[FLASHBACK] in the darkest of times (ft Kaleb)

In the darkest of times ft. Kaleb & Joshua

ONE BY ONE. HOLLOW HEROES SEPARATE. AS THEY RUN. YOU'RE SO COLD. KEEP YOUR HAND IN MINE. WISE MEN WONDER WHILE STRONG MEN DIE.

Le monde part en couilles et tout ce que Joshua parvient à garder en tête c'est : anti-dépresseurs. C'est sa raison d'être, son leitmotiv. S'il n'était pas à ce point accro et dépendant, il ne fait nul doute qu'il passerait le plus clair de son temps dans la zone. S'il en sort aussi souvent, c'est bien pour récupérer tout ça. En soit, le fait de rester enfermé ne le dérange pas tant que ça. Surtout qu'il a toujours de quoi faire avec les nombreuses voitures qui tombent en panne, ou qui présentent divers problèmes. Bosser en compagnie d'Alistair n'est pas des plus plaisants, mais il réussit à faire avec, il a finit par s'y habituer. Ce n'est pas comme s'il avait le choix, en même temps. Toujours est-il qu'il lui arrive très - trop ? - souvent de circuler hors de la zone, de vaquer à ses occupations loin d'ici. Il lui devient de plus en plus difficile de trouver des anti-dépresseurs. Il a pourtant de la chance : ce n'est pas ce que les survivants cherchent en premier. Il n'en reste pas moins que, comme tout, les stocks s'épuisent à une vitesse alarmante. Joshua s'efforce de rester calme et de ne pas céder à la panique mais c'est plus facile à dire qu'à faire malheureusement. Et il a peur de tomber en rade pour de bon. Alors, il veille à toujours en garder un certain nombres avec lui, il veille à ne jamais en manquer. Snow, fondatrice de la zone, n'apprécie guère de le voir sans cesse faire des allers-retours comme ça. Elle semble le soupçonner et ça, Joshua ne peut l'accepter. Alors, il ramène toujours de la bouffe, de l'eau ou d'autres trucs qui peuvent leur être utiles. Un peu comme aujourd'hui. Puisqu'ils ne manquent pas de nourriture, Joshua a privilégié de nouveaux vêtements, récupérés dans un centre commercial à quelques kilomètres de là. Il y a passé la journée de la veille, mais aussi la nuit. Il rentre tout juste, plutôt content de ses trouvailles.

Parce qu'en plus de fringues plus ou moins propres, il a aussi trouvé deux boîtes d'anti-dépresseurs. Il a de quoi faire pour un moment ... Tant mieux. Il a maintenant hâte de se reposer et compte bien ne plus bouger de là tant que ce n'est pas primordial. Comme d'habitude, le mécanicien est une ombre. Après avoir déposé ses trouvailles dans la réserve, il se faufile entre les bâtiments dans le but d'aller dormir quelques heures. Sa petite expédition l'a complètement éreinté, ce qui est logique en soit ; il était seul dehors, impossible, donc, de faire une nuit complète. Là-bas, il faut toujours être sur ses gardes et d'autant plus quand il n'y a personne avec soit pour rester éveillé et s'assurer que rien ni personne ne viendra les tirer du sommeil de la plus brutale des façons. Pourtant, il s'arrête à mi-chemin, complètement statufié sur place. Face à lui, un fantôme. Et c'est le moins que l'on puisse dire ! Cela fait des années et des années que Joshua n'a pas eu de ses nouvelles. Logique, en quittant sa ville natale il a tracé un trait sur tout son passé, y compris ses amis de l'époque. Mis en mouvement par une force qu'il ne s'explique pas lui-même, Joshua fait quelques pas en avant jusqu'à arriver à sa hauteur. Il a beau avoir complètement déserté sa vie de cette époque-là, il ne peut pas juste l'ignorer et repartir de son côté. Ce serait complètement insensé ! Dans un monde comme celui-là, c'est un miracle de croiser une tête connue. « Kaleb ? » Demande-t-il d'une voix légèrement hésitante. Et s'il se trompait complètement ? Ça se pourrait. Il s'est passé tellement de temps et de choses qu'il peut très bien avoir perdu la boule et être justement sujet à une hallucination. Entre les anti-dépresseurs, la fatigue et tout le reste, ça se pourrait bien.

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JOSHUA & KALEB

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Je suis né dans une grande ville. Mais je n'avais pas le droit d'y penser. Pas maintenant. Plus jamais. Désormais l'endroit où nous étions nées n'avait plus d'importance. Tout le monde se retrouve dans le même pétrin, à devoir survivre dans un espace limité. Depuis plus de treize jours, moi et ma soeur Clara, cette dernière étant de cinq ans plus jeune que moi, avions été en route vers la zone, qui se trouvait à environ mille miles d'où nous étions installés. Nous aurions pu atteindre la zone plus rapidement si seulement, nous n'avions pas été contraints de faire plusieurs détours afin d'éviter des hordes de rôdeurs et aussi si je n'avais pas eu ce problème un petit plus humain, de ne pas avoir pu lire correctement une carte et ce plusieurs fois. L'erreur est humaine, que voulez-vous ? Mais nous avions pu enfin arriver à destination. Je fermai les yeux quelques instants. J'avais toujours l'impression que ce n'était qu'un rêve. Peut-être tout ça se passait-il en réalité dans un des mondes parallèles dont Clara s'amusait à parler sans arrêt ? Il faut dire qu'en effet, c'est plus plaisant de s'échapper un peu de la réalité et penser cela que prendre conscience à quel point notre monde était devenu un véritable cauchemar.

«Si vous avez un problème, adressez-vous tout simplement à moi !» Avait dit un des survivants qui nous avait accueilli au sein de la zone. J'en serais presque mort de rire, si tout cela n'était pas si affreux. Un problème ? Ce mot était loin de pouvoir décrire notre situation. Problème était un mot qu'on utilisait avant quand on ratait le bus, quand on avait trop bu, ou quand on faisait un chèque en bois. Non, je n'avais pas de problème. J'étais l'incarnation de la catastrophe, de la malchance. Une catastrophe qui n'en finirait jamais, exactement comme cette situation apocalyptique au-dehors. Voilà en tout cas ce qu'il me semblait. Bien que de se trouver ici était en soit une véritable chance. Une sécurité que je ne pensais pas possible en ces temps. Un luxe dans ces moments sombres. Mais j'avais tout de même du mal à y croire. C'était donc pour cela que j'étais actuellement en train de faire le tour des bâtiments pour comprendre comme un espace si vaste pouvait être sans faille et surtout me rassurer sur ce point. Me rassurer sur le fait que ça valait le coup d'avoir pris tous ces risques d'avoir fait tout ce chemin pour venir ici, que ma sœur était bien en sécurité en ces lieux. Je demandais juste cela étant donné que la toute première raison qui m'a poussé à me déplacer jusque la zone s'est avéré vaine.

Je fus tiré de mes pensées par quelqu'un m'appelant. Je tournai la tête aussitôt vers cette voix et qu'elle fut ma surprise de reconnaître quelqu'un du passé.

- Joshua ?!

Cela faisait tellement longtemps que je ne l'avais pas revu, ce dernier ayant coupé soudainement les ponts. Mais ce petit détail ne m’empêcha pas d'être content de le revoir. Voilà qu'en arrivant ici, j’espérais retrouver ma meilleure amie et en fin de compte je retrouve la dernière personne à qui j'aurais pensé. Je donnais une tape amicale dans l'épaule de Joshua, vraiment ravi d'enfin rencontrer une tête connue hormis ma sœur.

- Je suis vraiment content de te revoir, mon vieux ! Ça fait longtemps !

