ce ne peut tout simplement pas être possible. Mais bon je ne vais pas refuser d'arriver encore plus rapidement à la zone que je m'étais promis d'atteindre pour être en 'sécurité'. Je fronce les sourcils, étudiant attentivement l'intérieur de la voiture pour voir si rien de louche n'y traînait. Je finis par sursauter en entendant quelqu'un hurler. Je tourne la tête vers la source du bruit avant de froncer les sourcils. Instinctivement je rabats les manches de ma veste sur mes doigts pour camoufler les tics de mes mains lorsque le stress s'empare de mon corps, c'est bien ma veine qu'une crise me prenne juste à ce moment-là, il faut absolument que je la contienne. "Euh, je ne crois pas, pour le moment elle n'est à personne." répondis-je tout en haussant les épaules, en tentant de garder mon calme, m'énerver ne me servirait à rien du tout à part créer un climat de violence, et à encourager mes crises.

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De manière instinctive, c'est l'agressivité qui prédomine le reste des émotions d'Alliyah. Cette voiture, elle en a clairement besoin. C'est fatiguant de marcher sans arrêt, et c'est une véritable aubaine d'être passée par là ; elle semble être en très bon état. Elle n'a aucune envie de laisser passer cette chance inouïe et tant pis si, pour ça, il faut qu'elle s'en prenne à une personne qu'elle ne connait pas. Elle sait bien qu'elle était là avant et que la logique d'autrefois voudrait qu'Alliyah la laisse la prendre et partir avec sans rien dire. Mais ça ne marche pas comme ça. De nos jours, c'est la loi du plus fort qui s'est mise en place. Si elle n'est pas capable de lui tenir tête, alors peut-être ne mérite-t-elle pas de prendre cette voiture, tout simplement. C'est comme ça que la brune fonctionne en tout cas. Mais elle se doute bien qu'elle n'a pas survécu jusque-là pour rien. Un regard rapide autour d'elle lui apprend qu'elle est bien seule. Après, elle ne sait pas. Peut-être que ses compagnons l'attendent à quelques kilomètres de là. Peut-être même qu'elle vient de la zone 51, qui sait ? Alliyah reste donc sur ses gardes : on ne sait jamais. Sa réaction ne la surprend pas tant que ça. Elle a l'air sur ses gardes, elle aussi, et c'est parfaitement normal.

Plus par réflexe qu'autre chose, Alliyah hausse les sourcils en continuant de la regarder. Que convient-il de faire, dans une situation pareille ? Habituellement, elle aurait sans doute réagi au quart de tour et prit une décision sans doute violente, mais nécessaire. Là, ce n'est pas tout à fait pareil. Elle n'a pas l'air bien méchante. Et puis, cette voiture, j'en ai vraiment grand besoin. Elle ne peut pas se permettre de la perdre ou pire, de se faire tuer. Elle est peut-être armée jusqu'aux dents mais le cache, après tout ... Alors, elle se contente de rester calme. Et de la fixer encore et encore, peu soucieuse à l'idée de la mettre mal à l'aise ou un truc du genre. « Je suppose, oui. » Sa voix est neutre. En même temps, c'est le mieux qu'elle puisse faire dans une telle situation. Il ne faut pas non plus lui demander de lui sourire et de la caresser dans le sens du poil avec des mensonges atroces ! « On peut peut-être trouver un arrangement d'une manière ou d'une autre ... » La manière douce, voilà qui est fort raisonnable. Ça ne pourra pas lui faire de mal, pour une fois. « Est-ce que vous ... Venez de la zone ? » Supposition hasardeuse, mais cela lui semble être la meilleure solution ... pour moi. Si elle en vient, elle acceptera peut-être qu'elle la raccompagne là-bas, puisqu'elle se casse. Avec la bagnole, bien sûr. Sa réponse ne tardera sans doute pas à venir éclairer chacune des questions qu'elle se pose.

(c) AMIANTE

Alliyah & Thaïlys.

❝ I want a car ❞

Je n’arrive plus à réfléchir correctement, moi qui aimait bien tout anticiper, je ne peux pas anticiper le lendemain. Parce que je ne sais déjà pas si je serais toujours vivante à la tombée du soleil. Le meilleur qui pouvait m’arriver, ce serait d’atteindre cette fameuse zone. Et pour le moment cela se présentait assez bien puisque je venais de trouver une voiture. Vraiment c’était une vraie bénédiction mais la chance tourne rapidement lorsque je tombe pratiquement nez à nez avec une sombre inconnue. Qui semblait avoir tout autant envie que moi d’avoir cette voiture, ce qui pouvait être compréhensible. De toute façon la justice n’avait plus aucune importance avec l’épidémie maintenant c’était chacun pour soi et c’est tout. Pour certains tu pourrais clamser que ça n’a aucune importance. Heureusement pour certains il reste encore une part d’humanité en eux. Même si c’était l’égoïsme qui primait. J’avais même appris à m’affirmer et à ne plus me laisser marcher sur les pieds. Ce qui était quand même une sacré victoire personnelle, car il y a de ça deux mois, j’aurais encore été totalement incapable d’imposer mon avis. Même si je continuais de me méfier de la jeune femme. J’ai toujours eu une once de méfiance envers les gens que je ne connaissais pas.

Si elle me fixait, je faisais exactement la même chose. Je voyais bien qu’elle n’était pas bien méchante, tout comme moi, mais la méfiance était des deux côtés. Mais méfiance, ne voulait pas dire violence, ce que je détestais au plus haut point. Je n’étais pas peace and love non plus, mais je trouvais qu’il y a d’autres solutions que la violence, qui était la solution de facilité. Mais on pourrait discuter, malgré la discrétion que l’on a toutes les deux. Je n’étais pas non plus agressive ou quoi que ce soit d’autre.

