Faith pour l'amour de Dieu viens ici ! Dieu, Dieu, qu'est-ce qu'ils me font chier avec leur Dieu. Ils n'ont encore pas compris qu'il n'y avait pas de Dieu ?! Mes parents sont de vrais croyants, ils sont entièrement dévoués à leur Dieu, mais moi je n'y ai jamais cru. Encore moins depuis qu'elle est morte... Assise sur le rocking-chair, je ferme les yeux et aspire un grand coup. Son absence me ronge, ma vie sans elle n'est plus la même. Je ne suis plus la même. Faith ! Bon, il faut que je me calme sinon je risque d'être encore blessante envers lui. Je me lève, les poings serrés. J'ai toujours eu du mal à contrôler ma rage et depuis quelques mois c'est encore plus difficile. Depuis ce soir-là... Mon père me lance un regard noir, je sais ce qu'il me reproche, il va encore me faire la morale. Je sens la colère monter en moi. Le proviseur m'a appelé. Tu as cassé le nez à un de tes camarades. Pour l'amour de Dieu que t'arrive-t-il ? Je n'en peux plus, elle monte, elle va sortir, et je ne peux pas l'en empêcher. Putain t'as pas compris que ton putain de Dieu n'existe pas ?! Il était où ce soir-là hein ?! Pourquoi est-ce qu'il a laissé Hope se faire massacrer ?! Hein dis-moi ! Vous me faites tous chier, je me casse !


Hope ! Tu te magnes on va être en retard ! Appuyée contre la voiture, j'attends Hope. Papa est déjà dans la voiture. Et comme toujours on attend la même. Hope c'est sœur jumelle. On est jumelles pourtant on est vraiment très différentes. J'ai toujours été un garçon manqué, un peu sauvage et une emmerdeuse de première. Hope, elle, elle est douce, gentille, elle est adorable et tout le monde l'adore. La voilà enfin qui descend, elle est superbe comme toujours. Même physiquement nous sommes très différentes, elle est bien plus coquette que moi, et d'ailleurs elle a beaucoup plus de succès que moi. Mais elle est aussi plus naïve, c'est pour ça que je suis toujours derrière ses fesses pour m'assurer qu'il ne lui arrive rien. Oh allez Faith, déride toi un peu, on va être à l'heure. Le film ne commence que dans trente minutes. Bon, je ne peux pas lui en vouloir, je n'arrive jamais à lui en vouloir bien longtemps. On a rendez-vous avec des amis au cinéma. Nous arrivons tout juste. Je déteste ça. Moi j'aime être en avance, pouvoir choisir les meilleures places. Mais bon, avec Hope, c'est difficile d'être en avance. La prochaine fois, je mentirai sur l'horaire de la séance. Mais il n'y aura pas de prochaine fois... Tout a été très vite. Après le film nous avions prévu d'aller manger un morceau. Faut que je fume une clope, attends. Oh Faith, ça va te tuer un jour tu sais. Je croirais entendre mes parents. Mais papa et maman ne savent pas que je fume, alors quand je suis dans la rue, j'ai toujours l'habitude de m'isoler dans une petite ruelle, c'est une petite ville, et si mes vieux apprennent que je fume ils me tueraient. Hope me suit, toutes les deux dans une petite ruelle, je peux enfin fumer ma clope. Trois types arrivent alors. Je sens les emmerdes arriver. Je ne sais pas ce qui s'est passé. L'un s'est approché de Hope, les deux autres m'ont attrapée. J'ai tenté de me débattre, pourtant je fais du taekwondo depuis des années mais ils sont trop forts. Je me souviens des cris de Hope puis c'est le trou noir. Quand je me suis réveillée. Soit trois jours plus tard. Je suis à l'hôpital. Hope est morte... Je le sens. J'ai appris plus tard que les types qui nous avaient attaquée étaient des camés en manque de drogue. Ils m'ont frappée à la tête, voilà pourquoi je suis restée dans le coma pendant trois jours. Ils ont frappé Hope un peu plus fort, elle n'a pas survécu... J'aurais dû mourir à sa place. Elle méritait plus de vivre que moi, c'était une fille formidable. Et elle n'avait que quatorze ans...


