I will work this body. I will burn this flame. (Nelly & Gordon)

40 ans (01/01/79).

Nelly & Gordon

Burn this flame.

T'as finis par t'en remettre de cette expédition qui a plutôt mal tournée. Ça n'a pas été tâche si aidée que ça. Mais il s'est avéré que, oui, il y avait un Ostéo au sein de Ellia. Et même si t'as mis le temps avant de te décider à aller le trouver, t'as finis par le faire. T'as pas eus le choix surtout. Parce qu'à un moment donné, c'est devenu carrément insupportable pour toi de vivre avec ces douleurs. T'as pas même pris le risque de sortir faire de nouvelles expéditions. C'est dire à quel point t'avais un mal de dos pas possible. Et puis au passage, tu t'es également rappelé que t'avais plus vingt ans. Que tout ne se remettrait pas correctement en place juste en un claquement de doigts. Alors t'as finis ta course du côté d'un Ostéo. Et il t'a bien fallut reconnaître que t'en avais bien besoin et que ça t'a sacrément soulagé. Une semaine après ça tu reprenais la route vers l'extérieur. Pour des expéditions et parties de chasse assez courtes sur la distance dans un premier temps. Et puis de nouveau de plus en plus loin. Parce que ce n'est pas en restant juste autour de Ellia, que tu peux trouver quoi que ce soit.

Et de nouveau maintenant, tu penses pouvoir dire que t'es en pleine forme. Plus de douleur. Et toute ton énergie pleinement retrouvée. T'es donc de nouveau fidèle à toi même. Incapable de rester sans rien faire. Tout le temps -ou presque- en train de t'occuper d'une façon ou d'une autre. C'est pourquoi t'as accepté sans rechigner la demande de Vance. Apprendre à une jeune femme le combat rapproché. Apparemment elle a besoin de savoir se défendre. Et pour le coup, tu doutes que ce soit pour se défendre face aux zombies. Parce qu'un zombie, ça ne se bat pas. Élémentaire ... T'as mis un petit moment avant de réaliser que "Nelly" c'est la même personne que la dernière fois. Que "Nelly" c'est la "blondinette". Non pas que tu ne t'en souviens pas ... Mais tu ne pensais pas avoir de nouveau à faire avec elle. Et c'est tout bonnement impossible que t'oublies son prénom. Compte tenu de la façon qu'elle a eut de te le rappeler. Agacée par le surnom que tu lui donnais. Alors même que tout le monde a droit à un surnom à la con de ta part. Ca va de "gamin" et "gamine" à "vieux" en passant par "rouquins".

Rien de péjoratif ou d'insultant dans tout ça. C'est juste que tu rames à te rappeler de tous les prénoms. Sans parler du fait qu'il ne sert à rien de tous les retenir. Ce n'est pas comme si tout ça allait durer encore longtemps. T'as compris depuis longtemps que rien n'était fait pour durer éternellement. Surtout depuis l'épidémie. Quoi qu'il en soit, t'as finalement accepté d'aller l'aider encore une fois, la Nelly. Même si tu doutes que ce soit une bonne idée. Même si tu penses qu'elle va t'envoyer chier quand elle comprendra que c'est -encore- toi. Mais la personne qui devait gérer ça avec elle, a du se désister. T'as oublié pourquoi. Et tu t'en fous royalement. Tout ce que tu sais, c'est que c'est encore à toi de faire le sale boulot. C'est d'ailleurs peut-être pour ça que l'autre personne a abandonné. Encore une personne que la Nelly aura traumatisé, pour sûr ! Malgré tout, tu fais un peu moins le malin quand tu débarques. Tu n'as pas envie de démarrer comme la dernière fois. T'es d'ailleurs toujours pas sûr de vouloir démarrer tout court. Les premières secondes seront sûrement décisives. Tu débarques donc à ton tour du côté de l'un des plus grands espaces publiques du village. Une grande étendue de pelouse encore bien verte à cette saison. Tu te dis que ça fera moins mal que si vous faites ça dans la terre, le gravier ou dans une salle. Encore moi ! Que tu balances finalement quand t'arrives. Ni plus ni moins.

( burn this flame)

Tu n’es pas sortie d’Ellia depuis ta dernière -qui était également ta première- expédition. Au moins tu avais la satisfaction d’avoir trouvé tout ce que tu avais noté sur ta liste. Mais il t’a fallu du temps pour te remettre de cette expédition. Tu t’étais fait une belle entorse de la cheville et il t’a fallu plusieurs semaines pour t’en remettre totalement. Tu avais conçu toi-même des crèmes que tu as pu étaler sur ta cheville blessée. Le soir quand vous êtes rentrés à Ellia tu as eu la mauvaise surprise en retirant tes bottes, ta cheville avait doublé de volume et avait pris une teinte bleutée ce qui ne t’avait pas rassuré. En tout cas les médecins étaient formels, heureusement que Gordon t’avait portée sur son dos, sinon ça aurait pu avoir de lourdes répercutions sur ta cheville. Aujourd’hui, avec les moyens que vous avez il est quand même plus difficile de soigner une entorse, chose qu’il était très simple de faire avant.

Tu as passé une bonne semaine sans pouvoir poser le pied par terre, tu ne pouvais même pas travailler. Tu as cru que tu allais devenir folle, le temps passait trop lentement. Tu as toujours détesté rester à rien faire. Puis tu as pu recommencer à marcher petit à petit. Tu étais bien contente qu’il y ait un kiné à Ellia, il t’a proposé quelques exercices et tu as pu finalement reprendre une vie à peu près normale. Enfin normale dans ces conditions. Tous les jours, tu marchais, tu faisais une balade dans le village, ça t’a permis de rencontrer quelques personnes que tu salues dès que tu les vois à présent. Tu n’as pas recroisé Gordon. Pas une seule fois. Tu t’es bien entendu demandé comment il allait, s’il avait réussi à se remettre de cette expédition sans trop de difficultés. Mais tu n’as jamais eu l’occasion de le lui demander.

Maintenant que tu remarches normalement et que tu as pu reprendre le travail, tu as eu envie de plus. Tu es allée voir Vance car tu aimerais être formée au combat au corps à corps. Tu as conscience que ça ne te sera absolument pas utile avec les zombies. Mais ce n’est pas d’eux dont tu as peur, mais bien des hommes. Pour l’instant tu es en sécurité à Ellia où des gardes vous protègent. Tu ne penses pas qu’il puisse t’arriver quoi que ce soit tant que les murs d’Ellia sont protégés. Mais tu sais aussi que ça va peut-être ne pas durer. Tu ne sais pas ce qui va arriver. Personne n’a ce pouvoir. Tu as vu de quoi les hommes étaient capables. Tu préfères prendre de l’avance dans l’éventualité où quelque chose de grave se produirait. Vance a accepté ta requête. Tu lui as prouvé que tu étais forte et courageuse. Tu te débrouilles au combat éloigné, tu vises pas trop mal mais tu ne maitrises pas du tout le combat rapproché. Il faut que tu aies quelques pistes pour compenser ton manque de force.

Le jour J est arrivé, tu vas pouvoir commencer ton vrai cours. Tu ne sais pas qui sera ton professeur, tu espères juste que c’est une personne pas trop exigeante qui comprendra que tu es une débutante. Et tu espères surtout que ça soit une femme. Tu n’as pas osé demander à Vance de ne pas te désigner un homme comme professeur, tu risques de le regretter. Tu te rends au lieu de rendez-vous. Tu t’es habillée en conséquence, des vêtements légers qui te maintiennent au chaud mais qui ne t’alourdiront pas. Tu arrives d’un pas déterminé, prête à écouter ton instructeur et à suivre ses conseils. Mais tu tombes des nues quand tu te retrouves face à Gordon. Ton sourire s’efface complètement. Ton air hébété laisse vite place à une moue de déception. Tu ne comprends pas pourquoi on te l’a encore collé dans les pattes. Lui il semble s’amuser de la situation, ce qui t’agace encore plus. « Encore oui... T’es l’homme à tout faire de Vance ou quoi ? » Tu n’es pas vraiment aimable. Tu vas essayer de faire des efforts parce qu’il a été sympa avec toi l’autre fois. Mais tu ne garantis pas de ne pas lui envoyer quelques pics en pleine figure. « Bon. Par quoi on commence ? » Tu veux te mettre au boulot dès maintenant, histoire de ne pas trop t’éterniser avec lui. Mais tu sais que malheureusement tu vas être obligée de le revoir tant qu’il n’aura pas estimé que tu n’as plus besoin de cours.

( Pando )

40 ans (01/01/79).

Nelly & Gordon

Burn this flame.

Tu n'es pas sûr d'être le mieux placé pour apprendre à une nana à se défendre. Mais en même temps t'es toujours partant pour rendre service à Vance tant que ça te permet de garder tous tes privilèges. Alors t'as accepté sans rechigner. Même en apprenant l'identité de la personne que tu dois coacher. T'as vraiment envie de croire que vous serez capable de mettre vos mésententes de côté. Vous êtes tous les deux adultes après tout. T'es même sans doute le plus adulte des deux. T'as aucune idée de son âge mais tu l'imagines assez bien n'avoir qu'une petite vingtaine d'années. Même si c'est devenu salement compliqué de juger par le physique pour ça. Mais elle est blonde et menue. Alors tout naturellement tu l'imagines très jeune. A peine plus âgée que ta fille. C'est sans doute pour ça aussi que t'es d'accord pour lui apprendre deux trois trucs en matière de défense. T'as appris ces trucs là à ta fille y'a quelques années maintenant. Alors t'aimerais croire que ça ne sera pas trop différent avec elle. A part le fait qu'elle te déteste pour une raison qui t'échappe encore et que vous n'avez aucun lien tous les deux, ça devrait quand même le faire. T'as envie de partir positif en tout cas.

Une positivité qui t'éclate quand même à la gueule quand elle te voit. Sans déconner. Tu vois carrément l'expression de son visage évoluer d'une seconde à l'autre. Elle passe d'un sourire adorablement lumineux, à une sacrée moue de déception. Qui en aurait vexé plus d'un ! Elle a quand même de la chance que tu ne sois des masses susceptibles. Malgré tout, t'as une brève grimace et tu laisses échapper un soupir. Décidément, elle n'a pas que l'âge en commun avec ta fille. Elle te déteste tout autant qu'elle. Et pour aussi peu de raison valable. Enfin tu crois ... Ses mots se veulent durs. Tu crois. Dans le fond tu t'en fous, tu ne prends pas comme ça comme une insulte. Sérieusement ? On n'a toujours pas dépassé ce stade là ? Encore une fois, elle a vraiment le don de te couper toute envie de rire. Ou de plaisanter ne serait-ce qu'un petit peu. Mais si vous n'avez vraiment pas dépassé le stade de la colère avec sa pointe de rage, tu ne sais vraiment pas si vous allez pouvoir faire ça tous les deux. Et comment t'es supposé lui apprendre ce genre de truc, sans poser tes mains sur elle ?

Comme la dernière fois, t'as quand même cette furieuse envie qui te titille. Celle de lui annoncer que c'est annulé et de faire demi tour pour te casser de là. Vite et bien. Mais tu n'en fais rien. Tu prends sur toi. Tu grinces des dents et hésites, mais tu ne pars pas. On devrait commencer par se mettre d'accord sur certains points. Tu ne me files pas de mauvais coup. Le but n'est pas que tu te défoules sur moi. Et à vrai dire c'est le seul point qui te viens en tête. Tu ne précises pas du genre de "mauvais coup" dont il est question. Il en existe des tas. Et à vrai dire, t'aimerais juste qu'elle ne te frappe pas pour de vrai. Je peux t'apprendre à te défendre et à repousser quelqu'un. Neutraliser, ça risque d'être compliqué. A moins que t'ais envie de passer tes prochains mois à gagner en muscles et en force. Et dans ce cas là, je pense qu'on sera d'accord pour dire qu'il te faudra un autre coach. Tu veux bien faire l'effort pendant une semaine ou deux. Trois tout au plus. Mais t'auras jamais la patience de la supporter plus longtemps que ça. Et tu sais que c'est réciproque.