Franchement il n’y a pas de bons ou mauvais choix. Certes je voulais vraiment cette voiture, mais je n’étais pas non plus prête à mettre ma vie en péril, alors que je pourrais m’y rendre par d’autres moyens, qui sait peut-être que je pourrais retrouver une voiture un peu plus loin. Bien sûr, je sais que ça arrive comme quand on gagne au loto. C’est vraiment une situation exceptionnelle. Mais bon, c’est quand même beau de rêver. Je soupire alors que l’on campe sur nos positions, sans même encore avoir entamé la discussion. Mais le silence n’était pour autant pas si pesant que je ne le pensais. Je hoche simplement la tête à sa réponse, le silence étant toujours de mise. Je finis par hausser mon sourcil droit alors qu’elle me propose u arrangement, pourquoi pas après tout je ne suis pas contre. Mais faut pas me demander d’être la seule à réfléchir. J’étais tout bonnement épuisée. « Ouais on peut. » Et puis je n’étais pas contre un peu de compagnie. Je finis par secouer la tête négativement. « Non je ne suis pas de la zone, mais je m’y dirige. » soupirais-je doucement et autant dire que j’étais plutôt impatiente d’y arriver. Et peut-être que je pourrais espérer qu’elle y soit, elle, de la zone « Et vous ? » demandais-je tout en haussant les épaules. C’était un coup de chance. Même si ça restait quand même de l’ordre de l’exceptionnel.

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On peut dire que la brune a eu la chance de tomber sur une Alliyah à peu près en forme. Et à peu près de bonne humeur, surtout. Pour le coup, elle n'a pas la moindre envie de faire du mal à cette jeune femme, tout comme elle ne veut pas lui piquer la voiture par la violence. Oh, elle pourrait le faire : ce n'est pas comme si Alliyah n'avait jamais procédé de cette façon. Mais pas cette fois. Pour autant, elle n'a aucune intention de la laisser partir avec la voiture. Elle en a besoin, elle aussi, et ce n'est plus aussi souvent qu'avant que l'on en trouve. Surtout en aussi bon état. Enfin bref, la proposition qu'elle a en tête lui paraît plutôt raisonnable. Et sympathique aussi ! Alors que les mots s'échappent de sa bouche, Alliyah ne peut pas s'empêcher de se demander pourquoi elle s'est mise à la vouvoyer. C'est sorti tout naturellement. Tout cela n'est plus nécessaire : depuis que le monde est parti en couilles, les banalités d'usage et les manières de ce genre ne sont plus nécessaires. Elles n'ont plus du tout leur place. « Non, pas du tout. » Il est peut-être nécessaire qu'elle nuance ses paroles. « En revanche ... Je sais où elle est, et comment y accéder. » Des heures et des heures de surveillance sont derrière tout ça. Alliyah est dans le coin depuis des mois, et a largement eu le temps d'observer comment les choses se déroulent. Cela peut paraître complètement flippant et en fait ... Ouais, ça l'est. Elle n'ira pas, parce qu'elle est persuadée qu'elle n'y a pas sa place.

En tous les cas, elle ne compte pas passer à côté de cette opportunité, qui se présente à elle. Une voiture, ce n'est pas rien. « Ecoute, je crois que j'ai une idée. » Sur ce, elle range son arme, et se rapproche de quelques pas. Juste assez pour diminuer un peu la tension de l'atmosphère. Autant partir - ou plutôt repartir - sur un bon pied si elles doivent faire le trajet jusqu'à la zone ensemble. Dans une seule et même voiture. « Je peux t'emmener jusqu'à la zone. Et ensuite, je repars avec la caisse. Un peu avant l'entrée, bien sûr, où ils risquent de me faire chier, d'accord ? » Oui, vraiment, cette proposition lui semble très raisonnable. Voire même parfaite en tout point de vue. Alliyah, en tout cas, voit les choses de cette façon. Rien ne dit qu'il en ira de même, du côté de l'inconnue. C'est presque inconsciemment qu'elle est passée du vouvoiement au tutoiement. Mais, encore une fois, c'est loin d'être un détail sur lequel elle s'arrête. « Au fait, je suis Alliyah. » Un léger sourire vient adoucir son visage aux traits d'ordinaire durs et impersonnels. Mais elle est prête à beaucoup pour avoir cette voiture. Même à passer outre son côté froid habituel.

(c) AMIANTE

Alliyah & Thaïlys.

❝ I want a car ❞

Je ne sais pas si je peux dire que je suis dans une bonne ou dans une mauvaise journée. Généralement je ne réfléchis même plus à mon ressentis, j’avais bien d’autres choses à penser, comme rester en vie dans ce monde de fou. Même si socialement parlant je ne suis pas la plus douée, je ne suis pas pour autant asociable qu’on ne le pense. Alors un peu de compagnie ne me ferait pas trop de mal je pense. Et elle n’avait l’air pas trop désagréable. Donc je pourrais peut-être concéder quelques petites choses bien entendu. Surtout que l’on avait une chance plutôt inestimable d’avoir en face de nous cette voiture, et en très bon état, ce qui est plutôt rare dans ce monde détruit. Mais je ne pouvais pas être exclusive, je n’étais pas tellement égoïste, juste ce qu’il faut. Je ne fis aucune remarque sur le fait qu’elle me vouvoie, ce qui est assez étrange parce que je ne suis guère plus agée qu’elle. C’est peut-être une habitude chez elle, ou simplement une erreur. Mais je ne m’en formalise pas, ce n’est pas important après tout. J’affiche une regard étonné, et un peu déçu à la fois. avant qu’il ne s’illumine de nouveau. « Ah.. D’accord. » je ne fais pas de réponse plus poussée, car je ne la connais pas assez pour oser lui demander de m’y conduire. Mais je dois bien avouer que c’est assez encourageant de savoir qu’elle l’a connaissait mais la raison pour laquelle elle n’y soit pas m’intrigue légèrement. Mais c’est sa vie après tout.