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Un sourire fleurit sur les lèvres abîmées de Joshua. Malgré les souvenirs pas franchement heureux que lui rappellent instantanément la présence de Kaleb, il est heureux de le revoir. Un visage connu au milieu de parfaits étrangers dans ce monde de fou ne peut qu'être bénéfique. Les coups de son père sont toujours bien ancrés dans sa mémoire, tout comme la mort de son petit frère. Mais, aussi horrible cela puisse-t-il paraître, c'est devenu presque ... flou avec le temps. Tout est toujours bien là, tel un message marqué au fer rouge mais cela lui semble dater d'une autre époque. D'une époque révolue. Qu'il a presque inconsciemment mis dans un coin de sa tête pour ne pas se surcharger d'émotions négatives et de souvenirs douloureux. Bref, Kaleb est aussi porteur d'espoir ; il est encore vivant, Joshua s'arrête à ça. Le reste n'a pas, ou plus, d'importance. Il lui sourit donc, n'hésite pas à montrer que lui aussi, est content de le revoir. Il est un peu mal à l'aise, aussi, parce que, après tout, il a coupé les ponts du jour au lendemain. N'a jamais cherché à contacter ou à revoir Kaleb. Mais cela passe au second plan, bien après leurs retrouvailles complètement inattendues. « J'suis content de te revoir aussi. » Ne le lâchant pas du regard, Joshua se plante face à lui et le détaille rapidement de la tête aux pieds. Tout a l'air d'aller bien pour lui ; tant mieux. C'est assez étrange comme sensation, de revoir un visage qu'il a connu dans un monde totalement différent. Ils étaient amis, et Joshua ne peut pas dire qu'ils ne le sont plus. Mais ils ne se sont pas parlés pendant très longtemps, et tant de choses se sont produites entre temps. Que restent-ils d'eux ? Que reste-t-il du Kaleb qu'il a connu ?

Joshua reste silencieux l'espace de quelques secondes, pas tout à fait certain de savoir quoi dire. Doit-il s'expliquer pour son départ précipité d'autrefois ? Probablement pas. Après tout, de l'eau a coulé sous les ponts depuis. Un peu trop, d'ailleurs. Kaleb est comme lui ; un rescapé d'une épidémie qui a éradiqué les trois quarts de la population américaine en quelques mois. S'il en est là, cela veut aussi dire qu'il a parcouru beaucoup de chemin, et bravé bon nombre d'obstacles. Il ne peut pas en être sorti totalement indemne. « Tu viens d'arriver, c'est ça ? » La réponse lui paraît évidente, mais sait-on jamais hein ... Joshua passe autant de temps dehors que dedans, il pourrait bien l'avoir loupé. Mais cela fait bien quelques jours qu'il reste dans la zone, ses réserves d'anti-dépresseurs étant assez conséquentes pour tenir un moment. Il s'occupe dans la garage, peut-être que c'est pour cette raison qu'il ne l'a pas vu. La dernière option serait donc que Kaleb vienne tout juste d'arriver. Le mécanicien jette un vague regard par-dessus l'épaule de son ami, soucieux de vérifier s'il est seul ou non. Il reste discret, bien sûr. Ce n'est pas le moment d'aborder des sujets fâcheux. Ils viennent tout juste de se retrouver, ce serait con de tout gâcher en lui demandant si toute sa famille est morte ou bien si certains d'entre eux sont avec lui aujourd'hui. Réflexion faite, il ne lui posera jamais la question. Le passé doit rester au passé. Le ressasser encore et encore n'apportera rien de bon.

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JOSHUA & KALEB

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C'est dingue, comme c'est quand on s'y attend le moins que l'on retrouve des personnes que l'on n'avait pas vu depuis belle lurette. Me voici face à un vieil ami que je ne pensais plus revoir du tout et encore moins maintenant. Qui aurait pu deviner qu'une apocalypse permettrait à deux jeunes personnes qui avaient perdu tout contact de se retrouver ? Personne. Et ces retrouvailles inattendus et surtout impensables était surement une preuve de plus que la population se décimait chaque jour de plus en plus à cause de ce foutu virus, beaucoup d'êtres humains étaient touchés de près ou de loin par ce fléau.

- Oui. Tout juste hier, avec ma soeur !

En ces temps, c'était une vraie bénédiction d'avoir encore au moins un de nos proches à ses côtés. Clara était la seule famille qui me restait, nos parents s'étant faits mordre dès le premier jour de l'épidémie. Juste après que je me suis fait attaquer par ces choses, mon réflexe fut d'accourir jusque la maison de mes parents et heureusement que je l'avais fait car ces derniers s'étant déjà transformés en ces créatures, se déchaînaient devant la porte du dressing derrière laquelle ma sœur se cachait, totalement effrayée. Dans ces moments-là, on ne se pose pas vraiment de questions, l'instinct prend le dessus. En deux trois mouvements, j'avais pris la batte de baseball qui traînait par là pour taper dans les jambes de ce qui était autrefois nos parents. Leurs jambes se dérobant sous leurs propres personnes, j'eus le temps de tirer ma sœur de sa cachette et de s'enfuir de là en toute vitesse.

- Mais toi au contraire, tu as l'air d'être bien installé !

Notre conversation était plutôt légère, la subtilité de mise. Ce ne serait pas l'apocalypse dehors, on aurait pu croire à seulement écouter notre discussion, que je venais d'emménager dans un endroit complètement normal et que j'étais en train de parler à une vieille connaissance qui s'avère être mon nouveau voisin. C'est vrai que j'aurais bien préféré que ce soit vraiment le cas.

- Alors, c'est bien vrai que c'est vraiment sûr ici ?

Bon c'est vrai qu'après réflexion ça peut légèrement passer pour une question idiote aux premiers abords... Je ne pense pas que Joshua serait tranquillement présent devant moi si l'endroit craignait. Mais bon, on ne sait jamais ! Et je préférai largement me fier à son avis qu'à celui de parfaits étrangers. En revanche, il est très probable qu'il ait changé depuis le temps, surtout avec l'épidémie. C'est le genre de choses qui change les gens et rarement dans le bon côté, à mon humble avis. Moi-même j'ai changé, je le sais, j'en ai conscience. Plus sur la retenu, moins sur l'insouciance, moins ouvert envers les autres aussi et je pense que ça se ressentait ne serait-ce qu'un peu en ce moment même. Avec un peu de chance, vivre en communauté m'aidera sur ce côté-là. Avec des personnes comme Sam, ce ne sera pas bien difficile. Je ne dis pas que je suis un gamin qui a besoin qu'on le mette à l'aise lorsqu'il arrive dans un nouvel endroit mais se sentir en confiance, ça ne fait pas de mal.

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Joshua hoche la tête en signe de compréhension, un sourire collé aux lèvres. Il n'est pas le genre de personnes à sauter de joie ou à montrer ses sentiments, mais il est sincèrement heureux de revoir Kaleb. Tout particulièrement dans ces conditions, parce que c'était tout bonnement inattendu. Il jette un nouveau regard par-dessus l'épaule du jeune homme mais n'aperçoit pas sa sœur. Il ne la connaît que très vaguement, n'a dû la voir qu'une fois. Mais il est sûr de la reconnaître et il ira, bien évidemment, la saluer ; c'est la moindre des choses. « Oh oui, je suis là depuis plusieurs mois déjà. » Pas de date précise, Joshua préfère éviter de se monter un calendrier mental. Rester dans l'indécision n'est pas toujours plaisant mais lui aime mieux que cela se passe ainsi. De toute façon, ça ne change rien de connaître la date ... Tant qu'il sait à peu près quelle saison est en cours, quel mois est sur le point de débarquer, c'est l'essentiel. De toute façon, il se fit à la météo au jour le jour, c'est amplement suffisant. Dans la zone, il a un accès plus simple à des vêtements plus chauds ou, au contraire, à tout ce qui est plus léger. La question de Kaleb, qui ne tarde pas à survenir, ne surprend pas vraiment Joshua. Au contraire, il le comprend. Il est légitime qu'il se méfie et préfère s'assurer qu'il n'a pas débarquer au beau milieu d'un camp de survivants complètement tarés. Avec un peu de chance, il aura suffisamment de foi en Joshua pour porter du crédit à ses paroles.

« Oui, ça l'est. Il y a des règles à respecter évidemment, mais c'est sûr. » Joshua n'est pourtant pas le type le plus optimiste du coin. Il n'a pas une confiance aveugle en les leaders de la zone. Mais jusqu'à présent, il n'y a pas eu le moindre problème dans la sécurité. Le lâcher prise semble donc être de mise. « Après, il faut rester sur ses gardes, on n'est jamais à l'abri d'une attaque surprise. Mais tu auras de quoi te reposer. » Tant que les surveillances sont bien organisées, après tout, il n'y a pas de quoi s'en faire. L'essentiel étant qu'il y ait toujours quelqu'un à l'entrée pour veiller sur les allées et venues. Mais Joshua est un cas particulier ; il préfère toujours compter sur lui-même. En particulier la nuit, où il se sent spécialement à découvert et possiblement faible. C'est avant tout la journée qu'il se permet de s'assoupir profondément. Moment le moins propice à une attaque inattendue, justement. « Tu verras, tu vas pouvoir te poser. Il te faudra juste un peu de temps pour t'habituer je suppose, comme tout le monde ... » C'est le cas de chaque survivant. Bien que Joshua ne sache pas ce par quoi Kaleb est passé avant d'en arriver là, il se doute que ça n'a pas toujours été rose. L'inverse serait très surprenant. Trop pour que cela soit envisageable.