( burn this flame)

Tu t’attendais à tout sauf à ça. Tu pensais que Gordon était un spécialiste des expéditions et que donc son boulot consistait juste à partir en expédition pour le bien être et la sécurité des survivants d’Ellia. Tu ne t’attendais donc pas à ce que ce soit lui qui te donne des cours de self-défense. T’es un peu désemparée quand tu le vois et puis son sourire t’agace un peu. Il cherche peut-être juste à être aimable mais tu as un gros doute. Tu te dis que ça doit l’amuser de te faire chier. Pourtant tu pourrais être un peu plus douce et sympathique avec lui, il t’a quand même protégée et sauvée lors de votre expédition. C’est grâce à lui si tu n’as pas eu de gros problèmes avec ta cheville. Alors oui, t’es pas sympa avec lui, tu lui lances une pic d’entrée de jeu et tu vois son sourire s’effacer. Son visage se ferme complètement, tu penses qu’il ne t’apprécie pas plus que toi tu l’apprécie. Et à la rigueur tu t’en fiches pas mal. Tu ne cherches pas à lui plaire.

Mais tu te dis aussi que vous allez a nouveau devoir bosser ensemble. Et tu te dis que votre première collaboration a été une catastrophe parce que tu as foutu une sale ambiance entre vous. Alors tu lèves les mains en signe d’excuse. Il n’a pas tort, vous devriez avoir dépassé le stade de vous en foutre plein la tronche. Mais tu préfères être agressive et distante afin qu’il ne se fasse pas de fausses illusions et qu’il continue à ne pas t’apprécier. Mais tu n’oublies pas ce qu’il a fait pour toi. « OK OK. Bonjour Gordon. » Tu exagères bien sûr le bonjour parce que la dernière fois il t’a reproché de ne pas le lui avoir dit. Bon, le ton que tu emploies ne risque pas vraiment d’arranger les choses, ça sonne faux. Tu veux bien faire quelques efforts pour ne pas être aussi peste que la dernière fois mais tu ne promets rien. Mais tu vas essayer de ne pas être cinglante avec lui, tu vas essayer.

Tu l’écoutes et tu te retiens de rire même si lui semble être le plus sérieux du monde. L’heure n’a pas l’être d’être à la plaisanterie, pas depuis que tu t’es montrée aussi chaleureuse avec lui. L’idée de te défouler sur lui est plutôt intéressante, c’est sûr que vu de ce point de vue il aurait été le coach idéal. Tu te pinces les lèvres pour t’empêcher de rire et tu hoches la tête. « OK je vais essayer. » Tu soutiens son regard, tu n’es pas venue ici pour rigoler et t’amuser, tu veux vraiment apprendre à te défendre. Malgré vos différends tu veux qu’il comprenne que tu es déterminée et que tu seras une élève sérieuse. Enfin tant qu’il évite de trop de toucher, ce qui risque d’être difficile étant donné la nature de ce cours. Au moins vous semblez d’accord pour que ces cours ne durent pas éternellement. Tu es quand même un peu déçue parce que tu aimerais pouvoir être capable de neutraliser un homme, par n’importe quel moyen que ce soit. Parce que te défendre oui, mais si jamais tu te retrouves face à un ennemi il faudra bien que tu trouves un moyen de le neutraliser. Mais tu ne dis rien à ce sujet. Tu sais que si tu demandes à ce que ce soit une autre personne qui te coach ça risque de prendre du temps avant que tu puisses commencer à prendre tes cours. Et tu as besoin de le faire maintenant, parce que tu tournes en rond à Ellia et que chaque jour tu as cette peur au ventre que le village soit attaqué. « Je suis d’accord. Après tu peux m’apprendre où et comment frapper pour étourdir ou « neutraliser » un ennemi sans que j’aie besoin d’avoir beaucoup de force. En cas d’attaque il me faudra bien le faire pour avoir une chance de m’en sortir. » Repousser et te défendre ne sera pas suffisant, tu le sais. « Et moi j’ai juste une chose à dire. Donne-moi de vrais cours, ne te dis pas que parce que je suis une fille, petite et frêle que je ne suis pas capable de me défendre vraiment. »

( Pando )

40 ans (01/01/79).

Nelly & Gordon

Burn this flame.

Tu te contentes de ronchonner sans trop rien répondre de façon sérieuse, quand elle te dit bonjour. Pour la simple et bonne raison que t'as vraiment bien conscience qu'il n'y a rien de sincère là dedans. Elle se force pour bien faire, globalement. Parce que tu lui as fait une remarque qui a eut le don de la piquer. C'est un peu comme les gamins qu'on est obligé de rappeler à l'ordre pour la politesse. Et qui prennent bien ce ton là. Quoi qu'il en soit, t'espérais vraiment que vous aviez passé le stade de l'agressivité gratuite. Sans aller jusqu'à dire que vous pourriez devenir amis non plus. Parce que ça, t'en doutes fort également. Alors tu ronchonnes mais tu ne dis rien. C'est préférable. Tu vas encore une fois devoir prendre très fort sur toi pour ne pas relancer les hostilités. En espérant qu'elle se retienne elle aussi. Sans quoi, tout ce bordel ne peut définitivement pas fonctionner. Tu sais que le mieux à faire, c'est de se dépêcher un peu. Pas trop de blabla -même si tu penses que des règles de bases ne sont pas de trop- et plus d'action. Elle doit être d'accord à ce propos.

Bien sûr ... Je mets ça dans la même case que la défense. Que tu l'informes en hochant simplement la tête. Mais ton but n'est clairement pas de lui apprendre à foutre un gars à terre pour de bon. Elle fera difficilement le poids face à un type qui sait se battre. Voir carrément pas. Elle ne peut compter que sur l'effet de surprise. On s'attend rarement à ce qu'une jeune femme avec son gabarit, soit en mesure de se défendre. Elle en rajoute une couche pour bien appuyer sur le fait qu'elle n'a pas peur. Tu hoches encore positivement la tête. T'es quand même pas certain qu'elle tienne une heure avec toi. T'as bien senti ses réactions à chaque fois que tu posais tes mains sur elle pour l'aider. Tu doutes que ce soit uniquement parce que tes intentions étaient de l'aider et qu'elle ne supporte pas ça. T'as bien pigé qu'il y avait des antécédents. Pas besoin d'être devin pour comprendre ça. Mais c'est bien pour ça que t'es pas sûr d'être le mieux placé pour ce genre de coaching avec elle. Mais la personne qui devait s'en charger n'a pas pu. Ca, elle a bien du le comprendre Nelly.

Ok. Il est bon de connaître les principaux points faibles et les plus accessibles. Il faut aussi compter sur l'effet de surprise et avoir un minimum de réflexe. Plus tu réagis rapidement à une attaque, moins tu prends toi même de coups et moins tu laisses le temps à l'autre de refermer sa prise autour de toi. Tu t'approches enfin d'elle. Parce que tu ne peux définitivement pas lui apprendre quoi que ce soit en restant loin d'elle. Il faudra bien que tu poses tes mains sur elle à un moment ou à un autre. Et encore, arrivera aussi le moment où il faudra aller un peu plus loin. Une agression ne se fait définitivement pas du bout des doigts. Je suppose que tu sais quoi faire si je fais ça ... Tu refermes une main autour de l'un de ses poignets. Qui semble bien fragile entre tes doigts. Sans y aller trop fort, tu fais mine de vouloir la tirer par le bras pour une mise en situation un poil plus efficace et pour lui faire comprendre que t'attends une réaction de sa part. Et pour le coup, tu préférerais qu'elle te la dise oralement. Ou qu'elle y aille en douceur. T'es pas là pour te prendre de vrais coups.

( burn this flame)

Tu préfères être claire avec lui, tu ne veux pas qu’il te ménage ou qu’il fasse attention parce que tu es une femme. Tu veux vraiment apprendre à te défendre alors tu attends de lui qu’il ne prenne pas en compte ton sexe. Tu sais que face à un homme de sa carrure tu ne ferais pas le poids, mais tu es petite, tu es assez habile et plutôt rapide, tu comptes bien jouer sur ces compétences. Compétences que tu voudrais exploiter et développer avec son aide. Au moins il semble d’accord avec ce que tu lui as dit. C’est déjà une bonne chose. Toi tu sais que vas devoir prendre sur toi et accepter qu’il te touche un minimum, il ne peut pas t’enseigner le combat au corps à corps sans te toucher. Tu vas devoir retenir tes réflexes et les contrôler, sinon tu risquerais de lui mettre de vrais et de mauvais coups et ça risque de mal se terminer. Tu appréhendes, toi qui te faisais une joie de commencer ces cours, maintenant tu serais même presque prête à hésiter et à laisser tomber. Mais ce n’est pas dans ta nature, tu vas toujours jusqu’au bout des choses et surtout tu sais que c’est une nécessité dans ce monde de savoir se défendre. Ça va être difficile pour toi, très difficile, mais tu vas essayer de faire avec.

Tu écoutes ses instructions, tu as toujours une bonne mémoire donc tu ne prendras pas la peine de noter ce qu’il t’enseigne. Et puis tu sais que ces cours seront essentiellement basés sur la pratique et non la théorie. Tu hoches la tête et tu es d’accord avec tout ce qu’il vient de te dire, tu comptes toi-même jouer sur ta rapidité pour te défendre, rapidité qu’il faut que tu développes. Les parties sensibles tu penses les connaitre, quant à la surprise, ça tu espères bien l’apprendre ; savoir quand et comment attaquer, c’est ça que tu attends de ce cours. Il s’approche de toi et tu te crispes sur le champ, tu essayes de te détendre parce que tu sais que ce ne sera pas possible de poursuivre l’enseignement si tu n’acceptes pas le contact physique. Tu es tout de suite sur la défensive et tu sais que ça risque de jouer contre toi, tu risques d’agir sans réfléchir et justement c’est ton gros défaut.

Quand sa main entoure ton poignet tu as envie de le frapper, d’ailleurs tu as le réflexe de tirer sur ton bras et de serrer le poing, mais tu te retiens de le frapper. Tu serres le poing très fort, tes phalanges blanchissent, tout ton corps est tendu. Tu fixes la main qui serre ton poignet, ça te rappelle de mauvais souvenirs, de très mauvais souvenirs. Toutes les images se diffusent dans ta tête, tu repenses à ta vie d’avant, à tes parents, à ce que tu as dû subir depuis que tu es seule. Tu sens la rage t’envahir, tu tires fort sur ton bras pour qu’il lâche mais tu sais qu’il ne le fera pas parce que tu as demandé à ce qu’il t’apprenne à te défendre. Tu paniques, tu ne réfléchies pas, tu te laisses une nouvelle fois emporter par ta rage et par ta peur des hommes. Tu as envie de lui hurler de te lâcher, tu as envie de courir et de partir le plus loin possible. Peut-être que tu ne peux tout simplement pas suivre ces cours, peut-être que tu seras condamnée à devoir te méfier et à fuir les hommes comme la peste. Tu sens les larmes qui montent mais tu les retiens, il est hors de question que tu pleures devant lui. Ton visage a pris une teinte encore plus pâle qu’à l’accoutumée. « Je… J’ai besoin d’une pause. » Il faut que tu te calmes et tu sais que tu n’y arriveras pas alors qu’il te touche.

( Pando )

40 ans (01/01/79).

Nelly & Gordon

Burn this flame.

Tu dois vraiment réfléchir à la meilleure façon de lui apprendre à se défendre, sans risquer de la brusquer. Sans lui faire mal. Sans qu'elle ne te fasse mal non plus en retour. T'aurais aimé poser quelques questions avant, pour mieux la cerner et ainsi pouvoir mieux la guider dans tout ça. Mais tu doutes fort que ce soit si bien reçu que ça. Elle est capable de mal interpréter tes paroles, encore une fois. Et t'as franchement pas envie de perdre ton temps de la sorte. Vous avez mieux à faire. Tes mots doivent être clairs, simples, concis. Pour que les messages passent mieux. Et que sa mémoire ne retienne vraiment que l'essentiel. Tu commences en douceur d'abord. En refermant simplement une main autour de l'un de ses poignets. Mais tu comprends assez vite que c'est déjà énorme pour elle. Mais pour le coup, tu ne peux vraiment pas faire moins que ça. Tu ne peux pas juste rester immobile devant elle. C'est une vraie mise en situation. Il faut imaginer que tu es l'agresseur Mais pour le coup, t'es déjà un agresseur bien passif. Impossible qu'elle en rencontre des comme ça.