Je finis par relever un sourcil, très intéressée par son idée. Surtout qu’elle range son arme, en signe de paix. Je m’apaise donc totalement cette fois-ci en la laissant s’approcher. Je s des milliers à kilomètres, et je pense que ça te sera plus utile à toi qu’à moi ! pense qu’on a sensiblement la même idée, parce que je suppose qu’elle veut me proposer que l’on fasse un bout de route ensemble, enfin j’espère. Parce qu’elle pourrait très bien me mener en bâteau. Il y a toujours un peu de méfiance en moi, ce qui est quand même normal. Je finis cependant par afficher un sourire à ses paroles. « D’accord ça me va ! De toute manière je ne pense pas en avoir besoin par la suite, et puis bon, je pense que ça te sera quand même plus utile à toi qu’à moi ». Je hausse les épaules avec nonchalance avant de sourire, apparemment on s’est plutot bien comprise toutes les deux. J’affiche un sourire avant de hocher la tête. « Thaïlys » J’affiche un sourire tout en mettant mes mains dans mes poches, rendant impossible ainsi toutes mes manies habituelles qui peuvent paraître effrayante à ceux qui ne connaissent rien de ma vie. Je m’approche de la voiture avant de me retourner vers elle. « Tu veux peut-être conduire ? » dis-je en un haussement d’épaule.

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Le compromis est finalement trouvé. Alliyah accompagnera la jeune femme jusqu'à quelques mètres de la zone, puis repartira avec la caisse. Habituellement, elle n'apprécie que moyennement - voire très peu - la compagnie d'autrui. Mais pour une voiture, elle s'en accommodera sans trop de difficultés. Il le faut bien, de toute façon. Elle n'a pas la force de repartir à pieds. Ni la motivation, en fait. Un léger sourire satisfait flotte sur ses lèvres. Elle ne va pas non plus se mettre à hurler, et à courir de partout mais elle est très contente de cette affaire. Son côté stratège a pris le pas sur sa froideur habituelle. Elle ne peut tout simplement pas passer à côté de cette occasion. C'est une chance que sa rencontre éphémère n'en ait pas besoin. Au moins, il n'y aura pas à se battre. Alliyah pourrait en arriver là si c'était nécessaire. Mais puisque ça ne l'est pas dans ce cas précis, autant l'éviter. Après tout, la femme qui se tient face à elle n'a pas l'air bien méchante. A quoi bon la tuer ? Ce serait une perte de temps et d'énergie. Sans compter qu'elles pourront se tenir compagnie l'espace de quelques heures. Aussi psychopathe Alliyah soit-elle, avoir à ses côtés une personne avec qui échanger quelques banalités n'est pas négligeable. Cela ne pourra, au contraire, que lui faire du bien. Elle en est elle-même persuadée. « Parfait, alors. Marché conclu. » Un sourire un peu plus large cette fois-ci, étire les lèvres d'Alliyah. Tout cela est très très bien.

Sans plus attendre, Alliyah prend l'initiative de se présenter. Ce n'est pas dans ses habitudes mais, encore une fois, elles vont passer les quelques heures à venir ensemble. Autant connaître une chose aussi futile l'une sur l'autre. Elle se contente d'un hochement de tête, quand la jeune femme lui offre son prénom en retour. De toute façon, ce n'est qu'un prénom. Pas une information hautement importante. « Si ça ne te dérange pas. » Lance-t-elle, accompagnant ses paroles d'un hochement de tête. Elle ne fait pas encore tout à fait confiance à Thaïlys et se dit qu'en prenant les choses en mains, elle évitera de songer à de trop nombreux et si. Et puis, au moins, elle pourra s'arrêter quand bon lui semblera, et quand elle estimera être à une distance raisonnable de la zone. Hors de question qu'elle aille s'enfermer là-dedans ! « Les clés sont sur le compteur ? » Demande-t-elle, plus pour la forme qu'autre chose. Parce qu'elle prend les devants et, sans attendre de réelle réponse de la part de sa compagne d'infortune, elle se poste devant la porte côté conducteur et se penche. En effet, les clés sont bel et bien là. Ne manquerait plus qu'elles ne soient pas dans le coin du tout ! « Bien, on va pouvoir y aller. » Sur ces quelques mots, elle s'installe derrière le volant, et attend que Thaïlys en fasse de même. Ainsi, elle pourra -enfin- démarrer, et prendre la direction de la zone. Si la brune veut y aller, c'est son choix, après tout ... Et ça arrange bien Alliyah qui aura la voiture ensuite. Quelle aubaine !

(c) AMIANTE

Alliyah & Thaïlys.

❝ I want a car ❞

Je n’étais pas très chiante, surtout en ce moment. À vrai dire tant que ça me permet d’atteindre l’objectif de cette fichue zone, il n’y a pas de problèmes. J’étais donc prête à toutes les concessions possibles pour y parvenir. Quitte à lui donner la voiture ensuite. De toute manière une fois que je serais dans cette fameuse zone, je n’en aurait vraiment plus l’utilité, puisque je ne comptait pas la quitter de sitôt. Alors si je pouvais lui faire plaisir, pourquoi pas après tout, ça me débarasse de quelque chose d’encombrant et elle s’en servira probablement plus que moi, Et surtout que c’est un véritable nid à microbe. Ca n’allait d’ailleurs pas être une partie de plaisir que de monter dans cette voiture qui est probablement très poussiéreuse. Après tout, avoir de la compagnie pendant le trajet est loin de me déplaire. Surtout que la jeune femme en face de moi est loin d’être extravagante ou quelque chose de ce genre. Tant mieux, je n’aime pas vraiment que l’on m’hurle dans les oreilles, ou qu’on me casse les pieds avec des discussions inutiles. Certains trouvaient que j’étais bien trop silencieuse, ce qui me rendait très asociable à leurs yeux, de mon côté, je préférais dire que je ne gaspillais pas ma salive en de choses inutiles, dont mon interlocuteur n’avait aucun intérêt à le savoir, ou il était déjà au courant. Je finis par hocher la tête de haut en bas pour finir de conclure cet accord avant de sourire légèrement.

