KALEB & JULES

'Pick it up, pick it all up. And start again. You've got a second chance, you could go home. Escape it all. It's just irrelevant. It's just medicine. You could still be, what you want to, what you said you were, when I met you.

Les yeux clos, l'esprit enclos. La nuit était bercée d'infamies et de cauchemars infinis. La terreur venimeuse s'orientant dans chaque veine creuse pour y déposer un acide destructeur. Les souvenirs, ces litiges du passé revenant hanter de ces beaux reflets les esprits désabusés. Et elle tremblait, la fille ensanglantée. A cause des atrocités, à cause des visages familiers. Le sort se jouant de sa personne pour y déposer des failles et des plaies si peu cicatrisées. De ses moments las, où l'humidité s'était écoulée sur son masque torturé, là où des larmes avaient coulés jusqu'à sécher sur sa peau veloutée. Et elle se débattait sous le noir doré, luttant pour sortir de cette noyade prématurée. Elle bougeait, elle sortait la tête de l'eau en quête de ce précieux air frais. Mais rien n'y faisait, le liquide froid pénétrant dans sa gorge serrée pour broyer sa cage thoracique  d'une agonie lente, foudroyante. Et la panique, cette vieille amie venait l'emprisonner pour l'obliger à couler au fond de ces abysses ténébreuses et elle sombrait. Lentement, doucereusement vers une mort souriante et captivante. Vers une mort qui lui avait pris chaque facteur de sa vie en apesanteur.

Jules se redressait violemment, éveillant une douleur atroce dans son bas ventre. Des gouttes de sueur venaient se loger entre les rides de son visage fatigué. Et son corps était défait de tremblements irréguliers. Bordel! La jeune femme se recroquevillait sur elle même, posant ses mains sur son crâne pour remédier aux horreurs de ses pensées. Mais les images étaient gravées dans sa mémoire indélicate. Chaque instant où la mort s'était aventurée à ses côtés, lui offrant une perte de plus à supporter. Sa fille, sa mère, lui... Elle se retournait vers Kaleb précipitamment, son cauchemar le concernant. Un sourire léger venait se dessiner sur ses lèvres alors qu'elle voyait la cage thoracique de ce dernier se relevait. Elle se recouchait juste à côté de lui, écoutant le sifflement de sa respiration lourde et bruyante.  Preuve d'une vie hachée mais bien existante. Et Jules savait pourquoi ses 3 mots n'étaient pas sortis la veille car la peur de la perdre était bien réelle. Il suffisait d'un geste maladroit, de circonstances hasardeuses pour que la seule personne qui lui importait s'envole loin de son corps volé. Elle resta plantée là quelques minutes à le contempler dans sa léthargie profonde, appréciant le calme de son sommeil et la quiétude de son coeur régulier. Profitant de ces instants violés qui resteraient gravés dans sa mémoire défaillante. Car ces instants étaient rares et imparfaits. Ils étaient peu nombreux et les apprécier était devenu une banalité. Puis en constatant le sang sur ses mains abîmées, la jeune femme brisait cette proximité se relevant en observant les détails futiles de cette pièce étroite. Une douche à sa droite... Un espoir minime venait se creuser dans son crâne alors qu'elle se précipitait vers celle ci, priant pour qu'elle marche. Et en soulevant la poignée dans un maigre geste, la poire s'écoulait sous ses yeux pétillants d'une joie inhabituelle. Bordel ça marchait! Celle ci devait être alimentée par une réserve d'eau de pluie et vu que le lieu semblait abandonné depuis quelques temps, la source devait être restée intacte. Vaillant à ne pas réveiller Kaleb, Jules se déshabillait dans un silence pesant, grimaçant légèrement sous la pointe de douleur qui venait bruler sa hanche. Son pansement étant collant de son sang purulent. Puis elle se glissait sous l'eau qui s'écoulait, son corps se calmant momentanément. Bordel que ça faisait du bien. Les gouttes se désintégraient sur sa peau tachetée alors qu'elle soupirait d'un bien être dérangeant. Et peu à peu, le sang séché disparaissait, l'eau à ses pieds devenant d'un rouge troublant. Et Jules effaçait chaque parcelles de sa crasse, frottant doucement, s'extasiant à force de propreté. Dans leurs malheurs, ils avaient trouvé le bonheur! Un sourire gerçait sur ses lèvres à cette pensée mais vite un bruit venait la sortir de son extase partielle. Et en se retournant elle se trouvait nez à nez avec un Kaleb réveillé. Et la quiétude se transformait en honte intégrale. La brune en tentant de cacher son corps dénudé, glissa sur le sol mouillé et retomba sur le jeune homme en le faisant trébucher en arrière. Et boum! Elle gémissait sous une douleur amère, ses yeux se closant sous son aigreur, puis elle soupirait face à sa maladresse maladive. Petite idiote! Ce n'est qu'en ouvrant ses paupières qu'elle constata que la gêne était partagée. Le blond la dévisageant face à sa nudité et elle rougissant précipitamment. Dans sa chute, elle s'était retrouvée sur lui, son visage trop proche du sien, et ses seins bien en face de lui. Bordel de merde! Ses mains venaient cacher sa maigre poitrine et elle se couchait sur lui, ne bougeant plus paralysée par la honte.

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JULES & KALEB

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Noir. Tout était noir. Pas de rêves, pas de cauchemars. Tout n'était qu'obscurité. Il n'en fallait pas attendre moins, d'un esprit trop récemment torturé. Un corps qui a besoin de recouvrer et d'autant plus récupérer de ses blessures. Même sur la surface dure, le sommeil avait été facile à trouver. Une soirée trop éprouvante. Une soirée à jamais gravée dans leur mémoire. Trop de sang avait été versé et à l'inverse les cœurs se sont retrouvés à vifs. Une révélation faite dans la précipitation, dans la peur de perdre l'autre. Des regrets, des excuses... Une nuit très mouvementée en somme. Mais même si s'endormir avait été un jeu d'enfant, le jeune homme n'avait cessé de se réveiller toutes les heures pendant la nuit pour vérifier que Jules était encore vivante puis une fois rassuré, il se rendormait et se réveillait l'heure suivante et ainsi de suite. Ce n'est qu'au beau matin qu'il retrouva un sommeil à peu près stable jusqu'à maintenant.

Dans l'obscurité, un son lui parvenait soudainement ce qui eut l'effet de le réveiller immédiatement. Il mit un certain temps à sortir de sa léthargie, de se rappeler où il était, ce qu'il s'était passé la veille. Jules... Ce fut le premier mot qui remonta dans son esprit embrumé. Kaleb toucha à tâtons le sol autour de lui sans pour autant trouver ce qu'il cherchait, sa main se heurtant juste au sol glacé et dur. Il cligna alors les yeux plusieurs fois avant de tourner sa tête vers l'origine du bruit qui parvenait à ses oreilles. Ce même bruit qui l'avait tiré de son sommeil. La douche... Avec Jules à l'intérieur... Complètement dénudée... Au moins, elle avait l'air vivante. Plus que vivante même. Le jeune homme se frotta les yeux à deux reprises pour réaliser que tout cela était bien réel et non pas ses rêves qui venaient enfin s'accaparer de lui. Voulant lui donner un peu d'intimité et surtout étant mal à l'aise, il se leva silencieusement afin de quitter la pièce. Mais ça c'était sans compter sa maladresse légendaire... Sans regarder où il allait, il shoota dans un objet qui termina sa course bruyamment contre le mur. Oups... Tournant machinalement sa tête afin de vérifier que Jules n'ait pas entendue, il croisa son regard. Mais avant qu'il puisse dire quoique ce soit, la jeune brune dans sa précipitation lui tomba soudainement dessus, le faisant trébucher en arrière. Cet incident lui arracha également un léger gémissement de douleur, son dos se cognant brutalement contre le sol et tout cela avait le poids de sa meilleure amie. Certes, elle n'était pas très bien lourde mais tout de même... Cependant, ce n'était pas la douleur qui occupa ses pensées en premier mais son amie. Dans leur chute, instinctivement il avait enroulé son bras intact autour de son corps dans le but de la protéger le plus possible, s'en rendant compte, il retira son bras immédiatement de sa peau nue. Les joues rosies par la gêne, mal à l'aise de se retrouver avec une Jules totalement nue sur lui et avec son visage terriblement près du sien, il eut le mauvais réflexe d'abaisser son regard... Son regard tombant nez à nez avec sa poitrine. Nom de Dieu... Son visage devenait encore plus écarlate. Alors que Jules venait enfin la cacher, Kaleb s'efforça de regarder ailleurs, le regard fuyant. Oh, qu'il se sentait affreusement mal... Et dans tous les sens du terme.