Tu ne la lâches pas quand elle tire pour se libérer. Aucun agresseur ne se contenterait de ça. Et elle doit bien s'en douter. Et toi, tu ne peux pas simplement lâcher le morceau, aussi facilement. Tu ne lui apprendras rien si tu t'arrêtes dès qu'elle panique. Parce que c'est ce qu'elle est en train de faire. Son poing se ferme et se crispe. Tu gardes tes yeux résolument fixés sur son visage où ses traits sont en train de se tendre. De se crisper. De se fermer. Elle est en train de paniquer. En témoigne sa nouvelle tentative. Elle tire plus fort le bras. Son sentiment de panique est presque palpable. Son visage perd peu à peu de ses couleurs. Et quand elle demande une pause, tu la libères tout de suite. Sans perdre une seconde de plus. T'as pas du tout l'intention de la forcer à faire quoi que ce soit. Pas alors qu'il est évident qu'elle a encore pas mal de réticences et de blocages. Tu sais qu'elle n'a toujours pas confiance en toi. Mais t'as aucune idée de ce que tu dois faire pour arranger ça. De ce que tu dois dire. Mais t'es bien certain que vous n'allez pas aller bien loin si ce côté là ne s'arrange pas.

Ce sont les hommes en général le problème, hein? Que tu finis par demander, l'air de rien. Sur le ton de la conversation. Du moins t'essaies. Toujours aussi prudemment. J'ai une fille. De 18 ans. Je lui ais appris à se défendre y'a quelques années. Justement parce que je pense que le plus grand danger vient des vivants et non pas des zombies. Tu ne peux qu'aller dans son sens sur ce point là. Tu penses qu'elle est forcément de cet avis là. Même si tu n'es pas totalement sûr de savoir tout ce par quoi elle est passée ces dernières années. Et que ça ne te regarde de toute façon pas assez pour qu'il te prenne la moindre envie de lui poser des questions à ce sujet. Et mentionner ta fille est aussi une façon de donner une autre image de toi. Tu penses vraiment qu'un homme qui a une fille, a forcément une approche différente. T'aimerais certainement pas qu'un type s'en prenne à ta gosse. Alors tu ne risques certainement pas de faire quoi que ce soit à une nana. Que ce soit une approche de pervers ou quoi que ce soit d'autre. T'as cogné assez peu de nanas dans ta vie. Et quand tu l'as fais, c'était uniquement pour te défendre ou pour défendre ta femme et ta fille.

( burn this flame)

Tu t’en veux de paniquer comme ça. Juste pour ça. Il te tient juste le poignet, il n’y a rien de déplacé dans ses gestes et puis c’est toi qui as demandé à ce qu’on t’apprenne à te défendre. Tu savais que tu allais devoir accepter d’être touchée. Et tu sais aussi que ça ira plus loin qu’une simple main sur ton poignet. Mais tu ne peux pas t’empêcher de paniquer. Tu ne peux pas t’empêcher de l’associer aux sales types que tu as eu la malchance de croiser. Tu gardes tout en toi. Depuis des années que tu es seule tu gardes tout pour toi. Quand tu es triste tu le gardes pour toi. Quand tu as peur, quand tu as mal... tu le gardes pour toi. Et un jour tu le sais bien, ça va finir par éclater. Tu vas éclater, tu vas devenir dingue et ça ne pourra que mal finir. Alors oui, tu as bien failli être tuée, violée, tu as été violentée, touchée contre ton gré et pourtant tu t’en es toujours sortie. Tu te forces à penser comme ça pour rester positive, pour ne pas sombrer dans la folie comme de nombreuses personnes depuis le début de l’épidémie.

Et pourtant tu es sur le point de craquer. Tu as peur de lui. Oui tu l’admets enfin, il te fait peur. Parce que tu sais que s’il le voulait il pourrait te blesser. Il pourrait profiter de son statut pour abuser de la situation. Pourtant tu devrais te dire qu’il n’a rien fait quand vous étiez tous les deux hors d’Ellia. Et que s’il avait voulu s’en prendre à toi, c’était l’occasion rêvée. Mais tu n’arrives pas à réfléchir de manière logique et cohérente. Alors tu demandes une pause, parce que tu ne veux pas complètement craquer devant lui et que tu sais que ça va finir par arriver. Il te lâche et à ce moment-là tu aspires une grande bouffée d’air comme si on venait de te retirer un poids énorme de sur ta poitrine. Tu t’apprêtes à t’éloigner pour retrouver ton calme mais il te pose une question. Une question pertinente. Il a compris ton problème. En même temps, tu sais que tu ne fais rien pour le cacher. Parce que le problème, ce n’est pas lui, mais toi, toi et ta peur incontrôlée des hommes.

Tu as envie de ne pas lui répondre, de l’ignorer et de t’éloigner, tu te retournes d’ailleurs. Mais sa voix s’élève à nouveau dans ton dos. Tu ne retourne pas mais la surprise se lit sur ton visage. Tu ne savais pas qu’il avait une fille, tu ne savais pas qu’il était père. Il ne parle pas d’elle au passé, c’est qu’elle s’en est sortie, c’est ce que tu te dis. Tu le vois à présent différemment. Ce qui est assez idiot en soit. Mais tu te dis que tu l’as bien vite jugé et que lui ne t’a rien fait. Tu te tournes pour lui faire face. Tu as réussi à ravaler complètement tes larmes bien que tu sois encore bien chamboulée. Tu apprécies ce qu’il est en train de faire. Il essaye de gagner ta confiance, il essaye de se mettre à ta place et de te comprendre. Et ça, tu apprécies vraiment. S’il était aussi dur que tu le penses il aurait laissé tomber et il lui aurait dit à Vance que tu étais un cas désespéré. Mais il est toujours là. Tu ne peux pas l’envoyer balader. Tu n’as pas répondu à sa première question mais ton silence est clair. « J’ai perdu mon père il y a plusieurs années. Il s’est fait mordre alors que je devais monter la garde. Mais je me suis endormie. J’ai dû le tuer pour ne pas qu’il revienne... Je suis seule depuis, j’ai réessayé de rejoindre des groupes mais ça s’est toujours mal passé. Les hommes oui... c’est eux mon problème... » Tu n’arrives pas à croire que tu lui dis tout ça, tu lui en dis bien plus que ce qu’il t’a demandé. Mais ça te fait du bien de parler de ton père, de t’entendre parler de lui. « Ta fille, elle est ici, à Ellia ? »

( Pando )

40 ans (01/01/79).

Nelly & Gordon

Burn this flame.

T'es bien trop têtu pour abandonner si facilement une mission. Même quand la mission en question n'est pas forcément dans l'intérêt de tout le monde. Mais d'une seule et unique personne pour le coup. Quand tu t'engages dans un truc, t'as besoin d'y aller franchement et d'aller au bout. Et peu importe que tu t'entendes ou pas avec la blonde qui a de demandé de laide. T'as bien l'intention de t'accrocher. Tu ne changes pas d'avis même lorsqu'elle demande une pause alors que t'as encore rien fait d'autre que poser ta main sur son poignet. Mais tu commences un peu à la cerner. Et à comprendre où se situe le vrai problème. Après une courte hésitation, tu décides de mettre les deux pieds dans le plat et d'aborder carrément le sujet. Inutile de tourner autour du pot. Il faut que les choses soient dites une bonne fois pour toutes. Et si tu peux la rassurer au passage, tu le feras. En espérant qu'elle ne va pas te renvoyer le tout en pleine tronche. T'es pas aussi con que t'en as l'air. Tu sais même faire preuve de pas mal de patience et c'est ce que tu prouves, aujourd'hui encore, avec elle.

Tu ne sais pas si tu t'y prends très bien pour aborder le sujet. Mais tu le fais. Et ne tardes pas à mentionner ta fille. Ca peut être un très bon point pour toi ça. Le fait que t'ais une fille. Une jeune femme maintenant. En tout cas, ça a le don de l'interpeller. Parce qu'elle s'arrête et se retourne pour te regarder. Tu ne sais pas du tout si elle est en train de changer d'avis sur ton compte. Mais au moins elle prête attention à ce que tu dis. Elle semble même se détendre quelque peu. Assez pour partager un peu sur son propre parcours. Tu hoches la tête en l'écoutant avec un intérêt sincère. Je comprends mieux. Que tu te contentes de conclure à ce sujet. Il n'est franchement pas utile qu'elle entre davantage dans les détails. Elle n'a sans doute pas du tout envie d'en parler. Et pour ta part, t'as pas forcément envie de tout savoir non plus. T'as déjà pigé l'essentiel. Assez pour mieux comprendre aussi la raison pour laquelle elle ressent le besoin d'apprendre à se défendre. Et ça devrait aussi t'aider à savoir ce qu'elle a vraiment besoin de connaître en terme de défense.

T'as un petit sourire quand elle t'interroge au sujet de ta fille. Tu ne t'attendais pas à vraiment à ce qu'elle ait envie d'en savoir plus. A moins qu'elle ne pose la question que par pure politesse. Ce qui importe assez peu dans le fond. Ouais. Quand elle ne fait pas le mur, elle est à Ellia ouais. Et si t'as si peu l'air de t'émouvoir à l'idée qu'elle sorte régulièrement toute seule, c'est justement parce que tu sais de quoi elle est capable. Elle sait parfaitement se défendre. Elle est agile. Elle est futée. Elle est observatrice. Bref, c'est clairement ta fille. Honnêtement on n'est pas en très bon termes en ce moment. Mais elle est là. Dans le coin. Et malgré vos mésententes, tu gardes un oeil sur elle. Ce qui est logique, bien sûr. Elle reste ta fille. Même quand elle t'en veut à mort. Même quand elle te fait la vie dure parce qu'elle estime que t'as merdé le jour où t'as été incapable de protéger sa mère.

( burn this flame)

Tu ne penses pas qu’il te mente quand il te parle de sa fille, tu as vu une petite lueur dans ses yeux quand il l’a mentionnée. Ça te rassure oui, c’est idiot parce qu’il y a des pères de famille qui sont pourris jusqu’à la moelle mais il a quand même réussi à te rassurer un peu. Tu ne lui fais pas totalement confiance non plus, tu n’irais pas jusque là mais c’est un bon début. Et puis tu apprécies qu’il ne cherche pas à en savoir plus sur ce qui t’est arrivé, il ne joue pas les curieux et ça te plaît. Tu viens déjà de te confier bien plus que tu ne l’as fait ces cinq dernières années. Tu as appris à garder tout pour toi car tu sais que ce que tu as subi, les différents traumatismes avec lesquels tu dois vivre, peuvent se retourner contre toi. Mais tu dois l’admettre ça te fait du bien de parler de tout ça. De parler de toi. Tu ne cherches pas à t’attirer sa sympathie et encore moins sa pitié mais tu ressens le besoin de t’ouvrir un peu. Mais pas trop non plus. C’est pour ça que tu ne t’éternises pas sur le sujet. Tu poses des questions sur sa fille, non pas par simple politesse mais parce que ça t’évite de parler trop de toi et puis ça t’intéresse aussi.