Tout compte fait mon compagnon de route se présente, elle semble être quand même plus sociable que mon cas. Il faut dire que si ne pas connaître celui avec qui on passe un bout du trajet, dérange la plupart de mes compatriotes, moi c’est tout le contraire. Mais je lui rends la politesse, avec un fin sourire, après tout, ce n’est pas non plus une information de la plus haute importance, et autant que le trajet, qui allait probablement durer plusieurs heures, soit agréable à vivre. « Non, ça me va parfaitement même » Autant dire que je suis totalement ravie que ce soit elle qui conduit, ça va m’éviter ainsi de toucher le volant. Ouais c’est bien mieux ainsi.Je hausse les épaules, à vrai dire quand elle m’a intercepté, je venais tout juste d’arriver, peut-être une ou deux minutes avant. « J’en sais rien, je viens d’arriver quand tu m’as surprise » Autant être honnête, de toute manière mentir ne sert vraiment à rien dans cette situation. Mais elle semblez allait vérifier par elle-même. Je me dirige donc vers le côté passager avant de redescendre la manche de mon pull avant d’attraper la poignée de la portière. Je grimace légèrement à l’idée que je vais m’asseoir dans un endroit que je n’ai pas nettoyé au préalable, mais je n’ai pas vraiment le choix à vrai dire. Je hoche la tête avant de retenir mon souffle et de rentrer dans l’habitacle de cette voiture. Dire que l’odeur à l’intérieur était vraiment horrible, c’est un vrai euphémisme. Mais je m’installe, laissant à Alliyah le loisir de prendre la route. Cependant j’ouvre la fenêtre, j’ai besoin de sentir l’air frais caresser mes narines, plutôt que cette puanteur.

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Les clés sont bien là, sur le compteur, à moitié extirpé de leur trou. C'est un véritable soulagement. Impatiente, et surtout désireuse de s'assurer que tout fonctionne avec la voiture - il ne manquerait plus qu'elles soient coincées là alors que la nuit tombera d'ici quelques heures ! -, elle enfonce les clés, avant de les tourner. Elle se retient de pousser un cri joyeux quand le monteur se met à ronronner. Non, ce n'est pas son genre de faire un truc pareil. Et puis, la jeune femme à ses côtés n'a pas l'air aussi à l'aise qu'elle. Alliyah ne s'en soucie pas plus que ça, et démarre la voiture. Que cela fait du bien de voir la route défiler et de pouvoir se sentir en sécurité comme maintenant. Elle ne devrait peut-être pas, après tout elle ne connaît pas Thaïlys. C'est peut-être une folle qui ne lui laissera finalement pas la voiture. Mais ce n'est pas primordial pour l'instant. Elle aura tout le temps d'y songer ... Plus tard. Surtout que sa voisine a l'air plus apeurée qu'autre chose. Alliyah tourne brièvement la tête dans sa direction, avant de se concentrer de nouveau sur la route qui défile, devant elles. Thaïlys ouvre la fenêtre et Alliyah fait rapidement de même. C'est vrai que maintenant qu'elle s'arrête sur ça, l'odeur dans l'habitacle de la voiture n'est pas franchement agréable. Il faut peut-être s'y habituer, après tout c'est comme ça un peu partout, mais ce n'est pas plus mal d'avoir droit à une odeur plus ... Fraîche. A l'occasion, il faudra que Alliyah prenne le temps de la nettoyer, au moins un peu.

Mais c'est le cadet de ses soucis à l'heure actuelle. Elle sait où se trouve la zone, et n'a donc aucun mal à diriger la voiture. Mais sa voisine est très silencieuse et Alliyah qui, habituellement adore ça, préférerait que cela se passe autrement. Non pas parce qu'elle a envie de connaître la vie de Thaïlys en détails mais parce qu'elle passe le plus clair de son temps seule. Entendre une voix autre que la sienne ne pourrait pas lui faire de mal. « T'es sûre que tout va bien ? » C'est vrai qu'elle a l'air un peu blanche. Mais c'est peut-être son teint naturel après tout. Qui est-elle pour savoir un truc pareil ? La regard d'Alliyah se pose, l'espace d'un instant, sur le trou entre les deux sièges. Là, se trouvait autrefois le poste de radio. Il semble avoir été arraché, et pas vraiment délicatement. Tant pis, elles n'auront pas le droit d'écouter la musique. Avec un peu de chance, Alliyah trouvera un autre poste dans une autre voiture. Mais tant que cette dernière roule, hein ... Elle n'en demande pas des tonnes. « Alors, ça fait longtemps que tu voyages seule ? » La question est peut-être un peu trop "personnelle" mais tant pis, si Thaïlys ne veut pas lui répondre, elle n'a qu'à l'ignorer ... Ou rester évasive. Dans un cas comme dans l'autre, Alliyah n'insistera pas. Pas sur ce sujet, en tout cas.

