La nuit avait été vraiment très longue. Après une enieme journée de marche avec Fay qui avait été assez compliqué, il faut dire que lorsque vous êtes dans un mode apocalyptique avec une jeune fille recueillie de seulement 15 ans en plus de votre propre faim et fatigue ce n'était pas le plus agréable de gérer celle d'une autre personne, mais je m'étais promis de la protéger coûte que coûte, malgré tout j'aimais être avec elle, c'était comme si je me retrouvais avec une de mes petites sœurs. Celles-ci me manquaient d'ailleurs énormément, mais je ne voulais pas y penser, elles n'étaient plus là et ça ne servait à rien de remuer le couteau dans la plaie encore et encore, d'ailleurs plus personne ne l'était, je n'avais tout simplement plus de familles et Fay se rapprochait le plus d'une sœur pour moi, elle était la seule en qui j'avais confiance et ça m'aidait de me dire qu'il fallait coûte que coûte que je pense à elle avant tout, ça m'évitait de m'apitoyer sur mon sort et pour cela j'étais vraiment ravie, je tenais grâce à elle car je devais être forte pour nous deux sinon qui le serait ? On ne pouvait pas mettre une aussi grosse responsabilité sur les épaules d'un enfant. Moi j'étais largement roder.

Le soir venu nous avions trouvé un magasin qui paraissait abandonné et c'était avec grand soulagement qu'en nous réfugiant à l'intérieur l'endroit était désert et d'un calme apaisant, ça faisait vraiment du bien. C'était pile ce qu'il nous fallait. Il ne restait plus grand-chose à manger de consommable, mais bien assez pour nous rassasier et pour avoir un certain stock pour les prochains jours, le reste ça ne servait à rien de l'emporter. A deux nous ne pouvions pas nous permettre d'être ralentis déjà que Fay n'était pas franchement habile pour tuer alors si en plus elle marchait plus lentement que d'habitude, je ne donnais pas cher de notre peau, mais je ne lui demandais rien. C'était moi l'adulte et à moi de veiller sur elle.

Quoi qu'il en soit nous avions passé la nuit sur un tas de vêtements que nous avions réussi à nous procurer dans le rayon textile et le lendemain nous nous étions changé, cela faisait un bien fou de porter des habits propres et surtout pas déchirés, on avait même pu se faire une petite toilette avec de l'eau dans la réserve.

Préférant nous reposer totalement nous avions passé la journée dans le magasin sans nous préoccuper du monde extérieur, une légèreté qui nous faisait grand bien à toutes les deux.

Mais lorsque le soleil arriva à son zénith, les barricades qui entouraient le magasin se mirent à faire du bruit et le seul moyen de savoir par qui nous étions attaquer rôdeurs ou personne mal intentionnée c'était de sortir. Je disais à Fay de se mettre le plus loin possible de la porte, de se cacher et surtout de se taire puis j'attrapais mon arbalète en me postant devant la seule ouverture qui était accessible. Attendant sans un bruit, je suis presque sûr que je retenais mon souffle pour percevoir le moindre son et quand enfin la porte s'ouvrît après de longues minutes un visage bien humain me surplomba. Ce n'était pas pour autant que je baissais ma garde bien au contraire. J'avais croisé la route de pires inhumains que les rôdeurs et j'en gardais toujours de très mauvais souvenirs.

« Qui êtes vous ? Si vous faites un seul geste je vous exploserai la tête sans que vous n'ayez le temps de vous expliquer. Compris ? »

« Êtes-vous seul ? Pas de rôdeurs à l'horizon ? Si vous nous avez ramené ses salles bêtes je vous regarderais vous faire dévorer pendant que je prendrais la fuite ! »

Pas du genre à me démonter je le visais toujours. Et je ne comptais pas le lâcher, pas tant que je ne serais pas à moitié sûr qu'il n'était pas un de ces connards qui essaient de vous voler à la moindre occasion. A la limite je peux lui laisser le bénéfice du doute, mais au grand jamais ma confiance.