Ça te fait plaisir de savoir qu’il a encore sa fille, qu’elle est vivante et qu’elle est à Ellia. Tu te réjouis pour les autres quand tu vois que certains s’en sortent bien. Tu ne peux pas t’empêcher de sourire quand tu vois des couples ou des familles qui ont l’air heureux, comme si rien n’avait changé. Ça t’étonne de le voir sourire, tu ne penses pas l’avoir déjà vu sourire ainsi. Tu te souviens des sourires moqueurs et taquins à ton encontre, là tu as une autre image de lui. Celle d’un père qui aime sa fille. Et ça t’amuse de savoir qu’elle fait le mur, ça t’inquiète un peu aussi pour elle, car tu sais de quoi peuvent être capables ceux qui se trouvent à l’extérieur. Et d’ailleurs ça t’étonne qu’il n’ait pas l’air plus soucieux que ça. Puis tu te souviens ce qu’il t’a dit, il lui a appris à se défendre, elle doit être capable de s’en sortir. « Elle a l’air très courageuse. On dirait que c’est de famille… » Tu souris, pour la première fois, tu souris naturellement et franchement.

Mais il continue de parler de sa fille et ton sourire s’efface quand tu apprends que leur relation est tumultueuse. Tu t’imagines que pour une jeune fille de son âge ça doit bien être difficile, être privée de sa liberté ainsi… « Qu’est-ce qu’elle te reproche ? Enfin si ce n’est pas trop indiscret. » Tu n’as pas envie non plus de poser trop de questions et de jouer les fouineuses. Mais tu trouves ça dommage d’être en froid entre père et fille. Tu penses à ton propre père, au lien que vous entreteniez et tu sais que tu donnerais tout ce que tu as pour pouvoir revenir en arrière et repasser un peu de temps avec lui, juste pour lui dire à quel point tu l’aimes. Tu te rends soudain compte que tu te sens bien mieux, calme et plus détendue. Tu peux lui en être reconnaissante, encore une fois. Tu soupires, tu sais que tu dois le remercier, il a été patient -et il l’est encore- et surtout il a fait attention à toi, il a accordé de l’importance à tes craintes et il en a pris compte. Tu retrouves un air sérieux alors que tu le regardes dans les yeux, peut-être pour la première fois depuis que vous vous êtes rencontrés. Tu te rends compte qu’il a les yeux clairs, tu n’y avais même pas fait attention, tu étais sûrement trop occupée à le juger et à le détester. « Merci Gordon. J’ai pas été très sympa avec toi, désolée pour ça. Je veux pas te retenir trop longtemps, on peut s’y remettre si tu veux. Ça va mieux… »

( Pando )

40 ans (01/01/79).

Nelly & Gordon

Burn this flame.

T'as l'impression que l'atmosphère s'est très largement détendue entre vous. T'iras pas jusqu'à dire que vous allez devenir les meilleurs amis du monde tous les deux. Ni qu'elle va finalement avoir une confiance aveugle en toi. Mais au moins ça s'arrange. Elle est un peu plus détendue. Par rapport à ce qu'elle a pu être pendant quelques minutes alors que tu tenais son poignet. Tu ne regrettes pas ce geste. Il fallait bien que vous commenciez vos exercices à un moment ou à un autre. Et ce n'est pas la dernière fois que tu poseras ta main sur elle. Sauf si vraiment elle ne parvient pas à avancer et préfère tout arrêter. C'est une option également. Même si tu préférerais éviter ça. T'as vraiment envie de l'aider. Malgré son sale caractère et le fait qu'elle passe vachement son temps à t'envoyer chier tout de même. Tu veux croire que ça va vraiment passer. Et si pour ça tu dois parler un peu de ta fille pour expliquer ton parcours et le sien, t'es prêt à le faire. Ce n'est pas comme si c'était compliqué de parler de ta gosse. Au contraire. T'es un père comme tous les autres. Fier de ce qu'elle devient, de ce qu'elle fait, de ce qu'elle "accomplit" pour survivre.

Parce que désormais il faut élever ses enfants pour qu'ils soient capables de se débrouiller seuls si un jour ils perdent leurs parents. C'est en tout cas ce que tu fais avec la tienne. T'es sûre qu'il s'agit de courage ? Que tu fais mine de demander, toujours un petit sourire accroché sur le visage. Qui fait échos au sien, en partie. C'est la première fois que tu la vois se détendre suffisamment pour décrocher autre chose que des regards noirs et des moues tendues et crispées. Ce n'est pas désagréable. T'as peut-être même un petit aperçu de celle qu'elle a été autrefois. Avant l'épidémie. Tu ne peux évidemment pas en être sûr. Mais tu trouves quand même bien agréable ces échanges qui se font bien plus posément que tous ceux à quoi vous vous êtes habitués depuis le début. T'as envie de croire que ça va continuer ainsi. T'acceptes même sans rechigner la question un peu plus personnelle qu'elle te pose. Tu perds un peu le sourire mais tâches de ne pas trop te fermer non plus. Tu ne parles jamais de ton épouse. Il faut dire que sa perte est encore assez récente dans ton esprit.

La mort de sa mère. Que tu réponds donc sans plus entrer dans les détails. Encore une fois, vous tâchez de rester en surface. De ne jamais vous montrer trop curieux et trop intrusifs. Le but de cette conversation était uniquement de créer une atmosphère aussi rassurante que possible. Qu'elle puisse un minimum avoir confiance en comprenant que tu ne lui ferais vraiment aucun mal. Tu ne sais pas encore si c'est vraiment gagné ceci dit. Finalement elle se redresse et te regarde droit dans les yeux pour annoncer qu'elle est prête à reprendre. Tu ne peux retenir la commissure de tes lèvres de se lever de quelques millimètres, quand elle confirme n'avoir pas été très sympa avec lui. Il ne va certainement pas le nier. Pas même pour lui faire plaisir. Allons y alors. N'hésite pas à m'arrêter si tu ne le sens pas. Tu le précises, quand bien même tu viens déjà de lui prouver que vous pouviez vous arrêter à tout moment. T'attends juste quelques secondes qu'elle se fasse bien à l'idée, avant de fermer de nouveau ta main autour de son poignet.

( burn this flame)

Ça fait du bien en fait d’avoir un échange presque normal. En fait depuis l’épidémie plus rien n’est normal. C’était quand la dernière fois que tu as parlé avec un homme sans méfiance et sans défiance ? Tu ne t’en souviens même pas. Même Vance, tu ne lui fais pas pleinement confiance. Tu ne le montres pas parce qu’il t’a ouvert les portes de son village et que tu es en sécurité ici, du moins tu aimes à le penser. Mais tu continues de te méfier de lui. Alors oui ça te fait du bien, pour une fois de ne pas penser à de mauvaises choses, de ne pas te torturer l’esprit à essayer d’imaginer ce que ton interlocuteur pourrait te faire si tu avais le dos tourné. Tu es juste là à discuter avec Gordon, comme si vous veniez de vous rencontrer et que vous appreniez à vous connaître. Comme sont censées le faire deux personnes tout à fait normales. Tu ne vas pas non plu dire que tu ne te méfies plus de lui, tu penses que tu te méfieras toujours, quoi qu’il arrive. Mais peut-être as-tu moins peur maintenant que tu l’as laissé te parler sans l’envoyer chier. Tu ne peux pas t’en vouloir d’avoir agi comme ça, parce que si c’était à refaire tu referais la même chose. Tu préfères passer pour une peste plutôt que de trop faire confiance et de te faire avoir après.

Tu ne sais pas si tu as déjà croisé sa fille, c’est probable, tu en as vu du monde à Ellia. Peut-être que tu lui as même déjà parlé. Tu te méfies moins des femmes et des enfants, tu prends même du plaisir à parler avec eux. Et puis si tu peux les aider tu te fais une joie de le faire. Mais en tout cas, dû peu que tu en sais, elle te plaît bien cette gamine. Elle a l’air d’avoir du caractère et puis elle fait tourner son père en bourrique et ça t’amuse, tu ne peux pas le nier. Courageuse, oui tu penses qu’elle l’est. « Ah et elle est jeune, c’est normal qu’elle cherche à désobéir. Je pense qu’on en aurait de même si on avait eu son âge. » Même à vos âges c’est toujours tentant d’enfreindre certaines règles. Seulement vous savez que certaines désobéissances peuvent avoir de très lourdes conséquences. Tu lui poses une nouvelle question et tu ne t’attendais vraiment à ce genre de réponse. Tu te sens bête de le lui avoir demandé, tu vois son sourire s’effacer et à ce moment-là il te semble bien plus sympathique et humain. Tu ne sais pas quoi lui répondre, tu es désolée pour lui, pour cette gamine. « Je suis désolée pour ta femme. Elle a perdu sa mère, elle a besoin d’en vouloir à quelqu’un. Elle finira par ne plus t’en vouloir. » Tu sais ce que c’est, toi aussi t’as perdu ta mère et t’en as aussi voulu à ton père. Surtout quand il a refusé de la laisser partir.

Tu penses que le moment est venu pour vous de reprendre l’entraînement. Parce que vous commencez à avoir une conversation bien trop sérieuse et personnelle. Tu ne veux pas lui parler plus de ta vie et de ce que tu as vécu. Tu redoutes le moment de l’entraînement mais tu es bien obligée de t’y mettre, il est inconcevable que tu as abandonnes. Tu hoches la tête. Même si tu t’écoutais tu lui dirais dès maintenant que tu ne sens pas parce que tu sais que tu risques encore de paniquer. Mais tu prends une grande bouffée d’air frais, et tu lui fais un signe de tête pour lui dire que tu es prête. Il repose la main autour de ton poignet et à nouveau tu sens une vague de chaleur très désagréable t’envahir. Mais tu passes outre et tu te concentres sur ce qu’il faut faire pour te libérer. Tirer ne servira à rien, il a plus de force. Tu repenses à ce qu’il t’a dit, viser les points sensibles. Tu aurais pu être tentée de le faire pour de vrai mais ton avis le concernant a changé. « Je lèverais la jambe et donnerais un coup de genou entre les jambes. Je pense que c’est le point faible d’un homme. » Tu donnes cette réponse en relevant la tête pour le regarder. « Tu veux une démonstration ? » que tu lances sur le ton de la plaisanterie.

( Pando )

40 ans (01/01/79).

Nelly & Gordon

Burn this flame.

T'en viendrais presque à te demander si c'est la première fois depuis longtemps qu'elle est aussi "détendue" en compagnie d'un homme. Presque seulement. Parce que dans le fond, ça ne te regarde pas des masses. La seule chose qui compte en cet instant, c'est qu'elle parvienne à se détendre. Et à le montrer en se confiant un tant soit peu. Juste ce qu'il faut pour que tu comprennes mieux son comportement avec toi depuis le moment même de votre rencontre. Et également pour que tu comprennes pourquoi elle veut apprendre à se défendre. Même si en soit, il ne faut pas vraiment de raison pour souhaiter ça. De nos jours, tout le monde devrait être en mesure de se défendre. Surtout les femmes d'ailleurs. Qui sont plus que jamais la cible de certaines attaques. C'est pourquoi tu as fait en sorte que ta fille sache se défendre. T'en as fais de même avec ton épouse il y a quelques années. Mais il devait être écrit quelque part qu'elle y passerait quand même. Impossible de lutter face à une horde de zombies affamés. Elle en a fait la frais. Rien qu'une morsure. Juste une avant que tu ne parviennes à la récupérer pour la mettre en sécurité avec votre fille et toi. Mais une morsure, c'est déjà trop.

Honnêtement, elle a juste mauvais caractère. En fait c'est ton portrait craché au niveau du caractère. Elle est têtue, caractérielle, capricieuse et elle n'en fait qu'à sa tête. Et pourtant à côté de ça, elle est capable d'être vraiment très drôle. Vous vous entendiez vraiment bien avant que tout ça n'arrive. Avant l'apocalypse, t'étais la personne de laquelle elle était la plus proche au monde. Ce qui a plus ou moins perduré pendant quelques temps ensuite. Jusqu'à la perte de sa mère. Plus rien n'a été pareil ensuite. Tu parles justement de ta défunte épouse et la blonde se veut apparemment rassurante. En plus de te montrer un peu de compassion. Ce qui a le don de faire revenir le sourire sur tes lèvres. T'inquiète pas va. On a tous vécut des trucs à la con de ce genre. Il y a assez peu de familles qui s'en sont complètement sorties indemnes. Même si les apparences peuvent parfois être trompeuses. Certains donnent l'impression d'être très heureux alors que plusieurs êtres chers manquent à l'appel.