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JOSHUA & KALEB

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Quelques mois ? Eh bien, il en avait de la chance. Mon Dieu, je n'arrivais même pas à imaginer comment ce doit être tranquille de vivre ici pendant des mois et des mois. Et que surtout désormais j'avais accès à ce luxe.

- Oui, j'imagine bien. Une communauté sans règles, c'est un truc à foncer droit dans le mur.

Lorsque l'on vit en communauté, il est évident qu'il y ait des règles à respecter sinon ça devient vite l'anarchie. Je n'ai aucun mal avec cela, je suis loin d'être du genre rebelle. De plus, c'est la moindre des choses lorsque des personnes nous accueillent chaleureusement, de respecter de simples consignes qui ont été instaurées pour que tout ce passe pour le mieux.

- Je vais enfin pouvoir dormir plus de deux heures par nuit ! Je paris que des cernes se sont déjà creusées sous mes yeux depuis le temps !

Evidemment, je n'étais pas le seul à veiller la nuit pour surveiller les alentours, ma sœur s'en était occupé, chacun prenais le relais de l'autre à chaque fois. Mais je n'étais jamais tranquille de la laisser ainsi la nuit, toujours peur que quelque chose lui arrive et qu'elle n'ait pas le temps de me réveiller. Oui, je l'avoue je suis légèrement sur-protecteur lorsqu'il s'agit de ma famille.

- C'est sûr que ce n'est pas du jour au lendemain que je vais m'y faire après tout ce temps passé uniquement avec ma sœur ! Va falloir que je réapprenne à revivre en communauté mais bon ça va être plus facile maintenant que je sais que je connais au moins une personne.

Lors de notre voyage, je n'ai jamais cherché à intégrer un quelconque groupe en route. Trop risqué. Les humains commencent facilement à avoir des comportements étranges en temps d'apocalypse, trop susceptibles, trop sur les nerfs... Puis surtout lorsqu'il est devenu indispensable d'avoir une arme sur soi pour survivre, certains ont la gâchette très facile. J'ai pu en être témoin un jour alors que je surveillai discrètement par une fenêtre. Un pauvre gars s'est fait tirer dessus alors qu'il voulait seulement rejoindre un groupe car il ne croyait absolument pas en ses chances de survies si il continuait tout seul. Seulement le mec s'est montré un peu trop insistant alors que les autres ne cessaient de refuser manquant au fur à mesure de patience et ce qui devait arriver arriva. Certains humains sont devenus pires que des animaux, s'entre-tuant entre-eux dès que quelque chose les froissent ou leurs font perdre patience.

- Tu es arrivé comment ici ?

Je ne pense pas que ce soit une question trop indiscrète. J'étais simplement curieux de connaitre la façon dont il a découvert cet endroit, si lui aussi avait entendu le message radio, si il est tombé dessus par hasard ou bien si il faisait/fait partit d'un groupe. Personnellement, je ne pense pas que ce soit la dernière option, cela m'étonnerait beaucoup si c'était le cas. Joshua a toujours été quelqu'un de plutôt solitaire, si mes souvenirs sont bons mais c'est vrai que depuis le temps il a bien pu changer.

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Joshua comprend parfaitement les réticences de Kaleb, il avait les mêmes en arrivant ici. Et puis, au fil des mois il s'y est fait. Il a réussi à s'adapter à cette nouvelle vie en communauté, bien que ce soit loin d'être son truc. A la base, Joshua est un loup solitaire, qui a du mal à réguler ses comportements face aux règles. Il s'était un peu calmé sur la fin, juste avant que l'apocalypse ne frappe, mais Kaleb l'a connu bien plus perturbé, impulsif et solitaire. Il est plus ou moins redevenu ce type un peu emmerdeur mais débrouillard. Il ne peut pas l'être totalement, au risque de se faire virer de là à coups de pied dans le cul. Tant qu'à faire, il préfère éviter d'en arriver là. « Euhm oui c'est probable. La vie dehors n'est pas simple. » Et c'est peu dire ! Les rôdeurs peuvent attaquer à tout moment, seuls ou en surnombre. Quoi qu'il arrive, il faut rester en permanence sur ses gardes si l'on veut rester en vie. Kaleb y est parvenu, avec sa sœur qui plus est, et Joshua en est très content. Au moins, ils peuvent se retrouver après des années de silence radio. C'est simplement dommage que cela se soit fait dans de telles conditions ... « Tu m'étonnes ! » S'esclaffe-t-il, amusé. C'est peut-être encore trop tôt dans l'esprit de Kaleb mais Joshua, lui, a presque oublié la vie dehors.

Presque, parce qu'il lui arrive encore souvent de sortir partir à la recherche de vivres - et accessoirement d'anti-dépresseurs -. Mais entre sortir quelques jours et être là-bas en permanence, il y a un monde ... De toute façon, c'est certain : Kaleb ne s'habituera pas dans l'immédiat à cette toute nouvelle vie qui s'offre à lui. Il va falloir qu'il s'adapte, et ce sera loin d'être simple. « Mais vous n'avez jamais croisé de groupe ? » Il aurait peut-être dû remplacer le verbe "croiser" par rejoindre mais c'est trop tard, et c'est dit. Et il imagine que sa question implique l'autre, ce n'est peut-être pas primordial qu'il le dise à voix haute. Kaleb devrait comprendre. La question poursuit son chemin et Joshua se détend un peu plus à chaque seconde qui s'écoule. Il retrouve celui qu'il était autrefois, il retrouve un ami à qui il aurait dû donner des nouvelles. Mais le passé est le passé, et compte tenu des circonstances, il n'est vraiment pas important de le ressasser et d'avoir des remords. « Oh j'étais avec un groupe à Los Angeles, on est venu tout de suite par ici quand on a entendu l'appel radio. » Lance-t-il en jetant un rapide coup d’œil derrière lui et derrière Kaleb. Mais, bien sûr, aucun membre de son ancien groupe n'est là. « Qui aurait pu l'imaginer ? Joshua intégrant volontairement un groupe plutôt que de se balader seul. » Un léger rire lui échappe, cela fait un bien fou de pouvoir souffler pour une fois. Et qui mieux qu'une personne d'une toute autre époque pour lui permettre d'y parvenir ?

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JOSHUA & KALEB

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Effectivement la vie dehors n'est pas simple du tout. Etre constamment sur ses gardes, ne dormir que sur une seule oreille, se balader en toute discrétion pour ne pas attirer l'attention des rôdeurs ou même d'un quelconque groupe peu recommandable. Et éviter d'attirer l'attention lorsque l'on est naturellement et légèrement maladroit, c'est un petit peu difficile. Comme par exemple lorsque l'on veut faire démarrer une voiture trouvée sur la route et à la place à cause d'une mauvaise manipulation on actionne l'alarme... Bonjour, messieurs les rôdeurs... Je peux vous dire qu'après cette mésaventure, je n'ai pas risqué de retenter l'expérience, j'ai plutôt tenter ma chance sur les véhicules abandonnés avec encore leurs clés sur le contact. Et puisque ces voitures n'étaient pas abandonnées sans raison, il fallait risquer son cul dans une station service pour récupérer des bidons d'essence.

- Oh si ! Je crois que je me serais vachement inquiété si je n'avais croisé personne en route. Je ne pense pas que ça motiverait qui que ce soit de continuer à vivre si on commence à croire qu'on est plus que deux survivants sur cette Terre. Bon, sauf si il y a possibilité de repeupler la terre avec la deuxième personne qui t'accompagne... Mais bref, pour revenir aux groupes que l'on a eu l'occasion de croiser, il y en a certain dont je m'en serais certainement passé ! Et par ce fait, on n'a jamais vraiment intégré de groupes à proprement dit, juste passé quelques heures maximum avec certains.