WINCHESTER ! Bon, ça va encore chauffer pour moi... Le torse bombé, je me dirige vers le bureau du shérif Smith. C'est une grande gueule de première, un vrai macho aussi, alors il est hors de question que je me rabaisse et que j'arrive dans son bureau avec l'air d'une victime... Shérif ? Il m'invite à prendre un siège mais je préfère rester debout, garder l'avantage de la taille. Ouais je sais c'est con, mais pour une fois que je peux le surpasser, lui qui mesure près de deux mètres. Je sais pourquoi je suis là et je sais à cause de qui je suis là... Jones m'a dit que tu avais encore fait des tiennes aujourd'hui. Votre mission c'était de rester en planque, qu'est-ce qui t'a pris ? Tu te rends compte que tu as pété le bras à ce gars ? D'accord c'est une vraie pourriture mais ce fils de pute a des relations je te rappelle. Son père m'a appelé, il a fallu que je le calme sinon t'étais bonne pour passer le reste de ta carrière à la circulation. T'es un bon flic Winchester, alors gâche pas tout. Il faut te calmer. Tu es allée voir le Docteur Taylor ? En guise de réponse je pousse un grognement. Le shérif me tanne pour que je consulte le psy Taylor, eh oui, j'ai un problème, j'ai du mal à contrôler ma colère. Avec mon coéquipier, Jones, on devait surveiller un type que l'on suspecte de tenir un site porno pédophile. Moi j'ai aucune pitié pour les saloperies de son genre. Ça m'a bouffé les nerfs de rester là à le regarder, à le laisser aller et venir alors que c'est une sacrée pourriture. Il a fallu que j'intervienne, j'ai pas pu m'en empêcher... Winchester ? Bon, tu vas rentrer chez toi, et tu vas y rester quelques jours. Ne discute pas ! Tu as de la chance alors tais-toi. Et tu me feras le plaisir de prendre rendez-vous avec le Docteur Taylor. M'oblige pas de t'y trainer par la peau du cul... Pour la énième fois je quitte le bureau du shérif après m'être fait passer un savon. Jones passe à côté de moi. Ça va Faith ? J'ai envie de lui coller mon poing dans sa tronche mais je me retiens. Je l'ignore, prends mes affaires dans mon casier et rentre chez moi. Vaut mieux que je m'isole sinon je risque encore de péter la gueule de quelqu'un... Ça fait un an que je suis devenue flic. Avant je ne me destinais pas à entre dans ce métier, vu comment j'ai toujours eu horreur de respecter les règles, ça ne me semblait pas être un boulot pour moi. Mais avec ce qui est arrivé à Hope, j'ai eu envie de faire régner l'ordre et la loi à Weston. Mes parents n'étaient franchement pas pour, mais ils n'ont pas eu leur mot à dire.


Tu veux quelque chose ? Je vais à l'épicerie. Je secoue la tête, trop occupée à écouter la radio. C'est la folie depuis hier, il y a apparemment un virus et tous les flics sont mobilisés pour s'assurer que tous les malades soient pris en charge et que les gens ne paniquent pas. C'est pour ça que depuis ce matin on est là à moisir dans la voiture, dans ce froid glacial. Je sors de la voiture, histoire de me dégourdir les jambes. Je regarde Jones qui entre dans l'épicerie. A force de bouffer plein de conneries, il pourra plus bouger son cul celui-là. Je fume une clope quand soudain, j'entends des coups de feu. Je me précipite à l'intérieur de la supérette et je vois un type penché sur Jones, ce dernier pousse des hurlements déchirants. Putain ce cinglé vient de me mordre. Tire Faith ! Levez-vous ! Les mains en l'air, ne faites pas de gestes brusques. Mais l'individu ne m'écoute pas. Je sens des sueurs froides couler le long de mon dos. Je n'ai jamais tiré sur personne, mais si je ne fais rien, Jones va mourir. Mon doigt est bloqué sur la gâchette. Je revois alors le visage de Hope, je sens la rage monter. J'appuie sur la gâchette. Le corps de l'individu est projeté en arrière. Je me précipite vers Jones pour voir comment il va, il est en très mauvais état. Un gros morceau de chair manque à son épaule, ce malade l'a bouffé ! Je me retourne alors et le voilà qui se jette sur moi, je tire une nouvelle fois, dans la tête. Je ne prends pas la peine de vérifier son pouls, je sais qu'il est mort. Lorsque je reviens vers Jones, je constate qu'il ne respire presque plus. Je l'attrape et le traine jusqu'à la voiture. C'est dingue ce que l'adrénaline peut nous faire faire. Je roule à toute vitesse, la sirène hurle. Il faut que je l'emmène à l'hôpital avant qu'il ne se vide de son sang. Tiens bon Jones, on y est presque. Wuaggg... Je me retourne pour regarder comment se sent mon coéquipier et ce que j'ai vu alors dépasse tout ce que j'ai pu imaginer. Il se redresse sur la banquette arrière, le regard complètement vitreux, complètement... mort... Il essaye de m'attraper et j'appuie de toutes mes forces sur le frein, le faisant voler et passer à travers le pare-brise. Putain c'est quoi ce bordel ?!