T'es bien soulagé quand elle décide qu'il est temps de reprendre l'entraînement. Vous avez bien assez parlé de vous. Trop, même. Vous vous remettez donc en place. T'ignores si ça la crispe encore quand tu refermes tes doigts autour de son poignet. Cette fois, elle ne montre rien. Et répond à ta question. Tu ricanes même, bien malgré tout, quand elle propose de te montrer. Non ça ira. Pour appuyer tes dires tu refermes d'ailleurs les jambes. Pieds joints. Et si c'est inaccessible ? Dans cette situation là, t'as une main libre. Tu peux cogner à la gorge. De toutes tes forces. Ca suffira largement. Tu illustres tes propos en tapotant ta propre gorge du bout des doigts. En jouant sur la surprise, tu peux également inverser la situation et tordre le bras de ton agresseur. Referme ta main autour de mon poignet ! T'attends que ses doigts se soient refermés autour de ton poignet et de toi même, l'incite à se déplacer pour qu'elle se retrouve dans ton dos, ton bras repliés. Une clé de bras c'est très efficace aussi. Bien sûr, c'est surtout vrai si elle n'est pas face à un type carrément costaud contre lequel elle ne peut pas faire ce genre de truc. Mais des gars de ce genre, elle ne doit pas non plus en rencontrer tous les jours. Avec douceur et en évitant autant que possible tous les frôlements intempestifs entre vous, tu te décolles et t'éloignes d'elle. Dans beaucoup de situations il faut surtout réagir très vite. Mais à mon avis, tu ne manques pas de réflexes. Parce que t'as bien pigé également qu'elle se retient de réagir quand tu poses une main sur elle. Y'a une situation en particulier que tu veux voir ? Je peux jouer le rôle de la personne qui se défend pour te montrer comment réagir, si tu préfères.

( burn this flame )

Même si ça semble aller mieux entre vous, si tu ne te sens plus aussi menacée en sa compagnie, vous êtes encore loin d’être des amis. Tu ne penses d’ailleurs pas que vous le serez un jour, vous resterez de simples connaissances. Mais à la rigueur si vous pouvez vous croiser sans avoir envie de vous insulter ou de vous frapper, c’est déjà pas mal. Et tu penses que vous êtes sur la bonne voie. Sauf si jamais ça venait à déraper. Mais tu ne penses pas qu’il y aura de problème de ce genre. Il a l’air correct et sincère. Mais tu restes quand même sur tes gardes, tu as compris depuis bien longtemps qu’il ne fallait pas se fier aux apparences. Il va cependant falloir que tu fasses de nouveaux efforts si tu veux progresser, et tu veux progresser vite d’ailleurs. Chaque jour il y a des risques que vous vous fassiez attaquer, que tu te fasses attaquer. Tu ne voudrais pas te retrouver en difficulté sans même avoir essayé d’apprendre à te défendre. Mais pour ça il faut que tu arrêtes de lui mettre des bâtons dans les roues. Et ça a l’air assez bien parti entre vous. Ça s’améliore en tout cas. Il te parle de sa fille et ça te rassure. Tu souris même quand il te parle de son caractère et tu t’autorises à lui répondre toujours sur le ton de la plaisanterie. « Tel père telle fille… » Mais les sourires s’effacent quand il évoque le décès de sa femme, tu ne poses aucune question, ce serait bien trop indiscret et déplacé. Tu te montres compatissante et rassurante, mais tu ne joues pas la comédie, tu ne te forces pas à être gentille avec lui.

Tu es d’accord pour reprendre l’entrainement, après tout tu es là pour ça. Ça te refait quelque chose quand il entoure ton poignet de sa main mais cette fois tu arrives à te contrôler. Tu ne peux pas retenir le frisson qui te parcoure l’échine mais au moins tu ne te dérobes pas. Tu essayes d’être aussi attentive que possible et tu arrives même à te détendre assez pour plaisanter. Sa réaction te fait sourire, tu laisses même échapper un rire très discret. Depuis combien de temps n’as-tu pas ri ? Sûrement des années, tu ne te souvenais même plus du son de tes rires. Mais tu retrouves vite ton sérieux. Tu regardes attentivement chacun de ses gestes et tu hoches la tête pour lui montrer que tu comprends bien tout ce qu’il te dit. Mais tu hésites quand il te demande de saisir son poignet à lui. Tu lèves fébrilement ta main libre et il te faut quelques secondes avant d’attraper son poignet. Ta main est trop petite pour en faire le tour, une nouvelle bouffée d’air chaud t’envahit mais tu essayes de l’ignorer. Tu te laisses faire, tu passes dans son dos sans tirer trop fort sur son bras pour qu’il se retrouve replié. Tu essayes de mémoriser chacun des mouvements que tu fais pour essayer plus tard de les reproduire plus rapidement. En réellement situation tu devras aller vite.

Quand il s’éloigne de toi, tu te frottes les mains comme si tu t’étais salie, comme si ça allait te brûler la peau de garder une trace de sa peau à lui. Tu ne réfléchies même pas à ton geste, tu ne te dis même pas que ça pourrait le blesser bien que tu penses qu’il ne soit pas du genre susceptible. Tu réfléchies à sa question, il y a plein de situations que tu aimerais mettre en pratique afin de savoir comment t’en sortir. Mais le problème reste toujours le même, tu veux qu’il y ait moins de contact possible. Tu te grattes la nuque alors que tu passes en revue toutes les situations désagréables que tu as vécues et auxquelles tu n’as pas réussi à échapper parce que tu n’étais pas préparée. Et finalement tu lui réponds, d’une voix peu assurée parce que tu redoutes la mise en pratique. « J’aimerais apprendre à me défendre si quelqu’un arrive par surprise, par derrière. » Tu te dis que les gestes expliqueront mieux que des mots alors tu t’approches de lui d’un pas hésitant. Tu essayes d’être le plus éloignée possible alors que tu attrapes ses deux poignets que tu places dans son dos à l’aide d’une main, et que tu places ton autre main au niveau de sa gorge, sans pour autant la toucher. « Comme ça… »

( Pando )

40 ans (01/01/79).

Nelly & Gordon

Burn this flame.

Elle semble être en train de te cerner elle aussi. Ou plutôt, elle comprend le genre de personne que t'es. Elle a l'air d'avoir pigé que t'es pas tout à fait un sale type. Que t'as mauvais caractère, ouais. Mais que t'es pas pour autant un mauvais bougre. Tu fais tout ce que tu peux pour la mettre à l'aise depuis le début. Pour qu'une certaine confiance s'installe entre vous. Et ce n'est pas franchement simple. Elle doit bien s'en rendre compte qu'elle a plutôt tendance à compliquer les choses. Parce qu'elle voit le mal dans tous les hommes. Et toi aussi tu comprends des trucs maintenant. Tu sais pourquoi elle est devenue comme ça. Et c'est sans surprise d'ailleurs. Vous faites donc tous les deux beaucoup d'efforts. Et tu commences enfin à penser que ça pourrait vraiment fonctionner. Sauf si la prochaine fois que vous voyez, elle te refait le même coup que lorsqu'elle t'a vu débarquer. Tu ne comptes pas tout reprendre depuis le début à chaque fois. Là on est d'accord ... Que tu ne peux que confirmer au sujet du caractère de ta fille. C'est évident qu'elle a beaucoup -trop- pris de toi. Et il ne fait aucun doute que si elle la croise un jour à Ellia, elle la reconnaîtra assez vite.

Vous finissez enfin par reprendre l'entraînement. T'es pas particulièrement pressé de terminer cette leçon. Parce que ce n'est pas comme si t'avais mieux à faire, globalement. Mais t'as vraiment envie de lui apporter quelque chose. De lui apprendre. Il ne s'agit que de bases bien sûr. Elle ne fera pas le poids face à quelqu'un de costaud et d'entraîné au combat. Mais ça pourrait quand même l'aider dans pas mal de situations. Alors vous reprenez du début et cette fois, elle parvient à prendre sur elle. Même lorsqu'elle hésite. Comme c'est le cas quand tu lui demandes de refermer sa main autour de ton poignet. Tu ne bronches pas face à cette hésitation. Tu te contentes d'attendre patiemment. Parce qu'elle finit par le faire. Et par suivre les mouvements que tu lui indiques. Ca ne dure pas bien longtemps. Et quand vous êtes de nouveau éloignés l'un de l'autre, tu peux la voir qui frotte ses mains l'un contre l'autre. C'est même sûr que vous ne serez jamais amis tous les deux. Tu n'es pas susceptible mais tu as tes limites, comme tout le monde. Et sur du long terme, il est évident que ça finirait par t'agacer ce genre de truc là.

Vous enchaînez avec une autre mise en situation. Elle se place dans ton dos, emprisonne tes mains dans l'une des siennes et place l'autre devant ta gorge, sans te toucher. Dans ce cas, c'est avec tes pieds que tu te défends. Sans difficulté tu te libères de sa prise légère et t'avances d'un pas. De toutes tes forces, du talon, tu écrases le pied et tu enchaînes avec le tibias. Ca devrait le déstabiliser. Faut que tu continues. Dans cette position aussi tu peux viser l'entrejambes. De ses poings, bien sûr. Mais encore une fois, il faut que tu réagisses très vite, très fort, très "directement". Sans hésitation. Et si tu peux éviter de laisser le temps à quelqu'un de refermer main ou bras autour de ta gorge, c'est un plus. C'est plus difficile de se libérer de ce genre de prise. Mais ça, elle a sans doute déjà eut l'occasion de s'en rendre compte. Malheureusement. T'as de plus en plus le sentiment qu'elle en a vécut des vertes et des pas mûres. J'espère vraiment que la personne qui devait te donner ce cours sera dispo la prochaine fois. On pourra te faire des démo. De vraies mises en situation. Parce qu'il y a évidemment trop d'hésitations entre vous. Tu ne peux pas la toucher trop franchement. Tu ne peux pas non plus trop l'approcher. Elle oserait peut-être plus si elle voyait quelqu'un te foutre à terre. Ou je peux essayer de convaincre ma fille de faire ça avec nous.

( burn this flame )

Tu te confies, tu écoutes, tu plaisantes, tu souris… Votre « relation » est en train de virer du tout au tout, tu pourrais même te dire qu’il est sympathique en fait. Mais tu sais très bien que ça ne durera pas, que tu finiras par mal interpréter l’un de ses gestes, regards ou paroles. Et alors tu te refermeras sur toi-même et tu reprendras tes mauvaises habitudes. Tu détestes pourtant être comme ça, tu aimerais redevenir comme avant. Ça ne t’était pas difficile de nouer des liens avec les autres, pas même avec les hommes. Tu étais même quelqu’un de social et aujourd’hui tu es toujours seule. Et cette solitude elle te pèse, c’est pour ça que tu cherches par tous les moyens à t’occuper l’esprit, les mains… Tu ne veux pas rester tout ton temps à ruminer, à penser à ta vie d’avant. Alors tu te donnes à fond dans ton travail, mais ça ne te prend pas non plus toute la journée. Tu te balades dans Ellia et tu vois si tu peux être utile à quelqu’un mais comme on ne te connait pas encore assez, on ne vient pas naturellement vers toi. Et puis tu as été bloquée pendant plusieurs semaines à cause de ta cheville… Ça n’a définitivement pas été simple pour toi depuis ton arrivée ici. Alors c’est vrai que tu profites de ce moment, ce moment où tu n’as pas peur pour une fois, où tu deviens un peu la Nelly d’avant.