J'ai même aidé une jeune femme mais celle-ci m'a assommé et s'est enfuie en guise de remerciement, mais bien sûr je tairais cette expérience par soucis de fierté. Personne n'a besoin de savoir. Mais en tout cas j'avais réussi à glisser une légère petite touche d'humour en ce qui concernait le fait de repeupler la terre. D'un côté c'est vrai quoi, quels auraient été les autres "avantages" de n'être plus que deux ?

Par contre, j'avais vu tout faux dans mes raisonnements, Joshua avait fini par intégrer un groupe. C'est drôle, c'est comme si on avait un peu échangé les rôles. J'arquai un sourcil, prenant un faux air sérieux.

- J'avoue que j'ai un peu de mal à y croire... Tu es vraiment sûr que tu as intégré ce groupe volontairement ? Ils n'ont pas mis quelque chose dans ta nourriture ?

Je finis par rire à mon tour, me joignant à lui. Whoua, ça faisait longtemps. C'est comme si j'étais revenu à cette ancienne époque. Puis c'est bien mieux de plaisanter que de s'apitoyer sur son sort. Et c'est dans cette optique-là que j'ai préféré ne pas lui demander si il était encore avec tout son groupe. Cela aurait été dommage de prendre le risque de jeter un froid si il venait à me dire que certains ont périt. Je finirai bien par trouver la réponse tout seul, au fur et à mesure que je passerai du temps ici. J'imagine bien qu'ici tout le monde se connait ou presque. C'est un peu comme arriver dans une nouvelle petite ville.

- Tu connais tout le monde ici ?

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C'est étrange d'avoir une conversation aussi ... Normale. Mais c'est de Kaleb dont il s'agit et Joshua ne l'a pas vu depuis une éternité. Ils ont du temps à rattraper, même si leur discussion tourne uniquement autour de l'épidémie et de leur survie. « L'expression "mieux vaut être seul que mal accompagné" ne m'avait jamais semblé autant au goût du jour. » Un léger rire lui échappe, pas tout à fait naturel mais oh combien libérateur. Il a l'impression que cela fait une éternité qu'un tel truc ne lui est pas arrivé. Quoi que, cela doit s'être déjà produit lorsqu'il était en compagnie d'Elizabeth, il ne peut pas en être autrement. En tous les cas, cela fait un moment que les rôdeurs ont envahi les Etats-Unis, inutile de dire qu'il a dû s'en passer des choses du côté de Kaleb. Pour Joshua, on ne peut pas en dire tout à fait de même. Peu après le début de l'épidémie, il a en effet rejoint un groupe. Ils n'en ont pas vraiment croisé d'autres, si ce n'est des petits regroupements qui les ont finalement rejoints. Alors, non, il ne s'est pas passé tant de rebondissements. Même son parcours n'est pas si impressionnant, ils ont beaucoup traîné là où ils avaient l'impression d'être plus ou moins en sécurité. La réflexion de Kaleb ne le choque pas, ni même ne le vexe. Après tout, Kaleb est bien placé pour savoir à quel point Joshua est un type solitaire. Cela n'a pas vraiment changé mais, face à l'envie de survivre, il n'avait guère le choix. « Non, non, sérieusement ! De mon plein gré. Inimaginable, hein ? »

Joshua ne le prend absolument pas mal. Il reconnaît lui-même cet aspect de sa personnalité et l'épidémie n'a pas vraiment arrangé son cas. Quoi que ... Peut-être un peu. Mais rien qu'un peu. « Ouh la non. » Joshua balaye le coin du regard et tombe sur tout un tas de visages qu'il ne connaît que de vue. Preuve qu'il n'est pas capable de nommer tout le monde. Loin de là, même. « Tu sais, ici, les gens font leur vie. Y en a pas mal qu'il faut éviter d'ailleurs, je te filerai quelques informations. Y en a qui ne veulent pas parler, d'autres qui parlent trop. Bref, retour à la civilisation. » Et tout, dans sa voix, le trahit : cela ne lui déplaît pas autant qu'il le fait paraître au quotidien. Son seul véritable problème réside dans le fait de devoir sans cesse chercher des anti-dépresseurs, s'attirant le courroux de certains fondateurs qui ne comprennent pas pourquoi il aime à ce point sortir tout le temps. Il a beau rapporter à chaque fois des vivres, il est logique que l'attention soit attirée sur lui et, avec ça, la suspicion. « C'est pas plus mal mais des fois je me dis que ... tu sais ... ça nous affaiblit. De rester là. D'imaginer que tout va bien dans le meilleur des mondes. » Se rendant compte qu'il est un peu trop sérieux tout à coup - c'est bien la première fois qu'il se permet ce genre de remarque -, Joshua hausse les épaules. L'air de rien. « Mais on est bien ici. » Mouais ... peu crédible avec ce qu'il vient de confesser. Mais c'est vrai ... un peu.

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JOSHUA & KALEB

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Ah oui effectivement, cette expression prend tout son sens désormais, je l'admets. C'était bien la première fois que je l'appliquais. Non parce que dans notre vie d'avant, dans la vie réelle, à part tomber sur un gang ou la mafia italienne, je ne vois pas sur quoi de mauvais nous aurions pu tomber comparer à maintenant. Alors, étant totalement d'accord avec les paroles de Joshua, un sourire rieur se dessina sur mes lèvres. Mieux vaut en rire qu'en pleurer, n'est-ce pas ? Non parce que si on pleurait à chaque fois qu'il nous arrive un pépin, on serait déjà mort de tristesse à l'heure qu'il est.

- Qui êtes vous ? Qu'avez-vous fait de Joshua ?!!

Avec un air faussement paniqué et horrifié, je me mis à le secouer légèrement. Seulement, je ne teins que quelques secondes avant d'éclater de rire. Promis, c'était la dernière fois, j'arrête de le tanner. J'ai conscience que ça peut devenir rapidement lourd à la longue. Mais, je suis tellement content d'avoir retrouvé ce vieil ami que je me relâche un peu. D'ailleurs, le petit groupe se trouvant au loin, devait surement se demander mais qu'est-ce-que c'est cet énergumène ?

Contrairement à l'idée que je me faisais des relations au sein de la zone, Joshua me fit comprendre très vite que tout le monde n'était pas sur tout le monde. Je m'étais trompé fortement. Et ici comme partout ailleurs, il y a des gens avec lesquels il valait mieux ne pas se frotter.

- Hm, ok, je vois.

Tant mieux d'un côté, sinon ça aurait pu devenir vite étouffant. Car déjà passer de deux à je ne sais pas combien de personnes, ça impose carrément du changement. Puis tout d'un coup l'ambiance devient un peu plus sérieuse, le jeune homme se confiant. Oui c'est vrai, qu'il n'a pas faux, mais bon... Par contre, en effet, effectivement sa dernière phrase n'était pas vraiment crédible.

- Et se berner d'illusions, c'est ça ? Non mais tu as raison. Enfin moi, je n'ai pas une opinion totalement fondée car je viens tout juste d'arriver mais je vois ce que tu veux dire. Mais je pense qu'ici notre espérance de vie est nettement rallongée car d'ici qu'il se passe un truc on a le temps de le voir venir avec tous ces grillages. Alors qu'au dehors, un moment d'inattention, paff, ça peut te coûter la vie.

Pour l'instant, j'ai une opinion plutôt positif sur la zone, ça m'a l'air plutôt bien sécurisée. Bon, je ne pense pas non plus à passer ma vie ici non plus, mais pour quelque temps ça devrait le faire. Il ne faut surtout pas que j'oublie mon objectif premier. Et si je vois que ça se passe vraiment bien ici, je penserais eut être à laisser ma sœur ici pendant mes recherches, si sa sécurité est plus garantie au sein de cette zone.

- Mais on peut au moins sortir et entrer comme bon nous le semble, au moins, non ?

Je serai bien embêté dans le cas contraire...

