C'est le trente et un novembre 1996 que je vis le jour à San Diego. Je semblais tout ce qu'il y avait de plus en bonne santé au grand bonheur de ces deux jeunes parents qui ne pensait jamais pouvoir avoir d'enfant.  En effet suite à de nombreuses tentatives vaines mon père pensa qu’il était stérile et qu’il n'aurait jamais la venue au monde de ce fils tant attendu. Je fus alors une grande surprise assez peu attendue après avoir abandonné l’idée de m’avoir.

Je grandissais plutôt bien et ne manqua jamais d'amour, m'épanouissant à merveille. C’est dès mon plus jeune âge que je ne me montrai pas très casse-cou mais plutôt calme et facile à vivre bien qu'assez rapidement quelques problèmes s'installèrent dans mon cœur de petit garçon. En effet si le métier de mon père lui permettait d'être souvent à la maison pour passer du temps avec son enfant, celui de ma mère malgré tous ses efforts lui prenait énormément de temps. Mais j’étais compréhensif et bon de nature, j’idolâtrais totalement ma mère que je voyais comme un super-héros chaque jour dans son rôle de chirurgien, c’est ainsi que mon rêve était décidé, je serai chirurgien comme elle. J’avais encore tout pour réussir dans la vie, puisque la vie, je l’avais justement devant moi.

Lorsque j’eux dix ans, mes parents recueillirent puis adoptèrent ma cousine à la suite d’un tragique accident causant la mort de ses parents.  Je ne comprenais pas tout mais j’essayais d'être présent du mieux que je pouvais avec elle et c'est ainsi que nous développions une relation très proche. J’avais enfin une fratrie et surtout quelqu'un d'environ mon âge à qui me confier, je m’habituai donc sans grande jalousie à cette nouvelle arrivante d'environs mon âge.

Le collège se déroula plutôt bien pour moi, à présent devenu adolescent, mes notes étaient optimales mais je n'étais pas catalogué comme l'intello et je n'hésitais pas à aider mes camarades dans leurs devoirs. Je commençais à sortir avec celle qui allait changer sa vie un an plus tard alors que nous n’avions que quatorze ans presque quinze ans. Pour le moment, j’étais toujours bien partit pour marcher dans les traces de ma mère et de réaliser son rêve. Je m’en donnais les moyens.

C'est réellement au lycée que tout changea dans ma vie, j’avais maintenant quinze ans et voulais profiter de toutes les joies de l'adolescence y comprît des plaisirs charnels avec celle que j’aimais. Si en personnes responsables nous nous protégions à chaque fois, je réalisais bien vite qu'une seule fois pouvait suffire et que cette fois, c’était produite par erreur. Ma copine était enceinte alors que nous n'allions avoir tout juste que seize ans et celle-ci souhaitait garder l'enfant malgré mon avis mitigé.

Ce n'est cependant qu'au quatre mois de la grossesse de ma copine que les deux adolescents apeurés que nous étions se décidèrent à tout avouer à leur famille et il est inutile de dire que la nouvelle fut assez mal accueilli dans un cas comme dans l'autre. Pour moi, c'est surtout avec ma mère que cela coinça, elle qui avait placé tant d'espoir en moi était déçue de me voir tout gâcher, cependant le mal était fait et il fallait se résigner à l'idée que son fils de seize ans allait être papa d'un petit garçon lui-même. En revanche la nouvelle passa vraiment mal du côté de ma belle-famille même si comme pour la mienne, ils finirent par se résigner et à accepter la venue de ce nouveau petit être.

Et les cinq derniers mois s'écoulèrent à grande vitesse et c'est ainsi que vint au monde le petit Liam à mon grand bonheur, car à peine en l’apercevant j’aimais déjà cet enfant. Tout aurait pu être parfait si notre couple avait aussi bien tenu à la grossesse. En effet, de nombreuses disputes avaient éclatés et nous avions pris la décision de rompre, tout en restant amis et en contact pour le bien de Liam. Nos parents nous aidèrent à l’élever quelque temps avant que le terrible se déroula.