Mais tes démons te rattrapent vite quand vous vous remettez au travail. Tu sens son regard quand tu te frottes les mains et alors tu te sens bête. Parce que ce n’était pas intentionnel de ta part, tu ne cherchais pas à le vexer. Tu t’en veux d’avoir ce genre de comportements qui t’isole des autres. Si tu es seule tu ne peux t’en vouloir qu’à toi-même, car quand quelqu’un te tend la main tu le repousses. Tu l’as déjà fait avec Gordon et tu es en train de recommencer. Tu hésites à lui présenter tes excuses mais tu n’en fais rien, ça ne servirait à rien. Mais tu arrives quand même à faire un très grand pas en avant. Car tu oses enfin le toucher, bon tu évites de rentrer en contact avec d’autres parties de son corps que ses mains, mais c’est un début. Et le fait qu’il t’explique quoi faire dans cette situation te fait oublier que tu le touches. Cette situation oui, tu l’as déjà vécue malheureusement. Tu te souviens de cette nuit, tu avais rejoint un campement qui ne payait pas de mine, mais tu avais perdu ton père depuis quelques semaines. Tu n’étais pas encore « formée » à la survie. Tu as trop vite fait confiance à ces gens et l’un d’eux à estimer que tu devais t’acquitter de ta dette en te laissant faire. Il est arrivé par surprise, dans ton dos, dans la même position que vous jouez en ce moment. Si tu t’en es sortie « indemne » c’est parce que tu as crié et que tu as alerté les autres, et qu’il a pris peur. Ce pas grâce à ta force ou ta rapidité. Si tu t’en es sortie, c’est toujours grâce aux autres et tu ne veux plus que ça se reproduise.

Tu essayes donc de visualiser chacun des mouvements qu’il te conseille, tu regards d’ailleurs chacun de ses mouvements à lui. Tu es attentive, très sérieuse parce que, encore une fois, cette situation tu l’as vécue. Quand il a terminé de tout t’expliquer tu hoches la tête, tu as tout compris, il ne te restera plus qu’à le mettre en pratique, mais pour ça il faudrait que tu n’aies plus peur qu’il te touche. Tu réalises vraiment que ça va être trop difficile et lui aussi il semblerait. Une petite moue déforme ton visage quand il évoque la personne qui devait te donner ces cours. Tu n’as aucune idée de la raison de son absence aujourd’hui, tu ne sais pas si c’est grave ou non. Mais c’est vrai que ça pourrait être bien pour toi de voir des démonstrations, tu as une bonne mémoire visuelle, le fait de voir deux personnes mettre en pratique tout ce qu’il te dit pourrait t’aider. Quand il envisage même de proposer à sa fille, tu acquiesces, ce serait en effet une très bonne idée et puis tu te dis que ça pourrait être un bon moyen pour eux de se réconcilier. Et puis franchement tu es curieuse de voir comment cette gamine se comporte avec son père, ça ne doit pas être triste ! « Oui, ça pourrait être une bonne idée, en effet. Je sais que je te facilite pas la tâche. Tu sais si tu ne veux plus m’aider je comprendrais… »

( Pando )

40 ans (01/01/79).

Nelly & Gordon

Burn this flame.

C'est quand même plus agréable d'être en compagnie de Nelly quand elle se détend un tant soit peu. T'iras pas jusqu'à dire qu'elle baisse carrément sa garde, parce que c'est loin d'être le cas et que tu t'en rends bien compte. Mais elle est un peu plus détendue que d'ordinaire. A tel point, que t'as eus droit à un sourire -plutôt moqueur, soit, mais un sourire quand même-. Et à un rire très doux. Très agréable à l'oreille. Même s'il est évident que as fais mine de rien. Que tu as préféré enchaîner avec la suite. Le but n'est pas de la mettre mal à l'aise, évidemment. Et aussi étrange que cela puisse paraître, c'est compliqué pour toi. Toi qui aimes tellement faire chier les gens. Les faire réagir. Te foutre d'eux par tous les moyens possibles. T'aimes rire à leurs dépends, c'est plus fort que toi. Mais avec elle tu sais que du dois éviter ça. Alors tu le fais. Comme elle, elle évite de réagir trop vite. Vous prenez tous les deux sur vous, autant que possible et à tous les niveaux. C'est le principe de l'Humain de faire des efforts en tous genres pour pouvoir s'intégrer. Même quand c'est carrément chiant.

Tu pars de l'idée que vous n'allez pas devoir vous supporter très longtemps tous les deux. Qu'il y aura une fin, forcément. C'est sans doute pour ça que tu fais tant d'efforts aussi. Tu sais que c'est temporaire. Mais tout ça va être très compliqué d'avancer dans vos entraînements si elle est à ce point terrifiée à chaque fois que tu poseras une main sur elle. T'aimerais croire qu'elle pourrait s'habituer à force. Mais combien de temps avant que ça, ça n'arrive ? Ce temps là ajouté au temps durant lequel elle ne fera véritablement qu'apprendre. Et le temps pour reproduire ... C'est impossible que vous fassiez ça rapidement. Vous êtes plutôt mal barrés en fait. Alors t'aimerais une troisième personne. Qui n'aura pas peur quand tu poseras tes mains sur elle et qui saura justement se défendre. Pour montrer précisément à Nelly ce qu'elle doit faire. Ca lui donnera peut-être également plus confiance par rapport à toi aussi. Au point où elle parviendra à reproduire par la suite. En tout cas t'as vraiment espoir. Parce que t'aimerais pouvoir l'aider avec ça, maintenant que tu t'es lancé dans cette histoire là. Tu te sens concerné. Comme si c'était devenu une mission très personnelle.

Tu penses demander carrément à ta fille. Ca lui ferait une bonne excuse pour se défouler un peu sur toi. En plus de ça, elle a à peu près le même gabarit que Nelly. Petite et menue par rapport à toi. Et c'est toi qui lui as appris tout ce qu'elle connait aujourd'hui en matière d'auto-défense. Alors ce serait vraiment un exemple parfait. Reste à voir si elle acceptera ou pas. Non ça m'dérange pas de continuer. J'essaie juste de trouver comment faire pour t'aider vraiment. Parce que pour le moment, t'es très limité. Et elle en est consciente de son côté. Elle le confirme à voix haute d'ailleurs. Tu ne saurais dire si elle est en train d'essayer de se débarrasser de toi ou pas en disant ça à vrai dire. De toute façon faut bien que quelqu'un t'apprenne tout ça. Et je me dis que le faire avec une femme, ça te faciliterait trop les choses. Ca n'aurait rien de vraie mise en situation. Qu'avec toi, en tant qu'homme, elle est obligée de laisser parler son instinct. Elle est déjà bourrée de réflexes, plus ou moins bons, à cause de ses expériences passées. On continue ou on remet ça à plus tard ?

( burn this flame )

Avec lui tu vas de surprise en surprise et ce de manière plutôt positive. Tu découvres un homme patient et attentif à tes craintes. Et puis il ne se montre pas trop curieux, alors tu ne peux que t’en satisfaire. Pourtant vous faites à un problème et il l’a très bien compris. C’est pour ça qu’il te propose qu’une troisième personne prenne part à vos séances. Et tu penses que ce serait une bonne idée, même si tu sais aussi que tu vas devoir à un moment ou un autre, mettre en pratique tout ce que tu vas apprendre. Et tu ne vas quand même pas attendre d’être réellement en difficulté pour le faire. Donc t’es clairement prête à faire des efforts, même si ça veut dire faire des petites crises de panique comme tu l’as fait tout à l’heure ; tu vas devoir apprendre à te contrôler et à vaincre tes peurs. La peur n’évite pas le danger tu le sais bien. C’est l’entrainement qui pourrait bien te préserver du danger, alors il ne faut pas que tu gâches cette chance, tu n’en auras peut-être pas d’autres… Tu n’as donc pas envie de perdre plus de temps, il y a déjà une bonne partie de la séance qui a été gâchée à cause de ta petite crise de panique quand il t’a touché le poignet. Après le deuxième essai ça s’est plutôt bien passé, tu as réussi à te contrôler et pour ça tu es fière de toi.

Tu présentes tes excuses, à ta façon, tu sais que tu n’es pas une élève facile, pourtant tu as cette envie d’apprendre et tu as une très bonne mémoire. Donc dans les faits il ne devrait y avoir aucun problème. Mais il y a toujours cette peur qui te ronge, cette méfiance que tu ne peux pas t’empêcher d’avoir à son égard. Tu tiens quand même à t’en excuser et surtout, tu ne veux pas qu’il se sente obligé et coincé avec toi. Alors tu lui fais bien comprendre que s’il n’a pas envie de continuer, il est libre d’arrêter, tu ne lui en tiendras pas rigueur. Est-ce que tu as envie qu’il abandonne ? D’un côté oui, ce serait la solution de la facilité, tu ne serais plus obligée d’être en contact physique avec lui lors de tes entrainements. Mais d’un autre non, parce que tu veux progresser et que tu sais qu’il sera un bon prof. Il est doué au corps à corps, il est patient et il a l’air assez pédagogue. Son seul « défaut » ? C’est un homme… Alors oui, tu dois l’avouer, tu serais extrêmement déçue s’il décidait de tout arrêter là. Mais sa réponse te rassure. Il a cette réelle envie de t’aider, vraiment comme il dit. Tu sens qu’il est sincère et qu’il ne dit pas ça juste pour te faire plaisir. Et il n’a pas tort sur un point, avoir un professeur homme te mettra plus facilement en situation et tu pourrais même réussir à maitriser ta peur, ce qui ne te rendra que plus forte. « C’est vrai. Je n’y avais pas pensé… » Et cette manière de voir les choses te permet de positiver un peu plus.

Tu es motivée, tu n’as pas envie d’arrêter maintenant. Encore une fois le temps ne joue pas en ta faveur. Tu ne sais pas ce qu’il va se passer ce soir ou demain. Toi tu veux continuer, après tu ne veux pas non plus qu’il s’y sente obligé. Il a peut-être quelque chose d’autre de prévu, tu peux le comprendre. Il a l’air assez sollicité par Vance. « Je voudrais continuer si tu es d’accord et si tu n’as rien d’autre à faire aussi… » Tu ne veux pas trop t’imposer non plus mais tu veux lui prouver que tu es réellement motivée. « Je veux vraiment apprendre à contrôler cette peur et même à m’en servir. J’aimerais bien réessayer une nouvelle mise en situation. Il faut que je parvienne à contrôler mes crises de panique… » Tu sais qu’il n’y a qu’avec la pratique que ça se fera. Et pourtant tu as peur, rien que d’en parler, tu sens que tes mains deviennent moites. Mais tu n’as plus le choix, non, tu dois apprendre à contrôler tes peurs. N’oublie pas que ton pire ennemi, c’est toi. Ne te mets pas de barrière, fonce… Tu te forces à sourire alors que tu rajoutes : « Promis, j’essayerai de ne pas te faire mal. »

( Pando )

40 ans (01/01/79).

Nelly & Gordon

Burn this flame.

T'aimerais vraiment bien pouvoir lire dans ses pensées en ce moment. Pour essayer de comprendre un peu mieux et anticiper ses réactions qui sont rarement très positives en ce qui te concerne. T'as bien compris l'essentiel à savoir sur elle, pour pouvoir gérer aussi bien que possible les choses. Mais t'es pas (un vrai) magicien. Tu ne peux pas faire disparaître toutes ses peurs et phobies en un claquement de doigts. Voir pas du tout. Parce que ça ne dépend pas que de cet apprentissage. Même si ça devrait quand même pouvoir l'aider sur du long terme. Elle saura comment se défendre. Alors elle sera un peu moins craintive. Normalement. Mais pour en arriver là, encore faudrait-il qu'elle parvienne à se détendre dès à présent pour participer comme il se doit à tout ça. Pour le moment, elle est trop sur la défensive. Le fait qu'elle le sache et en soit tout à fait consciente, n'aide qu'à moitié. Tu sais qu'elle fait vraiment tout ce qu'elle peut. Mais pour le moment, ça ne suffit pas. C'est aussi pour ça que t'envisages de mettre cette séance entre parenthèses. La remettre à plus tard en espérant trouver une troisième personne qui vous aidera à faire un peu plus avancer les choses.