- Je... Uhm.. Tu... Ça va ? Tu... Tu vas bien ?

Il en perdait ses mots, avalant difficilement sa salive. Comme toujours, la gêne le faisait bégayer comme un gamin de cinq ans. De un, il ne savait plus où se mettre. De deux, il ne pouvait pas non plus bouger. De trois, Jules non plus n'avait pas l'air de vouloir/pouvoir se lever. Conclusion : il était mal. Son cœur manquait de s'échapper de sa poitrine tellement il cognait fort et rapidement. Même en demandant à la brune si elle allait bien, il n'avait osé la regarder. Cette proximité avec ses lèvres trop gênante, trop tentante. Une tentation qu'il s'évertuait à ne pas céder depuis hier soir. Ce serait tout de même délicat de l'embrasser après ce qu'il s'était passé, surtout là maintenant alors qu'elle était allongée, à poil, sur lui. Non vraiment, ça il ne pouvait absolument pas se le permettre.

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Les choses dérapaient, la situation les éprenait dans un étrange engouement, dans les cendres d'une relation en fumée depuis que les mots s'étaient écoulés dans un silence véhément. Leurs précipitations et leurs maladresses devenant confusion sous la douleur de leurs corps marqués par la précarité. Et ils s'écroulaient sous leurs poids divergents, leurs gestes les amenant à une chute à retardement. Kaleb en tentant de s'échapper avait tapé dans un objet non identifié éveillant la curiosité de Jules qui se retournait, alertée. Et la honte avait fini par les attraper tous deux dans un piège dangereux : la volupté. La brune gênée, dérapait sur le sol de la douche, se rattrapant sur le blond pour ne pas tomber mais dans son impulsivité elle l'emmena avec elle. Et la souffrance était violente, leurs plaies encore ensanglantées, et chacun gémissait allègrement sous la douleur qui les transperçait de part en part. Le blond plus férocement vu le poids de la jeune femme. Seulement, celui ci dans un instinct de protection primaire avait enveloppé la maigre taille de Jules pour lui éviter tous dommages futiles. Son bras la maintenant contre lui. Puis l'atterrissage. Aussi incertain que dérangeant. La brune se retrouvait face à ce dernier leurs souffles se mélangeaient face à cette proximité soudaine, juste assez relevée pour révéler chaque parcelle d'une poitrine fine. Et ses yeux se closaient sous l'intimidation, le temps qu'elle reprenne le cours de ses pensées. Juste quelques secondes, et le blond la lâchait déjà son bras migrant à ses côtés. La gêne était croissante sous le toucher de deux corps désincarnés, marqués par les cicatrises. Et ces regards qui se retrouvaient dans un mélange de couleurs insensées. Puis le rouge qui venait s'incruster au milieu de ce malaise irrégulier. Jules étouffait, Jules se perdait dans le pourpre de ces joues et dans le vert de ces prunelles confuses. Et son coeur se brisait en milliers d'éclats, se précipitant contre sa cage thoracique. Avec cette putain de culpabilité. Culpabilité origine de cette veille agitée. Entre échanges désireux puis houleux. A cause d'aveux non confessés et de déclaration en contre sens. Chose que Jules avait esquivé avec un manque de tact certain, en se confondant d'excuses candides. S'échappant tout en se voilant de ses propres sentiments. Mais la vérité semblait si évidente en cet instant. Alors que sa nudité la terrorisait et que son palpitant s'embrumait d'une opaque timidité. Et tout s'enchainait une fois de plus, Kaleb qui était d'une rougeur contagieuse, tentait de dévier son regard l'abaissant. Mauvaise idée ! Et il fixait un quart de seconde les seins de la jeune femme qui se précipitait de les cacher. Bon Dieu de merde! Le blond soulevait ces prunelles, son visage rouge opaque à cause de son état qui dégringolait sous l'inconfort. Et Jules se couchait sur lui, cachant son visage en se maudissant intérieurement. Demeurée!!!!

- Je... Uhm.. Tu... Ça va ? Tu... Tu vas bien ?

Jules ne put s'empêcher de sourire en entendant les balbutiements de Kaleb qui semblait en piteux état. Et dire qu'elle le mettait dans celui ci. Et contre attente, après quelques secondes d'inconfort et de malaise, elle relevait son regard vers lui, aussi rouge que ce dernier. Et sa bouche s'entrouvrait pour laisser échapper un " euuuuuh " lourd de sens. Qui devait succéder à un ça va mais celui ci resta coincé en sentant une bosse contre son bassin. Jules se soulevait légèrement, ne comprenant pas vraiment puis en voyant le pantalon de Kaleb se soulevait perceptiblement, elle ouvrait grand les yeux. Dites moi que c'est la gaule du matin s'il vous plait, pensa t-elle. Puis elle se mit à rire tout simplement. Face à l'ironie de cette situation, face à leurs conneries. Après tout ces derniers n'avaient jamais vécu de tels moments et encore moins avec une telle proximité. Mais Jules s'en voulait de rire, et ses mains glissaient vers sa bouche pour éteindre ce ricanement, laissant sa poitrine glissait sur le torse nu du blond. Et en cet instant d'insouciance, elle se rappelait de la douche qui s'écoulait encore et encore, amaigrissant le stock d'eau. M*rde ! Dans leurs gênes, ils en avaient oublié le plus important et le blond était encore dégueulasse de crasse. Elle devait bouger mais sa honte était encore violente du moins assez pour rester coucher sur son meilleur ami. " Je suis désolé de t'avoir réveillé... de cette manière là! " Et elle se remettait à rire, face à son contre sens se moquant légèrement de Kaleb, puis elle prenait les devants, ne pouvant se permettre de rester ainsi, inactive. Après tout, le jeune homme avait du déjà voir un nombre incalculable de femme nue dans sa vie. Alors dans une gêne encore perceptible, Jules se relevait, son corps  bien en vu, et elle glissait son bassin au dessus du sien, défaisant la ceinture de ce dernier avec un sourire étrange. Et elle imaginait les pensées de Kaleb face à ce geste. Et elle lui enlevait son pantalon doucement, le laissant en caleçon, éveillant une douleur immuable dans sa hanche. Et sans tarder, elle se relevait lui tendant la main pour l'aider à se lever. " Allez pour me rattraper, viens avec moi.  " Drôle d'invitation! Fallait dire que leurs sentiments béants jouaient encore sur leurs émotions  limpides. Et après qu'il eut pris sa paume, elle l'amenait sous la douche avec elle, profitant du contact froid de l'eau pour ne plus penser. Et ses doigts venaient effacer les taches de saleté sur le corps du blond qui devait mourir de rougeurs insubordonnées.

