Après sept ans de bons et loyaux services, Born ferme ses portes. Merci à tous ceux qui ont participé, d'une manière ou d'une autre, de près ou de loin, à son aventure.
« In my old skin ; Save me from the same primordial sin ; That's deep within ; Every time the hungry waves come dancing in the sand ; Please remind this broken shell it used to be a man »
Une erreur de parcours. Un saut de rien du tout. Une douleur qui lance, qui paralyse soudainement, qui remonte, vive et intense, de la pointe du pied au sommet de la colonne vertébrale. Une petite chute, et le feu avait repris, aussi puissant qu’au premier jour. Elle n’avait rien dit, et la journée continua comme si de rien n’était. Ce n’est que dans le confort rassurant de sa caravane qu’elle prit le temps de constater les dégâts. La porte était fermée, elle inspira profondément et baissa son pantalon pour découvrir l’étendue des dégâts. Elle avait désormais l’habitude de protéger la peau sensible et abimée de sa cuisse avec une bande, c’était plus une précaution qu’un véritable besoin, une routine qui lui rappelait ce moment terrible de l’explosion d’une bombe, trop proche.
La bande était gorgée de sang. Maggie déglutit longtemps et contempla pendant plusieurs secondes ce tissu imbibé de rouge, collant, la ramenant des mois en arrière quand elle avait cru qu’elle y passerait. Pour une bête blessure à la jambe. Personne n’avait la compétence pour la soigner convenablement, et ils s’étaient débrouillés comme ils avaient pu. Au moins, les soins basiques lui avaient évité une infection qui aurait pu être fatale. Toutefois la plaie n’avait jamais correctement cicatrisé, et la brûlure s’était étendue à toute la cuisse et une partie du mollet. Lentement, Maggie souleva un pan de la bande et s’arracha un gémissement, une plainte qui manqua de l’envoyer dans les vapes.
Un fragment de la bombe s’était autrefois fiché dans sa jambe, on le lui avait rapidement retiré mais la chair n’avait jamais correctement repris sa place légitime. Du magma rouge et noirâtre qu’elle discernait, elle pouvait voir que la plaie s’était rouverte et que sa peau brûlée, à vif, suintait tout autour, comme enflammée. « Merde. »
Elle avait enveloppé le tout dans un linge propre, et espérait que comme à chaque fois, les choses se régleraient ‘toutes seules’. Comme une gamine espérant que tout finit par s’arranger miraculeusement, elle tenta vainement de trouver le sommeil. Ses deux colocataires ronflaient paisiblement, mais Maggie fut tout bonnement incapable de les rejoindre dans le doux pays des songes. Fustigeant sa stupidité, elle se hissa tant bien que mal hors de sa couchette et trotta maladroitement jusqu’à la porte de la caravane. Elle parvenait à poser le pied, même si ça faisait un mal de chien. Les survivants étaient tous habitués à la douleur, maintenant.
À son arrivée, il y a quelques jours, on lui avait rapidement fait visiter les lieux et elle se souvenait de l’emplacement médical. Dans la nuit, c’était moins évident de discerner les différents espaces, mais en se prenant la Ferme comme repère Maggie parvint à se situer et rejoignit le lieu, laborieusement. Epuisée et en sueurs, elle se sentait fiévreuse quand elle cogna à la porte. Elle voulait juste attraper du désinfectant et repartir de son côté sans tarder, mais il n’y avait sans doute plus personne de disponible pour lui ouvrir… Parce que, bien sûr, Vance n’allait pas laisser l’accès libre à l’infirmerie. Ces ressources-là étaient bien trop précieuses.
« S’il vous plaît, quelqu’un m’entend ? » Appela Maggie d’une voix hésitante, en tapant quelques coups à la porte.
Elle pensa furtivement que dans son legging noir surmonté d’un débardeur tout aussi noir, ses cheveux défaits cascadant sur ses joues et collant un peu son front, elle avait surtout l’air d’une junkie au bord de la crise de manque.
« Désolée de vous déranger à cette heure, mais, j’ai besoin d’aide s’il vous plaît, j’ai, mh, une blessure à la jambe qui s’est rouverte… J’aimerais juste la désinfecter pour que ça n’empire pas. » Précisa-t-elle en s’écartant légèrement de la porte, claudiquant sur sa jambe blessée.
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Logan J. Wilander
Logan J. Wilander
× Âge du perso : : 42 ans (Né le 20 juillet 1975)
× Caravane + colocataires : : Chambre individuelle avec son fils
× Poste assigné : : Assistant des spécialistes / Infirmier