Il m'arrive de réfléchir. Que tu tentes de plaisanter, un petit sourire de nouveau au coin de tes lèvres. Si t'es doué pour te foutre de la gueule des gens, tu sais aussi faire preuve d'auto-dérision. Parfois en tout cas. Et tu sais qu'on te voit plus facilement comme un homme de main sans cervelle. Un type qui cogne mais ne réfléchit pas. Gros bras sans cerveau. Pourtant le fait que tu prennes toujours le temps d'analyser avant d'agir, joue en ta faveur. T'es plutôt malin dans ton genre. Tu hoches encore une fois la tête quand elle propose de continuer. Pas grand chose à faire en ce moment. Que tu te contentes d'avouer, tout simplement. Pas grand chose, pour ne pas dire "rien du tout". C'est plutôt le calme plat. Mais c'est juste le temps de préparer une vraie grosse expédition qui devrait s'étaler sur plusieurs jours. Le but étant que toutes les personnes qui sont prévues pour cette fameuse expé' soient vraiment en forme quand le moment de partir sera arrivé. Alors en attendant tu restes sages et ne sors quasiment que pour te maintenir en forme.

Elle se permet même une petite plaisanterie à son tour. Qui a le don de te faire sourire toi aussi. J'aimerais autant que tu "essayes" ça en effet ... T'aimerais éviter que ces nouvelles heures passées en sa compagnie, se terminent avec toi encore blessé. Une fois, pas deux. Ok. On tente autre chose. Tu prends ton temps pour la contourner. Lui laisser le temps de se faire à l'idée que tu arrives dans son dos. C'est une autre façon de maîtriser quelqu'un par surprise et de lui laisser assez peu de marge de manoeuvre pour réagir et s'échapper. Tu lèves un bras que tu places devant elle à hauteur de thorax, sans pour autant la toucher. Tu fais très attention à ça. Parce que pour le coup tu pars de l'idée que la position en elle même est certainement très/trop intrusive pour elle. Imagine que mes bras sont enroulés autour de toi et bloquent les tiens au passage. Si tes bras sont loin d'être ainsi placés, ta position dans son dos devrait suffire à lui donner une petite idée et à l'aider à imaginer la réaction qu'il lui faudrait avoir pour se dégager d'une telle prise.

( burn this flame)

Ses plaisanteries font leur petit effet puisque ça te fait sourire. Encore une fois. C’est vrai tu te retiens de renchérir parce que cette petite pic c’est toi qui aurais pu lui envoyer. Mais plus t’apprends à le connaître et plus tu découvres qu’il est loin d’être comme tu l’imaginais. Tu lèves les mains, toujours avec ce sourire greffé sur tes lèvres. « Ah, c’est toi qui le dis ! » Dans le sens où tu ne peux qu’approuver ce qu’il vient de dire. L’ambiance est détendue, bonne enfant même. Tu pourrais presque y prendre goût. Pendant longtemps, au début de l’épidémie , quand ton père était encore là, tu t’en es voulu de rire ou de sourire. Tu estimais ne pas y avoir le droit alors que le monde s’écroulait, alors que des gens mouraient et souffraient. Alors que ta propre mère était enfermée dans votre cave. Et pourtant aujourd’hui tu ne ressens plus cette culpabilité parce que tu sais à quel point ces moments d’insouciance et de détente sont importants. Sans ça, tu deviendrais folle, et tu finirais probablement aussi cinglée que les personnes contre qui tu aimerais apprendre à te défendre. Gordon t’informe qu’il n’a rien à faire. Tu te sens rassurée, tu n’avais pas envie de terminer le cours maintenant alors que tu commences seulement à te sentir un peu à l’aise avec lui.

Tu es d’ailleurs assez à l’aise pour lui faire part de tes désirs, de tes attentes concernant cet entraînement. Et puis tu oses enfin parler de tes craintes et de ce qu’elles t’empêchent de faire. C’est la première fois que tu en parles à quelqu’un, c’est même la première fois que tu t’avoues, même à toi-même que tu as ces craintes. Tu estimes que c’est un déjà un pas, un petit pas oui, mais un pas quand même. Tu penses êtres sur la bonne voie et c’est pour ça que tu ne vas pas t’arrêter là. Pas pour le moment. En plus il semble partant pour continuer, alors tu aurais tort de ne pas en profiter. Tu plaisantes à nouveau et sa réponse te faire encore plus sourire. Décidément, tu te sens de plus en plus à l’aise avec lui. Ça t’étonnes parce que ça fait un très long moment que ça ne t’est pas arrivé. Tu sais que tu n’as pas de grandes chances de lui faire vraiment mal, enfin tu pourrais toujours lui donner un coup au mauvais endroit. Mais tu n’iras pas jusque là, à moins de vraiment paniquer mais tu espères que ça n’arrivera pas.

Tu le vois te contourner et ça ne te rassure pas du tout. Tu détestes que quelqu’un se tienne dans ton dos, encore plus lorsqu’il s’agit d’un homme. C’est ton côté parano qui ressort. Tu dois te faire violence pour ne pas vite te retourner. Tu respires doucement, tu te concentres pour ne pas paniquer et ne pas faire n’importe quoi. Et puis tu vois qu’il fait des gestes lents pour ne pas te prendre par surprise. Tu ne risques rien avec lui. C’est ce que tu te répètes dans la tête pour ne pas paniquer. Tu sens ses bras qui t’entourent sans jamais te toucher. Intérieurement, tu le remercies pour ça. Surtout que ses mains passent devant toi et tu frémis en repensant à des situations similaires que tu as dû vivre pour de vrai. Tu déglutis et tu fermes les yeux en soufflant longuement. Tu ne laisses pas ton instinct s’exprimer, il risquerait de te rendre violente et virulente. Ta voix est légèrement cassée quand tu commences à parler mais tu toussotes pour qu’elle redevienne normale. « Je pense que la meilleure chose serait de donner un coup de tête, en arrière pour essayer d’atteindre la mâchoire. Je peux aussi écraser le pied de l’agresseur avec mon talon. Si je sens qu’il me tient moins fermement j’en profite pour me retourner et lui donner un coup dans la gorge comme tu m’as montré tout à l’heure. » Tu mimes chacun des mouvements. Tu fais semblant de relever la tête, de lui écraser le pied et tu tournes pour lever ta main vers sa gorge, la visant avec le côté de ta main. Tu restes face à lui, t’es un peu trop proche à ton goût, mais tu prends sur toi. Tu attends de connaître son avis sur la réponse que tu viens de donner.

( Pando )

40 ans (01/01/79).

Nelly & Gordon

Burn this flame.

C'est surprenant comme l'atmosphère est en train de se détendre alors que c'était si mal partie entre vous. Tu sais que ça ne veut pas pour autant dire que ça va continuer ainsi. Ni que vous allez carrément devenir amis tous les deux. Mais pour l'instant vous êtes suffisamment apaisés tous les deux, pour plaisanter ensemble et même sourire. Ce qui n'était pas gagné au départ, il faut bien le reconnaître. Tu ne sais pas combien de temps ça va durer mais tant que ça dure, tu en profites pour essayer de vraiment avancer dans cet entraînement. Tu fais en sorte qu'elle soit même assez détendue pour te faire part de ce qu'elle souhaite à propos de cet entraînement. Tu l'écoutes avec attention, sans jamais la couper, sans jamais la juger non plus. Tu veux que cet entraînement soit vraiment le sien. Et toi, tu n'es là que pour combler les vides. Lui apprendre ce qu'elle ignore encore et lui montrer comment le faire. Même si c'est compliqué en sachant que tu ne dois pas la toucher. Tu comprends beaucoup mieux toutes ses réactions maintenant et tu sais très bien que c'est plus fort qu'elle. Alors tu ne le prends pas trop mal. En tout cas t'essaies.

Elle sourit de plus bel Nelly. Alors tu te dis que c'est le bon moment pour faire exactement le genre de truc qui risque de la faire se tendre sur place. Tu lui laisses quand même bien le temps de te voir venir et de comprendre ce que tu vas faire. Quand tu la contournes et te places dans son dos. Tu peux presque sentir l'air se charger de nouveau en tension. Tu peux presque voir, aussi, tous ses muscles se tendre les uns après les autres à l'idée de la suite. Mais tu ne te dégonfles pas. Au contraire. Tu te places dans son dos et avec lenteur, positionnes tes bras devant elle. Veillant à ne pas la toucher. Le simple fait que tu sois ainsi derrière elle, doit la faire flipper au possible. Tu te doutes que c'est tout à fait le genre de truc qu'elle a déjà du vivre. Rien de tel pour immobiliser une personne, que de se placer dans son dos et de lui bloquer les bras. Tu prends sur toi pour ne pas la libérer tout de suite et t'éloigner d'elle. Pas tant qu'elle ne panique pas pour de bon et ne t'en fais pas la demande. Elle prend sur elle et tu le sais. Alors ce serait dommage de foutre tout ça en l'air parce que tu t'impatientes ou la penses incapable de continuer.

D'autant plus que l'attente vaut le coup. Parce que, sans réelle surprise, elle a parfaitement pigé ce qu'elle devait faire dans une telle situation. Elle te cite les gestes en même temps qu'elle les mime. Assez doucement pour éviter de te flaquer un vrai coup au passage, bien sûr. Et finalement elle se retrouve face à toi. Sans doute trop proche à son goût. Alors tu recules d'un pas en levant les mains, pour faire mine de t'éloigner pour te protéger. Alors que c'est bien pour elle que tu fais ça. Encore. Très bien, la démo est assez claire comme ça. Que t'affirmes comme pour lui faire comprendre que tu ne tiens toujours pas à ce qu'elle te flanque de vrais coups. Juste, quand tu vises le pied, fais-le vraiment de ton talon et vise l'avant du pied de l'autre. C'est là que ça fait le plus mal. Bien sûr s'il porte des chaussures coquées, c'est inutile et il te faudra te rabattre sur son tibia. Parce que des chaussures coquées, tu ne portes que ça toi. Rien que des Dr Martens. Dont une paire que tu te traînes depuis le premier jour de l'invasion.

( burn this flame)

Tu prendrais presque du plaisir à passer du temps avec lui. Si seulement il n’y avait pas toujours cette peur qui te bloquait... Tu te dis qu’au fond tout espoir n’est pas perdu. Peut-être qu’un jour tu arriveras à refaire confiance à un homme. Pour l’instant c’est encore loin d’être le cas. Mais t’es assez à l’aise pour le laisser te contourner, non sans appréhension. Tu te détends, tu respires lentement et ça semble marcher. Tu mimes chacun des mouvements que tu juges adaptés à la situation. Il n’est pas question de vraiment lui mettre des coups. Tu as dépassé ce stade, tu n’as plus envie de le gifler dès que tu poses tes yeux sur lui. C’est vrai que tu as des réflexes, si tu ne te retenais pas tu lui donnerais probablement un coup de coude quand il se met dans ton dos. Mais tu sais te maitriser. Parce que tu sais qu’il est actuellement inoffensif. Tu fais des gestes lents, précis, tu essayes de réfléchir mais pas trop, en véritable situation tu n’auras pas le temps de réfléchir.