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Kaleb qui pensait qu'il ne pouvait pas être plus mal à l'aise qu'à cet instant-même se trompait vivement. En effet, il remarquait bien tard que tout l'effet que Jules lui faisait au cours de cette proximité soudaine se répercutait autre part et bien visiblement. La brune à défaut de l'avoir vu dans un premier temps, l'avait quant à elle sentit, se soulevant légèrement pour en chercher l'origine. Puis elle découvrait la chose en même temps que le jeune blond qui avait suivit son regard. Oh mon dieu, qu'il aurait voulu se faire tout petit dans cette situation pareille, même ne plus exister du tout. Achevez-le s'il vous plait ! Il se sentait tout simplement honteux et elle qui se mettait à rire... Bon c'est vrai que c'était mieux qu'elle réagisse ainsi parce que si elle se serait offusquée la situation aurait été bien pire. Mais qu'est ce qu'il se sentait mal le petit Kaleb... Tellement qu'il cachait son visage à l'aide de sa main. Il ne s'était jamais retrouvé dans une situation aussi gênante que celle-ci.

- Nom d'un petit Jésus...

En plus, elle se moquait de lui, n'améliorant franchement pas la situation. Mais Kaleb n'en avait pas fini de s'empourprer, au contraire c'était de pire en pire. Retirant sa main de son visage tout doucement, son regard tombait sur Jules qui était en train de défaire sa ceinture avec un sourire loin d'être innocent et ce toujours dans la même nudité. What the fuck... Mais qu'est ce qu'elle était en train de faire ? Oh mon dieu... Il avalait sa salive difficilement alors que malgré lui une tonne de pensées plutôt suggestives ne cessaient de l'achever avec une telle vue et il frôlait la crise cardiaque avec ces conneries.. Ce n'était qu'un homme après tout. Puis  à son grand soulagement, elle s'arrêta une fois qu'elle lui avait retiré son pantalon et heureusement !

Bien que mort de honte, il acceptait tout de même de prendre sa main afin la suivre dans la douche. Avec la saletée qui était parsemée sur sa peau sur de nombreux et divers endroits, il ne pouvait se permettre de refuser une bonne douche. Puis ça ne pourrait lui faire que du bien. Pourtant, une fois dedans, à ses côtés, il n'osait même pas la regarder alors qu'elle s'évertuait à le nettoyer. Il se consumait de l'intérieur sous son touché. Kaleb était perdu. Kaleb ne savait plus comment réagir avec elle après ce qu'elle avait vécu, après ce qu'il avait vécu et surtout après ce qu'ils avaient vécu tous les deux ensembles.  Tant de complications... Mais de quoi se plaignait-il ? Au moins il avait retrouvé l'espièglerie de sa petite Jules, elle avait retrouvé quelque peu ses couleurs, son si beau sourire et même son rire. Et c'est sous cette pensée qu'il se tournait enfin vers elle, trouvant le courage de croiser à nouveau son regard, ses cils parsemés de minuscules gouttelettes d'eau. Il ne pouvait pas rester indéfiniment avec le regard fuyant. C'était Jules après tout, ce n'était pas une inconnue et il en avait fait des choses honteuses devant elle. Bon pas si gênante que celle-ci mais quand même... Puis ce n'était pas la première fois non plus qu'ils se lavaient ensemble. Quand ils étaient tout petits, ils se sont retrouvés plusieurs fois à se baigner dans le même bain et même qu'il arrivait au petit Kaleb de faire ses caprices, refusant de se laver si Jules n'était pas avec lui. Les temps avaient bien changés, Jules était devenue une femme, lui un homme et là l'inverse se produisait, le jeune blond était plus dans l'esprit de vouloir s'enfuir d'ici et de cette brune dénudée.

- Tu sais que tu n’améliores rien du tout... ?

Un mince sourire s'étira sur ses lèvres tandis que ses yeux restaient ancrés dans les siens. Il ne pouvait pas vraiment regarder ailleurs pour ainsi dire... Kaleb n'avait jamais été très à l'aise avec les femmes en général lorsque ça dépassait l'amitié. Et bien que Jules ne soit pas la première femme qu'il ait vu totalement nu, ce n'était pas non plus sa dix millième. A vrai dire, à part dans les sites non recommandables, il n'en avait pas vu beaucoup en réalité. Bien que l'eau froide de la douche le calmait quelque peu, son visage demeurait empourpré. Finalement, c'était peut-être à cause de cette attitude, de cette facilitée à se mettre dans tous ses états, qu'il n'avait pas réussi à sortir avec beaucoup de filles. Pourtant, avec Jules, il perdait encore plus ses moyens, elle le rendait tellement fou à s'amuser ainsi de lui alors qu'il était tout simplement en train de crever intérieurement avec tout l'effet qu'elle lui faisait.

La seule chose qu'il avait envie en cet instant précis était de capturer ses lèvres, de se laisser tenter. Et la tentation était tellement forte qu'inconsciemment, il se rapprochait un peu plus, prêt à se laisser aller, son cœur battant de plus en plus fort plus il se rapprochait de ses lèvres. Mais au dernier moment, il se reprenait. Il ne pouvait pas faire cela, pas dans ces conditions. Ce n'était pas correct.

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- Nom d'un petit Jésus...

La complainte laissait place à l'hilarité d'un esprit embrumé. La gêne bien plus que violente mutait en indifférence alors que la belle se jouait de l'ivresse de sa nudité. Tentant, fascinant, succombant... Et Kaleb agonisait d'un tel échange, sa paume cachant son visage empourpré. Mais sa curiosité était démente et l'éclat de rire devenait un trouble permanent, constant. Jules s'attaquant à son effleurage, le déshabillait avec un sourire convalescent. Se moquant quelque peu tout en transgressant des règles que jamais ils n'avaient essayé de briser. Et le blond se perdait à penser, à des choses pas vraiment catholiques, à des corps qui se découvraient dans leurs beautés. Dans leurs courbes et déliées. Et il rechutait dans ce rouge opaque, son visage plus qu'une couleur éprouvante. Mais la brune ne perdait pas de temps, la brune attrapait sa main pour le relever afin d'accéder à cette douche tant rêvée.

Et enfin, comme une délivrance, l'eau s'écoulait sur leurs peaux désincarnées. Emplies de saleté et de plaies ensanglantées. Le plaisir en découlant était violent, tranquillisant, laissant un peu de réconfort dans leurs vies volées. Mais l'anxiété était toujours ancrée dans leurs pensées. Face à cette proximité, face à ce semblant de familiarité. Ce rapprochement était devenu tangent... Alors que dans leurs pensées, les seuls souvenirs qui revenaient n'étaient qu'innocence et ignorance. Jules se rappelait de leurs enfances, de ces instants hachés, où les deux gamins refusaient de prendre un bain sans l'autre. La jeunesse et son éloquence. Mais à présent, l'éloquence laissait place à l'inconfort, puisque tous deux éprouvaient des sentiments étranges. Des ressentiments qui les avaient poussé à se détester, puis à s'aimer, et à se disputer puis se réconcilier. La veille était encore dans le crâne bouillonnant de la jeune femme. Les complications s'invitant à leurs confrontations. Je t'aime Jules . La brune se mordait les lèvres face à ces quelques mots, qui avaient éveillé en elle une confusion intense. Et cet état de transe. Ses doigts continuaient de caresser Kaleb pour le décrasser, mais elle gardait le regard bien baissé pour éviter de retrouver les yeux d'encre de celui qui avait marqué son esprit d'une emprise violente. Pour effacer les mots de cette nuit agitée, pour oublier les non dits et les contredits. Car Jules savait que cette situation n'était qu'une exception. Une intuition à cause d'une envie tordue, distordue. C'était ainsi, elle avait merdé en refusant de se confesser de ses sentiments grandiloquents. Par peur, par égoïsme, par lâcheté. Jules était loin d'être parfaite, loin d'être cette fille là à se laisser noyer dans un océan de tendresse. Depuis qu'elle avait tout perdu, sa méfiance était devenue insistance. Seulement, avait-elle droit à un répit? Avait-elle droit à ce repos de sanglot? Juste pour une fois, juste avec lui. Rien n'était moins sur. Puis Kaleb venait la soumettre à ces prunelles, la scrutant doucereusement. Calmant la tempête de ses pensées pour ne laisser qu'un vide entier. Son coeur s'arrachant dans sa poitrine lentement.