(c) AMIANTE

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(thirty seconds to mars) ▽ A warning to the people, the good and the evil : this is war. To the soldier, the civillian, the martyr, the victim : this is war. It's the moment of truth it's the moment to lie, it's the moment to live and the moment to die

Le trajet s'annonce long. Alliyah n'est pourtant pas très difficile ; spécialement quand elle est de bonne humeur. Ce qui est le cas aujourd'hui, en partie parce qu'elle a trouvé une voiture qu'elle va pouvoir garder. Mais sa voisine semble moins ... Encline à papoter. Pour une fois que c'est le cas d'Alliyah ... Comme quoi, le destin n'est pas toujours très sympathique. Mais tant pis, All' fera la conversation toute seule s'il le faut, du moment que cela peut lui permettre de faire passer le temps plus vite. Dieu seul sait à quel point elle en a besoin. Elle se méfie de tous, de manière générale, et ce n'est pas tout à fait le cas aujourd'hui. Peut-être parce que sa compagne temporaire de route n'a pas une apparence de tueuse. C'est fort dommage de se baser uniquement sur des critères physiques mais c'est ainsi que fonctionne Alliyah. A ses risques et périls. De toute façon, elle jette de fréquents regards en direction de Thaïlys ; si celle-ci fait un mouvement brusque elle ne le loupera pas. Enfin ... en théorie. « Je préfère être seule aussi. » Répond-elle aussi. Elle n'a pas grand chose à ajouter à cela, tout comme elle suppose que c'est le cas pour Thaïlys. Peut-être qu'elles se ressemblent toutes les deux plus que ne l'imaginait Alliyah au départ. Physiquement, elles n'ont pas grand chose en commun. Et sur les premiers traits du caractère que l'on voit non plus. Mais qui sait ? La vie est faite de surprise, cette rencontre pourrait bien en faire partie.

Alliyah se concentre un instant sur la route. Elle réfléchit à ce qu'elle pourrait dire pour meubler la conversation, pour faire disparaître au plus vite le silence qui s'est installé. Habituellement, elle ne déteste pas cela. Mais pour une fois qu'elle est en compagnie de quelqu'un, autant en profiter pour retrouver un peu de ... civilisation, disons faute de terme plus approprié. Alliyah a tout tenté pour fuir la société au cours de sa vie, et maintenant c'est l'inverse. Assez paradoxal. Mais pas non plus incompréhensible. « Tu viens d'où à la base ? » Petite question tout à fait anodine, mais qui permettra à Alliyah d'en apprendre plus sur Thaïlys. De savoir d'où elle est vient, et si elle a fait beaucoup de route avant d'arriver dans le Nevada. C'est probablement le cas : les survivants sont en constamment mouvement ... Enfin, pour la plupart, en prouve l'habitation de la zone. « Enfin, ma véritable question c'est surtout : tu as mis longtemps avant d'arriver dans le coin ? » Ajoute-t-elle aussitôt, un sourire malicieux au coin des lèvres. Tant pis si elle passe pour une emmerdeuse qui ne fait que parler sans arrêt. Mais ce n'est pas ça qui lui fera changer ses plans, ou sa manière d'appréhender la chose. De toute façon Thaïlys peut aussi très bien lui faire comprendre qu'elle ne veut pas parler, en l'ignorant, ou en ne répondant que brièvement. Pas sûr, cela dit, que cela arrête Alliyah. Au contraire, cela ne ferait qu'attiser sa curiosité.

(c) AMIANTE

Alliyah & Thaïlys.

❝ I want a car ❞

Le silence était loin de me gêner, même en compagnie d’une autre personne. Ce n’était pas par manque de politesse ou autre, mais simplement parce que je n’étais pas quelqu’un de très causant à la base. J’ouvrais la bouche que quand quelque chose me semblait nécessaire à dire. Je ne faisais pas vraiment la conversation pour ‘rien’, ce qui avait désespéré plus d’une fois mes proches. Et puis bon, je me montrais parfois un peu trop méfiante envers des inconnus, alors faire la conversation avec ces personnes pouvaient s’avérer être assez étonnant de ma part, mais pourtant, Alliyah ne me semblait pas être trop dangereuse pour ma petite personne. Cela ne m’empêcherait tout de même pas de rester sur mes gardes. Mais ce n’était pas une raison pour que ce voyage devienne désagréable, pour l’une comme pour l’autre. J’étais en train de regarder défiler le paysage quand elle prend de nouveau la parole. Je tourne mon visage vers elle avec un maigre sourire. « Au moins on n’est pas emmerder si un rebute à avancer parce qu’il est trop fatigué, on avance à notre rythme. » ajoutais-je simplement, même si je sais que voyager seule peut également se montrer dangereux. Mais je n’allais pas changer mon mode de vie parce que c’était dangereux. Mais c’était quand même assez étonnant de trouver une autre jeune femme qui privilégie le fait de voyager seule. Tout compte fait il y avait peut-être une plus de ressemblances qu’on ne le pensait au départ. Ca vient d’ailleurs d’éveiller ma curiosité.

Mais pour autant, le silence emplit de nouveau l’habitacle, il n’est pourtant pas remplit d’animosité comme au début. C’était nettement plus agréable. Je me surprend même à tapoter des doigts une mélodie inconnue. La présence d’Alliyah dans la voiture ne me permettait pas d’être comme d’habitude, je devais retenir tout mes tocs, sinon je risquais vraiment de lui paraître tout ce qu’il y a de plus bizarre. Mais c’était plus fort que moi, je ne pouvais que me sentir sale, alors que je n’avais pratiquement rien touché de cette bagnole, ce qui me prend une part assez importante de mon attention. « Je viens de Saint-Louis , enfin un peu loin, mais je m’étais installée pas très loin quelques années avant l’épidémie. Et toi ? » J’étais pleinement tourné vers elle, curieuse d’entendre sa réponse. Je hausse les épaules à sa question suivante « Non quelques semaines, tout au plus, mais je suis pas mal restée dans ma ville, jusqu’à ce que la vie soit rendue impossible » Et je cherchais de nouveau un coin où je pourrais me poser tranquillement, c’était peut-être un leurre de croire qu’il y avait des endroits sûrs. Mais j’osais le croire. « Et toi, ça fait longtemps que tu voyages ? » Je hausse un sourcil interrogateur tandis que j’essuie une énième fois mes mains sur mon pantalon, je n’aimais pas quand elles sont moites. Pourtant il ne faisait pas si chaud dans cette voiture, mais retenir toutes mes vieilles habitudes avait le malheur de mobiliser pas mal d’énergie. Au moins cette nuit j’allais passer une bonne nuit.

i want a car.