Encore sous le choc, je fonce chez mes parents. Je crois qu'il y a un gros problème et je ne sais pas ce que c'est. Mais putain qu'est-ce qui se passe ici ? En route, je me retrouve coincée dans les embouteillages, les gens semblent paniquer, ils doivent essayer de fuir la ville. Ils ont bien raison. Je finis par abandonner la voiture, et je rentre à pieds. Je cours jusqu'à en perdre haleine. PAPA ! MAMAN ! Je fouille la maison, mais je ne trouve personne. Je sors alors dans le jardin, mes parents adorent jardiner, c'est un de leurs passe-temps favoris depuis qu'ils sont à la retraite. Et là, je tombe face à un spectacle que je n'oublierai jamais et qui me hantera pendant longtemps, qui alimentera tous mes cauchemars. Ma mère est par terre, inerte, un gros morceau de chair pend de son cou. A quelques mètres d'elle, mon père se débat contre un type. Les larmes ruissellent mon visage, je cours, l'arme déjà dans ma main et je tire à trois reprises dans la tête de l'attaquant. Il s'effondre sur mon père. Je le repousse et m'accroupis à côté de lui. Il est encore vivant mais il est bien amoché, le monstre lui a mordu le visage, de telle sorte que je peux voir l'os de sa mâchoire. Papa ? Ses yeux se révulsent, il a l'air de souffrir, je le vois qui regarde en direction de ma mère, on ne peut plus rien faire pour elle, elle est morte... Je vois une larme qui coule sur sa joue, il aime tellement ma mère, il ne peut pas vivre sans elle, il ne peut pas survivre avec cette blessure. Je comprends le ton suppliant de son regard. Il attrape ma main, celle qui tient l'arme. Il veut que j'abrège ses souffrances. Comment je suis censée faire ? Comment je peux tuer mon père ?! Mais je n'ai pas le choix, je sais qu'il n'y a pas d'échappatoire. Je pointe alors l'arme vers lui, contre son front et je pousse un hurlement alors j'appuie sur la détente. Quelques minutes plus tard, je suis obligée de tirer sur ma mère qui se relève. Mais putain elle était morte pourtant j'en suis sûre ! Je n'arrive pas à bouger, je reste des jours entiers, allongée à côté des cadavres de mes parents. Mais qu'est-ce qui se passe putain ?


Ça fait plus d'un an maintenant. Difficile à croire mais le monde tel qu'on le connaissait n'existe plus. Les morts se relèvent. Les morts se relèvent putain ! J'y ai pas cru au début, mais il a bien fallu se rendre à l'évidence. C'est pas une grippe qui nous ravage contrairement à ce qui se disait au début ; c'est un putain de virus qui fait revenir les morts. Après la mort de mes parents, je suis restée un moment enfermée chez moi, puis j'ai décidé de me bouger le cul. J'ai pris des armes à l'armurerie ainsi qu'une voiture de police et j'ai pris la route. J'écoutais la radio et avant que toute communication soit rompue j'ai pu capter un message. Il fallait se rendre à la zone 51, là-bas un camp avait été établi. J'ai roulé encore et encore, m'arrêtant pour piller quelques magasins -pas le choix- et siphonner l'essence de quelques voitures abandonnées et j'ai fini par y arriver. Ça m'a fait bizarre, il a fallu réapprendre à vivre en communauté, ça faisait plus d'un an que je n'avais parlé à personne. Mais je me méfiais des autres, tout ça c'était trop beau pour être honnête. Et puis j'étais pas confiante, l'idée de laisser mes armes et de ne garder qu'un petit couteau sur moi ne me plaisait pas. Heureusement, il fallait bosser, participer à la vie du camp. Et si la majorité préférait participer en rester en sécurité, moi je voulais entrer dans l'action, sortir de ce camp. Bizarrement j'ai fait des milliers de kilomètres pour y entrer mais maintenant je n'ai qu'une envie c'est d'en sortir. Peu de temps après mon arrivée, j'ai fait la rencontre de Naël et de Clarke. La gamine était sympa, Naël, en revanche, c'est un vrai casse-couilles. Et malgré le fait que je le trouve insupportable, nous partons souvent en expédition tous les deux. Il est du genre à foncer tête baissée, à nous mettre en danger pour rien, alors que moi je préfère prendre un peu plus de temps et mettre au point une stratégie, histoire de ne pas se faire bouffer par ces rôdeurs. Alors voir un type aussi inconscient responsable d'une jeune ado me rend folle, c'est pourquoi je suis devenue protectrice envers Clarke. Je ne sais pas pourquoi, mais je peux pas m'empêcher de penser à Hope quand je la regarde, alors c'est hors de question qu'elle finisse comme elle.