- Tu sais que tu n’améliores rien du tout... ?

Jules ne put s'empêcher de sourire bêtement, ses joues s'empourprant du même rouge de ces joues. Sa timidité s'éclaircissant quelques instants. Il fallait dire que la belle ne s'était pas trouvée nue avec un homme qu'elle désirait autant depuis un certain temps. Sa nudité on lui avait violée, se servant de son corps pour des envies inavouées. L'humiliant, la bafouant, au stade que son coeur las ne ressente plus rien. Face aux vas et viens et à l'ivresse de la luxure. Mais là, à présent, tout était différent. Tout était logique au milieu de l'illogisme. Elle s'était retrouvée dans sa pudeur face à une ampleur. Celle qui lui imposait Kaleb. Et ces erreurs, ces enfoirés qui lui avaient volés sa fierté, semblaient s'effacer pour quelques minutes. Restant néanmoins bien ancré dans sa tête embrumée. Et son sourire ne cessait de s'agrandir alors que ses doigts se faisaient plus tremblants contre sa peau, que la gêne se réveillait. Face à son corps nu, et celui du blond qui était encore recouvert d'un caleçon. Et le temps les oppressait, le temps semblait s'arrêter. Alors que le jeune homme se rapprochait d'elle lentement. Et leurs regards parlaient pour eux, leurs prunelles témoignant des enjeux. Et Jules souffrait d'un mal succulent, Jules agonisait de son palpitant tremblant. Sa main se stoppait dans ses effleurements et son corps se laissait aller, le noeud de ses muscles s'oubliant. Elle était terrorisé tout en étant excitée. Une drôle de combinaison qui la laissait béante face à cette approche. Mais Kaleb s'arrêtait, Kaleb reculait. Et la belle se sentait étonnamment vide, son coeur loupant un raté. Un léger déchirement dans sa poitrine. Puis elle se rappelait comment le blond se comportait avec les filles avec sa timidité maladive. Toujours à s'échapper, toujours à rougir et à bégayer. Cela faisait toute sa beauté et toute son atrocité. Attachant mais navrant. Mais Jules avait toujours apprécié ce côté doux du jeune homme, elle avait apprécié ce respect qu'il avait pour le sexe opposé. Avec son recul face aux relations. C'était peut être même la cause de ce qui l'avait fait craquer. Alors malgré la douleur de son coeur, malgré l'appréhension elle lui lâchait un simple. " hey..." Sa main glissant sur sa joue doucereusement, elle le fixait quelques secondes avec ce sourire resplendissant, éblouissant d'une lumière peu habituel. Et elle succombait face à ces lèvres tentantes, fascinantes, elle osait briser toute la proximité en un doux baiser. Capturant son désir contre sa fine bouche, laissant son coeur se désintégrer. Ses lèvres contre les siennes, elle l'embrassait avec toute la candeur de son coeur, laissant sur les cendres de ce baiser, tous ce que les mots ne pouvaient signifier.

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L'eau se déversant sur leurs deux frêles corps. Elle avait beau être froide, cela lui faisait un bien fou, ayant ce côté apaisant et libérateur. Bien que réveillant ses souffrances lorsque celle-ci s'écoule sur sa blessure, le liquide avait ce côté anesthésiant en plus de cette impression de brûler à vif. Mais tout ceci l'importait peu, son esprit bien occupé par autre chose, cette doucereuse créature qui se tenait dans son plus simple appareil, devant lui. Une beauté à l'état brut. Cette brune qui continuait à le décrasser tout en ayant le regard fuyant tout comme son ami. Les deux n'étant pas du tout habituer à ce genre situation. A croire qu'ils ne cessaient de se retrouver dans d'étranges circonstances depuis leurs retrouvailles. Retrouvailles elles-mêmes particulières d'une façon qu'il aurait voulu éviter. Heureusement, ils avaient tout deux réussit à se sortir de ce merdier même s'ils avaient laissés derrière eux des jeunes femmes innocentes comme Jules aux mains des quelques-uns qui restaient. Cependant, ils avaient tellement laissé un gros bordel derrière eux que les autres ont surement réussit aussi à s'échapper à l'aide de cette distraction. Du moins, c'était ce que Kaleb se disait pour garder la conscience un minimum tranquille. De toute manière, il n'aurait pas pu sauver également les autres victimes de ces psychopathes sans y laisser leur peau, la preuve comment Jules avait été amochée. Ceci fait-il de lui un égoïste pour autant ? Lui qui s'évertuait à ne plus penser à tout cela, lui qui avait en ce moment-même le luxe d'être uniquement avec la seule personne qui comptait pour lui et ce dans un lieu sûr. Non, tout cela il n'y pensait plus. Tout ce qui comptait était l'instant même plus rien d'autre n'importait. Juste elle. Juste lui. Et cette proximité quelque peu dérangeante et excitante à la fois.

La tentation était grande, l'envie se répercutant dans chaque membre de son corps. Pourtant, Kaleb luttait. Lutter contre quoi ? Il n'en était pas sûr, il ne savait pas vraiment. Peut être l'appréhension qu'elle ne veuille plus de tout cela à cause de ce qui s'était passé hier. Mais le geste de Jules qui s'en suivi lui enleva tout doute, aspirant toutes ses pensées. Sa main glissant ainsi sur sa joue, l'obligeant à se refocaliser sur elle, ses yeux se plongeant à nouveau dans les siens. Lentement le regard du jeune blond descendant sur ses lèvres, ce sourire resplendissant l'attirant que davantage, réchauffant son cœur des durs aléas de la vie. Puis lorsque les lèvres de la brune se posèrent tendrement sur les siennes, son cœur manqua un raté. Et Kaleb se laissait aller, ne se posant plus de questions, s'abandonnant entièrement dans la volupté de l'instant. Après tout ce n'était pas si grave si Jules ne le lui avait pas révélé ses sentiments, ses baisers semblaient parler pour elle. Ces derniers étaient si expressifs que le jeune homme s'y prenait. Ses doigts s'entremêlant dans la chevelure de la belle tandis qu'il lui rendait son baiser avec passion. Il sentait l'univers basculer à nouveau autour d'eux. Plus rien n'existait en dehors de Jules, de ses lèvres contre les siennes, et du feu de ses baisers sur sa bouche. Il intensifiait chaques nouveaux baisers avec plus d'aisance et d'ardeur que les précédents. Ses lèvres finirent par succomber au cou de la jeune brune si tentant, y déposant des baisers brulant tout en descendant sa main sur son dos, ses doigts parcourant délicatement le long de sa colonne vertébrale. Tous ses gestes n'étaient que douceurs, Kaleb voulant lui faire oublier tout ce qu'elle avait endurée.