(thirty seconds to mars) ▽ A warning to the people, the good and the evil : this is war. To the soldier, the civillian, the martyr, the victim : this is war. It's the moment of truth it's the moment to lie, it's the moment to live and the moment to die

Alliyah s'efforce de maintenir un semblant de conversation. Pas parce qu'elle aime cela - comme elle vient de lui avouer elle préfère nettement la solitude -, mais parce qu'elle est curieuse d'en apprendre plus sur sa compagne temporaire de voyage. C'est toujours plaisant, de ne pas avoir à faire à une parfaite inconnue. En l'occurrence, elle connaît son prénom et quelques informations de base la concernant. C'est déjà un bon début. Sa voisine, pourtant, semble peu encline à la discussion. Elle fait quelques efforts pour lui répondre et, sans doute, ne pas paraître malpolie, mais cela ne dure jamais bien longtemps. Alliyah ne lui en tient pas rigueur, elle comprend tout à fait son comportement. Nombreux sont les survivants à user du silence pour ne pas être pris par surprise par la suite. Mais elle n'a pas dit son dernier mot pour autant, et elle revient vite à la charge. Tant pis si elle joue aux chieuses de première. De toute façon, Thaïlys n'a pas vraiment le choix ; elle doit se prêter au jeu. C'est Alliyah qui a le volant entre les mains et elle, qui la guide jusqu'à la zone. « Aspen. » Malheureusement, elle n'était pas avec sa famille - sa mère et ses sœurs s'entend - au moment de l'épidémie. Elle était uniquement chez son père, à quelques kilomètres de là. « Moi ça fait quelques mois. Bientôt un an, je pense. » Difficile de garder une notion du temps fiable, avec tout ça. Alliyah tente tant bien que mal de garder un carnet rempli de notes en tout genre, pour ne pas trop s'y perdre. Mais c'est difficile d'être précis à 100% sur les dates, et même heures de la journée. Elle avait une montre, autrefois. Mais cela fait bien longtemps qu'elle ne fonctionne plus, la pile étant morte.

« Ça n'a pas été trop la pagaille dans St-Louis ? Dès le départ, je veux dire. » Demande-t-elle, quelque peu surprise. Si cela ne fait que quelques semaines que Thaïlys est sur les routes à proprement parler, c'est qu'elle a dû passer pas mal de temps dans sa ville. Et c'est assez déroutant, de se dire qu'elle ait survécu pendant autant de temps là-bas. « Parce que, si je ne me trompe pas, c'est une grande ville n'est-ce pas ? » Et il est évident que les grandes villes ont été les plus atteintes par l'épidémie. Celle-ci s'est vite propagée, entraînant la mort de tous ses habitants en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Néanmoins consciente de s'aventurer sur un terrain dangereux - elle ne connait pas assez Thaïlys pour parler de sujets aussi ... sensibles compte tenu que cela touche ses pertes -, Alliyah hausse les épaules. « Enfin, je suppose que ça a été différent dans chaque ville. » C'est la meilleure manière qu'elle a trouvé pour détendre l'atmosphère de nouveau, et ne pas mettre Thaïlys hors d'elle. Après tout, elle ne sait rien de ce qu'elle a vécu et traversé, avant d'en arriver là. Et c'est ainsi avec chaque survivant qu'elle croise : Alliyah doit faire en sorte de prendre plus de précautions. Elle marche sur des œufs en permanence sans s'en rendre compte. Il faut dire qu'elle n'est pas touchée de la même manière que tous ces gens, concernant l'épidémie.

(c) AMIANTE

Alliyah & Thaïlys.

❝ I want a car ❞

Je commençais sérieusement à apprécier son effort de vouloir maintenir la conversation, surtout que je dois bien dire que je ne lui facilite pas forcément la tâche. Bon, j’allais essayer de faire un effort et de ne pas trop ressemble à une handicapé sociale, parce que ça doit être vraiment à ça que je ressemble actuellement. Mais vraiment tenir une conversation était loin d’être évident pour moi, il faut dire que je n’ai pas vraiment mis beaucoup le nez dehors avant l’épidémie. C’est peut-être un tord, mais je suis comme cela, et ça a bien du mal à changer. Mais je devais vaincre mes démons pour pouvoir arriver à survivre. Bon, au moins ce trajet me mettait à l’épreuve, et ma partenaire semblait néanmoins très conciliante. J’étais vraiment tombée sur une perle, enfin de premier abord. Parce que je ne la connaissais que depuis quelques minutes. Elle semblait bien curieuse, et alors qu’en temps normal cela m’agacerait mais aujourd’hui ma vie sociale était réduite pratiquement à néant, alors je n’allais pas me plaindre d’en retrouver une à peu près normale ! Je hoche simplement la tête à sa réponse, je ne connaissais que de nom cette ville, je n’y avais jamais mis les pieds. Je finis par tourner ma tête vers elle, autant s’intéresser à la seule source de distraction que propose cette caisse, et en plus je dois bien dire que l’on se ressemble plus que je ne le pense. Je fais une grimace qui tente de ressembler à un sourire, mais sans franc succès. « Je comprends, je ne peux pas dire depuis combien de temps je traîne dans ce coin, je pense que c’est la pire chose pour moi » Je soupire doucement tout en haussant les épaules. Après tout on est tous dans la même galère, et c’était quand même assez rare de tomber sur quelqu’un que je considérais comme bien.