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Un léger rire vient de nouveau secouer Joshua. C'est étrange, de retrouver ce genre de sentiments, ça ne lui était pas arrivé depuis bel lurette. D'habitude, il reste dans son coin et il n'y a pas grand monde qui vient le faire chier - sa réputation le précède -, avec Kaleb c'est différent. Ils se connaissent d'une toute autre époque, d'une époque où tout allait beaucoup mieux que maintenant. C'est con à dire, mais Joshua regrette maintenant d'avoir été aussi crétin, d'être parti sans prévenir personne. Il en avait besoin, à ce moment-là mais il ne se doutait pas que les choses prendraient une telle tournure. Enfin bref, tant pis, ce qui est fait est fait. Et ça lui fait un bien fou de retrouver une vieille connaissance, sans compter qu'il a l'air en pleine forme. Ça change de certaines loques qui traînent dans le coin ... C'est bien beau de plaisanter mais Kaleb a besoin d'en savoir plus sur la zone : logique, il vient d'arriver. Joshua est néanmoins étonné que son petit comité d'accueil ne lui en ait pas dit plus que ça. Les nouveaux sont briefés, en général. Peut-être qu'ils n'ont pas eu le temps, ils ont l'air assez agité là-bas. « C'est ça. La sécurité prime avant tout et quoi qu'on en dise, y en a ici. » Faut juste s'habituer à se retrouver au milieu d'une communauté alors que l'on court les routes depuis des mois et des mois.

Kaleb a encore le temps de s'y faire ; il faudra bien, de toute façon. « Ouais ouais, on peut. Ils t'ont rien expliqué quand t'es arrivé ou quoi ? » Joshua hausse les sourcils, plus étonné qu'autre chose. Non mais c'est vrai, ils ne peuvent pas prendre le temps d'expliquer leurs foutues règles au cas par cas ? C'est quand même super important s'ils ne veulent pas que leur sainte sécurité s'écroule. « Enfin, peu importe. Je suppose qu'il faut juste ne pas trop faire chier ceux qui gardent les portes en leur demandant de les ouvrir, de les refermer, de les rouvrir, etc. Les sorties sont quand même un peu régulées pour que les défenses soient un tant soit peu utiles. » Parce que si les vas-et-viens des rescapés deviennent permanents, leurs chances de s'en sortir diminuent en parallèle. C'est logique, non ? Plus les portes sont ouvertes, plus les risques de voir des rôdeurs y pénétrer sont forts. Mais c'est assez bien réglé leur truc. « Généralement, ils ne font pas d'histoire. Ils t'ont quand même fait passer quelques tests de santé j'espère ? » Un sourire goguenard aux lèvres, Joshua observe Kaleb. Ça, ils y ont droit à chaque sortie : faut passer par le toubib pour s'assurer que personne ne ramène de conneries, que ce soit une morsure ou une maladie quelconque. Simple précaution qui, dans le fond, est plus que nécessaire. Comme tout le reste : on s'y fait.

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JOSHUA & KALEB

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Je me sentais légèrement embarrassé tout d'un coup. En fait si, le comité d'accueil m'avais probablement tout expliqué. Mais disons que... uhm... Tout m'est passé au-dessus de la tête ? A peine arrivé, devoir prendre en compte toutes les règles après tout ce temps passé au dehors sous son propre régime, c'est assez difficile. Il me faut du temps moi et ne pas me cracher un flot d'informations d'un coup, comme ça, à la figure. Évidemment, j'en prenais l'entière responsabilité. Loin de moi l'idée de mentir et dire que l'on ne m'avait rien expliqué juste pour faire bonne figure. Non ce serait dommage de créer des problèmes dès le début. En répondant à Joshua, je me grattais l'arrière du crane avec un sourire idiot dessiné sur la figure.

- Hum... Si. Surement. Mais c'est rentré par une oreille et c'est sorti par l'autre. Trop d'informations d'un coup et en plus j'avais déjà autre chose qui m'occupait l'esprit. Donc voilà, j'ai saturé.

En plus, je n'ai jamais été quelqu'un de très attentif en cours, bien au contraire ! Alors, vous voyez le truc. Mais bon, j'ai quand même capté l'essentiel, hein. J'avais juste besoin que Joshua me clarifie sur quelques points et bien voilà maintenant c'est fait. Et la réponse à ma question était plutôt logique. Ne pas entrer et sortir comme si nous étions dans un moulin, ok c'est noté. Tant qu'il y a moyen de sortir, c'est tout ce qui compte de toute façon.

- Ouais... Je me serais cru de retour à l'école primaire ! Déjà qu'à cet age-là, je n'aimais pas ça et bah ça n'a pas vraiment changé ! Bon c'est vrai que ce n'était pas exactement les mêmes tests mais bon quand même ce n'est pas une partie de plaisir.

C'est chiant mais je comprends que cette précaution peut s'avérer indispensable pour le bon fonctionnement de la sécurité au sein de la zone. Avec toutes ces précautions, on comprend vite pourquoi cet endroit a réussi à tenir aussi longtemps. Un vrai petit paradis au milieu des rôdeurs.

- Aller, j'arrête de te faire chier avec mes questions sur cet endroit. Puis de toute façon, j'en ai plus. J'ai juste une petite question comme ça, qui n'a rien à voir ou enfin pas vraiment. Est-ce que t'aurais pas croisé une fille, même âge que moi, brune, yeux de la même couleur et avec quoi une dizaine de centimètres de moins que moi ? Et qui s'appelle Jules ?

Je n'étais pas vraiment optimiste quant à sa réponse mais j'aurais tout de même essayé. J'avais déjà demandé à quelques personnes au sein de la zone mais sans succès. Puis c'était d'autant plus difficile sans photo sous la main. Mais je ne perdais pas espoir. Jamais.

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Un rire discret échappe à Joshua. Décidément, bien des choses vont changer avec l'arrivée de Kaleb, il le sent. « Je comprends, va. » C'est qu'il y a quand même pas mal d'informations à ingurgiter et à prendre en compte. C'est pire encore lorsqu'il s'agit de mettre en oeuvre leurs règles et de ne veiller à ne pas faire un pas de travers. Ce n'est sans doute pas suffisant pour les faire virer de cet endroit mais tout de même. Joshua préfère filer droit et ne pas se faire remarquer. C'est son truc, ça. Au moins, on ne l'emmerde pas ... la plupart du temps, en tout cas. Un sourire toujours collé au visage, Joshua se rappelle - sans la moindre nostalgie soyez en sûrs - de ses premiers pas ici. Il était plus sauvage encore, moins désireux de rester dans le coin tout en sachant que la question ne se posait pas réellement. Les fameux tests étaient franchement horribles. Rien n'était laissé au hasard et, d'une certaine façon, ce n'était peut-être pas plus mal. Mais ça n'a rien d'amusant ça, c'est sûr. Lorsqu'il sort, Joshua doit repasser par cette case-là en rentrant mais c'est moins approfondi, et heureusement. « T'en fais pas, t'as passé le pire. » Sans aucun doute possible. Bon, Joshua n'hésitera pas à enjoliver la réalité si cela peut soulager Kaleb d'un poids. Il doit avoir assez de choses à penser comme ça.

Kaleb passe d'un sujet à un autre brusquement. Mais Joshua ne lui en tient pas rigueur, il comprend vite qu'il parle là d'un sujet qui lui tient à cœur. Malheureusement, rien ne lui vient. Il a beau fouiller dans sa mémoire et essayer de se rappeler d'une survivante avec la description que lui offre son ami. Bizarrement, ça ne lui dit rien. En réalité, ça n'a rien d'étrange : Joshua passe le plus clair de son temps dehors, dans le garage ou avec Elizbaeth. Il est possible, du coup, qu'il soit passé à côté, non ? Il ne connaît pas tout le monde. « Ça me dit rien ... » Lance-t-il, pensif et un peu dépité. Il aurait aimé pouvoir lui être d'une plus grande aide, peut-être parce qu'il se sent - en quelque sorte - redevable. Après tout, il l'a complètement lâché du jour au lendemain, à l'époque. Il n'a pas l'air de lui en vouloir mais Joshua, lui, n'oublie pas. Certainement pas. « Tu la cherches depuis le début ? » Il n'ose pas demander de qui il s'agit, ce serait déplacé. Il faut manipuler les gens avec précaution et cela vaut même pour Kaleb, qu'il connaît depuis très longtemps. « Tu devrais demander à ceux qui sont là depuis le début. Noah ou Auregan par exemple. Ils en ont vu passer plus que moi et sont plus au courant je pense. Je te les montrerai si tu veux. » Espérons que cela puisse lui être d'une quelconque utilité ...