Il ne voulait pas aller trop vite avec elle, avec tout ce qu'il lui était arrivée, il savait qu'elle aurait besoin de temps. Et cela devait être la même chose pour ce qui était de révéler ses sentiments. Les dernières personnes à qui elle avait dû dire 'je t'aime' étaient surement sa fille et sa mère et ces dernières n'étaient plus de ce monde à ce que Kaleb avait fini par conclure. Jules ne lui avait pas dit de vive voix mais toute la situation le menait à cette propre conclusion. Elle avait tant perdue, c'était tout à fait normal qu'elle veuille se préserver. Et cela il aurait dû le comprendre dès le début au lieu de la faire culpabiliser ainsi. Lui-même n'aurait sans doute jamais fait le premier pas, en lui révélant ses sentiments s'ils n'avaient pas été dans cette situation particulière. Il ne l'aurait jamais dit en premier. Cela semblait être toujours ainsi entre eux, depuis toujours. Chacun attendant que l'autre se dévoile en premier, de peur de faire une bourde, de changer ce qu'ils avaient et se perdre pour toujours, tout en déniant l'évidence. Arrivant même à renier leurs sentiments, ignorant ce qui sautait aux yeux de leur entourage. Ils avaient même réussit à s'auto-persuader qu'ils n'étaient que meilleurs-amis, rien de plus. Et il avait fallu attendre qu'une apocalypse, des psychopathes et des morts-vivants fassent surface pour que les choses bougent entre-eux.

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Pourquoi s'obstiner à lutter quand tout ce qu'on escompte est derrière ce combat vain. Pourquoi chercher des réponses qu'aucun ne saurait expliquer? Puisque la vie est une prison et la pire de toute. Pourtant rien ne sert d'appeler au secours, car dans la liberté il n'y a pas de gardiens. La liberté est ainsi aussi piégée que l'enfer, aussi tentante qu'un brasier indécent. Un du, un droit ,un engouement. La liberté est jolie, la liberté est folie. La liberté est ouverte d'esprit. Et elle est aussi emplie de violence, d'incohérences. Elle, elle l'avait compris quand on lui avait pris. Quand on l'avait menacé de la buter si elle ne satisfaisait pas les étrangers, les condamnés de pêchés. Et depuis elle la chassait, elle la pourchassait pour oublier les atrocités, pour s'effacer sous l'océan de ses plaies. Et cet homme qui se tenait devant elle était cette liberté, cette envie incohérente et pourtant époustouflante. Il était le fantôme de ses pensées, celui qu'elle avait recherché pendant tant d'années en savant pertinemment qu'elle ne le trouverait jamais. Car la vie était mortelle, cruelle et le répit n'était pas rationnel. Alors pourquoi être solennelle? Pourquoi s'acharner à vivre dans un passé sanguinolent alors qu'en face de nous, on avait le simple espoir de se retrouver moins convalescent. Jules avait appris à ses dépends que l'amour était violent en ces temps. Que la seule rédemption que l'on pouvait trouver se cachait dans l'attachement. Et il était là, présent. Bien vivant devant ses yeux resplendissants, brillants d'étincelles illogiques. Et leurs souvenirs n'avaient été que privation, que délation. Ils s'étaient privés et opprimés dans leur semblant d'amitié. Mais la brune avait trop consommé de ses moments d'intimités, elle avait gouté au meilleur met que le monde lui avait soufflé. A chacun de ces baisers, à chaque éclat de sa personnalité. Et Kaleb l'avait pillé, l'avait volé. Il avait cambriolé son coeur puis tout le reste. Il s'était introduit et avait tout piqué.

Et la voilà de nouveau piégée et pourtant elle plongeait, elle cherchait à se noyer dans l'océan vert de ces prunelles. Sa main délivrant une vision qu'elle voulait, ancrant leurs regards dans une proximité sans sens. Et le blond la scrutait elle et ses lèvres acidulées, mémorisant chacun de ses traits. Puis elle se brisait en un simple baiser, un baiser qui cachait bien plus que des secrets. Un baiser qui n'avait besoin d'aucun mots. Ils en avaient déjà trop dits... Et il s'y prenait à son tour, il la consommait et l'essoufflait en lui rendant chacun de ses gestes de manière décuplés. Ces doigts glissant dans sa chevelure emmêlée et son souffle volant le sien. Ces lèvres se jouant des siennes dans une passion enivrante. Jules se méprenait dans le passé à force de se reculer, elle avait tout simplement aimé. Aimer les défauts, aimer le confort d'une relation à contre sens. Il avait fallu qu'ils connaissent la violence pour se rendre à l'évidence. Qu'ils subissent la distance et l'abandon pour trouver le pardon. La rédemption de quelques minutes, la parenthèse d'un monde qui tirait vers sa fin. Mais cette condition s'envolait quand ils se rapprochaient, l'univers tout entier pouvait bien brûler que Jules ne retiendrait que cet instant. Que leurs âmes connectaient sous l'épaisse couche de leurs peaux envieuses de toucher. Alors la brune s'oubliait, la brune laissait son coeur parler, et sa main venait s'écouler sous le ventre du blond, là où elle ressentait les inspirations et les expirations de celui qui l'enivrait. Prouvant bien sa vivacité et l'ampleur de leurs sentiments bafoués. Et leur échappatoire n'était pas qu'illusoire, puisque le jeune homme continuait de la droguer, de l'aveugler, ces lèvres goutant à son cou en des baisers endiablés. Et ces doigts découvraient sa nudité parsemant son dos de volupté alors que la belle tremblait doucement contre lui. Sa peur toujours grandiloquente et véhémente. Jules avait redouté ce moment trop de fois, mais elle avait confiance en lui. Elle avait toujours eu confiance en lui, bien que parfois les apparences avaient été trompeuses. Et elle s'y perdait, appréciant la douceur de son corps, sa main descendant vers son caleçon, jouant avec l'élastique du textile lentement. Le voulait-elle vraiment? Briser la derrière barrière à leur prétendue amitié. La brune était effrayée inconsciemment, des images dansant dans son crâne bouillonnant. Des souvenirs de ces nuits agitées où on lui avait volé sa précieuse fierté, l'obligeant à se tenir tranquille sous l'assaut de corps désireux. Alors que leurs langues se glissaient sur sa nuque et qu'elle tressaillait sachant pertinemment ce qu'il allait s'ensuivre. Les baisers de Kaleb la ramenaient à cette cellule paumée. A ces horreurs qu'on lui avait infligé et elle fermait les yeux pour les effacer. En vain... La peur était une garce , la peur ne lâchait pas sa proie avant de l'avoir achever. Pourtant, Jules refusait de rester inactive face à ces cauchemars éveillés, elle se refusait de se rappeler de ces visages familiers, des victimes de leurs méfaits, de ces filles qu'il avaient abandonnés, car la culpabilité suffisait déjà à l'éprouver. Elle voulait le faire, elle voulait que Kaleb lui fasse oublier toutes ces atrocités dans une intimités qu'ils avaient repoussé. Elle voulait que leurs corps et leurs coeurs s'abandonnent dans un échange rêvé.