« À vrai dire dès que l’épidémie a pointé le bout de son nez je n’ai pas traîné dans la ville, comme beaucoup. Mais c’était bel et bien le très gros bordel dans cette ville, comme un peu partout d’ailleurs. Je me suis réfugié dans une maison hors de la ville, là où il y avait assez de réserve pour vivre bien toute une année... Et une fois que je n’avais plus rien, je suis partie sur la route » Je tourne de nouveau ma tête vers le paysage, je n’aimais pas ressasser le passé. C’était bien assez douloureux. « Ouais, un peu trop grande à mon goût d’ailleurs » grimaçais-je, je n’étais vraiment pas très fan des grandes villes, je dois bien l’avouer. Mais je dois dire qu’à peine l’épidémie commencée c’était déjà une hécatombe importante. Je n’avais d’ailleurs jamais revu mes parents, je ne sais pas s’ils sont vivants ou transformés en rôdeurs. Donc j’évitais sérieusement d’y penser pour ne pas me torturer l’esprit. « Oui je suppose aussi, même si le résultat est au final le même. » Je retourne mon attention sur Alliyah avant de faire un sourire un peu plus sincère cette fois-ci. « Et toi alors, comment ça s’est passé ? » J’étais bien plus curieuse qu’on ne le pensait au premier abord.

i want a car.

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Pour une fois, Alliyah se sent de bonne humeur. Et capable de tenir une conversation aussi. Cela peut sembler relever du miracle mais c'est différent lorsque l'on prend en compte tous les facteurs. Elle n'est, certes, pas comme tout le monde mais voyage seule. Ce simple état de fait peut expliquer sa subite et inhabituelle envie de converser avec celle qui était une parfaite inconnue, voilà encore quelques minutes. Thaïlys est très intrigante, elle n'a pas d'être très à l'aise, mais se laisse plutôt bien prendre à la discussion engagée par Alliyah. Tant mieux, la brune ne voudrait pas se retrouver face à un mur de pierre, impassible et silencieux. Thaïlys lui répond et fait même en sorte de lui poser des questions, ce qui les empêche de tourner en rond ou de se confronter à un nouveau silence gênant. C'est, en fait, tout ce que veut éviter Alliyah. Pas pour le côté "gênant" - cela ne lui ressemble guère - mais parce qu'aussi surprenant cela soit-il, elle a besoin de parler. C'est vital. Pour tout être humain, Alliyah la sociopathe y compris. Et, à n'en pas douter, il en va de même pour Thaïlys. A moins qu'elle ne complaise réellement dans la solitude mais ce serait surprenant ; sinon pourquoi donc irait-elle jusqu'à la zone ? « Tu as eu de la chance - et surtout le bon réflexe - de pouvoir quitter la ville sans trop d'encombres. » Se permet d'ajouter Alliyah. Il faut avoir du cran pour réussir à traverser toutes ces rues pour aller se mettre à l'abri. Et, si elle comprend bien, Thaïlys a donc passé un an seule, enfermée dans une maison ? Cela pourrait éventuellement expliquer son comportement et son allure réservés ...

En tous les cas, All' est admirative de tout son chemin parcouru. A regarder comme ça, elle n'a pas l'air d'une survivor de base. Mais pour s'en être tirée jusque-là, c'est bel et bien qu'elle doit l'être. Au moins un peu. « Un peu pareil que toi, je suppose. Les premiers mois, je suis restée enfermée dans un appartement, et puis j'ai fini par le quitter, quand j'ai été à court de réserves. » Ce n'est pas totalement la vérité, mais elle épargne Thaïlys des détails. Elle semble plus ou moins en confiance, ce n'est pas le moment de la terrifier ; Alliyah ne veut pas avoir à la jeter hors de la voiture ou pire, à la tuer. Surtout pas pour un truc aussi, qu'elle peut taire et garder pour elle. Pas de témoin pour contredire sa version des faits, c'est l'essentiel. « J'étais à Aspen, je te laisse imaginer l'état dans lequel était la ville ... » Voix plus faible en fin de phrase, Alliyah montre par là à quel point l'horreur est toujours ancrée dans son esprit. Enfin, d'une certaine manière. Parce qu'elle n'est pas le genre de personne à s'offusquer ou se choquer d'un rien. Bien au contraire, même. « Puis j'ai continué dans cette direction et depuis je traîne dans le coin. » Traîner est sans doute le verbe le plus approprié pour décrire son errance ; vide de sens et de logique. « Tu comptes rester dans la zone, du coup ? » Lui demande-t-elle, sincèrement curieuse. Il est étrange, en fait, qu'elle n'y soit pas allée plus tôt. Mais peut-être ne l'avait-elle tout simplement pas trouvé ?

(c) AMIANTE

Alliyah & Thaïlys.

❝ I want a car ❞

Alliyah semble me ressembler bien plus que je ne le pense. Elle semblait tout autant réticente que moi à engager une conversation. Pour autant le trajet se révélait assez long, et même si j’étais partisante du silence, discuter un peu allégerait certainement l’atmosphère. Et puis, même si je ne suis pas du genre à engager la conversation, j’aime néanmoins participer à sa conversation, et peut-être me sociabiliser un peu plus ne me ferait pas de mal. Et puis, depuis mon errance, je n’ai pas tellement eu l’occasion de rencontrer des personnes. Et de pouvoir partager sur ce qu’on vit depuis que toute cette horreur a commencé, c’est vrai que de savoir que je n’étais pas la seule à vivre ce que j’étais en train de vivre justement, était quand même rassurant. Le silence pouvait parfois être pire que des mots. Et je n’avais pas envie de passer tout le temps dans cette voiture a psychoter sur des broutilles, et à craindre à chaque seconde qu’elle ne me saute au cou. Parler avec elle permettait de calmer mon esprit, en proie à une méfiance bien trop grande, Même si je ne peux lui garantir que je tiendrais pendant des heures une conversation digne de ce nom. Mais au moins on avait le mérite d’essayer toutes les deux. Parce qu’elle aussi semblait réservée, et ne pas être une adepte des longues conversations passionnées. « Oui, j’ai eu beaucoup de chances, mais j’ai su aussi me faire discrète. J’ai toujours su passer entre les mailles du filet, enfin je pense que c’est ce qui m’a permis de rester en vie. » Je hausse les épaules, je n’aime pas trop me vanter.