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En fait, ce qu'ils devraient faire pour être sûr que chacun a bien assimilé les règles, le fonctionnement de la zone et toutes ces petites choses là, c'est de les écrire, faire un genre de livre quoi et faire en sorte qu'il y ait un exemplaire dans chaque dortoir. Comme dans les hôtels autrefois, où quand tu rentrais dans la chambre t'avais une petite feuille avec quelques règles notées dessus. Ça évite tout malentendus ! Certes, il n'y a pas de photocopieuse mais comme ça, ça pourrait faire un excellent travail d'écriture aux enfants résidant dans la zone.

Mais bref, pour en revenir à Jules.. Bien que j'avais conservé un ton neutre en parlant d'elle à Joshua, je ne pus m'empêcher d'afficher ne mine quelque peu déçu à sa réponse. Apparemment, il ne l'avait pas vu. L'étau se resserrai, j'avais de moins en moins de possibilités. Il n'est pas facile de garder la même persévérance qu'au départ lorsque l'on est à la recherche d'une personne, surtout quand il y a aucun moyen de savoir si cette personne est encore vivante ou dans quel endroit elle se trouve. Le continent américain est grand, elle pourrait être n'importe où, au nord, au sud, à l'est, à l'ouest... Et plus le temps passe plus les chances de la retrouver s'amenuisent. D'ailleurs, je n'avais aucune idée du temps exacte qui s'est écoulé depuis le commencement de toute cette merde... Déjà lorsque tout était normal, j'avais du mal à me rappeler la date du jour, alors maintenant, laissez tomber...

- Oui depuis le début. De son côté, y a des chances qu'elle me croit mort. Je me suis fait attaquer par un rôdeur sous ses yeux et c'est à ce moment-là qu'on s'est perdu de vue. Le temps que je me débarrasse de la créature, elle s'était enfuie.

Et je ne lui en voulais pas pour cela, bien que c'est vrai que sur le moment je me suis senti légèrement trahit. Mais elle avait bien raison, elle avait sa petite famille, sa petite fille et sa mère, moi-même après je me suis précipité chez moi. Puis heureusement que j'avais eu ce réflexe car je ne suis pas sûr que ma sœur aurait tenu longtemps dans ce placard dans lequel elle s'était cachée pour se protéger de nos parents qui s'étaient fait mordre. Reconnaissant envers Joshua, je lui adressai un léger sourire.

- Ok, ça marche. Merci, mec. J'imagine que je ne suis pas le premier à débarquer ici, en espérant retrouver quelqu'un.

Avec toutes les merdes qui traînent à l'extérieur, il doit être devenu courant de perdre les personnes qui nous sont chères et je ne parle pas seulement des morts mais plutôt de ceux avec qui se sont retrouvés séparés pour x ou y raison. En tombant sur une horde ou je ne sais quoi d'autre, la departition d'un groupe peut aller bien vite.

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Kaleb est donc à la recherche de quelqu'un. Une jeune femme dont la description ne dit pas grand chose à Joshua. Il a beau ne pas être très doué pour détecter les émotions des autres, il se doute que c'est une grande déception pour le blond d'apprendre qu'elle n'est pas là. Enfin, on ne peut être sûr de rien ... Joshua ne connaît pas tout le monde dans la zone. Depuis qu'il est là, il en a vu défiler pas mal. Et il y avait tous ceux qui étaient déjà là à la base. Kaleb ferait mieux de se renseigner auprès d'un des fondateurs, là depuis le début. Ils seront plus à même que lui de lui répondre. Auregan, par exemple, les voit pratiquement tous passer dans l'infirmerie alors elle aura peut-être plus de réponses que lui. Mais il est normal de perdre espoir. Normal de s'imaginer le pire ... Lui-même ne conçoit pas l'idée que qui que ce soit qu'il ait connu auparavant puisse être encore vivant. Enfin, concevait. Kaleb est la preuve vivante qu'il a tort de penser ainsi. « Si elle a aussi entendu le message radio, elle passerait peut-être par ici, non ? » En tout cas, Joshua l'espère. Solitaire comme il l'est, il n'a pas eu l'occasion, depuis qu'il est dans la zone, de compatir avec grand monde. Ni même de discuter avec beaucoup de survivants. Avec Kaleb, c'est différent puisqu'il le connaît depuis un sacré bout de temps.

Et, d'une certaine façon, il a une dette envers lui ; il ne lui a pas donné de nouvelles depuis des années et des années. Il a disparu du jour au lendemain, sans même prendre la peine de le prévenir, sans laisser d'endroits où le contacter. Enfin, Kaleb ne doit pas lui en tenir rigueur, des années se sont écoulées depuis et Joshua est certain que ce n'est pas une priorité. Pour qui ça le serait dans de telles conditions, hein ? « Et non, c'est sûr que tu n'es pas le seul. Tu dois, en revanche, être le premier à me demander ça à moi. » Un léger rire lui échappe à cette constatation qui devrait l'attrister plus qu'autre chose. Mais non, c'est loin d'être le cas. Joshua agit ainsi parce qu'il est comme ça. Il l'est devenu bien avant l'épidémie et celle-ci n'a fait qu'accentuer ce trait désolant de sa personnalité. Être seul, il adore ça. Kaleb est l'une des rares exceptions à qui il n'a pas envie de tourner le dos juste pour le plaisir. En même temps, il est encore sous le coup de la surprise de le revoir ici ... Vivant. « J'espère que tu la retrouveras. » Et c'est bien la première fois que Joshua parvient à dire un truc pareil sans avoir besoin de mentir ou même de se forcer. Non, il le pense vraiment.

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En effet l'appel radio restait le meilleur moyen d'arriver à la retrouver. Si elle l'avait entendue alors tout comme moi elle devrait avoir le réflexe de venir jusqu'ici. Dans cette optique, soit Jules est passée par ici avant moi, soit elle pourrait bien arriver plus tard à son tour. Bien que moi-même j'ai quand même mis un certain temps avant d'arriver... Mais c'est vrai qu'elle a sa fille et c'est très probable que ce soit ceci qui la ralentisse tant. Je ne vois que cette raison...

- Logiquement, oui... J'espère bien en tout cas. Sinon, il me faudrait une putain de chance pour la retrouver !

La technologie me manquait cruellement. Pas parce que j'étais accro, non, mais parce qu'en un coup de téléphone, tout cela aurait été réglé ! Mais non la technologie n'était plus. Retour au Moyen-Age et à ses pigeons voyageurs ! Bon, on ne disposait pas non plus de ces bestioles-ci. Ici c'était plutôt des créatures beaucoup plus offensives, avec pour seul message : la mort. Les vieilles traditions en prenaient donc un coup.

A mon tour, je lâchais un petit rire face à la réplique de Joshua. D'un côté cela ne m'étonnait point, les choses ne semblent pas avoir changés. Le jeune blond alias le loup solitaire. Je pensais bien que les gens préféraient demander sans doute à quelqu'un de plus hum... Social ? Extraverti ? Mais bon moi je le connais Josh', enfin je le connaissais... Et il ne semblait pas avoir bien changé donc... Puis j'étais d'avis que lorsque l'on est à la recherche d'une personne avec autant de conviction que la mienne, il fallait tenter de demander au plus grand nombre de personnes possible. Sait-on jamais.

- Que veux-tu... J'aime faire dans l'originalité !

Enfin ceci était plus de rigueur avant que maintenant. Là, je n'étais pas contre la banalité, bien au contraire. Je retournerais bien à mon ancienne petite routine s'il était possible d'une telle chose. Mais malheureusement, ça ne l'était pas. Ou du moins le mot 'routine' n'avait plus le même sens désormais. Il fallait revoir ses exigences à la baisse.

Je répondis aux dernières paroles de mon ami d'un sourire sincère pour le remercier. Il ne servait à rien d'ajouter que moi aussi j'espérais cela, c'était plutôt évident. Ses paroles étaient authentiques, je le sentais et ça faisait vraiment plaisir, de se sentir soutenu. Après tout, il aurait pu dire cela juste pour me faire plaisir mais non il le pensait vraiment et cela se voyait.

- Tu seras le premier au courant lorsque je la retrouverais.

Il ne pouvait pas en être autrement, n'est-ce pas ?

- Et toi, tu t'es trouvé une donzelle ? Je pose cette question sans faire de rapprochements avec notre précédent sujet, bien-sur, hein...