La jeune femme poussait doucement Kaleb jusqu'au mur, se collant contre lui pour attraper ces lèvres tentantes, l'embrassant fougueusement sous l'impulsivité de son envie grandissante. Ses doigts caressant lentement la base de son abdomen, dessinant des ronds brulants puis une de ses mains s'aventuraient là où jamais elle n'aurait penser, faisant tomber le textile superflu au sol. Et les voilà tous deux épris d'une folie véhémente, dénudés, prêts à commettre l'irréparable. Et Jules se détachait quelques secondes pour reprendre son souffle, détaillant les étoiles dans l'émeraude de Kaleb, son regard trahissant son appréhension. Elle mémorisait chaque parcelle de son visage avant de sourire doucereusement, se mordant la lèvre hésitante. Et puis elle baissait son regard vers le sol, les remontant presque immédiatement, rougissant face à la vision de l'objet de sa masculinité. Il fallait dire qu'elle ne s'attendait pas vraiment à ça, le blond étant en bonne forme. Et elle se remordait la lèvre en souriant, son hésitation se ressentant toujours légèrement. Puis elle se rappelait le manque et l'incohérence lorsqu'elle avait su ce que le perdre impliquait. Lorsqu'il avait laissé un vide... Un vide si immense que parfois elle avait que jamais elle pourrait plus le combler. Et elle s'abandonnait, lâchant une ouverture béante. " Doucement... D'accord?" Et elle posait un dernier baiser sur ces lèvres avec une tendresse démente.

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JULES & KALEB

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Kaleb redoutait, hésitait. Il ne lui voulait faire aucun mal. Il ne voulait pas raviver les mauvais souvenirs de Jules dans son ancienne cellule damnée. Elle avait connu tant de misères... Même si ce temps était révolu, les souvenirs restaient. Ils ne s'envoleront pas de si tôt. Alors, le jeune blond s'était dit qu'il pouvait tout à fait l'attendre. Durant tout ce temps à la chercher, il n'avait été que douleur, mais il avait appris a dompter son affliction pour l'empêcher de prendre le contrôle de son corps et de son âme.  Il n'en restait pas moins que maintenant qu'elle se trouvait devant lui ainsi, il avait le sentiment d'avoir retrouvé son souffle après l'avoir retenu, dans l'attente de quelque terrible catastrophe, pendant des années. Alors, maintenant qu'elle était auprès de lui pour de bon, il pouvait encore attendre, attendre qu'elle soit prête. Attendre que ces mauvais souvenirs soient moins à vifs. Pourtant, il se laissait tenter bien facilement par ses douces lèvres contre les siennes. Il n'était même pas capable de lui résister. Comment le pourrait-il ? Cette jolie brune, laquelle il avait tant rêvé qu'elle soit siennes et ce depuis des années. Et les années où elle n'était pas à ses côtés, avait été les pires. Son absence n'avait fait qu'alimenter cette petite flamme que Kaleb avait dans son coeur à chaque fois qu'il pensait à elle. Une flamme qui à présent ne demandait qu'à faire un avec celle de Jules. Après tout ce qu'ils avaient traversés, ils avaient bien le droit à une partie de tranquillité. Un moment juste entre eux, avant de revenir à la dure réalité. Il frissonnait sous la froideur du carrelage contrastant avec la chaleur intense qu'il ressentait alors que Jules l'embrassait fougueusement. Son coeur était au bord de ses lèvres lorsqu'il ressentait ses touchers. L'invitant plus ancrément dans ses désirs les plus ardents alors qu'elle faisait tomber son caleçon. Il était étonné par la confiance qu'elle lui accordait. Kaleb s'était retrouvé plusieurs fois dans des situations délicates devant elle, dans des positions qu'il ne lui étaient pas favorables. Pourtant, à présent elle était là devant lui, s'abandonnant de sa personne, tel un rêve devenu réalité. Son sourire légèrement timide lorsqu'elle se mit à rougir devant lui. C'était légèrement étrange toutes ces fois où il l‘avait vu s'empourprer depuis qu'ils se sont retrouvés alors qu'autrefois le jeune homme avait été toujours le premier à se teinter de cette couleur rougeoyante. Le doux regard du blond détaillait les délicieux traits du visage de la jeune femme. Il se sentait inexorablement aimenté par elle, par sa beauté naturelle et surtout par sa façon d'être.

Même si dès l'instant où il avait posé le pied dans cette douche accompagné de la jolie brune, la suite était plutôt prévisible, son ‘invitation' le décontenançait dans un premier temps. Son étonnement se traduisait à travers ses yeux. Etait-elle sûre ? Le voulait-elle vraiment ? Il comprit par son dernier baiser que oui. Finalement, il abandonna la lutte et laissa ses instincts le guider.

- Promis.

Alors, Kaleb prit délicatement Jules par la taille, inversant leurs places pour adosser la jeune femme au mur de la douche. Retournant à ses lèvres, sa main dès lors posée sur sa taille descendit doucement vers sa cuisse, relevant celle-ci pour pouvoir ne faire plus qu'un avec elle. Ses lèvres brulantes dévorent sa bouche alors que l'eau ruisselle sur leurs corps unis, enflammés l'un contre l'autre. Sa main se posant sur sa joue, il la caressait doucereusement de son pouce.

- Jules…

Son nom, rien que son nom s'échappait sensuellement de ses lèvres tandis qu'il sentait la chaleur de son corps. Puis, après un court silence, il se mit à bouger, faisant des va et vient doucement, sensuellement, amoureusement, l'embrassant avec passion. Bouger en elle, lui procurait un plaisir qui s'épanouissait de seconde en seconde. Emporté par un tourbillon de sensation divines, se rapprochant du vertige ultime. Subitement, toutes les fois où il avait pu imaginer ce moment lui parurent insignifiantes. Ces rêves n'avaient rien en commun avec la chaleur du corps qui se pressait contre le sien. Jamais il n'aurait pu deviner l'effet qu'aurait sur lui la sensation de sa peau douce contre la sienne. Un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'il l'a contemplait. Il était animé d'une violente envie d'exprimer à nouveau toute l'étendue de ses sentiments, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Kaleb se retenait ne pouvant se risquer de gâcher le moment actuel, il préférait éviter son erreur de la veille. Non que ses sentiments soient une erreur en soi, mais il n‘avait juste pas choisi le bon moment. Désormais, ils sont l'un pour l'autre ce qu'ils ont de plus chers et lorsqu'un des deux souffre, l'autre aussi a mal. Kaleb avait vraiment eu peur pour elle la nuit dernière et c'était d'ailleurs ce qui avait engendré son aveu.

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'Pick it up, pick it all up. And start again. You've got a second chance, you could go home. Escape it all. It's just irrelevant. It's just medicine. You could still be, what you want to, what you said you were, when I met you.