Il recule et tu commences déjà à te sentir un peu mieux. Tu reprends une respiration normale, les battements de ton cœur ralentissent petit à petit. Tu retrouves ton calme et il a toute ton attention. Tu prends note de ses nouveaux conseils. Ça fait beaucoup de choses à retenir et surtout auxquelles il faut penser en réelle situation. Tu as peur de paniquer, si jamais tu te retrouves dans cette position. Il faut que tu acquières ces réflexes, avant aujourd’hui jamais tu n’aurais pensé à regarder quel genre de chaussures portent ton agresseur. Tu t’essuies le front du dos de la main. Tu n’as pas fait tant d’efforts physiques que ça, mais la peur, l’angoisse te donner des suées. Tu te dis que t’en as peut-être appris assez pour aujourd’hui, enfin toi, tu pourrais continuer ça ne te dérangerait pas. Bien au contraire. Tu as envie d’en apprendre plus. Toujours plus. Et tu as surtout envie de mettre tout ça en pratique mais tu sais que tant que vous ne serez que tous les deux et que tu auras cette méfiance vis à vis de lui, ça sera difficile. « Faire attention au type de chaussures et viser le tibia c’est noté. »

Tu étires ta nuque et tu lèves les yeux au ciel pour voir que la nuit ne va pas tarder à tomber. Tu n’as pas eu l’impression que la séance a duré autant de temps. « Il y a encore plein de choses que je voudrais apprendre mais t’as peut-être envie de profiter un peu de ta soirée » Toi t’as pas forcément envie de te retrouver seule, au moins l’avantage quand tu discutes -quand tu es assez détendue- c’est que tu ne penses pas à tout ce qui te mine le moral. Tu n’as pas de projet pour la soirée, tu penses essayer de revoir dans ta tête tout ce que tu as appris aujourd’hui afin de ne pas l’oublier. « En tout cas je te remercie de m’aider et de le faire avec beaucoup de patience. Et pour te remercier je pourrais te donner une sorte de décontractant musculaire. Ça te permet de te détendre et de bien dormir. Ce serait une façon de me racheter pour t’avoir ruiné le dos la dernière fois. » Tu n’as pas vraiment autre chose à lui offrir, tu pourrais lui parler de l’herboristerie mais tu n’es pas sure que ça l’intéresse des masses.

( Pando )

40 ans (01/01/79).

Nelly & Gordon

Burn this flame.

T'espères vraiment que ce temps que vous passez ensemble, lui sera utile. Peut-être qu'elle n'aura jamais besoin de mettre tout ça en application, c'est même tout ce que tu lui souhaites. Mais ça devrait l'aider à se détendre, normalement. Tu te dis que si elle se pense capable de se défendre, elle saura accepter davantage la présence de gens autour d'elle. D'hommes, plus précisément. Sans aller jusqu'à leur faire confiance, soit. Mais au moins les accepter dans les alentours, sans qu'elle ne panique pour un oui ou pour un non. Parce qu'elle part quand même de très loin à ce niveau là. Ca ne pouvait devenir pire de toute façon. Alors ça ne pourra qu'aller mieux. Bien sûr, ça ne va pas fonctionner du premier coup. Mais ça viendra avec un peu de temps et un peu plus d'entraînement. Tu vas tout faire pour ça en tout cas. Et s'il faut pour ça que tu trouves un peu d'aide "extérieure" tu le feras sans te faire prier. Même si tu donnes parfois l'impression du contraire, t'aimes assez te rendre utile. Par tous les moyens possibles. Et aujourd'hui, ça consiste à apprendre à une jeune femme à se défendre en cas d'attaque. Non pas d'un zombie, mais bien d'un autre vivant. Les pires. Les plus dangereux.

T'as un sourire léger, plus gentil que moqueur, quand elle semble soulagée de te voir te reculer pour t'éloigner d'elle. Tu ne prends pourtant pas de grandes distances. Mais juste ce qu'il faut pour quitter son "espace vital". T'es toujours en train d'apprendre à la cerner. Comment t'y prendre pour ne pas lui faire peur plus que ça. Que faire et que dire pour qu'elle t'acceptes dans les parages sans avoir besoin de te faire déguerpir au plus vite. C'est un vrai exercice d'équilibriste. Mais le résultat positif est tout ce qui importe. Tout ce qui t'importes, à toi. Et justement, elle réagit plutôt de mieux en mieux là. Elle est en mesure de réfléchir et de répondre calmement à tes questions et mises en situation. C'est ça. Que tu te contentes de répondre pour confirmer ses derniers propos. Hochement positif de la tête à la clé. Pas besoin d'en dire davantage alors qu'il est évident qu'elle a compris. Au moins l'essentiel en tout cas. Le reste viendra en temps et en heure. Au cours des prochaines sessions sans doute. Parce que comme elle ne tarde pas à le faire remarquer, la "soirée" est en train d'arriver.

Oh ça veut dire qu'il est l'heure de manger. Et c'est clairement le meilleur moment de ta journée. Même si dans ton cas, ça signifie rarement te joindre aux autres pour partager un chouette dîner conviviale autour des grandes tables éclairées aux bougies. T'es plutôt de ceux qui récupèrent leur bouffe et se tirent avec pour aller s'isoler dans un coin ou dans un autre. Toi, c'est souvent sur le toit de ta caravane que tu te perches. Il t'arrive même d'y rester pour y dormir quand tu trouves qu'il fait trop chaud à l'intérieur. C'est en hauteur que tu te sens le plus en sécurité. Pour des raisons qui sont certainement très évidentes dans le genre. Non t'inquiète pas pour ça. T'as pas à me remercier. Et j'suis sûr que ce genre de truc ça peut être utile à des gens qui en ont vraiment besoin. Et tu passes ton temps à faire des trucs pour le bien de la communauté de toute façon. En sortant pour des expéditions et des journées de chasse. Ta récompense, c'est justement ça aussi. Sortir.

( burn this flame)

C’est vrai que maintenant qu’il parle de manger, tu sens que tu as faim. Tu n’y avais pas vraiment fait attention puisque tu étais trop occupée. Trop occupée à stresser ou à essayer de te contrôler. Tu es fière de toi parce que cette séance se termine bien. Et justement c’est aussi pour ça que tu proposes que vous vous en arrêtiez là pour aujourd’hui, histoire de finir sur une bonne note. Parce que toi tu aurais pu continuer toute la soirée encore. Mais tu « réviseras » toute seule en attendant la nouvelle séance. Tu te rends finalement compte que tu as fait beaucoup de progrès en une seule séance. Parce que quand tu as vu Gordon, tu as eu envie de fuir, tu as hésité à tout annuler. Mais à présent, tu as hâte d’arriver au prochain cours. Parce que tu veux en apprendre plus et parce que tu es plus à l’aise avec lui.

Ton ventre gargouille discrètement, en effet tu commences à avoir faim. C’est que toutes ces émotions t’ont creusée. De ton côté tu sais que tu ne vas pas trop te mêler aux autres, tu vas bien saluer quelques têtes qui ne te sont plus totalement inconnues mais tu as pris l’habitude d’être seule pour tes repas et tu n’aimes pas trop qu’on te parle beaucoup alors que tu es en train de manger. Tu sais que tu devrais faire des efforts à ce sujet. Que tu devrais apprendre à t’ouvrir plus aux autres, aussi bien les hommes que les femmes. Avec ces dernières tu es déjà plus accessible mais ce n’est pas encore ça. Dans ce monde, l’union peut faire la force, encore faut-il trouver les bonnes personnes avec qui se lier et c’est ça le plus difficile. Ça l’est encore plus qu’avant. Parce qu’il n’y a plus de lois, il n’y a de droits et de devoirs. Les tarés d’avant sont encore pires aujourd’hui et les gens qu’on pensait normaux peuvent être devenus des tarés. On ne sait plus à qui se fier et pourtant seul on ne peut rien faire. Tu as eu la chance de tomber sur un homme qui semble être quelqu’un de bien et de droit. Tu ne connais rien de sa vie d’avant et tu vas pas chercher à en savoir plus, mais aujourd’hui il a su gagner la confiance de Vance et ça devrait quand même t’aider à lui faire un peu plus confiance aussi. Surtout que c’est la deuxième qu’il t’aide gratuitement.

Tu es déçue qu’il refuse ton cadeau de remerciement. Tu n’aimes pas que les choses n’aillent que dans un sens. Il t’a aidé deux fois, t’aimerais bien pouvoir faire quelque chose pour lui en retour. « Oh d’accord. Mais si jamais t’as besoin d’un peu plus d’énergie pour tes expéditions ou que tu dors mal, tu peux passer me voir. » Mal dormir, tu penses bien que c’est le cas pour la plupart d’entre vous. Mais t’a vraiment envie de faire quelque chose pour lui montrer ta reconnaissance. Malheureusement tu n’as pas grand chose à offrir. Et vous vous apprêtez à vous dire au revoir jusqu’au prochain cours. Tu t’apprêtes à tourner les talons mais au dernier moment tu te ravises. « Tu veux me tenir compagnie pendant le repas ? » On voit à ton visage que tu es un peu gênée de demander ça. Mais tu te dis que ça pourrait être comme une sorte de devoirs pour ton prochain cours. Accepter à passer plus de temps avec un homme pour contrôler tes peurs et tes angoisses. Tu ne sais pas s’il va accepter, il n’y a pas vraiment de raisons qu’il le fasse, tu n’as pas toujours été très agréable avec lui.

( Pando )

40 ans (01/01/79).

Nelly & Gordon

Burn this flame.

Depuis la pseudo apocalypse, les petits moments de joie sont très peu nombreux. En guise de petit plaisir, il y a bien le fait de manger. C'est devenu un tel luxe, que ça ne peut qu'avoir son importance. En tout cas, le repas est l'un des moments que tu préfères au cours de ta journée. Ca, les sorties, le moment de te décrasser au retour et le moment où tu te réveilles. Pour constater que t'es toujours en vie. Une journée de plus dans ce monde devenu fou. Alors ouais, en sachant que la tombée de la nuit signifie que le repas est servit, t'es pas mécontent. Et t'as hâte d'aller bouffer, ouais. De toute façon, il va bientôt faire trop sombre pour que vous puissiez envisager l'idée de poursuivre cet entraînement. C'est une raison de plus de l'arrêter et de mettre la suite à plus tard. Parce qu'il y aura un autre moment. Tu doutes qu'elle soit déjà parfaitement apte à se défendre si jamais il lui arrivait une merde. T'es pas non plus magicien. Elle a quand même envie de te remercier pour tout ça. Et tu piges assez vite qu'elle est déçue de ton refus. Sans doute parce qu'elle tiens vraiment à te remercier.

J'y penserai. Que tu lui promets en hochant positivement la tête. Tu commences à être vraiment curieux au sujet de ce truc qu'elle fait avec ses plantes. Mais tu ne poses pas de question. Tu ne veux pas montrer la moindre curiosité. Parce que de base ce n'est pas forcément ton truc déjà. De toute façon, ce n'est pas le moment de la retenir. Vous allez chacun de votre côté rejoindre la place où tout le monde doit être en train de se servir en bouffe et de s'installer autour des feux pour déguster ce que toi et d'autres personnes de Ellia, avez ramené de l'extérieur et ce que les jardiniers ont cultivé. Tu t'apprêtes à tourner les talons toi aussi, quand elle t'interpelles.Il ne fait aucun doute que tu laisses apparaître un brin de surprise sur le coup, quand tu poses tes yeux clairs sur elle. T'es pas sûr d'avoir bien compris. Mais la gêne qu'elle même laisse apparaître, en dit long. C'est bien ce que tu penses avoir entendu. Et pour sûr que ça te surprend. Tu ne t'attendais pas à quoi que ce soit de ce genre. Elle qui a toujours l'air de peiner à te supporter quand c'est "pour son bien".

Mais tu n'as pas envie de la voir faire machine arrière alors tu lui offres un sourire amical et hoche positivement la tête. Bien sûr. Si tu comptes pas aller t'installer à l'une des tables, au milieu de tout le monde, pourquoi pas ? Parce que t'aimes pas ça. Et au fond, tu te dis qu'il doit en aller de même pour elle. Tu ne tournes pas plus autour du pot, avec cette gêne qui pourrait grandir si tu la laisses faire. Tu choisis plutôt de prendre tout de suite la direction des feux qui brûlent tranquillement, pour aller te servir comme tout le monde. Tu ne te sers qu'en viande. Les fruits et légumes étant désormais moins ton truc que par le passé. Tu n'en manges que pour être sûr de ne manquer de rien, au cours de la journée principalement. Mais quand t'as le choix, tes goûts te poussent uniquement vers la viande. Tu connais très bien la raison de cela. Tout le monde connaît la raison. Et tu sais que ça fait partis des raisons pour lesquelles certaines personnes t'évitent. Ce qui t'arranges pas mal. T'aimes pas franchement les gens.

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I will work this body. I will burn this flame. (Nelly & Gordon)

I will work this body. I will burn this flame. (Nelly & Gordon)

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