J’avais plus vivoter que survécu, en tout cas j’estime que je n’ai pas fais grand chose d’énorme. Fin je ne vois pas ce qu’il y a d’héroïque que de rester enfermée dans une maison pendant presque un an, en se contentant de défendre les alentours pour ne pas être trop dépassée par les rôdeurs. « C’est aussi ce qui m’a poussé à partir, et depuis j’erre dans les rues à la recherche d’un coin un peu plus tranquille. » Je hausse les épaules, là je doute sincèrement que l’on est les mêmes objectifs. Parce qu’elle ne semble pas vouloir entrer dans cette fameuse zone, dont j’ai entendu parler il y a de cela quelques mois. J’affiche un maigre sourire, avant d’hocher la tête à ses dires. « J’imagine tout à fait. Tous les endroits par lesquels je suis passé étaient dans un état catastrophique, il y en avait même où tu te croyais à la guerre. » Je secoue la tête, parfois je me mettais à la place de toutes ses familles décimées, et ce n’était vraiment pas bon pour mon coeur. Quand je lis cette gravité sur son visage, je comprends un peu par quoi elle a dû passer. « Et tu restes seule, ça ne craint pas trop ? » Je lève mon sourcil droit, curieuse d’entendre sa réponse. À sa question , je secoue légèrement la tête, parce que je ne sais absolument pas ce que je vais faire. « Je n’en sais rien, peut-être quelques temps, le temps de me retaper. Mais je ne cours pas après une foule agglutinnée. » Dire que j’avais horreur du monde n’est pas un euphémisme. « Et toi, tu comptes rester dans le coin ? »

i want a car.

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Discuter avec sa compagne de route temporaire permet à Alliyah de moins voir le temps et les kilomètres défiler. Et puis, ce n'est pas si déplaisant que cela ; elle n'aborde aucun sujet trop personnel. Pas de quoi faire une crise, donc. Alliyah n'a pas de quoi se sentir mal à l'aise. Pour cette raison, mais aussi parce qu'elle sait pertinemment qu'elle ne reverra plus Thaïlys après tout cela. Elle la déposera au bord de la route en temps voulu, et leur collaboration en restera là. Ce n'est pas plus mal. Et c'est ce qui lui permet de se livrer sans trop de mal. De toute façon, les sujets qu'elles abordent sont loin de contenir des secrets inviolables ou des trucs dans le genre. Non, c'est simple, sans prise de tête et étrangement bienfaiteur. Peut-être parce que Alliyah n'a que rarement - pour ne pas dire jamais - l'occasion de parler aussi naturellement avec quelqu'un. Thaïlys et elles sont finalement bien tombées. Cela ne durera pas, mais si cela peut les aider à avancer l'esprit plus léger par la suite, pourquoi pas, hein ... « Je préfère être seule. C'est moins ... contraignant. » Et surtout parce qu'elle n'est pas capable de vivre en société. Raison pour laquelle elle évite la zone comme la peste. En parlant de cela, Alliyah ne tarde pas à interroger Thaïlys à ce propos. Elle cherche à entrer dans la zone pour trouver un coin plus tranquille comme elle vient de le dire ? Alliyah est curieuse d'entendre sa réponse. Réponse qui ne tarde pas à arriver, rendant la brune un peu plus songeuse encore. Le discours de sa compagne de route est assez contradictoire mais, compte tenu de sa personnalité, elle parvient à le comprendre. Elle aimerait pouvoir vivre dans la zone, ce serait plus pratique et sûr pour bien des raisons. Elle n'en est juste pas capable.

Si Thaïlys le peut, ce qui semble être relativement le cas, tant mieux pour elle. Certes, ce n'est pas l'idéal de se retrouver au milieu d'une foule de survivants, mais c'est toujours plus rassurant que d'errer seule dans les rues, sans but et sans réelle assurance quant à l'avenir. « Ça, j'peux le comprendre. » Un vague sourire sans émotion se glisse sur son visage face à cette constatation. Elle pensait, au départ, avoir à faire à une fille aux antipodes d'elle-même et c'est finalement tout l'inverse : Thaïlys semble avoir les mêmes idées qu'elle. Et la même vision de la survie aussi. A la différence près que Alliyah ne se sentira jamais prête à intégrer un gros groupe. Elle aurait trop peur de tout foirer, ce qui finirait inévitablement par arriver, elle le sait. « Probablement, oui. Il y a encore des réserves dans le coin, et je le connais plus ou moins. » Plus ou moins, en effet. Ce qu'elle a appris au cours des dernières semaines, quoi. « Et c'est toujours plus rassurant de connaître les endroits où l'on tente de survivre, n'est-ce pas ? » Au moins, elle a des points de chute en cas d'attaque. Et elle est aussi capable, aujourd'hui, de mener Thaïlys jusqu'au coin qu'elle convoite. Elle tourne la tête dans sa direction, curieuse de voir sa réaction. Se ressemblent-elles jusque-là ? Ce serait à la fois surprenant et rassurant. Surprenant parce qu'Alliyah n'a pas l'habitude de ça, et rassurant parce qu'elle a souvent tendance à se sentir seule au monde, dans ses crises de solitude trop intenses.

(c) AMIANTE