La réalité les éprouvait, la réalité les ensorcelait. Ils étaient déconnectés à ces présents oppressants, aux aléas conciliants. Perdus, égarés entre leurs envies téméraires et leurs rancunes ouvrières. Puisque tous deux n’avaient fait que de se jauger jusqu’à maintenant. Tardant, s’égaillant de leurs ignorances, trouvant un ancrage. Aux problèmes, aux ennuis ensorcelants. S’épuisant de leurs différences et s’aimant de leurs indifférences. Un contraste délié, un mensonge qu’ils avaient maintenus et qui pourtant paraissait si peu crédible. Amis? Ennemis? Ambiguité? Ils avaient lutté pendant des années pour garder leur misérable amitié en une agréable stabilité. Leurs chemins se séparant à la fin des temps. Au chaos de leurs libertés, à l’anarchie d’une épidémie. Perdus de vue puis retrouvés à nue, éperdu. Tous deux avaient fait des choses dont ils n’étaient pas fiers, tous deux étaient abimés, un peu torturés. Par leurs faits, par leurs passés. Pourtant ils prenaient le dessus, ils se perdaient dans un rapprochement démesuré. Puisque le temps leur manquait, que leurs cicatrises étaient ouvertes à ce nouveau monde. Que leurs coeurs s’emportaient de banalités, d’acidité de leurs sentiments béants. Ils s’étaient égarés pour mieux se retrouver, pour mieux apprendre à se perdre à deux. Leur amitié perdant de sa férocité pour laisser leurs sentiments prendre le devant. Peut être que les conditions ne s’y prêtaient pas, peut être que Jules n’était pas prête à un tel dérapement. A devoir subir les conséquences de deux corps entrechoqués dans un échange si particulier. Peut être qu’elle doutait, peut être même qu’elle redoutait. Car tous deux étaient entiers dans leurs unanimités. Leurs caractères se défrayant, luttant par instant. La vieille comme preuve irréfutable à leurs différences de souffrance. Elle se logeant dans la facilité, lui se conciliant dans ces aveux pour un réel enjeu. Celui d’une intimité auquel ils n’avaient jamais cédé. Pourtant cette douche semblait d’une telle clarté quand aux conclusions de leurs résolutions. A partir du moment où ils avaient mis les pieds sous cette eau purifiante, ils auraient du savoir que leurs proximités ne seraient que prédominance, que la violence de leurs envies ravageantes prendraient le dessus de leurs anxiétés ambiantes. Qu’ils perdraient leurs désobligeances pour un peu de dépendance. L’évidence se trouvant si aisément. Mais presque innocemment, ils s’étaient résolus à oublier le jeu. A comprendre enfin leurs véritables enjeux, ceux de cette relation à deux. Car cela crevait les yeux que ces deux là s’aimaient, qu’ils sacrifieraient tous pour un peu de la chaleur de l’autre. Kaleb l’avait prouvé à mainte reprise là où Jules avait merdé. Pourtant, elle aurait pu donner sa vie pour celle du blond. Car il était tous ce qu’il lui restait et tous ce qu’elle désirait.

Ses lèvres le prouvaient alors qu’elle l’embrassait après s’être confessée sans gêne particulière. Le suppliant de céder à ses prières de volupté. Pour un peu d’excès de deux corps qui se retrouvaient sans anxiété. Elle le voulait lui en entier, sentir sa peau se désintégrait contre la sienne. Malgré la rancoeur de ses souvenirs. Malgré les cicatrises qui ne s’étaient jamais réellement refermées. Elle désirait ne plus rien sentir à part son coeur qui se démontait sous leurs unions saccadées. Peut être demandait-elle trop d’un coup, peut être cherchait-elle à se sentir admirer, aimer? Ou peut être cherchait elle à oublier? La banalité de leurs précarités, l’assaut du danger. Qu’importait, elle ne voulait plus y penser, elle voulait juste le voir au complet sourire, elle voulait le satisfaire et découvrir la beauté de ses traits. " Promis.""  Et Kaleb y cédait sans grande difficulté, inversant les rôles pour la blottir contre la surface froide du mur. Ces mains se calant sur ses hanches avec une douceur démente.Leurs lèvres se retrouvant dans un ultime fait, la paume de Kaleb glissant lentement vers sa cuisse qu’il soulevait doucement pour éviter de lui infliger une douleur superficielle. Puis il la rompait, il l’obligeait, son corps se tendant dans l’étreinte du sien. Il la brisait entièrement dans leurs unions, leurs corps se découvrant, se savourant. Jules gémissait sous cette rencontre sous la chaleur de leur dépouilles qui ne faisaient plus qu’un. Une douleur la ravageant pourtant, intérieure, froide, glaciale… Ses pensées qui ne cessaient jamais. Mais Kaleb l’aspirait, la consolidait et la consumait de cette étreinte à l’unisson. Eveillant ses marques d’oppressions. Ces corps qui s’enchainaient au dessus du sien sans délicatesse et sans douceur. Jules grimaçait, sous cette sensation de douleur compensait par le plaisir, face à l’imperfection de leurs unions. Cette souffrance acide la perforait alors qu’il la pénétrait lentement. Son visage quelque peu tendu, elle glissait ses mains sur son buste le repoussant un peu inconsciemment, s’attachant aux traits de sa masculinité. Et ce baiser venait l’enivrer, lui effaçait l’horreur de ses pensées. Ainsi que son prénom qui s’écoulait au milieu de l’eau qui ruisselait. Son pouce caressant sa joue tendrement, Jules lui souriait. Son coeur s’électrocutant, le feu de son âme embrasant ses sentiments béants. La jeune femme avait mal tout en aillant bien. Un contraste illogique qui prenait en facteur son passé et cette ambiguité. Et elle se perdait dans cette notion de temps, alors que Kaleb commençait à bouger en elle, entamant des va et viens lancinants, doucereusement. Jules gémissait contre ces lèvres, ses doigts remontant dans ces cheveux pour les torturer quelque peu. Leurs regards ne se perdaient pas un instant, jugeant du noir de leurs désire. Et ensemble, ils s’égaraient , l’univers pouvait bien s’effondrer que peu leur importerait.  Puisqu’ils étaient entiers, vivants, dépendants. Elle en avait rêvé de cet instant un nombre incalculable de fois, mais ses illusions n’étaient rien en comparaison. Que du vide, que du vent face au firmament. Car en ce moment, elle brulait, elle s’enflammait de ce contact si particulier, son bassin se mouvant pour accompagner ses mouvements. Sa hanche lui tirant un peu, l’horreur ne se perdant que très peu. Ses traits tirés en témoignant. La belle entre deux soupirs attirait Kaleb à elle, cachant son visage dans le creux de son cou. Réfutant les images de ces enfoirés, luttant face à l’humiliation, elle s’essoufflait, grimaçant la plupart du temps. Ses doigts s’agrippaient à ces épaules qu’elle griffait, sa bouche creusant la douceur de sa peau, la goutant, la mordant. Jules tentait de s’échapper mais rien n’y faisait. Elle était encore terrifiée par ces images qui la hantaient et tout son corps en résultait. Elle tremblait totalement.Alors elle se confessait, elle murmurait au creux de son oreille des aveux qu’elle aurait du faire depuis bien longtemps pour se sentir un peu moins éprise, un peu moins captive.  «  Tu sais ce que tu m’as dit hier… » Elle gémissait de plus belle sous les mouvements du jeune homme, s’agrippant un peu plus.  «  C’est réciproque. » Elle avait dit ça avec une facilité déconcertante, sans compter ce souffle qui lui échappait. Mais elle se devait de lui dire la vérité, de confesser qu’elle aussi, elle l’aimait… Puisque ces résolutions ne faisaient pas long feu, puisque elle n’avait jamais pris le temps de réfléchir.

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Une promesse qu'il allait parfaitement tenir à défaut de la dernière qu'il a pu faire à Jules. Kaleb l'aimait tellement qu'il ne pourrait lui faire aucun mal volontairement. Son devoir était entre autre de la protéger, et de panser ses blessures. Et pour cela, il était prêt à passer les désirs de la brune avant les siens. Heureusement, à ce moment précis, leurs désirs étaient les mêmes. Chacun voulait l'autre, chacun voulait entraver les barrières. Et surtout, les deux succombaient. C'était merveilleux. Une totale collision. Tous les sens du blond grisés, par le doux son des gémissements de la belle. Le fait de sentir cette dernière l'accompagner dans ses mouvements lui arracha un gémissement, il sentait ses petits mouvements venir compléter les siens, rompant la frontière entre le plaisir et l’extase pure.. Il la serrait un peu plus contre lui alors qu'elle se nichait dans son cou, le laissant frissonnant face à son souffle qui s'y glissait. Ils n’étaient plus deux dans cette douche, mais un seul être fusionnel, trouvant chacun de ses points sensibles, mettant en évidence chacune de ses envies.