Mais le "répit" fut de courte durée. Le jours où la zone 51 a explosé, nous étions partis en excursion avec Naël et Clarke, heureusement que nous avions emmené la gamine avec nous parce que lorsque nous sommes revenus tout avait été anéanti. Nous n'avons pas pu rentrer dans la zone. Tout ça pour rien, me voilà à nouveau sans camp. Je suis restée un temps avec Clarke et Naël. Une nuit, alors que c'était moi qui étais de garde, j'ai pris la décision de partir, même si je sais Naël incapable de s'occuper de Clarke, je sais qu'il ferait tout pour la garder en sécurité, je n'ai donc presque pas de souci à me faire. Mais je ne peux pas rester comme ça à rien faire, le cul posé sur le siège de cette voiture. Je crois que je ne suis pas faite pour vivre en communauté, il vaut mieux que je continue ma route, seule. J'ai pris un sac, avec une arme et quelques provisions puis je suis partie sur la pointe des pieds, après m'être assurée qu'aucun danger ne rôdait à proximité de la voiture. Je n'aurais jamais dû partir... Alors que je frayais un chemin, tentant de rester discrète, un groupe d'hommes m'a pris en chasse. Je ne pouvais rien faire. J'ai pu en mettre deux au tapis (merci les cours de taekwondo) mais je n'ai rien pu faire contre le gros coup que j'ai reçu derrière la tête. Je me suis réveillée dans une sorte de cage, il y avait plein de gens autour de moi. A les voir, je sais que je n'ai rien à craindre d'eux, ce ne sont pas les méchants, pas eux. J'ai passé deux mois dans cette cage. Qui aurait cru que les hommes pouvaient être capables d'autant d'atrocités envers leurs semblables. Nos bourreaux nous maintiennent en vie, ils nous donnent à manger, à boire. Mais de temps en temps, ils viennent chercher l'un de nous et on ne le revoit plus... Nous nous sommes alors mis à réfléchir à un plan, on ne peut pas rester ici. Notre plan est simple, l'un de nous fera semblant d'être mort, lorsque l'un d'eux viendra le chercher, on se jettera sur lui, on lui volera son arme et on s’enfuira. Le jour J est arrivé, tout a marché, non sans perte. Nous avons pu nous échapper, laissant ces malades cannibales derrière nous, du moins ce qu'il en restait.


Il faut se battre à nouveau. Trouver de quoi manger, boire, de quoi vivre en clair, sans pour autant se faire tuer. Après m'être échappée, j'ai réalisé une chose, maintenant je m'en fous de mourir. Quand je vois ce que le monde devient je me dis qu'il ne reste peut-être plus rien de bon ici. Mais une chose est sûre, si je dois crever ce sera en me battant ! Comme si c'est notre destin, j'ai retrouvé mes potes de galère Naël et Clarke. Je suis contente de voir que la petite est toujours en vie, Naël n'est peut-être pas aussi nul que je le croyais... Autant rester ensemble maintenant, j'ai retenu la leçon. Nous recommençons nos escapades avec Naël, mais c'est différent maintenant. Je n'ai plus envie de perdre du temps à échafauder des stratégies, j'ai besoin de me sentir vivante et la seule façon pour moi c'est de me mettre en danger. Alors je vois bien que ce n'est pas pour déplaire à Naël, même si la fois où j'ai foncé dans cette maison comme une forcenée il était sur le cul, maintenant il semble apprécier mes nouvelles méthodes. Après tout, elles se rapprochent des siennes. A nous deux on forme un vrai duo de tarés ; bon, même s'il m'agace toujours autant, je m'éclate comme une malade lorsqu'on part en excursion pour buter du zombie. Je ne sais pas combien de temps ça va durer, si je vais finir par me faire bouffer ou pas, mais en tout cas, je ne me suis pas sentie aussi vivante depuis quatre ans...

Naël S. Warrens a l'immense plaisir de te valider !
Félicitations, tu rejoins le groupe des marginaux  
Rahlala t'as trop bien cerné Faith Et j'adore ton interprétation d'elle, adjoint du shérif c'est paaas dégueulasse Elle a bien son caractère de merde, me guuustaaaa On va bien s'amuser toi et moi
       


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