Je n’avais que seize ans lorsque l’apocalypse zombie démarra. Tout se déroula vite et en un rien de temps le monde fut détruit et l’humanité remplacé par des cadavres en mouvement avides de chair fraiche. Je restais longtemps à San Diego, dans notre maison sans vraiment oser quitter la ville ni même sortir. Les choses s’étaient déroulé si vite. Leah, la mère de Liam et mon ex-petite-amie nous rejoignit rapidement à la suite de la mort de ses parents. Nous restions enfermés, et pour nous nourrir, mon père partait seul piller les autres maisons de la ville. San Diego était une grande ville, cela nous dura un temps, un très long temps. Les mois s’écoulaient, sans que je ne m’en rende compte. Nous croisions des gens parfois, lorsqu’ils étaient blessés, maman les soignaient sinon, nous ne les approchions pas. Liam fêtait ses un an je crois, mais nous ne les fêtions pas. A quoi bon grandir dedans ? Je restais optimiste, pour lui, pour ma famille, pour ma cousine devenue à mes yeux ma petite sœur pour tous. La peur disparaissait ne laissant qu’une routine sombre et aigrie.

C’est alors qu’un homme en fuite arriva chez nous, blessé et poursuivi par des rôdeurs. Nous avions pris possession d’un immeuble abandonné et mon père lui proposa de venir. Ma mère le soigna et lui sauva la vie. Pour nous remercier, l’homme qui se présenta sous le nom de Charly, nous indiqua venir d’un camp de survivant appelé l’Angel Camp. Une heure après mon père vola une voiture, en siphonna d’autre pour remplir le réservoir et nous étions partie pour rejoindre ce fameux camp.  Le malheur se produisit. La voiture tomba en panne à quelques kilomètres du camp, nous décidions donc de continuer à pieds. C’est alors qu’un grand nombre de rôdeur sortit de nulle part. Mon père, qui depuis s’était entrainé à se servir d’une arme en abattit quelques-uns mais ils étaient rapides. Mon père se fit mordre et encerclé sous nos yeux, avant d’être littéralement dévoré sous nos yeux, sous les hurlements de ma petite sœur, la stupéfaction de ma mère et l’incompréhension totale de ma part. Leah fuyait en première, Liam dans ses bras sur les pas de l’homme qui nous frayait un chemin, suivi par ma petite sœur et moi. Seulement, un rôdeur au sol lui attrapa la cheville et la fit tomber avant de la mort dans le vendre à deux reprises. Je ne la dégageais que d’un coup de pieds qui ne le tua pas avant de me remettre à courir.

Nous arrivions finalement tous sains et sauf au camp, ou presque qui nous accueilla tous à l’exception de ma petite sœur, mordue et en piteux états. Celle-ci s’écroula alors, en piteux états, prise par la fièvre. Je restais avec elle pour ses derniers instants la serrant dans mes bras, jusqu’à qu’elle lâche son dernier soupir. Je la pleurais longtemps, longtemps sans bouger jusqu’à que son corps ne se remette à bouger et qu’elle ne m’agrippe la nuque. C’est un membre du camp qui vint jusqu’à moi pour lui mettre son couteau dans le crâne. Ma mère et moi furent anéanti durant plusieurs jours, plusieurs semaines même. On proposa alors à maman de devenir médecin du camp ce qu’elle accepta et lui changea les idées.

Presque deux ans se sont écoulés, je suis toujours à l’angel camp. J’ai maintenant dix-neuf ans, Liam en a eu trois et va sur ses quatre ans. J’ai évolué depuis, me formant à la médecine et la chirurgie aux côtés de ma mère et devenant bon jardinier pour les récoltes du camp. Je mène presque à nouveau une vie normale, loin des rôdeurs et de l’extérieur que j’évite à tout prit.