Il ne put retenir un nouveau soupir légèrement tiraillé  par la douleur et le plaisir lorsque la bouche et les doigts de Jules s'ancraient dans sa peau. Les agrippements de la brune réveillant la douleur lancinante de Kaleb à son épaule. Mais il n'en tenait pas rigueur comme si le plaisir même anesthésiait sa douce souffrance. Il était trop absorbé par la jeune femme pour s'y attarder. Et ses mots... Oh cette belle déclaration qu'elle venait de lui confier avec la chaleur de son souffle se glissant dans l'oreille du jeune homme. Il ne pouvait être plus heureux, son sourire s’agrandissant sur ses fines lèvres. Le jeune blond en oubliait complètement la situation dans laquelle ils étaient, toutes ces merdes qui les attendaient. Il oubliait la pièce, oubliait l'eau, oubliait le bruit. Il oubliait quel jour il était, où il était, qui il était. Kaleb était devenu un être entier consacré au bonheur de sa Jules, prêt à se plier à n'importe laquelle de ses exigences. Les mots lui manquaient pour lui dire, lui montrer ce qu'il ressentait.

- Oh, Jules, je t'aime tellement.

Répondait-il à bout de souffle. Un florilège de sentiments l'envahit. Ce n'est pas longtemps après qu'il finit par atteindre le plaisir ultime dans un dernier soupir.  Il n'existait plus qu'elle et lui, lui et elle. Eux. Il grava ce moment qu'il venait de passer, dans sa mémoire, taillant la place dans ses souvenirs épars pour lui confier un emplacement de choix près des meilleurs moments de sa vie. L'air disparu, les lumières se mêlèrent en un tourbillon infini de couleurs éparses explosant en fanfare dans son esprit. Quelques mouvements ensuite il se retirait délicatement, une fois s'être assuré que Jules ait pu elle aussi trouver son paroxysme. La pièce était redevenue silencieuse seule le clapotis de l'eau et leurs respirations saccadés se faisaient entendre. Avec une lenteur amoureuse, les lèvres du jeune homme s'approchèrent de celle de la brune, avant de se toucher doucement, tendrement. Le baiser fut léger, conséquence inévitable de toute cesse passion déchaînée, dura quelques secondes, pendant lesquelles le monde cessa de tourner. Kaleb reprenait doucement sa respiration, encore perdu dans les vestiges de son esprit engourdi par le plaisir. Il sourit tendrement à Jules, sa main venant se poser sur sa joue, la caressant avec une douceur adorable, tremblant encore un peu de leur ébats.

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Cette proximité était une denrée dont la belle voulait bien s’époumoner. Elle prenait, elle oubliait, elle raccordait la volupté à une simple beauté. Car leurs corps qui se domptaient sous cette eau humide n’avait rien d’un pêché. Ce n’était que la conclusion même de s’être repousser pendant tant d’années. A toujours s’affronter, à toujours feigner une amitié, ils avaient fini par s’aimer comme des tarés. Leurs sentiments les oppressant, les obsédant pour les rendre dépendants.  Et ils subissaient l’assault de leurs désirs dérangeants, ne se doutant pas des risques qu’ils prenaient. Chaque fait pouvant bien vite s’empirer. Une grossesse non préméditée, une réouverture de plaie… Sa hanche d’ailleurs la démangeait mais elle se résolvait à ne pas y penser, se concentrant sur cet instant de luxure volée. Ses doigts se crispaient, son envie s’envolait longeant un paroxysme tant rêvé. Elle était en apesanteur, cloitrée entre sa douleur et son bonheur. Ses pensées jouaient encore de méfaits malgré cette proximité, la ramenant à des nuits agitées. Et Kaleb bougeait avec une douceur incroyable, éveillant chacun de ses nerfs dans un délice supplice. Contredisant l’agressivité de ses aventures passées. La jeune femme se matérialisait, se cramponnait, le noir de ses prunelles se dilatant. Quant à sa bouche, elle goutait la peau sucrée du blond alors que le plaisir la chavirait. La souffrance s’oubliant pour un peu de drogue véhémente. Son coeur était anesthésiée dans son impulsivité, il fracassait chaque paroi de sa cage thoracique, menaçant de l’exploser.

Mais c’est elle qui explosait dans une confession maladroite, ses mots teintés d’une pure vérité. Et cela faisait tellement bien de savoir que le rejet ne serait pas la clé de cette étreinte, juste une nouvelle opportunité d’assumer leurs sentiments béants. Jules n’était plus effrayée, elle n’était plus terrifiée par l’avenir, par ce lendemain incertain. Juste heureuse d’être dans les bras de celui qui comptait et qui avait toujours compté mais elle avait été tellement obstinée. A  toujours se méfier, à toujours redouter de perdre une si précieuse amitié. Ils n’avaient jamais été amis, ni meilleurs amis. Kaleb et Jules, ça résonnait comme une idylle impossible et pourtant Jules sans Kaleb ce n’était rien. Et vice et versa. La brune souriait doucement à ces mots.

- Oh, Jules, je t'aime tellement.

Ce soupir était d’une mélodie si pure, si grande que la belle se sentait chavirée, dévorée par la plénitude. Elle écoutait encore un peu de cette musique sans note, ces gémissements grandiloquents. S’attardant sur l’instant. Mais son corps commençait à faiblir, et ses joues à rougir. L’effort commençait à porter ces fruits, la brune perdait de sa contenance. Ses lèvres laissaient ses murmures mourir lentement jusqu’à l’apogée où elle lâchait le prénom de Kaleb dans un délice à peine caché. Le jeune homme résistait encore un peu, bougeant légèrement avant de s’immobiliser complètement. Et le paroxysme fut pendant un instant le paradis. Son corps se tendant, ses sentiments l’explosant. Ils s’échappaient de cette dure réalité, ils s’abandonnaient et ils se reconnectaient. Jules se reculait, légèrement anesthésiée par ce feu qui avait brûler sa peau de leurs touchers. Son regard plongeait dans l’océan de celui de Kaleb, alors que leurs souffles se mêlaient. Et tout retombait la passion, la fureur de leurs envies, seul l’eau se brouillait aux murmures de leurs respirations. Le jeune homme la contemplait dans sa chaleur, et elle même, se perdait dans l’admiration de ces traits. Sa beauté l’avait toujours grandement étonné, mais à présent, elle pouvait se damner pour la scruter encore et encore. Kaleb se rapprochait doucement, ces lèvres jouant d’une tendresse louée dans un baiser qui n’avait pas besoin de mots pour l’expliquer. Et Jules se recollait à lui lentement, sa main glissant sur son torse alors que leurs lèvres dansaient à l’unisson. Quelques secondes, malheureusement pas assez. Mais ils avaient besoin de répit. Besoin de reprendre ce souffle violent. Le jeune homme déposait doucement ces doigts sur sa joue avec une adorable douceur, et elle lui souriait, se mordant la lèvre inférieure. Le temps les avait éprouvés mais pas tués. Ils étaient bien vivants en cet instant. Jules venait déposer un baiser sur son nez, comme elle le faisait dans le passé. Une marque sans importance en soit, mais qui avait bercé leurs enfances. Puis elle lui lâchait entre deux expirations lourdes. Une taquinerie pour se moquer de leurs stupidités. «  Ca valait le coup d’attendre… »   Elle se mettait à rire légèrement tandis que son coeur s’envolait encore de leurs ébats. Et elle le réembrassait lassement, à bout de force. Son corps courbaturé, et ses pensées emmêlées.

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