Mais quel boulet ! Quel boulet, je vous jure ! L'art de s'enfoncer tout seul... Pour l'avoir toujours, je l'ai toujours cette maladresse ! Ça a pas changé ! En plus une maladresse qui n'a pas lieux d'être car ma question était tout à fait anodine et n'a aucun cas un rapport avec lien que j'entretiens/entretenais avec Jules qui est purement amicale, sentiments amicaux évidemment... Je voulais juste savoir s'il y avait quelque chose qui avait changé dans la vie de mon ami après tout ce temps parce qu'après tout depuis le début on n'a parlé plus de moi que de lui.

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Sujet assez délicat à aborder tout de même, bien que Kaleb semble toujours convaincu de la survie de sa fameuse 'amie'. Ce n'est pas Joshua qui va le décourager en lui disant, par exemple, que les chances pour lui de la retrouver s'amenuisent de jour au jour ... Au fond, Kaleb doit bien s'en douter, il n'a pas besoin qui que ce soit lui dise. Tant qu'il y croit encore, c'est l'essentiel. Et qui sait ? Le monde n'est peut-être pas aussi mal foutu que le pense Kaleb. Faut dire que ça fait un bout de temps qu'il ne croit plus à la magie et aux miracles ... Ben, tiens, depuis qu'il est gosse. Au moins. Joshua lui lance un sourire entendu, sans montrer son pessimisme légendaire. Non, vraiment, Kaleb n'a pas besoin de ça. Son seul réel espoir, aux yeux de Josh en tout cas, c'est l'appel radio. Que Jules l'ait entendue et qu'elle finisse par débarquer ici à son tour. Mais en attendant, il ne va pas lui plomber le moral ... « Tu passes de ton amie que tu cherches à ... ça et tu veux me faire croire que ce n'est que pur hasard ? » Pas à lui, franchement. Joshua rigole légèrement, plus amusé qu'autre chose. Son rire se volatilise bien vite, cela dit. Parce que la question de Kaleb, aussi anodine puisse-t-elle paraître au premier abord, lui rappelle de mauvais souvenirs. Le pire dans cette histoire ? Ce n'est pas sa défunte fiancée qui lui vient en tête dans un premier temps mais Elizabeth. Elizabeth. Malgré lui, elle a pris une place conséquente dans ses pensées au point d'en virer celle qui partageait autrefois sa vie.

Bien sûr qu'il en culpabilise. Et bien sûr qu'il essaye sans arrêt de changer la donne. Mais c'est comme se battre contre des chimères : il a perdu d'avance. « Ça va te paraître étonnant, mais j'étais fiancé avant. » Lance-t-il sur un ton on ne peut plus normal. La dernière chose qu'il veut, c'est faire culpabiliser Kaleb. En fait, la mort de Summer, il n'y pense même plus. Cela lui semble appartenir à une toute autre époque. Révolue et définitivement enterrée. Alors que s'il venait à perdre Elizabeht ... Il sait, il sent que sa réaction ne serait pas la même. Elle ne le voit sans doute pas elle-même mais il s'accroche à elle comme à une bouée de sauvetage - de manière tout à fait métaphorique bien sûr -. Il a besoin de ses anti-dépresseurs mais il a aussi, et surtout, besoin d'Elizabeth. Et putain que ça le fait chier. « Bon et cette Jules, c'est qui alors ? Ta donzelle ? » Joshua préfère rebondir sur des sujets moins prises de tête. Kaleb a foi en la survie de Jules et cela ne semble pas le déranger d'en discuter. Alors, le blond compte bien en profiter pour ne pas s'attarder sur la fille qui lui est venue en tête à l'instant même où ce sujet est venu sur le tapis. Voilà quelque chose qui ne changera jamais chez Joshua : il est incapable de parler de ses sentiments. Incapable de parler de lui. Et ce n'est pas l'état actuel des choses qui va l'aider à s'améliorer. Bien au contraire, c'est de pire en pire.

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Je n'ai jamais été très doué pour passer subtilement d'un sujet à un autre. Surtout dans un cas comme celui-ci.. Ma maladresse verbale finit toujours par me rattraper. Puis je m'enfonce encore et toujours. Moi-même je ne sais pas pourquoi je suis passé du sujet Jules, à ce sujet-ci.

- Ben... On parlait d'elle et comme c'est une fille, cette question m'a frôlée l'esprit... Voilà, tout simplement...

Répondais-je avec le ton le plus innocent que je pouvais avoir. Oui vraiment, il n'y avait pas d'autres explications. Une question anodine, rien de plus. Mais au moins, j'ai pu ainsi découvrir que mon ami avait été fiancé et ce à quoi je ne pus m'empêcher de lever mes sourcils d'étonnement. C'était quelque peu difficile de croire que de nous deux c'est Joshua qui avait un train en avance sur moi en ce qui concerne "l'amour". Moi c'est à peine si j'avais réussi à draguer quoi que ce soit. Toujours bloqué dans cette fichue friendzone avec les filles. Alors, pour celui qui a inventé le proverbe : une femme qui rit, c'est une femme à moitié dans ton lit", c'est archi-faux ! J'étais tellement à la ramasse de ce côté là que ma première fois fut avec une amie qui avait décidé pour ses dix-sept ans de ne plus être vierge. Et j'avais été l'heureux élu. Oui je sais, ce n'était pas très intelligent pour une première fois... Mais bon à cet âge là c'est pas avec le cerveau qu'on réfléchit, si vous voyez ce que je veux dire..

Je pense qu'il n'est pas préférable de relever le 'avant'. Je m'en voudrais de rappeler de mauvais souvenirs à mon ami alors je lui répondais d'un ton léger :

- Oh la la, j'ai sacrement du retard moi, dis donc...

Mais voilà, Joshua revenait sur le sujet Jules, à mon grand désarroi. La prochaine fois, je tournerai ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler, ça m'évitera des questions comme celle-ci. Mon Dieu, heureusement que ma sœur n'était pas avec nous en ce moment précis. Je savais très bien comment elle aurait réagi face à la réflexion de Joshua. Elle aurait carrément répondu par la positive sans me laisser le temps de répondre par moi-même. Combien de fois elle nous avait fait chier Jules et moi avec trucs du même genre ! Oui, c'est vrai, ça ne m'aurait pas du tout dérangé que Jules soit ma donzelle. Comment un mec pourrait lui résister d'ailleurs ?

- Non non. C'est, uhm, ma meilleure amie.

C'était pas faux, mais ce n'était pas totalement vrai non plus. Un manque de précision, une réponse plutôt vague comparée à ce que je ressentais au plus profond de mon être. Mais le truc c'était que justement, je me perdais moi-même. Je ne comprenais pas pourquoi, plus les jours passaient et plus elle comblait mes pensées. Pourquoi, tous les autres personnes que j'ai connu, j'ai renoncé à les retrouver vivants alors que pour elle, l'espoir était toujours là. Je n'abandonnais pas.

- M'enfin, c'est compliqué...

Je finissais par avouer. Autant, être honnête, hein. Je pense que tout finira par s'éclaircir de lui-même lorsque je l'aurais de nouveau devant moi. Une fois que je la verrais en chair et en os, comme là je voyais Joshua à ce moment précis. Et en attendant ça ne servait à rien de se torturer la tête pour ces choses-ci.

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Joshua devrait sans doute être heureux de constater que ce n'est pas spécialement douloureux de parler de sa fiancée désormais décédée. A l'inverse, il est plus mal à l'aise qu'autre chose à l'idée d'avoir laisser ses pensées traîner en direction d'Elizabeth plutôt que de Summer. Mais bref, ce n'est pas le moment de se laisser aller, ça n'est probablement jamais le moment, à vrai dire. Se laisser submerger par la morose, c'est presque signer son arrêt de mort. Quand bien même il est à l'abri derrière les grillages de la zone, Joshua ne veut pas faire n'importe quoi. Il doit garder la tête droite et froide. Ne pas perdre de vue son objectif principal : la survie. Elizabeth a pris une place très importante dans ses pensées, certes, mais il peut toujours essayer de freiner le truc. Tant bien que mal. En désespoir de cause. « Ouais, tu en as. » Joshua hausse les épaules l'air de rien. Ce n'est pas le moment d'aborder le sujet de son départ et, il en est sûr, ça ne le sera jamais. Tout ça appartient au passé. S'il est heureux de revoir une tête connue - bien qu'appartenant à un temps révolu -, ce n'est pas pour autant qu'ils doivent tous deux laisser la nostalgie les gagner. Ils ne sont pas là pour ça. Pour autant, Joshua ne veut pas réfléchir à tous les sujets qu'ils abordent. Il ne veut pas se poser mille et une questions avant de parler de telle ou telle chose. Et il sent que Kaleb cache quelque chose à propos de cette Jules ... A moins qu'il ne soit pas au courant lui-même ? En même temps, Joshua n'est pas le type le plus empathique qui soit.

