Gabriel & Iwan

ONE BY ONE. HOLLOW HEROES SEPARATE. AS THEY RUN. YOU'RE SO COLD. KEEP YOUR HAND IN MINE. WISE MEN WONDER WHILE STRONG MEN DIE.

« Joseph, ce n'est pas le moment de paniquer d'accord ? Tu restes derrière moi et ne me lâche surtout pas. » Iwan regarde fixement Joseph, son fils, sept ans et demi. Celui-ci finit par hocher la tête, livide. Il a de quoi l'être. Les morts reviennent à la vie et il a assisté à beaucoup trop d'horreur, ces derniers jours. Iwan essaye de l'en protéger mais pour sortir de San Francisco, il leur faut passer inévitablement par certains endroits. Dans un premier temps, Iwan ne voulait pas laisser le petit garçon seul mais maintenant, il sait qu'il n'a plus le choix. Il ne peut pas non plus se permettre de l'emmener partout avec lui. Notamment parce qu'Iwan s'inquiète plus pour lui que pour leur sécurité. C'est assez ... perturbant de savoir qu'un petit est derrière lui à tout instant. Leur traversée du long couloir d'appartement se fait sans le moindre problème. Pas de mort-vivant, et son fils le suit à la trace comme convenu initialement. Très vite, les deux arrivent devant la porte de l'appartement où ils vivent depuis des années, tous les deux. Iwan l'ouvre et laisser Joseph entrer le premier avant de le suivre. « Je dois aller une dernière fois au centre commercial. Après, on quittera San Francisco, je ne sais pas où on ira mais on partira. En attendant, je veux que tu restes ici ... » Joseph ouvre la bouche pour protester, mais Iwan ne lui en laisse pas le temps. « Il ne t'arrivera rien ici, tu vas aller dans ta chambre et y rester. Et il ne m'arrivera rien non plus : je reviens d'ici quelques heures. » Il a plutôt intérêt à ne pas être en retard où Joseph serait tout à fait capable de partir à sa recherche.

« Ferme bien la porte à clés derrière moi. Celle de ta chambre aussi. Lis des BDs, fais ce que tu fais mais reste dans ta chambre surtout. Et même si tu entends du bruit. » Une dernière fois, Iwan lui rappelle qu'il ne doit ouvrir à personne. Lui, il a une clé. Seul ce bruit pourra lui indiquer que c'est son père qui rentre à la maison et pas un illustre inconnu venu piller les quelques biens qu'ils peuvent avoir. Ils ont pas mal de provisions, de la bouffe, de l'eau, des munitions aussi. Ces derniers jours, Iwan s'est chargé de faire des allers-retours à droite et à gauche pour ramener tout ça. Cela ne pourra que leur être utile, Iwan sent que cette situation ne va pas s'arrêter miraculeusement sous peu. Il ne fait pas assez confiance aux militaires pour imaginer qu'ils vont trouver une solution. Il estime que compter sur lui-même est amplement suffisant, et bien assez. Cela fait des semaines que l'atmosphère, en ville, aux informations télévisées, à la radio, etc que est très tendue. Une maladie virale, tu parles. C'est pire que ça. Les morts reviennent à la vie et ils ont mis une éternité, à peu près partout, pour prévenir les citoyens américains que la situation allait devenir si compliquée. Après quelques recommandations supplémentaires faites à son fils, Iwan quitte l'appartement et attend que Joseph ait fermé à clé derrière lui pour sortir de l'immeuble. San Francisco n'a plus rien de la ville qu'elle a un jour été. Les voitures abandonnées, accidentées, bloquent l'accès à certains routes. L'ancien mercenaire jette un coup d’œil approfondi et détaillé autour de lui, note sans mal qu'aucun mouvement ne se fait voir et qu'aucun bruit ne se fait entendre. Bien. D'abord, dégager la route. Ils auront pas mal de provisions à amener avec eux, autant faire en sorte que leur passage soit possible. Iwan range son arme à feu dans son holster, extirpe plutôt un couteau long et épais de sa ceinture. Mieux vaut être discret, surtout à proximité de l'appartement où est réfugié Joseph. Maintenant, y a plus qu'à. Iwan s'installe côté conducteur d'une première voiture, déterminée à la dégager de là par le moyen le plus simple à sa portée, sans se douter qu'il n'est déjà plus seul ...

 

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