Un sourire amusé étire ses lèvres alors que la réaction de son ami arrive. « Je vois ... » En même temps, Joshua ne va pas insister. L'ambiance est légère, certes, mais il serait logique que Kaleb n'apprécie pas s'il n'arrêtait pas de le charrier à ce propos. Sans compter qu'il n'a pas fait de même de son côté. C'est délicat pour l'un comme pour l'autre ; la fiancée de Joshua est morte et la Jules de Kaleb a disparu. Le blond n'est pas l'ami le plus fidèle et le plus sympathique qui soit - il est quand même parti du jour au lendemain sans prendre la peine de le prévenir -, il ne veut pas agir comme un crétin de base. « Allez, je te retiens pas plus. Tu dois avoir envie de faire un tour des lieux ? » Il vient d'arriver et Joshua le retient depuis. C'est peut-être le moment de le laisser aller de son côté, il va lui falloir du temps pour s'habituer à la zone et à la vie ici. « Je demanderai à droite et à gauche si quelqu'un a vu une certaines Jules, brune, assez petite. » Cette histoire lui tient tout particulièrement à cœur. Il espère que Kaleb retrouvera la trace de cette 'meilleure amie' - et plus si affinités -. Joshua ne peut pas faire grand chose, mais tous les moyens à sa portée - soit un seul -, il va les utiliser. C'est le moins qu'il puisse faire. Et puis ... il est beaucoup de temps libre. Autant l'utiliser à bon escient.

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Joshua semblait amusé de la situation. Pas étonnant au vu de ma réaction. Attendre de bien s'être enfoncé pour enfin dire la vérité sans se voiler. Vérité quand même plutôt trouble à vrai dire. De toute manière, c'est tout le temps compliqué quand il s'agit de femmes, non ? Je passai ma main sur ma nuque avec un mince sourire sur mes lèvres. Puis à mon grand soulagement, mon ami n'insista pas plus. Bien au contraire.

Effectivement, j'avais entrepris de faire le tour des lieux avant de tomber sur Joshua. Une habitude bien vite prise, toujours faire le tour du propriétaire lorsqu'on arrive dans un nouvel endroit pour éviter que toutes mauvaises surprises surgissent aux moments où l'on s'y attend pas. Certes, j'avais conscience qu'il n'y avait pas de risque que je tombe nez à nez avec un rôdeur au sein de cet endroit, mais on ne change pas les habitudes comme on dit. Puis c'était aussi une façon de se rassurer, de vérifier sois-même que l'endroit était vraiment bien sécurisé. Je croyais en les paroles de Joshua mais j'avais quand même besoin de le voir de mes propres yeux. D'un autre côté, c'était cela avait aussi son petit côté excitant, la découverte de nouveau lieux. Je haussai légèrement les épaules en lui répondant.

- Ouais, découvrir ce beau petit coin de paradis.

Enfin, beau... Façon de parler. Ce n'était pas une perle architecturale, mais ça on s'en fout. Tant que ça nous protège de ce qui se trouve à l'extérieur, c'était tout ce que je demandais. Joshua me certifia une nouvelle fois que lui aussi de son côté demandera si quelqu'un avait vu Jules. Je l'en remerciais d'un sourire sincère et acquiesçant de la tête en signe de reconnaissance.

- Merci beaucoup.

Avec un peu d'aubaine, ceci augmentera les chances de tomber sur quelqu'un l'ayant vu récemment ou pas d'ailleurs, toute piste sera bonne à prendre. C'était tellement difficile de se retrouver les uns et les autres après s'être perdus de vues. Mais bon tout est possible et j'en avais la preuve devant moi, à l'instant même et je n'avais même pas eu à chercher, une surprise inattendue.

- A la prochaine. Puis, si tu as besoin de quelqu'un pour partir en excursion n'hésite pas à venir me voir.

Même si c'était l'enfer dehors, je me voyais mal rester cloîtré ici à me tourner les pouces et à me ramollir comme l'avait évoqué Joshua tout à l'heure. Donc soit, je ferais mes petites excursions tout seul ou bien avec mon ami si celui-ci a besoin de moi un jour ou l'autre. Je lui avais proposé cela même si je savais qu'il était plutôt un loup solitaire mais sait-on jamais.

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In the darkest of times ft. Kaleb & Joshua

ONE BY ONE. HOLLOW HEROES SEPARATE. AS THEY RUN. YOU'RE SO COLD. KEEP YOUR HAND IN MINE. WISE MEN WONDER WHILE STRONG MEN DIE.

Ouais, il est peut-être temps que Joshua lui lâche la grappe et le laisse aller se faire sa propre idée sur la zone. Parce qu'il aura beau le rassurer pendant des heures et le bassiner avec la vie ici, Kaleb ne pourra y croire qu'en le voyant de lui-même. C'est logique, tous les survivants sont comme ça. Joshua ne peut pas l'accuser de ne pas lui faire confiance ; surtout qu'il réagirait de la même façon s'il était à sa place. Enfin, à peu près quoi. Joshua s'est pas mal détendu depuis son arrivée ici et il est clair qu'il serait plus renfermé que ça s'ils s'étaient rencontrés quelques mois en arrière. Mais la question ne se pose pas puisque ce n'est pas ce qui est arrivé. « Ne t'attends juste pas à trouver des lits confortables et des fauteuils moelleux. » Autant le prévenir tout de suite, histoire de lui éviter quelques désillusions ... mais Kaleb doit bien s'en douter : rien n'est plus comme avant. Tout le confort qu'ils ont un jour pu avoir - et très facilement, ils s'en rendent compte maintenant plus que jamais - a disparu. Et laissé place à des meubles bien moches, à des barrières hideuses. Mais tout cela, c'est ce qui leur permet de s'en sortir. C'est ce qui permet à la zone de tenir bon et d'offrir la survie à ceux qui y vivent.

Ce n'est pas le luxe, mais Joshua n'a jamais entendu personne se plaindre. Pas même les plus vieux, qui auraient bien besoin de matelas confortable pour leurs dos usés. M'enfin, c'est logique en même temps. Dans la survie, ce n'est pas le confort qui prime sur le reste. Loin de là. « J'hésiterai pas ... et idem pour toi. » Joshua lui adresse un sourire franc, le plus sincère qu'il est en son stock, peut-être même le seul en fait. Il lui tend la main pour serrer la sienne et lui lance un dernier regard espiègle. « A bientôt. » Enfin, Joshua s'éloigne de Kaleb, ce vieux ami qu'il n'aurait jamais imaginé retrouver. En même temps, comme l'aurait-il pu ? Tous ceux qu'il connaît sont morts ... du moins le pensait-il. Ces retrouvailles prouvent à quel point il s'est trompé. Mais, égoïstement, tous pensent que personne n'a survécu, qu'ils sont les seuls à avoir tenu bon. Joshua n'a plus qu'à espérer pour Kaleb que sa Jules aura survécu, elle aussi ... Ce serait con de le voir arriver ici, dans un endroit sûr et reposant pour le voir chavirer en découvrant que le pire s'est produit. Enfin ... il est peut-être préférable de laisser cela dans un coin de sa tête, Kaleb n'a pas besoin de ses ondes négatives.

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RP terminé I love you

Rp archivé suite à la suppression de Joshua. coeurrose

» So what if you can see the darkest side of me ? ▬ {Lenny & Isaac}
» Come break me down, bury me (Kaleb)
» HOT / You deserve someone who loves you with every beat of his heart… (Kaleb)
» SIMULACRE (flashback)
» [FLASHBACK] Never get caught...

[FLASHBACK] in the darkest of times (ft Kaleb)

[FLASHBACK] in the darkest of times (ft Kaleb)

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